L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Ven 17 Juin 2011 22:40 
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… cling ! tching ! clang ! zzzzing ! humpf ! Yahhh ! … Tu n’affûtes pas assez ta lame… elle est aussi efficace qu’un balai… Ting ! cling ! zzzzing ! … tu pares les coups … avec le tranchant … le cimeterre est une arme terriblement efficace … Taille veut dire avec le tranchant… estoc … avec la pointe… Voyons comment tu te débrouilles… Le jeune homme habillé de sombre la dévisageait de l’ombre de sa cagoule. Elle ne discernait de lui que ses yeux gris acier qui la transperçaient comme la pointe effilée de son arme. L’arme qu’elle tenait de ses deux mains était lourde et peu adaptée. Elle était fourbue et avait l’impression que ses membres étaient de plomb. L’homme en noir se jeta sur elle, la première parade suffit à peine à écarter la pointe de la rapière qui la frôla au torse, la deuxième arme lui entama la joue et elle senti le mince filet chaud coulé le long de son menton. Elle serra les dents fronça les sourcils.
Elle haletait, épuisée, l’homme se remit en garde, un rictus sur le visage, qu’elle ne pouvait voir. Elle était couverte d’une multitude d’estafilades qui au début la firent souffrir, puis avec le stress et l’adrénaline, la douleur s’estompa pour se transformer un regain d’énergie désespérée.


(POURQUOI ? … tant d’acharnement ! Que vous ai-je … )

Elle sembla ne pas entendre sa voix. Lui, ne répondit pas tout de suite, mais ne lui laissa pas le temps de terminer sa question, il re-attaqua.
Comme précédemment elle para la première, mais la seconde lui causa une brûlure sourde sur la cuisse gauche. Cette fois elle laissa échapper un cris. Elle mit un genou à terre, baissa la tête, vaincue.
Elle ne comprenait pas ce que lui voulait cet homme, pourquoi il faisait ça et comment elle s’était retrouvée dans cette situation. Il prenait parfois l’apparence du bretteur, Nark, habillé de sombre et couvert d’un capuchon qui dissimulait son visage, ne laissant entrevoir que deux puits insondables aussi tranchants que ses lames. Mais l'image du borgne par moment se substituait à la précédente. L'homme portait deux rapières, savait parfaitement s’en servir et manifestement, ce qui avait été au début un exercice s’était rapidement transformé en une douleur, une torture… une souffrance.


(" Allez bas toi, N'Kpa Ithilglî ! ne lui montre pas ta peur, ta faiblesse. Concentre toi sur sa deuxième attaque, c’est celle-là qui te fait mourir à petit feu…" )

LA VOIX ! ... cette petite voix rassurante de son vieux maître arrivait à point nommé pour lui redonner un peu de confiance. Enfin l'inconnu ouvrait la bouche :

« Allons, relèves toi ! Tu ne m’as pas laissé autant de chance !… Tu ne te souviens pas ? … Tu souffres ?… »

Il se fendit d’un pas très long la lame siffla dans l’air et ne trouva que le vide. Vive comme l’éclair, la deuxième lame rapide tinta sur la rapière tendue par l’Humoran. Elle prit appui sur sa jambe valide, bondit en avant et jeta la lourde arme dans un mouvement de rotation. Elle sentit une résistance, puis roula sur le coté. Elle ricana doucement trop heureuse d’avoir déjoué son attaque et enfin de l’avoir atteint.
Elle toussa et une larme de sang âpre imbiba sa bouche. Stupéfaite, sa main était tachée de son sang. Elle releva la tête et l’horreur de la vision la fit chavirer.
Le personnage dans un rire sadique, doucement, retira sa lame de la poitrine de la jeune femme qui hoqueta un gargouillis sanguin.
Devant ses yeux exorbités, elle avait la vision cauchemardesque du fantôme du Shaakt qu’elle avait tué pour libérer Ilda…


***


La jeune humoran fit un bond dans son buisson, elle ne transpirait pas, mais sa respiration était rapide et difficile. Elle ouvrit un œil puis l’autre et mit un long moment pour remettre les choses à leur places, revenir à la réalité et faire disparaître se rêve stupide.
La nuit était bien avancée, la lune avait dépassé son zénith. En alerte, elle chercha d’où provenait se bruit de ferraille et aux sons des voix elle reconnut celles de Nark et de Heartless. Ils n’étaient guère loin et dans le calme de la nuit leur bataille résonnaient fortement.

Encore pâteuse, elle frissona, non pas parce qu’elle avait froid, mais bien parce que ce cauchemar l’avait profondément imprégné son esprit.
N’Kpa décida d’aller se rafraîchir et connaissait du coup l’existence d’une rivière qui aboutissait dans un étang, grâce au jeune homme du chariot. En se repérant aux étoiles, elle longea la clairière où les deux épéistes "s’amusaient".


(Pfff ! … En voilà deux qui ne seront pas frais demain matin hi hi hi )

Elle marcha un bon moment et la douce musique de l’eau sur les cailloux l’attira. Celle-ci descendit un peu la fine rivière dansante au bruit joyeux, afin de trouver un endroit plus calme et plus profond.
Son regard fut attiré par des vêtements proprement pliés sur un gros rocher plat et moussu. Elle ne fit plus un mouvement, plus un son et scruta les environs. La jeune femme frissonna, elle reconnut les frusques de la Shaakt maladive et, si elle était là, l’armure ne devait pas être loin. Ses sens en alertes maximums, elle tournait la tête avec lenteur en tous sens, scrutant, écoutant, humant l'air à la recherche de tout indice qui le trahirait.
La rivière à cet endroit était plus calme, large et profonde, avant de reprendre un cours plus rapide en cascade plus bas.
Pourtant rien, rien ne bougeait à part le feuillage des arbres secouées par une petite brise. Une chouette hulula au loin et des écureuils se battaient d’arbre en arbre pour quelques rapines vites oubliées. Dans les herbes des rongeurs s’aventuraient hardiment en quête de leur pitance.
Soudain une bulle vint crever la surface de l’onde, brisant le reflet miroitant de l'astre nocturne. La jeune femme sursauta et comprit tout de suite que ça ne pouvait pas être un poisson. La première fut trop vite suivie par un chapelet de cloques plus petites.
Il ne fut pas long à l’Humoran pour comprendre qu’un drame se jouait à l’instant, la Shaakt se noyait.
Elle jeta sa besace, se débarrassa fissa de ses jambières et brassards. Elle garda le large poignard à sa taille et plongea dans un élan aérien. En dessous de la surface, le monde du silence et de la nuit noire régnait, seule la lueur fantomatique de la lune miroitait en de fins filaments troublés par les cercles du plongeon de la jeune femme. L'eau était troublée, preuve d'un combat sans merci qui avait surement vaincu la Shaakt.
Une frêle masse plus sombre que l’environnement gisait inerte, suspendu ente deux eaux. En quelques brasses N’Kpa touchait la peau encore tiède de la victime inerte. Déjà l’inspiration fatidique, celle que l’esprit ne pouvait retenir était passée.
Il y avait grande urgence et, en deux trois mouvements la jeune femme agrippée à la victime, posait doucement ses pieds à tâtons dans la vase, sentait la vieille souche et plongeait sur la jambe prisonnière. Il ne se passa que quelques secondes de plus pour qu’elle libère le membre et d’une forte poussée se propulse tenant fermement la pauvre fille vers l’air salutaire.

Quelques ronds de jambes plus tard, ruisselante, N’Kpa tirait sur la berge la jeune femme évanouie et lui compressait la poitrine avec force, de ses deux mains. Le temps lui sembla ralentir et lui filer entre les doigts. Ses mouvements réguliers pour la ranimer, s’accompagnèrent d’une série de baiser pour lui insuffler le souffle vital.
Elle savait primordial que la jeune femme puisse vomir l’eau de ses poumons…


Ho ! Yuimen si tu m’entends ne laisse pas cette pauvre fille rejoindre si vite Phaitos. Aides moi à lui rendre un brin de vie ?

Elle pria tout en continuant après avoir pris le temps de chercher un pou. La Shaakt soudain hoqueta, puis cracha une gerbe d’eau, toussa de plus belle en se tournant sur le coté.
N’Kpa se précipita vers sa besace en dénicha sa pelisse d’ours blanc et revint couvrir la pauvre femme.
Sans dire un mot, elle alla chercher quelques branches mortes, de la mousse sèche et entre des cailloux elle prépara un petit feu.
Elle revint au chevet de la Shaakt, s’accroupit, ombre chinoise iridescente avec le feu dans son dos et la regarda émerger tout doucement. Elle lui glissa quelques mots réconfortants dans sa langue chantante natale.


Sa pamamagitëa no Yuimen dumati bumalik da mulaë sa isang distanëa. Natuwa alonë magawany i savy saiyo. Walang isa ay dapat mawalaë no kany buhaë sa fanitöe paraë ... Buhay ay mahalagaë.

