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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Dim 23 Nov 2014 04:15 
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C'est avec la puissance du désespoir, aiguisé par l'instinct de survie, qu'elle déverse ses dernières forces dans le coup porté à son adversaire. Ce dernier s'effondre et percute le coin d'une table dans un bruit térébrant, sonnant ainsi le glas du combat.
L'ardeur dépensée à la lutte se disloque tandis que le sang continue de se répandre sur le sol désormais maculé des fluides entremêlés. Inès tourne la tête pour observer l'auberge, qu'elle avait oublié le temps d'une lutte, mais ses yeux se perdent dans le flou, sans pouvoir se raccrocher à un élément tangible. Une giclée de sang sur le mur lui faisant face la plonge dans les méandres vaporeux de l'inconscience. Sa blessure lui aspire l'énergie vitale permettant à ses jambes de la soutenir, une sensation de chaud-froid se répand dans ses oreilles, qui lui renvoient un son aussi assourdi qu'assourdissant, elle tente de se retenir à la table meurtrière mais plus aucun de ses membres semble lui appartenir, elle s'effondre juste à côté de son opposant et ne parvient pas à distinguer si l'arrivée des Sinaris à ses côtés est fantasmée ou non.

Ce n'est qu'une dizaine d'heures plus tard qu'elle reprend connaissance. Installée sur la croupe d'un cheval puissant, elle émerge au rythme des balancements du pas équin. Elle ne réalise pas de suite, ni où elle se trouve, ni ce qu'il s'est passé et, alors qu'elle sort progressivement de sa torpeur, elle place prestement sa main sur son ventre et bute sur le coffre, solidement attaché à elle. Son torse est bandé, sa plaie est sensible mais visiblement soignée. Puis, elle réalise qu'elle est sur la monture de la barbare. D'un mouvement brusque et douloureux, elle se retourne mais ne voit ni la charrette, ni les Sinaris sur cette longue route pavée.

"Enfin réveillée ?"

Inès refait face au dos de l'inconnue et cherche le pommeau de son épée, comme par réflexe tout en pressant la barbare de questions :

"Où sont-ils ? Qui m'a soignée ? Où m'emmenez-vous ?"

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Mer 26 Nov 2014 14:41 
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la jeune femme se retourne vers Ines, un sourire en coin, puis reprend sa position.

Je t'ai soigné, j'ai appris deux trois astuces avec les sœurs.

Elle prend un instant comme si elle organisait les informations avant de te répondre.

Le nain est mort, tes deux amis étaient chamboulés. ils semblaient vraiment attaché à lui. Ils ont voulu reprendre l'auberge, ils parlaient de devoir moral et de promesse...

Elle hausse les épaules, comme si pour elle cela ne signifie rien. Une légère brise soulève ses cheveux roux et Ines aperçoit un tatouage dans son cou.

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Ils étaient ennuyés vis à vis de leur contrat avec toi, alors comme j'allais sur Oranan et que je n'avais rien d'autre de mieux à faire, j'ai proposé de t'y conduire. On a qu'une monture mais arrivé à Kendra Kâr on t'en trouvera une, à moins que tu préfères resté contre moi

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Mer 26 Nov 2014 20:00 
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L'avalanche de questions ne semble pas déranger la cavalière, elles la font même sourire légèrement. Un coup d'œil lancé à Inès puis elle lui répond qu'elle s'est, elle-même, occupée des soins. L'hiniönne ne réagit pas à l'évocation des sœurs, elle persiste à observer ses bandages et à palper sa plaie, impressionnée par ce que sa guide a accompli.
La barbare reprend ensuite ses explications et annonce que le nain est mort des suites de ses blessures et, ce, malgré les soins apportés par les sinaris. Ces derniers ont d'ailleurs été choqués par la perte de celui qu'ils considéraient comme un ami et ont décidé de rester, un temps en tout cas, à l'auberge pour ne pas abandonner l'œuvre de toute une vie.
Inès fronce les sourcils en apprenant l'affaire, après tout, Camelia et Hambout sont aussi liés depuis des décennies à sa famille, comme à l'ensemble des habitants de Cuilnen… Et ils s'étaient engagés à l'accompagner jusqu'à Oranan.
Mais sa nouvelle accompagnatrice poursuit :

"Ils étaient ennuyés vis à vis de leur contrat avec toi, alors comme j'allais sur Oranan et que je n'avais rien d'autre de mieux à faire, j'ai proposé de t'y conduire. On a qu'une monture mais arrivé à Kendra Kâr on t'en trouvera une, à moins que tu préfères rester contre moi"

(Rien de mieux à faire ?)

