Je rêve tranquillement, des songes qui sont remplis de mes combats passés, de mes aventures et de Flora. Quand soudain, je suis arraché au royaume onirique par une odeur qui arrive jusqu’à mes narines, une odeur que je ne connais que trop bien et qui ne me quitte pas depuis des années. Cette odeur est arrivée sur moi quand ma femme a été tuée et que je me suis mis en tête de tuer ces assassins, ces lâches. Cette odeur est celle du sang, même s’il n’existe plus sur les vêtements, son odeur reste et ne laisse pas de chance de se dissimuler. Il se mêle à l’odeur de la transpiration. J’entends la voix de Loys hurler mon nom, il se passe quelque chose et j’ai tout à coup une poussée d’adrénaline.
(Jack, tu ne m’as pas prévenu, elle est en danger maintenant. Tu es vraiment une ordure, je ne te ferais plus jamais confiance.)
Il ne daigne pas me répondre. Avant même que je ne fasse quelque chose, je sens Jack prendre l’emprise de mon corps. Cela se traduit par l’impossibilité de bouger ne serais ce que le petit doigt. J’ai l’impression de passer au deuxième plan. Cela ressemble beaucoup aux sensations que j’avais quand je me suis terré dans ma solitude après la mort de Flora. J’ai passé de nombreuses nuits à boire plus qu’il n’aurait pas fallu. Je n’ai que le temps de hurler ses mots :
« Il arrive, fuyez pauvres fous. »
Mes yeux se ferment puis je les ouvre à nouveau, mais cette fois tout est différent. Je vois la scène, mais je sais pertinemment que ce n’est pas moi qui vais agir. Je n’ai plus qu’à espérer que mon double démoniaque agisse pour le bien de tous. Je peux apercevoir dans mon champ de vision périphérique, que le petit trio de marchand réagit très vite. Le forgeron sort un énorme marteau de forge, il est prêt à en découdre alors que son ami le riche marchand dégaine son sabre avec une main tremblante et incertaine comme quelqu’un qui n’est pas prêt à un combat, un jeune soldat débutant dans l’art de la guerre ne serait pas mieux.
(Et dire qu’ils étaient prêt à partir sans escorte, je n’aurais pas donné cher de sa marchandise et de leur vie.)
Quant à la jeune femme, elle s’est mise en arrière des deux pour être protégés ou plutôt pour pouvoir se sauver pendant que les deux auraient occupé les assaillants. C’est alors que Jack se met à crier.
« Je ne veux aucun de vous dans mes pattes, si vous voulez mourir, approchez-vous. Mais la vie est loin derrière moi. »
Puis nous cherchons notre compagne du regard, elle n’est pas très loin de nous. C’est alors que nous prenons conscience de la gravité des choses. Quelqu’un retient Loys avec quelque chose qui ressemble à un foulard. Il tente de l’étrangler alors qu’elle se débat comme une furie. Elle mord à plusieurs reprises son agresseur pour tenter de se libérer.
Mon corps se relève et Jack saisit les lames doubles pour les assembler. Le carnage, la tuerie et l’apocalypse va bientôt commencer, l’ombre néfaste de la mort plane déjà au-dessus de nous comme un vautour tournant au-dessus d’une carcasse en décomposition. Il court vers celui qui retient notre amie et il fuse pour écraser notre genou dans le visage de l’assaillant. Un ennemi qui porte des morceaux de cuirs noirs sur tout son corps, mais pas de casque pour protéger sa face. Ce dernier n’a pas le temps d’éviter l’attaque qui s’est rapproché de la vitesse d’un loup se jetant sur sa proie. L’élément de surprise dut à la rapidité de mouvement malgré une carrure imposante est et sera toujours un maître mot dans l’art du combat. Un bruit d’os broyé, concassé se fait entendre au moment de l’impact. Un son aussi désagréable que des ongles sur des ardoises d’une école.
