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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Lun 22 Fév 2010 00:23 
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Arganon regarde l’elfe s’éloigner vers le petit bois. Le jeune Tormi semble requinqué, il se dirige vers le chariot avec le guerrier.

" Bon je t’expliques la manœuvre gamin. Moi j’souléve la chariote, toi tu pousse le tonneau dessous, comprit ?"

" Oui, ça devrait être faisable, si ce tonneau là n’est pas trop lourd"

Le guerrier colle un coup de pieds dedans, le tonneau bouge un peu.

"J’ai choisit le plus léger et le plus solide ! Aller c’est parti. "

Arganon se baisse légèrement, bandant ses muscles il place ses mais sous le chariot, les pousses vers le haut. Il se penche légèrement en arrière pour porter tout son poids sur ses jambes, une méthode bien connue pour porter de lourdes charges sans endommager son dos.

Son visage se déforme a cause de l’effort, serrant les mâchoires il soulève de toute ses force en soufflant comme un taureau. Le chariot se décolle doucement de la boue et se soulève, tout aussi lentement. Arrivé a une hauteur suffisante Tormi pousse à son tour le tonneau avec son épaule, glissant a moitiés dans la boue il parvint à le coller sous l’engin.

Lâchant aussitôt le tout Arganon pousse un gros soupir, son front est perlé de sueur.

" Et voilà le travail ! Y’a plus qu’un foutre les roue sur les essieux, en espérant que Bélu’ aura trouvé se qu’il nous manque pour les bloquer. "

Posant ses poings sur ses hanches il regarde en direction du bois.

" D’ailleur qu’est se qu’il fou, il en mets du temps pour me trouver deux bouts de bois. "

Il essuie son front d’un revers de main.

" Bon j’aime pas trop ça, soit il est parti, soit il c’est pomé dans le bois."

" Ho quand même..."

" Mouai, bon écoute je vais aller voir, toi tu reste là. "

" Hey ho ! Attendez, et le chargement alors ? Je fais quoi si il y a des brigands ! "

" Gamin t’as vu le temps que j’ai mit a décharger ces caisses ? A non t’étais dans les pommes… Bien crois moi, a moins qu’ils soient quarante et aient un chariot, il pourront pas aller très loin avec celui-ci et le temps qu’ils chargent tout ce bazar je serais de retour. Non soyons sérieux, reste là tu risques rien coco "

Sur ces mots il ressert la sangle de son épée bâtarde et prends la direction du bois. Arganon n’est pas toujours une lumière, il ne connaît rien aux choses de la philosophie, la magie, et toutes ces choses qui dépassent son entendement, ça lui donnent la migraine. Sa culture n’est pas non plus des plus raffiné, mais si il y a une chose que la nature l'a doté, c’est d’une intuition très prononcé, il flaire les ennuies et sa logique est fiables. Là il trouve que tout ceci commençait sérieusement a sentir mauvais et il ne va pas se tromper de beaucoup.

Il arrive à l’entrée du chemin dégagé traversant le petit bois. Il aperçoit presque l’autre extrémité de ce dernier, mais l’elfe ne semble plus y être. Il est parti ? Lui qui avait si faim ? Étrange ! A cet instant précis il entend un premier appel au secours. Son esprit ne fait qu’un tour

" Par tous les diables ! Ne me dites pas que…"

Il regarde au sol rapidement cherchant des traces.

(C’est pas vrai, cet inconscient a quitté la route !)

Sortant son épée du fourreau, il commence a suivre des pas en taillant branches et buissons sur son passage, hélas l’herbe est haute et l’elfe a le pas léger. Avançant aussi vite que possible il fini par s’arrêter et tends l’oreille car plus rien n’indique la direction a prendre. Il perçoit sur sa droite des bruits de branches agités, il les juge à une centaine de mètre, Bélundir l’appel une deuxième foi.

Il n’est plus très loin, il dépasse deux gros arbres et aperçoit enfin Bélundir en face de lui à sa gauche. A droite se trouve un animal, Arganon le juge gros comme un chat bien nourrit, une sorte de ragondin à en juger par sa queue, il a aussi des cornes sur la tête. La bête est prête à bondir sur l’elfe.

Il n’y a pas une minute à perdre. Le guerrier fonce sur la bestiole levant bien haut son épée avec ses deux bras, l’effet de surprise joue en sa faveur, il abat l’arme meurtrière sur l’animal en hurlant comme un démon, ce dernier pivote aussi rapidement que possible, voulant faire face à ce nouvel agresseur.

Le tranchant de l’épée rebondit sur le crâne de la bête, faisant un son étrange, un « poque » comme si on avait lancé un cailloux sur un mur en bois solide. La bestiole fait demi tour en secouant sa tête, légèrement sonnée, le use de sa queue comme atout pour couvrir sa retraite. Le membre aux moult piquants vient se frotter contre la botte du guerrier, la déchiquetant a moitié a cause de petites pointes qui couvre cet appendice.

Par chance le pieds de Arganon n’est pas touché, il recule d’un bon pour mettre de la distance entre lui et le sarinsa. Il place sa main gauche ouverte devant lui , paume en avant, équilibrant sa droite qui tient fermement son épée. L’animal lui fait face, lentement l’homme fait quelques pas sur la sa gauche en retenant son souffle pour prendre place entre l’elfe et leur adversaire.

La chose qui tient devant est aveugle d'après son estimation, elle n'a pas l'air de bien voir ses mouvements, par contre sa première attaque lui a révélé qu'elle a une très bonne ouïe. Ne quittant pas la créature des yeux, il murmure à Bélundir.

" ramasse des gros cailloux... Doucement, quand je te le dirais, tu les jetteras derrière ce truc ! J'éspère que tu sais viser, sinon on est mal"

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Ven 26 Fév 2010 02:02 
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Bélundir était pétrifié de peur, et en même temps admiratif devant Arganon, qui ne montrait aucun signe de peur, il enchaînait les mouvements comme s’il les avait préparés à l’avance.

"Ramasse des gros cailloux... Doucement, quand je te le dirais, tu les jetteras derrière ce truc ! J'espère que tu sais viser, sinon on est mal" disait doucement Arganon à Bélundir.

Bélundir réagit à la remarque du guerrier, et cherchait de vue les cailloux. Il y en avait partout autour de lui, donc il en prit un.
(Mais, je n’ai jamais tiré au caillou, j’espère que je ne vais pas me rater)

Il jeta alors le caillou de l’autre côté de la forêt, et l’animal se précipita dans la direction de l’impact du projectile.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Ven 26 Fév 2010 11:38 
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Au cours de ses années d'entrainement militaire Arganon avait apprit à maîtriser sa peur. Cette dernière était toujours là, à chaque instants, chaque combat, mais aujourd'hui il s'en nourrissait comme un enfant boit son lait. A cet instant précis la poussé d'adrénaline qui accompagne la peur coule à flot dans ses veines, le poussant à agir rapidement, augmentant sa force.

Par chance le projectile envoyé par belundir s’écrase un peu plus loin en arrière de l’animal. Au moment précis où il se retourne le guerrier se rue sur lui. Fonçant tête baissée, il tourne son épée dans sa main droite, l’empoignant avec la gauche en même temps, il lève son manche à hauteur de son visage. Une manœuvre audacieuse, compte tenu de sa vitesse et sa position, si l’animal s’avère être plus rapide que lui l’issu de son action pourrait être fatal.

En à peine trois secondes le guerrier arrive a hauteur de l’animal il plante alors de toutes ses forces l’épée un peu avant l’arrière train de la bête, l’impacte est décuplée par sa vitesse et sa position. Transpercé de part en part, le guerrier continu sa manœuvre prestement, il pousse la pointe de son épée vers la droite, un craquement sonore retenti, puis il la retire et effectue une roulade rapide sur son épaule.

Se tenant a présent accroupi à une distance de lame de la bête, il lui fait face, l’épée entre elle et lui.

Le sarinsa est fou de rage, il couine bruyamment, un liquide rouge noirâtre coule de la belle entaille qu’il a sur le dos. Il désire se retourner et bondir sur son adversaire mais visiblement ses pattes arrières et sa queues semblent devenu incontrôlable, tressautant sur le sol, c’est bientôt tout le corps de l’animal qui se comporte ainsi.