"Je suppose que je dois dire merci. J'aurais quand même apprécié leur parler, avant de partir.
Quant au cheval… Je n'ai qu'une maigre bourse, surement pas de quoi payer une monture. Mais, marcher ne me dérange pas, s'il le faut."


Elle marque une courte pause, reposant son regard sur son coffre.

"Où avez-vous appris à combattre ? Et qu'allez-vous faire à Oranan ? Kendra Kâr est encore loin ?"




(((Je n'ai, volontairement, pas relevé le tatouage, mais ça viendra. :p)))

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Dim 7 Déc 2014 01:11 
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La rouquine hausse à nouveau les épaules.

Tu étais inconsciente, je n’allais pas attendre que tu te réveilles et puisse faire tes adieux. Le temps c’est de l’argent et moi j’aime l’argent. Je suis mercenaire, je prête ma lame à qui a les moyens de se l’offrir. On m’a enseigné le combat tout au long de mon enfance, je n’aurais pas dû être une fille d’après mon père. La cité blanche n’est pas si loin, on va plus vite qu’avec une charrette. Je n’ai rien à faire à Oranan, j’espère y trouver une aventure qui remplira ma bourse. Pour le cheval on verra et toi tu vas faire quoi là-bas ?

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Dim 7 Déc 2014 02:19 
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La cavalière ne se retourne pas et hausse simplement les épaules, comme si elle annonçait une évidence.

"Tu étais inconsciente, je n'allais pas attendre que tu te réveilles et puisses faire tes adieux. Le temps, c'est de l'argent et, moi, j'aime l'argent."

Inès serre un peu plus son coffre contre elle tandis que son interlocutrice poursuit : "Je suis mercenaire, je prête ma lame à qui a les moyens de se l'offrir."

À ces mots, l'hiniönne écarquille les yeux. De l'argent, elle en a peu, juste de quoi dormir et manger pour le trajet. Certainement pas de quoi se payer les services d'une lame supplémentaire. Même si cette lame est aiguisée par des années d'enseignement et d'entraînement au combat comme sa nouvelle protectrice lui prétend l'être.

Cette dernière ne lui laisse pas le temps de répliquer et ajoute : "La cité blanche n’est pas si loin, on va plus vite qu’avec une charrette. Je n’ai rien à faire à Oranan, j’espère y trouver une aventure qui remplira ma bourse. Pour le cheval on verra et toi tu vas faire quoi là-bas ?"

La question est lancée et Inès hésite. Mentir est impensable… Mais tout raconter l'est tout autant. Une personne qui ne cherche que l'aventure et l'argent, qui sait comment elle réagirait ?!
"Je vais tenir une parole donnée à un défunt. Une personne qui m'a enseigné aussi, au même titre que mon paternel, le combat. Mais je manque d'expérience, comparée à vous.
Vous ne combattez que pour l'argent ? Rien d'autre ne vous donne envie de manier votre lame ?"


Elle marque une courte pause.

"Je n'ai pas grand-chose à vous offrir…"

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Dim 7 Déc 2014 02:24 
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La rouquine haussa le pas de sa monture.

Je n'ai pas trouvé de cause, pour l'instant. Mais tu te débrouille bien, je ne pensais pas qu'une oreille pointu puisse se battre.

A la dernière remarque d'Ines, elle déposa sa main sur la sienne.

tu as bien plus a offrir que tu ne le penses, rassure toi.

le paysage de plaine verdoyante continue à défiler devant vous.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Sam 20 Déc 2014 20:31 
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L'humaine presse le pas de sa monture tout en expliquant qu'elle n'a, pour le moment en tout cas, pas de cause à défendre, elle croise donc le fer au gré de ses envies et besoins. Inès fait une petite moue d'étonnement mêlé d'une pointe de peine , elle trouve triste une vie sans principes à défendre, puis, alors que la barbare poursuit sa réponse, elle s'offusque. Un coup de sang la pique en entendant sa nouvelle compagne étonnée qu'une "oreille pointue" puisse se battre, surtout sans être gauche.

"Mon père est maître d'arme au service de la Cour !"

L'humaine ajoute, pratiquement en même temps et en posant sa main sur celle d'Inès : "Tu as bien plus à offrir que tu ne le penses, rassure toi."

Là, le summum du manque de savoir-vivre est atteint pour l'elfe. Comment ose-t-elle la toucher ainsi ? Voire même, mettre en doute sa parole ? Surtout après avoir insulté son espèce ! Qu'elle n'ait pas de cause à défendre rend sa vie bien triste mais c'est son problème. Par contre, qu'elle critique aussi vulgairement les hiniöns, voire la race elfique dans son ensemble, même les Taurions ou Earions, est inadmissible. Elle se dégage prestement et d'une voix légèrement perçante annonce :

"Je le répète, je n'ai rien à vous offrir. Autant me laisser ici, au beau milieu de la plaine si vous pensez le contraire !"

