Alors que je finissais d’émettre mes doutes quant à notre situation, Lyriss empêcha Silinde de me répondre, et je rien ne me dis alors qu’il partageait mon avis. C’était avec plaisir que j’acceptais malgré tout la proposition de Lyriss avant de la suivre pour manger.

J’essayais de faire confiance à nos protectrices afin de manger tranquillement, surtout que les évènements de la journée m’avaient ouvert l’appétit. La présence de la belle femme me rendit muet comme une carpe, et je sentais le rouge me monter aux joues.

Assis en train de manger, je trouvais l’absence de l’elfe ne contribuait pas à remonter l’ambiance, même si sa présence était parfois assez lourde. Mais… me retrouver uniquement avec des personnes tel Silinde et Lyriss ne me mettais pas dans mon élément.

Le calme plane sur le bivouac, à peine troublé par les murmures de conversations à peine audibles. Tous les passagers accueillent ce moment avec une certaine gratitude.

Après avoir fini de s'alimenter, Lyriss entreprend de briquer son heaume, levant de temps en temps un oeil vers les civils. Elle cesse abruptement son activité, pose son équipement sur la caisse, puis elle se dirige vers sa monture. L'animal broute paisiblement tandis que la jeune femme palpe l'une des sacoches. Elle en extirpe plusieurs objets qu'elle va déposer sur la caisse, rapprochant cette dernière du foyer.

Elle tourne alors son visage vers Wankli, puis s'avance dans sa direction. Sa voix douce t'interpelle.

"Wankli."

Elle patiente un instant, puis poursuit.

"Vous avez agi courageusement plus tôt, mais se risquer ainsi sans protections peut vous conduire au trépas."

Son expression s'attriste quelque peu. Elle désigne la caisse, sur laquelle elle a disposé des jambières et des brassards.

"J'ai trouvé ceci, coincé dans le filet. Peut-être serait-il sage que vous les preniez ?"


Du côté de Silinde, les enfants que tu as aidé à soigner viennent timidement dans ta direction. Ils s'inclinent à la manière ynorienne, puis scrutent l'arme neuve à ta ceinture. Avec les yeux plein d'admiration, ils t'observent, semblant attendre une démonstration. D'ailleurs, tu peux remarquer que d'autres civils te lancent des regards curieux, mais jamais pesants.

Le calme revint une fois le bivouac monté.
Les civils purent se reposer et se restaurer, oubliant presque l'accident survenu plus tôt.
De leur côté Wankli et Silinde s'étaient rassemblés proche de Lyriss pour manger.

A peine eut-il fini son repas, que cette dernière se dirigea vers sa monture, pour fouiller dans les sacoches qui y étaient accrochées. Et s’apprêta à en ramener le contenu, lorsque l'attention de l'elfe se porta dans la direction opposée, ou les deux enfants d'un peu plus tôt se trouvaient.

Tout deux le fixaient.
Hésitant à l'approcher, mais pas effrayé pour autant.
Peut-être n'avaient il pas l'habitude de voir des elfes. Mais surtout, leur attention était visiblement portée sur l'arme nouvellement acquise par Silinde.

(Ah... Je vois. Un katana doit leur être plus familier que tout autre type de lame.)

S'approchant doucement des enfants, il s'accroupit ensuite pour se rabaisser à leur niveau, les dépassant tout de même encore de quelques centimètre dans cette position. Il posa la main sur le fourreau de la lame, et regarda les enfants, avant de leur déclarer :

"Voyez vous, ce katana est un cadeau qui m'a été fait par un... comment dites-vous déjà... Ah, oui, un samouraï."

Il jeta un rapide coup d'oeil autour de lui, avant de se diriger vers une bûchette de bois, et la ramasser. Il respira profondément, avant de la lancer en l'air, et, rapide comme l'éclair, et comme le lui avait apprit son maître, il dégaina la lame et frappa la bûche.
Cette dernière retomba, sur le sol, devant les yeux des enfants, et des quelques civils dont l'elfe attirait l'attention, en deux morceaux distincts, parfaitement découpés.

Silinde n'avait plus forcement cette attitude hautaine, et si sûre de lui qu'il arborait auparavant... Pourtant, après cette action, réussie, il était plutôt fier de lui... Et c'est en revenant vers les enfants en marchant, qu'il espérait que ceci leur aurait plu.

