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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Mar 12 Juil 2011 14:31 
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Le maigre foyer réchauffait comme il le pouvait de sa flamme apaisante les deux Kendrans, assis de chaque côté de celui-ci, ne s'échangeant presque aucun mots, préférant manger chacun leurs rations, dans le plus grand calme. L'écureuil, que Xytas avait decidé de nommer Scirius était lui aussi occupé à dévorer un fruit que son maître lui céda après maintes hésitations. Il n'y avait presque pas de vent, et la pleine lune éclairait convenablement les terres alentours. Ce n'était pas pour autant qu'Alron restait sur le qui-vive, la lame posée à terre, juste à sa gauche, à moitié sortie de son fourreau. Xytas quand à lui n'appréciait pas la perspective de devoir se battre. Non pas qu'il n'avait aucune expérience dans le domaine, bien que celle ci était maigre mais surtout que si une attaque avait lieu, les assaillants avaient de grandes chances d'être des gobelins. Seuls, ils ne sont pas si redoutables, mais en nombre, on se retrouvait vite encerclé, sans la moindre issue. Alron qui n'avait pas ouvert la bouche depuis une heure décida de prendre la parole.

Sors ta lame, Xytas... Nous allons nous battre. Notre feu se voit bien, et le bois le plus proche n'est qu'à cinq-cent mètres. Ce n'est qu'une question de temps avant que des gobelins ne nous attaquent, ou encore que des rodeurs s'en prennent à nous. Des l'aube, si nous survivons, nous ne quitterons plus la grande voie.

Terminant de manger la pomme qu'il était en train de dévorer, le voleur jeta le trognon de celle ci plus loin, avant de s'emparer de sa dague et de la caler sur sa cuisse, toujours assis. Regardant une dernière fois les flammes rougeoyantes, Xytas attrapa Scirius par la peau du cou puis le reposa dans son sac en bandoulière, qu'il ne referma par totalement, laissant le rongeur respirer. Sans s'échanger un mot, les deux compagnons s'étaient compris, et se preparaient au pire en silence. Alron éteignit le feu, l'étouffant sous une couche de terre humide, puis se leva enfin. La visibilité, malgré l'absence des braises était bonne. Ce n'était qu'une question de temps avant l'inévitable. Optant tout deux pour un retrait, le duo se retira en silence, après avoir prit soin de reprendre toutes leurs affaires, en direction de la grande voie, qui offrait une meilleure securité, même de nuit. A pas feutrés, ils progressèrent à une allure convenable, mais il leur fallait être rapides, si ils ne voulaient pas que leur sang aille se mêler à la terre des champs. Xytas était en tête, la dague en main, prêt à vendre sa peau. Il ne comprennait pas pourquoi ils n'avaient pas rejoint la grande voie plus tôt dans la journée, plutôt que de prendre le risque de mourir inutilement sous le joug d'une bande de nabots velus. Cette pensée fit monter en lui un frisson. Il espèrait vivement ne pas finir de cette manière. Alron quand à lui, fermait la marche, sa lame sur l'épaule, inspectant minutieusement les alentours. Les herbes hautes offraient aux gobelins une cachette idéale afin de voir sans être vu. Le paturage sur lequel marchaient les deux Kendrans était propice aux embuscades, ce qui n'allait sans doute pas tarder. Malgré la tension palpable, Xytas était incapable d'ouvrir la bouche afin de demander à son ainé quoi faire. Il ne voulait pas faire sauter leur maigre couverture, mais il avait surtout peur. Le jeune voleur n'était pas habitué à ce genre de situations, et, serrant le plus fort possible sa dague dans sa main, se rassura comme il pouvait en se disant qu'il avait avec lui un compagnon non negligeable. Alron, veritable montagne de muscles, semblait manier son épée comme il savait marcher. Souriant légerement à cette pensée, le jeune homme se déconcentra un bref instant, et sursauta lorsque les herbes alentours se mirent à se tordre, s'inclinant afin de laisser passer une masse noire qui avait disparue la seconde d'après.

C'était sans doute un gobelin... Et il n'est à mon avis pas seul. Nous sommes localisés. Prépare toi. Le bal va commencer.

A ces mots, Xytas se mis en garde, l'oeil aux aguets, nerveux de devoir affronter de tels adversaires. Les herbes se remirent à danser comme des folles, et, concentré malgré tout, le jeune homme distingua trois petites silhouettes à travers la verdure. Si il voulait avoir une chance, c'était contre un seul ennemi qu'il devait se battre, et il n'était même pas sûr de pouvoir le tuer. Tout se déroula alors très vite. Au moment où un des gobelins se jeta avec hargne sur Xytas, Alron attrapa ce dernier par l'épaule, l'envoyant valser plus loin. La lame du nabot fendit l'air, la où le jeune homme se tenait debout, la seconde d'avant. Roulant en arrière après avoir perdu l'équilibre afin de se redresser, le jeune Kendran fit face à un gobelin armé d'une vieille épée rouillée et de trois planches clouées en guise de bouclier. Il hurla au voleur un charabia indéchiffrable, puis chargea, la lame levée, la rage au visage. Cette fois ci bien prêt, Xytas roula sur le côté afin d'esquiver l'arme qui siffla sans rien toucher. En guise de riposte, le jeune homme planta sa lame dans la cuisse de son adversaire, lequel laissa échapper un hurlement strident de douleur. Retirant au plus vite sa lame afin d'être maître de ses mouvements, le voleur prit la peine de regarder comment s'en tirait son compagnon. Il avait déjà mis un premier gobelin à terre, et le deuxième n'allait plus faire long feu. Alron pointa rapidement du doigt vers Xytas, lui hurlant de prendre garde. Se rappelant à lui même, le jeune homme eut grand peine à parer le coup circulaire qui se dirigeait vers sa gorge. Déviant la lame comme il le put, le Kendran enchaîna sur plusieurs coups rapides, dignes d'un voleur. Au fur et à mesure que les chocs létaux s'échangeaient, l'expression sur la face du gobelin passa de triomphale à paniquée. Plus les secondes passaient, et moins le nabot parvenait à parer les coups de son assaillants, qui à présent, prenait grand soin de viser organes et articulations. L'échange dura encore quelques secondes, puis la pointe de la dague parvint à se loger dans la carotide du gobelin, qui, après avoir remué fébrilement la mâchoire comme pour crier une dernière fois, s’effondra, mort. Xytas n'eut pas le temps de savourer sa victoire qu'Alron lui hurla dessus.

Cours ! Xytas ! Fuis ! Ceux la n'étaient ici que pour tester le gibier ! Dans moins d'une minute, c'est le triple que nous aurons sur nous, et bien plus puissants, allez, fonce !

Il ne se fit pas prier. Détalant aussi vite que leurs jambes le leur permettaient, les deux compagnons prirent la direction de la route principale, au pas de course. Les gobelins n'étaient pas réputés pour être de fins sprinteurs, et perdirent vite en allure, abandonnant la poursuite après plusieurs dizaines de mètres. Le duo quand à lui, continuait de courir comme si leur vie en dépendait, ce qui était presque le cas. Ils ne ralentirent qu'une fois la grande voie en vue, pour se diriger vers celle ci, épuisés mais rassurés d'avoir survécu aux minutes précédentes.

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Xytas,Voleur,Kendran


Dernière édition par Xytas le Lun 18 Juil 2011 15:23, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Lun 18 Juil 2011 00:07 
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Cela faisait maintenant plusieurs journées que Xytas et Alron marchaient en direction de Bouhen, et depuis que les deux compagnons avaient atteints la route principale menant à leur but n'avaient plus été attaqués par des gobelins ou bandits de grands chemins. Le seul danger notable fut l'attaque d'un loup à la lisière d'un bois, lorsque les deux humains durent pour une énième fois aller quérir baies et petits fruits pour Scirius, le petit écureuil qui avait élu domicile dans le sac de son nouveau maître. D'ailleurs, ce dernier recommençait à protester contre son chenapan de compagnon.

J'en peux plus de cet écureuil ! Il passe sa vie à manger et dormir. J'ai vraiment l'impression qu'il se moque de moi !

Alron, de bonne humeur en cette journée dégagée, répondit à Xytas d'un ton moqueur.

