La porte, la voici.
Cela faisait un moment que Xytas était passé par cette partie de la ville, mais cette fois ci, il le fallait, car il la quittait. Réajustant sa nouvelle cape par dessus ses épaules, tirant son capuchon sur ses yeux et relevant son masque par dessus son nez, le voleur avança à la rencontre de la milice, qui ne tarda pas à faire son travail. Un jeune homme d'environ vingt-cinq ans, arborant fièrement le blason de Kendra Kâr fit face à Xytas, puis, sur un timbre à la limite de l'impérial, prit la parole.
Vous sortez de la ville, citoyen ? Quelles en sont les raisons ? Il releva sa capuche et baissa son masque, répondant d'une voix neutre, et posée.
Je me rend à Bouhen, aider mon père forgeron dans son dur labeur. Je suis armé d'une simple dague et ne transporte aucunes marchandises illicites. Il écarta les pans de sa cape, dévoilant sa tenue de tissu. Il ne pouvait absolument rien dissimuler à travers la toile qui était extrêmement fine. Son sac en bandoulière fut ensuite ouvert, dévoilant quelques bourses contenant exclusivement des yus, des bandages, et des fruits. Le garde n'eut absolument le temps de rien faire. Décontenancé, il s'adressa à Xytas.
Oh euh... Je ne souhaitais pas vous offenser. Comprenez bien que c'est la mon travail que je fais, et nous devons fouiller minutieusement chaque personne entrant ou sortant de la ville pour des questions de sécurité.
Souriant, le voleur cacha à nouveau son visage sous capuchon et masque, puis rassura le garde.
Ne vous en faîtes pas. Je comprend parfaitement que vous faîtes ce que vous avez à faire. Je ne peux pas vous blâmer pour ça. Je peux ? Il pointa ses index vers la sortie.
Mais allez-y ! Passez une bonne journée. La même pour vous. Il eut à peine le temps de faire un pas en dehors de la ville, qu'il aperçut une silhouette, quelques mètres derrière lui, le pas pressé, fixant Xytas. Le colosse ! Un frisson monta le long de son dos. Il ne s'en souciait même plus, de cet homme qu'il avait roulé dans la farine plus tôt. C'était seulement quelques instants d'avance que Xytas avait sur son poursuivant, et il ne réfléchit pas une seconde de plus. Après avoir détalé une dizaine de mètres, aussi vite que ses jambes le lui permettaient, il tourna sur la gauche, direction Bouhen.
Il est plus lent, c'est obligé ! Plus lent mais sans doute plus endurant ! Bon sang quelle poisse ! C'est ainsi que, sous la pluie, deux silhouettes quittèrent Kendra Kâr au pas de course,
vers la ville de Bouhen. Une traque venait de s'engager, et le voleur était en forte mauvaise posture, car il était la proie.