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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Mer 2 Nov 2016 14:15 
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Le cheval de Marthalion galopa sur un bon kilomètre avant de freiner brutalement, envoyant son cavalier rouler au sol. Le semi-elfe se releva en crachant un mélange de terre et de poussière, et épousseta ses habits qui avaient tourné à l'ocre. L'animal lui était parti brouter l'herbe qui poussait sur le bord de la route, non sans montrer son magnifique arrière-train comme un signe de provocation.

" Il veut la guerre ? Il va l'avoir. "

Marthalion s'approcha de lui et lui attrapa la crinière. Le cheval s'arrêta de mâcher, mais il ne broncha pas. Le bâtard fléchit les genoux, et sauta sur le dos du destrier, le crin toujours en main. A ce moment, comme si elle avait deviné les intentions de Marthalion, la monture rua. Les pieds de l'adulte durent se rattraper de justesse sur la selle. A présent, le cavalier était accroupi en équilibre sur l'harnachement, les jambes repliées, et s'accrochait de toutes ses forces au cou de l'étalon. Ce dernier, déséquilibré par le poids de son partenaire indésirable, fit quelques pas incertains en arrière avant de chuter lourdement. Heureusement, Marthalion avait senti le coup venir et avait prestement bondi de sa selle, laissant le pauvre cheval s'abattre seul sur la route.

" T'as de la chance de pas être à moi, car t'aurais déjà fini sur une broche. " dit Marthalion d'un ton froid.

Le cheval se remit sur ses sabots, non sans mal, et retourna paître plus loin. Le semi-elfe scrutait quand à lui l'horizon , à la recherche d'un quelconque indice qui révélerait une présence humaine. Un nuage de poussière avançait dans leur direction. Au bout de quelques minutes, il fut rejoint par Madsagnir qui semblait discuter paisiblement avec sa jument.

" Tiens, regarde, Iulia. V'là nos deux aventuriers !"

" Elle te comprend ? "

" Non. Mais ça m'empêche pas de lui parler. Je vois que ta monture t'apprécie déjà..."

Marthalion eut un petit rictus, alla à côté de son cheval et, pour la troisième fois en un jour, grimpa sur son dos. Cette fois-ci, la monture semblait plus calme et disposée à écouter. Le demi-humain saisit les rênes et le fit s'avancer au pas jusqu'à Madsagnir.

" Tu ne crois pas si bien dire. "

" Et son nom ? "

Le mot vint naturellement à l'esprit de l'elfe.

" Belliqueux. "

Les deux compagnons continuèrent ainsi leur route durant trois jours, parlant peu, et mangeant leurs provisions. Ils ne savaient pas s'ils se trouvaient sur le territoire d'une quelconque baronnie, et donc si la chasse était autorisée ou non. Normalement, la réponse était oui, mais en Ynorie dans un contexte de tensions avec les orcs au Nord, on ne plaisantait pas avec la nourriture. Le soir du troisième jour, face au ciel menaçant qui s'était formé au-dessus d'eux

" Pas bête, on risque de se prendre la pluie. Faudra aussi qu'on organise des tours de garde. "

" Les chemins sont sûrs, pas besoin de..."

" Ils n'ont jamais été sûrs, et encore moins depuis qu'on a quitté Oranan. Le vieux m'a dit que t'étais à moitié Hïnion, ça devrait pas te déranger puisque vous avez pas besoin de beaucoup de sommeil, j'me trompe ?"

" Comment ça, plus depuis ce matin ?"

Mais Madsagnir ne répondit pas. Elle secoua les rênes de Iulia pour prendre de l'avance. Marthalion ne se donna pas la peine de tenter de la suivre. Mieux valait ne pas l'énerver, après ce qu'il avait vu à l'auberge. Il devait juste s'arranger pour ne pas la perdre de vue.

Au bout d'une dizaine de minutes, ils parvinrent à débusquer une petite masure en pierre d'une seule pièce, emplie de foin.

" Ce sera toujours mieux que rien, et même si ça gratte un peu, on aura pas froid. Laissons donc les chevaux dehors, ils se tiendront chaud entre eux. "

Après avoir aménagé la paille de façon à constituer un endroit presque confortable, Madsagnir et Marthalion s'installèrent dedans afin d'y passer la nuit. Le semi-elfe n'avait jamais trouvé le foin si agréable ; son dos et son bassin le torturaient après une journée passée à cheval. Il sortit de son sac quelques morceaux de viande séchée et en proposa à la colosse.

" On a bien avancé, aujourd'hui. J'arriverais là-bas plus tôt que prévu. " dit-elle.

" Tu ? "

" Ouais, enfin, on. C'est juste que j'ai déjà planifié mon propre itinéraire, libre à toi de me suivre ou non. J'ai prévu de me diriger vers Bouhen, puis de traverser en ligne droite vers Hynim, en allant peut-être du côté de Gamerian. Là, on a déjà dû dépasser Nostyla, à peu de choses près. Le truc, c'est d'éviter à tout prix de passer par le Nord et les duchés. Déjà, à cause des gobelins, orcs, et autres trucs verts pas cool. Ensuite, parce que la route est bien moins praticable. "

" Mais ça fait faire un détour supplémentaire, non ? "

" Pas vraiment, si j'avance à ce rythme tout les jours. "

Quelques secondes sans bruits s'ensuivirent. Marthalion décida de la relancer sur le sujet du vieillard.

" Ah, lui. Le vioc fait partie d'une espèce de secte, de guilde, à qui tu peux demander un service – dans mon cas, récupérer un objet qui m'appartenait – en échange d'un autre service."

" Pourtant..."

Merde, tu vas m'interrompre à chaque fois ? On dirait un gamin ! Je disais donc que certains cas, comme le tien, sont plus particuliers. Eux aussi, parfois, ont besoin qu'on leur donne un coup de pouce, et c'est rare. Estime-toi chanceux, car ils seront moins regardants de ce que tu leur demanderas en retour... même si je me rappelle qu'ils t'ont déjà proposé quelque chose. Ça fait longtemps que je travaille avec eux, mais sans rentrer dans leur ordre. Chacun fait bien les choses de son côté, et ça marche comme ça. Ils sont trop louches pour que je rentre chez eux.

Elle s'interrompit pour mastiquer une lamelle de viande, avant de reprendre :

" Tu devrais profiter de l'occasion et leur demander quelque chose en plus que de simples renseignements sur ta famille. "

" Est-ce qu'ils ont un nom ?"

" Je ne crois pas. Malgré le fait que leur but soit – en partie - noble, la manière dont ils procèdent n'est en général pas légale, aussi ils tiennent à rester dans le secret aussi longtemps que possible. Et ils cachent beaucoup de choses. Je ne suis pas la meilleure personne pour t'éclairer sur le sujet. "

Ils terminèrent leur piètre festin et Madsagnir proposa de prendre le premier tour de garde, le temps pour Marthalion de se reposer. Le semi-elfe plongea plus profondément sa tête dans la paille, ferma les yeux et s'endormit sur le champ.

