L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Mar 25 Jan 2011 18:17 
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Je siffle et regarde s'assembler mes rats à mes pieds. Je ne veux pas qu'il touchent à la dépouille du marchand qui doit si il n'est mort à présent au moins s'être évanoui. Il ne mérite même pas que l'on souille son corps par des coups de dents, et de toute façon au vu des traces sur leurs moustaches et de la direction d'où viennent mes agréables compagnons, ils devaient être en train de se repaitre des brigands de tout à l'heure.

Je repère les traces et l'orientation de la carriole, ce qui me mènera à l'endroit que je cherches atteindre.

(Demain dans la soirée je devrais atteindre Kendrâ-Kar. J'ai bien fait de perdre la piste futile d'un brigand inutile et de me retrouver alléché par l'odeur émanant de ce temple des plaisirs. J'y ai au moins trouvé une dame compatissante.)

A cette pensée je ne peux m'empêcher d'approcher mon nez de la fleur de métal qu'elle m'a offerte. La délicate odeur de sa peau, bien que très faible, y est toujours perceptible, et une inspiration de cette senteur suffit à m'enivrer quelques instants et me faire partir dans des délires que je ne souhaiterais mentionner en public.

Je reprends la marche gaiement, lavé des meurtres que j'avais commis, bien que ceux-ci reste légèrement présent dans mon esprit comme des moments de plaisantes douleurs, bien que je crois que ceux les ayants subies en ai pensé différemment.

La nuit étant fort avancé, le sommeil me guette, et je ne peux m'empêcher de lui céder au détour d'un bosquet.

Je ferme les yeux tranquillement, et je change mon rituel habituel pour m'endormir.

(Quand je pense qu'il n'y a pas si longtemps de cela, je pensais à l'aventure et à la liberté avant de dormir. Maintenant que je sais ce qu'est l'aventure, je ne suis plus trop sur de la désirer.)

Je fais alors le vide dans mon esprit, et attends patiemment de tomber dans les bras de Morphée au milieu des couinement.

Je rouvre les yeux, et me trouve dans un tout autre endroit.

Je suis au sommet d'une colline, derrière moi une tente, devant moi une large plaine et à l'horizon un col de montagne. Tout aurait pu sembler normal si seulement je n'étais entouré de plusieurs conseillers en armure, que devant moi se tenait une armée d'au moins dix milles têtes, et que je me tenais différemment d'à l'habitude. Je me tenait droit et fier dans une grande armure. D'ailleurs mon esprit semblait décalé, comme si je n'étais que spectateur de ce corps.

Je ne comprends pas ce qui se passe, mais présume qu'une bataille s'annonce prochainement, et les secondes suivantes ne me donnent pas tort. Du col de la montagne surgit une masse noire. Je vois très mal d'ici, mais cela ressemble à des humanoïdes vêtu d'un drapé noir les recouvrant entièrement.

Quant à « mes guerriers » puisque je suppose qu'il s'agit de l'armée que je commande, ils étaient tous vêtu de la même armure que moi, tout en argent.

Je lève soudainement le bras et hurle un ordre. Je sens alors une immense masse d'air se déplacer et regarde alors au ciel. Des myriades de flèches obscurcissent le ciel, je regarde derrière moi et aperçois qu'un peu en retrait plus d'un millier d'archer et d'arbalétriers sont rassemblés.

Les flèches viennent s'écraser dans les rangs ennemis, mais ceux-ci continuent d'avancer au pas, tandis que le col de la montagne vomit un nombre de plus en plus innombrables de mes ennemies.

Au bout d'un moment, est venu l'heure de la bataille rangée. Je m'époumone et mon armée, bien inférieur en nombre à celle de mes adversaires s'avance courageusement et s'enfonce en plein milieu des troupes ennemies.

J'observe la situation de loin et lorsque je m'aperçois qu'elle est bel et bien désespéré, je tourne la tête vers mes conseillers, qui sans que j'ai besoin de parler comprennent ce que j'ai à leur dire. Deux d'entre eux reviennent avec d'immense lames. J'étends alors les bras et les deux accroche chacune de ces lames, que je supposent miennes dans une encoche prévu à cet effet du coté du petit doigt de chaque gantelet.

Une fois cela fait, je crie une fois de plus et m'élance moi aussi au cœur de la mêlée.

Je tourne, virevolte, tranche et coupe de longues minutes. Mes ennemies semblent en fait n'être que des ombres dans des habits noirs. Mais cela ne les empêches pas de faire tomber mes soldats sous leurs coups. Un nombre important d'entre eux à déjà mordu la poussière.

Ma venue semble donner une nouvelle vigueur à mes troupes qui donnent le meilleur d'elles-mêmes, et l'on commence enfin à voir une fin dans les rangs de ces « encapuchonnés ».

Sur le col l'un d'entre eux se tient, voûté. Je m'arrête soudainement de combattre à sa vue, mais heureusement mes soldats n'en font pas autant et ils continuent d'amenuiser le nombre d'ennemis.

L'endroit ou devrait être le visage de ce qui semble être le chef de cette horde se met à briller, et lui aussi décide de partir rejoindre ses troupes, mais il est trop tard, il ne pourra pas les sauver.

L'avant dernier d'entre eux tombe sous mes coups et comme pour tout les autres, seul ce qui le vêtaient vient frapper le sol. La remarque étant faite, je crois qu'il en est de même pour mes soldats qui ne laissent au sol que leurs armures. D'ailleurs ont-ils des visages les miens, je n'y ai même pas prêté attention, mais le problème maintenant c'est le « vouté ». Je m'avance vers lui, serein car il est seul au milieu de mes troupes.

Lorsque j'arrive à son niveau il a un geste étrange que je ne saurais expliquer. Il porte les deux mains à son capuchons. Au fur et à mesure qu'il le retire ses bras semblent prendre formes, en même tant que tout les parties de son corps visibles. Un poil autrefois blanc, maintenant couvert par la crasse, se dévoile. De longues jambes, des oreilles baissés, un œil jaune et fou, un filet de bave au lèvre. Je suis soudain frappé d'éffroi.

« Tu ne me reconnais pas mon petit Lock ? »

En face de moi, c'est moi-même qui se tenait. Le moi du présent, aux traits exagéré.
Il adopte ce sourire que j'ai moi-même employé si souvent récemment et me rejette en arrière de ses deux bras.

Je commence alors à tomber, tomber lentement, tandis qu'en face de moi se déroule une bataille que je sais inégale. Mon double met en pièce les restes de mon armées, et toutes les blessures qu'il subit semble le renforcer.

Et pendant tout ce temps je ne cesse de tomber. Au bout d'un moment, le vent me fait me retourner, et je le remercie de me détourner du spectacle horrible auquel j'assistais. Mais c'est de Charybde en Scylla que je passe, car en dssous moi se situé mon corps, celui du présent, percé d'un trait de baliste en plein coeur. Celui ci m'a d'ailleurs était arraché par le trait, et trône à son bout, le ventricule gauche d'un rouge clair et lumineux, tandis que le droit était presque noir.

Je pousse un long cri.

Je lève la tête tellement rapidement que cela me fait mal dans le cou. Je suis trempé de sueur et j'ai visiblement renversé quelques rats paisibles de par mon réveil brusques. Les rayons du soleil me baigne de leur lueur quelque peu douloureuse à mes yeux pour le moment.

(Étrange rêve.)

C'est tout ce que je pense avant de me lever et de porter de nouveau mes pas en direction de ce que les humains osent appeler la « Cité Blanche ».

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Lockbaal/rôdeur/niveau 4

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Les chroniques de Lockbaal


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Sam 29 Jan 2011 19:07 
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En quelques tours de mains, Kalispero réussit à allumer le feu. Il était temps pour ma part parce que je commençais à frissonner. Je m’étendit sur l’herbe alors que mon camarade me disait de me reposer et qu’il se chargeait du premier tour de garde.

Je ne refusais pas cette proposition et fermais les yeux espérant rêver de mes montagnes si lointaines. Mais je n’eus guère l’occasion de trouver le sommeil, j’étais trop préoccuper.

Qu’est ce que te tracasse...ENCORE"

Ne te sens pas obligée de me réconforter... De toute façon je ne suis pas d’humeur à parler.

Adweinna...

T’en fais pas c’est rien...ça passera.

D’accord..."

Ma faera se tue et Anorynn vint se coller contre moi. Je caressais sa fourrure et il ne me fallut pas longtemps pour finalement sombrer dans le sommeil. Je vis mes montagnes et ma vie d’autrefois défiler derrière mes paupières. Une part de moi regrettait cette époque où je ne dépendais de personne. Ces moments de chasses passés avec Anorynn seuls et libres. Mais maintenant ce n’était plus le cas. Une autre part était née en moi et elle me poussait à l’ermitage. Je ne le niais pas et y allais mais mon indépendance me manquait tout simplement.

Lorsque j’ouvris de nouveau les yeux je pus apercevoir le soleil qui commençait à se lever. J’avais dormi toute la nuit. L’inquiétude me saisit, Kalispero! Où était-il? Je me redressais vivement et cherchais de tous les côtés la présence de mon ami mais je ne le voyais pas.

