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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Dim 14 Fév 2010 22:37 
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Ils prirent rapidement place à la deuxième rangée, sur des bancs rendus extrêmement confortables grâce à de fabuleux coussins aux couleurs vives, assorties, en somme, aux décors fabuleux qui les entouraient. Keynthara s’était bien évidemment assise aux côtés de Seyra et du Shaakt qui s’était bien gardé de laisser quelqu’un d’autre venir s’installer à ses côtés. Déjà qu’il y avait du monde devant et derrière lui, c’était bien assez.

Quelques secondes plus tard, un homme du campement, d’une corpulence plutôt abondante, vint s’installer à la place juste devant Keynthara, ce qui eu le mérite de la mettre en colère. D’abord elle se mit à tambouriner des pieds contre le banc du voisin de devant, et puis elle se prit finalement à crier après lui, voyant bien qu'il ne réagissait pas :


« Vous pouvez pas vous mettre ailleurs, vous voyez bien que jsuis toute p'tite, y’a des tas de place partout, à côté de mon ami là par exemple ! », fit-elle en faisant des grands gestes à l’attention de l’homme qui la dévisageait avec des yeux ronds. Sans doute n’avait-il pas l’habitude de s’entendre parler ainsi…

En temps normal, Keynthara se serait sans doute dit que proposer de mettre quelqu’un d’autre qu’elle aux côtés de Kraemer aurait été une très mauvaise idée, mais sous le coup de l’emportement, elle n’avait pas pensé à lui une seule seconde.


« J’aurai pu effectivement me déplacer si la petite impertinente que vous êtes n’avait pas joué à la capricieuse avec moi. Que ça vous serve de leçon… »

Le Shaakt parut à cet instant soulagé, et lorsque Keynthara chercha son soutien d’un coup d’œil insistant, elle fut encore plus énervée de voir son compagnon de route hocher de la tête en signe d’approbation.

« Bon, on va faire un compromis pour arranger tout le monde, tu grimpes sur mes genoux, et que ça saute ! », chuchota-t-il l’air encore plus mal à l’aise. La Petite avait le don de le mettre dans des situations sociales clairement embarrassantes et il commençait à de moins en moins le supporter.

Alors, subitement, il l’attrapa par la taille et la plaça sans ménagement sur lui, expirant un grand coup pour signifier à la colérique que ça n’était pas le moment de le chercher.


« Et maintenant, fait silence, ça va commencer, et c’est pas le moment de faire du bruit ! »

Elle avait été sur le point de rétorquer de toute sa puissante voix lorsque le troubadour à la forte voix fini par faire irruption sur l’incroyable piste de spectacle. Il avait débarqué en courant et son costume bariolé qui le faisait ressembler à un arlequin semblait scintiller sous l’effet des nombreuses sources de lumières disposées un peu partout au plafond et au sol, en cercle. Il ne faisait aucun doute, là encore, que des puissants magiciens du spectacle étaient à l’œuvre, et qu’ils n’allaient pas être au bout de leurs surprises.

« Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, c’est un immense plaisir pour nous de vous accueillir ce soir afin de vous présenter les plus grands numéros de la troupe royale de Cuilnen ! La magie côtoie la beauté du chant elfique, et c’est dans un véritable tourbillon d’aventure que nous allons vous entraîner sans plus attendre, car toute suite, place au spectacle ! »

Une tôlée d’applaudissement se rependit évidemment dans la salle improvisée pour cet évènement, puis le brouhaha finit par décroître rapidement, alors qu’un petit groupe de quatre elfes blancs aux grandes oreilles firent leur apparition, sveltes et élégants dans leur tenue blanche à la couleur de leur peau.

Keynthara oublia bien vite le petit accrochage avec l’homme de devant, et Kraemer parut se détendre un peu alors qu’il enserrait de plus en plus l’Aniathy dans ses bras. Il était loin d’être de nature câline, lui qui se revendiquait grand solitaire, seulement, ce petit bout de fillette avait le don de l’apaiser, et à le voir ainsi, on aurait presque cru qu’il se servait d’elle comme d’un doudou calmant les angoisses profondément enfouies de la petite enfance…

Dors et déjà fascinée alors que presque rien ne s’était passé, Keynthara n’en finissait plus de suivre des yeux les beaux danseurs aux formes athlétiques qui entamaient une chorégraphie mouvementée. Ils se mouvaient aux rythmes d’une mélodie étrange qui ne ressemblait à rien de connus aux oreilles de la Poupée. Des clochettes tintinnabulaient, une flûte endiablée faisait courir ses notes aiguës sur le grondement des tambours. Ils avaient presque du mal à la suivre tant elle était aérienne et à la fois entêtante, comme un parfum qui enivre. Un puissant vent s’était en même temps levé, et il balayait l’émerveillé visage de Keynthara, tous ses sens en alerte pour profiter de cet instant divin.

Les danseurs se montraient de plus en plus souples, se tordaient dans tous les sens comme de la guimauve, et ils semblaient pouvoir bouger plus vite que n’importe qui d’autre dans cette pièce, cela, sans le moindre effort. Tout était gracieux, léger, aussi aérien que la musique qui les enveloppait et qui emplissait leur cœur de joie et d’énergie.

Et puis, les elfes ralentirent enfin leur course effrénée pour venir se placer en cercle, calmement, sur la pointe des pieds. Ils s’abaissèrent alors vers la terre sablonneuse, se repliant sur eux-mêmes, et la mélodie se fit plus posée, plus douce elle aussi comme pour marquer un changement de temps. Les bourrasques finirent par s’estomper, et la lumière s’en alla presque totalement, plongeant les spectateurs dans la pénombre avant d’entendre finalement le grondement du tonnerre qui roulaient dans un ciel artificiel maintenant couvert d’étoiles vives.

Cette entrée en la matière avait particulièrement touché la Petite qui frissonnait de tout son être. Le froid, lorsqu’elle était allée se baigner dans la rivière avec ses amis, avait été incapable de lui faire ressentir cette sensation étrange qui la faisait frémir, et maintenant, elle semblait subjuguée, transcendée. Plus rien n’existait autour d’elle que cette scène de spectacle si poétique et gorgée d’originalité qui recommençait à reprendre quelques couleurs, alors que les danseurs étaient encore à terre, et que l’herbe commençait à les envahir de toute part, grimpant sur leur dos, s’insinuant dans le moindre interstice. Ils finirent enfin par être happé par la terre, et les premiers éclairs de la foudre semblèrent faire une timide apparition, au loin semblait-il. C’était l’orage qui approchait, après la tempête. L’orage, la foudre, les flammes et les ravages. La Nature dévastée par la nature. Telle était la plus grande crainte des elfes de Cuilnen entouré de leur si prodigieuse forêt…


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Sam 20 Fév 2010 23:46 
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L'organisation du spectacle est impressionnante, il faut dire que la troupe itinérante n'est pas n'importe laquelle. Haured me signale que se sont les armes de Cuilnen, la troupe est donc tout simplement la troupe royale de Cuilnen, réputée sur les trois continents, jusqu'au Naora même. Je suis présenté à un des hinions en armes qui accompagnent la troupe.

"Honorable milicien de Kendra Kâr, je me présente à vous. Je me nomme Qalimar Desûnami Okroneh, Capitaine de la garde de la troupe royale de Cuilnen, gradé milicien de la royale capitale des Hinions. Ce soir vous pouvez vous reposer et profiter du spectacle, notre troupe gardera le campement, nul ne saura causer de problèmes."

"Capitaine Qalimar, je suis enchanté de faire votre connaissance. Je suis Lelma Noteema, milicien de Kendra Kâr, responsable de ce camp... Nous avons eu quelques soucis voyez-vous... Voici ma fille Seyra, elle aussi milicienne malgré son jeune âge, elle est la plus douée de nous tous. Voici Haured, noble de Kendra Kâr et plus loin près du tonneau, notre compagnon torkin Kagnar... Attention il n'est pas commode... Plus loin vous avez la petite aniathy Keynthara avec son compagnon garde Shaakt dont j'ai oublié le nom... Il n'est pas très bavard."

"Vous avez des compagnons d'origines fort diverses, signe de la richesses de nos peuples sur Yuimen. Ah Lelma Noteema, vous voici enfin... Profitez de la soirée."

Après avoir salué le capitaine pour prendre congé, nous entrons dans le chapiteau. L'intérieur semble bien plus grand que l'extérieur, sans doute un effet d'optique... Ou de magie ? Nous prenons place au second rang, après une courte colère de notre aniathy favorite, vite réprimée par son garde shaakt, qui, pour une fois, s'impose sur la petite furie, et arrive à ce sortir d'une situation gênante, le spectacle commence.

La féerie prend vite place, le début est une magie des sens, un enchantement de couleurs et de corps entremêlés dans une danse fascinante, au son magnifique, entrainant et harmonieux. Nous sommes directement pris par les sentiments, étant totalement dans le spectacle d'émerveillement. Ce n'est que beauté et volupté, l'instant d'un rêve éveillé.

La seconde partie s'enchaine sans nous laisser de répit, un conte ancien nous est raconté de façon théâtrale, mêlant les acteurs, la musique et les effets de magie pour une danse de couleurs liant le tout. L'histoire remonte au fin fond des âges, à la naissance des hinions, alors que les Dieux combattaient entre eux, provoquant cataclysmes et furies des éléments. A l'abri dans une dense forêt, est née de l'amour d'une rivière et d'un chêne millénaire, la toute première hinion. Dans cet havre de paix, la petite hinion est seule et abandonné, sa mère est froide et humide, son père lourd et imposant, seul le bruissement des feuilles et le clapotis des eaux bercent l'enfant à longueur de journée. Quand un beau matin, le soleil majestueux arrive à percer l'impressionnant amas végétal, amenant avec lui une personne superbe, aux cheveux d'or et au regard émeraude. La femme prit l'enfant comme le sien et l'éleva. Les années passent tel un rêve, d'autres enfants hinions arrivent dans la forêt, et l'un deux, le plus créatif battit la première chose, et la plus importante de tout : une grande fontaine, aux propriétés magiques. L'eau étant issue de la rivière qui a enfanté la première de tous.

Un jour, la grande personne convia l'enfant qui avait bien grandit, elle lui donna un nom, celui de Nestyr Tawarist, elle lui dit qu'il était temps que les hinions se réveillent et peuplent la terre. Elle lui indique qu'elle sera la grande Reine lorsqu'elle aura forgée une couronne que chacun reconnaitra comme sienne. Puis elle lui donne un compagnon étrange : une faera de feu. Nomme-la dit la femme divine. Tuilinnaur sera le nom de la faera. Pars à l'Ouest dans les montagnes et revient quand tu auras ce pourquoi tu dois aller. Commence alors un grand périple, un affrontement des éléments. La violence de l'eau, la cruauté de l'air, le mordant de la glace, l'hystérie de l'éclair, le maléfice de l'ombre, la dureté de la terre, la brutalité de la lumière, et plus que tout la furie du feu. A chaque étape, aidé de sa faera et d'alliés sur le chemin, elle passera les épreuves et récoltera une pierre de métal différente, jusqu'à pénétrer dans l'antre du grand volcan où après une énigme des plus raffinées édicté par un grand être de feu, elle trouvera le dernier des métaux. Cet être révèle être Méno, le Dieu du Feu, du métal et des forges. Il lui prend les 8 métaux et forge alors une couronne d'un alliage des plus improbables et il rajoute au sommet une impressionnante pierre d'une rouge vif et éclatant, taillée en étoiles à 8 branches.

L'histoire se finit quand la jeune fille coiffée de sa couronne revient au point d'origine, les hinions ont grandit, une ville est née de leur effort. Et c'est ainsi que la Grande Reine Nestyr Tawarist entra à Cuilnen, première des cités de Yuimen.

Un tonnerre d'applaudissement, le spectacle était d'une beauté à couper le souffle, par la magie des ménestrels, une ambiance et des images ont su jouer de nos yeux pour dérouler ce rêve éveillé. Sans nul doute l'art hinion est au delà de tout ce qu'on pouvait penser. Nous sommes tous bouleversés d'avoir assisté à cette féerie, ce moment intense de bonheur qui nous a tous touché d'une manière différente. Ma fille est en pleurs, moi même je sens des larmes sur mes joues. Mes compagnons ne sont pas mieux, même le torkin est tout retourné par ce qu'il vient de vivre. Nous mettons plusieurs minutes avant de décrocher de nos sièges, nous accrochant encore au moment qui vient de filer, à cet instant de plénitude ou nous avons touché du doigt le divin.