A cet instant sous l’effet du contre coup, la jeune femme était fiévreuse et tremblait de tous ses membres. N’Kpa pencha la tête, ses yeux luisirent d’un reflet opaline, elle hésitait un peu ne sachant pas comment réagirait la victime. Un orage contradictoire faisait rage dans sa tête, rester au chevet de la miraculée, ou s’enfuir avant que l’armure arrive accompagnée des autres membres du groupe? Le cauchemar était encore trop présent à son esprit et elle avait du mal à s'en séparer.
Elle secoua la tête, les nattes et les breloques volèrent et tintèrent, chassant ses propres peurs. Elle s’approcha toute féline et se blottit contre Rosa, l’enlaça avec précaution sans brusquerie, attentive à ce qu’il se passait, comme une grande sœur rassurante. Elle espérait par son corps soyeux encore humide et frais faire chuter la température et rendre par ce contact confiance à la pauvre fille sous le choc.


Dors, repose toi, respire avec calme, je suis là et je veille. Tu ne risques plus rien Phaitos c'est éloigné. Je ne doute pas que ton protecteur te cherche, car je suis sûr qu’il s’inquiète de ton absence trop longue…

Elle entonna une petite chanson dans sa langue… mais restait sur le qui vive de tout bruit suspect alentour…

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Sam 18 Juin 2011 19:03 
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Au début, Heartless était content que Nark ait accepté de l'aider à s'entraîner. Mais seulement au début. L'épéiste prit son arme et l'examina avec minutie, puis il lui fit part de sa pensée, avec un air presque hautain. Sirius avait l'impression que Nark se vengeait de ses années d'apprentissage en imitant l'air presque méprisant des instructeurs. Déjà dans le rôle de l'élève, le borgne se laissa tomber sur ses fesses en regardant l'expert d'un air béat.

Il lui parlait de cimeterre, de tranchant, d'estoc, de parade... Mais Heartless s'en fichait de connaître son arme, il voulait juste apprendre à bien taper dans le lard. Pendant son monologue de maître épéiste, l'apprenti ne cessait de penser : "Il se la pète pas un peu là ?". Il n'était pas habitué à ce genre de cours, en vérité il n'avait jamais fait face à une véritable professeur, la plupart des choses qu'il connaissait, il les avait apprises seul. Tentant de briser le silence de son élève, Nark marqua un temps de pause puis reprit avec cette façon de parler qui l'agaçait tant...

- Taille veut dire attaque avec le tranchant et estoc veut dire attaque avec la pointe. Tu comprends Sirius ?

- Mais ouais, mais ouais...


C'était presque par moquerie que Heartless lui avait répondu ainsi. Il voulait passer directement à la pratique, c'était pas son genre de rester éveillé devant le monologue d'un instructeur. Nark lui envoya son sabre et Sirius se releva, tous deux se mirent en garde, d'une façon bien différente. Alors que l'ancien milicien arborait une garde des plus académiques possibles, celle propre à l'art de la rapière, le borgne, lui, ne s'encombrait même pas de la règle la plus basique, il était l'arme en retrait, le corps exposé, les jambes écartées prêtes à bondir, il était comme un animal sauvage auquel on aurait confié un cimeterre. Rien qu'à ça, il semblait encore plus primitif que le plus gredin des gredins, il inspirait la défi mais cette garde provocatrice ne lui aurait jamais permis d'engager correctement un combat à l'arme blanche. Nark se retrouvait face à une bête muée par l'instinct, dont le visage s'ornait inlassablement de ce petit sourire narquois.

Heartless fonça tête baissée sur l'escrimeur et brandit son épée menaçante. Chaque côté frappa, puis la lame courbée du cimeterre se planta dans le sol. Heartless était bien trop facile à désarmer, il avait suffit d'une seule botte pour qu'il lâche prise. Les faits étaient là : Sirius ne connaissait rien, ni comment se tenir face à un adversaire, ni comment engager un combat, ni comment garder une emprise solide sur son arme. Il était sourd et muet, il ne prêta pas attention aux reproches de son partenaire, il opta pour une manière d'apprendre bien plus simple. Il se releva puis reprit l'arme au sol. Ce fut avec l'air le plus benêt du monde qu'il observa la posture de Nark, puis il se mit à le mimer, corrigeant un à un les défauts de sa garde pour devenir le miroir de son instructeur. L'arme un peu trop haute, les jambes trop serrées, la tête trop inclinée...

Au final, il franchit maladroitement le premier palier de l'escrime. Il avait reproduit chaque détail de son modèle, ce jeu du miroir constituait pour lui la meilleure manière d'apprendre. Son expression sauvageonne l'avait quitté, la stupidité de ses traits témoignait en réalité d'un certain sérieux. Il commença à apprécier ce rôle d'élève.

- Et là, c'est bon ?

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Sam 18 Juin 2011 20:34 
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A peine suis-je partie de l'ermitage que je suis rejointe par Anouar, qui reprend la direction de ma monture, étant bien plus douée que moi et bien plus douce pour Harniän. J'ignore ce qu'elle peut bien lui dire, mais il se met à avancer d'un bon galop, comme s'il était lui aussi pressé par le temps.

(La situation est aussi grave que ce que j'ai vu ?)
(Ce que tu as vu, c'est l'intérieur de la milice et les rues adjacentes. La garde royale tenait toujours le palais quand je suis partie, la garde de la ville tenait toujours la grand rue, la milice quand à elle tenait les étages du bâtiment, par contre le sous-sol où y a les fluides sont à la possession de Leona. Et un contingent armé défendait de son mieux le quartier adjacent, à l'aide des gardes de la ville.)
(C'est moins dramatique que ce que je pensais, mais pas question de traîner.)
(Ne crois pas ça, ils sont nombreux, bien plus que ceux que nous avons sur Sor-Tini.)
(Leona a dû recevoir des renforts c'est tout.)
(J'espère que ça se limite juste à ça.)
(T'en doutes n'est-ce pas ?)
(Je crains que ça soit plus gros que ça. Je connais Leona, elle n'aurait pas essayer quelque chose dans le genre sans être certaine. Elle doutait toujours d'y arriver.)
(Elle a donc sans doute prévu plus gros que nécessaire. Prévenons le prince, après, ce sera à lui de décider.)

Anouar pousse encore un peu plus mon cheval tandis que nous sortons de la forêt pour traverser les champs, coupant au plus court vers la cité blanche. Mon coeur bat plus rapidement que celui de ma monture, je retiens mes larmes, une guerrière ça ne pleure pas. Je dois m'endurcir comme la roche pour garder mon esprit clair, ne pas laisser ma rage et ma colère m'envahir, sous peine de tout faire échouer. Chaque minute m'est précieuse, mais je ne peux rien pour stopper le temps. La nuit est tombée depuis déjà quelques heures et tout autour de nous est calme, je bouillonne à l'intérieur, comment les gens peuvent ignorer ce qu'il se passe ? Pourquoi ne sont-ils pas sur leur garde ? Croit-il dont que la guerre n'atteindra jamais leur belle cité et que les montagnes les protégeront toujours de l'ombre du Nord ? Nul n'est à l'abri désormais car Tahelta, celle qui n'a jamais été attaquée en vingt mille ans subit les feux de la guerre. Dans mon poing serré par la colère envers l'insouciance des gens, se trouve toujours le parchemin que m'a remis Nuilë, j'ignore à quoi il sert, ni même de quelle nature il est.

(T'as qu'à le lire, tu sauras bien...)
(Mais...)
(Discute pas, ouvre-le !)

Je sais que dire quelque chose serait stupide face à ma faera, je décide donc de l'écouter, tentant de contrôler mes mains qui tremblent de rage et qui manquent de déchirer le parchemin. Dessus quelques signes dessinés assez simplement : une pointe de terre montant du sol, je souris en me demandant s'il s'agit d'une stalagmite ou d'une stalactite, ignorant la différence en fait.

(C'est une stalagmite, ça monte.)
(Si tu le dis. Mais pourquoi y a des flèches qui partent dans tous les sens sur le parchemin ?)
(Parce que les pics de pierre peuvent louvoyer comme tu le sens pour atteindre leur but ?)
(Humm, intéressant ça. Ca veut dire que je peux tirer dans les coins avec ça ?)
(C'est un peu l'intérêt...)
(Et je l'apprends comment ?)
(Tu viens de le faire... C'est la magie des parchemins, faut reconnaître que Nuilë est doué pour ça.)
(Comment ça je viens de le faire ?)
(Bah oui, mais gaspille pas tes fluides à essayer, tu risques d'en avoir besoin pour autre chose.)

Anouar maintient Harniän à une allure rapide, alternant un galop puissant qui parvient presque à faire voler mes branchages les plus lourds et un galop plus doux, permettant à ma monture de se reposer un peu, descendant même parfois jusqu'au trot, pour éviter de l'épuiser. Plus nous avançons sur la route qui relie Kendra Kâr à Bouhen, plus je sens mon cheval faiblir, malgré l'alternance des allures, la course est longue pour être faite d'une traite à ce rythme. A la fois, j'ai envie de presser Anouar à faire encore accélérer mon compagnon, à la fois, j'aimerais l'encourager à le calmer, qu'il ne se tue pas à la tâche pour si peu non plus.

Au bout d'un peu plus de deux heures de route, mon cheval ruisselant de sueur, tremblant de fatigue, nous arrivons en vue de la cité blanche, notre destination. Murmurant à l'oreille de Harniän, je le pousse à ne pas freiner, à continuer son effort, lui expliquant qu'on y est presque, qu'il lui faut juste un peu de courage puis qu'on ira démonter la porte de l'écurie royale pour qu'il le remette en forme s'il le faut. Que je lui payerai des pommes, des carottes et la meilleure avoine qu'on peut trouver, mais qu'il faut qu'il tienne encore un peu le coup, pas longtemps, juste le temps d'arriver aux écuries.