"Et merde! Quelle conne!"

Je tapais le sol du poing avant de repartir à la recherche de mon ami.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Dim 13 Fév 2011 20:35 
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Alors que le soleil commençait à fendre l’horizon de ses premiers rayons chaud, je me levai pour me dégourdir les pattes dans le bosquet derrière notre campement de fortune. Sentir l’herbe humide la rosée du matin sous mes coussinets me revigora. Je n’avais pas dormi beaucoup mais peu importait. Une nouvelle journée m’attendait et j’avais hâte d’arriver à l’Ermitage et d’en apprendre plus sur cette marque. Instinctivement, ma patte se leva vers mon visage pour vérifier si je n’avais pas rêvé tout cela. Je décidai alors de rebrousser chemin pour aller réveiller mon amie.

En sortant du petit bois, je vis que la couche d’Adweinna était vide et qu’elle était bien réveillée sur la route, certainement en train de me chercher.

- « Adweinna, je suis là ! »

Ajoutant le geste à la parole, je lui fis un signe de la main pour qu’elle regarde en ma direction. Je pus lire une expression de soulagement sur son visage, à sa place, j’aurais ressenti la même chose. J’avais quelques explications à lui fournir maintenant.

- « Désolé de t’avoir fait peur, ce n’était pas mon attention. Mais dès que le soleil se lève, je me lève. »

Je lui souris et invitai ensuite Anorynn à venir vers moi. Ce qu’il fit aussitôt. C’est alors que je compris immédiatement qu’il manquait un bout du puzzle à Adweinna. J’étais censé la réveiller pour qu’elle surveille le campement à ma place.

- « Comme tu dois te souvenir, je devais te réveiller cette nuit pour que tu surveilles le feu mais lorsque je me suis approchée de toi, Anorynn s’est levé et j’ai compris ce qu’il voulait dire. Entre bêtes, on se comprend, du moins façon de parler ! Il m’a empêché de te réveiller et j’ai préféré laisser la garde du campement à Anorynn qui semblait prêt à assumer cette tâche. Voilà tu sais tout. Maintenant, nous devrions nous mettre en route. Nous devrions arriver à l’Ermitage lorsque le soleil aura atteint son zénith. »

Je pris mon bâton et mon sac que j’avais laissé près du feu et me mit en route. Il y avait encore peu de monde sur la route, ce qui serait idéal pour que nous avancions plus vite.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Mar 15 Fév 2011 20:39 
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Je continuais de tourner en rond et la panique commençait de plus en plus à m’envahir. Au final je me rendis compte que je m’étais attaché plus que je ne pensais à Kalispero. Et si par ma faute il avait eu des problèmes? Si on l’avait enlevé?

"Regardes à deux heures.

Quoi?"

Je m’exécutais et aperçu mon compagnon de voyage qui sortait du petit bois près de celui où on avait dormi. Il m’appela en me faisant signe. Soulagée je l’écoutais m’expliquer qu’il aimait se lever en même temps que le soleil et qu’il avait confié la garde du campement à mon fidèle ami Anorynn qui avait courut vers lui lorsqu’il m’avait appelé. Ce ne fut qu’à ce moment que je réalisais la présence d’Anorynn.

"Merci, mon brave Anorynn!"

J’imitais Kalispero et ramassais mes affaires et me mis en route avec lui. Mon soulagement avait été tel que les larmes commençaient à me monter aux yeux. Je détournais mon visage car je ne voulais pas que mon ami me voit ainsi.

"Pourquoi cela te gène-t-il?

Je suis...Je n’aime pas montrer mes faiblesses c’est tout.

Cela n’a rien de honteux...Mais on ne te changera pas en un claquement de doigt.

C’est ça moque toi!"

Je la taquinais et cela me rendis un peu le sourire. Je marchais tout en regardant le paysage. Selon Kalispero nous serions à l’Ermitage lorsque le soleil aura atteint son zénith. Nous marchions tranquillement et silencieusement. La brise matinale me faisait énormément de bien et m’éclaircissait les idées. J’avais trop renié l’héritage que l’on venait de me léguer. Il était temps que je l’accepte.

"Je suis heureuse d’entendre ça!

Tu le seras d’autant plus lorsque tu sauras que c’est grâce à toi"

Il y eu un petit silence gêné et Hadià ajouta timidement.

"...Merci..."

Cela faisait plus de deux heures que l’on marchait et je fus prise de nostalgie quand j’aperçus des montagnes et le début d’un sentier caillouteux qui montait vers les fameuses falaises. Je repensais d’un coup à mon pays natal et je réalisais que même si il me manquait, j’étais heureuse d’être là où je me trouvais.

En passant devant l’étroit chemin, je ressentis une sensation étrange au niveau du ventre, juste à l’endroit où se trouvait mon tatouage. Je stoppai net et attrapai la patte de Kalispero.

"Tu ne sens rien de bizarre venant de ce sentier. Je te parie qu’il faut que l’on suive ce sentier. Je...Je le sens. Tu me suis où pas?"

J’attendais la réponse de mon ami.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Mer 23 Fév 2011 13:13 
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Nous avons marché en silence pendant deux bonnes heures. Le sommeil avait été réparateur pour elle comme pour moi et la douce caresse du soleil sur mon pelage me fit regretter d'être parti de chez moi l'espace de quelques secondes. La marque sur ma patte commençait à réagir, nous ne devions plus être très loin.

Sur la route, nous avons croisé de nombreux marchands mais aussi beaucoup de soldats. Je croyais pourtant que la région était pacifié et que la guerre avait lieu très loin d'ici. Shakly ne pouvait se tromper, lui qui avait tant voyagé sur Yuimen et en avait tant vu. Personne n'est infaillible alors pourquoi pas lui ? Je me faisais peut être des idées, ces hommes faisaient peut être parti de la milice Kendrane.

Sans prévenir, je vis Adweinna s'arrêter devant moi, regardant sur la droite avec insistance. La marque sur ma patte manifesta sa présence une nouvelle fois depuis ce matin. Mon amie se retourna, me faisant face, et attrapa ma patte. Elle aussi avait du ressentir l'appel de nos tatouages, l'Ermitage ne devait plus être loin. Adweinna sentait que quelque chose l'attirait vers ce sentier et j'avais également ce sentiment au plus profond de moi. Un sentiment que j'étais incapable d'expliquer d'ailleurs.

- "Je ressens également une sorte d'attraction vers ce chemin... C'est bizarre et fascinant en même temps. Je te suis Adweinna, je sais que l'Ermitage est au bout de cette route."

Je pris alors les devants en m'engageant sur cette route caillouteuse. Elle serpentait à travers deux falaises qui semblaient ne pas avoir d'âge. Nous avions encore un bon morceau de route à parcourir. Les chemins de ce genre étaient une habitude pour moi mais je ne savais si Adweinna était une habituée. Je ferais mieux de calmer mes ardeurs histoire de surveiller mon amie.

- "Adweinna, pour éviter de me faire du souci, je voudrais te poser une question. Est-ce que tu as déjà pratiqué ce genre de sentier ? Je te demande cela parce que si la réponse est négative, je préfère que tu passes devant moi."

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Sam 26 Fév 2011 12:35 
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Kalispero me confirma qu’il ressentait lui aussi une attraction forte vers le chemin qui allait se perdre dans les bois. Sans d’autre forme il me soutint qu’il me suivait et il ajouta même qu’il était persuadé que l’Ermitage était au bout de la route. Moi non plus je n’en doutais pas. Je suivis donc mon ami qui prit la tête de notre petite expédition.

Soudain mon ami s’arrêta et m’adressa la parole pour me demander si j’avais l’habitude de ce type de chemin. Il ne voulait pas avoir à se faire du soucis pour moi pendant l’ascension.

"C’est touchant !

Oui, tu as raison. Je crois que..."

Je laissais ma faera réfléchir à ce que je voulais dire et reportais mon attention sur mon compagnon de voyage. J’avais un sourire aux lèvres car je trouvais son inquiétude vraiment gentille.

"Tu sais Kalispero, j’ai passé toute ma vie dans les montagnes, à chasser pour survivre. Ce genre de chemin ne me fait pas peur, bien au contraire! Ne t’en fais pas pour moi. Continuons!"

Sur ce je pris à mon tour les devants. J’admirais le paysage et laissais mes pensées vagabonder ici ou là. Je sentais au plus profond de moi que l’on approchait du but et dans ma tête défilait tout le chemin parcourut depuis mon rêve étrange et depuis que cette marque avait été apposée sur mon ventre. Je sentais de plus en plus qu’elle fusionnait avec moi. À partir d’aujourd’hui il m’était impossible de nier ma destinée et plus, elle m’excitait.

Le sentier se faisait de plus en plus étroit. La montée se déroula en silence. Je supposais que comme moi, il réfléchissait à des choses personnelles. Soudain dans le paysage, je vis un petit bâtiment se dessiner. Il semblait presque irréel et sa couleur dorée charmait le paysage. Je m’arrêtais une minute pour contempler cette vision idyllique. Mon coeur se remplit de sérénité et de confiance. Il n’y avait pas de doute, l’Ermitage se trouvait devant nous. Je me tournais vers Kalispero.