Tu es bien content le soir quand il te sert d'oreiller tu sais. Quand je te regarde dormir avec, j'ai l'impression de voir un enfant avec sa peluche !

Xytas n’apprécia pas la remarque, de plus devant un groupe de jolies jeunes femmes ayant trouvé la plaisanterie très drôle et se moquant ouvertement du jeune homme par l'intermediaire d'insupportables gloussements sonores. La mine qu'affichait le voleur quelques mètres plus loin fit s'étrangler de rire Alron, qui profitait merveilleusement bien de cette journée pour accélérer la marche, afin d'atteindre Bouhen avant la tombée de la nuit.
Patientant un instant, que son jeune allié se remette de ses émotions, le colosse enchaîna sur un ton plus sérieux.

Qu'espères tu trouver à Bouhen, au fait ? Nous nous rendons tout deux là-bas et je n'ai pas pensé à te poser la question en cinq jours. Tu as quelqu'un à voir ?

Après avoir poussé un long soupir et avoir mis un coup de pied dans une pierre traînant sur son chemin, Xytas répondit, quelque peu fatigué.

Je n'ai personne à voir à Bouhen, Alron... Je n'ai pas de famille, pas d'amis, pas de connaissances. Depuis la mort de mon père, il y a trois ans, je n'ai plus cherché à tisser le moindre lien avec quelqu'un. Je suis maintenant en route vers une ville pleine de gardes, avec un grand malade qui a essayé de me tuer et un écureuil qui fait tout pour me pousser à bout, et je vais vous dire... Cela me convient. Qui devons-nous rencontrer ?

Ils sont quatre. Cette petite histoire se déroulera sur quatre jours grand maximum donc. Nous logerons dans des auberges différentes chaque nuit, parlerons au moins de monde possible et agirons rapidement, et efficacement. Je te mettrai au parfum sur mes agissements au dernier moment.

Alors que Xytas acquiesça, le regard d'Alron se plissa, afin d'observer dans le lointain. A travers champs et bosquets, le Kendran aperçut une énorme masse noire, la ville fortifiée de Bouhen...

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Xytas,Voleur,Kendran


Dernière édition par Xytas le Lun 8 Oct 2012 18:11, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Lun 8 Aoû 2011 08:19 
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<Piégés ?>

Rapidement, le convois se mit en route. Adeim et Lester avait aidé à attacher les chevaux à l'attelage et une monture avait été prévue pour chaque cavalier. Lester se plaignait de cette situation qui était plus qu'inconfortable pour lui.

"Allons, ce n'est pas si compliqué !
Fréro, tu sais bien que je déteste ça !", avait-il répondu sur un ton d'idiot complet.

Parfait, il jouait son rôle à la perfection et s'y tenait. Adeim craignait pour la suite du voyage. Deux jours complets en compagnie de ses hommes étaient pour lui facile, mais qu'allait-il en être pour Lester. En effet son jeune ami avait montré des indispositions à s'adapter à ce genre de situation et cela préoccupait beaucoup le jeune humain des déserts. De plus, pour ne rien arranger, il avait du mal à tenir sur sa monture.

"Dites-moi !, fit-il à l'adresse du chef de la bande. [color=indigo]Pourquoi voyageons-nous à cheval ?
Parce que cette marchandise doit être livrée au plus vite.
Et s'il arrive quelque chose à l'un d'entre nous ?
Pourquoi envisages-tu cette possibilité ?, lui demanda le chef sur un ton de forte suspicion.
Pour rien, laissez tomber.
Certainement pas ! Je vais te le dire. Si l'un d'entre vous est tué, il pourrira sur le bas côté de la route et si c'est moi, mon bras droit Ehuràm, prendra la tête du convois.
Ok... Compris chef !"

Sur ce, ils reprirent leur voyage dans un silence total. Lester rapprocha un peu sa monture de celle de son ami et murmura.

"Comment comptes-tu voir ce qu'il transporte ?
On ne m'a jamais rien demandé de tel... Mais j'avoue que ça m'intrigue... Ce soir quand tout le monde dormira, mais maintenant arrêtes de me parler de ça.
Oui oui, d'accord !"

Cette mission mettait les nerfs et l'amitié d'Adeim et Lester à rude épreuve. La première journée de voyage se déroula sans aucuns soucis et sans vraiment d'échange entre les différentes personnes du convois qui était composé de quatre hommes. Le chef dont Adeim ignorait le nom, Ehuràm, Adeim et Lester. À la réflexion, cela faisait peu de gens pour transporter une marchandise si précieuse visiblement. D'un autre côté, si le contenu était suspect, mieux valait être discret. Adeim n'en revenait toujours pas de la facilité avec laquelle ils avaient intégré la bande.

La nuit commença à tomber et le petit groupe s'arrêta pour passer la nuit. Pour montrer son dévouement, Adeim alla chercher du bois pendant que Lester s'occupait de leur deux montures. En revenant le chef regarda Adeim d'une drôle de façon. Adeim sentit la sueur commençait à couler le long de son échine. Cette mission était vraiment quelque chose qu'il n'aimait pas. L'infiltration n'était pas pour lui.

"Eh le nouveau, rapplique.
Me voilà qu'est-ce qui..."

Adeim s'arrêta net lorsqu’il vit le bras droit du chef tenir fermement Lester avec une dague sous la lame de son compagnon. Adeim se mit sur la défensive, mais ne sortit pas immédiatement son épée dentelé, mais il sentait la colère monter en lui et il savait parfaitement ce que cela signifiait. Se tatouages allaient commencer à luire...

"Je ne comprends pas...
On vient de trouver ton frère en train de fouiller la marchandise ! Je t'avais stipulé que s'était interdit !
Quoi ?! Lester ! Chef, vous savez qu'il est complètement bête... Je suis sûr qu'il ne pensait pas à mal.
Ah oui et pourquoi nous a-t-il demandé grâce ?
Alors là, vous savez, ce qui peut se passer dans sa tête m'échappe !
C'est ce que nous allons voir !"

Sur un signe de tête, Ehuràm pressa un peu plus la dague contre le cou Lester jusqu'à ce qu'un mince filet de sang commence à couler le long du cou de ce dernier. Soudain, tous les souvenirs d'Adeim lui revint en bloc. Tout d'abord Kaesa, ensuite Erora et maintenant c'était au tour de Lester. Toutes les personnes qui avaient la malchance de croiser sa route finissaient forcément par se faire enlever ou par se faire défendre.

"Lâchez-le !, dit Adeim dont la colère montait de plus en plus.
Tout d'abord, donnes nous ton arme !
Non !
Ahahahahaha !, partit le chef d'un rire gras en s'approchant d'Adeim.
Je vous conseille de vous éloigner !
Si tu crois que tu me fais peur."

Il n'en fallut pas plus au jeune humain des déserts pour déclencher le pouvoir destructeur de ses tatouages. Alors que l'homme se trouvait à même pas un mètre de lui et les marques sur son corps se mirent à briller comme dans la ruelle de Tulorim.

(Oh non !)

Trop tard, tout autour de lui commença à exploser et il n'eut d'autre choix pour se calmer que d'éliminer la source de sa colère, à savoir le chef. Il lui planta son épée dans le ventre dans une lueur ténébreuse qui l’enveloppait. Tout retomba en quelques secondes et la nuit les entoura de nouveau. Ehuràm avait une expression de terreur et pour la première fois, Adeim fut surpris par l'attitude de son ami.

Comme la prise sur Lester avait commencé à se relâcher, il en profita pour donner un violent coup de coude dans l'estomac de son kidnappeur qui recula violemment. Adeim en profita pour se ruer sur ce dernier, il lui saisit la dague et la donna à Lester.

"Lester ! Va à l'arrière de la charrette pour trouver de quoi l'attacher.
Ok !"

Son compagnon s'exécuta et revint en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Les deux compères ficelèrent le bandit avant de le mettre à l'arrière de la charrette avec la marchandise. C'est là que Lester se manifesta.

"Tu ne veux pas voir la marchandise ?
À la réflexion, non ! Si elle est bel et bien responsable de l'épidémie, je ne veux pas m'en approcher.
Ouai... Je suppose que tu as raison.
Maintenant, il faut partir et vite avant que des gardes n'aperçoivent le cadavre."