Autour de moi, le silence semblait établir son camp et seul de rares chuchotements venaient doucement l’affronter. La nourriture était celle du voyage, simple et rugueuse. Une fois le repas terminé, et alors que je m’étais décidé à donner mes doutes à Lyriss, celle-ci se leva avant de se diriger e direction de son cheval.

M’extirpant de ma contemplation, elle m’adressa la parole. Rien ne la préposait à me donner ces pièces d’armure qu’elle aurait pu garder, revendre ou autre, mais sa générosité naturelle la poussa certainement à me la donner.

Les pièces de cuir étaient encore légèrement imbibées d’eau mais je sentais que les pièces d’armure sous mes doigts restaient de bonne qualité. Bien que légèrement trop grandes, leur protection ne seraient pas de trop face au genre d’adversaires que nous avions rencontré.

J’inclinais la tête en signe de remerciement : les cadeaux d’avaient pas envahis mon enfance loin de là.

« Merci Lyriss, vous êtes trop bonne. »

En attendant, j’observais du coin de l’œil une bien curieuse scène. En effet, attirés par l’arme de Silinde, les enfants que celui-ci avait aidés venaient observer les talents du maître d’arme elfe. L’arme magnifique sonna clair lorsqu’elle sortit de son fourreau et la lumière des feux brilla sur la lame aiguisée.

D’un geste, souple et net, qu’un samouraï aurait apprécié, il saisit une buche qui se sépara bientôt en deux, alors même que la lame devenait floue. Son effet avait été bien préparé et ses gestes dosés. Et devant l’effet final, je ne pus m’empêcher d’applaudir à l’exploit.

« Je n’aimerai pas être une buche face à vous ! »

L'effet produit par le petit spectacle de l'elfe avait attiré un spectateur inattendu.
Alors qu'il pensait que Wankli était resté près de Lyriss, qu'il dévisageais si souvent, il avait assisté à sa démonstration, et l'avait même applaudit, le complimentant.

"Merci messire.
Pourtant je me trouve moi même bien imparfait... Je n'ai appris ce mouvement qu'il y a quelques jours, et je n'ai pas choisi une simple bûchette par hasard.
Je manque encore d'entrainement et de maîtrise, pour que mon geste, ma lame ne puisse trancher n'importe quoi..."

Il regarda sa lame quelques instant, puis, releva la tête, et déclara à son compagnon :

"J'ai cru comprendre que vous saviez vous défendre. Que diriez vous d'un petit entrainement amical, qui nous détendra certainement, et nous sera tout autant profitable...?"

L'elfe ramassa un débris de bois suffisamment large et long pour imiter une épée, et jongla avec, d'une main, en attendant la réponse du Ynorien.

Le maître elfe fît preuve de modestie, et m’apprit par la même occasion que son expérience ne datait que de quelque jour. Ce qui me surpris encore davantage, moi qui n’étais jamais parvenus à tenir un katana correctement.

C’est alors que ce dernier agit d’une manière totalement inattendue, se saisissant d’une long bout de bois et l’empoignant à la manière d’une épée, il m’invita à échanger des passes.

Je n’avais jamais réellement vécu de combat d’entrainement auparavant, mais je ne pouvais refuser l’honneur qu’il me faisait en voulant voir de quoi j’étais capable. Je ne lui répondais pas de vive voix mais je m’inclinais afin de lui montrer mon approbation.

A mon tour, je ramassais quelques bâtons, mais j’en choisissais deux, plus court et plus fin que celui de mon adversaire. Et c’est ainsi qu’une de ces armes improvisées dans chaque main, que j’entrai dans le cercle que formaient quelques curieux.

Je m’inclinais à nouveau, montrant à la manière Ynorienne mon respect face à mon adversaire. Le combat ne m’avait jamais vraiment été appris. J’avais observé les maître d’Oranan s’affronter, j’avais aussi été le témoin des combat de rues plus brutaux mais pas moins efficace, et de l’alliage des deux j’avais fondé un début de style personnel.

Ce n’étais pas encore très poussé, mais j’avais l’avantage de ne pas être « répertorié » et mes quelques techniques de base n’étaient pas habituelles, même si peu développés. Le principe de mon style était le jonglage avec une multitude de lame, dont sept était le chiffre parfais.

Je me plaçais en garde, et attendais qu’il me rende mon salut pour engager mon attaque.