La barbare ne prend pas ombrage de l'attitude d'Inès. Bien au contraire, elle rit légèrement et, avec une voix enjouée et se voulant rassurante, lui affirme aimer l'elfe blanche, surtout pour son caractère bien tranché.

"Aller, ne t'offusque pas et continuons ensemble vers Kendra Kâr !"

Inès se renfrogne un peu et serre son coffre contre elle. Après un moment de silence, à l'observer, elle se décide enfin à rouvrir la conversation.

"Pourquoi avez-vous ce tatouage ?" désignant d'un mouvement du menton, non perçu par l'humaine, le dessin gravé dans le cou de la cavalière d'une épée portant des ailes décorées.


La réponse n'est pas franche, tant dans les termes que dans l'intonation.

"Ce tatouage, un vieil héritage, il symbolise plein de choses et en même temps..."

Elle marque une courte pause qu'Inès respecte, sentant bien qu'elle touche un point sensible, tout en espérant avoir une réponse un minimum détaillée. Malheureusement, celle-ci est évasive.

"Disons que c'est du passé."

Ce manque d'information n'est pas pour plaire à l'hiniönne qui déverse un flot de questions :

"Le tatouage est pourtant bien présent, lui. Mais, soit, si vous en voulez pas en parler.
Au fait, quel est votre nom ? Et d'où venez-vous ?"


Elle s'empresse de rajouter, comme gênée : "Je suis désolée, je pose trop de questions, parfois indiscrètes, c'est malpoli..."

La barbare ne s'en offusque pas et le ton de sa voix laisse deviner à Inès qu'elle sourit.

"Je ne suis pas la reine de bonnes manières."

À cette remarque, la gardienne du coffre ne peut s'empêcher de marmonner qu'elle l'avait déjà constaté, mais elle laisse son interlocutrice terminer.

"Je m'appelle Gezabelle Maistu. Tu peux m'appeler gez, ou belle… Ou te conformer aux usages normaux et le dire en entier. Je viens de Nosveris, si tu veux savoir où je naquis, et d'Imiftil pour le reste."

"Gezabelle Maistu de Nosveris... Passant par l'Imiftil et désormais en Nirtim. Ce n'est pas commun."

L'humaine ne réagit pas. Le silence s'installe, uniquement rythmé par le claquement des sabots sur les pavés. Inès se relâche un peu. Après tout, depuis la mort de son grand-père, elle n'a d'emprise sur aucun événement. Ce n'est pas faute d'essayer. Appuyé sur le coffre, elle le fixe à travers ses doigts, comme s'il pouvait lui chuchoter son secret. Mais rien de tel ne se produit.

Le soleil s'efface peu à peu, embrasant le ciel et l'horizon vide de toute civilisation. Puis la monture s'arrête et Gezabelle en descend avec dextérité, sans même effleurer l'hiniönne encore perdue dans ses souvenirs. Cette dernière observe les environs où rien, pas même un arbre, ne semble pouvoir leur apporter refuge. Elle se doute bien, cependant, que la halte va durer jusqu'au lendemain.

"Nous ne cherchons pas un endroit plus adapté ?"

Sa guide sourit légèrement et s'éloigne sans plus d'explication. Inès, quant à elle, se laisse glisser le long de la monture et patiente, un peu vexée d'avoir été ainsi lâchée, tout en gardant le coffre et le cheval. Ses yeux ne cessent de parcourir les alentours, attentive au moindre mouvement suspect. Mais, exceptéee la silhouette de la barbare, rien ne se détache des fourrés environnants. Enfin, celle-ci revient vers l'elfe blanche, un lièvre et quelques touffes d'herbe pendent dans ses mains. Toujours sans un mot, comme si elle oubliait qu'elle est accompagnée, elle prépare un campement de fortune, sans tente ni natte, un feu qui prend avec facilité et un repas qui, à défaut d'être copieux, est au moins agréable au palais. Toute cette préparation se fait sous le regard curieux d'Inès qui essaie toujours de déchiffrer sa nouvelle compagne de voyage. Elle est intriguée par cette jeune femme, capable de se battre, de monter à cheval, de chasser, de faire du feu, de cuisiner, qui a déjà vu du pays, qui se balade seule et n'a aucun but.

Elle aimerait encore lui poser une multitude de questions, mais le moment ne lui semble pas propice, alors elle attend et déguste son dîner, jusqu'à ce que Gezabelle la prévienne qu'il va falloir se relayer pour les tours de garde.

