Menace Dans Les NuagesPremière Griffure
A ces paroles, Michel ria de bon coeur. Mercurio ne s'en étonna même plus, surtout après le déploiement de force qu'il lui avait montré à Bouhen. Puis son visage reprit un air grave, et dit au prétentieux garde :
"La vie ?"Avant que quiconque est compris quoi que ce soit, le barbare lâche un grand uppercut dans la mâchoire du garde, s'accapara de son arme et la lança à un Mercurio surpris.
"Frappe pour tuer et non pour blesser. Mais n'achève pas ton adversaire." lui dit vivement le barbare.
La situation était maintenant très claire, et Mercurio ne s'attendait pas à devoir aussi vite passer de l'entraînement à son premier combat. Il prit l'épée, mais resta un moment assis et figé, comme attendant la prochaine péripétie de l'histoire.
Le garde auparavant si sûr de lui affichait maintenant au sol un air ahuri, du sang lui coulant lamentablement de la bouche. Michel se leva, le prenant par le col de sa chemise. L'aubergiste protesta comme il le pouvait, hurlant que s'il devait se battre, que ce ne soit pas au moins à l'intérieur de ses lieux. Ce à quoi le barbare répondit en jetant le garde par la frêle porte d'entrée qui vole en éclat sous le poids mort du chef des gardes. L'un des deux sous-fifres courra porter secours à son supérieur, plutôt inquiet pour son supérieur qui venait en moins d'une minute de subir l'équivalent d'une charge de mammouth dans tout son corps. L'autre, dans une loyauté inconsciente, allait faire barrage au barbare pour protéger son chef d'une mort qu'il pensait certaine.
Il se mit en garde devant le colosse, rassemblant ce qu'il lui restait de courage en lui. Michel le regarda comme avec un air de pitié, puis lui sortit:
"Ecoute, tu es une petite frappe, va plutôt voir l’humoran cela te réussira peut être plus."Le garde ne savait que penser, mais se dit qu'après tout, il y avait un coup à tenter. S'il réussissait à prendre l'Humoran semblant plutôt inexpérimenté en otage, il avait de quoi faire cesser la grogne du barbare.
Mercurio, entendant cette phrase, se le va directement, se disant avec une certaine dose d'appréhension :
(Bon et bien c'est à moi de jouer...)Le barbare sortit en finir avec les deux gardes, et Mercurio se retrouvait maintenant seul à devoir se défendre, sans aide possible, devant ce garde, tenant pour la première fois de sa vie une véritable épée, arme donnant la mort, entre ses mains.
Le garde, voyant ainsi son adversaire hésitant, lui lança :
"Tu ne t'es jamais battu n'est-ce pas ? Rend-toi, ne m'obliges pas à te tuer !"Ce à quoi Mercurio répondit :
"Pour finir par me retrouver pendu dans une place puante de Bouhen ? Je préfère encore relever le défi !""Alors qu'il en soit ainsi, prépares-toi à mourrir sale bâtard !"Le garde se rua vers lui, l'épée haute. Par un pur réflexe, Mercurio réussit à éviter le coup de son adversaire, se surprenant même à lui asséner un coup de griffe au niveau des côtes. Le garde, légèrement déstabilisé par l'esquive de l'Humoran et constatant son sang qui s'écoulait de la large griffure eût comme un semblant de rage monter en lui, réitérant sa première attaque dans un hurlement revanchard. L'esquive ne fut pas plus difficile que la première fois, mais le garde prit dans son élan prit les pieds dans une chaise et tomba au sol. Dans sa chute, le garde lâcha son épée, qui glissa à quelques mètres plus loin. Mercurio, son épée toujours entre les mains et maintenant maître de la situation, se dit qu'il avait, à cet instant, le pouvoir de décider de la vie ou de la mort de l'inconnu qu'il avait en face de lui. C'était une grande responsabilité. Mais Mercurio n'avait jamais été mauvais, et tuer un ennemie à terre était contre tout ses principes. Il était avant tout un fidèle croyant de Rana, et sa foi lui dictait le moindre de ses gestes. Alors un semblant perdu dans ses pensées, le garde en profita pour lancer un coup de pied dans l'épée de l'Humoran, qui lâcha sa prise. Pris au dépourvu, Mercurio pris la première chose qui lui tomba sous la patte, une bouteille de vin rouge entière posé sur une table et le frappa avec. La bouteille se brisa sur le coup, écoulant son contenu sur la victime du choc qui s'effondra inconsciente sur le sol. Le combat était fini.
Mercurio lâcha un grand soupir de soulagement. Il avait vaincu.
Les clients avaient déjà depuis longtemps fuis la scène des combats, mais l'aubergiste râleur et n'ayant rien perdu de son assurance cria à Mercurio :
"Hého c'est bien beau de vous combattre mais faudra aussi penser à rembourser le chaos que vous avez fichu dans mon auberge et je vous parle même pas de la publicité que ça va me faire un coup comme ça !"Mercurio, fatigué de son combat, laissa tomber ce qu'il restait de la bouteille, se baissa et prit une petite bourse pleine de Yus qu'avait le garde dans une de ses poches et la lança à l'aubergiste.
"Tenez, ça devrait suffire à réparer les dégâts."L'aubergiste constata le contenue de la bourse et cela semblait largement lui convenir. Tant mieux, il commençait à être franchement énervant.
Michel rentra dans l'auberge, Mercurio était là, debout, essouflé, le garde évanoui et trempé de vin et de morceaux de verres à ses pieds, une trace sanglante marquée de griffe déchirant sa tunique. Il tourna sa tête vers le barbare, encore surpris de la tournure des évènements et lui lança, essoufflé :
"Je... J'ai réussi... J'ai vaincu."La Bonne Direction
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Playlist de Mercurio
A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !
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Jack Beauregard (Henry Fonda), Mon nom est Personne, écrit par Sergio Leone, Fulvio Morsella et Ernesto Gastaldi