Dans sa manœuvre le guerrier est parvenu a lui endommager sa colonne vertébrale ainsi que probablement plusieurs organes vitaux. La bête finie par se coucher sur son flanc, et s’agite nerveusement sur le sol. Puis les spasmes s’espaces et finalement, elle rend son dernier soupir. La ruse avait fonctionnée !

Arganon pousse un long soupir et s’assoit sur le sol. Il regarde encore un instant la bête, puis fini par rire bruyamment. Il pose son épée a coté de lui et étends ses mains. Il est heureux d'avoir gagné ce combat.

" Par tous les diables ! Qu’est se que c’est que ce truc que tu nous a dégoté bélundir, j’ai jamais vu un bidule pareille ! "

Il se relève en frottant son bas, opération qu’il abandonne bien vite lorsqu’il constate qu’il est toujours couvert de la boue de sa chute du chariot. Il s’approche de la créature en la tapant des pieds pour s’assurer qu’elle est bien morte.

Il la regarde sous tous les angles, une flamme de curiosité dans le regard.

" Bon vaudrait mieux pas trainer ici, on a eu de la chance avec celui là, j’aimerais pas tomber sur une dizaine de ses petits copains, en plus il commence à puer. As-tu trouvé nos bouts de bois ?"

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Dim 7 Mar 2010 02:08 
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Bélundir était en admiration complète devant le valeureux guerrier, qui donnait des coups mortels à son ennemi.
Bien que le jeune elfe blanc admirait Arganon, il n'avait pas moins peur de la bête à la queue piquante.

Seulement, Arganon en quelques minutes, grâce à sa ruse, parvint à exploiter la faiblesse de l'animal pour ainsi le prendre dans une mauvaise posture afin qu'il finisse par mourir.
C'était ce que Bélundir aimait chez Arganon, son sens logique et rapide du combat, peut-être plus que sa force physique.

"Et bien je sais pas, cette chose m'a foncé dessus, j'ai failli y perdre la vie, mais fort heureusement vous êtes arrivé à temps ! Je vous dois une fière chandelle !
Vous avez raison, nous devons partir, je vous vois mal vous battre avec dix ou vingt créatures comme ça... Et oui, j'ai trouvé des branches solides, elles sont juste là."
disait Bélundir, encore secoué, en montrant du doigt le sol.
"J'espère que ça suffira...
Et au fait... Merci."


Il jetait un dernier coup d'œil au sarinsa mort.

(Si Arganon n'était pas là, ça aurait été moi par terre et cet créature en train de me regarder...)

"On peut y aller, Arganon."

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Ven 12 Mar 2010 15:32 
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Le guerrier sourit en ramassant les branches, il les observes.

" Hum, faut de mieux ça devrait aller le temps qu’on arrive ! Ho c’est rien va, j’tavais promis un repas, pas que tu te ferais becter par un truc aussi moche"

Il éclate de rire et quitte avec l’elfe cette petite forêt pour le moins dangereuse. Deux heures plus tard, après avoir raconté à Tormi leur mésaventure, réparé le chariot et chargé les caisses, le convoi est prêt à repartir.

" Voilà, arrivé à la ferme il faudra quand même qu’on fasse une broutille pour ces essieux, j’ai peur qu’ils tiennent le temps d’aller pisser contre un arbre"

Sur ces mots, il grimpe à l’arrière du chariot et s’assoit sur une caisse, aillant organisé le chariot en conséquence. Il invite bélundir à prendre place à coté de Tormi, le jeune n’a pas dit un mot depuis leur retour, il est préoccupé.

Arganon ne s’occupe pas, il pose ses coudes sur ses genoux et sa tête dans ses mains. Tous ces problèmes l’ont fatigué, il espère qu’ils vont très vite arriver à la ferme sur leur route pour qu’il puisse se laver et se reposer.

Au bout d’un moment Tormi se décide enfin à dire quelques chose.

" Dites moi Arganon, vous connaissez du beau monde à Kendra Kâr ?"

" Hein ? Non, enfin ça dépends, pourquoi tu me demandes ça petit ? "

" Et bien quand vous étiez dans la forêt, il y a trois personnes qui sont passé sur la route. Une femme et deux autres hommes à cheval, tout de rouge et noir vêtu. "

Le guerrier se redresse, un doute l’assaille.

" Et qu’est se qui te fais croire que je pourrais les guerrier ? Il doit y avoir plus d’un couillon qui passe sur cette route tous les jours. "

" Et bien ils m’ont demandés si j’avais vu passer un guerrier, forte stature, cheveux mi-longs, les yeux bleus, une grande épée…

Plus de doute possible, encore cette femme, la même qu’il avait semée dans les rues de la citée kendra kâr. Le guerrier jette des coups d’œil a droite et à gauche, et Tormi remarque sa réaction.

" Tu leur a dit quoi ? "
" Que je n’avais vu personne et que j’attendais un ami qui allait venir m’aider pour mon chariot… Ils sont parti à toute vitesse et on traversé la petite forêt. Cette description vous ressemble quand même, ils ont du passer sur la route quand vous étiez dans le bois"

Le guerrier sourit.

" Tu as bien fait, je ne connais pas ces gens"

(ça se précise et ça devient inquiétant, ma ruse n’a pas semée ces personnes... Il va falloir que je m’occupe sérieusement de cette histoire une foi arrivé à bouhen.)

" Et toi bélundir, ça te dis quelques chose ?

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Ven 19 Mar 2010 22:26 
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Arganon qui était décontracté, riait en plaisantant sur la bête hostile qui était dorénavant à terre. C'était sûrement une manière d'évacuer sa peur, dans tous les cas, ça faisait rire Bélundir, qui était encore sous l'état de choc.

Arrivé au chariot, Arganon racontait tout ce qu'il s'était passé à Tormi, qui semblait assez distant.
Arganon doutait de la solidité des branches, il était plus pessimiste que Bélundir.

Tormi prit soudain la parole, en disant qu'il avaient des personnes, Arganon réagit au quart de tour.

"Tu as bien fait, je ne connais pas ces gens." disait Arganon
"Et toi Bélundir, ça te dis quelques chose ?"

« Euh... À vrai dire je suis nouveau dans le coin, je viens d'un petit village dans le nord, j'ignore même comment est Kendra Kâr. Malheureusement je ne peux pas vous éclairer...
C'est tout de même étrange, des guerriers de forte stature, cheveux mi-longs, les yeux bleus détenant une grande épée, il ne doit pas y avoir des masses ! A part si c'est une mode par ici.
Vous devriez vous renseigner je pense, puis partir en courant, c'est pas bien courant ! »

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Sam 20 Mar 2010 00:09 
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(Vu sa réponse, il n’a rien a voir là dedans.)

Le chariot continue sur la route et vient de passer le petit bois ou les deux compères ont combattu la bête. Le guerrier à l’arrière se rapproche d’eux deux et leur tape réciproquement sur l’épaule.

" Bon écoutez les gars, j’ai pas l’habitude de faire des cachoteries aux gens qui m’accompagnent... Et je ne fais pas route avec n’importe qui, vous me faite confiance alors je vous fait confiance. "

Il regarde autour d’eux pour s’assurer que personne d’autre n’est à proximité. Le jour décroît et le ciel prend une teinte orangée.

" J’sais vraiment pas qui sont ces personnes, mais ça fait plusieurs jours qu’ils m’courent après. Quand des merdailles déploient autant d’énergie à vous retrouver, c’est peut-être pour vous trancher la gargamels "

Il se racle la gorge.

" J’ai servi dans l’armée, j’ai due mortir du monde par devoir comme ils disent… Du coup j’ai pas que des copains, dans tous les cas si ils nous tombent dessus, je ferais tout mon possible pour que mes histoires ne vous éclaboussent pas ! "

Tormi opine, sans quitter la route des yeux il sourit et répond au guerrier.

" Ca me va messire Arganon, je vous fait confiance. Nous allons bientôt pouvoir nous ravitailler et nous reposer les amis ! "

Alors que la luminosité allait en diminuant, il paraît a l’horizon une petite ferme, elle ne semble plus qu’a quelques heures. Le guerrier ajoute sur le ton de la plaisanterie.

" Et nous laver ! "

Il regarde avec consternation ses vêtements couvert de boue séché et d’un peu de sang de sarinssa.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Ven 2 Avr 2010 21:01 
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« Et bien oui, ça se voit que vous aviez servi pour l'armée, votre pose de combat est parfaite ! C'est bien pour cela que je vous fais confiance moi aussi, je me sens en sécurité avec vous. Puis vous avez l'air de bien connaître le coin. »

" Et nous laver ! " disait Arganon en plaisantant.