Grâce à un sort, Lester fit voler doucement le corps inerte de celui qui avait été le chef jusqu'à l'orée des bois. Le corps ne serait découvert qu'au petit matin. Puis les deux amis prirent place sur les chevaux attelés à la charrette et s'éloignèrent de l'endroit du crime. Ils chevauchèrent toute la nuit sans s'arrêter de peur de se faire repérer par des miliciens. Malgré la fatigue, ils ne voulurent s'arrêter, en grande partie parce qu'Adeim voulait arriver au plus vite à la milice de Bouhen, pour leur donner le chargement ainsi que l'homme. Après un jour complet, plus une nuit et enfin une demi-journée de voyage, ils virent enfin Bouhen se dresser devant eux.

"Bon on va se rendre à la milice et s'en sera fini de cette mission !, dit Adeim à son ami. Sache une chose Lester, je ne t'aurais pas laissé mourir...
Je sais Adeim, je sais.", lui dit-il en lui souriant sincèrement, toute expression idiote ayant désertée son visage.

Adeim et Lester se mirent donc en route en direction de la milice de Bouhen.

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ImageAdeim, Humain des déserts et fanatique
"La vengeance est un plat qui se mange froid"


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Mar 23 Aoû 2011 09:57 
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Sur la route, je croisais beaucoup de marchands comme lors de notre retour des Duchés. Je pris la peine d’acheter quelques vivres pour le voyage qui nous attendait, mais je ne comptais pas partager, du moins pas avec la peau blanche. Savoir que j’allais de nouveau faire équipe avec elle m’irritait, mais la priorité était ma vengeance.

La colère commençait déjà à m’envahir, mais une petite voix se manifesta et la fit chuter en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

(Il a trouvé ton mot… Je l’ai entendu dire qu’il t’aime aussi.)
(Merci Laïdé…)

Sur ma demande elle s’était rendue près de mon amour pour voir comment il allait et si son chagrin était un peu passé. Visiblement non, mais mon petit message lui avait mis du baume au cœur. J’espérais de tout cœur qu’il irait mieux et que nos retrouvailles seraient les dernières. Je ne voulais plus de séparation, je ne voulais plus ressentir cette douleur au cœur.

Après une petite heure à chevaucher, une ferme m’apparut. Je fis calmement arrêter ma monture et descendis. C’était un modeste ferme, mais qui semblait à l’abandon, du moins personne ne sortit pour me demander ce que je voulais. Cromax ne l’avait sans doute pas choisi par hasard. J’attachai solidement Ranyà à la barrière et m’assis dans l’herbe à ses côtés.

(Et maintenant ?)
(Je ne vais pas rien faire en attendant les autres.)

Je sortis de mon sac les deux parchemins que j’avais acquis chez le vieux Moboutou. Le premier était un sort de glace appelé ‘Frigorification’. Il permettait de frigorifier son adversaire, le rendant quasiment inapte au combat. Je lus attentivement le parchemin, puis sentis une légère brise glacée. Je fermai les yeux, laissant le sort entrer en moi. Lorsque je les rouvris, le parchemin n’était plus qu’une feuille vierge. Je décidais de le garder, on ne savait jamais, cela pourrait toujours être utile.

Je saisis le deuxième parchemin qui lui était un sort de lumière, ‘Grâce divine’. Il me permettrait d’attirer la grâce de Gaïa sur moi ou sur l’un de mes compagnons et de renforcer la cible. Tout comme précédemment je lus le parchemin, les lettres scintillèrent d’un éclat vif et je sus que j’avais assimilé le sort. Il devint vierge comme son jumeau et comme l’autre, je le gardais.

Il ne me restait plus qu’à attendre les autres Amants.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Mer 24 Aoû 2011 08:18 
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La colère ne quittait pas Sirat, elle l’enlaçait, laissant en lui des sillons de bile, qui à chaque inspiration le faisait souffrir. Quand la lutine lui dévoila son désire de se rendre à Bouhen, il obtempéra, trop content de s’en aller de l’épicentre de sa frustration. Les embruns marins venant du port de la cité blanche, ni faisait rien, son cœur restait lourd et chargé de rancœur.

Le silence reprit son droit, le tintement de la voix de Guasina se perdit peu à peu dans l’air des vallées kendran, tandis qu’ils avançaient sur la route pavé. Sirat aspirait à la solitude des plaines, mais il en était loin, des groupes de voyageurs prenaient la même direction qu’eux, les charrettes percutant la pierre blanche de leur roue, grinçant dans un vacarme, recouvert des cris de bêtes et d’hommes vociférant leur ordres. Il soupira et les dépassa, hâtant son pas, pour finir seul juste avec la lutine. Il aurait aimé lui dire quelques choses, mais il en était incapable et plus le temps passait plus il se sentait muselé par sa rage.

Elle fit le premier pas, rompant le calme jusqu’a alors bercé que par le son des bottes de l’enchanteur sur le chemin. Guasina fit par de son angoisse, elle avait peur que Sirat lui en veuille, qu’il lui tienne rigueur de ses actions au marché. Si elle savait que l’objet de son tourment était tout autre, se dit-il. Mais plus il essayait d’exprimer du pardon ou des excuses pour son attitudes, moins il en trouvait les mots.

Je sais.

Même pas un pardon, juste deux vocables épars dans un abysse de non dit. La culpabilité monta en lui, lentement, alors d’un geste brusque il reprit la marche. Le temps passa, de regard volé en sourire échappé, l’ambiance se détendit. Le ventre du guerrier leur rappela que le petit déjeuner de l’auberge était maintenant loin. Et profitant d’un petit répit dans leur voyage ils se posèrent sur l’herbe, sortant de la route. En hauteur, sur une petite colline, il pouvait apprécier la mer, à l’horizon, qui défilait sous un ciel azur. Ils reprirent une discussion échangeant sur des banalités, riant naïvement, renouant avec une certaine insouciance et joie de vivre le moment présent.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Jeu 25 Aoû 2011 03:53 
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Rien de mieux que la communication. J’avais exprimé ce qui me tracassait et mon grand ami m’avait répondu. Que très brièvement, à peine deux mots, mais répondu tout de même, ce qui était amplement suffisant pour calmer mes remords et me faire comprendre que je n’étais point responsable de sa mauvaise humeur.

Depuis les quelques jours que je le côtoyais, j’avais compris que ce colosse n’exprimait pas facilement ses sentiments et je respectais ce trait de sa personnalité, même si moi j’agissais tout à fait à l'opposé.

Nous sortîmes donc de Kendra Kâr sans difficulté, les gardes ne nous interrogeant aucunement. La route nous conduisant à Bouhen était pavée, bien entretenue et assez achalandée, ce qui semblait déplaire à Sirat qui accéléra le pas. Pour ma part, j’aimais bien croiser les charrettes, car j’en profitais, petite curieuse que j’étais, pour m’étirer le cou et en regarder son contenu. Et puis, ces gros bœufs qui les tiraient me faisaient rire à la façon qu’ils avaient de remuer leurs naseaux. En fait, ils me rappelaient Margh, l’homme taureau qui nous avait assisté lors de notre recherche d’artéfact.

Puis le temps passa, nous fumes bientôt seuls sur la route et Sirat peu à peu retrouva le sourire. Peu de temps après, il sortit du chemin pour aller s’asseoir dans l’herbe. J’en profitai alors pour descendre de son épaule. Car si lui avait marché pendant plusieurs heures, pour ma part, j’étais demeurée inactive et j’avais besoin de me dégourdir les jambes. Ainsi, sitôt les pieds au sol, je me suis mise à courir jusqu’à en perdre le souffle, puis je m’arrêtai et rebroussai le chemin en faisant quelques acrobaties et cabrioles. Après quelques minutes, je me calmai enfin et je revins vers mon ami.
D’humeur espiègle, je le taquinai :

« Et si nous inversions les rôles pour la prochaine partie du trajet. Ce serait à mon tour de te porter sur mes épaules ! »
Dis-je en m’esclaffant et en me roulant sur le sol.