La méfiance reprend le dessus dans l'esprit d'Inès. Dormir ? Sans pouvoir cacher son précieux coffre ? Faire confiance à cette inconnue tout à fait étrange ? Impossible. Elle acquiesce pourtant légèrement du chef et s'installe à proximité du cheval, enroulée autour de son trésor, collé à son ventre. C'est à peine si elle s'endort, se réveillant régulièrement en sursaut lorsqu'elle se sent plonger. Et c'est presque avec soulagement qu'elle prend ses tours de garde, s'efforçant tant bien que mal de garder l'oeil ouvert. Mais rien ne se passe et, alors qu'elle aurait pu s'en rassurer, Inès n'en est que plus gênée ; après tout, l'humaine essaie peut-être d'endormir sa méfiance.

Le lendemain, au petit matin, le départ est annoncé et c'est avec la fatigue débordant de ses yeux que l'hiniönne remonte à cheval.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Lun 22 Déc 2014 20:03 
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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Mar 18 Oct 2016 13:24 
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Sur la route

C’est en effet le mâle qui répond le premier en soulignant qu’il ne pense pas que ce soit une bonne idée car sa pupille est là pour apprendre la nature qui l’entoure. Diana le coupe avant qu’il ne puisse protester plus avant pour contredire d’une façon douce et argumentée ses propos. Je serai, à ses yeux, une occasion de découvrir un nouveau pan de la nature dont elle ignore tout, à l’instar de loups qu’ils ont rencontré. Je déplace mon poids sur une autre jambe. Je ne sais pas si j’apprécie être un sujet d’étude, mais après tout aucun mal n’en sera fait. Peut-être pourrai-je en profiter, moi, pour en apprendre plus sur cette race. Les hinïons ne sont-ils pas les lointains cousins des shaakts ? Comment ont-ils pu diverger à ce point pour que les représentant d’une race soit si doux et fragiles que cette femme et les autres sans considération aucune pour le vivant ?

La petite elfe continue d’argumenter et je vois son maître hésiter pour finir par céder devant l’entêtement de sa protégée, trouvant au contraire positif que la jeune femelle s’affirme. Il est vrai que c’est ainsi que l’on apprend à sensibiliser les jeunes lionceaux au monde. Le mâle se tourne vers moi pour me confirmer officiellement leur acceptation de mon offre et la jeune fille se tourne vers pour en affirmant espérer que j’apprécierai leur compagnie.

J’incline la tête, même si elle ne peut le voir, et mes crocs se découvrent alors que les lèvres s’étirent légèrement dans un sourire.

- C’est entendu.

Je leur propose d’un signe de nous mettre en chemin. Après quelques minutes à peine de marche, nous croisons un groupe de voyageurs. Une famille d’humains, sans doute, si l’on en croit la charrette tirée par un bœuf sur laquelle se trouve un mâle, une femelle et leur portée de trois petits. Ces derniers regardent l’étrange trio que nous formons et j’en vois un se pencher vers sa mère pour lui souffler :

- C’est quoi, ça, j’en ai jamais vu ?

Je comprends à retardement que « ça » s’applique à moi et je retiens un grondement, regardant obstinément la route devant moi alors que la charrette arrive à notre hauteur. Je sens le regard de tous porté sur moi et mes poils se hérisser en réponse. Ma queue bat l’air avec irritation.

- C’est un woran, ces hommes-chat. A peine mieux que des bêtes. Il paraît que ça hurle à la nuit à chaque pleine lune, répond la femelle.

- Non, je crois que ça c’est les hommes-loups. Les hommes-chats, eux, attaquent les humains dès qu’ils en trouvent un faible à portée. Ce sont de sales bêtes, pas fiables. Il paraît qu’ils volent dès qu’ils en ont l’occasion. Tout ce qui brille.

Ce ne sont que des murmures échangés, sans réellement prendre la peine de masquer leurs mots, estimant, je suppose, que je ne suis pas en mesure de les comprendre. J’entends la portée émettre des sons affolés. J’oublie aisément que les petits d’hommes sont facilement impressionnables et qu’il leur faut des années pour devenir autonomes.

J’attends qu’ils soient hors de portée d’oreille pour couler un regard sur les deux elfes. J’ignore ce qu’ils pensent de ce qu’ils viennent d’entendre. Peut-être le mâle est-il en partie d’accord, mais j’ai eu le sentiment que la petite femelle parvenait à percer les apparences. Peut-être est-elle parvenue à compenser sa faiblesse par une compréhension différente du monde.

- Nous ne sommes pas ainsi. Du moins pas les worans de ma tribu. Je ne peux pas parler pour ceux d’ici, mais les miens sont… étaient droits et n’auraient jamais attaqué des individus affaiblis.