Bélundir se mit à rire.
(Ah oui, c'est vrai, ça doit faire plus d'une semaine que je ne me suis pas lavé... N'empêche c'est un peu louche tout ce que fait Arganon, j'espère qu'on ne va pas avoir de problème !)

Ils avançaient tranquillement en suivant le chemin pour aller vers la ferme.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Dim 25 Avr 2010 13:35 
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Theeftan se glissa jusqu’au bas de son arbre et commença sa marche.

Le ciel était bleu, et le soleil brillait, mais la température restait froide, en ce début de matinée. L’elfe avançait donc tranquillement sur la route pavée, croisant parfois d’autres voyageurs. Il réfléchissait à ce qu’il allait trouver au bout de son voyage. Un lieu, une personne, un objet ? Il n’avait aucune idée de ce qui l’attendait, ce qui le troublait. Sa Faëra ne soufflait mot, considérant sans doute qu'il serait malavisé de le distraire. Il ignorait où elle se cachait, mais elle devait être bien dissimulée...

Il dépassa une carriole conduite par un vieux paysan et continua à marcher, jusqu’à ce qu’il se retrouve seul, chose rare sur cette route. Il écouta le silence qui régnait autour de lui, les oiseaux qui piaillaient gaiement, les pas furtifs s’approchant de lui…
Pas furtifs ?

Theeftan se baissa pour éviter la main qui était censé l’attraper au collet, s’écarta et dégaina son stylet.
Devant lui se tenait deux brigands à peine sortis de l’adolescence. L’un d’eux tenait un poignard rouillé tandis que l’autre brandissait un bout de bois. L’elfe commença à reculer d’un air tranquille, mais il tenait à éviter l’affrontement le plus possible : ses côtes n’étaient pas encore tout à fait ressoudées, et il valait mieux éviter de les mettre à rude épreuve ; un combat pourrait compromettre grandement ses chances de guérison. Il prit donc la parole d’une voix calme, malgré la tension qui l’habitait.

-Je ne vous veux aucun mal. Partez, et laissez-moi tranquille. Ou vous le regretterez.

Le plus âgé des deux adolescents, qui étaient manifestement le chef, le jaugea du regard, avisant les fines oreilles pointues, les cheveux dorés et les vêtements, non pas ceux d’un guerrier, mais plutôt d’un mage ou d’un guérisseur. Il s’approcha donc en zébrant l’air de son poignard.

-Ta bourse ou la vie !

Soudain, le jeune coupe-jarret chargea, poignard en avant.
Theeftan, pour ménager ses côtes, s’écarta simplement et tendit un pied.
Le brigand belliqueux s’affala dans la poussière.
Quant il tenta de se relever, il sentit la morsure du stylet sur sa nuque.
L’elfe lui ordonna de se lever et de jeter son arme, puis il lui commanda de ne plus jamais remettre les pieds sur cette route. Le brigand opina du chef, terrifié, et prit ses jambes à son cou.
Pendant toute la scène, le tire-bourse plus jeune était resté figé, attendant le dénouement avec émotion.
Le guérisseur s’approcha de lui, s’agenouilla péniblement du fait de sa blessure et lui dit :

-A ce que je vois, c’est mon ami le crétin au poignard qui t’as enrôlé, n’est-ce pas ?

L’enfant hocha la tête, désemparé.

-Que vais-je faire, maintenant ?

-Eh bien, tu pourrais commencer par poser cette pauvre branche que tu tiens depuis tout à l’heure. Ensuite, tu pourrais tenter de te faire engager honnêtement dans un quelconque village, comme garçon de cuisine par exemple. Ce n’est pas très facile et gratifiant, mais c’est toujours mieux que bandit des grands chemins.

La pression sur son esprit s’accentuant, Theeftan comprit qu’il ne devait plus trop s’attarder. Il se leva donc et recommença à marcher, se retournant pour souhaiter bonne chance à l’adolescent. Kadil apprécia sa manière de régler la situation et l'approuva d'un grognement mental.

C’est seulement hors de vue du gamin qu’il reprit un air préoccupé.
En combat, il jouait toujours l’insensible, mais ce n’était que façade.
Ses côtes le lançaient terriblement. Pourtant, il lui suffit de poser la main sur le tatouage en forme de main que le dieu Yuimen lui avait apposé il y a peu pour sentir la douleur refluer, devenant supportable.
Il réfléchissait à sa conduite.
N’était-il pas réellement insensible ? N’était-ce pas trop excessif de frapper ainsi des adolescents perdus ?
Non.
Ils en voulaient à sa bourse, sûrement à sa vie, et après tout, il n’avait tué aucun des deux.
Mais d’autres morts le hantaient.
Les deux ivrognes dans la ruelle, étaient à présent morts et enterrés.
Il ne les avaient pas tués de ses propres mains, mais avait grandement participé à leur fin.
Cependant, il le faisait pour défendre ses compagnons d’aventure.
Mais n’était-ce pas pire de se voiler la face en se trouvant toujours des excuses ?

Cette question accompagna Theeftan toute la journée, et la partie de la nuit ou il continua à marcher.
Seule la méditation parvint à lui amener un peu de calme, tandis que Kadil écoutait son dilemme intérieur et compatissait en silence.

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Theeftan, elfe, guérisseur


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Lun 26 Avr 2010 01:01 
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Post Précédent à l'auberge de la Tortue guerrière, Kendra Kâr !

Post N°8

Les ermites de Yuimen

C'est avec hâte que Fandango s'était faufilé hors de la grande ville. Il était éreinté, il n'avait presque pas dormi de la nuit, et au lieu de l'avoir passée dans son lit, il avait livré un combat contre son beau-frère aussi éprouvant physiquement que mentalement. En y pensant, il en avait la chair de poule. Il était véritablement passé à deux doigts de la mort. Son épaule gauche l'élançait encore, et il n'osait pas remuer son bras. Quand l'on sait à quel point cette partie du corps est parcourue par un réseau dense de muscles et de nerfs, c'était un miracle que la rapière d'Anton l'eût traversée en passant sans trop de dégâts parmi ces entrelacs si complexes !

Le guerrier remerciait encore en son for intérieur le couple d'aubergistes de la Tortue guerrière. Sam Timùn lui avait spontanément cédé une épée de bonne facture, bien qu'il ne fît aucun doute qu'elle n'avait pas servie depuis bien longtemps, et sa femme, faisant preuve d'autant de bonté, lui avait offert une écharpe de coton pour bander sa blessure. Une multitude de pensées préoccupées s'agglutinaient dans son esprit encombré, mais il n'avait l'énergie d'en traiter aucune. Une seule pensée s'affirmait réellement dans sa tête et c'était l'envie, la nécessité de dormir, d'oublier pour un temps les soucis du monde. Mais traqué, il n'avait pas le choix, il lui fallait à tout prix marquer le plus de distance possible entre Kendra Kâr et lui. Toujours plus de distance, même s'il avait l'impression que ces bottes étaient en plomb...

Par chance, il quittait la ville alors que le soleil se levait à peine, et que les premiers convois prenaient la route. Un certain choix s'offrait donc à lui. Finalement, il opta pour un convoi qui se dirigeait vers Bouhen. Il ne se préoccupait pas de savoir ce qui pouvait bien être transporté dans les caisses qui remplissaient l'arrière de ces chariots et se dirigea vers celui qui semblait superviser le départ. C'était un homme dans la force de l'âge, l'archétype du marchand avec son air de bonhommie extérieure procurée par un embonpoint avancé et une moustache noire et fournie. Habillé de vêtements de soie de très bonne qualité et coiffé d'un chapeau rouge élégant à larges bords, piqué d'une plume blanche et camouflant certainement un crâne chauve, sa moustache frétillante indiquait cependant qu'il continuait à prendre une part active dans la gestion de ses affaires.