Puis couchée à plat ventre sur l’herbe tendre, les coudes au sol et mes mains appuyant mon menton, je le regardai toute souriante et lui fis part de mes réflexions.

« Tu te souviens dans la maison des contraires, lorsque j’étais grande et toi petit ? Ça m’avait fait tout drôle de te porter ainsi sur mon épaule !»

Cette situation m’avait aussi permis de réaliser à quel point il pouvait être intimidant d’héberger ainsi quelqu’un à son bord.

Nous bavardâmes ainsi quelques minutes sans se sentir presser par le temps, humant les odeurs des fleurs et écoutant le chant des oiseaux.

Puis je m’arrêtai soudainement de parler pour tendre l’oreille. J’entendais comme un bruissement dans les herbes, quelque chose tentait sournoisement de se rapprocher de nous.

D’un geste de la main, j’indiquai à Sirat d’où provenait le bruit, puis je ramassai mon arbalète et l’armai. Quelques secondes plus tard, ils montrèrent leurs têtes, ils étaient cinq et ils nous encerclaient, de vilains serpents verts de plus d’un mètre chacun.

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Guasina, protectrice d'âme


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Jeu 25 Aoû 2011 18:55 
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Inscription: Ven 25 Sep 2009 02:12
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Le soleil caressait leur visage, agréable et docile. Guasina s'empressa de descendre de l'épaule de son ami. Elle était restée inactive et s'activa afin de se dégourdir les jambes. Il l'observa d'un air amusé courir et sauté, quand elle eut fini elle s'allongea sur le ventre, les coudes dans l'herbe et la tête reposée dessus. Sirat ouvrit sa gourde, servi la jeune fille et porta le reste à sa bouche. Puis il rompu le pain, en tendit une partie à la lutine tandis que celle-ci évoquait la maison des contraires. Elle avait démarré son souvenir par un trait d'humour, si pour la suite Sirat montait sur son épaule. Puis le souvenir de cette cabane qui l'avait fait tant douté, le troubla quelque peu, cependant il ne laissa pas son trouble apparaître et il afficha un large sourire.

Je vous avais dit dame Guasina, le soucis de notre histoire d'amour c'est que vous ne ferez jamais la bonne taille, soit trop grande, soit trop petite.

Il la regarda, détendu, ses cheveux roux flottant sur l'air du vent marin et il s'apaisa complètement, il oublia les soucis de la matinée et se laissa tomber étalant son énorme carcasse sur le tapis vert et gras. Ils reprirent leurs conversations, le temps n'avait plus de prise sur eux, ils apprenaient à se connaître autrement qu'en tant que frère d'arme et dans le danger.

Pourquoi Bouhen ?

La question ne lui était pas venue avant trop centré sur ses soucis, mais la lutine paraissait changé depuis ce matin, elle débordait d'énergie et avait si vite récupéré de ses blessures.

Un bruissement vint les déranger et ne laissa pas le temps à Guasina de répondre. Dans les fougères bordant la route, à quelques mètres d'eux, une activité nouvelle venait de se créer. La lutine dégaina son arbalète et l'arma, elle s'approcha du bruit, tel un chasseur aguerrit désignant sa cible qui enfin pointa le bout de son nez. Cinq serpent vert, sortirent de leur cachette. A leur vue Sirat se redressa, un peu trop rapidement à leur goût, car deux se détendirent pour l'attaquer. L'un frappa dans le vide tandis que l'autre s'en alla morde son bras.

Sirat sentit alors son corps le brûler encore une fois de l'intérieur, il appréhenda sa magie l'assaillir et comme il avait prit l'habitude de le faire il se laissa enivré par ces alcôves. Il perçut la terre lui parler, mais rien ne se passa. Il mit son bras en protection, juste à temps avant que les crocs du reptile ne puissent s'enfoncer. La couleuvre se fracassa contre ses brassards en or massif et elle relâcha sa prise dans la douleur.

L'euphorie du combat ne dort jamais bien longtemps, reprenant ses réflexes le guerrier dégaina son glaive et dans un mouvement vif et brutal, il sectionna la tête de cette imprudente attaquante encore suspendue dans les airs. Sa consœur, n'eut à peine le temps de réagir qu'elle vit fondre sur elle, cette lame scélérate qui terminait sa course. Elle l'esquiva et s'en alla tout aussi rapidement qu'elle était apparue.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Sam 27 Aoû 2011 04:27 
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Bien que j’avais tenté de le prévenir silencieusement, Sirat réagit trop vivement à l’apparition des serpents, si bien que deux de ces affreuses bestioles se jetèrent sur lui. J’aurais bien voulu l’aider, mais les trois autres restantes me dévisageaient et ne semblaient attendre qu’un petit geste de ma part pour m’attaquer.

J’étais armée, mais elles étaient trois et je ne pouvais en blesser plus d’une à la fois, ce qui laissait aux deux autres l’opportunité de riposter. Je devais donc rester aux aguets et attendre le moment propice. Puis, celle du centre, qui s’avérait d’ailleurs être du double de grosseur de ses congénères, ouvrit sa grande gueule, faisant jaillir sa visqueuse langue perfide. Sans hésitation, je lâchai mon trait dans sa direction. Ce dernier se ficha là où j’avais visé, en plein centre de sa bouche. Un son sourd, rauque et effrayant, sortit de sa bouche et la bête rendit l’âme sur le coup, ou du moins perdit conscience. Son effroyable cri d’agonie fut suffisamment terrible pour apparemment faire fuir son voisin de gauche alors que celui de droite s’avança rapidement vers moi en ondulant. Affolée, je mis deux flèches sur mon arbalète et les lançai simultanément. Elles pénétrèrent toutes les deux dans son corps, mais sans le tuer, pour le moment du moins. L’animal gravement blessé et probablement à l'agonie détala sans demander son reste.

Je regardai alors du côté de Sirat pour constater qu’il avait sans peine neutralisé ses deux adversaires. L’horrible tête verte de l’un deux gisait par terre séparée de son corps tout aussi hideux.

En l'espace de quelques minutes, moi et mon vaillant compagnon avions vaincus sans difficultés ces indésirables intruses qui avaient coupés court à notre discussion. Soucieuse de la poursuivre là où nous l’avions laissée, je rangeai mon arbalète et m’approchai de Sirat.

« Depuis ce matin je ne peux m’enlever cette ville de la tête et pourtant je n’en connais que le nom : Bouhen. »

Mon sac sur l'épaule prête à plier bagage, j’hésitai un petit moment, puis regardai mon grand ami. Un peu plus tôt dans la journée, pendant que nous cassions la croûte, je lui avais parlé de ma famille et de la vie que nous menions tous ensemble, je lui avais même décrit l'ancêtre, le grand arbre qui avait beaucoup d'importance à mes yeux et à ceux de mes congénères. Cette fois cependant, je m’apprêtais à lui raconter un rêve, mon rêve, ce ramassis d’images produit dans notre sommeil et qui quelquefois révèle à notre insu les pensées les plus intimes et parfois insoupçonnées. Me sentant en sureté auprès de ce colosse au grand coeur, je décidai finalement de me confier à lui.

« Cette nuit j’ai fait un rêve étrange, mais paisible. J’étais chez moi et je me reposais près du grand chêne familial lorsqu’un homme dégageant un charisme désarmant s’approcha de moi. De grande taille, la peau sombre, des yeux d’or, sans oublier une grande cicatrice qui partait de son front à son menton. »

Je m’arrêtai un petit moment, jaugeant l’enchanteur, j’étais sur le point de lui révéler le fait le plus invraisemblable de mon étrange, mais oh combien paisible songe. Le voir absorber par mes dires me donna le courage de poursuivre sans crainte de me faire juger.


« Sans prononcer un mot, il se pencha vers moi. Je n’éprouvais aucune peur, au contraire, un sentiment de bien être m’envahit. Du bout de son doigt, il traça de petites courbes sur mon front. Et c’est à ce moment là que je me suis réveillée, en pleine forme, sans aucune courbature. »

Attentif à mes propos, sans m’interrompre, Sirat me tendit la main. Je répondis positivement à son invitation silencieuse en sautant agilement sur sa paume pour me rendre ensuite sur son épaule. Une fois là, je soulevai mes cheveux pour dégager mon front.