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Dernière édition par Marthalion le Mer 23 Nov 2016 12:08, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Jeu 3 Nov 2016 12:58 
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Il lui suffit de trois heures de sommeil. Lorsqu'il se réveilla, Marthalion était seul dans la cabane. Sentant la panique s'emparer de lui, il sortit à l'extérieur. Madsagnir était là, couchée contre le flanc de sa jument, emmitouflée dans ce qui ressemblait à de la peau de chèvre. Elle avait accroché une torche sur le mur de la masure.

" Déjà debout, le cavalier ? Tant mieux, je vais pouvoir aller dormir ! "

" C'est pas dangereux, la lumière ? Ça attire les indésirables. "

" Pas si tu es attentif. "

Sur ces mots, elle se remit debout et rentra s'allonger dans la paille, laissant pour seule compagnie à Marthalion celle des chevaux qui roupillaient paisiblement. Le semi-elfe soupira, et fit ce que sa camarade de voyage avait fait juste avant : il alla s'allonger, calé contre Iulia. Il pouvait sentir son cœur battre, sa tête se soulevait lentement, au rythme de la respiration de l'animal. Il faisait plutôt doux, cette nuit-là, et la cape de voyage lui tenait suffisamment chaud. Le temps s'était dégagé. En pleine campagne, le ciel offrait un spectacle magnifique. Des millions, des milliards d'étoiles se battaient dans leur univers sombre pour briller de leur plus bel éclat dans les yeux des créatures de Nirtim. Le demi-humain n'était pas très doué en astronomie : il pouvait à peine reconnaître l'astre lumineux qui indiquait le nord, et ne pouvait nommer aucune constellation.

Plongé dans sa rêverie, il entendit trop tard les bruits de bottes que l'on n'entendait pas quelques minutes plus tôt.

Il se terra derrière le flanc du cheval de trait qui était assez gros pour le cacher entièrement. Il rabattit sa capuche et ne laissa que ses yeux et son front dépasser au-dessus de la bête, cherchant à apercevoir leur ennemi. La torche indiquait déjà l'endroit où il pouvait se trouver, il partait avec un désavantage. Et il ne pouvait pas non plus aller alerter Madsagnir sans révéler sa position exacte. Intérieurement, il se promit d'en toucher deux mots à la guerrière.

Les ombres de la nuit dansaient devant les flammes du feu. Mais certaines bougeaient plus que d'autres.

Toujours caché, Marthalion vit sortir du chemin trois silhouettes, dont une qu'il avait rencontré quelques jours auparavant. Cette mercenaire qui avait menacé Madsagnir de sa hache. A la lumière de la torche, Marthalion put distinguer plus précisément son visage. Un joli visage, sans discussion possible, mais un visage qui portait des traces de la guerre. Un nez défiguré, la lèvre entrecoupée sur l'extrémité droite à la manière d'un bec-de-lièvre, un œil qui peinait à rester ouvert. Ses cheveux blonds ondoyaient tels des rayons de soleil dans l'obscurité. Elle semblait avoir de l'expérience, contrairement aux deux hommes à ses côtés qui portaient leur épée comme un vulgaire bâton et qui avaient les yeux cachés par un casque trop grand pour leur tour de crâne. L'un d'eux avait une taille en-dessous de la moyenne, proche d'un nain. Le semi-elfe dégaina sa rapière en silence. Les chevaux ne s'étaient toujours pas réveillés. Les intrus s'arrêtèrent, et échangèrent quelques mots. La femme montra à ses acolytes deux autres directions, et ils s'éclipsèrent aussi rapidement qu'ils étaient apparus, disparaissant du champ d'éclairage de la torche. Marthalion ne pouvait voir où ils se rendaient, aussi pensa-t-il qu'ils étaient en train de contourner la cabane.

La guerrière aux cheveux blonds continua son avancée tranquille vers la masure, sans prêter attention aux chevaux allongés devant. Elle enjamba Belliqueux, et s'arrêta juste devant l'entrée de la grange à foin. Elle claqua des doigts, et les deux soldats réapparurent. L'un d'eux tendit sa main vers la poignée, et Marthalion choisit ce moment pour intervenir.

" Et l'honneur d'attaquer une personne endormie, il est où ? " questionna-t-il d'une voix forte pour essayer de réveiller Madsagnir qui était toujours à l'intérieur.

Les trois ennemis se retournèrent dans une synchronisation déstabilisante. Ils ne cherchaient pas à cacher leur surprise, ni leur haine. Toujours silencieuse, la femme fit comprendre à ses deux compagnons de s'occuper de l'indésirable.

" Toujours pas de réponse ? Bien. En garde ! "

Les trois hommes se chargèrent en même temps, l'arme à la main. Dans un premier temps, les deux hommes s'écartèrent pour laisser Marthalion passer derrière eux. Puis ils firent volte-face, et, dans un même mouvement, ils tentèrent de percer le semi-elfe de la pointe de leurs épées. Ce dernier ne fut pas dupe, et anticipa. Il ploya le dos pour se mettre hors d'atteinte des lames, et bloqua son pied en arrière pour repartir à l'assaut aussi vite que possible. La rapière levée, le bâtard essaya d'atteindre l'épaule du plus grand des deux, sans succès. Ils avaient au moins le mérite d'être rapide. Marthalion continua a s'acharner sur l'homme, mais celui-ci esquiva chaque coup, chaque percée, par un mouvement ample. Le plus petit arriva par derrière et voulut trancher le demi-humain à la base de la nuque : mais il trébucha et manqua de tomber par terre. Marthalion profita de cette occasion pour changer de cible. Évitant une attaque du grand, le semi-Hinïon plaça son bras armé telle un foulard autour de son coup et asséna sa rapière sur le mollet du nain, qui lâcha un petit cri de douleur. Il s'effondra à terre, avec une jambe profondément tranchée qui saignait abondamment.

Sans prendre le temps de le mettre hors de combat, Marthalion se concentra à nouveau sur l'autre ennemi qui lui faisait face. Il avait retiré son casque. C'était un garçon très jeune, sortant à peine de l'adolescence, aux cheveux bruns et aux yeux sombres, aux sourcils froncés et au nez porcin. Sur son visage, aucune trace de combat : mais sa bouche était figée dans une expression féroce qui mêlait dégoût et haine. Après un bref regard à son camarade, qui se tordait de douleur au sol en se tenant la jambe, il repassa à l'attaque. Tenant son épée à deux mains, il voulut toucher la cuisse de son adversaire : mais Marthalion fut plus rapide. Le semi-elfe avait lui aussi bondi en avant, et, de deux coups bien placés, il découpa le plastron en cuir qui protégeait le torse de son ennemi. Trop lent à la détente, l'homme hésita une seconde de plus. La seconde qui suffisait à Marthalion. Il se planta devant le guerrier, et lui enfonça sa rapière dans le ventre. Avant de trancher dans le vif, en direction du cou, et de faire une entaille longue de vingt centimètres dans le corps du perdant. Ce dernier voulut crier : mais il ne put que cracher son propre sang. Ses mains se placèrent sur son tronc pour tenter de couvrir la blessure, de retenir le liquide pourpre qui s'échappait tel un torrent d'une montagne. Il était trop tard, son visage perdait sa couleur rapidement. Il tomba en avant, raide mort, pour ne jamais se relever.