"Nous y sommes Kalispero. Notre destin se dresse devant nous et je suis heureuse de le partager avec toi."

Sur ces mots, je saisis la patte de mon ami et avec un air joyeux, que je n’avais jamais eu, j’entrainais mon ami vers la bâtisse pour en franchir la porte.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Dim 27 Fév 2011 06:14 
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Un campement, ou quelque chose qui avait pour but d'y ressembler au moins. Les efforts que faisaient cette troupe de malandrins pour avoir l'air de simples marchands étaient parfaitement ridicules. Les biens qu'ils avaient sans aucun doute subtilisés à de vrais commerçants étaient à la vue de tous, les six hommes présents portaient tous une armure de cuir et gardaient leur arme en main ou à portée, affichant tous, une mine patibulaire. Mais qui espéraient-ils tromper ? N'importe qui d'un tant soit peu observateur pouvait se rendre compte de la supercherie. C'était affligeant, je me demandais comment des types comme ça avaient pu rester en liberté plus d'une journée, sans être inquiétés, probablement leurs aptitudes de combattant. L'heure était venue. Rimak nous fit un signe de la main et s'avança vers les « marchands », d'un pas assuré. Nous étions trois, ils étaient cinq, n'importe qui aurait pu penser que l'affaire était loin d'être dans le sac, pourtant , j'avais foi en nos chances. A ce moment précis, j'avais l'impression que quelqu'un me surveillait, veillait sur moi. Un être invisible qui pouvait me protéger, me sauver la mise à tout moment. Ce n'était pas la première fois, non, j'avais déjà eu cette sensation quelques jours auparavant, lorsque durant mon voyage vers Kendra-Kâr, j'ai croisé une troupe gobeline. J'ai pu la voir à temps, grâce à...une sorte de luciole. Petite lumière volante qui, en m'asticotant légèrement m'avait permis de voir le groupe de peaux vertes. Je haïssais les gobelins, tout comme les orcs, vils laquais d'Oaxaca au cœur aussi noir qu'une nuit sans lune, mais il fallait que je me concentrasse, car mes ennemis du moment avaient bel et bien la peau blanche, pourtant, ils étaient tout aussi détestables.

«  Rendez vous, ou mourez ! »

Sans même que j'eusse le temps de me préparer, Rimak avait sorti ces quelques mots, simples, efficaces et sans surprise, les brigands se levèrent d'un même mouvement, prêts à en découdre et, une chose étrange de produisit. La luciole, elle était revenue ! Mais quelle était donc cette bestiole qui me suivait partout ?! J'essayais tant bien que mal de la chasser, mais elle agissait bizarrement, comme si elle essayait de me montrer quelque chose et pas manqué. Dans un arbre, proche du camp, se tenait un archer, l'arc bandé. Sans cette luciole, nous aurions tous été morts. Ni une ni deux, je ramassai le premier caillou que j'ai trouvé et en criant «  Attention » le lançai de toutes mes forces en direction de l'archer. Bien évidemment, je vise aussi bien qu'un borgne ivre en pleine nuit, mais l'archer se savait repéré. Déstabilisé, son tir ne fut pas précis et au lieu d'atteindre mon coeur ou ma tête, son trait traça une belle ligne rouge sur ma cuisse droite. Ma première blessure, douloureuse, plus que ce que je croyais. Ramenée à la dure réalité des choses, je ne savais plus trop comment agir. C'est Alok qui, d'un geste rapide et précis, planta un couteau dans la gorge du tireur, qui tomba au sol, dans un bruit de craquement écœurant, mort.

Et l'insecte luisant était toujours là. Étrange petite créature qui, pour la deuxième fois, venait de me sauver la vie. Elle voletait, dansait autour de moi, comme si..comme si elle était heureuse que je fusse encore en vie. Alors que l'action commençait, que mes deux compagnons se battaient courageusement, moi, j'étais obnubilée par la petite chose. Je la regardais tourner autour de mon arme, autour de mes mains, jusqu'à ce qu'elle décidât à partir. La suivant du regard, j'aperçus un des voleurs s'approcher de moi, épée en main, un sourire sadique habillant son immonde visage couvert de cicatrices. Les cheveux courts et blonds comme les blés, son nez avait de quoi faire fuir un traqueur obscur. Sa bouche, déformée par les multiples coups que l'homme avait dû recevoir ne relevait pas vraiment le niveau. Et ses yeux, que dire de ses yeux, dans lesquels luisait la perversion. Je n'osais pas imaginer ce qu'il avait prévu de faire avec moi. La luciole voulait que je me battisse, que je retrouvasse le courage qui m'habitait avant d'être blessée. Naginata en main, je faisais face à mon ennemi. Ragaillardie, j'étais prête et heureusement. Cet idiot fonça sur moi et je n'eus qu'à baisser ma lance pour le stopper. Mon allonge était bien plus grande, j'avais clairement l'avantage des armes, mais quand était-il de la maitrise. Était-il vraiment stupide ou essayait-il simplement de me provoquer, de tester ma détermination. Peu m'importait, je devais gagner. Ne serait-ce que pour pouvoir prouver ma valeur aux deux hommes qui m'avaient fait confiance.

Mon adversaire et moi nous jaugions du regard, chacun attendant le moment propice pour passer à l'attaque, et il fut le premier à agir, de la même manière, fonçant droit sur moi. Comme la fois précédente, je baissai juste ma naginata et..il l'esquiva en se décalant au dernier moment, continuant sa course folle. Je n'ai eu que le temps de relever le manche de mon arme, pour parer sa lame. Le coup était d'une puissance terrible, les vibrations du choc se propagèrent dans tout mon corps. Douloureuse sensation. Il ne s'arrêta pas et continua à frapper, de toutes ses forces, à plusieurs reprises. Chaque attaque parée ne faisait qu'augmenter la souffrance, l'angoisse. Allais-je y arriver ? Je commençais à en douter de plus en plus, à fortiori quand un des assauts passa à travers ma garde, ouvrant une plaie sanguinolente sur le côté de mon abdomen. Mon armure était peut-être élégante, mais elle ne me protégeait pas complètement et c'est pas la vive douleur sillonnant mon ventre qui allait prouver le contraire. Mon adversaire était hilare, euphorique même. Il prenait sans aucun doute un malin plaisir à me voir souffrir. J'étais là, devant lui, un genou à terre, totalement à sa merci et il savourait le moment. La blessure était profonde, et me lever était bien difficile. J'attendais le coup fatal, mais rien ne vint. Levant la tête, je pus voir l'homme se débattre essayant de chasser la luciole. Béni fût Yuimen d'avoir mis ce petit être sur mon chemin. Sa simple vision me redonna la force. Je m'apitoyais sur mon sort, pestais contre ma faiblesse et pendant ce temps, une luciole me protégeait. Quelle piètre guerrière je faisais. Était-ce comme ça que je comptais faire honneur à mon père, certainement pas. Grimaçant, je me relevais non sans mal, m'appuyant sur mon arme et presque aussitôt, l'insecte brillant revint vers moi.

C'était donc à mon tour d'attaquer, à mon tour de prendre l'avantage. Je m'étais entrainée pendant des années, tous les soirs, pendant des heures, ce n'était certainement pas pour mourir misérablement contre un brigand de bas-étage, dont la manière de combattre était à peu près aussi élégante que la chose lui servant de visage. Il fallait oublier la douleur, la surpasser et surtout me rappeler. Tous les enchainements que mon père avait appris à mes frères, que j'avais observés silencieusement, admirativement. Tous les conseils qu'il leur avait prodigués et que j'avais écoutés, attentivement, patiemment. Il était enfin temps de mettre tout ça en pratique. Rapidement, je levai mon arme au dessus de ma tête, et la fit descendre avec le plus de force possible, comme pour planter la longue lame dans le crâne de mon opposant. Comme je m'en était doutée, il recula et ma lame se planta dans le sol. J'en ai alors profité pour prendre une impulsion, et envoyer mon pied dans la figure du voleur, écrasant le groin lui servant de nez. Le sang coula et la colère monta. Son regard ne laissait plus transparaitre quelques idées perverses, mais bel et bien une furieuse envie de me voir morte. Je n'allais pas lui faire ce plaisir, non. Je poursuivais mes assauts, maladroits et pas toujours précis, mais c'était à son tour de parer continuellement, sans une seconde de répit. Ce n'était sans doute pas très malin de ma part car la fatigue commençait à se faire sentir, mais je ne voyais, pour le moment, pas d'autre manière de procéder. Il fallait que je le poussasse à bout, qu'il fût aveuglé par la colère pour qu'une erreur fût commise. Trop confiante ? Probablement, car son épée trancha de nouveau dans le vif, m'infligeant de nouveau une vague de douleur. Cependant, la plaie était plutôt superficielle cette fois. L'instant parfait, ma chance de l'avoir pour de bon. De toute mes forces, je maniais ma naginata. Un mouvement trop précipité, pas vraiment précis, mais pour un bien meilleur résultat. Alors que je visais le torse de l'homme, j'atteignis son avant bras droit, le tranchant net. Mon adversaire hurla de douleur, un cri abominable qui me donna des frissons. C'était la première fois que j'infligeais autant de souffrances à quelqu'un, la première fois que de tels sons vinssent frapper mes tympans. Serrant fort le moignon saignant abondamment, il me fixa, ses yeux étaient révulsés, une image des plus terrifiantes. Bien qu'affaibli et sans arme, il fonça sur moi en hurlant. Je ne m'y étais pas préparée et, instinctivement, je reculais, complètement effrayée par ce condensé de colère sur patte. Je trébuchai, mon postérieur heurta violemment une pierre se trouvant au mauvais endroit et le chance tourna immédiatement. Sans que je n'eusse le temps de faire le moindre geste, l'homme s'empala sur mon arme.