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Je suis aussi GM14, Hailindra, Gwylin, Naya et Syletha


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Sam 18 Juin 2011 21:03 
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Heartless, qui ne semblait pas intéressé par le cours théorique de Nark, le fût plus par la pratique. Le jeune homme se plaça comme le lui avait enseigné dans son école : les jambes fléchies pour descendre son point de gravité, le corps placé de profil pour ne pas exposer son corps. De cette manière, il pouvait placer des coups d’estoc destructeur. Son partenaire quand à lui, ne se mit dans aucune des douze gardes connues. Le corps exposé, il tenait très mal son épée. Un coup suffirait à le désarmer. Mais il fallait lui montrer que sa garde était inefficace.

Le capitaine s’élança. Les lames s’entrechoquèrent. Nark enroula la sienne autour de celle de son adversaire et envoya voler le cimeterre quelques mètres plus loin. Pour le guerrier, qui avait passé plusieurs années dans une école militaire, un adversaire comme le borgne pouvait être assez dangereux à cause de sa puissance et de son imprévisibilité. C’était pour cela qu’il était encore en vie malgré sa façon de se battre, qui était désastreuse. Mais contre un bretteur expérimenté, l’ex-détenu n’avait aucune chance. Sa rendant compte qu’il ne savait pas se battre, Heartless tenta vainement d’imiter la garde de Nark. Celui-ci s’approcha donc et dit doucement :

« Ecoute Sirius, je sais que cela t’énerve quand je t’explique comment l’escrime marche, mais si tu t’en fous, autant arrêter tout de suite. Ma arme est faite pour l’estoc et la tienne pour la taille . Il est impossible de donner des coups de taille avec ma garde. Pour un cimeterre, une arme capable de couper un homme en deux, il te faut utiliser la garde du faucon. C'est une garde pour un attaquant, non pour un défenseur. Je pense qu'elle te conviendra parfaitement. »

Il leva sa rapière à deux mains, au niveau de sa tête. Il s’agissait d’une nouvelle garde venant de Tulorim. On disait qu’elle était particulièrement efficace. Le borgne l’imita, cette fois-ci à la perfection. Il prit un ton amical, satisfait de son élève :

« Très bien. Essaie de m’étonner, de me surprendre. Tente des choses, nous sommes à l’entraînement. Et n’attaque pas comme un animal enragé, diversifie tes coups. Haut, bas, droite, gauche. Il faut que tu attaques de tous les côtés, que ton adversaire soit dépassé. »

Il recula ensuite de quelques pas et se mit en garde. Il allait voir si le capitaine avait retenu la leçon. Contrairement à la première fois, celui-ci ne se jeta pas sur lui tel un chien enragé, il attendit que son adversaire le fasse. Mais Nark ne bougea pas, testant la patience de son ami. Ce dernier finit par s'énerver et sauta sur le guerrier. Le coup venant du haut, il était difficile à parer pour le maître. Il recula donc. Le cimeterre s'enfonça dans le sol. Reprenant un appui avec sa jambe droite, Nark se détendit. Au dernier moment, Heartless réussit à enlever son arme du sol et para la rapière in extremis.

Le second décida de défendre, pour voir si le borgne avait compris la leçon. Le pirate tentait différents attaques puissantes, mais bien trop lentes pour surprendre le jeune homme. Après quelques minutes d'échange, ce dernier s'impatienta et se glissa derrière la garde de son compagnon. Il le frappa du plat de sa lame à la hanche à deux reprises, et Sirius s'effondra. Le dernier des Lounge l'aida à se relever et le félicita :

" C'est bien mieux. Nous continuerons l'entraînement demain, et je t'apprendrais quelques passes."

Les deux comparses retournèrent ensembles au campement, le maître répondant aux questions de son élève.

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Nark, enchanteur de niveau 6, à la recherche de son passé perdu.


Dernière édition par Nark le Ven 26 Aoû 2011 21:42, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Dim 19 Juin 2011 14:43 
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Un long sifflement sonna, ses yeux se remirent peu à peu au travail d’abord une lumière trouble puis le feuillage des arbres. Rosa se réappropriait lentement son corps. Ce furent d’abord des informations plus ou moins importantes, la nuit profonde, la fourrure chaude qu’on lui avait mise et cette herbe qui la démangeait affreusement. Les pensées suivirent, l’incompréhension et le remord. Stupide, une nouvelle fois, la shaakt risqua sa vie pour des enfantillages. Les douleurs réapparurent, sa jambe, son crâne puis le bas de son buste. La mage fit bouger ses pieds, elle conclut que sa dépouille pouvait se présenter entière. Sa perception lui permit alors de repeindre le paysage qui l’entourait. Un peu d’effort lui permit de se redresser assise. La rivière non loin la fit reculer de quelques centimètres. Le froid ensuite s’insinua en la malheureuse et elle se mit à trembler sans retenue. Cette lueur se trouvait être un feu, elle s’en rapprocha doucement. Sa faible chaleur ne suffisait pas et l’angoisse accompagna ses crispations. L’elfe dut alors se concentrer sur sa respiration, l’air venait, il ne fallait pas qu’il se bloque ou la crise serait inévitable. Tout lui apparaissait incroyablement noir, elle se sentait cernée par l’obscurité. Tétanisée, ses lèvres ne voulaient pas bouger et ses dents grinçaient. Ces ténèbres s’apparentaient à d’autres, lorsque les ombres des chasseurs lui arrachèrent l’être cher. Prisonnière d’un faible éclat, Rosa ferma les yeux pour espérer que le mal passe. Elle croyait voir de vieux visages dans cette féroce noirceur. Ils l’observaient, prêts à recommencer mais la sorcière ne possédait plus rien. Soit son esprit divaguait, soit elle était morte et placée dans un oppressant purgatoire. La shaakt plissa des yeux, il n’y avait rien sinon de vieux troncs d’armes.

Où était Thalo ? Comment l’avait-il trouvée ? Cela ne lui ressemblait pas de la suivre après s’être fait congédié. Le guerrier pressentit peut-être le danger d’une noyade et aurait ravalé son orgueil froissé. Elle le chercha parmi les ombres, aucune armure resplendissante, aucune voix moralisatrice. La sorcière semblait seule avec ses cauchemars. Rosa se souvint d’une voix délicate, très loin du rauque du wiehlenois. Quelqu’un approchait et ça n’avait rien du pas lourd métallique du guerrier. Son regard trouva un tout incroyable et nouveau sauveur. Une surprise, le chat du départ, l’humoran qu’ils avaient croisé. N’kpa, son nom resta dans sa mémoire lorsqu’elle l’avait donné. Son sauveur se montrait inhabituel, l’absence du guerrier en armure la prit au dépourvu. Ce fut cette personne féline qui brisa le silence, dans un langage qui lui échappa totalement. Incapable de comprendre, la shaakt voyait juste un ton rassurant qui n’eut comme résultat que de rendre d’avantage perplexe la fragile sauvée de la noyade. Elle se rapprocha, l’elfe l’observait faire. Rosa fut entourée d’une étreinte, la semi-woran s’était collée contre la sorcière. Un traitement inimaginable se présenta à une mage habituée à la froideur et la solitude du monde. Sa raison malade s’inclina à son corps reconnaissant d’avoir une source de chaleur au mépris du cœur qui lui semblait à nouveau se noyer. Voilà longtemps qu’on ne l’avait pas enlacée, N’kpa prenait le rôle d’une déchue. La fatigue lui fit abandonner toute protestation, Rosa la laissait faire et ne se pensait pas le moindre du monde capable d’autre chose. Elle entendit alors une nouvelle fois sa voix, dans le langage commun cette fois, un ton aimant pour des mots d’apaisement. Que pouvait penser la mage de cela ? Etait-ce là une action naturelle des mœurs humoran ? La shaakt méprisait le contact physique, THalo ne s’y risquait jamais sans autorisation. Cette sensation du toucher sur sa peau, par un autre, elle détestait. Pourtant, l’elfe sombre ne voulait pas cracher sur la situation qu’elle vivait, le cerveau rempli d’eau sans doute. Incapable de lutter plus longtemps, Rosa laissa le sommeil la gagner.


Elle mettait bien trop de temps et il fallait à tout prix s’éloigner de l’entraînement de Nark et Heartless. Thalo dut chercher un long moment avant de trouver un lieu où Rosa ait pu s’entraîner à la nage, cette rivière s’en apparentait. Le guerrier se mit à la longer dans l’espoir qu’elle ne fulmine pas contre lui. Après tout, le jeune homme préférait se rassurer à la voir en bonne santé car il avait appris à se méfier de ses soudaines envies, surtout lorsqu’elles demandaient une longue solitude. Ce fut alors subitement qu’Il tomba alors sur une incroyable découverte. La shaakt morte de froid aux côtés de l’humoran croisée quelques jours auparavant.