Marthalion essuya sa rapière contre sa manche, qui avait retiré quelques morceaux de tripes de sa victime, puis se tourna vers son dernier adversaire aux cheveux d'or. Toutefois, concentré dans son combat, il n'avait pas vu que Madsagnir s'était réveillée et qu'elle se battait à présent elle.

Alors qu'il se dirigeait à présent vers les deux combattantes, il sentit une vive douleur au bras gauche suivi d'un poids sur son corps qui le fit tomber.

L'autre soldat s'était relevé et l'avait chargé avec le plat de sa lame, ce qui ne manqua pas d'étonner le semi-elfe. L'état de sa jambe n'était pas censé lui permettre de tenir debout, il s'était donc propulsé d'une seul jambe. A présent, Marthalion était coincé, écrasé par le poids de l'homme qui même avec sa petite taille devait peser dans les quatre-vingt kilos. Il tournait le dos à la lumière, aussi le demi-humain ne put apercevoir son visage. Mais il ne manqua pas de remarquer le couteau brillant qui dépassait de la ceinture d'armes de son ennemi. Dégageant son bras du corps du nain, Marthalion s'empara de l'arme et poignarda à plusieurs reprises son dos. Mais il rencontra une résistance qu'il n'avait pas vu chez son ancien ennemi : une cotte de maille empêchait toute lame de traverser le corps du petit homme. Ce dernier ricana et, se soulevant en se poussant du bras sur Marthalion, il assainit un coup de poing puissant sur la gorge du semi-elfe. Puis un autre sur le visage. Un autre sur le torse. Sur l'épaule, le coude, et à nouveau la gorge. Aucune partie du corps n'était épargnée. Dans cet enchaînement d'attaques, Marthalion essayait à tout prix de trouver un endroit où il pourrait frapper avec son poignard. La douleur se fit plus forte, sa vision se brouilla. Il ne voyait plus son opposant, il savait uniquement où celui-ci frappait. Le couteau lui fut arraché des mains. Il distingua la lueur des flammes s'élever au-dessus de son visage... et comprit qu'il s'agissait du reflet de la torche sur la lame d'acier argentée. Profitant de l'occasion, il asséna un violent coup de tête sous le menton de l'homme, à découvert. Ce dernier lâcha le poignard pour se tenir la gorge. Poignard qui tomba pile à côté de la tête de Marthalion. Il pencha le visage sur la gauche, attrapa le coutelas entre ses dents, et, serrant la mâchoire de toutes ses forces, il tenta de percer le crâne de son ennemi. L'opération fut presque un succès : le semi-elfe ne parvint qu'à faire une petite mais douloureuse entaille dans la joue de l'homme, qui bascula sur le côté. Marthalion saisit l'occasion et, ramassant sa rapière, il dessina une large tranchée de bas en haut du visage de son ennemi, retirant son casque par la même occasion. C'était bien un humain, et pas un nain. Plus vieux celui-là, l'âge avait déjà imprimé ses marques sur son crâne.

Ne s'attardant pas sur l'homme qu'il venait de tuer, Marthalion repartit à l'assaut de la guerrière blonde. Aux prises avec son adversaire, elle tentait par tout les moyens de l'atteindre avec sa hache – mais Madsagnir, armée de ses gants, se contentait juste de répondre à un choc par un choc, comme si elle cherchait à désarmer son ennemi. Lorsqu'il fut à proximité, le semi-elfe bondit sur la meneuse ennemi, et, de sa rapière, trancha à l'emplacement du biceps. Son bras pendit mollement et elle lâcha sa hache : il devait avoir touché les tendons. Madsagnir profita de cette occasion pour asséner une droite dans son ventre, arrachant à la combattante un cri semblable à celui du porc lorsqu'on l'égorgeait, puis fit la démonstration d'un magnifique uppercut à la base de la gorge, accompagné d'un désagréable craquement d'os. La force du coup propulsa le corps - désormais cadavre - en arrière, qui retomba mollement tel un pantin dont on aurait coupé les fils. La frappe avait dû briser sa boîte crânienne.

Madsagnir et Marthalion restèrent plantés là, la respiration bruyante, les membres alourdis par le combat, l'esprit encore embrumé par ce qu'il venait de se passer. Les chevaux malgré le boucan avait réussi à rester endormis. La colosse retira ses gants et retourna s'installer dans la cabane, dans un silence total.

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Dernière édition par Marthalion le Lun 7 Nov 2016 14:08, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Lun 7 Nov 2016 13:29 
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La nuit se termina sans autres incidents. Durant sa garde, Marthalion avait pris le temps de jeter les corps dans un fossé à quelques dizaines de mètres de la cabane. Il ne souhaitait pas que les cadavres soient retrouvés par le premier fermier qui passerait par là. Madsagnir termina son sommeil au petit matin, avant le lever du soleil. Les deux compagnons mangèrent les même tranches de viande séchée que la veille, puis se hâtèrent de préparer les chevaux pour le voyage, le tout en échangeant seulement quelques mots. Ils partirent aux premiers rayons de soleil. Enfin, quand le soleil fut haut dans le ciel, Marthalion décida de prendre les devants.

" Pourquoi nous ont-ils attaqués ? "

Une longue histoire qui remonte à un bout de temps. Sans vouloir m'étendre sur le sujet, sache que mon père est forgeron et que c'est lui qui m'a forgé ces gants. Ils sont un peu particuliers. A l'intérieur, au niveau des phalanges, les doigts sont rembourrés avec de fins diamants qui sont peints de la même couleur. Ainsi, tu penses que tu vas te faire frapper par de l'acier ou bien du métal, mais que nenni, le choc est bien plus rude. C'est pour ça qu'elle est morte aussi vite, la...cette nuit. Il y a quelques mois, alors que j'étais en mission pour la guilde, je suis tombé sur cette bande de voleurs. De vrais boeufs. Ils se disent milice, mais en réalité, ils se situent tout juste en dessous du chien galeux dans l'arborescence de l'honneur.
Reste que mon but consistait à voler une arme unique en son genre, l'arbalète d'Aethelin. Je me suis fait passer pour l'une des leurs... Mais dans leur groupe, il y a un bœuf plus intelligent que les autres. Leur chef – le gars barbu qui était à Oranan, il s'appelle Eol – est quelqu'un de malin. Il m'a fait rentrer dans leur compagnie, mais un beau jour, ils m'ont tous menacé de leur épée sur son ordre. Même si j'aime bien me battre, vingt-cinq personnes armées contre une, c'est trop pour moi. Il m'a dérobé les gantelets, dont il avait remarqué la constitution – j'ignore comment il a fait, d'ailleurs, car je ne les avait montré à personne. Ils m'ont attaché à un arbre et je serais morte là-bas si je n'avais pas été trouvée par deux paysans du coin.
J'ai dû recontacter la guilde pour leur dire que j'avais échoué, et ils m'ont dit qu'ils surveillaient Eol et sa bande, qu'il était à Oranan. C'est d'ailleurs pour ça que je suis venue en Ynorie. Résultat, la guilde a pu retrouver mes possessions, mais en échange, je devais impérativement m'emparer de l'arbalète. D'après le vieux, ces rats ont comme prochaine destination les alentours de Kendra Kâr. Je dois donc les rattraper sur la route, trouver un moyen de leur arracher l'arme, et me rendre à Hynim pour la remettre à la guilde. Et j'ai vu la manière dont tu t'es battu cette nuit, ça va bien m'aider."