(Le combat est un art et Jack en est un grand peintre. Je le déteste, je le hais, mais j’admire ses méthodes)
L’ennemi décolle dans les airs avant de retomber lourdement sur le sol dans un nuage de poussière et d’herbes. Jack nous stoppe, nous nous tenons droit et tenons l’arme plantée dans le sol en attente à quelque chose. Une position qui ressemble plus à une posture de défi qu’autre chose. Mais cela nous donne une prestance plutôt classe. Je sais qu’il adore provoquer ses ennemis et essayer de les intimider rien qu’avec notre carrure et notre équipement. Puis il grogna :
« Sors de ta planque et viens te battre comme un guerrier et non comme un pleutre. »
Quelqu’un surgit d’au-dessus d’un chariot tel un chat bondissant pour se saisir de sa proie. Un deuxième combattant, je n’arrive pas à comprendre comment Jack a pu deviner qu’il y avait quelqu’un d’autre. Je peux voir une dague dans la main de l’ennemi, grâce à un éclat de la lune dans l’acier du poignard. Jack s’empresse de bloquer l’attaque en donnant un coup du plat de la lame sur le bras assassin afin de le désarmer. Le coup ne réussit qu’à moitié, car l’assaut n’est que dévié et elle vient effleurer notre épaule. Une blessure d’une gravité vraiment insignifiante, elle ressemble à une écorchure faite avec une ronce. Nous avons la chance d’avoir une excellente armure.
Le malotru retourne près de son acolyte et bientôt, il y aura un combat à un contre un qui commencera. D’un côté nous et de l’autre côté se sera Loys. Jack jette un œil sur Loys, elle va bien, je n’observe aucune blessure sur son corps ou sa nuque. J’en suis rassuré, mais rien ne pourrait pardonner une attaque aussi sournoise. Elle doit être encore sous le choc d’avoir vu mon corps arriver à une vitesse tel et avec une violence aussi forte, mais ce n’est pas moi qui combat, c’est le brutal et terrifiant Jack.
« Première erreur que vous avez faites, c’est que vous puez le sang. La deuxième faute est que vous attaquez sans réfléchir et dernièrement vous vous êtes attaqués à moi qui suis un monstre. Quand vous vous croyez méchant, je suis le mal, quand vous vous prenez pour un monstre, je suis un démon et enfin quand vous vous prenez pour la terreur, je suis l’enfer. Alors qui veut venir jouer avec moi et rencontrer son destin ? »
Les deux se regardent, mon corps s’éloigne de ma compagne et Jack fait tournoyer la double lame autour de notre tête avant de finir par fendre l’air nous entourant. Je peux ressentir son envie de meurtre, je sens son appelle du sang et de la violence. Un tel appel à la violence et la haine me débecte, me répugne, mais je dois admettre que Jack est très efficace en combat. Cela est certainement dût à son manque de compassion pour la vie. Celui qui a réussi à nous effleurer se dirige vers nous, alors que l’autre déjà fortement blessé à la tête se place face à Loys. On peut aisément deviner que son nez a été réduit en morceau. Du sang ayant dégouliné et coagulé de celui-ci vient recouvrir la moitié de son visage et son nez ressemble plus à une pomme de terre qu’à quelque chose de normal. Nous regardons l’ennemi face à nous quand Jack lui dit de façon la plus neutre et froide :
« Tu as choisi ton exécuteur, la mort sera un bienfait pour toi. »
L’ennemi porte une simple armure de cuir qui le protège sur tout le torse ainsi que les avant-bras et pour les jambes des plaques d’acier par contre, on ne trouve aucune protection faciale. L’assaillant se jette sur nous. Ma poupée qui est accrochée à une des lames se met à hurler avant même que le couteau puisse m’atteindre. Jack dessine un sourire sur notre visage et juste après une vague de flammes apparaît pour brûler l’ennemi.
(Comment-a-t’il réussit à comprendre le fonctionnement de cette poupée et en si peu de temps ?)