Je peine encore à parler des miens au passé. A me rappeler que je suis seul. Certains membres de ma tribu sont parvenu à s’échapper à mes côtés, mais trop sont mort. Je suis devenu un paria sans famille.

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Je pleure, parce que leur mort est mon fait.
Je pleure. Parce qu’elle était la vie, parce qu’elle était la fougue et la fureur d’aimer.


Thème de Sha'ale


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Mar 18 Oct 2016 18:04 
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Un nouveau compagnon

Il acquiesce, sans fioriture. Sha'ale Wakhan, ne semble pas très enclin à la discussion. J'espère que sa langue se délira alors que nous avancerons, qu'il acceptera de nous faire confiance. En attendant, je ne force pas la discussion. Alors que mon maitre me reprend par le bras, je sais que le voyage reprend. Je me concentre sur mes sens, continuant d'engranger les informations sur la forêt.

Le sentier sur lequel nous avançons est relativement plat, je n'ai aucune difficulté à y marcher. Les cailloux qui roulent parfois perturbent les vibrations que me transmet le sol, mais dans l'ensemble, tout va bien. Autant Malun que Sha'ale sont faciles à suivre, leurs pas étant reconnaissable, l'un car je les connais par coeur, et l'autre car ils sont assez inhabituels pour attirer mon attention.

J’inspire légèrement, puis m'écarte de mon maître. Il ne résiste pas, ne cherche pas à me retenir. Je sais qu'il fera tout pour m'aider, tout en me laissant le plus de liberté possible. Plusieurs fois il me l'a expliqué durant mon apprentissage. La théorie n'est pas valable. Il n'y a que la pratique, encore et toujours. Il n'y a qu'en vivant les choses que je les comprendrais. Ce n'est qu'en les approchants que je pourrais les apprendre. C'est pour cela que j'ai tant voulu que le Woran reste avec nous. Quoi de mieux que de voyager ensemble pour en apprendre plus l'un sur l'autre.

Il semble ne pas savoir comment fonctionne la société elfique, peut être pourrais-je lui en apprendre un peu plus, histoire de le remercier de m'en apprendre plus sur lui et les siens. Malgré tout, pour le moment, le groupe reste silencieux, et ce n'est pas la voix de l'un d'entre nous qui vient briser le silence

A vrai dire, ce n'est pas une voix qui m'a interpellée, mais une vibration, constante, lourde et rythmée. Je l'ai souvent ressenti à Cuilnen : une charrette. De nombreuses odeurs en émanent, autres que celles de la charrette même. Elle n'est pas tirée par un cheval, dont l'odeur typique est plus subtile que celle du bœuf, lui même plus massif et plus aisément repérable à ses pas heurtant lourdement le sol. Les autres odeurs doivent, en partie, être celle de personnes assises dans la charrette. Et des voix inconnues ne tardent pas à confirmer cette hypothèse.

"C’est quoi, ça, j’en ai jamais vu ?"

La voix est claire, enfantine. Mais de quoi parle-t-elle. Je ne ressens rien d'inhabituel aux alentours. J'en suis presque sûre, nous ne sommes que tous les 3, et ceux de la charrette, bien qu'inconnus, ont une odeur assez commune. Ont-ils vu un objet qui les a intriguer ?

La charrette s'approchant, je m'écarte sur le côté, la laissant passer sans la ralentir.

"C’est un woran, ces hommes-chat. A peine mieux que des bêtes. Il paraît que ça hurle à la nuit à chaque pleine lune"

Un Woran. C'est de Sha'ale dont ils parlent. Et en quels termes. J'ai l'impression d'entendre ce que m'ont rabâché pendant des années mes professeurs. Des certitudes que je perçois de plus en plus comme des superstitions, horribles et sans sens. Notre nouveau compagnon de route ne dit pas un seul mot. Je ne sens rien en lui, rien d'étrange. Son pas reste calme, sa démarche sûre. Même alors qu'une autre voix renchérie, utilisant des propos plus durs, plus effrayants encore.

La preuve est faite qu'ils n'attaquent pas à vue. Sha'ale a eu tout le temps qu'il lui fallait tout à l'heure, alors que j'étais à sa merci. A-t-il eu peur de Malun ? Je n'y crois pas, il ne se serait alors pas approché de nous. Et s'il est vraiment cette sale bête que décrivent les inconnus, alors il n'aurait pas eu l'esprit assez retord pour attendre un instant de faiblesse de mon maître afin de m'attaquer.

Mais d'où viennent ces superstitions ? Pourquoi donc sont-ils aussi mal vus par ma race ? Alors que la charrette s'éloigne, l'envie de poser la question me brûle les lèvres. Mais je n'ose la poser. Peut-être vit-il souvent ça, la discrimination permanente. J'ai déjà vu pareil étalage de violence en Cuilnen, parfois même entre membres de la même race, simplement de classes sociales différentes. Même moi, pourtant issue d'une famille respectable, ai été victime de brimade et autre moquerie.