« Rosa, tout va bien ? »

Elle semblait se réveiller. Cette scène se montrait pour le moins étrange. Thalo s’avança doucement pour ne pas surprendre sa gardienne. L’armure ne savait pas ce qu’il était advenu en son absence mais le guerrier sentait qu’il devait une certaine reconnaissance. Celui-ci s’inclina respectueusement puis s’approcha de l’elfe noire frigorifiée.

« Je vous remercie, Dame N’Kpa. »

« Mes vêtements. Va les chercher. »

« J’y vais. »

Il lui rapporta en vitesse toutes ses affaires. Moins soucieux, Thalo s’assit près des deux jeunes femmes sans ajouter un mot.

« J’ai été tordue. J’ai eu tort, je le sais. »

« Mais cette dame est venue à votre aide. Que s’est-il passé ? »


Un temps.

« Mes yeux, comment sont-ils ? »

« Violet, comme à leur habitude. »

« Je vais me rhabiller. »


Elle s’éloigna laissant Thalo face à la jeune humoran peut-être aussi perdue que lui.

« Il y a autre chose que le froid… Je suis heureux que vous ayez pu intervenir plus tôt que moi. Aussi, nous avons une dette envers vous. »

Rosa revint peu à près, rassurée de regagner son manteau et tendit lentement le manteau de fourrure à N’Kpa. La shaakt resta un moment pour analyser une nouvelle fois celle qui l’avait sauvée. Finalement, elle se retourna pour regagner le campement, sans rien ajouter. Le guerrier gêné pour la jeune inconnue conclut avant de la rejoindre.

« Si vous vous rendez à Bouhen… Peut-être pourrions-nous faire route ensemble ? Vous avez l’air d’avantage de meilleure compagnie que le groupe que je dois subir et cela me permettrait de trouver la manière de rembourser notre dette… »

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Dim 19 Juin 2011 19:22 
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... N’Kpa entendit les pas lourds du guerrier, le protecteur de l’elfe sombre. Elle ne bougea pas, juste une main avec prudence se porta à son poignard. Elle ne savait pas comment il réagirait, du coup, elle restait sur ses gardes.
L’homme au casque s’avança et resta au niveau du petit feu maintenant bien affaibli.
Il semblait perplexe devant le tableau, les rouages de son cerveau presque "audible". Il analysa avec rapidité la situation et en conclut un résultat.
Il s’inquiéta en premier de sa protégée avant de remercier l’humoran.
N’Kpa eu un soupir, soutint son regard, étrangement elle n’avait pas spécialement peur de ce géant… Moins que leur chef et l’épéiste.

C’est avec une sécheresse dans langage et dans le geste que la Shaakt le rassura et l’ordonna de lui donner ses frusques. N’Kpa en resta bouche bée et observa la femme aller se vêtir derrière un buisson.

Pendant ce temps elle en profita pour rassembler ses affaires. L’homme appuyé contre le rocher moussu, face au petit feu qu’il avait ravivé entama une discussion qui ressemblait plus à une réflexion verbale...


Une dette, pensa la jeune femme… Hum ! Vous ne me devez rien, j’étais là et j’ai fait ce que je pouvais. Ça aurait pu être trop tard et j’aurais ramené sa dépouille. En cette circonstance, vous m’en auriez peut-être rendue responsable...

La sorcière revint, elle se planta devant l’humoran, l’étudia de haut en bas et lui tendit avec lenteur la pelisse. Ensuite le visage froid sans expression, elle tourna les talons et ne pipa pas un seul mot de plus.

Déroutée, N’Kpa jeta un œil à Thalo qui l’invita à les rejoindre. Elle le foudroya, puis le voyant sourire compris qu’il était sincère. Il suivit la Shaakt la laissant seule avec sa conscience.
Elle alla chercher sa besace, remit les guêtres et les brassards et lui emboîta le pas.
Elle n’était pas vraiment enjouée de faire route avec le borgne excentrique et son acolyte. Mais elle savait avoir un allié sous la forme d’une armure rutilante. Elle n’avait pas de but, ayant perdu la trace de son géniteur.
Alors se joindre à eux permettrait au moins de ne pas risquer plus que de mesure le chemin qui restait à parcourir.

Elle suivit donc l’armure et rejoignit le camp de fortune dans la bâtisse en ruine. Les autres dormaient, ainsi que les deux bretteurs. La Shaakt avait rejoint sa couche ; le guerrier s'allongeait à ses cotés dans la plus plus pure ignorance de sa compagne de voyage.

N'Kpa se recroquevilla à l’écart du petit feu, dans un coin et resta là à observer la scène, les alentours, bercée par les ronflements des humains. Le matin n'était pas très loin, elle resta éveillée guettant les réactions et les premières lueurs diurnes...





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Dernière édition par N'Kpa Ithilglî le Dim 24 Juil 2011 08:49, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Dim 19 Juin 2011 23:35 
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Nark prenait assez mal le fait que Sirius se bornait à le mimer au lieu de l'écouter attentivement. Mais il exploita sa position de mime et après lui avoir fait d'autres reproches quant à son insubordination, il lui montra une garde qu'il crut adapté de lui enseigner. Les deux mains fermement collées au manche du sabre, il plaça tout son corps de profil puis releva l'arme au niveau de la tête. Il l'avait baptisée "garde du faucon", un nom plutôt ringard pour une posture qui l'était tout autant du point du vue de Heartless, qui feignit un air des plus neutres pour ne pas avoir à écouter encore les brimades incessantes de son instructeur improvisé. De son côté, Nark aussi semblait feindre la satisfaction.

- Très bien. Essaie de m’étonner, de me surprendre. Tente des choses, nous sommes à l’entraînement. Et n’attaque pas comme un animal enragé, diversifie tes coups. Haut, bas, droite, gauche. Il faut que tu attaques de tous les côtés, que ton adversaire soit dépassé.

Ça au moins, le borgne avait réussi à le comprendre entièrement, il lui suffisait de frapper dans tous les sens en gardant son arme à deux mains, mais cela le gênait. Il ne se sentait pas libre de ses mouvements, et il aurait préférer faire avec le poids de son arme d'une seule main pour garder un bras libre, il s'était toujours battu comme ça et ses réflexes l'avaient rarement trompé. Cependant, il se devait d'essayer, de se confier uniquement au cimeterre qu'il avait entre les mains, au moins juste pour cette passe d'armes. Nark se mit ne garde, prêt à contrer chaque assaut de Sirius, mais ce dernier n'était pas homme à se faire avoir aussi facilement deux fois de suite. Cette fois, il contint ses ardeurs et se mit en tête d'attendre que son partenaire d'entraînement fasse le premier geste. C'était un test d'endurance. Après une bonne minute, la tension était devenue palpable et le silence pesant, le stress à couper au couteau eut raison de la maigre patience du pirate qui chargea une nouvelles fois son camarade. Profitant de l'allonge de sa lame, il amorça immédiatement un coup vertical d'une rare violence, qui s'avérait bien trop ardu à parer pour le bretteur qui bondit sur le côté, laissant le bout courbé de l'arme se planter brutalement dans le sol. Les vibrations du choc affaiblirent les bras du borgne qui s'engourdirent dès le premier coup. Nark avait marqué un petit temps de pause avant de riposter par une dangereuse estafilade. Heartless réunit les forces éparpillées dans ses bras pour décoincer son épée puis bloqua la rapière de son adversaire dans un gémissement de fatigue et d'effort, il avait fort mal commencé son assaut.

L'escrimeur l'avait compris, il se retira du combat grâce à un autre petit bond en arrière puis tournoya lentement sa rapière : c'était un défi, Nark attendait les coups de son partenaire, prêt à les dévier. Rien ne pouvait mettre Heartless de plus mauvais poil, il lui avait volé un instant cet air de vainqueur, cette envie de se mettre à l'épreuve. Il ne reprit même pas ses forces et fondit sur son professeur en essayant de garder toujours la même pose qui lui était si peu naturelle, il se rendait peu à peu à l'évidence : jamais il ne pourrait vaincre quelqu'un avec une garde qui ne lui permettait pas d'exploiter tous ses membres à fond, il ne pouvait pas faire confiance uniquement au tranchant de son épée comme la plupart des épéistes, il se sentait limité. Au final, il son adversaire dévia coup sur coup et quand l'épuisement du borgne avait atteint son paroxysme, il le déséquilibra avec une attaque fourbe et rapide. Il était trop exténué pour continuer et il n'avait même pas la force de se mettre en colère. Nark Lounge lui adressa une main amicale qu'il serra dans un grognement. Après l'avoir relevé, il lui annonça son "appréciation" en quelques sortes...

- C'est bien mieux. Nous continuerons l'entraînement demain, et je t'apprendrais quelques passes.

Ces paroles le calmèrent un peu, même si son amour-propre n'y croyait pas un mot. Cela n'allait pas suffire de demander son aide à un fin bretteur comme Nark, il allait devoir trouver lui-même sa propre manière de se battre. Les normes établies, les règles de l'art... il s'en foutait magistralement, depuis quand obéissait-il aux règles ? Balivernes. Les deux comparses retournèrent au camp car il se faisait vraiment tard et plus que la transpiration, c'étaient les cernes sous les yeux qui constituaient les signes d'un urgent besoin de sommeil.