« Et regarde ce tatouage en forme de caméléon, je l’ai découvert ce matin en faisant ma toilette. Je t’assure qu’aucun tatouage n’ornait mon front avant aujourd'hui. Et tu sais, le plus bizarre ? C’est que ça ne m’inquiète pas du tout. »

Sirat m’apprit alors que la description que je lui avais faite de l’homme de mes rêves, ressemblait à celle de Yuimen. Ainsi, me dit-il, il était tout approprié de se rendre à Bouhen, puisqu’il existait dans cette ville, d’après des rumeurs, un groupe de gens au service de ce dieu, et que les prêtres en faisant parties seraient à même de répondre à mes questions.

Je ne voulais pas contrarier mon ami et je le croyais sincère dans ses propos, mais je me demandais vraiment pourquoi un dieu s’insinuerait dans mon rêve, moi qui n’étais somme toute qu’une petite lutine tout à fait ordinaire.

Or, cette irrépressible envie, qui ne me quittait guère depuis ce matin, m’incitait de me rendre plutôt à l’ermitage de Bouhen et non au temple. Curieusement, je connaissais le chemin pour m’y rendre. Je ne fis pas part de cette information à Sirat, attendant pour cela le moment venu.

C’est ainsi que passa le reste de la journée, sans incident notoire, juste du bon temps à discuter entre amis dans un climat serein et dans un site enchanteur.

Alors que l’humoran marchait d’un bon pas, bien installée sur son épaule, je me contentais d’humer toutes les délicieuses odeurs florales qui parvenaient à mon nez, tout en admirant le paysages et les quelques animaux inoffensifs et curieux, qui nous observaient parcourir ce sentier de pierres.


Lorsque nous sentirent la fatigue nous envahir, nous décidâmes qu’il était grand temps de dormir. Je m’approchai doucement de Sirat qui venait de se coucher sur l’herbe à présent humide et grimpai sur son torse musclé.

« Tu permets que je dormes ici ? Je me sentirais plus en sécurité. »

Sirat acquiessa à ma demande et je pris place en m’enveloppant dans ma cape.
Mais avant de fermer les yeux pour sombrer définitivement dans un profond sommeil, j’interpelai une dernière fois l’humoran.

« Dis Sirat, dans la grande salle du sablier, tu as affirmé me considérer comme un membre de ta famille. Je suis issue d’une grande famille unie, mais celle-ci me manque énormément. Si tu acceptais d’être comme mon grand frère, ça me ferait immensément plaisir. »

J’avais dit ma dernière phrase toute d’une traite, de peur de manquer de courage et de l’avorter avant la fin. Une fois de plus Sirat me répondit positivement tout en esquissant un large sourire. Après lui avoir murmuré un petit merci tout timide, je fermai enfin les yeux et m'endormis aussitôt.


***


S’ensuivit une nuit sans rêve, sans souci, accompagnée des ronflements réguliers de Sirat, qui loin de me déranger dans mon sommeil me rassuraient. Cette nuit paisible se termina abruptement lorsque Sirat, alerte aux moindres bruits, se leva promptement, dégainant sa lame. Je n’eus que le temps de m’agripper à sa tunique de cuir afin de ne pas tomber.

Face à nous se trouvait un guerrier encapuchonné. Non intimidé, Sirat lui pria de baisser son arme. Sans agressivité, notre vis-à-vis obtempéra puis abaissa son capuchon révélant ainsi un très joli minois féminin qui ne sembla pas laisser insensible mon compagnon de route.

Elle me fit un petit sourire avant de s’adresser à Sirat qu’elle semblait connaître :

« Et bien mon ami, je ne croyais pas te rencontrer ici. Lorsque je t'ai vu ainsi étendu sur l'herbe, j'ai craint un moment le pire.»

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Dim 28 Aoû 2011 07:51 
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La lutine faisait face aux trois autres serpents, l'un deux, le plus grand sifflait et la menaçait, mais on ne sort pas vivant d'une île maudite et d'un combat contre un géant de quatre mètres sans aucune raison et la vipère l'appri rapidement. Elle sentit la flèche de l'arbalète de la jeune archère, se figer dans son gosier. Elle tomba sur le coup, se noyant dans son sang, rendant l'âme dans un son de régurgitation infecte accompagné de spasme mortuaire. Cela suffit à faire fuir l'une des attaquantes, mais la dernière ne manquant pas de courage, défia Guasina. Avec une célérité onirique la jeune fille, plaça de nouveaux traits sur son arme et tira dans la foulée. Elle ne tua pas sa cible, mais la blessa suffisamment pour que celle-ci renonce définitivement à réclamer sa vengeance.

Sirat l'observa, si petite, le visage baigné par les rayons du midi, sa chevelure rousse virevoltant dans l'air. Elle n'avait même pas sué, de la gamine timide de leur première rencontre, elle était devenue une combattante émérite et aguerrie. Pourtant, son visage reflétait toujours la simplicité et la voir dans ce décors champêtre renforçait encore cette idée, le vert des prairies se reflétant dans ses yeux opales.

Il se contenta de siffler, en signe d'émerveillement et de stupéfaction quant à la dextérité de son amie. Ils ramassèrent leurs affaires et reprirent la route. Guasina s'approcha de lui, répondant à la question qu'il lui avait posée avant d'être dérangé. Bouhen hantait son esprit, elle hésita un instant, son regard pétillait de passion, puis elle entreprit de lui raconter son rêve étrange.

Elle lui compta qu'elle était chez elle, sur son chêne familial, elle n'omit aucun détail sur la description de sa ville natale. Elle faisait preuve de la même ferveur que Sirat pour ses origines et il esquissa un sourire. Elle était donc allongée et profitait du temps qui passait, quand un homme attirant et mystérieux lui était apparue. De grandes tailles, la peau sombre il arborait des yeux d'or et une cicatrice qui tailladait son visage du front au menton.

Elle s'arrêta jaugeant la réaction de son compagnon, mais Sirat restait à l'écoute, compréhensif, il se souvenait de son rêve avec Azalée et de cette sensation inhabituelle qui l'avait étreint le lendemain.
Il lui tendit son bras afin qu'elle monte sur lui et ils reprirent leur marche. Sur son épaule et rassurée de l'attention de Sirat elle continua son histoire. Elle décrivit la façon dont il s'était penché vers elle et l'impression de paix et de bien être qu'il dégageait. Du bout de son doigt il avait tracé de légères petites volutes sur son front et cet à cet instant qu'elle s'était éveillée.

"Et bien quel curieux rêve "

Mais elle se retourna vers lui et soulevant ses cheveux, elle montra un tatouage que l'humoran n'avait pas remarqué jusqu'à présent. Dissimulé sous sa chevelure il représentait un caméléon. Elle ne semblait pas inquiète et était sereine et détendue. Sirat observa le ciel, cherchant dans sa mémoire tout en réfléchissant à l'exposer de son amie.

"Ta description ressemble à celle que l'on fait du dieu Yuimen..."

Il prit un instant, parcourant du regard les plaines et cette route pavée qui se perdait dans cette infinie de verdure.

"Compréhensible que tu veuilles aller à Bouhen, il paraît qu'il y a une guilde de prêtre de Yuimen là bas. C'est sûrement là que tu dois te rendre pour avoir des explications."

Il dessina un large sourire sur son visage.

"Maintenant, on sait où l'on va exactement."

La journée s'écoula doucement, Sirat rompu à la marche depuis son éducation avec son oncle, avançait rapidement et sûrement dans ce paysage champêtre. Rien ne semblait les déranger, les oiseaux gazouillait, on apercevait des lapins sautés au loin dans les prés, insouciant, jouissant de cette vie sans danger. Des familles de Bouloum regardaient ses étrangers sur cette étrange ligne de pierre. Ils se dressaient de tout leur long, évitant de temps à autres, les pas énormes de troupeau de Kaeash. Ses vaches massives arpentaient la plaine, imposant mastodonte, broutant l'herbe et ne daignant même pas lever la tête au passage de Sirat et Guasina. Ils rencontrèrent quelques marchands qui allaient dans le sens inverses. Ils n'échangèrent que des saluts prudent et amicale. Hormis ces quelques rencontres, la nuit arriva sans aucuns événements majeurs et ce n'était pas pour leur déplaire. Ils riaient et discutaient apprenant et profitant de cette pause dans leur vie d'aventurier.