Finalement nous sortons du chapiteau, nous avons tous envie de raconter, d'expliquer ce que nous avons vu, chacun va de son avis, mais nous sommes tous unanime, c'était exceptionnel. Nous allons nous restaurer tous ensemble, bavardant, chahutant. Nous avons l'honneur de partager le repas avec les artistes. La petite incarnant la future reine s'amuse avec Keynthara et Seyra, tandis que les deux incarnant les dieux Gaïa et Méno expliquent la légende de Nestyr Tawarist et toute les implications que cela implique sur notre monde actuel. Les magiciens des effets de lumière et d'éléments, vidés par leur prestation sont moins bavards, alors que les musiciens, eux, reprennent leur harmonieuse musique pour le régal de nous tous.

Le capitaine Qalimar vient alors nous rejoindre, me lançant en souriant.

"J'espère que cela vous a plût, divine tuilinnaur."

Je reste interloqué. (Que veut-il dire ?)

"Euh pardonnez-moi ?"

Il éclate de rire et m'entraine loin de la vue des autres. De son haut casque sort alors une faera de feu, Aakia sort alors aussi de sa cachette et joue avec la nouvelle venue.

"Je vous ai reconnu par ma faera, Lelma, je sais qui est votre faera, sans doute ne vous as-t-elle rien dit de tout cela, mais vous avez, je pense, deviné, que la faera du spectacle est votre faera... Tuilinnaur a été la faera de Nestyr Tawarist au premier temps de notre peuple, elle lui a été donné par Gaïa elle même. Grand est l'honneur que vous avez auprès de vous. Nul doute que vous êtes quelqu'un d'extraordinaire, je suis fier de faire votre connaissance."

"Ah euh... et bien... Je ne sais pas quoi dire... Je connais des bribes de son histoire, mais c'est si complexe que j'ai bien peur de ne pas tout comprendre. Vous me voyez fort honoré, c'est tout ce que je puis dire..."

Ce n'était pas tout ce que nous avions à nous dire, une bonne partie de la nuit nous avons parlé tout les deux, de beaucoup de sujets : mon origine, ma planète, mes coutumes, pourquoi je suis là, qui est ma fille, pourquoi j'étais devenu un milicien de Kendra Kâr, mes aspirations, mes peurs, ce que je veux faire... Tout en parlant de moi, Qalimar se confia, racontant son histoire, ses exploits, les mondes qu'il a pû visiter...

Très tard je part me coucher auprès de ma fille, ne me réveillant que tard dans la matinée, ma fille me tirant des mes rêves.

"Des cavaliers papa, des cavaliers !"

Je me relève prestement et regarde ce qui arrive. Une dizaine de cavaliers viennent d'arriver, à leur tête un shaakt que je reconnais : Dalhar !

Je lui crie : "Hé Dalhar !" d'un signe de la main.

Il dirige son cheval vers moi et descend pour me saluer chaleureusement. Je lui explique à nouveau la situation, lui montre les prisonniers et les personnes présentes. Les troubadours plient le chapiteau, mais le capitaine Qalimar vient se présenter spontanément. Normalement entre un hinion et un shaakt, ce n'est pas le grand amour, mais l'intelligence des deux passe au dessus des haines ancestrales. Après une bonne discussion sur la situation actuelle, la décision est prise, Dalhar prend le commandement du campement, ce qui nous permet de repartir... la route nous attend.

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Dernière édition par Lelma le Dim 18 Déc 2011 18:06, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Dim 28 Fév 2010 16:30 
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La deuxième partie du spectacle venait de commencer, et la magie de la scène précédente n’avait même pas eu le temps de s’envoler que déjà, ils étaient replongés dans une belle histoire racontant les origines des elfes blancs. Ces êtres, Keynthara les connaissait très peu, et finalement, c’était plutôt plaisant que d’avoir une présentation de là d’où ils venaient, et également de savoir qu’à la tête des Hinions, il y avait eu une reine, et qu’elle avait été la première à exister ! Ca n’était peut-être qu’une légende, un mythe, mais la poupée, perchée sur les genoux de son Kraemer, croyait trop fort en la magie pour s’imaginer que ça ait pu ne jamais exister et ne jamais se passer ainsi.

La magie des éléments continuait à lui faire tournoyer la tête, et de temps en temps, lorsqu’elle tournait la tête pour observer une fraction de seconde la réaction de ses amis à ses côtés, elle se sentait confortée dans cette fascination absolue. Les sourires étaient figés sur les visages ô combien expressifs, et les acteurs ainsi que les musiciens faisaient de leur mieux pour bercer les spectateurs dans cette ode à la vie offerte par les dieux.

Et puis, doucement, la grande scène finit par cesser d’être en mouvement, les musiques s’éteignirent, et les éléments finirent par se calmer pour laisser place au calme. Les spectateurs devaient regagner doucement mais sûrement leurs esprits, et c’était vrai que Keynthara avait du mal à retourner sur terre, continuant de fixer avec intensité les acteurs qui se défaisaient déjà de leur rôle en se laissant applaudir très fort.

Un long soupir indiquait que la Petite était bien nostalgique de ces instants de pur bonheur. Elle planait et se sentait toute légère, loin de la cruauté et la laideur du monde qu’elle avait parfois été amenée à rencontrer malgré elle. Elle ne voulut d’ailleurs pas se lever, et ce fut donc à Kraemer qu’incomba la tâche de la soulever et de la garder ensuite sur le bras pour sortir du chapiteau.

Une fois sortis, la plupart des gens se précipitèrent vers le banquet qui avait été préparé avant la représentation dans la joie et la bonne humeur apparente. Tout le monde avait plus ou moins mis la main à la pâte, et le résultat était grandiose. Le Shaakt ne se fit d’ailleurs pas prier pour venir se sustenter, lui qui ne s’était pas vraiment nourri de beaucoup de choses différentes durant sa vie. C’était donc le moment de goûter un peu à des mets elfiques auxquels il n’était pas habitué, en espérant qu’il ne tomberait pas malade pour autant…

Keynthara, elle, n’était bien sûr absolument pas intéressé par les plats, elle qui n’avait jamais rien eu besoin de manger de sa courte vie, et qui n’aurait sans doute jamais à le faire d’ailleurs. Elle décida donc d’attendre que tout le monde se soit bien restauré, puis elle alla jouer avec la petite reine de Cuilnen et la fille de Lelma pendant un bon bout de temps.

Et puis, la nuit s’avança, et l’Aniathy finit par s’approcher des membres de la troupe de Cuilnen, pour venir leur demander des secrets magiques pendant qu’ils étaient entrain de tout ranger. Seyra et la fausse reine étaient quant à elles parties se reposer depuis bien longtemps, et seuls les adultes veillaient encore sur le campement.


« Hum hum hum…s’cusez moi Madame… », venait-elle de faire à l’attention d’une elfe qui avait manié la magie de la lumière durant le spectacle, et qui s’était déjà changée pour revêtir une belle tunique de cuir aux couleurs vertes et brunes rappelant la nature, forcement. Elle était occupée à rouler certains pans de tissus du chapiteau, et en entendant la Petite, elle se retourna vers elle, abandonnant pour quelques instants son travail.

« C’était vous qui aviez fait plein de lumière partout durant le spectacle, avec des boules de lumière et tout et tout et… je voulais vous dire que c’était vraiment beau, et que vous étiez vraiment douée…enfin, tous les autres aussi, mais vous particulièrement, parce que moi aussi je manie la magie de la lumière, et je sais pas faire autant de choses que vous comme ça ! Je fais des traits de lumière, mais ça s’arrête à ça ! Oh bien sûr, je soigne aussi, mais ça, ça fait pas du spectacle ! »

L’elfe essayait de comprendre où la poupée voulait en venir, et elle la regardait avec un regard chaleureux mais un peu interrogatif. Elle ne put s’empêcher de la remercier pour ses compliments et l’invita à poursuivre dans sa lancée, sentant bien qu’elle voulait lui demander quelque chose et qu’elle tournait actuellement autour du pot.

Keynthara n’avait pas pour habitude d’y aller avec des pincettes, c’est pourquoi elle ne s’attarda pas vraiment plus longtemps, sortant en vitesse de son sac des rouleaux de parchemins presque aussi grands qu’elle et les étala devant elle.


« J’ai plein de sort à ma disposition que je pourrai apprendre, je les ai achetés chez le grand Moboutou de Kendra Kâr, mais je sais pas lequel apprendre, ni comment m’y prendre. Je me suis pas assez renseignée, j’avais plein de sous-sous alors j’ai acheté et puis c’était tout, je ne sais plus lequel fait quoi. Vous les connaissez ? »

L’elfe fit un hochement de tête entendu, et jetant un coup d’œil à un de ses compagnons, lui lançant en langue des Hinions un « je reviens vite ». Elle finit alors par se relever et s’éloigna un peu avec Keynthara et ses parchemins.

« Bien sûr que je les connais, c’était toute ma jeunesse, lorsque j’étudiais à l’école de magie de Cuilnen. C’est déjà loin derrière moi…Je m’appelle Felitiz’yn, et toi ? »

Keynthara se dépêcha bien vite de se présenter, puis elle essaya de ré-attirer l’attention de l’elfe blanche sur le matériel magique qu’elle tenait. Non pas qu’elle ne fût pas intéressée en entendant parler d’une institution enseignant le maniement des sorts, au contraire, mais ce fut plutôt qu’elle eût hâte d’expérimenter, sur le champ, quelques nouveautés, en étant bien encadrées.

« Bon, ce que je peux te conseiller, c’est d’apprendre ce sort-ci… »

Elle pointa du doigt le parchemin de force du ciel, et se mit à lui expliquer pourquoi. Elle avait bien dû avoir des enseignements théoriques sur la magie, et elle devait simplement être entrain de réciter ses cours.

« Ce sort-là est éminemment utile, oh, pas pour faire du spectacle, mais en situation de bataille par exemple, et ça arrive plus souvent qu’on ne le croit, par les temps qui courent! Il permet de rendre plusieurs personnes plus puissantes ! Celles que tu veux ! En fait, c’est comme une sorte de prière que tu adresses à Gaïa, la déesse de la lumière, tu ne dois pas être sans le savoir, ça ! »

Keynthara regardait la femme d’un air dubitatif. Elle croyait au départ que toutes ces explications étaient un peu superflues, mais en apprenant qu’il s’agissait d’un sort pouvant s’appliquer à d’autres qu’elle, elle parut soudainement plus intéressée…

« Mais moi je connais pas de prière…qu’est ce que je dois faire pour que ça marche ? »

La femme se remit à sourire, et elle se pencha sur le bout de papier sur lequel il était écrit quelques lignes.

« Et bien tu dois juste dire ce qui est écrit là… et y penser très fort surtout ! Enfin, tu ne dois pas être une petite débutante non plus si le magicien a accepté de te vendre ce parchemin, alors tu dois sans doute bien savoir comment t’y prendre pour utiliser ton énergie magique qui est en toi ! »

Et puis, elle lut ces quelques mots avec un accent elfique qui trahissait son manque d’habitude de lire la langue commune :

« ‘Toi, Gaïa, qui règne dans le ciel, laisse ta lumière pénétrer nos corps, et régale nos êtres de ta puissance…’ Voilà ! Il n’y a rien de bien compliqué là-dedans, il faut que tu coordonnes ta pensée avec cette phrase. Oui je sais, tu n’as pas forcement l’habitude de devoir réciter des phrases pour pouvoir utiliser tes pouvoirs, mais c’est ainsi, il y a un certain nombre de sorts qui marchent comme ça ! Allez, essaye, et n’oublie pas, pense à d’autres personnes aussi, que tu veux enchanter ! Essaye sur moi par exemple, et je te dirai si je ressens l’énergie de la lumière me rendre plus forte ! »

Keynthara lui arracha presque le parchemin des mains, et en sautillant sur place comme à son habitude, elle se mit à relire les écrits, entraînant son esprit tout d’abord à dire cette phrase avant de vouloir s’y risquer à l’oral. Elle était surexcitée, et se sentant entre de bonnes mains, elle n’avait absolument pas peur.