Je reste donc silencieuse, refusant, s'il en souffre, d'augmenter sa douleur. Peut-être dois-je le rassurer, lui dire que je ne crois pas un mot de ces superstitions, mais me croira-t-il ?

Finalement, c'est Sha'ale qui vient briser le silence, alors que la charrette est derrière nous

"Nous ne sommes pas ainsi. Du moins pas les worans de ma tribu. Je ne peux pas parler pour ceux d’ici, mais les miens sont… étaient droits et n’auraient jamais attaqué des individus affaiblis."

Je reste silencieuse. Sa voix cache quelque chose, quelque chose de profond. Mais ne sachant quoi, je préfère l'occulter, et me concentrer sur le fond de sa phrase. Ainsi donc, les Worans vivent en tribus, et ne semblent pas avoir de contact avec les autres tribus. Étrange. Toutes nos villes sont constamment reliées entre elles, ne serait-ce que grêce aux marchands qui transitent de l'une à l'autre. N'est-ce pas le cas chez eux ?

Et pourquoi parle-t-il de sa tribu au passé ? Peut-être c'est-il passé quelque chose, un événement qui explique sa présence ici, qui explique ce ressentit dans sa voix. La douleur ? La culpabilité ? La haine ? Je ne saurais dire, ces sensations ne me sont pas assez connues pour encore pouvoir les traduire aussi facilement. Dans tous les cas, ils affirment que les Worans qu'il connaissait n'étaient pas les bêtes enragées qu'on m'a décrites durant toutes ces années.

Je sais que mon maître est en train de penser, de réfléchir. Son esprit doit être en ébullition, peut être a-t-il même déjà compris ce qu'il se passe dans mon esprit. Mais il continue à marcher, près de moi, sans dire un mot.

"Maître ?"
"Oui Diana ?"
"Pourquoi disent-ils tout cela si Sha'ale dit le contraire ? Pourquoi m'a-t-on appris que les Woran n'étaient rien de plus que des animaux, alors qu'il semble être bien plus proche de nous ?"

Encore une fois, je remarque trop tard que mes propos peuvent blesser Sha'ale. Il faut que j'apprenne à réfléchir avant de parler. Malun, lui, n'oublie jamais de réfléchir à ce qu'il va dire.

"Les nôtres ont souvent peur de ce qu'ils ne connaissent pas. Et ce sont toujours les mauvaises rumeurs qui circulent le mieux."

Mais alors, pourquoi ne pas m'avoir expliqué plus tôt ce qu'il en est ?

"Partagez-vous leur avis ?"
"Je pense que certains d'entre nous sont bien pires que l'image qu'ils veulent montrer des Worans. Les généralités ne sont jamais bonnes à croire, quelles qu'elles soient. Il faut toujours être prudent, quelle que soit la personne que tu rencontres."

Je reste silencieuse, replongeant dans mes pensées. Encore une fois, ses propos sont plein de sagesse. Il ne fait donc pas plus confiance à Sha'ale qu'il ne le fait pour n'importe quel inconnu. Mais il ne le considère pas non plus moins digne de confiance qu'un autre. En fait, il faut que je ne considère pas les autres comme membres de telle ou telle race, mais comme une personne unique, pouvant être aussi digne de confiance que son voisin peut être dangereux.

Mais comment puis-je le savoir ? Leur demander est simplement idiot. Cela peut-il se ressentir ? Je n'en sais rien. Je soupire devant cet aveux d'impuissance, puis change de pensées. Sha'ale. Je peux apprendre à le connaitre, je peux apprendre à le comprendre, et peut être cela m'apportera -t-il les réponses nécessaires. Je m'approche de lui, me plaçant à ses côtés.

"Sha'ale ? Pouvez m'en dire plus sur vous ? Sur les Woran ? Ou sur votre tribu ?"

Récit

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Dernière édition par Diana le Jeu 22 Déc 2016 23:08, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Jeu 20 Oct 2016 12:58 
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Sur la route - Seconde partie

Aucun des deux elfes ne répond, si bien que je me demande un instant s’ils ne partagent pas eux-aussi l’avis de cette famille. Les worans d’ici sont-ils réellement des bêtes à ce point pour susciter la peur dans le cœur des gens ? Nos griffes et nos crocs sont-ils si différents des armes qui ornent leurs corps comme autant de trophées ?