Le jour suivant se déroula selon le même train-train, réveil en folie, longue marche sur la route pavée de monde, grignotage des restes du dernier dîner, chasse, dîner, entraînement puis dodo. Mais à ce jour s'était tout de même rajouté une jolie surprise, qui n'en était pas vraiment une : N'Kpa, qui s'était mise à suivre sans se cacher le groupe d'aventuriers itinérants. Elle semblait confiante à l'égard de Thalo et de Rosa, pour une raison inconnue que le borgne ne s'était pas borné à chercher.
En soi, le véritable intérêt du voyage à part sa destination était la chasse, qui servait de terrain de jeu à Heartless pour affuter ses réflexes en défiant la rapidité d'un lièvre, même si il en sortait souvent perdant, et encore plus face à N'Kpa, bien plus à l'aise que lui dans la nature. Les entraînements avec Nark devinrent moins stricts, l'apprenti se rebellait peu à peu et revendiquait ses propres méthodes, et il tentait tant bien que mal de manier au mieux sa lourde épée avec une seule main. Bouhen n'était plus très loin. Pour ce qui était censé être leur dernière soirée sur les routes, les voyageurs firent une halte devant un imposant château et entreprirent d'y passer la nuit...

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Lun 20 Juin 2011 11:54 
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Les deux hommes se couchèrent en voyant la couche de Thalo et celle de Rosa vides. Nark avait entendu dire que la shaakt s'entraînait à nager. Tant mieux, au moins elle ne se noierait pas en tombant du bateau. Mais le lendemain, la surprise fut de taille. N'Kpa les avait rejoint. Pourquoi ? Le jeune bretteur n'en avait aucune idée, mais il se réjouissait d'avoir une alliée de plus. L'humoran semblait être une femme d'honneur et devait être une fine combattante. Il ne lui parla pas, restant distant de la créature.

Le reste du voyage se passa comme les jours précédents, le groupe installa bientôt une routine : une longue marche harassante, la chasse, où la semi-elfe se révéla excellente, un repas autour du feu toujours animé par leur capitaine. Après cela, il se séparait : Nark et Heartless d'un côté, parfois accompagné d'un Mazhui observateur et Thalo, Rosa et N'Kpa, qui allait nager. Au fur et à mesure des jours, Nark constatait les progrès de son élève, qui se détachait petit à petit de l’enseignement de son maître et se créait un style qui lui était propre. Le guerrier était fier de le voir progresser et avancer sur la longue voie sans fin qu'était l'escrime.

Le dernier jour du voyage, alors que Bouhen était à quelques lieus, ils décidèrent de s'arrêter dans un château imposant. Impressionnant par sa hauteur, il semblait dater de l'époque où Bouhen était encore un avant-poste kendran. Cette forteresse n'avait à coup sûr pas était faite pour la beauté de l'art, mais pour défendre la ville des envahisseurs. De hautes tours aux quatre coins du château et un donjon gigantesque montraient la puissance du maître des lieux. La pierre noire dont été constitué le domaine en disait long sur son propriétaire. Il ne restait plus qu'à espérer qu'il n'était pas réellement à l'image de celui-ci, ou ils risquaient de tous finir dans des geôles froides et humides. Heartless s'avança devant la grande porte d'entrée et frappa trois fois avec le pommeau de son cimeterre.

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Dernière édition par Nark le Ven 26 Aoû 2011 21:43, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Lun 20 Juin 2011 19:44 
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Le début du voyage fut périlleux, Uhma se montrant quelque peu capricieux. J'étais d'avis que la présence d'Anorynn y était pour beaucoup. Comme j'avais pris la route de nuit, j'étais partie au petit trop pour ne pas fatiguer prématurément ma monture ainsi que mon autre compagnon. Tout en progressant sur cette route que j'avais empruntée la veille avec Kalispero, je pensais à la façon la plus efficace d'accomplir ma mission vite, proprement et efficacement.

(Déjà en train de cogiter ?)
(Oui. C'est l'occasion pour moi de faire mes preuves, je ne veux décevoir personne.)
(Bon début!)

Plusieurs fois dans la soirée j'avais senti qu'Hanià avait ressentit l'envie de me quitter, seulement j'avais goûté à son absence aussi courte fut-elle et je ne voulais sous aucun prétexte ressentir ça de nouveau. Il me fallait changer si je voulais conserver son amitié, sa confiance. Bien que ça ne soit pas dans ma nature de composer, un destin s'était révélé à moi et je ne pouvais l'ignorer. Il me fallait l'accepter et la présence de ma petite faera était réconfortante.

(Merci d'être restée...)
(Je t'en prie ! Je ne voulais pas te quitter comme ça mais...)
(Je sais, je vais m'améliorer.)

Je continuai ma route en regardant les autres voyageurs en train de dormir paisiblement, certains montant la garde au cas où. Cela me fit repenser à la nuit où je m'étais lamentablement écroulée laissant la garde entière à Kalispero. Je me rappelais du sentiment de peur qui m'avait envahi lorsque je m'étais rendu compte que mon ami avait disparu. Je pouvais bien jouer la dure et la solitaire, je le considérais comme mon ami et à cet instant j'eus une pensée pour lui. J'espérais qu'il rencontrerait chance dans son périple et dans sa mission il que l'on se reverrait sain et sauf tous les deux. Au fond, je n'étais pas une Phalange comme les autres. Wiwia m'avait aimé et c'était une exception chez mon peuple. Lutter pour sa survie était plus naturelle. Pourrais-je la revoir un jour ?

(Il faut toujours garder espoir !)

Soudain je fis ralentir l'allure à Uhma. Devant moi se déroulait une scène terrible : toute une famille se faisait attaquer par un homme visiblement manipulé par une force destructrice car il avait dans les yeux une soif de sang qui lui paraissait dictée par quelqu'un d'autre. Était-ce déjà l'un de ces fous de Kendra Kâr dont l'Ermitage redoutait les actes ? Mon inquiétude grandit quand je me rendis compte qu'il se trouvait dangereusement proche de ce lieu sacré même s'il ne risquait pas de le trouver, mais je connaissais mal la puissance occulte d'Oaxaca. Il me fallait donc être prudente.

Je descendis de ma monture et l'attachai à un tronc d'arbre puis j'intimai à Anorynn de rester aux côtés d'Uhma et de le protéger d'un quelconque ennemi. Le caressant sur la tête je sentis qu'il acquiesçait et je me mis en route vers l'homme qui attaquait cette pauvre mère avec ses deux petites filles qui étaient terrifiées. Ce n'était pas une expérience à vivre lorsque l'on était jeune. Tapis dans l'obscurité j'observais avec attention ma cible. Il ne prononçait pas une parole mais ses yeux brillaient d'une lueur rouge vif que je n'avais pas distinguée avant.

Me concentrant je me mis à courir doucement puis de plus en plus vite en sortant ma dague. Je voulais la lui planter au plus profond de son être.

(Toujours laisser une chance à ses ennemis !)

Je stoppai net apparaissant dans la lueur coloré du feu de camp de l'infortunée famille qui me regarda avec des yeux remplis d'espoir.

"Laisse cette famille tranquille ou par Fenris je ne répondrai plus de moi !"

En seule guise de réponse il lâcha un grognement qui n'avait rien d'humain ni elfique. Il porta alors toute son attention sur moi, au moins avais-je réussi à le détourner des trois femmes qui au lieu de s'enfuir restèrent là, tétanisées par la peur. L'homme fondit sur moi en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Habilement je me penchais au sol et le fit trébucher. Il continua sa course comme aveuglé par la haine qui l'habitait. Il n'avait même pas remarqué qu'il m'avait manqué, c'est en regardant sa lame courte propre qu'il se retourna pour constater que j'étais toujours en vie. Cette fois ce fut à mon tour d'attaquer. Je fonçai dans sa direction, mais je le manquai. Je continuai ma course pour me retrouver à une distance respectable de lui pour retenter ma chance. Tout en poussant un grognement typique de mon peuple je repris ma course dans sa direction et alla lui planter ma dague directement dans son ventre bedonnant. J'avais espéré touché le cœur, mais ce n'était déjà pas si mal pour une première fois.

Il tomba à genoux et j'en profitai pour lui trancher la gorge. Premier indice que je pourrai rapporter à l'Ermitage : visiblement les fous de Kendra Kâr commençait à sortir de la ville. Tout cela n'était vraiment pas bon. Je retournais près de la mère pour voir si tout allait bien. Elle m'accueillit en pleurs.

"Que Yuimen vous bénisse ! Sans vous mes filles seraient mortes !

Est-ce qu'il vous a dit ce qu'il voulait ?

Non ! Il est arrivé furieux et je ne le reconnaissais plus j'ai eu si peur...

Vous ne le reconnaissiez plus ? Que voulez-vous dire ?

Il fait parti des mages qui enseignent à la faculté de magie de Kendra Kâr. Depuis quelques temps il était étrange, il se rendait dans une maison étrange situé non loin de chez nous... Et je ne comprenais pas pourquoi. Tout a dérapé ce soir, au moment où il est entré en transe avant de devenir le monstre que vous venez de tuer..., me dit-elle avec des sanglots dans la voix.

Quel lien entreteniez vous avec lui ?

C'était mon...mon...mon mari !"