Puis elle finit enfin par se risquer à prononcer cette phrase à haute voix, de façon très aiguë en levant les yeux vers le ciel, et les bras aussi, afin de chercher à obtenir ce qu’elle attendait. Une étrange chaleur s’était mise à descendre sur elle, et elle était légèrement éclairée d’une aura dorée alors qu’à l’intérieur, ses fluides s’agitaient en tous sens comme pour alimenter cet échange qui était entrain de se faire entre la magie de Gaïa et ce petit corps de poupée animée. Comme toujours dans ces moments-là, Keynthara avait tendance à se laisser perdre dans la volupté qui l’habitait, et elle en perdait presque ses objectifs qui lui furent soudain remis à l’esprit…


« Et maintenant pense à renvoyer le sort sur moi, concentre-toi sur mon être, cherche à entrer en contact avec moi, je vais t’aider avec mes fluides, aller, essaye ! »

L’Aniathy referma alors les yeux, et elle visualisa Felitiz’yn du mieux qu’elle le put, sentant son énergie magique se transporter vers l’extérieur et flotter dans les airs en un étrange fil impalpable. C’était comme une extension de sa personne, et elle essayait de mettre de l’ordre dans toutes ces sensations qui la perturbaient dans son entreprise. Faire ce qu’elle était entrain de faire lui demander une concentration extrême, et lorsqu’elle sentit enfin le contact s’établir entre elle et l’elfe blanche, Keynthara se sentit contrainte et obligée de tout relâcher. Ce qu’elle avait fait avait fini par une fois de plus totalement la vider de sa magie. Elle n’avait peut-être tout simplement pas assez pris le temps de se reposer la nuit précédente pour recharger les batteries, et elle avait eu de la chance d’avoir encore les ressources nécessaires à l’utilisation de ce sort.

Tombant sur ses fesses, elle rouvrit alors ses grands yeux mouillés pour venir les poser sur la magicienne qui la félicitait aimablement.


« Je ne fais pas une si piètre enseignante finalement…et si un jour j’en viens à ne plus vouloir bourlinguer à travers Yuimen, je pourrai toujours me reconvertir là-dedans, finalement ! En tous les cas bravo ma Petite ! C’était un sacré boulot que tu as mené là, et je sens bien que ça a marché ! Aller, on retourne au campement, tu as intérêt à te reposer si tu ne veux pas avoir un vilain mal de tête demain au réveil ! Vient, je te ramène ! »

Elle l’aida à ranger ses parchemins qui traînaient au milieu du chemin, et la souleva ensuite pour venir l’allonger sur sa cape blanche.

« Heureuse d’avoir fait ta connaissance, petite princesse adorable ! J’espère qu’on aura l’occasion de se rencontrer à nouveau ! Fait de beaux rêves ! »

Kraemer mit quant à lui beaucoup de temps à venir se poser aux côtés de l’Aniathy, et bien sûr, il avait surveillé d’un œil attentif l’entretien magique qui s’était déroulé aux abords du campement. Jamais il ne s’autorisait à s’éloigner de sa protégée, jamais, et il s’était senti bien soulagé lorsque l’elfe blanche l’avait ramenée à sa couche.

La nuit fila cette fois-ci sans aucun problème, et au petit matin, une troupe de cavaliers finirent par arriver en renfort pour prendre en charge le campement. Ca n’était pas trop tôt, c’était le moins qu’on puise dire, mais au final, la poupée avait passé une très agréable journée, la veille, et elle ne regrettait rien de tout ce qui avait pu se passer, même si maintenant, il était temps de partir. Rangeant une bonne fois pour toutes ses affaires, elle en profita pour prendre un peu d’avance avec son Shaakt qui était bien content de ne pas devoir rester en présence de l’elfe noir à la tête de la cavalerie qui était arrivée jusqu’à eux.


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Jeu 4 Mar 2010 11:41 
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Les amis de Keynthara ne tardèrent pas à les rejoindre et la petite troupe se mit donc finalement à avancer à bon rythme sur les routes de terre battue parcourues par toutes sortes de gens et de carrioles aussi. Il devait forcement s’agir d’une route commerciale, c’est pourquoi cela n’étonna personne.

Les heures semblaient être une éternité, et ça n’était pas une chose facile à vivre pour l’Aniathy qui commençait vraiment à en avoir marre de ce voyage qui paraissait ne jamais se finir. Elle voulait bien se montrer patiente et persévérante, mais il y avait des limites à tout. Malheureusement, elle n’avait de toute façon pas le choix, et elle n’avait même pas le droit de réclamer une pause, sinon elle prenait tout simplement le risque de se retrouver toute seule avec son compagnon Shaakt qui ne pouvait se résoudre à l’abandonner. Personne n’avait envie de traîner, et Keynthara suivait donc inlassablement le mouvement en rechignant de temps à autre.

Seyra quant à elle paraissait toujours aussi motivée et ne montrait pas vraiment de signe de fatigue. C’était fou comme une si jeune personne pouvait avoir de telles capacités physiques. Elle avait entendu parler de sa bataille contre la bête métallique du précédent relais, et se demandait toujours comment cela pouvait être rendu possible que de venir à bout d’un ennemi semblant aussi puissant.

Au bout de quelques heures de marche, le groupe d’ami et de connaissances put apercevoir au loin l’esquisse d’un grand pont se dessiner dans le paysage, signe qu’ils allaient traverser un grand fleuve qu’ils entendaient ronronner et clapoter de loin.

Petit à petit, des silhouettes finirent par se dessiner, et Kraemer ainsi que le nain accompagnant Lelma se mirent à jurer ensemble. Apparemment, ils savaient dors et déjà ce que ces personnes postées de part et d’autres du pont signifiait…


« Préparez les bourses… », lâcha-t-il, et c’était là les premiers mots prononcés depuis une bonne heure, si bien que sa voix roque parue un soupçon enrouée. Intimidé par ces gens qui marchaient avec lui, sans compter tous les autres qu’ils croisaient en chemin, il préférait rester le plus discret possible.

Secouant les derniers sous qu’il restait dans son sac de cuir, Keynthara se mit à grimacer.


« Je suis même pas sûre d’avoir assez pour payer…j’espère que ça ne sera pas trop cher, et puis, pourquoi, par Zewen, est-ce qu’ils ont besoin de nous faire payer pour passer un vulgaire pont ? On a pas le droit d’aller vers Shory, ou vers Cuilnen librement ? »

La Petite était dubitative, et ce fut le premier garde du pont qui lui répondit, un humain de grande facture, armés et parés jusqu’aux dents. Il avait entendu sa remarque car contrairement à son Shaakt, Keynthara ne faisait rien pour se montrer discrète.

« Au service du roi de Kendra Kâr, nous faisons simplement respecter les ordres. Ca fera donc 30yus par personnes pour passer »

Ils n’avaient pas du tout l’air agressifs, mais Keynthara se doutait que si on leur cherchait trop d’ennui, ils risquaient de beaucoup en souffrir. Elle commença donc à fouiller dans sa bourse, elle qui n'était pas vraiment près de ses sous, et Kraemer en fit de même, bien plus résigné que la petite à devoir donner de son argent.

« La sergente aurait quand même pu nous donner une signature pour nous éviter les péages… », maugréa-t-il en observant le comportement des autres, notamment du nain qui croisait les bras sans donner à un seul moment l’impression de se décider à payer.


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Dim 7 Mar 2010 20:08 
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Je suis triste de quitter déjà mon ami Dalhar, mais nous ne pouvons pas nous attarder.

"Tiens moi au courant par la suite, on a un moyen unique de communiquer à distance, profitons-en."

"Soyez prudent, l'avenir s'annonce sombre mon ami."

Nous partons alors, à pied et en charrette, nous éloignant de ce campement, de ce champ de ruine et des restes du combat acharné. Les soins de la petite aniathy ont permis de n'avoir aucune blessure visible ni ressentie, un exploit au vu de notre état après avoir vaincu les deux monstres de métal ! Une certain lassitude me prend, la route est longue, et même si elle est très fréquentée en ce jour ensoleillé, elle n'en demeure pas moins d'un ennui profond. Ah certes, l'ambiance du campement, les combats, le spectacle, on n'a pas pu nous poser un seul instant, tout allait vite, trop vite. Là nous sommes, las nous allons vers un avenir incertain, sans savoir ce qui a pu envoyer de tel monstres, si réellement ils nous étaient destinés. Je me met à douter de beaucoup de choses, le cheminement et l'ennui me font penser à tout ce qu'il m'est arrivé depuis que je suis sur Yuimen, à toutes ces choses incroyables, merveilleuses et terrible qui m'ont fait grandir.

Je manque de trébucher sur un pavé moins bien serti que de normale, ce qui permet de sortir de ma torpeur. A mes cotés, Seyra est guillerette, elle marche avec allant, ajoutant une touche d'optimisme à notre groupe des plus décousus. Finalement nous arrivons près d'un fleuve, un pont le traverse, mais des gardes nous arrêtent, c'est un péage, nous devons payer pour passer. Pour Seyra et moi aucun problème, nous donnons 60 yus au garde pour passer. Mais pour Kagnar pas question de payer !

"Couns de couns ! Tu veux me faire payer pourquoi ? Pour passer ton misérable cours d'eau ? Avec ton pont bancal, mité et termité je suis certain ! Medanss ! Mon or c'est mon or, pas touche ! Vas voir ailleurs si j'y suis le grandas ! Moi le torkin des montagnes, le pur, le dur, je ne te donnerai pas un centime de yus, même pas une piécette de cuivre, tu en ferais quoi, dis moi ? Mais quelle coterie que ce rassemblement là, ah les Kendrans alors, faire payer les honnêtes gens ! Et puis... "

Il est coupé par Haured qui en a marre d'attendre et qui lui paye sa part, le torkin ravi se réfugie alors dans sa carriole. Pour l'aniathy même problème, mais elle fini par payer sa part. Finalement nous traversons tous, le pont est grand et large, mieux entretenu que pouvait dire Kagnar - qui était entrain de ronchonner à nouveau dans sa charrette, une bière à la main - , le flot du fleuve était fort clair et calme, les rives étaient remplis de roseaux et autres plantes apparentées. Des canards s'agitaient et cancanaient, ne se préoccupant nullement de ce qui se passait à quelques mètres d'eux.

Après avoir passé le pont nous continuons notre chemin croisant quelques villages et fermes avec beaucoup d'animations. Au soir finalement nous croisons un relais, il n'a pas l'air fort attrayant, mais c'est le soir, nous sommes tous épuisé par cette journée de marche. Nous entrons, l'accueil n'est pas des meilleurs, le propriétaire n'est pas très engagé face au shaakt, l'aniathy, le torkin et la petite ynorienne. Les rares clients ont une allure des plus patibulaires, nous toisant d'un air mauvais. Visiblement on a rien à faire ici, mais il faut faire avec. Avec dédain le propriétaire nous annonce qu'il ne lui reste que deux chambres, on va devoir faire avec. On prend un repas des plus mauvais, mangeant avec dépit on ne-sait-quoi. Puis on va se coucher. Seyra choisit d'aller avec l'aniathy, désirant sans doute papoter avec, moi je suis avec Haured... et le Torkin.

Hélas notre nuit fut particulièrement pénible, non seulement le nain ronfle, ce qui nous empêche de dormir réellement, mais en plus il n'y a que deux lits et une paillasse... Qui est bien sur pour moi, pas qu'Haured ne s'était pas porté volontaire pour, mais en temps que chef, je me devais de le faire. La chambre est rempli de vermine, je passe mon temps à me gratter, poux, puces et cafards grouillent dans ce relais. Je suis heureux quand au petit matin le coq chante, je suis le premier en bas, prêt à partir sur le champ...

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Lun 8 Mar 2010 12:51 
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Après quelques parlementations surtout initiées par le nain ami de Lelma, le groupe put enfin commencer la traversée du fleuve. Il était vraiment large, et l’eau belle et propre. L’air frais qui balayait son visage n’était pas sans lui rappeler les embruns marins de Verloa, et le paysage était somptueux. Il tranchait net avec la monotonie des précédents jours, et Keynthara essayait de profiter un maximum de toute cette beauté réjouissant tous ses sens.