La nuit arriva et ils décidèrent de s'installer, Sirat se posa sur l'herbe humide, fatigué et prêt à reprendre des forces après cette journée entière de randonnée. Guasina lui demanda si elle pouvait dormir sur son torse, il accepta docilement et bailla nonchalamment, étirant ses bras afin de mieux s'installer. Il trouva très vite le sommeil, une fatigue lourde et pesante s'emparait de lui. La petite lutine assise sur ses pectoraux, le contemplait tendrement de ses deux billes couleur jade. Elle lui rappela ses paroles lors de la salle du sablier, il avait soutenu qu''il la considérait comme quelqu'un de sa famille. Elle enchaîna d'une traite pour qu'il ne puisse pas la couper, lui demandant d'être son frère. Il la dévisagea un instant, ne sachant pas trop quoi lui répondre, ce qu'il lui restait de famille était un père qui l'ignorait et qu'il n'avait plus revu depuis son enfance, un frère qui le haïssait et un oncle à la retraite dans un village woran.


"Pour ce qu'’il me reste de famille, je veux bien faire partie aussi de la tienne."

Lui dit-il en esquissant un sourire.

"Maintenant dodo, frangine."

Il ferma les yeux et sombra dans un sommeil profond ne laissant derrière lui que le sifflet de ses ronflements.


C'est un léger bruissement qu'il le réveilla, il garda les yeux fermés, mais apprécia ce craquement, quelqu'un se rapprochait d'eux. Ses sens étaient déjà en éveil tandis qu'il tentait d'appréhender la distance de cet inconscient. Il entendit le frémissement de l'herbe sous la botte et comprit que ce maraudeur était déjà trop proche. D'un coup soudain, il dégaina se relevant brusquement, il fit face à un guerrier tout encapuchonné qui para habilement son glaive malgré la surprise. On ne discernait pas son visage, mais il campait sur un corps aux allures fine et agile. Sur la plaine encore assoupie, perdu entre jour naissant et nuit agonisante, caressé par les arabesques d'une brume humide, Sirat pointa son arme vers son nouvel ennemi.

"Qui que tu sois, baisse ton arme."

"Et bien mon ami, Je ne croyais pas te rencontrer ici Sirat. Lorsque je t'ai vu ainsi étendu sur l'herbe, j'ai craint un moment le pire."

La voix féminine étonna l'enchanteur qui resta bouche bée, il se rendit compte de qui était en face de lui, quand celle-ci retira sa capuche pour découvrir son visage.

"Azalée !!"

Il rengaina alors l'épée, ne sachant pas comment réagir. La dernière fois qu'il l'avait vu s'était en rêve et leur relation dans cette illusion avait été très charnelle. Il se demanda, l'espace d'un instant si elle avait vécu la même chose. Elle l'interrompit dans ses pensées lui faisant remarqué qu'il avait apprit à manier l'épée qu'il avait jadis gagné à ses côtés.

"Merci, que fais tu donc ici ?"

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Dim 28 Aoû 2011 16:33 
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Halkmir ferma les yeux, et tâcha de se concentrer sur ce que ses autres sens lui apprenaient. Le souffle du vent faisait bourdonner ses oreilles, par vagues, aussi fort et déstabilisant qu'au sommet des plus hautes tours d'Exech. C'était, à l’exception du battement des fers de son cheval sur le chemin, le seul son qui lui parvenait depuis qu'il avait quitté Kendra Kâr, le cœur un peu gros. Il partait en mission, l'esprit encore troublé de nombreux doutes et craintes. Cette ambiance sonore le tiraillait entre quiétude apaisante et angoisse grandissante. En effet, et ça, n'importe quelle créature de n'importe quel milieu vous le dira (celles en mesure de s'exprimer, en tout cas) : Un silence parfait est synonyme, au mieux, d'un ennui mortel ou, au pire, d'un péril autrement plus mortel.

(Je me jette déjà dans des soucis plus gros que moi... Alors une embuscade de bandits, ça me ferait bien rire!... Enfin...)

Sur sa peau, le frottement agréable des étoffes de sa tenues avait peu à peu été troublé par une pénible sensation de froid et d'humidité (qui contrastait quelque peu avec la légère douleur "ardente" et grandissante inhérente à un voyage à cheval. Les gardes de la guilde avaient omis de lui préciser ce détail quand ils lui offrirent sa monture et lui apprirent brièvement comment la manœuvrer). Ceci dit, ce froid ne faisait qu'égaler celui qu'il avait ressentis en quittant le temple des plaisirs. L'endroit, certes particulier, et la maitresse et lieux, lui avaient toujours parut accueillants, ou au moins agréables. Cependant, Le contexte de cette quête qui incombait au mage et ses compagnons rendait tout plus sérieux, plus sinistre... peut être était ce là simplement une impression?


(Les choses s'assombrissent... Et pas d'une façon que j'aime! J'ai besoin d'être plus fort... Une fois tout ça réglé, je retournerai voir le vieux Baldy... Apprendre de nouveaux trucs!)


Son odorat n'avait pas grand chose de plus à lui faire parvenir : les odeurs d'herbes, d'humus (et, ne l'oublions pas, de cheval) lui faisaient regretter les rues même les plus crasseuses des grandes cités. Là bas au moins, chaque chose était à sa place : les passants passaient, les marchands vendaient (pas comme ceux qu'il avait croisé sur le chemin et avec qui les négociations pour un peu de nourriture avaient été plutôt laborieuses) et les voleurs volaient (pas comme lui qui n'avait pas pu chiper grand chose aux voyageurs, c'est le moins qu'on puisse dire).

(Non... C'est idiot, ça... C'est pour ça que je suis partis. Je voulais... Découvrir d'autres choses, voir comment c'était, ailleurs... Voila chose faite, non? Et Je n'ai encore rien vu, ça ne fait aucun doute...)

Il finit par rouvrir les yeux... Et il était temps! Il était sur le point de dépasser Une petite ferme. Elle ne payait pas de mine, mais il reconnu, attachée non loin de sa façade, la monture d'un de ses compagnons : l'elfe qui se faisait appeler Salymïa.

Non sans mal, il manœuvra Cendreux, son cheval, pour qu'il aille à son tour à la ferme. L'animal, toujours bonne pâte, ne s'offusqua ni ne s’inquiéta des secousses paniquées provenant de son petit maitre et alla s'installer aux cotés de la première monture. D'une pirouette (tout soulagé qu'il était d'avoir droit à cette halte), le garçon mis pied à terre et attacha le cheval.

Après une rapide observation des lieux, il constata avec inquiétude que l'endroit état de toute évidence abandonné.

(ben? Et la soupe alors!?)

Il commença à héler quiconque l'entendra. De toute évidence, il n'avait pas remarqué, durant le "pilotage chaotique" de son cheval, que l'elfe était à quelques pas de là, assise dans l'herbe, en pleine lecture...

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Dim 28 Aoû 2011 19:00 
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La route pavée s'étendait à perte de vue, entravée d'attelages, de marchands ambulants, du chars à boeufs, de soldats et de pleins d'autres gens, allant et venant comme notre cavalière le faisait elle même.
Sa monture avançait tranquillement, ses fers claquants sur les pavés à chaque pas. La rapprochant chaque minutes de son but. Un endroit commun qu'il était facile de rater d'après ce qu'elle avait compris.
Oryash se demandait si l'endroit en question avait déjà vu la venu de certains membres de la guilde.
Elle était tant absorbée par cette question qu'elle ne remarqua pas la monture qui vient se placer à ces côtés. Ce ne fut que lorsque l'homme lui parla qu'elle réalisa qu'elle n'était plus seule.

"Bonjour Damoiselle. Excusez mon audace, mais puis-je me joindre à vous pour faire un bout de chemin en votre charmante compagnie?"

Oryash posa son regard rubis sur l'individu, suspicieuse.

"Je préfère voyager seule! Aussi passer votre chemin, je vous prie."