Le semi-elfe rougit. Cela faisait plus d'une fois en quelques jours que l'on vantait ses prouesses au combat. Jëannar aurait été fier de lui.

Mais les morts ne ressentent rien.

Dans tout le discours de Madsagnir, il restait une chose qui l'intriguait.

" Tu disais que tu étais à la recherche de l'arbalète d'Aethelin ? C'est quoi ? "

" J'en connais peu de choses. La guilde n'aime pas donner trop d'informations à ses chasseurs. Il s'agit d'une arme que l'on fixe à son poignet et qui tirent des petits carreaux d'argents qui doivent être aussi larges qu'un doigt. De ce que j'ai compris, ç'a une bonne synergie avec la plupart des armes que l'on tient à une main. Imagine. Tu te bats à l'épée contre quelqu'un du même niveau que toi. Tu n'arrives pas à le toucher, lui non plus, et vous vous retrouvez épée contre épée. Tu as juste à lever le bras gauche et... paf. Un carreau dans le crâne, et c'est gagné.
Lorsque je les ai infiltré, j'ai pu localiser l'arme. Et là était tout le problème. Leur chef en a fait son arme personnelle, il la garde toujours accrochée à son bras. Je n'ai jamais pu l'attaquer, il était toujours trop entouré par sa petite armée personnelle. Et avec mes deux gants, contre quelque chose capable de m'abattre à distance, je n'ai même pas essayé. "


Marthalion se tut, essayant de classer ces différentes informations dans sa tête. Son intérêt pour la soi-disant milice venait de doubler. Cette fameuse arbalète était capable de briser le désavantage que lui infligeait son bras gauche, inutilisable en combat. Il lui suffirait de quelques semaines pour s'y habituer. Bien sûr, l'art du duel prendrait une toute autre tournure, et l'entraînement sur des cibles – vivantes ou non – serait indispensable. Le semi-elfe se voyait déjà avec l'objet au poing : toutefois, une anecdote lui revint à l'esprit :

" Leur chef l'a, dis-tu... il est fort ? "

" Et pas qu'un peu. Il sait se battre, ça c'est certain. Il a aussi des qualités de meneur indéniables. Et surtout, il est rusé. Très rusé. Tu vois la femme que j'ai tuée hier soir ? Elle faisait partie de ce que j'appelle sa garde rapprochée. Petit groupe à l'intérieur de la bande, ils ne doivent pas être plus de cinq ou six. Ses hommes de confiance, en quelques sortes. Ses lieutenants. Et certains dans le groupe feraient tout pour rentrer dans sa garde. C'est aussi un moyen de garder le moral des troupes."

" Woah, tu en sais beaucoup sur eux. " dit Marthalion, impressionné.

" J'ai vécu avec eux, tu sais. Et puis, lorsque tu as à voler quelque chose, tu essaie d'en apprendre un maximum pour éviter les mauvaises surprises. Apparemment, je n'ai pas assez approfondi mes recherches. D'après la guilde, il semblerait que leur groupe soit en réalité bien plus important que la vingtaine de rats qu'on a vu à Oranan."

Quelques jours de marche supplémentaires, et le dialogue se fit plus facile. Alors qu'ils pensaient atteindre la ville rapidement, ils furent retardés par un arbre sur la route qui leur barrait le chemin. Ils avaient dû sortir de la route principale et chevaucher à même les taillis, ce qui ralentit leur progression.

" On ne pourra pas atteindre Gamerian aujourd'hui. Il va falloir s'arrêter. " annonça Madsagnir avec une pointe de regret dans la voix en regardant vers l'horizon.

Lors d'un tournant, ils avaient bifurqué à gauche, hors de la route principale et avaient longé la lisière immense d'une forêt qui était censée abriter des faeras. Le duo n'avait pas pris la peine d'y entrer pour le vérifier : ils avaient peur d'avoir déjà trop de retard sur leurs ennemis. Devant eux s'étendaient les prairies vertes coincées entre Gamerian et l'Ynorie. Jusque là, ils n'avaient croisé personne, et espérait que la chance allait continuer de leur sourire ainsi.

Cette fois, ce n'était pas la peine de chercher un abri pour la nuit. Il n'y en aurait tout simplement pas, ils en étaient certains. Ils n'étaient pas encore montés dans les hauteurs, et il avait fait chaud ce jour là. La nuit ne serait pas glaciale. Mais il craignait plus la pluie qu'autre chose. L'air s'était alourdi.

" On pourrait essayer de rentrer dans la forêt. On sera mieux sous les arbres que sous des trombes d'eau. " proposa Marthalion.

Madsagnir opina du chef, et ils dirigèrent leur chevaux en direction des arbres. Ils trouvèrent refuge sous un chêne gigantesque dont les feuillages ne laissaient même pas filtrer la lumière. La colosse semblait nerveuse, et les deux animaux également. Lorsque Marthalion l'interpella sur ce sujet, elle haussa les épaules et dit :

" Y'a plein de trucs qui vivent dans cette forêt. Des ours, des loups – ça se voit, regarde les chevaux, et selon certains des fées. Mais plus dangereux, il y a des gobelins. Et j'ai pas vraiment envie d'en croiser. Etant donné qu'on est juste à la limite du bois, les risques sont moins importants, mais je parierais pas là-dessus. Garde aussi. On fait comme la dernière fois ? Je commence, tu termines ? "

" Ça me va. " dit le semi-elfe en s'adossant contre le tronc. Il ferma les yeux et sombra dans le sommeil.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Mer 23 Nov 2016 13:18 
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Sa garde fut particulièrement calme, pour dire que la forêt était peuplée de créatures dangereuses. Le seul événement particulier, si marquant soit-il, fut ce son d'un petit animal que l'on achevait. Un lapin ou un rongeur, sûrement attaqué par un renard ou un loup. Leurs provisions de nourriture avaient de quoi les faire tenir jusqu'au lac Hynim, mais s'ils voulaient continuer leur route vers l'est ou le sud après cette destination, il leur faudrait se ravitailler.

Madsagnir fut debout aux aurores et ils reprirent leur chemin vers Gamerian. Ils n'avaient pas prévu de traverser la ville, tout simplement parce qu'ils n'en éprouvaient pas le besoin – enfin, "ils"...

" Mais ça pourrait être la première nuit dans un endroit agréable..." avait tenté de négocier le semi-elfe.