Je restais muette de stupeur face à cette révélation. Pourquoi se montrait-elle reconnaissante ? Elle devrait plutôt me haïr pour ce que je venais de faire ? Je ne comprennais rien...

"Je suis désolée, je ne le savais pas, je...

Vous avez sauvé mes filles c'est tout ce qui compte pour moi !"

Sa réaction allait contre tous les principes de l'amour. Je la laissais là où elle se trouvait avec ces deux filles, mais prenais soin de garder en mémoire la description de cette femme : une humaine aux cheveux bruns et aux yeux vert. À vue d'oeil elle devait mesurer un mètre soixante-cinq et devait peser cinquante-six kilos. Elle portait une tunique noire laissant apercevoir son nombril. Je détachai Uhma de l'arbre, le montai et repartis au galop. Le soleil s'était levé et je voulais arriver au plus vite à Kendra Kâr. Anorynn réussit à suivre la cadence de ma monture sans soucis et après deux heures de chevauché rapide j'arrivais aux portes de Kendra Kâr.


(((Apprentissage spontané de la CCAA 'Charge armée')))

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Dernière édition par Adweinna le Jeu 30 Juin 2011 11:25, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Sam 25 Juin 2011 23:23 
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Enfin je me retrouve sur la route pour Bouhen. Les gardes m'avaient laissés sortir sans soucis de la capitale et je partais en suivant un chemin pavé vers l'ouest. De nombreux marchands voyagent en route pour la ville portuaire pour ramener quelques étoffes ou autres bagatelles d'une ville à l'autre. J'étais en quelques sorte soulagé par l'idée d'être enfin sur le chemin de l'Ermitage. Je n'avais pas tarder, j'avais passé mon enfance à écouter et à rester autour de mon village, maintenant je pouvais aller où bon me semble. J'avais presque envie de crier de joie. Enfin j'étais libre, j'aurais aimé l'être avec Gretala, mais elle vivait peut être un peu dans mon cœur à présent. Autour de moi tout n'était que plaine à perte de vue, pas un seul lac pour troubler l'étendue d'herbe. A ma droite je distinguais quelques monts des Duchés des Montagnes. Je me sentais étrangement bien à ce moment, en regardant la plaine et les voyageurs marcher tous n'ayant qu'un seul but premier : arriver à Bouhen... sans se faire voler si possible. Et oui, cette route étant fréquentée, je tomberai sans doute sur les bandits de la pire espèce, ne pensant qu'à l'argent et au gain, même pas de façon un tout petit peu honnête comme les marchands, mais bien totalement illégitime. Le vol, le pillage et la mort régnaient autour de ces voleurs, tout comme l'était Loury, le feu capitaine du bateau qui a attaqué mon village. Je n'avais plus peur d'affronter l'avenir, même sans elle. Même sans ma sœur. J'avais l'impression que la visite de Yuimen y était pour quelque chose. Peut être, finalement, les dieux existaient-ils ? Peut être daignaient-ils enfin me le faire savoir ? Cette nouvelle me donnait quelque peut du baume au cœur. Mais peut être pas pour longtemps.
Je remarquait autour de moi que la route devenait de plus en plus vide et que le soleil se couchait. Il était temps pour moi de faire une pause, j'étais épuisé. En coupant court à toutes mes réflexions, je me rendis compte que j'avais faim et que ma jambe me faisait mal. Je m'éloignai un peu de la route et m'installai sur le sol, mangeant un morceau et m'enroulant dans ma couverture pour la nuit.

Je m'éveillai en sursaut. Un bruit étrange de pas et de métal avait retentit. Je saisis mon épée posée non loin de là. Dans l'obscurité je distinguai une silhouette.

(Un voleur.)

Je cherchai mon sac des yeux. Disparu, mais ce bruit de pas... il ne devait pas être bien loin, et la silhouette, j'avais vu une silhouette. Non loin à ma droite. J'allais vers cet endroit, je distinguai un jeune elfe marcher vers la route. Je le suivis, malgré ma douleur à ma jambe, je le rattrapai par le bras, plaquant mon épée sous sa gorge et reprenant mon sac.

"Espèce de voleur, tu as volé mon sac !"

J'étais prêts à le tuer, je levai mon épée pour l'abattre sur son cou.

"Non Tthéo. Yuimen. Les trois règles, tu dois t'y plier si tu veux être un ermite. C'est lui qui t'a donné ce tatouage, montre-toi en digne."

Je clignai des yeux, baissant mon arme.

"Va-t-en !" hurlai-je.

L'elfe hocha la tête et prit ses jambes à son cou. Soulagé, je me recouchai, la tête su mon sac et une main sur mon épée, par précaution.

(Demain je serai à l'Ermitage.)

"Je veille sur toi Tthéo. Mais prends garde à ta colère."

Les principes de Yuimen.

(Quels étaient-ils déjà ? Ne pas tuer sans raison et sans laisser de chance à l'adversaire. Ne pas torturer. C'était simple à comprendre.)

J'avais toujours préféré Yuimen. Etant proche de la nature depuis petit, je l'aimais bien, mais ma croyance en un dieu quelconque avait été ébranlée à la mort de mon père. Les Wielhs ne croient pas trop aux dieux, ils ne vénèrent aucun dieu en particulier. Moi je m'étais mis à douter de leur bonne fois. Mais peut être avais-je eu tort ? J'étais prets à accorder à Yuimen le bénéfice du doute. J'allais douter jusqu'à l'Ermitage. Si en effet je trouverai un endroit où je me reconnaitrai soit, mais sinon, ma croyance aux dieux n'existera plus. Jamais. Tout comme l'innocence de l'enfance qui m'avait été volée en même temps que me sœur.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Lun 27 Juin 2011 12:44 
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Je regardai autour de moi, ma journée de marche est passée et je continuai de chercher. Je remarquai un fin chemin de terre et de cailloux, je décide de le suivre prit d'un quelconque instinct qui me disait de le suivre. Tout la journée j'avais marché et nous sommes en plein milieu de l'après-midi. J'avais failli me faire volé cette nuit et j'avais accepté d'appliquer les principes de Yuimen. Je n'avais donc pas tué mon adversaire désarmé, mais je lui avait ordonné, sur un ton sec, de déguerpir. J'avais à peine pu dormir le reste de la nuit, et au levé du soleil après avoir un peu mangé, j'étais partis. Maintenant j'ai trouvé ce chemin caillouteux et j'espère pouvoir le suivre et trouver le chemin jusqu'à cet Ermitage.

suite

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Mer 29 Juin 2011 00:59 
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Les chemins ? Quittés depuis maintenant une bonne cinquantaine de mètres.
C'était à présent en forêt que Xytas, jeune voleur impétueux et son poursuivant, un véritable géant armé progressaient. Les bras en avant, c'est à travers un buisson que Xytas passa, son visage bien protégé par son capuchon et son masque, mais les yeux plissés néanmoins. Les arbres étaient assez espacés, le noir profond de sa cape en aucune harmonie avec le marron-vert du sol, le vent soufflait fort et la pluie s'intensifiait. Tout se ressemblait dans ce bois, et le voleur n'avait aucune idée de la topographie des lieux. Il ne devait avoir que trois mètres d'avance sur son chasseur, la respiration de ce dernier, rauque, forte, à la limite d'un grognement parfaitement audible se répercuta dans les oreilles du jeune humain.
Écartant les branches, sautant par dessus les souches, glissant sur la terre humide, la mort frappait à sa porte. Le moindre faux pas, le moindre saut raté, la moindre pointe de côté, et s'en était fini pour Xytas. Derrière lui, il parvint à entendre le sifflement de la lame sortant de son fourreau, le colosse semblait donc avoir gagné du terrain !
Essoufflé, exténué, las, dans une dernier effort, Xytas fit un bond sur le côté, se réceptionnant en une roulade maladroite, à travers une petite haie d'arbustes, leurs branches s'étant entremêlées. Il continua à avancer sous la haie, en rampant, tel un petit rongeur tentant vainement d'échapper aux terribles serres du rapace avide de chaire.
Roulant sur lui même, il sortit de sous les feuillages, puis reprit sa course, aussi vite qu'il le pouvait afin de sauter derrière un talus, s’aplatissant contre le sol, le menton dans la boue. Le jeune homme observait les alentours, épuisé, il était à bout.

(Mon stratagème a marché ? Je ne le vois plus...)

En effet, aucun signe de vie du géant. Xytas observait entre chaque arbres, puis, après de longues secondes les yeux plissés, il entendit des craquements de branches et de feuilles derrière lui. Ouvrant grand les yeux, il se recourba sous sa cape, et se fit le plus petit possible, patient. Les bruits, malgré tout, se rapprochaient. Par pur réflexe, même s'il savait son geste inutile, voué à l'échec Xytas posa sa main sur la garde de sa dague.
Une seconde plus tard, le coup arriva. La vitesse, la puissance de l'impact étaient tels que rien ni personne ne pouvait le parer. Un gland. Voila ce que le voleur venait de se prendre sur le crâne, et un petit écureuil se tenait à présent devant lui, le fixant d'un air curieux. Ne trouvant pas la plaisanterie drôle, le fugitif exprima sa colère, à voix haute.

Humph... Espèce de sale petit c... !