La petite voix de Diana me sors de mes pensées alors qu’elle s’adresse à son maître pour lui demander pour quelle raison je semble penser l’inverse de cette famille et pourquoi lui a-t-on apprit que nous ne valions guère mieux que des animaux. Je lui lance un regard en coin, moustache frémissantes. Manifestement, les shaakts et les hinïons en ceci se ressemblent.

- Les nôtres ont souvent peur de ce qu’ils ne connaissent pas. Et ce sont toujours les mauvaises rumeurs qui circulent le mieux, réponds son maître avec sagesse.

Les shaakts avaient fini par nous connaître, pourtant. Ils savaient exactement sur quel levier appuyer pour nous mater et nous faire entrer dans les rangs. Combien de fois la vie de Chilali a été mise dans la balance lorsque je me suis mal comporté à leur égard ? Et ma vie a sans doute été le levier qui est parvenu à calmer les rébellions incessantes de mon bel oiseau des neiges. Jusqu’à la dernière.

La jeune femelle demande à son maître si celui-ci partage cet avis et, malgré moi, je tends l’oreille. J’aimerai dire que les opinions des vivants à mon égard n’a aucune importance, mais l’honnêteté me pousse à avouer le contraire. Le mâle réponds avec circonspection qu’il pense que certains d’entre eux sont bien pires que l’image qu’ils veulent montrer des worans, que ces généralités ne sont jamais bonnes à croire. La prudence reste ainsi de mise, quelle que soit la personne qui croise notre route.

De vraies paroles d’elfes, si j’en crois les livres que j’ai pu lire à leur sujet, à la dérobée dans le dos de nos maîtres. Qui répondent à une question, mais jamais exactement celle que l’on a posée. Je le regarde avec un amusement manifeste car néanmoins je ne peux qu’approuver ses dires. J’ai passé quelques semaines aux côtés de contrebandiers que d’aucuns auraient considéré comme des malfrats sans foi ni loi, et certains l’étaient, mais d’autres m’ont également sauvé la vie et témoigné de la bonté. Mon amusement disparaît lorsque la femelle s’approche de moi pour me poser des questions.

- Sha’ale ? Pouvez-vous m’en dire plus sur vous ? Sur les worans ? Ou sur votre tribu ?

Un long silence accueille ses mots. Lui en dire plus sur moi ? Une très grande part de moi n’a aucune envie de dévoiler ce que j’étais et suis devenu. Et comment. Pourtant, une part plus petite, mais insidieuse, me souffle que ce ne serait que de la couardise que de ne pas l’avouer. Que ce serait ne pas assumer des choses que j’ai indubitablement faites, des blâmes qui sont miens. Si cela doit faire partie de ma sentence, alors soit. C’est pour émettre une voix lente et profonde que mes crocs se desserrent finalement.

- Je suis le petit d’une tribu d’esclaves pour les shaakts de Khonfas. Les elfes noirs ont parqué les worans capturés ensemble, sans distinction de s’ils étaient tigrés ou noirs. Nous étions une marchandise prisée, paraît-il, quelque chose de chic à avoir et à exhiber aux yeux de tous comme ils présentaient leurs guépards domestiqués. Alors les règles de ma tribu étaient le mélange de toutes ces règles apportées de l’extérieur et modifiées au fil des générations de worans. Nous suivions les directives de la femelle dominante et des shamanes d’Utu, le dieu du Soleil. Certains petits plus proches des worans sombres, comme moi, se voyaient enseigné l’Équilibre.

Je laisse une nouvelle pause s’installer alors que les souvenirs affluent. Chilali avait tout de la femelle alpha. C’est surtout elles que les membres de la tribu ont suivi lorsque… lorsque… J’avale ma salive et un léger grondement s’échappe de ma gorge. Je sens mes griffes s’enfoncer dans mes coussinets.

- Mais la tribu n’est plus que du sang répandu sur du sable. En compagnie de mon aimée, nous avons fomenté une révolte, une insurrection pour nous échapper de notre captivité. Nous étions arrivé jusqu’aux portes, nous voyions l’espoir de liberté s’étendre sous nos yeux lorsque les flèches ont commencé à tomber. Seule une poignée d’entre nous est parvenue à s’échapper, à prendre la fuite dans les montagnes. Mon aimée ne faisait partie de ceux-là. Ma tribu, mon oiseau des neiges… Ils ont tous été massacrés par ma faute, nous aurions dû rester où nous étions, heureux, ensemble.

Je sens mes membres frémir d’une rage à peine contenue, j’ai envie de hurler, de courir jusqu’à m’effondrer, de dépenser cette énergie que me procure cette haine profonde que j’ai envers moi-même et ce que j’ai permis. Pourtant je ne fais rien de tout ça, car tel est à présent mon fardeau.

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Je pleure, parce que leur mort est mon fait.
Je pleure. Parce qu’elle était la vie, parce qu’elle était la fougue et la fureur d’aimer.