La réponse fut pour le moins tranchante.L'homme haussa les épaules et talonna son bourrin. Il ralentit un peu plus avant sur la route, à la hauteur d'un charriot. Bientôt des rires féminins fusèrent et Oryash pensa que l'homme ne devait pas en être à son premier coup d'essai. Echaudé, il n'abandonnait pas et cherchait d'autres proies potentielles.

(Encore un mâle qui cherche à culbuter le premier cul venu!)

Elle fit claquer les rennes et son destrier passa au trop. Le fessier d'Oryash commençait à ressentir les effets du voyage, mais ce n'est pas ça qui allait l'arrêter pour autant. Après quelques jours à cheval cela ne serait plus qu'un mauvais souvenir.
Elle dépassa le charriot, un groupe de marchands et une quatre de gamins qui jouaient en chemin sous le regard de leurs parents.
Un voyage tranquille et sans histoire, jusqu'à ce qu'une personne attire son attention.

"Regardez, c'est quoi ça?

Quelques chevaux s'affolèrent, sentant l'odeur de l'animal sauvage. Celui de Oryash ne fit pas exception à la règle et montra des signes de crainte. Du haut de son perchoir, elle aperçut alors le Woger à une centaine de mètre de la route. Ce dernier semblait prendre lui aussi la direction de Bouhen.

"Du calme Herumor, tout va bien, ce n'est pas un danger."dit-elle à voix basse.

Elle apaisa sa monture qui resta tout de même un rien nerveuse par la présence du Woger.

"Faut chasser cet animal!"; grommela un cavalier dans sa barbe, non loin d'elle.

Aussi se permit-elle d'engager la conversation avec lui...

"Savez-vous de quoi sont capable ces animaux? Si vous l'attaquez, il vous rendra la pareil et vous goutterez à sa magie de foudre"

"Tu sembles en connaitre un rayon sur ce bestiau, l'est à toi?";demanda l'homme.

"Il y en a d'où je viens. Et on peut s'estimer heureux que celui là soit encore petit"

"Petit!Tu plaisantes!";s'exclama l'individu.

"Non, les adultes atteignent facilement deux mètres cinquante pour une centaine de kilo."

L'homme siffla.

"Ben qu'il reste donc à distance, ça sera mieux pour tout le monde!"

"Je pense la même chose, mais s'il y a des gens assez stupides pour aller s'y frotter, c'est leur problème. Livre à vous de faire circuler l'information ".

Et sans attendre, une réponse de la part de cet individu, elle lança sa monture au galop. Plus vite elle avancerait et plus vite elle serait sur le lieu du rendez-vous. Un petit sourire naquis sur son visage tandis qu'elle pensait à celui qui avait attiré son attention lors de la réunion. Avec de la chance, il serait déjà sur place quand elle arriverait.

"Allez Herumor, yaaaaaaaa!"

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Dernière édition par Oryash le Jeu 1 Sep 2011 19:51, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Lun 29 Aoû 2011 04:26 
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<--Sirat
Au son de cette belle voix feutrée, Sirat resta un moment coi, puis, l’ayant reconnue, il la nomma par son prénom : Azalée.

Le visage de Sirat se radoucit alors pour prendre une expression béate. Je ne connaissais pas le lien qui les unissait et j’étais trop polie pour les questionner, mais l’admiration qui se lisait dans les yeux de Sirat était plus que révélatrice. Cette femme occupait une place importante dans le cœur de Sirat, j’en étais certaine, mais fit mine de rien.

Sirat s’enquit de la raison de son passage dans les environs.

« Je me rends à Kendra Kâr pour retrouver Fenouil. Une amie à moi, surnommée la bavarde, m’a dit qu’il s’y trouvait et qu’il était à ma recherche. Je vais le ramener chez lui avant qu’il ne se mette une fois de plus les pieds dans les plats. Ce n’est qu’un gamin, il ne tombera pas toujours sur un guerrier honnête comme toi. »

Demeurant silencieuse, évitant de m’immiscer dans la conversation, j’écoutais et examinais la belle guerrière. Son regard envers Sirat n’était pas plus indifférent, une lueur vive illuminait ses magnifiques yeux marron, mais on pouvait y voir aussi un léger malaise. Tant de questions se précipitaient dans ma petite tête de lutine envahie par les idées de romantisme, mais je me gardai bien de les poser. Quel dommage que cette femme ne se rendait pas au même endroit que nous, sa présence à nos côtés n’aurait pu être que bénéfique sur l’humeur de Sirat, j’en étais persuadée.

Ils échangèrent encore quelques banalités puis Azalée nous indiqua qu’elle devait reprendre la route, j’en profitai donc pour la saluer.

« Je suis toute heureuse de vous avoir connu Azalée, et j’aimerais bien vous revoir un jour pour vous connaître davantage. »

Elle me retourna la politesse puis partit de son côté et nous du nôtre. Notre route se poursuivit donc sans heurt aucun, mais dans la bonne humeur.

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Dernière édition par Guasina le Sam 3 Sep 2011 03:13, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Lun 29 Aoû 2011 13:06 
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J’étais tranquillement assise dans l’herbe en essayant de réfléchir à mon comportement lors de la mission. Je devais sans doute éviter de trop montrer mes sentiments ou alors aux bonnes personnes. Oryash était déjà éliminée de cette liste, Cromax aussi, il se moquait royalement de mes états d’âme et de plus je trouvais qu’il avait le cœur froid, à part quand il était dans un lit.

Je me mis à penser à la jeune Sindel que je venais de rencontrer Aenaria. Elle semblait manier les armes plus que bien et possédait en plus de la magie. À n’en pas douter, une paladine ! Même si elle pouvait être dure envers ses ennemis, je sentais qu’elle pouvait être douce avec ses amis. Si je réussissais à faire d’elle mon amie, j’aurais quelqu’un à qui parler pendant la mission et ce ne serait pas un luxe.

(Et tu m’auras moi !)
(Oui et tu ne sais pas combien je t’en suis reconnaissante.)
(Je le sais, crois-moi.)

L’arrivée de ma faera dans ma vie était l’un des évènements que je chérissais le plus. Et elle serait à mes côtés lorsque le moment fatidique serait venu. Lorsqu’enfin je pourrais me venger de celle qui m’avait trahi, elle que je haïssais plus que tout en ce bas monde, car en y pensant, d’une certaine manière, c’était elle qui avait tué mon père. Elle avait son sang sur ses mains. De plus si Rewolf envoyait des sbires accomplir la salle besogne, elle avait très bien pu le faire elle-même !

Soudain, j’aperçus l’un des Amants qui était présent lors de la réunion et qui avait été à l’origine du combat au Clan des Roses. Il hélait à tout va à qui voudrait bien l’entendre. Visiblement, il ne m’avait pas vu.

"Eh ! C’est le point de rendez-vous que tu cherches Carmin ? Je pense que…, dis-je en m’étendant et m’appuyant sur mes coudes pour le regarder, c’est ici."

Je l’invitai d’un geste de ma main à venir s’asseoir à mes côtés.

"Je pense que l’on a le temps avant de voir tout le monde arriver. Tu vas bien ?"

La question était peut-être bidon, mais il fallait bien commencer par quelque chose.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Lun 29 Aoû 2011 21:39 
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Elle était là devant lui, il ne l’avait pas revue physiquement depuis leur dernière rencontre. Il en n’oubliait même jusqu'à l’existence de Guasina, qui se rappela à ses bons souvenirs en saluant la paladine. La lutine avait réussit à s’accrocher à la tunique de cuir de l’enchanteur, curieuse, elle grimpa jusqu'à son épaule pour participer elle aussi à la conversation.

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Il se perdait déjà dans ses yeux havanes, quant elle lui répondit d’une voix feutrée et calme.

"Je me rends à Kendra kâr pour retrouver Fenouil. Une amie à moi, surnommée la bavarde m’a dit qu’il s’y trouvait et qu’il était à ma recherche. Je vais le ramener chez lui avant qu’il ne se mette une fois de plus les pieds dans les plats. Ce n’est qu’un gamin, il ne tombera pas toujours sur un guerrier honnête comme toi."

Il esquissa un sourire naïf et tenta de reprendre une contenance.