Celui-ci s’écrase en arrière le corps encore fumant et une odeur de cochon grillé se repend dans l’air. Il se relève, il ne semble pas avoir subi de grosses blessures, seuls quelques endroits de son corps sont marqués par des brûlures. Elles sont reparties sur le dessus d’une des mains ainsi qu’un avant-bras et la moitié du visage. Il s’est certainement protégé en levant un de ses bras devant lui. Puis il se jette sur nous avec un regard furieux, plein de folie et il plante sa dague dans notre flanc droit. Le froid de l’acier pénétrant les chairs à cause d’une côte de maille un peu trop remonté d’un côté. Jack le repousse d’un violent coup d’épaule. Il pose notre main instinctivement sur la blessure, il regarde le sang couler sur celle-ci. Jack serre les dents pour ne pas crier de douleur, il ferme la mâchoire tellement fort, que je peux ressentir les crampes se former dans les muscles des joues. Les deux mâchoires ressemblent plus aux deux parties d’un étau qu’autre chose. Le point d’entré devient brûlant et piquant comme si des milliers d’épines s’y étaient plantés.
(Je n’ai jamais autant ressenti de folie, d’aliénation dans l’esprit de Jack. Il ne désire d’une chose, un mort et du sang. Il arrive à me faire peur, c’est bien la première fois.)
Jack attaque à nouveau notre adversaire, mais avant que nous fassions quoi que ce soit la poupée se met à entonner une chansonnette.
« Quand il fait froid, j’apporte la chaleur. Quand les plaies saignent, je viens les cautériser. Quand l’ennemi t’enrage, je viens le CRAMER. »
Et à cet instant, notre arme s’enflamme d’un seul coup. Une chaleur assez impressionnante et époustouflante qui vient lécher quelque peu mes mains, mais ne les brûlant pas. Des flammes bleutées, orangées, jaunes et rouges dansent sur l’acier de mon épée, elles n’attendent qu’une chose brûler quelque chose ou quelqu’un.
(Cette poupée est vraiment surprenante, mais une chose est sûr, c’est que le cadeau d’Ami est réellement pratique.)
Jack s’est stoppé net surpris par la poupée quant à l’adversaire, il est quelque peu décontenancé. Mais il profite du moment d’étonnement qu’a Jack pour se jeter sur nous en gardant son poing vers le bas. Nous regardons notre adversaire arriver sur nous quand nous apercevons un halo autour de son poing. Jack donne un coup d’épée afin de contrer l’attaque, mais l’assaut est évité et l’ennemi nous porte un violent uppercut.
L’impact est tellement fort que je sens que notre corps est arraché du sol. Nos pieds se détachent de la terre et nous nous retrouvons dans les airs, projeté en arrière. On retombe lourdement sur le sol du fait de notre carrure et de notre équipement. Par chance, la chute se termine sur des hautes herbes. Par contre, dans notre chance, de la malchance car il s’agit d’un refus de brouté par des animaux. Cela se justifie par le fait que certains d’entre eux y déposent leur grosse commission.
Une de nos mains est bien mise dans une bouse. Jack sent un instant la main et il crispe notre visage, car l’odeur d’ammoniaque est forte et transperçante. Il ressui notre main dans l’herbe puis nous voyons notre assassin se jeter sur nous en criant :
« Tu es mort. »
Il saisit sa dague à deux mains et tente de perforer notre thorax afin d’atteindre le cœur. Jack bloque l’attaque en relevant la double lame pour la stopper. Les avant-bras de l’assaillant heurtent le plat de mes armes, il appuie de tout son poids sur ses deux bras pour réussir à nous porter son coup. Par chance, nous sommes plus puissant musculairement que lui. Nous avons développés une carrure beaucoup plus importante à cause de nos nombreux voyages. Nous commençons à soulever notre adversaire, puis nous lui donnons un fort coup de genou pour l’arracher de cette position. Il effectue une roulade sur le sol pour se relever. Alors que nous roulons sur l’autre côté pour nous relever aussi.
L’assassin dégaine une deuxième arme qui se trouve entre le poignard et le cimeterre. La lame est un peu plus longue. Il se prépare à nous attaquer à nouveau, mais Jack en décide autrement en se jetant sur lui sans perdre un seul instant. Des flammèches se perdent derrière nous, en voletant avant de mourir dans la nuit noire et froide.