Il était mort, et j'étais là, allongé sous un corps inerte, du sang coulant sur moi. Je n'arrivais plus à bouger, j'étais comme paralysée. J'avais combattu et...Donné la mort. Je ne ressentais pas la joie à laquelle j'aspirais après ce combat, non, j'étais effrayée, dégoûtée et je fixais le cadavre encore chaud. De leur côté, Alok et Rimak s'en étaient sortis sans aucune blessure grave et ils étaient exactement comme avant. Comment pouvaient-ils ? Ils supportaient sans broncher le fait d'avoir tué cinq hommes alors que moi, un seul, et je me sentais abominablement mal. Avaient-ils ressenti la même chose la première fois ? C'est alors que la luciole refit son apparition, volant près de mon visage, caressant ma joue. Un contact rassurant. Oui, j'avais l'impression que cette petite chose ressentait mon malaise et qu'elle voulait à tout prix que j'allasse mieux. Elle se posa sur mon épaule et Rimak retira le corps de mon arme. Il me tendit la main pour m'aider à me relever.

 » C'est dur la première fois hein ?! Moi, à la fin de mon premier combat, j'ai vomi tripes et boyaux. Toi, tu tiens plutôt bien le coup. »

J'avais vraiment l'air de tenir le coup ? Oui, je me sentais un peu mieux, c'était vrai, mais uniquement grâce au petit insecte sur mon épaule. Je voulais en apprendre plus sur la luciole, mais je ne voulais pas en parler aux deux hommes. Je devais attendre d'être seule. Peut-être comprenait-elle notre langue. Mais je n'eus pas le temps d'y penser plus longtemps. Rimak me souleva délicatement du sol et me porta jusqu'à l'une des charrettes à proximité. Une couche y était déjà installée.

 » Il faut qu'on s'occupe de ces vilaines blessures, reste calme . »

Je ne répondis pas, épuisée, choquée, je sombrai vite dans l'inconscience.

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Dernière édition par Milyah le Jeu 3 Mar 2011 09:12, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Jeu 3 Mar 2011 08:08 
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(Debout là-dedans! Ca va faire trois heures que tu dors, serait peut-être temps de te lever ma belle !)

Alors même que j'avais encore les yeux fermés, une petite voix résonnait dans ma tête, une voix inconnue, fluette, délicate, mélodieuse. Mais..Qui parlait ? Certainement pas Rimak et je doutais fort qu'Alok eût la voix d'une fillette, non, c'était autre chose. Mais surtout, le plus déroutant, c'est que cette voix, pénétrait directement mon esprit, sans même passer par mes oreilles. Était-ce une quelconque hallucination ? J'ai alors décidé d'ouvrir les yeux, lentement..rien, personne, rien d'autre que la petite luciole qui était toujours près de moi, pas le moindre enfant à proximité, bien évidemment. Je mis ça sur le compte de la fatigue et, non sans une petit grimace, je m'asseyais.

( Ah bah c'est pas trop tôt!)

Encore cette voix! Devenais-je folle ? Je commençais à me le demander. Ce n'était pas tous les jours qu'on entendait des choses comme ça! Enfin, si jamais...Un conte Ynorien que me racontait souvent ma mère me revint alors en mémoire. Une belle histoire sur d'étranges petites créatures, capables de communiquer avec les gens par la pensée, de voler comme des aldrydes, de faire tout un tas de choses extraordinaires. Et si c'était l'une d'entre elles, après tout, cela ne me coutait rien d'essayer. Fermant les yeux, je laissais défiler les mots dans mon esprit, comme lorsque je lisais les livres de mon père.

( Qui parle ? Qui êtes vous ?)

( Moi, je suis une Faera. Mais tu sais ce que c'est non ?)

Alors elles existaient réellement ? Les fées du conte. Elle n'étaient donc pas que de simples créatures légendaires inventées pour plaire aux enfants. Incroyable, mais plus incroyable encore, l'une d'elle me parlait, à moi!

( Oui, mais où êtes vous ? Que me voulez vous ?)

( Je suis là! Devant ton nez, mais si tu gardes les yeux fermés, c'est sûr que c'est plus compliqué.)

Doucement, j'ouvrais les yeux, m'attendant à voir une créature inconnue, mais rien. Devant moi continuait de voler le petit insecte luisant. Si c'était ça une Faera, rien de bien impressionnant. Légèrement déçue, je tendis la main, pour permettre à la petite chose de se poser, après tout, elle m'avait sauvé la vie à plusieurs reprises, m'avait permis de reprendre confiance en moi et sans elle, je serais déjà morte.

( Oui oui oui c'est bien moi! Je peux prendre tout un tas de formes, c'est génial hein ! Et je peux faire encore plein de truc pour toi, à une condition: Que tu me donnes un nom. Si tu le fais, nos destins seront liés et tu deviendras ma maitresse, en quelque sorte .)

( Un nom ? Juste un nom ? Dans ce cas, tu t'appelleras Hoshi !)

(Hoshi ? C'est un joli nom...Ca me fait un peu penser à un lézard à grande langue qui pond des œufs...Non, oublie ce que je viens de dire .)

( Un lézard...Oui tu as raison, je préfère oublier, mais bon euh...Il serait peut-être temps que je bouge .)

( Haut les cœurs !)

Alliant les gestes à la « parole », j'ai trainé mes fesses jusqu'au bout de la charrette et, d'un geste malhabile, me suis mise sur mes pieds. J'avais la tête qui tournait, probablement à cause de la perte de sang. Lentement, les jambes légèrement ankylosées, je m'approchais des mes deux compagnons, l'esprit encore embrouillé par tout ce qui venait de se passer. Ils étaient tous deux, assis près d'un feu, comme si les événement d'il y avait à peine quelques heures, n'avaient jamais eu lieu.

( Celui là, il est pas très net si tu veux mon avis !)

( Il ne faut pas se fier aux apparences Hoshi !)

( Tu ne crois pas si bien dire .)

Que voulait-elle dire ? C'est vrai qu'Alok ne ressemblait pas à quelqu'un de très gentil et il ne semblait pas aussi droit et juste que Rimak, mais juger un livre à sa couverture pouvait nous faire rater un contenu des plus intéressants. Je m'assis à côté de lui, ma blessure me faisait souffrir, moins que lors de son apparition, mais suffisamment pour me soutirer une légère grimace à chaque effort...Non, à bien y réfléchir, je n'avais plus mal du tout à ce niveau, j'avais simplement quelques courbatures, comment était-ce possible ? J'étais persuadée que Rimak était derrière tout ça.

( Non tu te trompes ma jolie, je sens des fluides en lui, mais rien permettant de te soigner, c'est l'autre .)

( Tu es sûre de toi ? Parce que...)

( Sûre et certaine, d'ailleurs, méfie toi du grand gaillard. Les manieurs de fluides sombres sont pas des rigolos généralement.)

( Quoi ? Mais...Enfin c'est pas possible..Il a l'air si...)

( Qui m'a dit de pas me fier aux apparences y'a pas 30 secondes ?! Et puis laisse tomber, tu verras bien !)

Je ne savais pas trop quoi penser des dires de ma toute nouvelle camarade. Les Faeras, du peu de connaissance que j'avais, ne mentaient soi disant jamais et connaissaient tout ce qu'il fût possible de connaître. Pourtant, sachant cela, je ne pouvais m'empêcher d'avoir confiance en Rimak. Il ne pouvait décidément pas être quelqu'un de mauvais. Mais elle avait tout de même réussi, légèrement, à me faire douter, à me faire réfléchir sur les vrais sentiments qui pouvaient habiter le coeur de Rimak. Après tout, c'était juste un homme croisé dans une taverne, à qui j'avais proposé mon aide. Je ne savais rien de lui...Étais-je en danger ? Si Alok était apparemment une personne d'une grande bonté, et Rimak une fripouille, pourquoi les deux voyageaient ensemble ? Trop de questions, et il me fallait des réponses !

«  Dites moi Rimak, je suis un peu curieuse, comment Alok et vous..Je veux dire, comment vous êtes vous connus ? »

( Aaaah! Tu me crois finalement ! Essaye d'en faire une habitude, ça serait bien !)

( Rah ça va hein ! Tu vas me faire regretter de t'avoir donner un nom ! Tais-toi dont quelques minutes !)