"Cette petite fouine de Fenouille…"

Il observa les traits fin et harmonieux de son amie, elle était devenue une guerrière accomplie. L’envie folle de lui confier son rêve, le dévorait de l’intérieur, mais le moment ne s’y prêtait pas et la peur d’être ridicule l’accablait. Il avait encore en mémoire le contact de sa bouche sur sa peau, de cette caresse amical qu'ils s'étaient donnés dans la forêt de Cuilnen. Il se contenta de faire une remarque anodine sur sa dextérité, il n’avait pas eu l’occasion de croiser le fer avec elle et son visage délicat n’était qu’une feinte et cachait une réelle expérience du combat. Elle lui rendit un sourire, tendre et affectueux.

"Et vous allez sur Bouhen ?"

"J’accompagne mon amie, Guasina Roquin."

Il préféra rester vague sur les raisons de cette destination, cela ne regardait que lui et son amie.
Ils restèrent un instant à s’admirer, puis azalée prit les devants prétextant qu’elle devait y aller. Il aurait aimé la garder plus longtemps, mais il savait que c’était impossible. Il se résigna et la salua, un léger goût amer dans la bouche. Guasina exprima à la jeune femme son désir de la revoir et celle-ci lui rendit la politesse.

Il la contempla s’en aller sur l’horizon, puis attrapa ses affaires et annonça le départ. Ils reprirent leur marche, monotone, passant devant les mêmes paysages. Mais après leur repas de midi, Sirat remarqua une ombre derrière eux, un cavalier, recouvert de noir. Malgré sa monture il restait à bonne distance, les suivants patiemment. Au début il n'y fit pas attention, mais peu à peu cette présence insistante le dérangea, il s'arrêta un instant et le défia, mais le funèbre chevalier s'arrêta aussi les jaugeant de loin.

Il reprit sa marche, pressant le pas, une angoisse commençait à naître, cet individu n'était pas Azalée et un étrange sentiment l’étreignait, cet homme ne leur voulait pas du bien. Il ne voulut pas en parler à la lutine mais loin d'être idiote elle avait remarqué le manège de l'humoran et de cet être. Un coulée glacée coulait dans son dos, hérissant son poil.

"Nous allons quitté la route, nous ne sommes plus si loin de l'ermitage il me semble. Nous allons le laissé passer, on reprendra la route ensuite."

Comme prévue dans le plan, il se hâtèrent et prirent de la vitesse, bientôt le sombre poursuivant fut distancé et son image disparu au loin. Ils quittèrent la route, il descendirent une pente, le cœur de l'enchanteur battait fort, pour la première fois de sa vie il avait ressentie une certaine appréhension à la vue d'un ennemi comme si celui-ci venait pour lui. La raison tentait de balayé ses craintes. Au bout d'une petite course ils se posèrent près d'un point d'eau bordé d'arbre, qui faisait de ce lieu un petit oasis au milieu des plaines. Sirat était surtout content de trouver une cachette pour éviter ce spectre.

Il esquissa un sourire à son amie, tentant de la rassurée et la déposa doucement sur l'herbe. Il s'approcha du lac, s'agenouillant pour y prendre de l'eau avec ses mains.

"Qu'elle affreuse impression... Nous allons attendre un peu ici."


Il plongea rapidement son visage dans l'eau puis il secoua sa crinière maltaise laissant échappé un léger hurlement. Toujours les yeux fermé, il apprécia les rayons du soleil sur son visage humide et frais.

C'est un craquement derrière lui qui l'alerta, mais cette fois si bien trop tard. Une chaîne l'encercla au niveau du coup et il se sentit aspirer vers l'arrière, projeté au sol violemment, le souffle coupé, la gorge pris dans un brasier il ouvrit les yeux.

Un guerrier squelette les observait à l’orée du sous bois, la chaîne qui enlaçait Sirat ramenait jusqu'à cet être fuligineux qui les défiait d'un regard mortuaire. Son visage brûlait d'une haine et suintait la cruauté. son sourire carnassier, déployait une dentition aiguiser. Des flammes bordait son corps, animant son âme de spectre.

"Soldat du Destin, il est temps pour toi de mourir !"

Sa voix lugubre glaça le sang de Sirat qui portant ses mains à son cou tentait de défaire ses liens. Le mort vivant tira d'un coup sec et d'une force telle qu'il releva le pauvre guerrier qui sentit son cou se distendre. Puis d'un second mouvement, il libéra Sirat le faisant valser comme un vulgaire pantin. Ses os le firent souffrir et il crue mourir quand son visage frappa le sol. Il releva la tête pour voir son ennemie fondre sur eux avec sa monture démoniaque., un hurlement d'outre tombe sortant de ses entrailles, son fouet de métal noirâtre flottant dans les airs prêt à s'abattre à nouveau sur Sirat...

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Lun 29 Aoû 2011 22:02 
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Une fois éloigné des portes de la ville et de la foule dense, je pus me mettre à la difficile tâche de monter mon cheval. La seule fois où j’avais monté un cheval datait de quatre ans et l’essai avait été plutôt bref. Je connaissais le principe, mais la pratique était aussi floue pour moi que la gestion économique du pays.

Arrêtant ma monture, je la caressai gentiment puis empoignai avec vigueur la selle par les deux cotés, les rênes toujours en main. Je me dévissai presque la hanche à essayer de mettre un premier pied dans l’étrier car je m’étais positionné comme un manche, mais après quelques essais, je trouvai la bonne méthode et me propulsai en l’air en prenant appui sur ma jambe déjà à moitié piégée dans l’harnachement du cheval. Avec une certaine grâce, mais aussi une grande surprise, mon corps suivit sur cet élan et je me retrouvai en selle, cul vissé au cuir et les jambes serrées de peur de tomber. D’un coup, le cheval fit quelques pas, piétinant sur place.

« Hola, tout doux Pynoa. »

Je tendis les rênes pour l’arrêter dans son avancée. J’essayai de garder une certaine consistance avant d’aller sur la route.

(Bien, donc si je me rappelle bien, des petits coups de talon pour donner le rythme, pas trop pour éviter le galop. Si ça arrive, … euh, il y avait un truc à retenir pour le galop… Ah oui, bien lever les fesses pour amortir les chocs et se maintenir avec les cuisses… Bon, je pense que je suis prêt. Aussi prêt que possible.)

Tout en criant un petit « Hue » sonore, je tâtai les reins de Pynoa avec mes pieds et celui-ci répondit immédiatement à mes instructions gestuelles, signe évident d’un dressage bien effectué, en avançant d’un pas tranquille sur quelques mètres. J’étais assez content de moi avant que l’étalon ne décida qu’il était l’heure du déjeuner et se dirigea vers une touffe d’herbes sauvages qu’il alla brouter l’air peinard. Lorsqu’il baissa la tête, la bride m’emporta en avant et son encolure inclinée ne m’aidait pas pour me rétablir. Je manquai de m’affaler sur le sol, mais la selle avait de judicieux reliefs qui arrêtèrent mes jambes et me firent tenir bon.

« Non Pynoa, ce n’est pas le moment ! Aller. Aller ! »

Penché en arrière pour faire contrepoids, je tirer de toutes mes forces sur les rênes pour stopper ce grignotage intempestif. Au bout d’un moment, je pu ramener mon cheval dans le droit chemin et prendre la route vers Bouhen.

Au fur et à mesure du trajet, je pris mes marques et commençai à m’habituer aux voyages à cheval. Sur la fin, j’osai même un trot qui m’amena bien vite à la première ferme et mis mes chairs à l’épreuve avec les frottements sur la selle. Heureusement, c’était moins pire que ce que je craignais. En voyant le corps de ferme désœuvré à l’écart du sentier, je bifurquai pour la rejoindre.

A mon approche, j’aperçus deux chevaux non loin d’un arbre et un peu plus loin dans l’herbe la jeune hinion et l’adolescent roux. Je les saluai et descendis de mon cheval. J’allai l’attacher à un arbre par la bride avec assez de longueur pour qu’il puisse brouter tranquillement, puis je m’approchais des deux autres.

« Bonjour à vous ! Prêt pour partir à l’aventure ? »

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* Lillith, humain, Aurion et Cryomancien nv23 *
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Feu Ellana : morte dans les flammes du Purgatoir, hantant les lieux à jamais
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