Arrivés de l’autre côté du pont, malheureusement, la route longeant des plaines verdoyantes et des petits villages mouvementés reprend ses droits, et c’est à nouveau le même défilé d’arbres et de maisonnettes qui emplit tout le monde de lassitude.

La journée se passa une fois de plus, et sans grand évènement notable. La poupée s’occupait de temps à autre en mettant sur pieds des chansons avec Seyra pour faire quelque chose, au grand dam des voyageurs qui les accompagnaient, parce qu’ils auraient sans doute préférer le silence aux chants ô combien répétitifs des fillettes.

Le soleil commençait une fois de plus à disparaître derrière eux, signe que la nuit approchait à grand pas, et certains s’impatientaient fortement de trouver enfin un relais où passer la nuit au calme sans risquer de se retrouver attaqué une fois de plus. Pourtant, ils étaient bien entourés, entre l’Aniathy aux grands pouvoirs de guérisons, les deux miliciens père et fille, le Shaakt baraqué comme pas possible, le nain armé jusqu’aux dents et Haureld. Non, il n’y avait pas de raison de s’en faire et de ce côté-là, Keynthara n’était absolument pas angoissée.

D’ailleurs, lorsqu’ils finirent enfin par trouver le relais qui allait les accueillir pour la nuit, la Petite en fut tout particulièrement rebutée avant même d’y avoir pénétré. Elle avait donc proposé de passer la nuit dehors, mais cette idée ne parut une fois de plus convenir à personne et elle dut se résoudre à suivre le groupe dans les chambres pouilleuses après avoir observé les gens manger avec un singulier dégoût collé sur leur visage. Keynthara se réjouissait donc une fois de plus de ne pas avoir besoin de manger en voyant les choses infâmes qui reposaient dans leur assiette sale !

Seyra ne lui avait pas laissé le choix, elles allaient donc devoir passer la nuit ensemble, bien évidemment en compagnie de Kraemer, et ça n’était bien sûr pas sans réjouir la petite Aniathy qui aimait bien la compagnie de la fille de Lelma. Enfin, ça dépendait en fait… il y avait forcement des hauts et des bas, surtout avec la Poupée qui était sujette aux sauts d’humeur assez fréquemment.

Lorsqu’ils durent se mettre d’accord pour savoir qui allait dormir où, Kraemer se proposa bien évidemment pour rester à même le sol, prétextant que pour méditer, la position assise en tailleur pouvait de toute façon très bien lui convenir, mais Keynthara ne l’entendait pas de cette façon, voulant absolument imposer quelque chose à l’un d’entre eux avant la fin de la soirée. C’est vrai que maintenant qu’elle était avec ce petit groupe, son pouvoir sur son accompagnateur semblait s’être un peu affaibli et elle en était de plus en plus perturbée. Qu’est ce que cela pouvait donc bien signifier ? Il devait se sentir fort en compagnie des autres, ça ne pouvait qu’être ça.


« Je refuse que tu restes par terre ! On est des toutes petites, Seyra et moi, et je suis sûre que si on se serre un peu toutes les deux on arrivera très bien à tenir sur un des lits, tu pourras prendre le second comme ça ! On est tellement fine qu’on fait qu’une seule personne à nous deux, pas vrai la miss ? »

Elle s’était tournée vers Seyra et avait plaqué, comme à son habitude, ses points sur ses hanches peu marquées, cherchant le soutien de la jeune humaine. On aurait pu penser à un élan de gentillesse et de compassion à l’égard de Kraemer, mais il n’en était rien, tout le monde la connaissant un peu pouvait bien en convenir. En fait, elle avait juste envie de faire valoir un peu sa voix maintenant qu’ils étaient en nombre restreint, et elle fut d’ailleurs extrêmement soulagée de voir que Seyra était tout à fait d’accord, et que le Shaakt semblait donc ne pas avoir le choix, à deux contre un.

« Bien, voilà qui règle le problème, tu as vu ça comme je pense à toi, Kraem’ ! »

Ne perdant pas une seule seconde pour commencer à préparer leur couche, les trois colocataires pour la nuit durent faire face à un élément imprévu, écrasant au passage, sortant de sous les lits, des drôles d’insectes noirs grouillant qui ne disaient rien qui vaille. Keynthara en fut tout particulièrement écœurée, et elle se rua au cou de son chevalier servant du chaos pour se cramponner à lui tel un petit éléphant gracieux qui aurait peur d’une minuscule souris, sauf que là, il s’agissait d’infects cafards. Sursautant à son tour en poussant un drôle de cri efféminé, il reprit bien vite contenance.

« Calme-toi, ils ne vont pas te manger ! Ils ne vont pas non plus grimper dans votre lit, alors il n’y a rien à craindre, écrase-les, saute leur dessus comme tu sais bien le faire, et va dormir ! »

Il se prenait, en ce moment même, pour un père affectueux qui essayait d’apaiser sa fillette sortant tout droit d’un horrible cauchemar. Il n’était par ailleurs pas très rassuré non plus, mais il essayait de ne pas laisser transparaître son malaise afin de ne pas en rajouter à la déroute de l’Aniathy.

« Bon, passons aux choses sérieuses, je ne veux pas de cafards sous mon lit, alors elles vont s’en prendre plein la figure, ces saletés, vous allez voir ! »

Lâchant subitement Kraemer, elle se dirigea vers sa couche et piétina au passage deux de ces bestioles. Elle se pencha alors pour constater que ce n’était pas un, ni deux, ni même trois cafards qui se trouvaient cachés en dessous, mais tout un régiment, et c’est avec un regard sadique que la mistinguette tendit sa baguette dans leur direction.

Faisant remonter à l’intérieur d’elle-même toutes les énergies magiques dont elle avait besoin, elle concentra sa haine et son dégoûts sur ses minuscules petites cibles afin d’envoyer sur elles une décharge de lumière colossale qui ne laissa bien entendu pas un seul survivant. Ce trait de lumière qu’elle avait invoqué pour balayer toutes créatures sur son passage, elle l’avait longuement travaillé en compagnie de la ravissante Pulinn, et le petit rire qu’elle laissa échapper montrait bien sa fierté même si elle avait quelque peu carbonisé le sol. Renouvelant le travail sous le second lit, elle finit par se déclarer sauveuse de la chambrée et annonça aux deux autres qu’à présent, ils allaient tous pouvoir dormir tranquillement. La seule condition à cela était bien sûr d’écraser le reste de vermines grouillant encore au sol, du moins, c’était ce qu’elle pensait, n’ayant pas encore eu affaire aux poux qui avaient élu domiciles dans leur lit.

Keynthara s’installa dans les draps avec Seyra et souhaita une bonne nuit à l’elfe noir avant de commencer les messes basses. La fille de Lelma était très fatiguée et les discussions ne s’éternisèrent heureusement pas, si bien que l’Aniathy fatiguée de la marche de la journée se laissa facilement emporter par les songes, elle qui pourtant n’avait que trop rarement besoin de dormir, en temps normal.

Les minutes passaient et seul le bruit du rez-de-chaussée parvenait à briser le calme qui régnait dans la chambre, quand soudains, Seyra se redressa en commençant à se gratter avec force et détermination la jambe, commençant à couiner car elle était apeurée. Elle jurait avoir senti quelque chose lui avoir piqué la jambe, et ce fut bientôt au tour de Kraemer de se rendre compte que la jeune fille disait vrai, et d’en conclure que les literies étaient emplies de parasites en tout genre. Keynthara, pour ça part, n’eut aucun problème de la nuit, sans doute à cause de la constitution bizarre de son non-organisme qui n’avait rien à apporter aux puces et aux poux, mais le remue-ménage de Seyra qui n’arrêtait pas de se gratter empêcha la poupée une bonne partie de la nuit de dormir. Heureusement que les aniathy n'avait besoin que de très peu d'heure de sommeil lorsqu'elles étaient fatiguées !

Le lendemain matin dès l’aube, c’est un groupe très fatigué qui se remit donc en marche, après avoir passé une horrible nuit dont ils se souviendraient longtemps…


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Dim 14 Mar 2010 23:38 
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"Quel cauchemar cette nuit..." me dit Seyra.

"Ne m'en parle pas, plus jamais même..." J'étais dans un état de fatigue avancé, fort énervé par la nuit désagréable, encore traumatisé par les conditions du logement. Ah il y aura un rapport des plus salés à la milice, qu'importe si ça ne sert à rien, mais on sait jamais que ça puisse bouger les choses !

On ne prit même pas le temps de prendre un petit déjeuné, ne voulant pas refaire l'expérience de la veille, et c'est l'humeur morose, le ventre creux, des démangeaisons sur tout le corps que nous repartons sur la route, voulant à tous prix nous éloigner de ce bouge misérable.

Une foule assez dense nous accompagne, causant parfois des problèmes sur la route pavée, plus ou moins bien entretenu. On croise régulièrement de grands chariots, tous allant vers la grand capitale, l'alimenter en diverses ressources.

L'ennui du jour précédent s'éternise sur celui-ci, ah les voyages ne sont pas franchement très passionnant. C'est à moitié en dormant que nous dirigeons notre carriole cahincaha, nos compagnons ne sont guère bavard. Le torkin est même en train de dormir, heureusement Haured veille et conduit la seconde carriole. Seule l'aniathy ne semble pas avoir souffert de la nuit terrible et semble encore plus satisfaite d'elle-même que le jour précédent, je me demande bien ce qu'il a pu se passer cette nuit.

Courant de la matinée, alors que nous nous arrêtons sur le bord de la route, manger quelques soupes préparées par un marchand ambulant, je ressens quelque chose de désagréable, une impression de nausée, comme si quelque chose me compressais le corps, m'oppressais l'esprit. Je ne dis rien à personne, ne voulant pas partager ma crainte, qui certainement n'avais rien de concret.

Deux heures après nous arrivons prêt d'une nouvelle rivière, pas de pont à celle-ci, un grand bac fait l'aller retour, mais la file d'attente est longue, très longue. Au jeu de la patience, je suis perdant, je m'endors quelques temps dans la carriole, et je ne suis réveillé que quand nous embarquons sur le bac. Un cours passage sur le fleuve, sans remous ni agitation et nous débarquons de l'autre côté, déjà prêt à repartir. Le soleil est déjà bas, j'ai dû dormir plus que de raison.

"Aller on continu, j'espère qu'on va trouver une bonne auberge pour cette nuit !" dis-je peu convaincu.

Finalement deux heures plus tard, complètement épuisés nous arrivons en vue d'un relais à l'aspect correct, nous décidons d'un commun accord de nous y arrêter.

L'aubergiste, un brave homme nous accueille avec plaisir, et comble du luxe nous propose trois chambres. Je suis seul avec Seyra, il y a de l'eau chaude à disposition, des serviettes, du savon et un bac ! La chambre est propre et sent bon, pas de bestioles en vue...

"Je crois jeune fille qu'un bon bain ne te fera pas de mal..."

"A qui le dis-tu !" Elle était déjà à moitié nue avant de finir sa phrase, visiblement ravie de pouvoir se laver. Rapidement déshabillée, je constate le pourquoi d'un tel empressement, son corps est couvert d'irritations. Je la lave consciencieusement au savon, délicatement, ne négligeant aucune zones, tout en pudeur, un travail de patience, usant d'un maximum de savon et d'eau chaude. Elle sort visiblement soulagée, s'emmitouflant dans une serviette et part s'allonger sur le lit.

Un peu plus gênée que ma fille, je prend mon bain, me lavant tranquillement et finalement je m'allonge moi aussi, une fois sec sur le lit, bien recouvert d'une serviette.

Tard dans la soirée, après nous être rhabillé, nous descendons prendre une collation. Le torkin est à une table en compagnie d'Haured, du Shaakt et de la petite aniathy, il leur parle apparemment depuis un temps, ponctuée des réponses de la petite. Il est content, une bière fraiche dans la main, une grosse pièce de viande dans son assiette, cuite à point comme il dit... Plutôt bien grillée je trouve. Nous commandons aussi de quoi manger. En effet la spécialité locale semble cuire les aliments plus que de raisons, mais ça n'est pas désagréable.

Une bonne nuit nous attend, mais la sale impression de la journée me reprend en remontant dans la chambre avec Seyra...