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Cuilnen
MessagePosté: Jeu 22 Déc 2016 23:08 
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Un esclave. Sha'ale m'explique qu'il faisait partie d'une tribu d'esclaves, soumis aux ordres de shaakts. Je ne m'y attendais pas. Comment une créature aussi impressionnante peut-elle être réduite en esclavage ? Et pourquoi, quel est l’intérêt de les soumettre ? C'est une notion qui m'échappe complètement. J'ai dû mal à concevoir qu'un être soumi soit plus efficace en une tâche que s'il la faisait de son plein gré.

Je comprend pourquoi il n'a pas répondu de suite à ma question, pourquoi sa voix est si lente, pourquoi tant d'émotions en ressortent. Étrangement, et même si je ne suis pas très douée pour reconnaître les sentiments de mes interlocuteurs, ses paroles ne me paraissent pas tristes.

Il me parle de sa vie d'avant, de la mixité de sa tribu esclave, à peine mieux reconnue qu'une simple meute d'animaux. Il me parle de ses croyances, d'Utu, leur dieu du soleil. Je ne suis pas très intéressée par la religion, par les dieux et les temples. Peut être qu'un jour, s'ils m'apparaissent, j'en ferais cas, mais leur absence d'impact sur ma vie les relègue au second plan. Il y a déjà tant à découvrir, tant à apprendre.

Sha'ale me parle aussi de l'Equilibre, qui lui aurait été enseignée. Qu'est-ce donc ? Je n'en ai aucune idée. Encore quelque chose à apprendre. Le Woran se tait ensuite, laissant le silence s'installer, à peine brisé par le son de nos pas sur le sol. Ce qu'il vient de me dire tourne dans ma tête, alors que j'essaie de m'en imprégner, d'en comprendre le maximum.

Puis il reprend la parole, mais d'une manière différente. Sa voix, son aura, quelque chose a changer. Je n'arrive pas à savoir quoi, c'est trop subtil pour moi. Malhun, à côté de moi, n'a pas dit un seul mot, n'a rien changé dans sa démarche. Il ne m'apprend rien de plus. Je me concentre donc sur les dires de Sha'ale. Et je comprend le changement d'intonation, la profondeur nouvelle de ses paroles.

La tristesse est là, comme si elle allait lui briser la voix, mais quelque chose d'autre l'accompagne, quelque chose que je n'arrive à discerner. Il me raconte la rébellion, la tentative d'évasion et l'échec pour la majorité d'entre eux. Il me parle du massacre des siens, et de l'une d'entre eux en particulier. La douleur transpire en chacun de ses mots, la douleur de la perte, la douleur de la solitude.

Et finalement, ses dernier mots me font comprendre. Je la perçois, sa colère envers lui-même, son apparente culpabilité qui le ronge, le faisant même penser que sa captivité valait mieux que sa solitude. Mes pensées sont à l'arrêt. Je ne m'attendais pas à ça. Je ne m'attendais pas à tant d'émotions, à une histoire aussi triste.

Que pouvais-je dire ? Que pouvais-je répondre ? Il n'a fait que répondre à ma question, et pourtant, je me sens mal de l'avoir posée. Je ne sait comment le réconforter. Dois-je seulement le réconforter ? Le puis-je ? Je sens soudain la main de mon maître se poser sur mon épaules, doucement mais avec fermeté.

Le message est clair, je connais suffisamment bien le mage pour savoir ce qu'il entend par ce simple geste. Il y a parfois des paroles que l'on ne peut pas dire. Ou plutôt, il y a souvent des paroles qui, quelque soit leur but, ne peuvent faire que du mal. Je reste donc silencieuse, repassant dans ma tête ce que ma dit notre nouveau compagnon de route.

Doucement, je m'approche de lui, ses pas facilement localisables, tellement différents de ce dont j'ai l'habitude. Je ne dis pas un mot. Je sais qu'il y a peu de remêde à la solitude, mais je pense en connaitre un, celui qui m'a aidé quand j'étais toute jeune, perdue dans ce monde que personne ne savait m'expliquer. Arrivé à la hauteur de Sha'ale, je lève la main, doucement, pour la poser sur le bras musclé du Woran. Je ne le caresse pas, je ne prononce pas une seule parole. Je reste simplement là, à son contact. Je sens mon maître se crisper, mais il ne bouge pas, ne fait rien. Il sait pourquoi j'ai fait àa,

J'espère que ça lui fait du bien, qu'il comprend mon intention, qu'il ressent quelque chose. Il n'est pas seul. Même si je ne le connais que très peu, je ne peux pas le laisser seul alors que nous sommes si proche.

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