Je la connaissais à peine et déjà, je me rendais compte que ma Faera était du genre agaçante quand elle le voulait. Une chose était sûre, je n'allais pas m'ennuyer, mais là n'était pas la question, non, celle que j'avais posé avait nettement plus d'importance et j'attendais tranquillement une réponse, les jambes pliées contre moi, le menton sur les genoux. Rimak ne semblait pas très à l'aise soudainement et semblait réfléchir. Il n'avait pas l'expression de celui qui se souvenait, mais bien celle de celui qui construisait, qui inventait. Légère angoisse, comme un enfant cherchant une excuse lorsqu'il avait fait une bêtise. Maintenant, j'en étais certaine, Hoshi avait raison. Et mes certitudes se renforcèrent quand j'aperçus un sourire fugace sur le visage du guérisseur.

«  Vois-tu, mes souvenirs sont flous, ça remonte à tellement loin. Alok se faisait agresser pas un garzok dans les rues d'Oranan. Je l'ai aidé et pour me remercier, il m'a invité à manger à l'auberge du Pied Levé et depuis...On s'entend comme larron en foire . »

( Un garzok dans les rues d'Oranan ? Il a oublié que je suis née là-bas ? Il se fout vraiment de moi! Et l'Auberge du Pied Levé ? Jamais entendu parler .)

( Normal, c''est à Tulorim .)

( Bon, je fais quoi moi ?)

( Joue le jeu ! T'as vu la taille de son épée ?! Vaut mieux pas le percer à jour maintenant à mon avis .)

( Ouais ..euh...Je vais faire ça .)

Rimak attendait visiblement une réaction de ma part et, de son côté, Alok lui, me regardait d'un air que j'aurais pu qualifier d'inquiet. Avait-il un plan ? Son but était-il de s'occuper de Rimak ? Je n'en savais fichtrement rien, mais le simple fait de penser à ce que le guerrier pouvait me faire...

«  Très belle histoire, et puis, c'est rare de voir des gens près à affronter un garzok pour sauver quelqu'un. Vous êtes vraiment un grand guerrier . »

Il souriait, le guerrier souriait, comme soulagé. Vil fripouille, il ne payait rien pour attendre celui-là! Et dire que moi, en jeune insouciante que j'étais, je l'avais suivi, sans broncher, heureuse même, de pouvoir marcher et combattre aux côtés d'un guerrier de sa trempe. Je m'étais fourvoyée, aveuglée par mon envie de bien faire, d'aider mon prochain, de faire mes preuves. J'étais vraiment dans une colère folle, pas contre lui non, mais bien contre moi même. Et si son but avait été de me tuer ? Non, il fallait que je fusse plus prudente , plus observatrice et ne plus me jeter comme ça, dans une mission, avec les premiers venus. D'ailleurs, j'avais vraiment hâte que celle-ci se terminât, j'étais lasse, encore perturbée par mon premier combat, j'avais vraiment besoin de repos et surtout, je voulais me tenir éloigner de Rimak un instant, un jour ou deux, avant de m'occuper de son cas.

«  Bon, on va pas trainer, la petite a fait une sieste, mais moi, j'ai pas envie de passer la nuit ici, et j'ai quelques affaires qui m'attendent . »


Sur ces mots, le guerrier s'était levé et, comme Alok, je l'avais imité sans un mot. Toute courbaturée, la marche n'était pas aisée, mais au bout de deux petites heures, nous étions enfin arrivés à l'auberge de la Tortue Guerrière.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Ven 11 Mar 2011 20:58 
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Le voyage commença bien. Le temps était clair, une journée agréable s'annonçant. Tisis appréciait de se déplacer sur une large route pavée, à dos de cheval. Cela n'avait rien à voir avec la fuite désespérée de Blanchefort et n'en était que plus agréable. Millana, quant à elle, ne chevauchait pas trop maladroitement, confiant à la sœur du duc qu'elle avait déjà eu l'occasion de monter en selle par le passé. Ce n'était pas commun pour une servante, mais qui pouvait savoir comment les magiciennes traitaient leurs serviteurs...

Les deux femmes eurent rapidement la cité blanche loin dans leur dos, un poids tombant peu à peu des épaules de Tisis. Sur les routes, mêmes dangereuses, il y avait peu de chance pour que des meurtriers soient envoyés pour la tuer expressément. Cela ne lui fit pas relâcher son attention pour autant, sachant pertinemment que les dangers étaient nombreux, mais au moins se sentait-elle un peu plus légère.

Caelia répondait bien, c'était un animal dont le dressage avait été des plus efficaces. Il ne lui fallut pas longtemps pour s'habituer à Tisis, qui adopta la monture tout de suite. La jeune fille était en effet plutôt délicate avec le coursier, faisant attention à lui faire faire des pauses régulières et lui flattant souvent l'encolure, lui parlant doucement. Cela avait d'abord étonné Millana qui n'avait finalement pas tardé à imiter sa nouvelle maîtresse, constatant rapidement l'efficacité d'un peu d'empathie.

Tout allait pour le mieux donc, jusqu'à ce que les deux femmes ne passent devant une cage, suspendue, dans laquelle se trouvait un homme totalement nu. Comptant bien sûr l'ignorer, Tisis ne put s'empêcher de prêter l'oreille quand il s'exprima d'une voix limpide, que l'on aurait difficilement prêter à un brigand enfermé dans ce type de pilori:

"Mes chères demoiselles, si j'étais vous, je cesserais immédiatement mon chemin! Un danger bien grand vous y attend!"

La sœur du duc arrêta sa monture, sous le regard inquiet de Millana. Ses yeux se posèrent sur l'homme: jeune, les cheveux bruns et relativement propres, les mains fines et les yeux bleus perçant. Il était plutôt bel homme. Dans tous les cas, on n'aurait vraiment pas dit un maraud, mais s'il était dans cette cage, c'était certainement à raison.

"Mademoiselle fait preuve de beaucoup de sagesse, en écoutant ainsi les palabres d'un pauvre innocent châtié pour un crime qu'il n'a pas commis! Votre prédécesseur n'a pas eu l'obligeance de m'écouter et, à présent, je suis persuadé que sa vie a été dûment écourtée.
-Qui êtes-vous, et qu'est-ce qui se trouve plus loin?
-Et bien soit, comme une grande âme je suis, je vais daigner répondre à la première de vos questions. Mon nom est Adenisio, grand barde et poète de sa profession, de la Cour de Kendra Kâr jusqu'aux lointaines contrées de Tulorim. Mon nom ne doit pas vous être inconnu!
-A vrai dire...
-Je le savais, tout le beau monde se doit de connaître mon nom et vous ne faîtes vigoureusement pas partie du petit peuple. C'est un honneur, un privilège que de vous rencontrer. Pour la seconde question, hélas, ô grand hélas, je ne saurais ainsi vous répondre si je reste dans cette cage. Voyez-vous, les nuits sont froides, et bien que la nudité ne soit pas en soit un problème, j'ai bien peu que ma voix en pâtisse. Ainsi si vous aviez l'obligeance d'ouvrir cette cage, qui ne me sied guère, je me ferais un plaisir que de vous indiquer comment échapper au mortel danger qui devant vous se profile!"

Tisis poussa un soupir. L'homme semblait vraiment être un ménestrel pour jacasser autant et de plus il était nu, ne risquant que peu d'être une menace, si ce n'est pour la chaste vision de la jeune fille. S'il y avait vraiment un danger devant, cela serait utile. Sinon, elles n'y perdraient pas au change

Elle débloqua le cul de la cage, l'homme tombant par là-même dans la poussière en geignant. Tisis lui jeta un bout de tissu pour qu'il ait la décence de cacher ses joyaux de famille.

"Bien, de quoi s'agit-il?
-Ne voulez-vous donc pas savoir de quel odieux crime on ose accuser votre serviteur? Mon histoire commence il y a de cela trois jours, alors que je chevauchais en direction de..."

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Sam 12 Mar 2011 00:25 
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"... Et le comte l'a mal pris. Ce n'est tout de même pas de ma faute si j'ai du me cacher dans l'armoire de sa fille pour échapper à sa femme, si?"

Millana était rouge en entendant la fin de l'histoire du dît Adenisio. Tisis avait détourné le regard, comprenant bien mieux comment pareil homme avait pu se retrouver dans une cage, sur le bord du chemin.

"Et comment devrais-je m'adresser à ma sauveuse? Vous portez des armes, mais je ne connais point votre blason. Il me tarde de rattraper ce manque impardonnable de ma culture. Ne pas avoir connaissance d'une famille aussi noble, juste, droite et resplendissant que la votre est un affront!
-Appelez moi Tisis, du duché de Blanchefort.
-Blanchefort, Blanchefort... Mais oui, bien sûr! Le vin de Beauclair. Ah mais vous parlez à mon cœur ma belle demoiselle, c'est de très loin le meilleur cépage que votre dévoué serviteur a eu l'occasion de porter à ses lèvres, pourtant si délicates et difficiles à charmer. Oui, Beauclair, la robe douce et sensuelle, enivrante comme une donzelle en été. On y goûte une fois, puis deux avant de ne plus pouvoir s'en passer! Si tout est aussi charmant dans votre duché, c'est un lieu où l'ennui ne doit jamais poindre son nez mesquin."