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Dernière édition par Lelma le Dim 18 Déc 2011 18:20, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Mer 17 Mar 2010 16:06 
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Encore une fois leur marche fut interminable, mais Keynthara était un peu soulagée de voir de plus en plus de monde sur les routes. Cela signifiait des gens avec qui pouvoir bavarder autre que ceux qu’elle connaissait déjà et avec qui elle voyageait. Il lui fallait bien s’occuper comme elle le pouvait, et la présence de ses compagnons ne la distrayait quasiment plus tant ils semblaient maintenant faire partie du décor verdoyant et lumineux. Heureusement d’ailleurs que le temps s’était montré clément depuis le début du voyage, cela faisait un obstacle en moins à surmonter et c’était déjà beaucoup.

Au fil de cette journée qui défilait à un rythme des plus lents, Keynthara constatait que Seyra devenait de plus en plus distante avec elle et que la fillette rechercher de plus en plus la présence de son père, comme s’il y avait eu quelque chose de dérangeant à fréquenter la poupée. Elle n’était en général pas très attentive à ce genre de détails, mais lorsque cela devenait trop flagrant, elle la poupée était forcément amenée à se poser des questions, si bien qu’elle finit par aborder le sujet au moment où elle trouva Seyra un peu isolée. Elle se sentait un peu mal de cette distance qui s’était bizarrement installée.


« Dit… Seyra, j’ai une question, je sais pas trop comment te le dire… »

Sans tourner autour du pot bien longtemps, elle cracha le morceau, mais avec une toute petite voix.

« Qu’est ce qu’il se passe, pourquoi tu restes p’us avec moi ? Tu me boudes ? »

Elle triturait les pans de sa robe à paillettes, et à bien y regarder, elle pouvait constater que la fille de Lelma en faisait de même. Elle avait l’air bien nerveuse, et elle mettait un temps fou à répondre, comme si elle avait cherché ses mots pour dévoiler une sans doute terrible réalité à Keynthara.

« Je me sens pas bien, oppressée. J’ai… »

Montrant sa poitrine en mimant une pression dessus, elle se mordit la lèvre, regarda autour d’elle, puis poursuivit :

« J’ai peur de quelque chose, peut-être quelqu'un, et je suis pas rassurée. Enfin, peur, c’est un bien grand mot quand je sais pas ce qu’il me prend, mais voilà, tu sais tout, alors quand je reste avec mon père, je me sens plus rassurée et ça va mieux, c’est tout. M’en veux pas va. »

Keynthara restait là, incompréhensive de ce qui venait de lui être raconté, mais elle ne posa pas plus de question, voyant bien que Seyra s’en allait déjà pour rejoindre Lelma. Non, elle ne voulait pas être questionnée plus longtemps, et finalement l’Aniathy oublia bien vite ces drôles de paroles qu’elle venait d’entendre. Elles auraient pu lui faire ressentir elle aussi cette sensation dérangeante si son esprit n’avait pas été aussi étriqué et fermé à ce qu’elle ne voulait pas voir ou ressentir.

Ils arrivèrent au beau milieu de l’après midi près d’une rivière qu’il s’agissait de traverser, et apparemment, ça n’allait pas être une mince affaire vue le monde qui attendait pour pouvoir faire de même. Il y avait des charrettes, des animaux, des enfants, des vieillards, des commères plus rondes que leur chaudron et toute une tripotée de marchandises plus diverses les unes que les autres. Pour sûr qu’il s’agissait là d’une grande route commerciale, et Keynthara se fit la réflexion qu’un seul bac n’était en rien suffisant.

Ils avancèrent lentement mais sûrement dans la queue, et bientôt ce fut à eux d’embarquer, serrés les uns contre les autres en croisant les doigts pour que le bac supporte leur poids. Certes, Keynthara n’était vraiment pas lourde, mais elle ne pouvait pas en dire autant de ces convois, ainsi que de ses compagnons portant de lourds équipements qui faisaient dangereusement pencher l’embarcation du côté droit.


« Enfin arrivés de l’autre côté, j’avais peur qu’on ne s’en sorte jamais ! Faudrait que les forgerons se mettent à la recherche de nouveau métaux pas trop lourd ! Ca serait bien pour tout le monde, y compris pour votre pauvre dos je suppose. »

Keynthara était tout sourire maintenant qu’elle se sentait un peu plus rassurée d’avoir remis les pieds sur la terre ferme. Ils purent repartir et attendre de croiser le prochain relais.

La Petite était soulagée de voir que ce dernier était en relativement bon état, et lorsqu’ils entrèrent à l’intérieur, elle put entendre un soupir bruyant qui avait été poussé par toute la petite troupe. C’était donc apparemment un soulagement partagé. Ils s’installèrent dans les chambres, puis Keynthara redescendit bien vite dans la salle commune pour accompagner ses amis dans leur repas. Elle les regarda manger avec appétit et entra sans réserve dans les diverses discussions qui étaient lancées à la volée, sans gêne apparente. Plus elle pouvait l’ouvrir grand et donner son avis, ainsi que contredire les autres, plus elle était heureuse, et elle passa donc un excellent moment autour de cette table avec les autres.

Le temps fila et il fut bientôt l’heure d’aller se coucher. Keynthara ne se lava pas, estimant que cela n’était absolument pas nécessaire pour elle, mais elle essaya d’obliger Kraemer à profiter de l’eau qui avait été monté dans leur chambre, et ce dernier consentit à faire une fois de plus plaisir à la petite princesse en robe rose, allongée dans son lit trois fois trop grand pour elle.

Lorsque le Shaakt finit par lui souhaiter une bonne nuit, elle s’était déjà assoupie.



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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Ven 2 Avr 2010 20:23 
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À l’aube de ce cinquième jour de voyage en direction de la belle forêt de Cuilnen, Keynthara se sentait bien en forme, après cette plaisante nuit relativement calme et confortable. Elle avait pu prendre tout son temps pour se détendre et laisser son esprit vagabonder, et maintenant qu’ils se remettaient en route, elle était encore plus emplie d’énergie qu’à son habitude.

Elle s’évertuait à réunir tout le monde pour partir le plus vite possible, usant de ses talents vocaux pour que les gens se pressent. Il était question de se bouger les fesses, de tout préparer et de se tenir prêt à faire de la route au pas de cours ! Comme toujours, il n’y avait pas grand monde pour la remettre en place, mais personne ne semblait vouloir l’écouter outre mesure.

De retour sur la grande route commerciale, ils durent à nouveau partager leur journée de marche avec bon nombre de carrioles marchandes et des gens de diverses origines. Si cette route était très fréquentée et qu’ils étaient relativement en sûreté, cela n’empêchait pas que la présence de nombreuses crevasses profondes dans le sol rendait ce jour de marche bien périlleux. Keynthara ainsi que ses compagnons trébuchaient régulièrement à parfois s’en tordre la cheville, mais le pire était encore la charrette du Torkin qui refusait parfois d’avancer, bloquée dans le sol. La Petite ne leur était d’aucune aide pour remettre en route le convoi, mais il ne faisait aucun doute qu’elle les soutenait moralement et parfois même impitoyablement, leur assignant de donner tout ce qu’ils avaient dans les tripes pour mener à bien leur tâche pénible qui retardait tout le monde.

La journée se poursuivait donc sur ce rythme un peu chaotique, à coup de grosses secousses, de protestations nanesques et de détermination, et le tonneau de bière qui reposait sur la carriole du nain bougon était secoué en tous sens. Il était certes très désagréable depuis ce début de matinée, mais le plus dérangeant dans l’affaire était cette sensation de présence qui était maintenant devenue palpable pour l’Aniathy. Elle avait eu beau faire abstraction, la veille, de cette impression qui avait tout d’abord perturbé son amie Seyra, maintenant, elle avait du mal. Pourtant, rien ne parvenait réellement à leurs yeux, et ils avaient tous beau être sur la défensive, aucun signe tangible ne semblait vouloir se montrer à leur conscience pour venir quelque peu les apaiser.

Continuant malgré tout leur petit bout de chemin, ils durent ensuite faire face à un drôle d’inconvénient qui allait leur gâcher définitivement la journée, surtout à cause du nain qui allait être d’une humeur plus massacrante que jamais en découvrant ce qui s’était passé à son insu…


« Bougre de route de mes deux roubignoles, mon tonnelet de bière, il est vide, vide de chez vide, tout a coulé, tout est parti, tout est fini, ma bière, oh ! », s’était écrié le Torkin qui était justement allé contrôler le bon état du chargement. Les voyageurs se regardèrent tous, certains arborant un visage plutôt amusé parce qu’ils ne réalisaient pas l’ampleur de la chose, d’autres secouant déjà la tête en songeant à ce qui allait les attendre durant tout le reste du trajet. Entre les chansons, danses et devinettes des gamines et les élucubrations hautes en couleurs du nain, ils n’allaient plus s’ennuyer.

La fin de journée finie néanmoins par arriver, et ça n’était trop tôt pour personne. Ils croisèrent un sympathique petit village les accueillant à bras ouvert, et surtout à tonneau ouvert, sachant que la première personne qu’ils furent amenés à rencontrer était un tonnelier ravi de pouvoir apporter son aide au nain, pour le plus grand soulagement de toute l’équipe. Ils purent comprendre qu’une distillerie Sinarie était également à proximité, et bien qu’elle ne produisît pas de bière, et encore moins de la bière naine, le nain accepta quand même, et par dépit, de se réapprovisionner en alcool, accompagné de Haurëd.

Enfin débarrassé de ce compagnon de route bruyant et râleur pour quelques heures tout au plus, le reste de la troupe se fit conseiller une belle et grande auberge fort bien tenue elle aussi, mais qui n’avait malheureusement plus de place pour accueillir cette petite demi-douzaine d’individus. À vouloir voyager nombreux, ils en voyaient maintenant le désavantage, et Keynthara eut alors la brillante mais surtout évidente idée de se mettre à la recherche d’un autre lieu où dormir, recherche qui les mena à une autre auberge, bien plus petite et bien moins célèbre également, mais qui sut leur donner un bon repas, de l’eau chaude et un confortable lit pour la nuit. Kraemer fut bien soulagé de voir qu’apparemment l’aubergiste de ces lieux n’avait absolument rien contre lui, et cette journée se termina donc assez positivement, malgré quelques douleurs de pieds et de mollets. Ils étaient maintenant à l’abri de cette sale impression de présence dérangeante, et seuls les chants bruyants, puissants et surtout faux du nain et de son accompagnateur vinrent troubler leur sommeil lorsqu’ils revinrent à leur tour pour se coucher, avec un léger coup dans le nez.



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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Lun 26 Avr 2010 19:36 
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Difficile de dormir quand on se sent oppresser, ardu que de trouver les voies du sommeil quant au moindre craquement, au moindre souffle de vent, à la moindre des ombres, je sursaute dans mon lit. Le petit matin est une libération, et c'est l'air amorphe que je reprend le chemin avec mes compagnons. Ma fille, elle aussi, n'est pas rassurée, restant auprès de moi, guettant le plus infimes des signes de danger.

Sur cette route cahincaha va le torkin sur sa charrette, chope joyeuse, il se gausse de nous voir trainer les pieds sur la chaussée défoncée. Lui est d'humeur houblonnée, souillée de bière à l'odeur rance qui empeste tout sur son passage, nectar des torkins, dégoût du reste ?

Soudain c'est le choc, une des ornières bloque la roue, secouant le nain qui répand sa bière dans toute la carriole. Hurlement du passager qui rentre dans une colère furibonde sur l'état des routes, déplorant un tel laxisme des autorités, que chez lui au moins ça n'existe pas... Il est vrai que les routes torkines sont inexistantes dit-on.

Je pousse alors le chargement et avec l'aide d'autres voyageurs, nous parvenons à dégager l'attelage. Le mien s'en sort mieux, Haured en a la charge et mène sa carriole un peu mieux que le conducteur ivre. La foule de marchands, de voyageurs est dense dans cette partie du royaume, nous croisons ou nous apercevons beaucoup de fermes et de hameaux dans les environs, parfois une petite garnison, un donjon ou une tour de guet. Les soldats de ce secteur sont pas des plus reluisants, d'allure négligé, à l'équipement à demi-rouillé, ils contrôlent et houspillent sur la route avec une langueur qui ferait hurler n'importe quel gradé de Kendra Kâr.