Il plaqua sa main devant sa bouche, effaré de ce qu'il venait de dire. En l'espace d'un battement de cil, sa couverture avait volée en éclats. Le laissant choir contre le sol, totalement découvert. L'instant d'après, des sonorités qu'un écureuil serait incapable de reproduire se firent entendre. Une glissade, un juron, et le colosse était de nouveau la, la rage au visage. Ses yeux injectés de sang fixaient Xytas avec une folie meurtrière. L'épée était levée, et la distance diminuait rapidement. Ni une ni deux, Xytas se redressa, attrapant le petit écureuil par la peau du cou, puis reprit sa cavale, la peur au visage. Il glissa le petit animal dans son sac en bandoulière, afin d'avoir ses deux mains de libres. Il dévala une colline sur le dos, après avoir trébuché contre une racine sortie de terre. Son sac serré contre lui, afin que le rongeur ne se blesse pas, il termina sa course dans un creux, caché à présent sous les feuilles venues le recouvrir après le choc. Roulé en boule, il patienta. Cette fois encore, il était réduit à rien, condamné à se faire plus petit que l'écureuil qu'il avait emporté avec lui, chose qu'il ne comprenait d'ailleurs pas.

Où es-tu ?! Petit rat ! Allez, tu ne vas rien sentir ! Ca ira vite ! Ma lame a envie de te connaître ! Alors sors de ta cachette !

Au son de la voix du traqueur, il s'éloignait. Xytas n'en croyait pas ses oreilles. Soit il avait cru l'entendre ailleurs, soit c'était un piège. Méfiant, il se redressa et observa les alentours. Apparemment, son poursuivant n'était pas très futé, et avait du se laisser duper par créature des forêts ou craquements de branche. Le voleur décida de filer tout droit, puisant dans ses dernières forces. La pluie n'avait cessée de tomber, et Xytas craignait tant de retomber sur ce terrible colosse, qui avait finit par le retrouver et le traquer après s'être fait escroquer. Le jeune homme s’effondra, à bout, à la lisière de cette lugubre forêt.

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Dernière édition par Xytas le Mar 19 Juil 2011 18:25, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Sam 2 Juil 2011 21:23 
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Après plusieurs minutes passées dans une semi-inconscience effrayante, Xytas parvint à se relever avec grand peine. La pluie battante l'avait glacé jusqu'aux os, malgré sa cape dégoulinante d'une eau froide et abondante. Maintenant qu'il pouvait réfléchir à la situation, le jeune homme trouvait cette poursuite absurde, le paquet ayant été bien remis, comme convenu. Quelle importance que ce soit tel ou tel qui livre l'achat tant que ce dernier était donné en bon état ? Cette question, Xytas pourrait la poser directement au colosse le poursuivant, car celui ci venait à l'instant de donner signe de vie, juste derrière le voleur qui ne l'avait pas encore entendu arriver. Se croyant tiré d'affaires, il épousseta ses vêtements puis vérifia que sa dague était toujours avec lui, ainsi que son sac. Soupirant, Xytas fit un premier pas, se rendant vers le chemin le plus proche, afin de continuer sa route vers Bouhen. Mais c'était sans compter sur l'épée que le géant vint passer autour de la gorge du malheureux. Hoquetant de surprise, le jeune homme s'immobilisa, une sueur froid coulant le long de son dos. Son poursuivant, bien qu'à bout de nerfs, prit la parole, sur un ton plutôt posé, ce qui étonna Xytas.

Tu as bien failli me filer entre les pattes, Larnskal. Mais sache que maintenant, tu n'as plus aucune chance. Ton destin est scellé... J'espère que tu es en paix avec tes dieux.


Malgré son affolement, Xytas nota que son futur bourreau venait tout juste de le nommer Larnskal. Ce dernier avait été tué à peine une heure plus tôt par un imposteur désireux d'assurer la transaction lui même afin d'en garder tout le revenu. Bien sûr, le mystificateur en question n'était autre que Xytas, qui à présent était dans de beaux draps ! Néanmoins, tenter sa chance valait le coup, ce qu'il fit, sur un ton peu convaincu et d'une voix tremblante.

Je... Je ne suis pas Larnskal. Larnskal est mort de ma lame. J'ai en réalité volé le paquet afin de vous le remettre moi même, que l'argent aille dans mes propres poches.

Quoi ? Tu es en train de me dire que Larnskal est mort, et par ta faute ?

Étonné, le colosse relâcha sa proie, puis rengaina sa lame. Il fixait à présent un Xytas soulagé et anxieux à la fois.

Et bien... J'imagine que je peux te remercier dans ce cas... Vois-tu, ce petit achat que je devais faire au patron de Larnskal était un traquenard. Le but était de l'attirer jusqu'au port, puis de le suivre à un endroit suffisamment isolé pour mettre fin à ses jours. Quand je t'ai vu sortir de Kendra Kâr, je me suis montré plutôt surpris, mais en te voyant t'enfuir en courant, je me suis dit que j'étais démasqué, et que je devais t'abattre au plus vite. Au fait... Je me nomme Alron.

Et bien, pour une surprise, c'était une surprise. Ce Alron venait tout juste de donner à Xytas la frayeur de sa vie, en le poursuivant comme un diable à travers toute une forêt, déterminé à le tuer par n'importe quel moyen. Sous une telle pluie, avec un tel vent et dans un tel environnement, la traque avait tout l'air d'une condamnation à mort, sans aucun échappatoire. Voyant qu'Alron avait oublié de le lui réclamer, Xytas, pour faire bonne figure, prit les devants.

Euh vous... Vous voulez récupérer votre argent, non ?

L'inspectant d'un oeil moqueur, Alron répondit, le sourire aux lèvres.

Non. Je pense que tu en as plus besoin que moi, et que c'est la moindre des choses pour te remercier d'avoir occis un de mes ennemis. Tu peux tout garder.

Le destin jouait-il en sa faveur ? Le géant se jouait de lui ? La chance était en tout cas toujours présente près de Xytas, qui retenait comme il le pouvait un sourire triomphal. Cependant, il avait couru plusieurs centaines de mètres dans une forêt et ne savais absolument plus où il se trouvait. Alron remarqua bien vite que le jeune homme était totalement perdu, et lui proposa son aide.

Où te rendais-tu, avant que je ne me lance à tes trousses ?

A Bouhen...

Et bien soit, nous nous rendons à Bouhen ! Visiblement, tu n'as plus l'air de savoir où aller et j'ai justement à faire la bas. Que dis-tu de faire la route à deux ?

Alors qu'il s’apprêtait à répondre, le sac en bandoulière de Xytas se mit à bouger dans tous les sens, comme possédé. Le voleur se souvint alors de l'écureuil, qu'il avait emporté avec lui pendant la poursuite et qui à première vue n'était pas décidé à quitter le sac de Xytas, même une fois celui ci ouvert afin de le laisser retourner dans son chez-lui.

A trois, apparemment... Mon nom est Xytas.

C'est ainsi que, peu convaincu mais sous bonne escorte, le jeune homme reprit la direction de Bouhen, sous une pluie à présent presque estompée.

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Dernière édition par Xytas le Dim 17 Juil 2011 15:18, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Mar 12 Juil 2011 04:56 
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Après plusieurs dizaines de minutes à travers des champs et chemins que Xytas serait incapable de retrouver sans une carte, le petit duo retrouva enfin la route en direction de Bouhen, à la plus grande joie d'Alron, qui semblait assez pressé. Ce dernier marchait d'un pas plutôt hâtif, et même Xytas devait accélérer pour pouvoir rester à sa hauteur. Sachant pertinemment que la curiosité est un vilain défaut mais plutôt d'humeur à bavarder, le voleur le questionna.

Que désirez-vous trouver à Bouhen, Alron ?

Sans même le regarder, ni ralentir, le guerrier lui répondit, d'un ton neutre.

Disons que ceux que je cherche ne sont pas basés qu'à Kendra Kâr. A vrai dire, je n'en avais pas totalement terminé dans cette ville... Mais je me suis dit qu'un coup de pouce à Bouhen me faciliterait les choses.

Et voilà ! Ce que craignait Xytas dans cette histoire ! Il se doutait bien que recevoir une telle somme, ainsi qu'une escorte était trop beau, mais il ne désirait en aucun cas s'attirer des ennuis. Néanmoins, il garda cette dernière remarque pour lui. Après tout, c'est à l'état de cadavre qu'il devrait actuellement se trouver si il n'avait pas bien choisi ses mots. Se contentant d'afficher un sourire jaune, il enchaina.

A bon ? Et en quoi pourrais-je vous être utile ? Vous savez, je ne suis pas très doué pour ces choses là...

Mensonge, et Alron le remarqua aussitôt.

Tu sais Xytas... Le petit tour que tu m'as joué tout à l'heure était digne d'un entourloupeur de renom. De plus, tu n'as pas hésité à piller une personne pour arriver à tes fins, et encore moins à le tuer. Quel genre de parents donneraient une éducation de la sorte à leur enfant ? Tu es orphelin, n'est ce pas ?

Xytas s'arrêta net. Cela faisait des années qu'il n'avait plus parlé de ses parents, encore moins à un inconnu. La colère monta en lui aussi vite que l'agacement, cependant, il préfèra ne rien relever, se contentant de répondre de la manière la plus claire possible.