Le marchand vit arriver Fandango avec un air embarrassé, vu le triste état de ce dernier, il craignait d'avoir affaire à un fâcheux. Quand le guerrier lui présenta son épée usée et se proposa pour défendre le convoi en échange d'un aller gratuit à Bouhen, le négociant leva un sourcil dédaigneux et soupira :

— Si vous croyez que je manque de protection...
dit-il en désignant, d'un vaste geste désinvolte et plein de sens, un détachement bien rangé de soldats qui devaient sûrement rejoindre la caserne de Bouhen. Voyez, je n'ai pas besoin de vous. Mais allez, mon brave, si vous avez l'argent pour payer vos repas, nous avons suffisamment de vivres pour vous convoyer vous aussi. Kerwest ! Trouve une place pour cet homme dans nos paquets !

Grandement soulagé, Fandango balbutia un mot de remerciement mais son interlocuteur ne l'écoutait déjà plus. Un adolescent au nez rond et à l'abondante et bouclée crinière de jais, qui présentait un certain air de famille avec la moustache du marchand, l'accosta un peu mollement et le guida vers un chariot à l'arrière du convoi, ou un vieil homme, petit et ridé, prit le relais. Bien vite, Fandango apprit que l'homme s'appelait Jacov et qu'il était bavard mais avant d'en savoir plus, et dès qu'il fut assis contre une caisse, il s'endormit d'une seule traite. Il ne pourrait profiter du paysage, alors que le convoi s'ébranlait en direction du soleil levant, longeant la mer aux reflets roses sur une route pavée. Mais s'il se privait du spectacle de cette campagne, il ne se doutait pas que le sommeil le transporterait dans un paysage encore plus impressionnant, et surtout de loin beaucoup plus insolite.

Il fit un rêve en effet. Un rêve pas comme les autres, un rêve bizarre et chamarré. Comment décrire l'indescriptible ? Comment rendre par les mots de l'humain la rencontre avec un dieu ? L'esprit de Fandango lui-même ne pouvait expliquer, ni comprendre cette sensation presque cénesthésique, intense quoique confuse, qui pourtant lui assurait que ce rêve n'en était pas tout à fait un, qu'il était loin d'être anodin. Toutefois, il n'éprouvait aucune surprise, aucun étonnement, aucun affolement. Il se sentait plongé dans un environnement protecteur, et tout lui paraissait naturel. Il savait qu'il vivait quelque chose d'extraordinaire mais par un paradoxe au-delà de la compréhension humaine, il accueillait l'événement comme s'il eut été ordinaire presque comme s'il le percevait à travers les sensations et les pensées d'un autre.

C'est ainsi qu'alors que son corps était étendu au milieu de quelques caisses et sacs entassés dans une carriole qui cahotait lentement vers sa destination, son esprit, lui, vagabondait dans une jungle foisonnante de vie, bruissante de mille bruits. Comme dans un rêve banal, le paysage n'était pas tout à fait fixe et pouvait paraître légèrement abstrait. Toutefois, Fandango percevait son environnement par tous ses sens alors que le rêve est le plus souvent visuel. Il sentait la terre humide et meuble qui ployait sous son pas. Il entendait les mille crissements des insectes, les milles chants des oiseaux, il apercevait des silhouettes qui se déplaçaient derrière la végétation épaisse et dense. Des arbres plus-que-millénaires formaient une voûte au-dessus de lui qui projetait sur le sol un jeu d'ombres et de lumières. Une multitude de parfums entêtants assaillaient ses narines. Les morceaux de ciel qui échappaient à la ramure des arbres étaient eux-mêmes comme une immense aurore boréale. Tout était géant ici, tout était intense et multiple. Cet assaut de couleurs, de bruits et de senteurs l'aurait certainement terrassé s'il s'était trouvé dans le monde tangible des humains. Mais ici, malgré la chaleur humide et écrasante, il se sentait bien, en paix avec lui-même, pour la première fois depuis si longtemps. Il s'assit en tailleur pour mieux profiter de la plénitude du lieu, plongeant ses mains dans la terre nourricière. Il sentait le mouvement des insectes fouisseurs parfois gros comme son poing sous ses doigts, mais cela ne le gênait nullement, ils étaient partie intégrante de la nature, de l'équilibre de la vie.

C'est à ce moment qu'il aperçut le dieu assis contre un arbre d'une espèce qui lui était inconnue. Pourquoi ne l'avait-il pas remarqué plus tôt ? Peut-être n'était-il pas encore là ou ne voulait-il pas être vu. Ou alors l'explication se trouvait dans la couleur de sa peau sombre qui se confondait avec le brun presque noir de l'écorce sur laquelle il s'appuyait. Ses cheveux ramenés derrière lui en queue-de-cheval étaient de la même couleur que la mousse qui grimpait avec allégresse le long de l'arbre. Un masque reposait sur la terre près de sa main droite, mais Yuimen ne voulait pas lui cacher la cicatrice, blanche, qui zébrait sa joue. Fandango porta la main à sa propre cicatrice, mais il ne la sentit pas, cette ligne sous ses doigts ne l'avait pas accompagné dans ce monde-ci. Il plongeait ses yeux dans le doré de ceux du dieu. Il ressentait un immense respect pour cette sagesse infinie et ancienne du Créateur, ces épaules qui supportaient le destin du monde et ces yeux qui avaient tout connu. Et pourtant, une fois encore, il n'était pas plus intimidé que s'il avait eu affaire à un vieux sage de son Comté natal qu'il aurait fréquenté depuis sa naissance. Enfin le Dieu parla. Sa voix chaude et rassurante résonnait de partout à la fois, car il n'était pas seulement cette silhouette en face de lui mais aussi l'unité, le liant de la jungle. Il parlait dans une langue ancienne, la langue première, celle des dieux, qui transmettait directement les idées, les concepts dans l'esprit du trentenaire, libéré du carcan du langage ordinaire car il connaissait le vrai nom des choses. Mais Fandango ne pouvait retenir cette expression divine et c'est pourquoi quand il s'en souviendrait, il devrait l'exprimer avec ses propres mots. Ainsi, le dieu dit :

— Bonjour.

Avec componction, Fandango répondit de même.

— Héléfand, l'équilibre de ce monde est en péril, une terrible menace pèse sur toute vie. La mort fait partie de la vie, elle est naturelle dans le cours des choses, mais aujourd'hui, les royaumes de Phaïtos se remplissent bien trop rapidement, pire encore certains, bien que morts, n'arrivent plus à y pénétrer. Et trop de gens souffrent injustement... Tu l'as toi-même expérimenté.

Le dieu marque alors une pause avant de continuer :

— Mais tout espoir n'est pas perdu, les vieilles prophéties s'accomplissent. Les quatre gardiens vont se réveiller. Déjà la première a été révélée. Ils auront besoin d'ermites pour les appuyer dans la lourde tâche qui sera la leur. Tu es un homme bon et triste Héléfand, je le sais, et tu as déjà commencé à aider de ton côté. Je veux faire de toi un de ces ermites qui enrayent l'avancée du mal et qui apaisent les souffrances de ceux qui croient avoir tout perdu. Il y aussi un lieu entre Kendra Kâr et Bouhen, vers lequel tu te diriges déjà. Tu y seras à l'abri de toute poursuite. Tu n'auras plus à fuir constamment.

Fandango s'approcha alors et le dieu saisit délicatement son poignet gauche. Quand il relâcha sa prise, le guerrier fut marqué. Désormais un tatouage en forme de tête cerf décorait l'intérieur de son poignet. Le pelage du cerf était de la même couleur que la peau du dieu mais ses yeux étaient argentés. Son regard était doux, Fandango comprenait qu'il représentait un animal qui n'était pas un prédateur mais dont les bois pouvaient devenir une arme mortelle s'il devait défendre ceux qu'il aimait. C'était un protecteur, et ses bois clairs étaient un bouclier. Le nouvel élu de Yuimen n'avait jamais vu des bois si imposants ni possédant autant de ramifications. Il avait presque l'impression que des branches, des tiges pourraient y pousser, ou des fleurs, ou des fruits. Il ne savait trop si c'était le dessin qui exprimait cet effet ou si une certaine magie lui donnait tout ce sens.

Toujours aussi calme, le guerrier releva la tête :

— Mais pourquoi avoir besoin de nous, si vous êtes un dieu, votre pouvoir transcende complètement le nôtre.
— Car ce n'est pas là mon rôle.

Et sur ces paroles énigmatiques, le décor qui entourait Fandango commença à s'estomper. Le dieu ajouta encore une parole :

— Tu en sauras plus à l'Ermitage, tu connais le chemin.
...
Et celui qui as tué ta famille, tu le trouveras peut-être car il sera un de tes ennemis.