Après une pause bien mérité nous reprenons le chemin, mais catastrophe : hurlements et insultes de notre compagnon à courte patte et à longue barbe. Son tonneau de breuvage s'est percé, répandent son précieux liquide sur la route pavée. Je n'en tient pas compte et insiste pour se dépêcher, sentant mon angoisse augmenter avec le temps qui passe, comme si quelque chose d'horrible approchait.

Dans la soirée nous arrivons à un village bien tenu, le nain s'arrête alors de maugréer quand il aperçoit l'enseigne d'un tonnelier. Il descend alors de son attelage en marche, manquant de se faire mal et va toquer à la porte du sauveur. La porte s'ouvre, il s'y engouffre, je ne m'en préoccupe pas, quelques minutes plus tard je le voit en compagnie d'un homme et d'un Sinari à parler fortement, une choppe à la main. Je conseille à Haured d'aller l'accompagner, et de le surveiller qu'il ne boive pas trop.

Privé de mes compagnons de routes, je dois guider une charrette, tandis que le shaakt m'aide pour la seconde, celle du torkin, laissée là à l'abandon. Je remarque en souriant que le tonneau a disparu. Après tout, qu'ils s'amusent, je ne pense pas qu'on en ai l'occasion plus tard.

La première auberge trouvée, bien que grande, est complète, une grande foire au bestiaux se déroulant le lendemain a amené beaucoup de fermiers et de marchands de tous les environs. Nous sommes guidé par l'aniathy qui nous trouve une seconde auberge, plus discrète dans le village, avec encore quelques chambres. Le shaakt et la petite en prennent une, Seyra et moi la seconde, en précisant que nous avons besoin d'une troisième pour nos deux compagnons. le pauvre aubergiste est aveugle, mais il parvient à nous guider tous comme s'il voyait où il allait.

Nous nous affalons dans la chambre, Seyra joue avec l'eau.

"Une froid, une chaude, il suffit de tourner et l'eau jaillit !" Et elle s'émerveille de la découverte. Inutile de préciser que l'eau elle adore, nous sommes rapidement trempé après quelques minutes de décompression totale, nous abandonnant dans une folie libératrice, nous permettant un instant d'oublier nos soucis et nos angoisses, qui sont fortement ancrées à nos estomacs. Puis en regardant les dégâts, nous nous empressons de sécher un maximum notre chambre... Et nous descendons l'air de rien nous restaurer en bas.

Je fais part de mes inquiétudes au Shaakt, après une tentative infructueuse à notre amie l'aniathy, qui à son habitude, se désintéresse de nos dialogues et nos peurs. Le shaakt n'est pas très bavard, mais partage nos inquiétudes, ce soir nous ne seront pas seul, je me relayerai avec lui pour veiller sur nos vies. Notre périple nous ayant déjà averti qu'une auberge n'est pas un lieu sûr.

Après une heure nous entendons des chants, des rires, des grognements, toute une troupe d'éleveurs débarque dans l'auberge, chargeant des tonnelets d'alcool... Et nos deux compagnons passablement éméchés. Haured est comme libéré, chantant à tue-tête, le torkin, voulant tourner l'attention à lui enchaine plus fort encore, buvant de grandes gorgés de cet alcool.

Ne voulant pas me mêler d'une beuverie de taverne, notre petit groupe se disperse, chacun dans sa chambre, laissant nos deux poivraux à leur alcool. Dans la chambre, je ne peux empêcher Seyra de jouer encore avec l'eau. Décidément, si un jour la vie nous le permet, j'installerai ça dans notre maison... Enfin du moins je l'espère, je devrait en parler à l'aubergiste, il m'indiquera comment faire. Perdu dans mes pensées je m'endors tout habillé, ma fille blotti contre moi, fatigué, oubliant même la garde que j'avais promis au Shaakt, ignorant le tumulte du rez-de-chaussée.


Suite

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Mer 19 Mai 2010 13:04 
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Pour la mini-quête de GM14 : Jour 6


L’aube arriva bien vite et Keynthara s’empressa de se lever pour extirper son ami de sa méditation. Cette nuit n’avait que trop tardé, pour elle comme pour le Shaakt, et ils se rendirent directement à la salle commune pour entamer cette nouvelle journée de voyage après quelques préparatifs sommaires dans la chambre, bien vite rejoins par le reste de l’équipée.

À entendre les conversations du groupe, l’Aniathy eut tôt fait de comprendre que leur séparation était imminente. Elle allait devoir dire au revoir à Lelma et à sa chère amie Seyra, une nouvelle fois. Les séparations, ça n’était pas ce que la poupée aimait le plus, et surtout pas lorsqu’elle savait que ces deux miliciens risquaient leur vie à tout bout de champ pour sauver les honnêtes gens tels de valeureux paladins qu’ils n’étaient pas pourtant. Parfois, ce sentiment d’altruisme qui emplissait les gens la dépassait totalement, elle qui n’agissait que pour sa gloire personnelle et n’aidait donc que les gens qui lui étaient assez proches pour pouvoir lui apporter du succès. C’était prendre des risques inutilement, et Keynthara ne soutenait pas ce genre de pratiques parfois suicidaires.

Gardant pour elle ces considérations, la tête plongée dans ses pensées et sans dire un traitre mot de tout le repas, on lui demanda bien évidemment si tout allait bien pour elle d’habitude si loquace.


« Aussi bien que quelqu’un qui est sur le point de quitter ses amis sur un coin de route… », finit-elle par répondre, agacée de devoir subir les regards interrogateurs de ses compagnons, et même de Kraemer. Cette réponse eut le mérite de mettre tout le monde un peu mal à l’aise, et ils se mirent alors en route sans plus tarder après avoir payé l’aubergiste aveugle.

Ils retraversèrent le village le cœur gros, du moins, pour Keynthara et Seyra qui n’en finissaient plus de se blottir l’une contre l’autre avec les larmes aux yeux, et finalement, ils arrivèrent à hauteur de la bifurcation tant redoutée, à quelques dizaines de mètres de la bourgade qu’ils venaient de quitter. Les au-revoirs étaient pesants, mais l’Aniathy refusait de dire adieu à ses amis, espérant avec force et détermination pouvoir un jour les croiser à nouveau.


« …j’espère juste que ça ne sera pas dans trop longtemps, sinon tu auras trop grandis et moi…moi je ne t’intéresserais plus, pauvre chose magique que je suis, incapable de vivre comme tout le monde. »

Seyra lui assura qu’elle garderait toujours une place dans son cœur, à condition qu’elle ne lui refasse plus des crises de jalousies parce qu’elle était humaine et pas Keynthara. Elles éclatèrent alors de rire, un rire franc au beau milieu de ce torrent de larmes émouvantes pour le reste du groupe qui n’en menait pas large. La Petite fit pousser quelques belles roses rouges à ses poignets qu'elle offrit en souvenir à son amie, pour ne pas qu'elle l'oublie.

Ainsi donc, le moment était arrivé, et elles s’écartèrent alors. L’Aniathy se contenta de faire un gros câlin à Lelma, et de faire des bisous aux autres membres de la troupe à présent dissolue, avant de reprendre son chemin aux côtés de Kraemer placide. Lui était content de retrouver un peu de solitude, si tant était que solitude il pouvait y avoir au milieu de toute cette foule de passants, et de cette impression de présence angoissante.


« Ils vont me manquer, tu sais… », lâcha-t-elle en songeant au beau sourire de Seyra et à celui de son papa de cœur. Elle avait perdu beaucoup de son énergie dynamique, et elle ne sautillait même plus dans tous les sens, se contentant d’observer les visages croisés et de contempler le paysage qui peu à peu réussissait à lui mettre du baume au cœur. Le relief sur leur gauche et la forêt qui se dessinait au loin était le signe qu’ils allaient bientôt pénétrer sur le territoire de Cuilnen et que dans quelques petits jours, ils arriveraient à destination, si tant était que cet arbre de la folie pouvait se trouver facilement…

La machine à parole se remit elle aussi petit à petit en marche et bientôt Kraemer put regretter la quiétude de cette dernière heure passée sans un mot. Il était en proie à une grande nervosité et avait fait de son mieux pour la dissimuler pour ne pas affecter la Petite. Seulement, maintenant que sa bonne humeur semblait être venue, le comportement du Shaakt qui ne répondait pas vraiment à ses sollicitations agaçait de plus en plus la gamine capricieuse qui finit par le harceler de questions au sujet de ses regards inquiets et du peu d’attention qu’il lui prêtait. Il n’eut donc pas d’autre choix que de répondre tout en sachant pertinemment qu’il n’arriverait rien à tirer de la créature magique bornée à ne croire que ce qu’elle voyait.


« Tout le monde a déjà essayé de te le dire Keynthara, même Lelma et sa fille ! Ne fais pas la sotte, tu sais très bien que ce qui me perturbe, c’est cette impression de présence malsaine. Rien à voir avec tous ces gens qui me regardent de travers, non non non ! »

Il baissa les yeux, regardant ses pieds comme s’il craignait la réaction de la poupée.

« Ah… », lui céda-t-elle comme si elle avait été sur le point de reconnaître ce qu’il venait de dire. Mais en réalité, il n’en était rien, et elle s’empressa bien vite de le lui faire comprendre.

« Toi aussi tu sens des choses ! Mais vous êtes tous tombés sur la tête ! Pourquoi je suis la seule à pas être dérangée ? Je crois juste que le repas à l’auberge crado de l’autre jour ne vous a pas du tout réussi et je suis d’ailleurs bien soulagée, crois-moi, de ne pas avoir gouté à cette infâme nourriture ! Je suis sûr qu’il y avait un truc pas net dedans, et maintenant ça vous donne des hallucinations ! »

Kraemer n’en croyait pas ses oreilles et manqua de s’énerver avant de tenter de lui donner de nouvelles explications.

« Toi, tu es toujours centrée sur ta petite personne et tu rigoles tout le temps ! Jamais tu ne vois le mal nulle part, c’est évident, et c’est tant mieux pour toi quand on voit comment tu sembles heureuse. Mais il faut aussi que tu apprennes à écouter les autres quand ils te disent quelque chose, et à ne pas tirer de conclusion en hâte ! Il y a du danger dans ce petit monde, tu l’as déjà vu plein de fois, et tu ne veux jamais être méfiante, c’est prendre des risques ! »

En bon donneur de leçon qu’il était, l’elfe noir avait pris une voix qui se voulait très aimable et très pédagogique, mais malgré tout, il n’était pas parvenu à convaincre. Alors, il laissa libre court à sa colère et fit s’abattre sur le sol cabossé son large bâton avec force et rage.

« Calme-toi ça va, je suis sûre que ta présence bizarre, tu lui as fait très peur en faisant ça avec ton arme, et que maintenant elle va nous laisser tranquille ! Hm ? »

Le Shaakt se renfrogna et continua à rester aussi nerveux et angoissé qu’avant, sursautant lorsque les voyageurs venaient à frôler son équipement et lançant des regards vifs par-dessus son épaule pour essayer de prendre quelqu’un en défaut derrière lui, sous les rires moqueurs de Keynthara.

Au beau milieu de la journée de marche, ils finirent par atteindre ce qui semblait être une frontière. Une bonne dizaine de gardes aux oreilles pointues étaient postés là, contrôlant les individus qui entraient sur le territoire elfique. Ils avaient beaucoup de travail, à en jugé par le nombre de voyageurs qui allaient tous dans cette direction, et Keynthara était bien loin de s’imaginer que des ennuis allaient leur être fait. Kraemer, lui, était bien plus méfiant et oubliant pour une fois cette impression désagréable d’être poursuivi par un être mystérieusement dissimulé on ne savait trop où, il tremblait à l’idée d’être confronté à ces elfes armés et sans doute fort entraînés.


« On devrait pas y aller comme ça, sauterelle ! J’ai aucune chance de passer, c’est évident ! »

Claquant à moitié des dents, il se comportait à nouveau comme un bébé apeuré par on ne savait trop quoi de nouveau dans son environnement. Les elfes blancs ne lui avaient pourtant jamais fait de mal, mais savoir qu’il était tout l’inverse de ces êtres lui glaçait le sang. Il ne pouvait qu’être détesté alors qu’il détestait lui-même la race qui l’avait engendré. Le monde était plein d’injustice et il savait qu’il allait en payer les frais.