Les deux hommes étaient face à face, prêt à s'affronter, quand le Ynorien salua l'elfe.
Ils n'allaient cependant pas croiser le fer, ou plutôt le bois, le maître d'armes même en se retenant aurait eu l'avantage, et pu blesser son adversaire.
Non, c'est en usant de leur art, et en faisant une démonstration, probablement tour à tour qu'ils allaient pouvoir disputer ce duel...

Après que Wankli l'eut salué, Silinde lui rendit son salut, l'imitant.
Et enfin, il prit l'initiative de commencer.
Contrairement à l'humain à la petite et fine carrure, loin du guerrier, l'elfe, bien qu'amaigri conservait l'aura d'un combattant, surtout quand il brandissait ses armes.
Et même en tenant deux simples bout de bois en guise de lames à la main suffisait à captiver l'attention d'une partie des civils, qui s'étaient rassemblés en cercle autour des deux hommes, prêt à oublier leurs soucis en se divertissant un peu.

Se plaçant en garde, brandissant une lame vers le ciel, et l'autre pointant loin derrière son dos, Silinde entama une technique qu'il n'avait pas pratiquée depuis longtemps. Pas après pas, mouvement après mouvement, il exécuta une série d'attaques. Rapides, précises, et fluides, ressemblant à une danse mortelle... Ses cheveux ondulaient au vent lors de ses mouvements, et il n'était pas le moins gêné du monde malgré le port de son armure, pourtant presque intégrale.

Après quelques secondes d’exécution de mouvements, il arrêta sa danse, et se remit en garde, cette fois avec les deux lames croisées sur son torse, salua la foule, et recula de quelques pas, comme pour indiquer qu'il cédait son tour à Wankli.

En un instant, je compris que je ne faisais pas le poids, son regard était sûr et ses mouvements fluide. C’était un guerrier accomplis alors que je n’étais qu’un comédien un minimum adroit.

Il me rendit mon salut, et je compris immédiatement sa manœuvre : il ne voulait pas d’un combat à la loyal qui aurait tourné très rapidement en ma défaveur. Sa seule volonté était de redonner du moral aux voyageurs, de leur montrer des techniques de combat en spectacle.

C’est ainsi qu’il s’avança pour s’exécuter. Sa dance, car s’en était une, sa dance mortelle fît parcourir des frissons dans chacun de mes muscles. Il était monstrueusement efficace, dans ses gestes on voyait qu’ils n’étaient pas uniquement chorégraphiques, chacun avaient un but précis, et tous servaient utilement au combat.

Enfin, il se recula alors que la foule regardait dans un silence respectueux la scène qui se déroulait sous leurs yeux. Les enfants étaient surexcités, mais moi… le public me stressait mais je m’avançais malgré tout. Je n’avais qu’une seule technique à mon répertoire, et j’espérais que la scène ne dure pas éternellement.

Je fermis les yeux, et m’imaginais la présence de mes sept crocs, dissimulés sous mes vêtements à leurs endroits habituels. Je faisais alors entrer en jeu mes bâtons. Je savais que l’un des gros défauts de mon style était la perte de mouvement : je faisais trop de mouvements inutiles et cela se voyait.

J’appliquais de trop amples coups et mes armes perdaient de leur efficacité ainsi mal employés. Mais, l’effet voulu finit par faire son apparition, les bâtons apparurent et disparurent à grande vitesse, frappant en de nombreux endroits.

Cette technique mieux maîtrisée aurait donné l’impression que quatre autres bras m’étaient poussés.

C’est essoufflé que je saluais à mon tour, j’avais lâché l’un des bâtons sur la fin, sur un raté, mais je pensais avoir montré de quoi satisfaire un minimum le public.

Je me reculais pour attendre la suite, Silinde partirait ’il sur une seconde passe ? Je jetais un coup d’œil du côté de Lyriss : peut-elle voudrait-elle participer à ce duel inoffensif.

Le Ynorien qui lui faisait face était jeune et inexpérimenté... Mais pas dénudé de potentiel !
Faisant preuve d'une grande agilité, ce dernier utilisait un style rapide, avec une multitude de bâtonnets, misant tout sur la vitesse et la dextérité de ses mouvements, plutôt que la puissance des coups portés.
C'était comme s'il jonglait avec des couteaux, empêchant son adversaire de distinguer le métal mortel, avant qu'il ne s'enfonce dans sa chair...

Cependant, il manquait encore d'entrainement. Ses mouvements furent presque parfaitement exécutés, à l’exception d'un seul des bâtons, qui se retrouva au sol, proche des pieds de l'elfe.