Une fois à la hauteur de l’ennemi, Jack tend l’une des extrémités de notre arme pour poser le plat de notre épée contre le glaive et dans un mouvement de rotation, nous désarmons rapidement l’ennemi. Son wakizashi décolle dans les airs avant de se planter dans le sol. Le visage adverse a les yeux complètement écarquillés, prit de surprise. Nous avons ainsi réussi une magnifique feinte. Jack en profite pour faire tourner la double épée pour faire pénétrer une lame enflammée dans l’épaule de l’ennemi. Au moment de l’impact, un geyser de flamme apparait poussant l’assassin à hurler.
Il saute en arrière et pose sa main sur sa plaie pour la retirer aussitôt, car il a été aussi brûlé sur le coup. Je suis fier de notre attaque, Jack semble particulièrement énervé, mais il garde un immense contrôle sur lui-même pour ne pas fauter lors de la bataille. La colère, la haine n’est pas forcément bonne conseillère. L’ennemi et nous pouvons lire la rage et la flamme du combat dans les yeux de chacun. Le combat semble prendre une autre dimension, ce n’est plus le plus performant qui gagnera, mais le plus monstrueux.
(Au jeu de la violence, Jack est le mieux placé.)
Juste après, les deux combattants rentrent en collision dans un choc qui fait apparaître des étincelles quand l’acier des armes rentre en contact. Cela se transforme rapidement en une danse mortelle où les coups pleuvent comme la grêle. Jack encaisse plusieurs entailles un peu partout sur le corps, je grogne de douleur, de temps en temps ses coups sont aléatoires, car les plaies le tiraillent. Ce qui me rassure, c’est que notre adversaire est exactement dans la même position que nous. Son corps, son armure se retrouvent peu à peu déchiré, découpé et lacéré. Nos armures sont recouvertes de sang, mais il n’y a pas de blessures graves de chaque côté. Cela reste des blessures superficielles, des lacérations peu profondes et des brûlures légères. Jack en arrive à un stade où il ne se contrôle plus, il donne des coups dans tous les sens et il effectue de nombreuses rotations ainsi que de sauts.
(Jack, calme-toi, tu commences à m’inquiéter. La folie te gagne de plus en plus.)
Le pouvoir de la cape du Shaakt maudit grandit de seconde en seconde. Même si je ne suis qu’au second plan, je ressens son envie insatiable de sang et de mort. Une voix venant des tréfonds de notre esprit hurle. Des hurlements dignes des cris de souffrances des martyrs, je me rappelle quand j’étais jeune et que nous entendions venir des salles de torture. Certains pouvaient nous glacer le sang, car dans la ville souterraine, les cris résonnaient aisément. L’ancien possesseur de la cape devait être un de ses martyrs que j’entendais. Mais même dans la mort, il a toujours cette envie de sang qui ne peut être rassasié. Quand j’y réfléchis, je me demande pourquoi un être pareil a été torturé alors qu’il correspond exactement aux attentes des prêtresses.
(Comment puis-je lutter face à deux esprits aussi malades.)
Cette fois, Jack se lance sur l’assaillant et bondit pour abattre avec puissance notre lame sur le corps ennemi. De la poussière, de l’herbe et de la terre se retrouvent dans les airs. Ce dernier évite l’assaut en faisant un simple pas de côté, mais il n’a pas le temps de contrer la suite de l’attaque de Jack. En effet, la poussière remet du temps à redescendre et cache notre corps.
Nous effectuons une révolution sur nous-même, cette attaque circulaire vient toucher les jambières en acier dans un choc si violent que le métal se déchire comme une feuille de papier et cela dans un bruit de tôle froissée. Le nuage fait des tourbillons justes après le passage de l’épée. L’adversaire s’écroule sur le sol, Jack se relève rapidement, sépare la double lame et tente de planter les deux fers dans le corps déjà meurtri de son assaillant. Les fers vont toucher le centre du thorax dans un instant.