Keynthara l’attrapa par la main comme à son habitude, le traînant jusqu’aux gardes qui n’attendirent pas leur présentation pour leur signifier leur hostilité. D’abord, ils partirent dans un fou rire assez inhabituel pour des gardes, sous le regard interrogateur de l’Aniathy qui, forcément, se vexa.


« Quoi ? C’est parce que je suis trop petite, ça vous fait rire ? Je suis une Aniathy, pas une gamine, et je veux aller dans la forêt de Cuilnen ! Je vois pas ce qu’il y a de drôle à ça ! »

Les elfes se regardèrent alors, dubitativement, avant que l’un d’entre eux ne prenne finalement la parole :

« C’est une blague, Petite ? Vous croyez, tous les deux, qu’on va laisser passer un répugnant Shaakt sur notre territoire pour y mettre le désordre et y répandre ses croyances et ses immoralités ? On aura tout vu décidément, mais celle-là, c’est vraiment la meilleure, on nous l’avait jamais faite ! »

Keynthara vit alors ses joues se colorer intensément, d’une façon presque surnaturelle, et comprit à ce moment-là que Kraemer avait peut-être raison. Énervée comme pas deux alors que l’elfe noir ne savait plus où se mettre, elle tenta d’argumenter à sa façon, cherchant les mots qui réussiraient à les faire sortir de ce pétrin ! Son comportement était digne de la plus grande pièce de théatre tant il était caricatural et éxagéré en tous points.

« Je…je…je vous interdis de parler comme ça de mon ami ! Vous croyez vraiment qu’une Aniathy serait amie avec un elfe noir s’il n’était pas le plus gentil des elfes noirs et le plus adorable et tout et tout ! Je peux lui faire un câlin qu’il n’essayera pas de me manger ! En plus, il est avec moi pour me protéger, même si j’ai plein de pouvoir magique et tout et tout ! Non franchement, c’est vous qui êtes méchants et en plus super bêtes ! »

Les Hïnions finirent par perdre leur sourire et à prendre cette affaire un peu plus au sérieux, voyant que Keynthara insistait lourdement et qu’elle n’allait apparemment pas lâcher l’affaire de si tôt.

« Écoute-nous bien gamine ! On a rien contre les Aniathy, donc tu peux passer toute seule si tu veux, et si t’as des pouvoirs magiques, tu sauras très bien te débrouiller toute seule, pas besoin d’un accompagnateur qui risquera de toute façon de se faire tuer à chaque coin de forêt par des elfes blancs tout aussi hostiles aux Shaakts que nous-mêmes le sommes. Alors je te conseille de le laisser derrière toi et de tracer ta route, il t’apportera que des malheurs en plus, crois-moi. Au pire, vous pouvez aussi repartir tous les deux d’où vous venez et nous oublier ! Allez, choisissez, mais on a pas que ça à faire ! »

Kraemer se sentait au plus mal, rejeté, hais, et il tournait presque le dos aux gardiens du territoire si bien qu’ils n’étaient même pas en mesure de voir sa mine déconfite et triste. Il n’avait plus peur maintenant car ils ne semblaient pas vouloir le tuer, mais il avait l’horrible impression de faillir à sa mission.

La Petite réfléchissait activement, cherchant la solution qui permettrait de désamorcer la situation. Une illumination était sur le point de voir le jour dans sa minuscule tête de linotte, et Keynthara en était déjà toute fière, se remémorant les cadeaux qui leur avaient été faits par le Sinari de Noël.


« Bon…vous êtes vraiment pas drôles, vous savez ! On a été envoyé pour une importante mission pour le compte d’une gradée sous les ordres du Roi Solennel lui-même ! On savait très bien qu’on allait vous croisez, bande de rigolos, et d’ailleurs vous avez bien mordu à l’hameçon ! Vous nous preniez pour qui, des illuminés ? On sait très bien que les Shaakts ne passent pas la frontière, et on vous a joué un petit tour qui a bien réussi, avec des cadeaux qu’on a reçus du Sinari de Noël y’a quelques jours ! Je me demande bien ce que vous vous avez bien pu recevoir d’ailleurs ! »

Kraemer la dévisageait, ne comprenant pas à quel petit jeu elle était en train de jouer, de même que les gardes qui retrouvaient le sourire, attendant la suite avec impatience.

« Bon, Kraemer, tu veux bien maintenant reprendre ton apparence originelle ? On a assez fait perdre de temps à ces Monsieurs, mais j’avoue que c’était bien marrant ! »

Elle demanda aux gardes de fermer les yeux en leur faisant quelques rondes de jambes comme à son habitude pour charmer ses victimes qui ce coup-ci, semblaient bien vouloir jouer le jeu. Elle força ensuite son ami à se retourner pour farfouiller dans son sac et en sortir une petite boîte contenant la pommade qui avait été offerte au Shaakt. Sans plus attendre, il s’en tartina…

Lorsqu’elle leur demanda de les rouvrir et qu’elle invita Kraemer à se retourner, celui-ci était méconnaissable et le résultat était bluffant même pour l’Aniathy : sa peau était devenue aussi blanche et laiteuse qu’un Hïnion et même ses traits semblaient mystérieusement s’être raffinés. Pour sûr que maintenant, ils allaient pouvoir passer, du moins, c’était ce que pensait fermement la poupée maline.


« Voilà que tout est rentré dans l’ordre, mes amis ! Et ne vous fiez pas autant aux apparences à l’avenir, elles peuvent être bien trompeuses ! Je ne manquerai pas de vanter, en tous les cas, la façon dont vous gardez les frontières ! Elle est remarquable et infaillible ! »

Tout sourire, les deux êtres attendaient avec impatience, et avec la peur au ventre surtout, la réponse définitive des gardes…


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Keynthara, prêtresse Aniathy, niveau 17


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Ven 3 Fév 2012 12:29 
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Cela fait déjà quelques heures que je marche, je traverse surtout des interminables champs de houblon, avec le soleil tombant reflétant une douce lumière dorée-ocre, et les harnais avec leur plumage jaune-brun transperçant les champs pour en extirper de quoi faire leurs nids, ce magnifique bal entre ciel et terre ou danse un camaïeux de jaune, donne une homogénéité du paysage très apaisante.
Je ne pouvais pas partir sous de meilleurs conditions, il y a strictement plus aucun nuage dans le ciel, nous aurons une magnifique voûte étoilé cette nuit et pour couronner le tout c'est la pleine lune, nous pourrons y voir comme en plein jour.
Mon petit compagnon à poil long lui s'amuse bien avec les céréales tombées sur le sol, à sa manière il participe à la beauté du tableau qui s'offre à moi. 
Je marche encore approximativement une heure et j’établirais mon campement pour dormir une longue journée m'attend demain, si prés des champs de kendar kâr et avec le magnifique ciel qui s'offre à nous il n'y a aucun risque, nous pourrons dormir tranquillement.

(((1 heures et 12 minutes plus tard)))

Voilà nous nous établirons près de cette arbre pour y manger et nous reposer, cela est drôle l’arbre sur le quel je me repose et courbé comme si il supportait depuis des siècles de repos d'opportun voyageurs qui viennent se reposer contre lui.
Je commence donc à préparer le repas, je pense que je vais faire un petit ragoût avec les tiges du houblon je peux faire un bon feu, la cuisson longue du ragoût permettra de m'occuper tranquillement pour le début de la nuits, et je pourrais manger le reste demain dans un peut de pain, je pourrai ainsi étancher ma faim en marchant.
Je découpe mes légumes en mirepoix, je fais rissoler ma viande en cube dans un fond brun et enfin rajoute du vin blanc de kendra kâr pour le bouillon et dépose en dernier mes pommes de terre, navets et carottes dans leurs ordre de cuisson.
Le ragoût cuit tranquillement il me reste plus qu'a surveiller la cuisson et à ma délecter de la divine odeur qui sort de mon bahut en cuivre.
Pendant ce temps je vais en profiter pour lire le recueil de poésie que m'a offert mon inconnu aux cheveux rouges, le livre est protégé par un linge fin et soyeux je le déplie et me rend compte étonnée que c'est une cape, plus exactement une cape de dissimulation Elfe.
Le vêtement magique issu de la culture elfique qui ma été offert est d'un gris-brun profond une couleur inédite à mes yeux et serti de runes cousu en file d'or.
Je reste bouche bée pendant quelque secondes, j’aimerais tant remercier l'homme qui me l'a offert, c'est un gentleman, je suis tellement heureuse ... 
Mais je ne dois pas me laisser faire ! Ce n'est pas parce qu’il m'a sauvé d'une situation ennuyeuse, qu'il m'a offert un recueil de poésie et une cape de dissimulation elfique, que lorsque notre prochaine rencontre arrivera je me méterai à genoux pour lui !
Je ne suis pas une femme facile, de jolis cadeaux ne me suffiront pas à me faire courber l'échine !
Arhhg ! Voilà je me suis encore mise en colère sans aucune raison, sans le vouloir je suis maintenant complètement frustrée, je lirai ce livre plus tard, je n'ai plus la tête à ça !
Je mange et je me couche au moins la cape sera parfaite pour nous dissimuler jusqu’à demain.
Effectivement cette nuit est magnifique la voûte étoilée me berce, la pleine lune me protège et surveillera mon sommeil, la fatigue m’envahit et paisiblement je m’endors.

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Dernière édition par belookane le Dim 4 Mar 2012 18:01, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Lun 6 Fév 2012 13:05 
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(((exactement 3 jours après)))

Cela fait déjà 3 jours que l'on marche le voyage se passe vraiment bien.
On a eu aucun problème pour l'instant, cette marche est une véritable partie de plaisir les paysages sont magnifiques, je m'extasie devant toute la beauté de la nature qui m'entoure, même si je n'ose pas sortir de la route principale, par peur de croiser des brigands embusqués.
La nuit va tomber je vais m’arrêter juste à coté de la route près de ce rocher de granit.
Je me décide enfin à lire le recueil de poèmes que l'on m'a offert il y a quelques jours maintenant.
Une magnifique couverture pourpre sur laquelle ne figure aucune écriture qui pourrait s’apparenter au titre de l'ouvrage.
Je remarque aux extrémités des symboles, je ne connais pas la signification de la gravure, mais je pense fortement que cela représente une rune, ce recueil est sûrement scellé.
Est-ce véritablement un cadeau que l'on ma fait ?
Quelles sont les véritables intentions de cet homme ?
Puis-je prendre le risque d'ouvrir ce livre et de découvrir son contenu ?
Ces questions me tiraillent de tous cotés, ce n'est pas la peur mais la curiosité qui me ronge.
Je veux savoir quel message l'inconnu de l'autre jour veut me faire passer par le biais de cette ouvrage, qu'il soit bon ou mauvais, je veux savoir !
J'ouvre le livre et je découvre que ce dernier n'est fait que de pages blanches, je ressens pourtant la magie qui émane de celui-ci, même si je n'arrive pas à définir si c'est de la bonne ou mauvaise magie.
Je reviens à la première page c'est alors que des lettres ce forme sur le papier, comme si une personne qu'il me serait impossible à voir et à sentir était en train d'écrire devant moi.
Je touche les premiers mots avec mon index l'encre est déjà sèche, ce texte est dors est déjà écrit depuis longtemps, tout le contenu est scellé et se découvre au fur et à mesure mais quel facteur déclenche la révélation du texte contenu dans le recueil ?
Je découvre enfin la première page qui ne comprend seulement qu'une dédicace incomplète et un texte restreint en longueur :

Ce livre comme mon cœur...................t’appartiennes et cela à jamais.

Tout Poète lyrique en vertu de sa nature opère fatalement un retour vers l’Éden perdu, le poète est le conquérant de la beauté, le véritable voyage est celui de ceux qui partent pour partir alors à quoi bon exécuter des projets, puisque le projet est en lui même une source de jouissance suffisante ? La damnation du retour à mon Éden perdu reste mon éternel voyage, mais qu'importe l'éternité de la damnation à qui a trouvé dans une seconde l'infini de la jouissance !

Deubeilara.


