Une lame, ainsi que je l'avais prédit, vient stopper la course de la hache, mais cela ne tais pas ma réflexion.
(Pourquoi a t-il fait cela ? Un humain n'aurait pas du faire cela. Pourquoi m'as t-il sauvé ? Serait-il vraiment différent ? Ne m'aurais-t-il pas menti ? Il est sans doute un cas unique. Peut être pourrais-je me révéler plus sympathique ?)
Autour de moi s'étend le chaos du combat sans même que je réagisse.
(Mais qu'est-ce que je fais ? L'heure est au combat !)
J'aperçois l'astucieux mouvement de Jubair. Malheureusement sa lance ne heurte que le vide, par contre à l'écoute d'un cri suraigu, on peut deviner aisément que la cape à touché quelqu'un. Le possesseur original de la lance la récupère et s'élance vers Jubair, tandis que l'autre se débat avec un bout de tissu enflammé.
Aussi étrange que cela puisse paraître, je m'élance moi-même pour sauver Jubair. Le lancier, trop occupé, par sa cible, ne me voit que lorsqu'enfin je me place devant lui et agrippe la hampe de son arme.
« Assure toi d'avoir déjà tué ton adversaire avant d'en changer ! »
Mon poing part en direction de son ventre. Allié à la vitesse de course de mon ennemi, le coup doit être dévastateur. Je profite du fait qu'il ai le souffle coupé pour libérer ma main de son arme, et par un double coup de griffes, ascendant et croisé, me dégage un peu de lui.
Il reprends vite son arme, et tente de m'assener un coup avec, seulement, sur une si courte distance et avec une arme de si mauvaise facture, il n'est pas aisé de manier cette longue lance, normalement utilisé pour le jet. Ses coups sont maladroit et je les dévie facilement, mieux je les utilise pour me rapprocher de celui qui les porte. Je me plais à voir le regard anxieux de cet énergumène, si facilement mis sur la voie de la défaite, par un loup blanc qui fait deux têtes de moins que lui.
(La sensation revient, je ne l'ai même pas encore tué ! Bien bien, alors faisons durer le plaisir. D'abord laissons lui, son arme, il n'est pas drôle de détruire ce qui n'as plus d'espoir.)
Et je m'approche un peu plus, ce sourire caractéristique aux lèvres. Il n'a encore aucune blessure visible, puisque mes griffes n'ont déchiré que son habit de cuir. Je rétracte mes griffes et ferme les poings. Chaque coups, bien que peu puissant est précis et vise un point sensible. Chacun de ses cris de douleur soulève en moi un intense plaisir. Il recule de plus en plus, espérant échapper à mes assauts. Ils essayent vainement de m'attaquer avec sa lance, mais à chaque fois elle n'acquièrent jamais assez de force et je la dévie facilement. J'enchaine un coup visant son plexus solaire, avec un autre visant son menton. Il part tomber le nez dans la poussière un mètre plus loin.
« C'est tout ce que t'as. Et bien vous les brigands, vous êtes vraiment pitoyable. Si peu de force, si peu de capacité, si peu d'habili … »
Un mouvement, vif coupe le flot de mes paroles. Cette fois la lance a pris trop de vitesse pour que je puisse changer sa trajectoire. Seul le bois me touche, mais cela me projette au sol. Le brigand ramasse vite son arme et s'enfuie, sachant qu'il ne reproduira pas un autre coup tel que celui-ci au vu de la douleur qui doit maintenant exercer son emprise sur tout son corps.
( Le fou ! )
Je pourrais très bien sortir mon arc, et lui tirer dans le dos mais ce n'est pas mon idée. Mon pas vif a tôt fait de combler les quelques mètres qui nous séparaient initialement.
« Ne serais-tu pas en train de fuir ? »
Un coup d'épaule et le brigand tombe par terre. Je continue dans ma course et donne un coup de pied dans son arme l'éloignant ainsi de sa main. Ce petit voyou essaye de se relever à nouveau. Toujours de mon pied nue, je le remet sur le dos et le maintient au sol. Je sors mon arc, encoche une flèche et vise sa poitrine.
(Tire !)
La tension sur la corde devient de plus en plus grande, mes battements de cœur s'accélère.
(Tire !)
Doigts raffermi, et cœur de plus en plus affolé. Étrangement, mes perceptions sensorielles semblent accru, et je peux profiter de la légère brise nocturne.
(Tire !)
La corde ne peut pas supporter plus de pression, j'ai l'impression que mon cœur va exploser sous le propre flux sanguin qu'il débite. La « sensation » est de plus en plus grisante.
(Tire !)
La flèche part, et fait taire l'organe de celui que j'exécute tandis que le mien bat la chamade. J'en décoche une autre, et une autre. A chaque fois le corps est agité de soubresauts morbides dont le spectacle m'est plus que plaisant.
Désormais, le poil des mes membres inférieur rougis, je me demande ce qu'il en est pour les deux autres personnes qui m'accompagnent en tant que garde du corps. Je reviens vers la clairière, et le spectacle que je vois me ravi.
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Dernière édition par Lockbaal le Lun 30 Aoû 2010 14:51, édité 1 fois.
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