Au même moment, j’essaie de reprendre le contrôle de mon corps, je ne veux pas de mort. La vie est trop importante à mes yeux pour qu’elle finisse ainsi surtout qu’il s’agit sûrement d’un simple soldat à la retraite qui cherche à nourrir sa famille. Les épées se bloquent à quelques centimètres du thorax, à l’extérieur le corps est bloqué avec un regard vide de vie alors qu’à l’intérieur une lutte commence. Jack veut du sang, un mort alors que moi, je ne veux pas de meurtre.
Nous luttons à l’intérieur de notre tête, un combat d’une rage inimaginable. Les coups tombent comme la pluie qui descend du ciel lors de violents orages. Les chocs des coups de poings retentissent comme le tonnerre et les coups de pieds éclatent comme une explosion. Nous pouvons nous battre pendant des heures sans qu’aucun ne gagne. C’est l’inconvénient d’être à force égale et à endurance égale. L’ennemi terrifié et tremblant profite du moment où nous nous trouvions vulnérables pour planter sa dague dans notre cuisse gauche. A nouveau l’acier froid de la lame pénètre mes chairs, à la seule différence c’est que cette fois le coup aurait pu être mortel. Pour ensuite s’enfuir en direction de Loys, Jack étant pour le moment le premier possesseur du corps, il ressent une douleur beaucoup plus vive que moi dans la cuisse. Il se plie en deux pour tenir la cuisse meurtrie et il devient ainsi vulnérable. J’en profite pour joindre mes mains et lui donner un coup brutal tel un marteau, dans la nuque pour l’assommer.
Je reprends aussitôt contrôle de mon corps, je me retourne et vois l’ennemi se diriger la dague bien haute sur Loys. Je ne peux pas courir, car la plaie à la cuisse est profonde, je n’ai pas d’autre choix que d’utiliser le Rana Slash si je veux sauver mon amie. Ma double épée est déjà séparée, je ferme les yeux et me concentre sur les énergies m’entourant. L’air, la terre, les plantes et les gens, leurs énergies me traversent et me pénètrent comme si je n’étais qu’une simple éponge qui absorbe tout. Mon pouvoir grandit, augmente à la vitesse d’un éclair et il se repend en moi. On peut comparer cette diffusion à celle d’une feuille de thé dans un verre d’eau chaude. Une brise douce et tiède m’entoure et enfin un être fait de vent apparait devant moi puis je ressens sa main effectuant une caresse sur mon visage. Des frissons m’envahissent et se répandent dans chacune de mes extrémités.
(Je t’en prie Rana, prête-moi ta force pour que je puisse sauver mon amie. Je t’ai toujours demandé ton pouvoir pour faire le bien, ne laisse pas mourir cette pauvre et innocente demoiselle. Rana ton pouvoir est important pour moi, il m’a sauvé un bon nombre de fois la vie. Je dois arriver à surpasser sa puissance, il faut que je puisse défendre le bien sur cette terre.)
Soudain, des énergies nouvelles apparaissent aux yeux de mon ou plutôt de notre cœur. J’aperçois des vagues circuler entre les personnes. Il y a des couleurs pour chacun des liens et tous partent d’une personne vers toutes les autres. Certains sont bien plus épais que les autres, quand j’observe ceux qui partent de mon corps. Je peux observer qu’un lien blanc et large par jusque Loys alors qu’un énorme noir se dirige vers mon ennemi. Des cris s’en échappent même, des hurlements de douleur et de tristesse. Je ressens ma rage augmenté au fur à mesure que l’adversaire s’approche petit à petit de Loys. Le lien commence à vibrer et des ondes s’y dirige par à coup. Cela ressemble à l’avancer d’un repas dans le corps d’un serpent. A chaque fois que l’onde touche le voleur, je peux voir une explosion de noirceur.