Qu'est ce que signifient réellement ces quelques lignes ? L’Éden, donc le paradis sur terre, même si il parle de voyage je ne pense pas qu'il parle du paradis dans le sens d'un lieu puisqu'il dit : "trouvé dans une seconde l'infini de la jouissance", je pense qu'il parle plutôt d'un moment de sa propre vie, mais lequel ?
Je me demande bien qui est ce Deubeilara son texte m'intrigue le fond comme la forme, pourquoi avoir scellé ce livre ?
Je pense que j'aurais sûrement plus d'information à la grande bibliothèque de Cuilnen.
Il faudra que je pense à ouvrir régulièrement cet ouvrage et il se peut que le contenu se découvre tout seul au fur et à mesure.
Bon pour l'instant je devrais allez me coucher, M. Le chat lui dort déjà depuis un bon moment, je m'inspire de son profond sommeil en me demandant quel peuvent bien être les rêves que fonds les chats.

(1 heures 45 minutes plus tard Belookane se réveille subitement)

Qu'est-ce que ces bruits ? Je n'ose pas bouger de sous ma cape de dissimulation elfique, ce bruits est vraiment étrange on dirais comme un groupe de personne qui piétineraient de veilles écorces bien sèches.
Ma curiosité me torture je veux savoir ce qu'il se passe autour de moi les bruits que j'entend sont maintenant à quelques centimètres à peine.
Je soulève très doucement ma cape pour juste apercevoir ce qu'il se passe dans les alentours.
Je me retiens naturellement de crier tellement ma peur est grande heureusement tétanisée aucun son ne peut sortir de ma bouche, tout autour de moi se trouve une dizaine de scarabées géants à l'affut de vivre.
Ma phobie des insectes me tiraille ma vilaine curiosité m'a joué un mauvais tours.
J'ai l'impression de me faire transpercer par des lames chauffée au fer rouge, non je préférerai ce traitement que de subir ce spectacle.
Si je me fait surprendre par ces monstres je serai dans l'incapacité de combattre.
Il me faut juste attendre qu'il passent, mais les secondes ressembles à des heures de torture.
Il m'est impossible de penser a autre chose qu'a ces immondices qui gratte le sol, retournes ce qu'ils croisent sur leurs chemins à coup de mandibules.
Leurs exosquelettes me débitent je ressens un dégoût profond, comme si on me faisait ingurgiter un mélange de chaux et de vinaigre. Je ne sens plus mes membres seulement une longue douleur, tous les nerfs de mon corps se tordent comme si mon corps voulait imploser.
Je subis la phobie je me concentre dessus je ne peux détacher mon regard de ces bestioles infâmes ; Le regard de Thimoros en personne serait plus soutenable, je n'ai pas peur de la mort on l'évite c'est tout, alors que dans cette situation la contrainte de devoir endurer cet état est insupportable
Je suis tellement effrayée je veux que tout ça s’arrête tout de suite !
Je ne supporterai pas une seconde de plus, je vais devenir folle il faut que tout cela se termine au plus tôt ! Oui c'est ça je vais en finir !
Je sors alors mon poignard qui est à ma ceinture, je ne vois plus qu'une seule solution il me faut stopper tout ça, quitte à tout sacrifier !
Je vais fuir, je suis faible, je m'en vais !
Je commence alors à lacérer les veines les plus apparentes sur mon poignée gauche, Je ne ressens aucune douleurs à cela, le sang rouge et profond commence à se déverser j'oublie ce qui m'entoure ; la vision de cette flaque rougeoyante m'enivre, les reflets clair de la lune à la surface de l’hémoglobine ressemble à une mer calme sur laquelle je pars naviguer vers un autre monde...

La lune blafarde
sur mon radeau isolé
Fixement me regarde
patiemment divaguer

La lune blanche et pure
comme un cadran de fer
sonne au poète l'ouverture
de la porte des enfers

Sur la mer de l'incertitude
je continue à m'exaspérer
comme une vieille habitude
devant la divine beauté.


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L'étude du beau est un duel où l'artiste crie de frayeur avant d'être vaincu.


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Mar 19 Aoû 2014 12:21 
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Vous vous frayez un chemin au travers d’une multitude de petit chemin et de layon. La forêt est dense et par chance les sinaris semblent connaitre sur le bout des sabots leur plan de route. Finalement et au bout d’une bonne poignée d’heure vous sortez de la forêt. Les plaines et l’horizon vert s’offrent à vous. Vous rejoignez une route pavée, vétuste et vous quittez l’Anorfain. C’est en fin de soirée que tu aperçois au loin (derrière vous) deux cavaliers. Ils sont à bonne distance et ne semble pas se rapprocher.

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La LOI : c'est ICI !
Qui? Quoi? Comment? Pourquoi? Serait il possible? : C'est ici!
Pour une action de grâce : Ici!
Corrections GMiques de vos Rp : C'est !


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Lun 25 Aoû 2014 00:54 
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Inscription: Jeu 17 Avr 2014 18:59
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Recroquevillée à l'arrière de la charrette, Inès se laisser bercer par les légères secousses du parcours tandis que Camellia et Hambout papotent à l'avant et semblent avoir totalement oublié leur passagère. Les chemins sont parcourus de racines qui s'enchevêtrent et se lient jusqu'à la cime des arbres aux feuillages d'un vert profond, formant une voûte apaisante et rassurante, où, par endroits, percent les rayons d'un soleil encore bien présent. Inès fait totalement abstraction des voix des Sinaris et prend un profonde inspiration. L'air sylvestre hume bon la mousse, l'herbe fraiche, l'humidité propre à ces forêts. Elle écoute le chants des multiples oiseaux présents, chacun ayant son timbre et son rythme, se répondant les uns les autres. Même le grincement des essieux ne recouvre pas le bruissement des animaux et de la brise légère dans les feuillages. L'hinönne ne peut s'empêcher de repenser aux longues heures de promenade avec son grand-père dans cette forêt protectrice et des histoires qu'il lui racontait, dès son plus jeune âge, tant sur les origines de leur peuple que sur de grandes batailles et d'épiques héros ayant prouvé leur valeur. De ces récits, elle n'en garde que peu de détails, seule l'ambiance de ces moments passés lui restent en tête. La voix grave et posée de Valyndra la menait vers un pays de gloire et d'honneur où elle était, elle-même, la protagoniste principale qui pourfend les shaakts et garzocks au fil de son épée.
La voix d'Hambout la ramène à l'instant présent.

"Vous êtes déjà sortie de l'Anorfain ?"

Inès secoue la tête, comme pour sortir de sa langueur et le fixe. Elle ne comprend pas la raison de son intérêt soudain, de ce besoin de parler. Mais, après tout, ils sont partis pour faire un bon bout de chemin ensemble, alors autant entretenir un lien.

"Jamais, non. Je connais assez bien la forêt, par contre… Mais je constate que vous aussi."
"Ah pour sûre ! Depuis le temps qu'on vient à Cuilnen, il ferait beau voir qu'on s'y perde !"
"Je ne vous ai jamais demandé… Comment êtes-vous arrivés la première fois ? On prétend cette forêt impénétrable."
"Oh, bah ça c'est grâce à Ythan. Il était venu à Shory, pour je ne sais plus quoi… Et on a sympathisé. Il est resté un bout de temps à la maison, il amusait les gosses avec ses tours de magie et sa musique…"
"Oh oui ! J'me souviens de tous ces gamins qui le suivaient où qu'il aille !"
"'fin bref, il a fini par nous inviter chez lui, histoire de nous rendre la pareille… Et voilà qu'on s'est retrouvé à traverser votre forêt. Il nous a donné quelques astuces pour s'y repérer. C'était un type bien, cet Ythan…"
"Ouais, pas de doute sur ça… comme votre grand-père. Ils s'entendaient bien, tous les deux."
"Oui, on m'a dit ça… Mais il venait très rarement à la maison, pour ne pas dire jamais. Je vous avoue que je le connais peu."
"Oh ? Vraiment ! C'est bizarre ça… Nous, on les voyait rarement l'un sans l'autre…"

La conversation fut interrompue par l'arrêt de la charrette suivi d'un juron d'Hambout.

"Un soucis ?"
"Y'a une branche aussi grande que la charrette en plein milieu de la voie."
"Je m'en occupe."

Elle se glisse en-dehors de son refuge roulant et s'avance vers sa besogne, s'attendant à faire face à un rameau plutôt qu'à la branche principale d'un arbre majestueux.

(Après tout, ils sont petits, tout doit leur sembler immense.)

Elle s'apprête à laisser s'échapper un petit rire mais se retient en voyant l'obstacle qui se dresse devant elle. La branche a une ramure impressionnante et bloque totalement le chemin. La base est pratiquement aussi épaisse que ses cuisses et l'ensemble dépasse la longueur de la charrette. Elle se déleste de son épée et la confie à Hambout, lui demandant d'en prendre soin et s'approche de la partie la plus corpulente de la branche. Elle s'en empare à plein bras et tente de la soulever, sans grande réussite ; c'est à peine si elle l'élève de quelques centimètres.

"Ça va aller ?"
"Oui oui, la prise était mauvaise, voilà tout."

Elle se redresse, s'étire puis se remet en position, jambes fléchies et bras autour du tronc pour le porter et le bouger. Cette fois, elle parvient à lever suffisamment l'ensemble pour faire un pas de côté avec. Mais son équilibre se retrouve perturbé et, dans la précipitation, elle lâche tout en faisant un bond en arrière, de crainte de se faire écraser.

"Juste une mauvaise prise ?" lui demande Hambout, la raillant.
"Oui, bon… C'est un peu plus difficile que je ne l'escomptais. Mais, dites-moi, comment auriez-vous fait, sans moi ?"

Elle les regarde avec un sourire aussi moqueur que celui du Sinari, les mains posées sur les hanches. Camellia, silencieuse jusqu'alors, descend de sa banquette et disparaît à l'arrière du véhicule avant d'en revenir avec une énorme buche qu'elle fait rouler du pied jusqu'à l'avant de la charrette. Son mari la rejoint et, ensemble, ils glissent le morceau de bois sous la carriole et le redressent à la verticale, s'en servant comme d'une cale.
Puis, toujours sans un mot mais avec une bonne humeur et une fierté de moins en moins contenues, ils détachent les harnais reliant les poneys à la charrette et y accrochent la branche. Enfin, d'un léger mouvement du poignet sur les rênes, Camellia dirige ses bêtes de somme de manière à ce qu'elles tractent l'obstacle hors du passage.

"Et voilà !"

Camellia et Hambout éclatent de rire devant la mine déconfite d'Inès.

"Faites pas cette tête. C'était gentil de votre part de vouloir nous aider. Mais bon, nous n'en sommes pas à notre premier voyage !"

À cet instant, Inès se sent inutile et faible, sentiments renforcés par la conviction qu'elle avait de leur être supérieure.

"Bah, si ça peut vous rassurer, j'suis sûre qu'on aura besoin de votre épée, au moins pour dissuader des bandits, lors de notre périple."
"Je sais m'en servir autrement qu'en simple dissuasion." leur répond-t-elle, quelque peu vexée.
"Espérons de ne pas en arriver là…"

Une fois les poneys et voyageurs remis en place, l'avancée se poursuit tranquillement jusqu'à l'orée de la forêt où naît une route pavée encore plus cahoteuse que les chemins encombrés de racines.

"Il ne manquerait qu'on brise une roue sur cette fichue route !"

Mais rien de tout cela se produit. Inès profite du voyage en observant le paysage, agenouillée à l'extrémité de la charrette. Le ciel a pris les teintes plus chaudes d'une fin d'après-midi. La masse sylvicole finit par se fondre peu à peu dans l'horizon et de vastes plaines la remplacent.

(C'est bien triste, un paysage aussi vide. Les arbres me manquent déjà…)

Le regard toujours tourné vers ses terres natales, elle se met à froncer légèrement les sourcils, plissant les yeux comme pour fixer un détail saugrenu. Elle cligne des yeux plusieurs fois, ne souhaitant pas être trahie par sa vue. Au loin, deux silhouettes sont également sur la route. Sont-elles à pieds ? À cheval ? Elle ne sait pas, mais elle continue de les fixer. Elles ne semblent ni s'approcher, ni être distancées.

Forçant légèrement sur sa voix, et sans se retourner, elle demande à ses cochers :

"Il y a du passage sur cette route ?"
"Pas trop par ici. Par contre, plus on se rapprochera de Kendra-Kâr, plus nous croiserons d'autres voyageurs."

Elle hésite à leur parler des deux personnes ou choses au loin mais décide finalement de se taire. Après tout, ils n'y a pas qu'eux sur Yuimen…

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