Il s'était alors heurté à un mur d'arguments. Pour la plupart très contestables, le fait qu'ils soient prononcés par une montagne de muscles impressionnante dissuada Marthalion de continuer la discussion.

Ils étaient à quelques kilomètres de la ville lorsque Madsagnir remarqua quelque chose de spécial sur la voie terreuse. D'étranges traces de sabots et empreintes de pas marquaient le sol à plusieurs endroits. Or, d'après les dires de la colosse, les mercenaires n'avaient pas de monture. Il pouvait s'agir d'un autre convoi, certes ; mais la proximité des deux groupes inquiétait les deux compagnons. Ils continuèrent leur progression lente à travers les collines brunes. Belliqueux était nerveux. Il secouait la tête et s'arrêtait parfois en plein milieu de la route, reniflant l'air de ses naseaux grisés.

"Y'a un truc qui cloche. " murmura Madsagnir, avant qu'une flèche ne vienne se planter dans le flanc de son cheval.

Iulia émit un grognement et se mit à tituber. Prompte à réagir, Madsagnir secoua les rênes, et, voyant qu'elle ne pourrait plus avancer, sauta à bas de sa monture. Marthalion talonna les côtes du canasson brun, qui ne se fit pas prier : il bondit en avant et galopa de toutes ses forces. Le semi-elfe entendit le bruit des cordes d'arc qui se relâchaient, les cris des assaillants qui sortaient de la forêt qui les entouraient pour aller accueillir leurs proies comme il se devait. Alors que Marthalion allait distancer ses poursuivants, une silhouette apparut sur le chemin et se planta devant lui, le bras levé.

Ce n'était pas un visage méconnu. Des yeux de bronze, une barbe couleur de cendre, une cicatrice en arc-de-cercle sur le front. Une armure de cuir qui épousait son corps endurci par l'âge et les combats. Une épée à la hanche, un carquois de petits carreaux d'argent dans le dos. Et à son bras, une petite arbalète rutilante. Chargée. Et prête à tirer.

Il décocha une flèche qui vint se planter droit dans la gorge de Belliqueux. Dans un dernier souffle, le cheval fléchit les jambes et bascula vers l'avant. Son cavalier fut projeté au sol. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il vit que le chef des mercenaires avait dégainé sa lame. Et qu'il la pointait à présent sur lui.

" Quel...surprise. Je m'attendais à attraper Madsagnir, mais à la place j'ai piégé son compagnon de route. "

Il s'accroupit et vint planter son visage juste devant celui du demi-elfe. Il sentait De ses yeux, il examina chaque recoin de la face de Marthalion. Et il posa son regard sur ses oreilles, encore à découvert.

"Et un elfe, de surcroît."

"Bâtardé." le corrigea le concerné. Cette vieille manière de ne pas être assimilé à sa mère reprenait toujours le dessus.

Le regard d'Eol s'alarma. Il resta muet quelques secondes, happé dans ses pensées. Enfin, il menaça le semi-Hïnion de son arme.

" Debout. "

Obligé de s’exécuter malgré lui, le demi-humain se leva. Le barbu s'approcha de lui, lui arracha sa rapière et lui adressa un sourire fait de dents étonnamment blanchâtre. Il fit un signe de tête dans la direction de l'endroit où était restée Madsagnir, et le semi-elfe y partit. Il enjamba le cadavre de Belliqueux – qui baignait dans son propre sang. Il entendit le barbu retirer le carreau d'argent du garrot dans un bruit de chair déchirée. Après tout, peut-être l'arbalète d'Aethelin était-elle limitée en munitions ?

Lorsqu'il retourna sur les lieux de l'embuscade, c'est l'horreur qui s'empara de lui.

On aurait dit qu'une bataille venait de se terminer. Quatre corps gisaient au sol, face contre terre, aux côtés d'une masse de chair difforme qui semblait être les restes de Iulia. Des traces de crocs parcouraient sa carcasse et de minces filets de sang parcouraient le sol tels des veines. Madsagnir était allongée sur le sol, elle aussi, mais en bien meilleure santé : elle vociférait des insultes exotiques à qui voulait l'entendre et remuait à terre comme un enfant à qui l'on venait de prendre un jouet. La seule chose qui retenait sa colère était cette homme, encore plus grand qu'elle, qui la maintenait non sans peine au sol. Lorsqu'elle vit Marthalion et derrière lui le chef des bandits, elle se figea.

" Toi. "

" Bonjour, Madsagnir. J'imagine que tu dois vouloir me poser plein de questions."

" C..."

" Ta gueule.'' la coupa-t-il sèchement. '' Tu n'as pas le droit de parler. Nous traquer comme des souris pour tuer un seul homme, tuer mes gars, nous espionner délibérément avec ta guilde de lépreux, et tu continues de penser que tu vaux mieux que nous ? "

Il passa devant le semi-elfe, posa son pied sur la tête de la colosse et continua.

" Tu es entré dans la Horde avec pour seul but de nous détruire. Mais tu devrais savoir qu'une Horde se reforme toujours. C'est ce qui fait sa force. Volontaire, mon œil ! Nous ne ferons pas deux fois la même erreur. Khaj. "

Jusque là, Marthalion n'avait pas fait attention au reste du groupe : seulement à sa camarade qui portait la trace de multiples coups. Mais lorsqu'à l'annonce du nom, un humoran s'approcha de son chef, le demi-humain prit le temps de contempler le groupe.

Il y avait là des soldats de tout les âges, tout les genres et toutes les origines. D'un jeune Lykhyor blanc à l'armure métallique à une vieille shaakt qui se tenait sur son bâton, il était impossible de leur déterminer une provenance commune. Ils étaient bien moins nombreux que lors de leur départ d'Oranan : à présent, si l'on excluait les corps au sol, ils ne devaient pas dépasser une dizaine de membres. Chacun avait son propre équipement : haches, fronde, couteaux, il y avait là une multitude d'armes. Marthalion remarqua alors quelque chose qui lui avait échappé : le dos de leurs mains, à tous, était marqué d'un tatouage à l'encre noire représentant un corbeau au bec ouvert et à l’œil malicieux. Les détails étaient époustouflants : on aurait dit que la moindre plume, le moindre contour du bec avait été dessiné sans tenir compte des os sous la peau ou de la matière sur laquelle il était reproduit.

Puis il la vit.

C'était une humaine magnifique. Vêtue d'une tunique simple, une peau de loup reposait sur ses épaules et traînait sur le sol. Elle était pieds nus. Fine, presque famélique, elle était parée de nombreux accessoires : des colliers de pierres et de dents, deux couteaux à la ceinture, une petite amulette en forme de croix accrochée à l'oreille. Ce même tatouage de corbeau que chez les autres bandits. Elle était magnifique : son visage était parcouru par de multiples formes géométriques tracées à la poussière ocre ; elle avait de petites lèvres, un nez un peu décentré, des cheveux noirs comme la nuit, raides et lisses. Quelques mèches lui passaient devant les yeux. Et quels yeux : l'un couleur de rubis, l'autre nuance bleutée de saphir. Les cernes qui témoignaient d'un manque de sommeil évident. Un regard curieux envers le petit couteau qu'avait sorti l'humoran. Elle dégageait une aura de savoir et de malice que Marthalion n'avait jamais eu l'occasion de ressentir.