Tisis échangea un regard avec Millana, qui elle-aussi semblait perplexe. Les deux femmes étaient tombées sur un énergumène qui ne semblait pas décidé à se taire un seul instant. Elle s'enquit néanmoins, interrompant la palabre;

"Vous nous aviez parlé d'un danger.
-Oui bien sûr! Figurez-vous que plus avant, une troupe de marauds attaque, pille et forbante! Mais votre héros sait comment passer outre leurs vils pièges tendus. Hélas, Ô grand hélas, comment pourrait-il vous mener à travers les forêts, à travers les chemins escarpés et dangereux, sans vêtements ni cheval. Non, même Ladalk, le pourfendeur de dragon, n'aurait pu ainsi s'y conduire.
-Et bien dîtes nous comment y aller, et vous n'aurez pas à prendre ce genre de risques inconsidérés que même un héros ne saurait courir.
-Et vous laisser risquer votre vie? Jamais, quel homme serais-je en ce cas? Non, il faut que je vienne avec vous, sinon... Oh, une caravane ! Demandez leur s'ils ont des vêtements. Vite, vite, avant qu'ils ne passent."

L'homme se cacha derrière le Roncin de Millana, rendant l'animal bien nerveux. Tisis profita de la venue de la charrette, qui à priori était pleine de sacs de blé, pour se renseigner sur la situation. On l'avisa en effet qu'une bande sévissait dans les environs, tous les marchands accommodant ce qu'ils appelaient un droit de passage pour ne pas se faire ennuyer. Tisis fut satisfaite de la réponse, demandant s'ils auraient un sac de jute ou n'importe quelle pièce grossière de tissu. On lui donna effectivement un vieux sac déchiré, qu'elle jeta aux pieds du ménestrel dont la moue était risible:

"Vous avez deux choix: le premier, vous enfilez ce sac et vous nous guidez par votre détour. Le deuxième, vous enfilez ce sac et vous rendez à Kendra Kâr, où vous aurez tout à loisir de demander à Monsieur le Comte ce qu'il a fait de vos précieux atours. Dans tous les cas, choisissez vite."

Adenisio saisit le sac de jute, l'enfilant avec un mélange de mépris et de consternation, avant de montrer aux jeunes femmes un passage dans les petits bois qui bordaient la route.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Sam 12 Mar 2011 12:01 
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Le guide improvisé ne mit qu'une heure avant de se perdre, les deux femmes ayant du mettre pied à terre pour que leurs chevaux puissent avancer à travers les fourrées. Tisis regretta âprement d'avoir écouté les conseils du Ménestrel, au final il aurait peut-être été moins dangereux de croiser des brigands, qu'elles auraient pu semer d'un galop. Mais non, elles avaient choisi la difficulté, se déplaçant sur un chemin escarpé qui n'avait que peu à voir avec leur destination.

Tisis était somme toute pressée et cet égarement ne l'amusait pas du tout. Elle reprit finalement les choses en main, sachant que le domaine de Keresztur était à l'ouest de leur position, bien enfoncée dans les bois et à l'écart de la route principale.

Elles auraient erré longtemps si elles n'avaient fini par sortir de la forêt, à l'orée de grands champs vides. Rejoignant un petit hameau, elles demandèrent le gite et le couvert à une famille de paysans. Ils n'osèrent refuser d'accueillir des membres de la noblesse. Quand la sœur du duc fit référence à la baronnie, les habitants se crispèrent, lui indiquant la direction et la prévenant que les terres étaient bien sombres et dangereuses.

La jeune fille ne chercha pas à en savoir plus, sentant bien que le père de famille était réticent à lui donner plus de détails. Elle aurait sûrement eu la surprise en arrivant si Adenisio n'avait alors pris la parole:

"Les terres de Keresztur, des terres hantées par les esprits des guerres passées, régies d'une main de fer par la personnification du mal, la baronne de tous les sévices. Personne ne sait comment une illustre inconnue a ainsi pu s'élever dans la noblesse, mais les légendes parlent d'un sombre pacte noir, qu'elle aurait passé avec les ténèbres eux-même. Depuis elle se nourrit de sang, le sang de ses serfs, innocentes victimes du plus ignoble des maléfices. De leurs impôts aussi, non seulement démone mais aussi perceptrice..."

Le paysan était blême, comme si Adenisio avait exprimé ce que les racontars des terres voisines décrivaient. Le barde, visiblement satisfait de son effet, conclut en ces termes:

"Ceci dit, il parait que sa beauté n'a d'égal en son domaine. Bien sûr cela changera avec votre présence, Dame Chevalier. Votre peau de pèche, votre ravissant nez aquilin, la beauté de la pureté éveillent en moi mille frissons. La plus délicieuse des..."

Millana, qui s'était levée, lui administra un revers claquant, faisant taire l'homme qui se frotta la joue. Il regarda le paysan, en souriant:

"Ah les femmes, parlez de leur beauté et elles vous giflent. Mais comment diables pourriez-vous ne pas faire état de leurs charmes, la source même de la poésie et de l'art. Femmes, je vous aime, Femmes, vous me tuerez."

Adenisio eut le droit de dormir dans la grange, les demoiselles se voyant quant à elles offrir le lit unique. Millana voulut d'abord refuser de partager la couche avec sa maîtresse, jugeant qu'il n'était pas convenable qu'une servante puisse dormir de la même manière que celle qu'elle sert. Tisis n'en entendit cure, lui disant qu'elle voulait que la jeune fille soit en forme le lendemain, la route étant encore longue et surtout elle se devait d'être présentable devant la baronne.

Après une courte nuit, elles repartirent de très bonne heure, à travers des chemins éloignés de la route principale. Adenisio avait pu négocier et trouver des vêtements mieux que son sac de jute. Il ne cessa de geindre pour autant, son orgueil toujours à raz des pâquerettes d'être ainsi vêtu en roturier, lui qui était un grand artiste de la Cour.

Tisis pensa plusieurs fois à le semer, mais elle ne voulait pas fatiguer les montures pour rien. Et puis, si jamais des maraudeurs les attaquaient, elles avaient un otage à leur laisser...

Hélas personne ne voulut du dît otage et la petite troupe s'approcha de la baronnie.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Sam 19 Mar 2011 23:38 
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Je marche dans les rues de Bouhen, je me dirige vers la taverne du chat enroué. J’ai l’impression que des souvenirs récents ont été effacés. Je ne me rappelle pas pourquoi j’ai laissé mon fidèle Xéolian à cette auberge. Mes derniers souvenirs avant le combat étaient ceux de mon précédent affrontement dans l’arène. Il ne devait pas y avoir quelque chose d’important durant ce moment, si ceci serait resté en mémoire. J’ai dû prendre un coup un peu trop fort sur la tête.

(Les garzoks n’étaient pas non plus des tendres. Des véritables montagnes de muscles et rien d’autre.)

J’aperçois mon cheval, il est toujours aussi magnifique, il se tient droit et fier. Je m’approche de lui de tel façon qu’il me voit. Il ne réagit pas, je passe ma main le long de sa ganache, une caresse tendre et délicate. Je crois que la relation que j’entretiens avec mon fidèle destrier est bien plus forte que celle entre un cavalier et sa monture. Il est devenu un ami, un confident, il est le seul qui restera toujours à mes côtés jusqu’à ma mort ou la sienne. J’enlace l’encolure de Xéolian comme pour y chercher un peu de réconfort. Après cet instant de tendresse, je réfléchis un instant à ma prochaine destination.

(Il faudrait que je réussisse à rencontrer le roi de Kendra Kar. Il faut que je l’informe que les Shaakt rebelles pourront l’aider s’il le souhaite dans une guerre contre Oaxaca. Je me dois d’être le porte-parole de mes frères et sœurs. Je pourrais peut-être obtenir une audience si je me retrouve gradé dans sa milice.)

Je détache les rennes, je vérifie la selle puis je l’enfourche et me sors des ruelles de Bouhen. La nuit est bien tombée maintenant. Je ne croise que des mendiants, des personnes imbibées d’alcool ou bien encore des familles revenant des champs. Je les regarde depuis ma monture, j’ai l’impression de les dominer, mais suis-je mieux qu’eux ? Je ne crois pas que je le sois. Leur vie est bien plus simple que la mienne, leur vie est peut être fatigante, mais une bonne fatigue, pas l’usure de l’esprit.

Je reprends la route pavée qui me mènera jusqu’à la cité de lumière, Kendra Kar. Les gardes de Bouhen referment la porte derrière moi, je n’ai plus qu’à continuer mon chemin. Avec de la chance, je ne rencontrerais personne ou plutôt pas un voleur ou des créatures de Oaxaca. Les mouvements de ce monstre m’inquiète, il y a quelque chose d’immonde qui se prépare. Tous les peuples des terres de Yuimen doivent s’unir pour lutter contre cette armée. Nous nous devons d’arrêter de nous entretuer et combattre cet ennemi commun. Je trouve tout ceci triste, la souffrance des peuples est vraiment pitoyable.