Quand Fandango se réveilla, il ne doutait pas qu'il avait rencontré Yuimen en personne. Et pourtant, il avait été élevé dans la tradition du comté de Wiehl, c'est à dire qu'il ne croyait pas auparavant aux dieux, mais aux ancêtres qui revenaient pour veiller sur leurs descendants. C'est pourquoi, il ressentait le besoin de regarder le tatouage à son poignet pour vérifier qu'il n'avait pas tout imaginé. Et le cerf était bien là, qui confirmait son aventure.

— Ma p'role, ch'sais pas d'puis combien d'temps z'aviez pas roupillé un bon coup mais z'avez fait un d'ces sommes ! J'avons même pas osé vous r'veiller pour l'déj'ner. Dites ça va ? Pourquoi vous r'gardez vot' poignet comme ça, on dirait qu'v'z'êtes fait piqué par l'roi des moustiques.

— Hm... J'ai dormi si longtemps qu'ça ? Je regardais juste ce tatouage là, avec le cerf, répondit Fandango en montrant son poignet.

— J'sais qu'j'ai pas d'très bons yeux, mais quand même, là j'vois vraiment rien ! D'quel cerf vous parlez ?

— Ah... Euh... Rien.
(Étrange...)

Encore un mystère qui venait s'ajouter aux autres. Maintenant qu'il était de retour dans le monde réel, Fandango n'était plus du tout aussi serein que dans son rêve. Les questions se bousculaient au portillon, et la perspective d'avoir rencontré un dieu et d'avoir été élu par ce dernier le plongeait dans des abîmes de réflexions interminables. Pourquoi et encore pourquoi.

Enfin, quand il repensait au massacre de sa famille et à leur assassin évoqués par Yuimen, il en tremblait. Un déferlement d'émotions diverses, tristesse, peur, vengeance le paralysait et il peinait à faire le tri. Puis tout d'un coup, il se leva et bondit en route hors du chariot, avant de courir comme un dératé, du moins autant que le lui permettait son épaule endommagée, sourd aux appels du vieux Jacov, vers le bois proche. Il devait se rendre à l'Ermitage. Il connaissait le chemin.

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Fandango, Homme (Wiehl), Guerrier
L'oiseau cru fait cui-cui [:luvlove:]
L'oiseau cuit ne le fait plus ;(


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Lun 26 Avr 2010 20:02 
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Les deuxième, troisième et quatrième jour de voyage se déroulèrent sans incident notable, et Theeftan suivit toujours le même schéma : Il chassait le matin de quoi se remplir l’ estomac pour la journée, puis marchait d’un pas vif et alerte. Ses grandes enjambées avalaient les kilomètres.
Il croisa un nombre étonnant de chariots et autres convois, mais comme on le regardaient d'un œil suspicieux, voir haineux du fait de sa nature d' elfe, il préféra ne pas demander s'il pouvait se joindre à eux. Il continua donc seul.
Sa Faëra restait silencieuse, et sauf le matin du quatrième jour, lorsqu' elle lui avait dit qu'ils auraient une discussion le soir venu, elle ne soufflait mot de la journée.

Enfin, Theeftan établit son campement dans un arbre solitaire, aux branches largement assez solides pour supporter son poids. De plus, il y serait à l'abri des brigands et des bêtes sauvages, afin de reconstituer ses réserve d’ énergies. D’ici, il voyait nettement la forêt autour de Bouhen, où l’ Ermitage était construit. Il décida de faire halte, de discuter avec Kadil puis de repartir dans la forêt ; il valait mieux arriver reposé qu’exténué.

Il transmit donc une pensée à sa Faëra, qui, il le savait, restait avec lui, mais sans qu'il puisse la voir.

(Kadil ? Si ça ne te gêne pas, j'aimerai que tu m'apparaisses...)

Comme en réponse, un filet de ce qui semblait être du fluide sortit de son stylet, se rassembla et se matérialisa soudain en une jeune femme d'une vingtaine de centimètres de haut, aux cheveux blonds lui arrivent jusqu' au milieu du dos, habillée d'écorces souples et de lianes tressées juste à sa taille. Ses petits yeux se levèrent vers le visage de l'elfe, qui la contemplait avec étonnement.

(Bonjour, Theeftan).

La encore, la Faëra avait parlé en pensée, préférant sans doute ce mode de communication plutôt que la voix.

(Bonjour, Kadil.)

Soudain, une foule de questions vinrent aux lèvres du guérisseur, se bousculant pour sortir la première. Soudain, l' une d'elle franchit le barrage de ses lèvres et jaillit telle l'eau des montagnes.

- Qui es-tu ?

Cette fois, il avait utilisé le mode de communication oral, ce qui sembla déplaire au mystérieux être composé de fluide qui lui faisait face.

(Chuuut, je préfère parler par pensées... Je vais t'expliquer ce que je suis, et ce que je fais.)

Kadil se posa et s'assit sur une petite branchette, puis s'apprêta à raconter son histoire.

(Donc. Je suis une Faëra. J’ imagine que tu sais ce qu’es une Faëra, n’est-ce pas ?)

Theeftan acquiesça d’un hochement de tête mental. En effet, il savait quelques petites choses là-dessus. Pas grand-chose, mais juste de quoi aiguillonner sa curiosité. Il se replaça dans une position un peu plus confortable et attendit la suite.

(Bien. Alors avant tout, comme toutes les Faëras, je suis liée à qui me nomme. Dans ce cas-ci, le dieu Yuimen m’a amené jusqu’ à toi, et il t’a suffit de me donner un nom. Habituellement, c’est plus compliqué, mais passons. Donc, j’existe depuis trèèèès longtemps, et j’ai vu passé quantité de maître.)

Sentant le trouble qui agitait l ‘esprit de Theeftan, elle se hâta de continuer.

(Je sais, je n’ai pas l’ air très attaché à toi, mais je te connais à peine. D’ailleurs, ce n’est pas très conventionnel, la manière dont j’ ai été liée à toi… Mais passons cela aussi. Au fait, pas besoin de me poser des tonnes de questions, je les perçois autant que toi.)

Le guérisseur n’eut même pas le temps de signifier son accord que déjà Kadil poursuivait.

(Donc, je vais te faire un rapide résumé de mes pouvoirs : je peut me transformer en n’importe quoi tant que je n’excède pas vingt centimètres, mes formes préférées étant la pie ou la corneille, la forme que j’ai adoptée présentement et un petit chat. ; étant constituée de fluides, je peut traverser les murs, mais je déteste ça, alors inutile de me demander de faire une démonstration. Par contre, comme la plupart des Faëras, j’ adore me loger dans un objet pour patienter ; je peut sécuriser l’utilisation de certains fluides très rares ; je peut aussi voler, et voyager très vite ; je maitrise à un certain degré la magie, mais pas sous forme offensive ; enfin, tu t’en es aperçu, je peut parler à mon maître par transmission de pensées. )

Après ce bref résumé, la Faëra enchaîna sur les services que pouvaient rendre une Faëra, avant d’ être interrompu par l’elfe, qui ne pouvait plus retenir sa question.

(Kadil, sais-tu vers quoi m’emmène cette pression sur mon esprit ?)

Les yeux de la femme miniature se perdirent dans le vague, comme si elle fouillait les souvenirs d’un lointain passé.

(Oui… un de mes maîtres faisaient partit de la Guilde utilisant cette endroit. Elle s’appelle les Ermites de Yuimen, rajouta-elle, devançant la question du guérisseur. C’est une sorte de grande maison, nommé l’ Ermitage, si elle n’a pas changée de nom au cours des années. Et pour toi, ses membres ne sont à priori pas dangereux.)

(Merci de cette information, Kadil, tu m’as rendue un fier service. Mais tu m’as parlé de toi, je vais à présent te parler de moi…)

Il rassembla ses idées éparses et commença son récit, rassuré de savoir où ce trajet le mènerait – non, les mènerait. Il commença donc à parler, fixant les étoiles.

Il parla, parla jusqu’ à une heure avancée de la nuit. Il raconta tout : son histoires, ses craintes, ses peurs les plus secrètes, il livra entièrement son âme. Et quant ce fut fini, Theeftan resta un instant silencieux, en paix avec lui même, bien que la tristesse étreignait son cœur en songeant à sa famille, si loin de lui. Puis il souhaita bonne nuit à sa Faëra, qui d’ailleurs ne dormait pas, avant d’entamer sa méditation régénératrice. Il ne voulait pas commenter son histoire, mais voulait juste que Kadil le connaisse mieux que quiconque.
C’était chose faite.