Silinde le ramassa, et s'adressa à son compagnon :

"Impressionnant messire... Vous êtes vraiment rapide !
Puis-je me permettre un conseil? Vous semblez porter vos frappes de manière aléatoire. C'est pour cela, et à cause peut-être d’empressement, que vous avez fait tomber celui-ci.
Avez-vous essayé de planifier avant votre attaque où allait porter chaque frappe?"

L'elfe jongla avec le bâton qu'il tenait dans les mains, avant de faire quelques pas autour de l'homme à qui il parlait.

"Nos corps, aussi solides soient-ils, ont tous les mêmes points faibles."

Il commença alors une énumération, pointant à chaque fois le dit point avec son bâton sur son propre corps.

"Entre les deux yeux. Les yeux. La gorge. Le cœur. Le foie. L'estomac. Le bas-ventre."

Il se gratta le menton quelques instant, comme s'il réfléchissait, avant de continuer :

"Bon. techniquement parlant, il y a quatre-vingt-douze points vitaux, mais je pense que c'est suffisant rien qu'avec ceux-ci..."

Ayant fini son monologue, l'elfe recula de quelques pas. Il respira un long moment, avant de lancer le bâtonnet qu'il tenait toujours dans sa main le plus haut dans l'air qu'il le pouvait. Il tira sa lame dans la main, avant de frapper en direction de celui-ci, encore haut dans le ciel, poussant un puissant cri.

"Ahhhh !"

Une onde de choc à peine visible partit alors de sa lame, se dirigeant à pleine vitesse vers sa cible, la pulvérisant en plein vol. Seuls des petits copeaux de bois retombèrent sur le sol, lorsqu'il rangea sa lame dans son fourreau, se retournant vers Wankli, son regard indiquant que c'était à nouveau son tour...

Pour un instant, le duel était terminé, car ce ne fut pas avec une technique que Silinde répondit mais avec des paroles.

« Intéressante technique, mais… un conseil, évitez de vous empresser, si vous prévoyez vos attaques elles seront bien plus efficaces vous ne croyez pas ? »

Mais… il avait encore envie de montrer sa supériorité apparemment. Il improvisa un cours sur l’anatomie et les points faibles, je l’écoutais comme je le pouvais, sans pouvoir m’empêcher de penser qu’il me rabaissait en agissant ainsi. Mais après tout, je n’avais aucune fierté : alors s’il pouvait m’apprendre certaines choses.

Puis, c’est alors qu’à ma grande surprise il reprit le duel. D’un geste, ou plutôt grâce à la puissance même de son geste, il foudroya littéralement son bâton à l’aide de sa véritable lame.

Bouche bée. J’étais bouche bée devant la puissance qui se dégageais à présent de l’elfe. Rien dans la vision de mon avenir ne me permettait de me voir atteindre un tel pouvoir.

Je reculais d’un pas quand il m’invita à montrer la suite de mes talents. Je ne savais absolument pas quoi faire mais déjà les spectateurs me regardaient envieux. Je sentis une grosse goutte de sueur froide me couler dans le dos.

« Euh… c’est-à-dire que… »

Un autre de pas en arrière, et je réfléchissais à comment me sortir de là. Les regards me mettaient mal à l’aise : c’était moi qui regardais les autres, pas l’inverse !

« Je… pensais laisser la place à d’autre désirant montrer leurs talents, peut être un conteur ou un musicien.

Nous n’avons vu que trop de combat et de démonstration de force vous ne croyez pas ? »

Je reprenais lentement le contrôle de la situation qui n’avait que trop durée.

Le groupe pousse quelques sons admiratifs, échangeant des paroles visiblement enthousiastes suite à vos démonstrations. Lorsque Wankli décide de ne pas poursuivre, certains observateurs montrent leur dépit, mais aucun ne dit quoi que ce soit pour l'y forcer.

Bâton en main, Lyriss vient aux côtés de l'ynorien. Elle esquisse un sourire entendu, confiant à Wankli les protections laissées près du feu.

"Vous avez raison. Les passes d'arme ne sont pas les seules à pouvoir émouvoir."

Sur ce, elle regarde le ciel relativement dégagé, tend son bâton vers ce dernier, et se concentre. D'un lent mouvement de poignet, elle fait décrire un petit arc de cercle à l'extrémité de celui-ci, puis le rabaisse. Appelée par une de ses camarades, elle incite les passagers à finir leurs activités, et aux plus en forme de finir de rassembler les marchandises restantes.