J’aurais peut-être pu me joindre à la milice de Bouhen vu qu’elle est rattachée à celle de Kendra Kar. Le seul inconvénient est que je ne connais pas de ville plus raciste que cet avant post. Même si j’avais gardé mon armure, j’aurais fini par me trahir un jour ou l’autre. On m’aurait donné des missions pitoyables du genre, la mère Seguin a perdu sa chèvre, il faut la retrouver. On m’aurait dit ça en m’affirmant qu’il s’agissait d’une mission capitale. Très peu pour moi, je préfère mener une enquête judiciaire ou effectuer une traque pour ramener un repris de justice devant un tribunal.

J’avance tranquillement, les sabots de Xéolian frappant en rythme sur les pavés de pierre qui montre le chemin de la cité de lumière. De temps en temps, je croise des soldats qui font un feu pour se réchauffer, se nourrir et surtout s’éclairer. Montrer que la garde est présente, permet de dissuader bon nombre de pillards. Si la milice m’envoi en mission de surveillance sur des routes, une chose de sûr c’est que peu de brigands tenteront d’attaquer. Mais il est possible aussi que j’attire des brigands bien plus forts désirant se mesurer à moi.

Tout ceci n’est que folie. Je ne peux pas me déplacer sans prendre le risque de tomber sur des assassins Shaakts, les mercenaires cherchent toujours à se mesurer au plus fort et les pilleurs profitent du chaos pour effectuer leur pillage. Je trouve cela triste de penser à ceci quand je vois la beauté du ciel étoilé. Il n’y a rien au monde qui puisse égaler la beauté de la paix. Le seul défaut c’est qu’elle est bien trop souvent éphémère. Aucun de nous est digne de s’approcher des dieux et encore moins moi-même si mon souhait serait de m’approcher de Rana afin d’acquérir plus de puissance pour sauver mon peuple. J’ai de plus en plus l’impression que les dieux se moquent complètement de nous que nous vivions ou mourions cela ne leur change pas grand-chose.

(Je deviens philosophe avec le temps)

Je continu ma route jusqu’au petit matin, le soleil commence à inonder les terres avec ses rayons. Je m’arrête quelque instant pour me reposer et manger un peu de bœuf séché qui reste dans mon sac de transport.

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Trois êtres distincts pour une seule âme et une destinée


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Dim 20 Mar 2011 19:37 
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Je mange chaque bouchée avec insistance, la viande est vraiment sèche et difficile à mâcher. J’ai l’impression d’être une vache ruminant son herbe à longueur de journée. La différence entre cette bête et moi, c’est que je la mange et pas l’inverse. La fréquentation de la voie augmente avec la journée, il y a de plus en plus de monde, les chars de bœufs repartent, la vie reprend son cour. Je réfléchis un instant à ce que je pourrais faire avant d’arriver à Kendra Kar. Je repense à la technique que j’ai voulu mettre au point. Celle avec les deux Rana Slash. J’aperçois une petite clairière non loin de la route. Je m’y dirige en tenant Xéolian par les rennes. Je l’attache à un petit arbre et dans une zone où il puisse pâturer tranquillement.

Je retire mon casque, mes protèges-bras et enfin mon armure. J’entrepose tout dans les sacoches de Xéolian. Je me place au centre de la clairière ainsi je ne risque pas de détruire ou de blesser quelqu’un par inadvertance. Je lève la tête, j’observe le ciel, il y a quelques nuages qui couvre le ciel. Une brise se lève, je peux entendre les feuilles se déplacer, se frotter en émettant un léger crissement. L’atmosphère est reposante, calme, il y a bien longtemps que je n’ai pas profité de cette plénitude.

Je ferme les yeux pour me concentrer sur mon énergie, je l’a sens diffuse dans tout mon corps. Je dois la rediriger en un seul point. Je l’a canalise dans mon torse. Je commence à prier la déesse Rana avec de faire autre chose.

(Rana, déesse de vent, toi qui peut décider de notre vie comme de notre mort. Nous ne sommes que des fétus de paille, même le plus résistant des chênes ne résisterait pas à ton pouvoir. Je t’en prie, je t’en supplie offre moi une partie de ton pouvoir pour que je puisse devenir un de tes enfants.)

La brise s’intensifie, des feuilles se font emmener, le tout tourbillonnant autour de moi. Je me retrouve entourer, je ne peux plus rien voir. Ma vision s’arrête à une dizaine de pas à peine. J’entrevois une forme dans ce vent, une main de feuille s’avance vers moi puis un bras. Je sens le contact des tissus végétal, je ne vois aucun corps devant moi, aucun visage, il y a juste une main et un bras.

J’entends des paroles dans le vent, je n’arrive pas à comprendre la signification. Il s’agit d’une langue qui m’est inconnue. Mon énergie devient instable, je la sens frémir, tout ce met à vibrer à l’intérieur. Un frisson me parcourt, il n’est pas désagréable bien au contraire, je dirais même qu’il me fait du bien. Tout revient à la normal à l’intérieur. La paix s’installe en moi, mon souffle ralenti, mon cœur aussi, mon esprit devient encore plus lucide. Je ressens mieux ce qui m’entoure. Le vent, la terre, les arbres, les animaux, je peux les percevoir.

J’ouvre les yeux, je lève ma lame gauche et la rabats violemment, un bruit assourdissant se fait entendre. Je peux voir le sol se faire lacérer, une saigner se forme dans la terre. Puis avec un bon moment de décalage, je lève le bras droit et produit le même effet. Je tombe à genou complètement exténué, j’ai le souffle haletant, mes mains sont posés contre le sol pour me tenir. Si je les retire, je m’étale de toute ma stature sur le sol. Ma vision est trouble pendant un instant, je me calme, je respire, je sens la sueur couler le long de mon visage. J’ai peut-être voulu reprendre un entrainement beaucoup trop tôt par rapport à mon dernier combat.

(Non, la fatigue de mon dernier affrontement a déjà été résorbée. J’ai voulu utiliser trop d’énergie d’un coup. Mais si je veux m’approcher de mon but, il me faut beaucoup plus de puissance.)

Dès que je vais mieux, je me relève et me replace en position de combat. Je sens la chaleur du soleil sur ma peau, il me fait du bien, comme un regain d’énergie. Je suis épuisé après un coup pareil, mais je suis sûr que je peux réussir à lancer l’attaque simultanément, mais je dois réussir à ne pas m’évanouir juste après sinon il n’y a aucune utilité à utiliser une technique pareille.

Je ferme les yeux et prie à nouveau Rana en concentrant mon énergie.

(Rana, je veux devenir un fils du vent. Je ne suis pas un aéromancien, je n’ai pas ton fluide qui circule dans mes veines, mais j’ai ton pouvoir à travers ta technique de tranchage. Je souhaite devenir fort peut-être qu’un jour je m’approcherais encore plus de toi en absorbant un de tes fluides.)

Un vent encore plus fort que tout à l’heure m’entoure. J’écarte mes pieds, je sens mon corps reculer malgré les bons appuis que j’ai. Le vent se renforce, je ressens mon énergie bouillir, elle frémit, elle s’agite,… Elle me parcourt, elle va de mes pieds à ma tête, d’un bras à l’autre. J’essaie de la canaliser pour la répartir dans mes deux bras. Mes membres supérieurs se mettent à trembler, un trop plein d’énergie qui pourrait faire exploser mes os.

Je lève mes deux lames en les croisant, je sais que je peux y arriver. Voilà bien longtemps que je maîtrise le Rana Slash alors pourquoi pas un double. Je décroise mes lames en libérant mon énergie à cette instant une énorme détonation se fait retentir. Je suis éjecté en arrière, je tombe brutalement sur le dos. Une douleur intense se repend en moi, j’en plisse les yeux. La douleur est musculaire qui se propage le long de la colonne vertébrale. Je me redresse et regarde ce qui s’est passé.

Un spectacle surprenant s’offre à moi. La terre a été complètement retournée, labourée comme si un paysan venait de préparer pour semer. J’aurais donc réussi mon coup, en contrepartie, je suis exténué. Je remonte sur Xéolian sans prendre la peine de me rééquiper, je ne risque pas de rencontrer des ennemis le jour. Je continu donc ma journée tranquillement en partant vers Kendra Kar.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Lun 21 Mar 2011 15:03 
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La journée se passe tranquillement, il n’y a rien de bien particulier à noter. Les gardes arrêtaient de temps à autre des marchands pour fouiller la marchandise. Certainement pour trouver quelque chose de suspect ou encore pour se servir dans les stocks de nourriture, comme une forme de taxe. Je fus moi-même arrêté et on m’a demandé ce que je faisais sur cette route et surtout pourquoi un Shaakt se promenait aussi librement. Je leur explique que je suis un champion de l’arène et que je voyage afin d’apprendre plus sur les techniques de combat. Ceci permettant ensuite d’offrir plus de spectacle aux amateurs de sensation forte.

Il s’agit d’un demi-mensonge, car l’arène me permet de connaître mon niveau par rapport à des êtres forts. Je fais cela dans ce lieu, car je sais que je ne tuerais pas mon adversaire. Je leur ai même dis que je voulais rentrer dans les rangs de la milice pour fournir mon bras armée et mon expérience à une noble cause. Un des deux se mit à rire voir même s’esclaffer. Quand soudain l’autre lui donne un coup de coude dans les côtes, il le regarde surpris puis lui chuchote quelque chose à l’oreille. Je les regarde avec un air dubitatif, me demandant bien ce qu’il pouvait ce dire. Puis ils me disent que je peux circuler et une bonne chance pour mon prochain combat. Je ne cherche pas à comprendre, les remercie et leur souhaite une bonne journée puis je me retire.