L'humoran. Tiré brusquement à sa contemplation, le semi-elfe le vit approcher l'arme de la gorge de Madsagnir. Il vit rouge.

" Ne la touchez pas ! " clama-t-il en sautant près de Madsagnir.

Son acte lui valut d'apparaître au centre de l'attention. Quelque murmures parcoururent l'assemblée, mi-amusée, mi-surprise de l'irruption de cet étrange personnage. Il sentit les jugements de l'entourage se poser sur sa nuque. Et en particulier celui de cette femme sur qui il désirait en apprendre plus.

L'humoran se stoppa. Le chef se retourna calmement, en retirant son soulier de la face de la colosse.

" Laissez là partir. Moi contre elle." dit Marthalion avec hésitation.

Eol explosa de rire, suivi par le colosse, l'humoran et ses mercenaires. La vieille shaakt émit un son qui ressemblait au pépiement d'une mésange.

" Partir ? Mais où irait-elle ? Prévenir ses petits amis qui nous fondraient aussitôt dessus pour nous faire la peau ? Non. Elle doit mourir, pour le bien de la Horde. "

Il dégaina la rapière de Marthalion et la pointa en direction de son propriétaire.

" Tout comme toi. "

" Tuer un homme désarmé ? Quel belle notion de l'honneur. "

" C'est un combat que tu veux ? " dit-il avec un rictus.

" Exactement. "

Le barbu fut déconcerté. Il ne s'attendait sûrement pas à une réponse aussi vive. Ses yeux furent parcourus de la même hésitation que lorsque Marthalion lui avait révélé sa race.

" Bien... alors dans ce cas, en garde. Ché, ta hallebarde, je te prie. "

Il jeta la fine lame au semi-elfe et attrapa l'arme gigantesque que le géant venait de dégainer.

Marthalion se jeta sur sa rapière, et jeta un dernier regard à Madsagnir. Elle le regardait avec une expression de tristesse.

"Et pas qu'un peu. Il sait se battre, ça c'est certain. " lui avait-elle dit.

Le semi-elfe fut le premier à foncer.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Mer 23 Nov 2016 13:19 
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Au premier choc entre les lames, Marthalion eut le pressentiment qu'il ne pouvait pas gagner. De base, il partait avec un désavantage physique – son corps ne s'était pas entièrement remis du combat avec les deux soldats, et son bras gauche ne pouvait tout simplement pas être utilisé. Ensuite, il utilisait une rapière. Oui, elle était solide, légère et tranchante : mais face à une lance comme celle qu'utilisait Eol, il suffisait d'un coup de manche pour la faire tomber.

Enfin, il se trouvait qu'Eol était bien meilleur en combat que lui. Marthalion n'était pas mauvais, mais le barbu était bon. Il parait les coups sans même prendre la peine de les esquiver, et il changeait de posture entre chaque attaque. Chaque tentative de Marthalion pour atteindre le mercenaire se soldait par un échec suivi d'une riposte violente de la part de son adversaire. Le toucher était impossible.

Eol accélérait le rythme au fur et à mesure que le combat s'allongeait. La fatigue ne semblait pas avoir d'emprise sur lui : et malgré son âge apparent, il bougeait comme si la force de la jeunesse ne l'avait jamais quitté.Il ramena sa hallebarde en arrière et vint frapper Marthalion au poignet, en plein dans le gantelet en métal ; le semi-elfe sentit la protection s'enfoncer dans sa peau. Ce dernier décida de retourner la propre attaque d'Eol contre lui-même. Il attrapa de sa main libre la hallebarde, et, malgré la douleur, il la tira vers lui. Il réussit à déséquilibrer le chef des mercenaires, mais pas assez fort. Sa tentative fut punie par une attaque vicieuse de la lance près de la hanche, qui déchira une partie de ses vêtements sans réussir à trancher la chair. Le demi-humain bondit en arrière, pour se replacer. Il avait la respiration lourde, ses habits étaient trempés de sueur. Ses côtes, qui avaient dû supporter autant de mouvements brusques après plusieurs jours à cheval, le faisaient souffrir atrocement. Elles ne demandaient qu'une chose : que Marthalion aille s'asseoir dans le plus confortable des sièges de salon et qu'il y reste jusqu'à la fin de ses jours.

Il devait en finir rapidement, ou Eol gagnerait par endurance. Raffermissant sa poigne sur son épée, il prit de l'élan et sauta dans les airs tels un écureuil sautant de branche en branche. Il leva sa rapière et l'abaissa de toutes ses forces sur son ennemi. Le mercenaire, qui avait senti le coup venir, avait placé sa hallebarde au-dessus de sa tête. Mais aucun des deux combattants n'avait pu prévoir ce qui arriva.

Les deux armes se brisèrent dans un bruyant choc de métal et de bois. Les brindilles du manche de la lance volèrent dans toutes les directions, les morceaux de la rapière tombèrent au sol. Sous la puissance du coup, Eol dut fléchir les jambes. Et Marthalion saisit cette occasion pour rebondir par terre et lui asséner un violent coup de genou dans le ventre. Le mercenaire fut violemment propulsé en arrière et lâcha ce qui lui restait de la hallebarde dans les mains. Alors que le semi-elfe se préparait à réitérer l'attaque, il sentit ses bras se faire ramener en arrière. Il tourna la tête. L'humoran était là et le serrait fermement, les crocs à découvert. Marthalion tenta de lui cogner le mollet, mais sans succès. Et elle s'approcha.

Elle avait sorti l'un de ses deux couteaux. Ses iris reflétaient une mince lueur d'amusement. Elle regarda Eol, qui acquiesça, puis elle se remit face-à-face avec Marthalion. Et, d'un petit sourire, elle lui dessina avec la pointe du couteau une petite coupure sous l’œil droit. Puis elle s'écarta.

L'humoran lâcha le semi-elfe, qui s'effondra au sol. Marthalion sentait ses forces le quitter petit à petit. La blessure sous sa paupière lui faisait de plus en plus mal. Il eut tout juste le temps de lancer un dernier regard à la sorcière, qui était tombée elle aussi, puis il sombra dans le chaos.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Mer 23 Nov 2016 13:24 
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Il était dans le noir. Il ne savait pas où, ni quand, ni pourquoi. Rien que de l'ombre. Et cette sensation de tomber du ciel, mais sans jamais rencontrer la terre, allait finir par le rendre fou...

La seule chose dont il se rappelait, c'était son combat avec Eol. S'il était là, c'était qu'il avait perdu. Qu'il n'avait pas su être à la hauteur. Que Jeännar était mort pour rien. Qu'il n'avait pas pu retrouver la branche des Yuwan.

Soudain, il distingua au loin une petite lumière. Douce, chaleureuse, elle était tout ce qu'il désirait actuellement.

La lumière grossit, grossit. Puis elle l'envahit de ses couleurs infinies.