Alors que vous entendez le doux martèlement de sabots, et le grincement d'une petite charrette, vous pouvez voir apparaitre au-dessus de vous un très bel arc-en-ciel. Quelques instants plus tard, Tamara, ses cavalières et le ménestrel sont de retour, ramenant avec eux une petite carriole portant des roues neuves.

"Héhé, nous revoilà !"

En voyant la manifestation lumineuse, la meneuse du convoi grimace.

"Encore en train de colorier le ciel ? Décidément, je ne te comprendrai jamais."

--
PS : Ruizard, fiche mise à jour.

"Euh… c’est-à-dire que…"

La session d'entrainement entre les deux hommes prit fin lorsque Wankli semblant troublé et prit de panique, décida de changer le sujet, ou plutôt de passer son tour, plus ou moins habillement, en invitant quelqu'un d'autre à le prendre à son tour.
C'est d'ailleurs ce que fit Lyriss, fit, en exécutant un mouvement gracieux avec son bâton, le pointant dans les airs.

Le résultat ne se vit que quelques secondes, voir minutes, plus tard lorsqu'un arc en ciel apparu haut dans le ciel.

(Coïncidence, ou magie...? Bah. En tout cas, ce spectacle est beau à voir...) pensa l'elfe, en affichant un sourire tendis qu'il l'admirait.

Il fut vite interrompu lorsque le convoi partit plus tôt fut de retour, avec de quoi réparer les charrettes endommagées, et un duo Tamara-Awkdjian toujours égaux à eux-même...

Rapidement, Silinde se dirigea vers eux, et se saisit d'une roue neuve, cherchant des outils qui l'aiderait à commencer les réparations.
Certes, ils avaient pu se détendre avec ce petit aparté, mais ils devaient se remettre en marche le plus rapidement possible.

C’est encore Lyriss qui mit fin à cette situation gênante en approuvant mes dires. Son regard se porta en direction du ciel, la concentration se lue sur son visage alors qu’elle pivotait légèrement son bâton.

Je regardai le ciel, impatient de voir ce qu’elle avait pu opérer, et c’est finalement que je ne fus pas déçu car c’est une cascade de couleur qui apparut comme par magie.

L’arc-en-ciel aux teintes parfaites était parfaitement visible dans le ciel sans nuages et toutes les personnes présentes restèrent fascinées devant le prodige.

Un bruit de roues et sabot se fît alors entendre, sortant tout le monde de leur contemplation : Tamara, Akdwjian et les deux guerrières rentraient du village, des roues dans une charrette. Aussitôt, Silinde se dirigea dans leur direction et commença à décharger les roues de bois.

Tamara fît une remarque à Lyriss que je n’entendis pas, et j’allais donc aidé l’elfe et les autres membres du convoi à réparer le reste des chariots.

Je n’oubliais pas le mauvais pressentiment que j’avais eu précédemment : car même s’il s’était avéré inexact pour le moment, le trajet n’était pas encore terminé.

Aidées par plusieurs paires de bras, les cavalières remettent d'aplomb les chariots endommagés. Rapidement attelés, les chevaux reposés hennissent brièvement quand les marchandises sont remises à bord.

Remontant à cheval, Lyriss se dirige vers Tamara, baisse la tête et se coiffe de son heaume avant de reprendre sa place.

Lorsque tout semble prêt, Awkdjian ayant sauté sur la carriole de tête avec un air plus que jovial, la meneuse du convoi fait un signe de bras.

"Pressons ! Plus vite nous serons en route, mieux cela vaudra. Que les retardataires se dépêchent !"

Elle balaie le lieu du bivouac du regard, lève le nez vers l'arc-en-ciel puis s'en détourne pour prendre la tête de la caravane.

"En avant !"

Elle impose un rythme bien plus élevé qu'auparavant, en faisant passer les véhicules à distance des heurts du chemin clair.

Il ne fallu pas longtemps pour que les chariots soient réparés, rechargés, et que les civils eussent de nouveau embarqué.
Comme si de rien n'était, le convoi en était revenu à comme il était avant l'incident, chacun ayant repris sa position, et ses occupations.

Ainsi, pendant que les deux cavalières ouvraient la marche aux chariots et que le ménestrel guettait tout depuis la carriole de tête, Silinde, lui reprit sa place dans ce même convoi, sans prononcer mot.

(J'espère que nous pourrons arriver vite et sans encombres aux portes de la grande cité blanche... Il me tarde de reprendre du service !)