Hormis ce petit arrêt, je continu ma route tranquillement, Xéolian marchant. Je ne veux même pas partir au galop, j’ai le temps de profiter de ma promenade, car dès que je serais à nouveau dans la milice, je serais pris tout le temps, je n’aurais plus le temps de regarder le paysage. Je porterais les armoiries de la ville, j’en serais un digne représentant. Si j’arrive à monter facilement dans les grades de grandes responsabilités arriveront en même temps. Avant tout, il faudra que je passe au temple de Gaïa pour voir ce qu’il est possible de faire pour ma cape maudite. Elle commence vraiment à m’énerver, être obligé de tuer pour pouvoir garder le contrôle de soi et quand même pitoyable. Heureusement pour moi, elle se nourrit de n’importe quel sang.

Le soleil me réchauffe la peau, je suis resté avec ma tunique, mon équipement soigneusement placé dans les sacoches et mon armure attaché à la selle. J’observe l’état de ma tenue, elle est complètement déchiré, rapiécé, elle fait pitié. Il faudrait peut-être que je passe chez un tailleur afin de refaire une tenue présentable et correct. Si je ne me trompe pas, je devrais arriver à Kendra Kar demain matin. Je pourrais en profiter pour faire tous mes achats dès l’ouverture des commerces.

La nuit commence à envahir le ciel, comme un drap, elle recouvre le monde. Je continu encore pendant quelques heures. Je m’arrête et m’approche d’un feu de garde. Je leur demande si cela ne les dérange pas si je m’installe ici pour passer la nuit. Ils n’y voient pas d’inconvénient, je desselle mon destrier puis pose mon matériel sur le sol. J’utilise la couverture de Xéolian pour me protéger de l’humidité du sol. Je m’allonge, la tête reposant sur mes bras. Je regarde le ciel, les étoiles forment des constellations, je suis sûr que l’âme de Flora réside dans l’une d’elle. Elle me manque, elle a toujours laissé un vide après son départ. Je n’arriverais jamais à combler ce vide. Je repense à des moments heureux que j’aie vécu avec elle avant de m’endormir sous une lune pleine.

Mes rêves sont remplis de visions de mes combats passés, des rencontres que j’ai faits tout au long de ma vie. Je me revois voguer avec Cromax sur l’éventreur des mers. Les aventures sur Véolia qui ont été intense. Je revois mes journées avec Flora, nos promenades dans les forêts aux alentours de Caïx Imoros et bien souvent cela finissait en ébats amoureux sur un tapis de mousse. Nos parties de chasse contre les sangliers, les cerfs ou les chevreuils duraient des journées voir des semaines entières. J’entends encore son rire, un son d’une douce mélodie et contagieux.

Puis la noirceur de mon cœur prend le dessus. Des monstres n’existant pas apparaissent, mon rêve vire au cauchemar. Les souvenirs les plus douloureux remontent à la surface, la mort de Flora, la mort de mes amis de l’époque de l’insouciance. La mort se montre bien présente de ma vie, un jour ou l’autre, elle viendra m’envelopper dans sa cape. Je vois des mains surgir de tous les côtés et me tirailler les membres. Elles tirent tellement fort que je sens mes membres s’arracher. La douleur est tellement intense que je pousse des hurlements. Mais je n’entends rien, pas un bruit ne veut sortir de ma gorge. Puis je vois des lames chauffés à rouge arriver et elles les posèrent sur mes blessures pour les cautériser. SI on m’avait entendu, je crois que j’aurais pu tuer rien qu’avec mes hurlements.

Je suis arraché à mon sommeil par un des gardes. Je le regarde en nage, je transpire comme un cochon. Il me demande si je vais bien, je lui réponds simplement que je venais de faire un mauvais rêve. Le soleil commençait déjà à se lever. Je remercie les gardes et leur laisse quelques pièces pour montrer ma gratitude. Je remets tout sur Xéolian puis je repars vers ma destination. Kendra Kar la lumineuse.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Dim 3 Avr 2011 22:36 
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Au moment où je quitte la cité blanche en direction de Bouhen, Anouar m'interpèle :

(Dis, et s'il arrivait par cynore ?)
(Qui ça ?)
(Bogast bien sûr. Erwen nous a dit qu'il arriverait demain en courant de journée ou après-demain à Kendra Kâr, mais elle nous a pas dit s'il allait arriver à pied ou en cynore.)
(Et tu proposes quoi ? Qu'on aille pas plus loin et qu'on s'asseye aux portes en attendant que Leona envahisse Tahelta.)
(Rien ne te garantit qu'il arrive par bateau remarque.)
(Et tu nous proposes quoi alors, on file directement au Palais et on défonce les portes, ça irait plus vite non ?)
(Non, on revient demain en courant de journée et on va demander à Erwen si Bogast est de retour.)
(J'ai donc le temps d'aller passer une nuit à l'Ermitage pour avoir des nouvelles de ce qui se passe sur Yuimen ?)
(Sans problème.)
(Dis, tu aurais moyen de savoir si Naémin est au palais ?)
(Je peux tenter de voir ça. Tu t'occupes de Harniän, je reviens.)

Avant que je puisse réaliser, je me retrouve seule, sur la route. Ca fait longtemps que ça ne m'est pas arrivé. J'ai fait cette route plusieurs fois, à pied ou à cheval. La route est loin d'être calme aujourd'hui, vraiment loin d'ailleurs. C'est la période des moissons manifestement, car de nombreux marchands vont vers la cité, avec des charrettes pleines de blés et de paille; d'autres, aussi nombreux, font le chemin dans le sens inverse, la carrioles vides.

Avec ma monture rapide et agile, je slalome entre les charrettes, les miliciens qui tentent de garder un semblant d'ordre. Au moindre cheval qui s'emballe, tout le monde panique, ça crie, ça gueule, ça râle, ça peste... et forcément ça énerve encore plus les animaux qui s'agite encore plus, causant de nouveaux problèmes.

(Pfff, au moins, c'était organisé sur le Naora. Bon, on va couper, pas envie de voir d'entendre des cris en boucle.)

Me faufilant comme je peux, je parviens à atteindre le petit bois sur le bord de la route. Une fois entre les arbres, d'un coup ça devient nettement plus calme. Je lance mon cheval au petit galop, j'espère bien arriver à l'Ermitage pour le repas, n'ayant pas franchement de quoi manger sur moi. Je réalise que je n'ai rien mangé depuis une bonne dizaine d'heures, depuis mon repas dans l'aynore.

(Râle pas, t'as passé 10 jours sans manger, sans même broncher. Tu vas pas t'énerver pour une douzaine d'heure quoi.)
(Tu m'entends ?)
(Ca va, je suis pas loin. Y a pas un univers entre nous non plus.)

C'est à travers champs -non sans subir les raleries des faucheurs alors que je traverse certaines terres à cheval- et à travers bois que je continue ma route, direction l'ermitage. C'est trois heures plus tard, environ qu'Anouar me rejoint et vient se planquer dans ma capuche, j'entre à peine dans le bois qui mène au repos des ermites.

(Bonne nouvelle !)
(Ah, Naèmin arrive ?)
(Parce que tu espères que tu vas faire sortir un prince de son château comme ça toi ?)
(C'est sa ville, pas la mienne !)
(Il est parti y a plus longtemps, bien plus longtemps que toi.)
(J'étais de Cyniar, pas de Tahelta. Et on fait quoi ?)
(Bah, tu attends, tu entres dans le château, vu qu'il y est, et tu le convaincs de bouger. Tu verras ça sera pas difficile.)
(Si c'est aussi simple qu'avec l'autre lourdeau de prêtre de Lune, je suis pas sortie.)
(C'est Naémin, t'as déjà discuté avec lui, il a ton âge, mais faut faire ça dans l'ordre, sinon t'auras des problèmes.)
(Bon, va prévenir Nuilë que j'arrive.)
(Tu me prends pour un messager ou quoi ?)
(Oui, un peu.)

Anouar repart aussi vite qu'elle est arrivée pour prévenir les ermites de mon arrivée. Quelques minutes plus tard à peine, je m'emmêle les cheveux dans les branches au-dessus de ma tête et manque de chuter à cause de ça.

(Faudra que je demande à Saraki de me faire une taille, j'en ai ras-le-bol de ces cheveux !)
(Tu veux que je leur demande au passage ?)
(Non ça ira...)
(T'as un repas et deux invités qui t'attendent !)
(Ca me convient.)

Je fonce, atteignant les chemins de l'ermitage que je connais si bien. Je suis de retour chez moi, peut-être plus ici qu'à Cyniar d'ailleurs. Une bonne heure plus tard, j'arrive enfin à l'ermitage, ayant susurré aux arbres de me laisser passer. J'ôte les mors et le sac de mon cheval et le laisse galoper auprès de ses camarades équins de l'ermitage.

(Faudrait des belettes et des poneys, tiens.)

Je remets de l'ordre dans les branches de ma chevelure avant de pousser la porte.

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