En effet, mes parents sont tout deux morts quand j'étais encore jeune. J'ai été recueilli ensuite par un voleur de Kendra Kâr, qui m'a appris l'art de la survie. L'ironie du sort, c'est que ce qu'il m'a enseigné ne lui a servi en rien lorsque des bandits l'ont agressé...

La dernière phrase que Xytas prononça eut le même effet qu'un vomissement pour le jeune homme, lui arrachant une grimace de dégoût. Alron, lui, n'insista pas plus, et reprit sa marche une fois le voleur remit, sans même l'attendre. Pour dire vrai, il semblait que lui aussi, n'avait pas de famille, car à l'instant où Xytas venait de parler, le regard du colosse fût prit d'une profonde mélancolie, se perdant dans un horizon imaginaire, à travers la terre de la route qu'ils parcouraient actuellement.
Le temps avait tourné au gris, et la pluie venait de cesser. Quelques oiseaux reprennaient à présent leurs chants, et le vent faisait danser les arbres et les récoltes à présent prêtes à être ramassées. Les deux compagnons ne disaient plus mot, se contentant d'avancer, s'interessant à des nuages passifs ou aux spendeurs du paysage. Rien ne semblait pouvoir arracher le silence à ce tableau, cependant, une fois de plus, l'écureuil fit part de son mécontentement à rester enfermé. Quelque peu étonné de l'avoir toujours avec lui, Xytas décida d'ouvrir son sac, afin de laisser le rongeur retourner dans un milieu de vie plus approprié à ceux de son espèce. Cependant, il semblait avoir adopté le voleur. Il s'empressa d'ailleurs de grimper aussi vite qu'il le pût sur son épaule, dans un tourbillon au pelage chatain. Cette vision arracha à Alron un sourire.

Il semble t'apprécier, c'est une bonne chose.

Ne trouvant pas cela si plaisant, Xytas n'attendit pas pour le contredire.

Je ne vois vraiment pas en quoi. Ca fait trop de bruit à mon goût, et ça demande trop de temps.

Riant de bon coeur, le guerrier lui certifia qu'avoir un compagnon était toujours une bonne chose, cela évitait de sombrer dans la solitude.

Mais je n'ai vraiment pas besoin d'un écureuil ! J'ai toujours tout fait seul, et je m'en porte très bien ! De plus pour le nourrir, je vais être obligé de toujours me rendre au marché de la ville afin de lui prendre des baies ? Vous avez sans doute compris que je ne pratique pas une activité des plus nobles, et être forcé à me rendre dans des lieux bondés de monde et donc de gardes, juste pour une petite chose, c'est totalement id...

Pourquoi l'as-tu pris, alors ?

Je...

Xytas avala sa salive, puis n'ajouta rien. Alron avait sans doute raison. Au fond de lui, l'isolement régnait depuis trop longtemps. Sans doute cherchait-il à combler ce vide de la moindre manière qui soit, même si une si petite créature ne valait pas l'étreinte d'un père ou l'amour d'une mère. Dernièrement, le jeune homme repensait de plus en plus à son passé. Fruit d'un viol, Xytas n'avait jamais connu sa mère, ignorant si son coeur battait toujours ou pas. Son père quand à lui, était un moins que rien, un ivrogne profitant de sa musculature pour vivre sur le dos des autres, se souciant guère de son fils qu'il n'appelait que pour lui ammener telle ou telle bouteille, et recevoir des coups en recompense. Un soir particulier lui revint d'ailleurs en mémoire, celui du meurtre de son géniteur, suite à une question d'argent.

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Dernière édition par Xytas le Lun 18 Juil 2011 15:09, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Mar 12 Juil 2011 05:06 
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Xytas n'avait pas plus de huit ans à cette époque, et les bleus recouvraient son corps. Il venait d'ailleurs de se prendre une gifle magistrale, par son père, qui lui aboyait au visage des paroles qu'un fils ne mériterait jamais d'entendre.

Espèce de petit con ! Tu n'es qu'un bon à rien ! Je t'ai demandé de me faire à manger, et toi, c'est cette merde que tu m'apportes ?! Tu veux me voir crever c'est ça ? Tu veux m'empoisonner avec ta bouffe dégueulasse ?! Espère de sale petit enfoir...

A présent, Xytas était roulé en boule, contre le sol, et les coups pleuvaient. Il ne disait rien, attendant que l'orage passe, contenant la douleur comme ses os encore jeunes le pouvaient. Les larmes lui montaient au yeux, et il manqua de laisser échapper un sanglot, mais il savait bien que si il le faisait, c'est à une nouvelle volée de coup qu'il aurait droit. Une fois sa colère passée, son père retourna s'asseoir dans la pièce principale, laissant son fils à la limite de l'inconscience contre le sol, le sang dégoulinant de part et d'autre de son corps meurtri. Satisfait de son "moment de détente", la joie du pochtron fût de courte durée, car des coups vinrent claquer contre la porte de la modeste demeure dans laquelle père et fils vivaient. Exprimant son mécontentement, le salaud fulmina.

Bon sang... Mais qui est ce que ça peut être à cette heure bordel de m... !

La porte s'ouvrit soudain avec grand fracas, et deux hommes se tenaient sur le pan de celle-ci. Grands, imposants, malpropres et surtout d'allure peu fréquentable, les parasites entrèrent sans y être invités, dévoilant clairement leurs attentions par de forts claquements de bottes contre le sol miteux et regards haineux envers le père de Xytas, plus appeuré qu'étonné, et plus enclein à se laisser faire qu'à résister.

Je... Ecoutez messieurs... Je vous ai dit que j'aurais votre argent dans trois jours, mais laissez moi un peu de temps, s'il vous plait... Je...

Le bruit d'un poing se fracassant contre une mâchoire se fit entendre, et l'homme qui se tenait debout l'instant d'avant était maintenant face contre terre, le visage ensanglanté. A cette vue, Xytas s'empressa d'aller se cacher sous une table, ses articulations encore meurtries et sa stupeur à son paroxisme. Il vit clairement son père se faire trainer tel un chien dans la pièce où il se trouvait, afin de se faire asseoir sur une chaise. Le duo patienta, le temps que leur martyr reprenne connaissance, entre supplication et excuses douteuses. N'hésitant pas une seconde, l'un des deux bourreaux envoya son pied dans le ventre de leur proie pour le faire taire, puis reprirent leur passage à tabac, avec hargne. Chaque fois qu'il manquait de tomber de sa chaise, c'est par les cheveux que le malheureux se faisait redresser, afin de recevoir un uppercut ou encore un coup de genou. Jamais Xytas n'avait assisté à un spectacle aussi horrible, et pour rien au monde il ne désirait se retrouver assis sur cette chaise. Prenant conscience de l'eventuel danger qui le guettait, la peur l'envahit soudain. Rampant aussi silencieusement que possible, il espèrait atteindre la porte sans se faire voir. Les secondes lui parurent durer une eternité, et chaque mouvement lui demandait un effort surhumain. Après avoir rampé sur quelques mètres, Xytas atteignit enfin la porte, qui laissait voir derrière elle un orage d'une violence sans égal. Se retournant une dernière fois, il put apercevoir une épée se planter dans la gorge de son père, et un cri de fureur s'échapper de la bouche de l'un des deux sadiques, qui venaient à présent de se rendre compte de la présence de l'enfant. Prenant ses jambes à son cou, Xytas détala hors de la maison, aussi vite qu'il le pût, tournant lorsque cela lui était possible et ne s'arrêtant que lorsque la douleur se faisait trop dûre à supporter. La pluie tombait avec force, et de nombreuses flaques parsemaient à présent les rues pavées de Kendra Kâr. L'une d'entre elles était d'ailleurs plus profondes que les autres, et Xytas manqua de tomber en marchant dedans. Cette dernière vision le ramena d'ailleurs à la réalité. Il venait à l'instant de mettre le pied dans une flaque d'eau, et Alron le fixait incrédule.

Hey... Tu vas bien ? Tu m'avais l'air ailleurs, pendant un instant.

Venant tout juste de reprendre ses esprits, le jeune homme semblait transpirer sous sa cape, et son coeur battait la chamade. Il fit cependant son possible pour ne rien montrer à Alron, et répondit d'une voix calme, quoiqu'un peu tremblante.

Oui, excusez moi, j'étais pensif... Nous arrivons quand ?

Alron haussa les sourcils mais comprit que Xytas ne souhaitait pas parler de ce qui l'avait mis dans cet état.

Tout cela va dépendre de l'allure à laquelle nous progressons... Compte environ cinq jours, plus même, nous ne sommes pas sur la route directe menant à la ville. Ce tajet ci compte plusieurs détours, mais conduit bien à notre but. La nuit cependant, nous devrons nous rapprocher le plus possible de la grande voie pavée afin d'y camper. Vois-tu... Les bois alentours sont peuplés de gobelins et je n'ai aucune envie de me frotter à eux. Sur ce... Le soleil est bas, alors nous allons faire comme je viens de dire, allons-y !

C'est alors que, coupant à travers un champ, les deux compères prirent la direction du mileu de celui ci afin de s'y installer, après avoir prit soin de piétiner les récoltes alentours afin d'avoir la place de monter un camp de fortune.

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Dernière édition par Xytas le Lun 18 Juil 2011 15:04, édité 5 fois.

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