Il était en pleine montagne, en plein hiver, en pleine nature.

Il était dans la neige. Non, plus que ça. Il était la neige. Il était tout ce qui l'entourait. Il pouvait tout ressentir : les flocons qui se posaient sur les montagnes rocailleuses ; la souris, qui souffrait, n'ayant pas été correctement achevée par l'hermine qui s'était repu de ses entrailles ; il était le chêne massif qui ressentait sur ses branches la masse des oiseaux qui se cachaient sous son feuillage.

Il voyait tout. Il entendait tout.

Soudain, il détecta une présence nouvelle. Plusieurs, même. Il essaya de se concentrer sur ces arrivants.

Il s'agissait de races bien plus évoluées que les simples mésanges qu'il venait de percevoir. Un humain, un thorkin et un shaakt. Le nain avait sur son épaule un corbeau.

Il ne pouvait pas ressentir ce qu'ils ressentaient. Ces trois individus étaient spéciaux. Par contre, il pouvait s'insinuer dans l'esprit de l'animal.

Et c'était exactement ce que ce dernier souhaitait.

Lorsqu'il fut dans le corbeau, l'oiseau prit son envol, délaissant le thorkin et ses compagnons. Il s'envola dans le ciel, plus haut, encore plus haut, emportant son hôte avec lui.

Le froid se fit plus vigoureux. Puis le décor changea complètement.

A présent, le corbeau surplombait un champ de bataille, dans le soleil couchant. Il était récent : de nombreux corps remuaient encore faiblement sur le sol. Personne n'avait été épargné, sauf un groupe : c'était un groupe de soldats, de toutes les origines. Son chef brandissait un étendard sur lequel était représenté une corneille, de profil, le bec ouvert, à l’œil malicieux. Il avait déjà vu ce dessin... mais où ?

Le corbeau s'envola encore plus haut. Il ne sentait plus ses membres. Et le décor changea à nouveau.

Une ville aux toits blancs, de nuit. Un orage. Sur l'une des tours qui surplombait la cité apparaissaient deux silhouettes. Le corbeau s'approcha. Les silhouettes se battaient. L'une d'elle poussa l'autre dans le vide, et fut prise d'un fou rire. Le tonnerre gronda.
Le corbeau monta plus haut, toujours plus haut, et la foudre le frappa. Il ne ressentit rien ; mais lui, qui était à l'intérieur, subit la décharge provenir du plus profond de son être. Il voulut hurler, se débattre ; mais il ne pouvait rien faire.

Nouvel endroit.

Un homme barbu soutenait une femme, dans une clairière. Elle était en transe. Sa peau de loup flottait dans les airs, comme si un fantôme s'en était emparé. De nombreuses personnes se trouvaient autour d'eux. Un humoran, une shaakt, d'autres soldats.

Le corbeau battit une nouvelle fois des ailes, prenant de l'altitude, et croassa.

Son esprit fut arraché de l'animal. Il s'attendait à retomber dans cette noirceur si familière, mais à la place, il s'écrasa contre une voûte céleste. Il était à l'extérieur de celle-ci. Et il baignait dans la lumière.

Alors apparurent de nombreux visages qu'il venait de rencontrer. Tout d'abord, celui du thorkin, du shaakt et de l'humain. Puis le visage rigide de l'homme qui avait gagné la bataille. Vint ensuite celui déformé par la folie de l'homme de la ville aux toits blancs. Enfin, apparut celui d'Eol. Et de la sorcière.

Tous le regardaient, lui, avec un regard apaisé. Puis ils convergèrent tous en un même point. Et ils disparurent.

Alors seulement, la monstruosité apparut.

Elle devait mesurer dans les trois mètres de haut. C'était un hybride entre un corbeau et un géant. Son bec gris avait des relents de chair putréfiée. Ses globes oculaires étaient vides, et pourtant, ils semblaient l'observer, lui. Son plumage noir absorbait peu à peu toute la lumière aux alentours. Jusqu'à ce qu'il ne voit plus rien. Il entendit un dernier claquement de bec, l'odeur fétide se rapprocher...


Et Marthalion se réveilla.

Il était couché sur le flanc. La sorcière était allongée à même le sol, avec Eol penché au-dessus d'elle. La vieille shaakt regardait avec inquiétude le semi-elfe. Le colosse maintenait toujours Madsagnir à terre.

Marthalion entendit du mouvement au-dessus de lui. Il vit l'humoran reprendre son arme en main. Il leva le poignard au-dessus de la tête du semi-elfe.

Il ne chercha même pas à résister. Il était encore trop secoué par les événements qui venaient de se passer. Qui était tout ces visages ? Pourquoi avait-il vu ceux d'Eol et de sa magicienne ? Et surtout, qu'était cette abomination qui avait manqué de le dévorer ? Il entendit le coutelas filer, tranchant l'air comme il trancherait la chair de Saerg'as Marthalion Yuwan, pitoyable bâtard d'un homme et d'une elfe qui avait semé la ruine sur son passage.

" Khaj ! Non ! "

L'homme-tigre dévia sa frappe au dernier moment. Le couteau se planta dans le sol, à quelque centimètres du crâne de sa victime.

" Le Corbeau en a besoin. " dit la sorcière en plongeant ses iris dans ceux du semi-elfe.

Et alors, à travers les yeux de la femme, Marthalion comprit une chose.

Que la Horde était loin d'être le groupe de rats que lui avait décrit Madsagnir.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Mar 16 Mai 2017 21:16 
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Hors des murs de la cité, Mydria respirait mieux. Les environs étaient encore reconnaissables, le temps relativement sec et la route assez fréquentée. Bordée des deux côtés par des champs qui, à cette époque de l'année, offraient de ravissantes taches de couleurs, la route filait en courbes douces. De temps à autre, on pouvait voir une ferme ou une grange. Mydria s'arrêta brièvement dans l'une d'entre elles pour acheter quelques provisions de voyage et fût accueillie avec méfiance mais courtoisie. Après plusieurs heures de marche durant lesquelles la fugitive se sépara de la route pavée qui menait à Bouhen pour se diriger vers le Nord-Ouest, elle se jugea assez en sécurité pour ôter son inconfortable capuchon. La jeune fille marchait d'un bon pas.

Le jour tombant, la question de comment passer la nuit se posa. Mydria n'avait encore jamais dormis dehors, en pleine nature, et si elle était indéniablement débrouillarde, son manque d'expérience se fit sentir lorsqu'elle constata, après plusieurs essais piteux, qu'elle était incapable d'allumer un feu correct.

(Bravo. Partir camper sans briquet. Du pur génie.)

Ne restait comme solution que de manger ses provisions froides et d'espérer que la nuit ne soit pas trop fraiche. Elle s'était installée à quelques mètres de la route, dans un repli du terrain qui la rendait invisible du chemin et la protégeait en partie du vent léger qui s'était levé en même temps que la lune. S'emmitouflant dans sa couverture, la jeune fille tenta de trouver le sommeil. Sans succès.