J’ouvre mes yeux et à cet instant, je ressens des vibrations parcourir mon corps. Chacun de mes muscles étant à la limite de la rupture. Je laisse ma puissance émerger des tréfonds de mon être. Je fends l’air avec une de mes lames et machinalement je fais pareil avec mon autre épée. A ma grande surprise quelque chose de surprenant se passe. Au lieu d’avoir une seule onde choc, il y a deux ondes qui forment une croix dans les airs. Deux énormes explosions se font entendre dans l’air ambiant, deux ondes bleutées s’entrecroisant se déplacent à la vitesse d’un cyclone. Elle va s’écraser dans le dos de l’assassin déchirant son armure laissant une énorme croix dans le dos de mon ennemi. Il s’écroule sur le sol, inerte et apparemment sans vie. Je marche vers lui en boitant et en me tenant la cuisse blessée. J’observe Loys combattre et repense à ce qui vient de se produire.
(Quelle était cette technique ? Rana m’aurait-elle accordé un pouvoir bien plus grand que celui que je possédais déjà. Je n’ai rien vu d’aussi brutal et barbare.)
Je suis maintenant à côté de mon ennemi, je pose ma main sur son cou, il est encore vivant. Je peux sentir son cœur à travers sa jugulaire. J’en suis rassuré, je déchire un morceau de sa chemise afin de me faire un garrot à la cuisse pour stopper mon hémorragie. Il s’en est fallu de peu pour que Jack le tue et que moi je me vide de mon sang comme un cochon que l’on égorge. L’artère fémorale n’a pas dut passer loin du poignard. Je m’assois sur le sol dur et froid, exténué, fatigué comme je ne l’ai jamais été. Le combat a été court mais d’une violence inégalable. Mon souffle est haletant, mes muscles sont crispés et mon cœur bat à la vitesse des battements d’ailes d’un colibri.
(Loys, c’est à toi de finir ton combat maintenant. J’ai foi en toi.)
Quand j’observe mes autres plaies, je peux remarquer que mon sang a déjà coagulé en grande partie. J’en suis bien rassuré, il ne reste plus que ma plaie à la cuisse et celle au flanc qui saigne encore. C’est totalement logique vu la profondeur de chacune. Je me saisis de mon corne du désert et souffle à l’intérieur. Aucun son n’en sort, mais toujours une brume qui m’entoure. Elle se forme un halo autour de ma taille, je ressens des picotements au niveau de l’entaille. Quand je soulève ma cotte de maille, je peux remarquer que cela se referme doucement.
(La magie peut tout aussi bien être bénéfique que maléfique.)
Mon souffle se ralenti jusqu’à redevenir normal et calme. Mes muscles se détendent, car je n’ai plus la douleur. Quand à mon cœur, il ne bat plus aussi vite, même s’il reste supérieur à d’habitude. Il ne me reste plus qu’à observer la fin du combat de mon amie Loys. Si elle se retrouve en difficulté, je me relèverais malgré l’effort que cela pourrait me demander. Je me combattrais jusqu’à mon dernier souffle pour sauver mes amis, mes compagnons ou encore une vie innocente. En y réfléchissant même quelqu’un de coupable sauf que je l’emmènerais devant un tribunal afin que son sort soit décidé par des autorités compétentes.
(Jack même si tu ne m’entends pas car je t’ai un peu assommé. Je te remercie du fond de mon cœur pour ce que tu as fait. Tu as sauvé la vie de Loys sur l’instant.
-Peut-être. J’ai surtout eu une envie de me battre, il y a bien longtemps que je ne me suis pas défoulé comme ça. Par contre, tu aurais dut me laisser le tuer. Qu’est qu’un mort ? Cela n’est qu’un détail insignifiant dans le monde que nous vivons. Avant tu avais moins d’état d’âme pour ce genre de chose.
-Le passé et le passé, j’ai vieilli et j’ai changé d’avis sur les choses. Je me rends compte qu’il n’y a rien de plus important que la vie même s’il devrait mourir. Je ne suis pas ou plutôt je ne suis plus un meurtrier.)
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Trois êtres distincts pour une seule âme et une destinée
Dernière édition par Daio Ichioama le Jeu 28 Oct 2010 19:40, édité 3 fois.
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