Il se glissa donc jusqu’ au bas de son arbre, la Faëra ayant provisoirement pris la forme de corneille volant au-dessus de lui, et avança jusqu’ à la forêt.

On voyait des traces très récentes d’un passage précipité dans la forêt : branches arrachées, traces évidentes et profondes… Theeftan renifla et remarqua qu’ étrangement, il connaissait cette odeur, mais ne parvenait plus à se rappeler où il l’avait senti.

Il courut donc de toute sa vitesse elfique, sentant son cœur battre avec affolement : l’ Ermitage était proche.

Le guérisseur déboula soudain dans la clairière où résidaient les Ermites, et la pression sur son esprit explosa, diffusant une allégresse étrange dans tout son corps. Kadil, toujours sous forme de corneille, vint se poser sur son épaule.

L’elfe avança un bras et toqua à la porte.



Suite à l’Ermitage ( en cours d’ écriture)

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Theeftan, elfe, guérisseur


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Ven 4 Juin 2010 15:42 
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Le relais de Bouhen était un lieu parfait pour trouver une monture pour parcourir plus vite un peu moins de 200 km. Maintenant que j’ai un cheval, je vais pouvoir prendre la route pavée qui mène à Kendra Kâr. Le soleil brille encore dans le ciel, je vais pouvoir avancer pendant un moment.

Cela faisait longtemps que je n’avais retrouvé le bonheur de galoper à cheval sur une longue distance. J’avais appris à aimer l’équitation avec ma formation militaire. Tenir les rênes fermement mais diriger avec douceur le cheval. Profiter un maximum de ces sensations retrouvées après tant de temps, mes cheveux au vent qui fouettent mon visage, le sourire retrouvé. Le moral est vraiment au beau fixe.

Valgalet décide de n’en faire qu’à sa tête en ralentissant son galop. Il ne veut plus m’écouter. Je me penche pour lui souffler quelques mots à l’oreille.

- « Et bien alors, que se passe-t-il Valgalet, tu as peur de quelque chose ? »

Tout en disant cela, je prends le temps de regarder autour de moi à l’affût du moindre détail, du moindre mouvement qui pourrait indiquer un danger. Apparemment, à part les personnes que nous croisons sur la route, il n’y a rien dans les fourrées qui pourrait apeurer Valgalet. Je lui flatte doucement l’encolure, essayant tant bien que mal de le rassurer. Je le sens un peu plus calme car il accélère doucement la cadence.

Sur la route, je croise des caravanes de marchandises, des soldats qui font la route dans les deux sens. Certains ont l’air tendu, d’autres sont sur leurs gardes, cela ne présage rien de bon pour la suite du voyage. A mesure que j’avance, le soleil descend petit à petit dans l’horizon. Je vais devoir m’arrêter pour la nuit d’ici une petite heure.

La route est vraiment bien entretenue, je n’ai pas mal au dos pour le moment. Monter à crue présente quelques inconvénients et une mauvaise route laisse des séquelles durant de longs voyages. Je ne vais pas m’en plaindre, cela me fait tellement plaisir de voyager aussi vite que ce n’est pas une petite douleur au dos qui va m’enlever mon sourire, je dormirai dans une auberge une fois arrivée.

Je continue encore quelque peu ma route pour trouver un endroit protégé pour y passer la nuit. Je trouve un coin protégé par un petit bois avec un bon carré d’herbe pour permettre à Valgalet de brouter. Je descends avec souplesse de cheval, jette négligemment nos sacs au sol et je prends le temps d’enlever son équipement d’équitation, qu’il puisse se reposer lui aussi. J’allais me mettre en quête de petit bois pour allumer un feu lorsque quelqu’un me héla depuis la route. Il portait des chausses de voyage, un chapeau de paille, une chemise blanche pour ne pas avoir chaud, un pantalon marron termine sa tenue. Il est bien sec pour un marchand, j’ai toujours constaté un début d’embonpoint chez ces gens alors que lui non. Enfin, voyons ce qu’il me veut.

- « Excusez moi madame, est-ce que par hasard je peux passer la nuit avec vous ? Je m’inquiète pour mes marchandises que je vais vendre à Kendra Kâr et je vois que vous êtes armé, est-ce possible ? »

- « Bien sur, je ne mords pas. Vous n’avez rien contre les elfes par hasard ? »

- « Non je n’ai rien contre les elfes et moi non plus je ne mords pas. Je cherche juste à me protéger pour la nuit. »

- « C’est très noble de votre part de demander de l’aide à une parfaite inconnue. Attendez, je vais vous aider à manœuvrer votre chargement. »

Je suis allée le retrouver sur la route afin de déplacer son cheval vers la petite zone ouverte ou j’avais prévu de passer la nuit. Je l’ai aidé à enlever la selle de son cheval et il a rapidement rejoint Valgalet pour brouter lui aussi. Je vois le marchand qui sort de sa charrette de quoi dormir et se restaurer. Quant à moi, je me dirige vers les bois pour ramasser du petit bois et allumer un feu, la nuit commence doucement à tomber sur la région. Je m’enfonce très peu dans le petit bois devant lequel nous allons dormir, je trouve suffisamment de bois sec pour entretenir un feu pendant 2 jours. J’arrive les bras pleins devant le regard atterré du marchand.

- « Nous n’aurons pas besoin d’autant de bois, vous avez eu les yeux plus gros que le ventre. »

- « Ce n’est pas bien grave, ce qui restera retournera dans le petit bois. Je préfère prévoir, mieux vaut tenir que guérir. »

Je dépose le bois près de mon sac. Je me mets en quête d’une pierre afin de créer une étincelle pour embrasser le bois. Par précaution et pour éviter de mette le feu à notre campement de fortune, je préfère en prendre pour encercler le bois que je vais mettre à brûler. Je fais un cercle avec toutes les pierres que j’ai ramassé et je désherbe la zone avoisinante de manière grossière. Je mets le bois dans ce cercle et à l’aide d’une des pierres ramassées, je fais des étincelles qui embrassent rapidement le petit bois. Alors que le feu embrasse tous les bouts de bois, je trouve une position confortable pour admirer les étoiles qui commencent lentement à faire leur apparition dans le ciel. Un raclement de gorge m’indique que le marchand qui m’accompagne souhaite me parler. Je me tourne vers lui pour écouter ce qu’il a à me dire.

- « Sachant que nous allons passer un moment ensemble, puis-je vous demander votre nom ? »

- « Bien sûr, je m’appelle Aenaria. Et vous, quel est votre nom ? »

- « Je m’appelle Vladir Kirlak, je suis un simple paysan de la région de Bouhen qui se rend à Kendra Kâr pour vendre ses marchandises. »

- « Pour ma part, je cherche à retrouver mon frère. Il a tué mes parents et la personne que je devais épouser. »

- « Je suis désolé pour votre famille. Sincèrement.

Je suis retournée à l’observation des étoiles. Je distinguais certaines constellations à travers les quelques nuages qui flottent haut dans les airs. Regarder les étoiles était une activité qui m’unissait à mon père, nous adorions passer des soirées voir des nuits entières à regarder les étoiles. Repenser à cela maintenant, en plus du fait que j’ai trouvé un collier appartenant à mon frère me fait atrocement mal au cœur, si bien que quelques larmes coulent de mes yeux. Je les essuie rapidement d’un revers de la main.

- « Mon intention n’était pas de vous faire pleurer, croyez-moi. Joignez-vous à moi pour partager ce frugal repas. »

- « Je vous remercie, mais j’ai bien mangé ce matin, je peux attendre deux jours avant de manger. »

- « Ce ne sont que quelques pommes et miches de pain, ce n’est pas grand-chose. Je vous jure ce n’est pas grand-chose pour moi. Je vais vendre mes pommes, j’en ai pleins dans ma charrette. Ne restez pas dans votre coin à bouder, venez. »

- « C’est seulement parce que vous insistez. »

Il m’a donné quelques pommes, j’ai pris deux d’entres-elles pour aller les donner aux chevaux, une petite gourmandise les chevaux adorent cela. J’en garde une pour demain pour mon petit Valgalet et je croque avec gourmandise dans la dernière. Le fruit est bien mur, juteux, sucré. C’est absolument délicieux, j’en profite à chaque fois que je mords dedans. Je regarde Vladir faire de même, à la lueur des flammes, je regarde son visage un peu plus en détail. Il a le teint bruni à force de travailler en plein air, il a le visage émacié et des rides apparaissent sur le front et au niveau des yeux. Je ne connais pas son âge mais il semble fatigué par toutes les heures de travail qui alourdissent le poids de ses années. Je reviens vers lui et m’assois près du feu afin de remettre du bois, histoire qu’il ne s’éteigne pas.

- « J’ai une idée à vous soumettre. Apparemment, il y a des voleurs sur la route et des gobelins qui rodent dans les bois. Je vous propose ceci, je vais dormir jusqu’à une heure du matin pendant que vous gardez l’œil ouvert et ensuite on échange les rôles. »

- « C’est une idée intéressante mais comment saurais-je qu’il est une heure du matin ? »

- « Vous regarderez dans le ciel, la lune se lève et se couche tout comme le soleil. Lorsque la lune sera au-dessus de notre tête, il sera à peu près l’heure de me réveiller. »

- « D’accord, alors reposez-vous, je vous réveillerai comme prévu. »

Je n’ai donc pas attendu mon reste et je me suis allongée près du feu les mains sous la tête. J’ai rapidement trouvé le sommeil, trop d’informations dans ma tête me fatiguent mentalement et je cède au rêve.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Sam 5 Juin 2010 11:26 
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Quelques heures plus tard, comme prévu, Vladir m’a réveillé. J’ai instinctivement regardé la lune, elle est au-dessus de nos têtes. C’est un nouveau jour qui commence. Je me lève alors que Vladir se couche à son tour. J’espère simplement que rien ne passera durant ma petite surveillance nocturne. J’ai entretenu le feu durant une bonne partie de la nuit. Je n’ai pas eu grand-chose à faire, il ne s’est rien passé, pas de bruit à part quelques animaux nocturnes.

Je me suis replongée dans les informations que j’avais réussi à collecter la veille sur Aenarion. Il a une suite de Shaakts avec lui, ça, l’idée me répugne mais bon, s’il faut, je devrais les tuer. J’ai retrouvé un pendentif appartenant à mon frère sur le corps d’un Shaakt mort dans un lieu complètement isolé de la forêt. Ces elfes sont peut-être à l’origine de l’attaque de la caravane des marchands, qui sait. Ils sont imprévisibles, j’espère que mon frère ne cautionne pas ce genre de comportement.

Mes méditations me prennent la tête durant toute la matinée jusqu’à ce que les premiers rayons du soleil pointent leur nez. C’est le moment que j’ai choisi pour réveiller Vladir. Plus on prendra la route tôt, plus vite on avancera. Avant cela, je me lève et prends le temps de m’étirer, faire quelques exercices d’assouplissement, histoire de ne pas être rouillé à la fin de la journée. Je m’approche de Vladir et lui tapote le bras pour le réveiller en douceur. Il tourne la tête vers moi et émerge de son sommeil.

- « Aenaria, tout va bien ? »

- « Non, tout s’est bien passé durant la nuit. J’ai préféré vous réveiller de bonne heure. Si on prend la route rapidement, on arrivera plus vite à Kendra Kâr, on y sera demain en fin de matinée si on avance bien. »

- « C’est une bonne idée, vous faites le reste de la route avec moi ? »

- « Si vous voulez. »

Nous avons mangé une pomme tous les deux, nous avons préparé les chevaux et nous avons levé le camp rapidement. Une fois sur Valgalet, j’ai laissé Vladir passer devant moi, je resterai en retrait pour surveiller les alentours. La route est toujours aussi bien entretenue, c’est vraiment très agréable de voyager dans de si bonnes conditions, avec le soleil qui plus est. Nous avons avancé à une bonne vitesse pendant toute la matinée, lorsque le soleil arriva au zénith, Vladir ralentit son allure et je me suis retrouvée à son niveau. Tout en continuant d’avancer, il m’adressa la parole.

- « Si vous avez une petite faim, n’hésitez pas à prendre une pomme. J’aimerais bien vous dédommager pour vos services de garde, si on peut dire mais je n’ai pas grand-chose à vous offrir. »

- « Je n’en demande pas tant mais je vais en prendre une, je grignoterai sur la route, merci. »

Nous avons donc continué la route jusqu’à ce qu’on voie une petite zone où on pourrait facilement passer la nuit. Comme la soirée précédente, j’ai cherché du petit bois et des pierres pour allumer un feu et avoir un peu de lumière durant la nuit. Pendant ce temps Vladir a descellé son cheval et enlevé le sac et le harnais de Valgalet. Lorsque je suis revenue près de notre campement de fortune, j’ai vu Vladir qui donnait une pomme à Valgalet, j’ai trouvé ce geste très gentil. J’ai allumé le feu comme la nuit dernière et je me suis allongée pour me reposer. Vladir marche vers son chariot et récupère son sac, il en sort une boule de pain qu’il rompt. Il vient vers moi et m’en donne un morceau. Je le prends en lui faisant un signe de remerciement de la tête. Je m’assois et le mange avec appétit, le pain tient toujours mieux au corps que les pommes. Je vais à mon sac et sort ma gourde pour boire deux gorgés afin de faire descendre le pain dans mon estomac. Je range ma gourde dans mon sac et ma main tombe sur le pendentif de mon frère. Je le sors, le regarde quelques minutes et finit par le ranger. Il ne sert à rien de ruminer dans son coin. Malgré la chaleur de la journée, le froid tombe vite dans la région, je retourne rapidement près du feu.

- « J’ai déjà fait la route plus d’une fois dans les deux sens et j’ai été surpris par le nombre de personnes que nous avons croisé sur la route aujourd’hui. »

- « Il est vrai que nous avons croisé plus de monde aujourd’hui, j’ai l’impression qu’il y a une forte activité militaire dans le coin mais aussi commerciale. »

- « Quel œil ! Effectivement, les militaires vont vers Bouhen et les commerçants vers Kendra Kâr, ce sont plus ou moins les spécialités des villes concernées. »

- « Je comprends mieux maintenant. Dites-moi, on s’organise comme la soirée précédente, je dors maintenant et je veille à partir d’une heure du matin ? »

- « Pas d’objection, reposez-vous et je vous réveille à une heure. »

La route m’a fatigué plus que prévu et je tombe rapidement de sommeil.

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Dernière édition par Aenaria le Sam 5 Juin 2010 22:56, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Sam 5 Juin 2010 20:37 
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La charrette se met en mouvement. Je ressens ses intenses vibrations, le cahot de la roue sur le pavé de la cité et de la route bien entretenue, et bien assez tôt celui des autres véhicules, qui comme le notre emprunte cette voie.

(Je ne dois pas lui parler tout de suite, il n'est pas encore en condition, mais quelques attaques réels ou inventées auront vite raison de sa méfiance à mon égard. Dommage qu'il lui faille la quitter, puisqu'elle est justifiée.)

Je n'essaie même plus de ravaler mon sourire carnassier, Birgen conduisant, il ne peut pas me voir, et peu m'importe les deux autres êtres à bord. D'ailleurs mon regard est tourné vers l'extérieur, ils ne peuvent donc pas le voir en entier, et donc penser qu'il ne s'agit que d'un sourire traduisant mon contentement devant un tel paysage. En effet, ma nature est dévoilé aux yeux de tous, et ma bestialité peut me faire passer pour quelqu'un aimant la nature. Mais il est vrai que le paysage sylvestre, que l'on voit par delà la plaine qui entoure cette route immonde, est de toute beauté. Les arbres nombreux et feuillus, affichent de façon voyante leurs couleurs éphémères, illuminant ainsi l'après midi sombre de la civilisation.

(Ces humains sont tout de même étrange. Pourquoi construisent-ils autant de bâtiments laids et répugnants, dont certain ne servent même pas à s'abriter, alors que la nature peut déjà tout leur donner ? Sont-ils stupide pour faire des efforts à ce point inutile ? Les humains ont perdu toute poésie et cela les force à trouver d'autres occupations, telle que celle visiblement très courante, de maltraiter les autres races. Je sais que je ne pourrai détruire seul, ou même sur cette courte période qu'est ma vie, toute l'empire qu'ils ont construit en corrompant l'essence même de ce monde, mais mon geste peut inspirer les générations future, et permettre à la nature de reprendre ses droits. Mais bon tout cela, je le fais pour moi. Ma vengeance ne concerne que moi. Seul moi y trouve la plus grande félicité. Je dois donc en profiter le plus possible de cette vie, en écourtant celle des autres.)

Je me retourne sans le vouloir et aperçoit donc mes deux « collègues », dont le croisement de leur route et de la mienne auparavant est sûr à mes yeux.

(Qui sont-ils ? Un seul mot d'eux ou leurs visage me permettrait sans doute de les reconnaître. J'ai beau me concentrer, mon odorat ne me donne pas plus d'indications. C'est énervant de ne pas savoir. Il me faut les inciter à la parole, mais j'hésite et je ne sais pas quoi prononcer. Je déteste ce sentiment de frustration)

Malgré tout le temps passe et je ne prononce pas un mot. Alors je retourne à la vision du paysage, de loin plus intéressante que celle de leurs capuches.

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Les chroniques de Lockbaal


Dernière édition par Lockbaal le Dim 6 Juin 2010 09:51, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Sam 5 Juin 2010 22:51 
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J’espérais que la nuit se passe comme la nuit précédente, sans encombre. Lorsque Vladir m’a réveillé, j’ai émergé doucement de mon sommeil. La route m’avait fatigué plus que de raison. Je me suis levée et j’ai rajouté quelques bouts de bois dans le feu, la nuit est plus fraîche que la précédente. Le feu ayant repris, je m’étire quelques minutes, on ne sait jamais ce qui peut arriver, je préfère me préparer à toutes éventualités. Je me suis assise en tailleur, les oreilles à l’affut du moindre bruit et mon épée à gauche pour pouvoir la dégainer facilement.

J’ai regardé les étoiles, il devait être une heure et demie du matin, le soleil se lève donc dans cinq heures. Cela n’est pas grave, je vais admirer les étoiles durant tout le reste de la nuit tout en surveillant les alentours. D’un seul coup, une lumière vive traverse le ciel, une étoile filante vient de passer devant mes yeux. Je fais un vœu, ce genre de superstition humaine nous a été transmise et j’aime à croire que les étoiles filantes réalisent nos rêves. Je fais preuve d’innocence parfois.

Tout à coup, un bruit anormal me sort de ma rêverie enfantine. J’entends des bruits de pas non loin de la route. A la première écoute, je dirais qu’il y a quatre personnes qui viennent dans notre direction. Ce sont certainement des voleurs, nous sommes près de Kendra Kâr, il est facile pour ce genre d’individu de prendre un cheval pour faire la plus grande partie de la route. Je dégaine mon épée et me plante sur mes pieds, prête à en découdre.

Soudain il me vient une idée, je vais me cacher derrière la charrette de Vladir et je vais leur jouer un petit tour, en espérant que cela fonctionne. J’entends les pas qui se rapproche dangereusement de notre position. Effectivement, au fur et à mesure que les pas se rapprochent, mon idée de quatre personnes se confirme.

- « Quatre contre un, j’ai déjà vu pire, » murmurai-je pour moi-même tout en serrant un peu plus ma prise sur la poignée de mon épée.

Ces quatre personnes se rapprochent et arrivent finalement à la hauteur de notre campement de fortune. Quatre hommes qui se déploient rapidement, l’un d’entre eux se dirige vers mon sac, un autre vers Vladir qui dort profondément et les deux autres prennent la direction de la charrette depuis laquelle j’observe toute la scène.

D’un mouvement souple, je sors de ma cachette et saute sur la charrette. Mon effet de surprise fut total puisque les deux mécréants reculèrent dans un sursaut. Je les regarde en détails. Ils sont tous habillés de la même façon, d’un pantalon, d’une chemise à manche longue, de bottes de cheval et d’une longue veste de voyage. La seule chose qui les différencie c’est leur coupe de cheveux.

- « Vous allez repartir d’où vous venez sinon vous devrez passer par mon épée. Me suis-je bien faite comprendre ? »

- « Tu crois que tu nous fais peur ? Si je compte bien, nous sommes quatre et tu es seul, je ne compte pas ton ami qui dort. »

La personne qui venait de me parler devait être le chef de la « joyeuse » petite bande. C’est lui le plus grand et le plus fort de toute évidence. Il doit faire un bon mètre quatre-vingt mais ne me paraît pas très puissant. Je vais devoir tenter ma chance sans me battre, la force de dissuasion est une arme très utile dans ce genre de situation.

- « Vous croyez faire le poids face à une elfe qui s’est entraînée au combat pendant 50 ans ? Messieurs, passez votre chemin, ce sera mon seul et unique avertissement. »

Le ton de ma voix avait changé, j’ai pris le soin de le dire de manière comique mais autoritaire, pour la fin au moins. Je vois que le chef de la petite bande tergiverse, il cherche ses amis du regard. Je ne les vois pas, ils sont de dos mais le trouble intérieur du chef est visible sur son visage.

- « Si nous ne passons pas notre chemin, que risquons-nous ? »

J’ai sauté de la charrette et me suis retrouvée derrière l’un des voleurs. J’ai pointé mon épée dans son dos.

- « Je dois te faire un dessin ou son expression te suffit-elle ? »

A ces mots, j’ai appuyé la lame contre son épine dorsale ce qui engendra une réaction immédiate, le voleur se cabra devant moi.

- « Bien, tes arguments m’ont convaincu. Nous partons.

J’ai remarqué un mouvement furtif de la part du voleur près de mon sac, sa main venait de se glisser dans sa poche. Mon regard se posa sur mon sac, ouvert. Ce voleur venait de voler quelque chose dans mon sac. J’ai couru très vite pour arriver à son niveau et l’arrêter du bout de mon épée.

- « Rends-moi ce que tu m’as pris. Je t’ai vu, pas très discret pour un voleur. »

Il ne se fit pas prier et me rendit le pendentif de mon frère. Je rêve, ils n’ont donc aucune éducation. Histoire de mettre les pendules à l’heure, je me suis dirigée vers le chef de la bande et d’un mouvement rapide, qu’il ne para pas, je lui ai entaillé la joue droite.

- « Ton acolyte s’est fichu de moi, voilà un petit moyen de te souvenir de moi, voleur. Ne croise plus mon chemin, sinon je te passe par les armes.

J’ai attendu qu’ils partent pour rejoindre la chaleur du feu et me détendre après cette scène très bizarre. Avec un avantage numérique certain, ils ont préféré repartir la queue entre les jambes. Tant mieux, je n’aurais pas eu à les tuer, Vladir se serait posé des questions en se levant. Je décide de m’allonger et de me reposer, maintenant plus personne ne devrait venir nous importuner, mon message a été suffisamment clair. Je n’ai plus qu’à attendre le petit matin pour réveiller Vladir.

A ma grande surprise, c’est Vladir qui m’a réveillé de bonne heure le matin, de toute évidence je me suis endormie. Je me suis rapidement levée, j’ai préparé Valgalet et nous sommes partis en direction de Kendra Kâr.

Comme la journée précédente, nous avons croisé de nombreuses caravanes de marchands et de nombreux petits groupes de soldats qui transitaient d’une ville à l’autre. En cinq heures nous sommes arrivés en vue de Kendra Kâr. Nous avons continué notre route jusqu'à l'entrée de la grande porte de Kendra Kâr. A cette endroit converge de nombreuses routes, l'affluence est impressionnante. C’est le moment que choisi Vladir pour s’arrêter sur le bas côté.

- « Aenaria, je ne saurais vous remercier. Accepter ces quelques pommes en dédommagement. Ne dites pas non, cela me fait plaisir. »

- « Merci beaucoup Vladir, faire la route avec vous a été un grand bonheur. Vous pourrez finir la route sans moi maintenant. C’est ici que nos routes se séparent. Il faut que j’aille déposer mon cheval. Bonne fin de journée Vladir, ce fut un plaisir. »

- « Le plaisir est partagé. Bonne fin de journée. »

C’est avec quelques pommes dans mon sac que nos routes se sont séparés. J’espère qu’il réussira à vendre ses pommes à un bon prix, elles sont absolument délicieuses. Il a pris la route du marché et j'ai pris la route des écuries royales.


=> Les écuries royales

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