(Bienvenue dans la vraie vie, ma grande! Au fond, ce petit voyage, aussi inconfortable qu'il soit, est une bonne initiation. Personne n'embaucherait un mercenaire incapable de passer une nuit dehors. Si le trajet dure un mois et demi, j'ai le temps de m'améliorer.)

L'inaction aidant, les pensées de Mydria tournaient et retournaient dans son crâne comme des fauves en cage, formant peu à peu un fil confus de considérations de moins en moins logiques qui, sans qu'elle ne s'en rende compte, la menèrent au sommeil.

Les rayons du soleil qui filtraient entre les arbres la réveillèrent. Frissonnant dans l'air frais du matin, la jeune fille se redressa et entreprit de s'étirer consciencieusement. Elle avait mal dormi, se retournant sans cesse pour tenter de rendre sa position plus confortable et se réveillant souvent à cause de bruits qu'elle n'identifiait pas. Pourtant, c'est avec un léger sourire aux lèvres qu'elle se remit en route.

Plusieurs jours de marche se déroulèrent sans incident particulier à travers une dense forêt. Mydria se réapprovisionnait quand elle le pouvait, quelques auberges isolées ou hameaux lui fournissant les provisions (et le briquet) dont elle avait besoin. Peu à peu, ceux-ci se firent plus rares et la fugitive finit par se retrouver seule. Elle appréciait cette solitude, et le paysage sauvage l'enchantait.

Elle était parvenue, selon ses estimations, au quart de son voyage, et n'avait plus croisé personne depuis trois jours, quand elle eut la surprise de voir un petit homme assis sur une souche d'arbre au bord du chemin. A son approche, il se leva.

"Bien le bonjour, jeune homme. Navré de te prendre de ton temps, mais crois bien que je ne me permettrais pas de t’adresser la parole si ce n'était pas important. Vois-tu, mon compagnon caché dans les alentours pointe un arc sur toi en ce moment même -non, pas la peine de le chercher, tu ne le trouvera pas, je te l'assure- et ne te laissera partir qu'en échange de tous tes biens de valeur."

Il avait prononcé cette longue tirade sans respirer et d'un ton badin, comme si la conversation était parfaitement naturelle. Mydria se tendit, fouillant du regard les environs pour tenter de trouver l'archer dont parlait le petit homme – sans succès.

(M*rde! Sans cet archer, je pourrais me battre, mais là... Est-ce que je cède? Non, ils pourraient tout aussi bien me tuer après m'avoir dépouillée. Et j'ai besoin du peu que je possède!)

Constatant l'absence de réponse de Mydria, le voleur reprit:

"Allons, je me doute bien que le petit marché que je te propose n'est pas très agréable, mais je te garantis qu'il est préférable d'être pauvre et en vie que de devenir un autre de ces cadavres oubliés sur le bord d'une route. Tu es jeune, tu m'es sympathique, je ne voudrais pas que cela arrive, et tu ne le voudrais pas non plus n'est-ce pas?"


Malgré son air affable et le flot incessant de paroles qu'il déversait, le regard de l'homme était glacial.

(Il s'agit de gagner du temps pour trouver ce fichu archer. Jouer le jeu de ce type jusqu'à trouver une opportunité. )

Elle baissa les yeux, se courba un peu et tenta de se faire passer pour plus effrayée qu'elle ne l'était. Ce n'était pas très difficile, elle était déjà assez mal à l'aise.

"Non, je ne le voudrais pas", dit-elle d'une voix un peu tremblante.

"Parfait! Dans ce cas, pose ta bourse à terre et recule de dix pas."

Elle suivit les instructions, ses yeux voletant d'un côté à l'autre de la route pendant qu'elle reculait. Si elle avait vu juste... Oui! L'archer qui la maintenait en ligne de mire avait dû bouger légèrement pour la garder à la pointe de sa flèche! Il était perché dans un arbre à sa gauche, masqué par le feuillage.

(Ils sont trop loin pour que je puisse faire quoi que ce soit!) Pesta intérieurement la jeune fille.(Il faut au moins que celui qui parle se rapproche.)

Il ouvrit la bourse, et en jaugea le contenu avec un air dépité.

"C'est tout ce que tu as?" Lança-t-il, toute politesse envolée.

Alors Mydria afficha tous les symptômes du malaise le plus profond: elle évita son regard, se balança nerveusement d'un pied sur l'autre, et commença ostensiblement à reculer.

"O-Oui..."
Bredouilla-t-elle.

Le bandit plissa les yeux, méfiant.

"Tu ne serais pas en train de me mentir, par hasard?"

"Non! Je n'ai plus rien, je vous le jure!" La note de panique qui perçait dans sa voix n'était pas tout à fait fausse.

Le voleur s'approcha, toujours pas convaincu.

"Eh bien si tu es si sûr de toi, tu ne verra pas d'objection à ce que je procède à une rapide fouille, n'est ce pas?

La jeune fille ne répondit pas, concentrée à l'extrême pour saisir l'instant qui lui permettrait d'agir. Alors que le bandit avançait vers elle, Mydria fit un bond de côté afin de tirer son arme tout s'arrangeant pour que le petit homme soit entre l'archer et elle.

(Un problème de moins!)


Son adversaire, cependant, était visiblement habitué à ce genre de coups fourrés. Il tira une longue dague et, sans laisser le temps de souffler à la jeune fille, tenta de lui porter un coup de la pointe de son arme au niveau de l'abdomen. Elle parvint parer avec son poignard, mais la violence du coup le lui fit lâcher. Elle fit précipitamment quelques pas en arrière tandis que le brigand se remettait en garde et se préparait à frapper de nouveau.

(Un petit miracle? Non? Aie, que faire, que faire?)

Mydria arma son poing, ce qui n'échappa pas à l'assaillant. Il resta assez proche pour la frapper avec son arme, mais à une distance suffisante pour qu'elle n'ait pas suffisamment d'allonge pour le frapper du poing.

(Idiot!)

Violemment, elle projeta son pied dans le bas ventre du voleur, qui lâcha un son étouffé et se plia en deux. Sans lui laisser le temps de se redresser, elle se faufila derrière lui pour...

Une flèche empennée de vert se ficha dans le sol à ses pieds. Priant pour que l'archer ne tire pas de nouvelle flèche trop vite, elle passa son bras autour de la gorge du plus petit qui était maintenant dos à elle, et le força à pivoter pour s'en servir comme bouclier humain. Il tenta maladroitement de la poignarder à l'aide de son arme qu'il tenait encore, mais dans cette position il fut facile à Mydria de le désarmer.

S'ensuivit un curieux moment d'inactivité. Après quelques secondes passées à se débattre, le manque d'air eut raison des forces du brigand que la jeune fille maintenait. L'archer, probablement désireux de ne pas blesser son allié, ne tirait pas. Mydria relâcha légèrement la pression qu'elle exerçait sur la gorge du malfrat, tout en le maintenant fermement, et prit la parole d'une voix hachée ; bien que bref, l'affrontement avait été assez intense pour qu'elle en perde le souffle.

"Je suis prêt à négocier," lanca-t-elle."Mais d'abord, que celui qui se cache dans l'arbre se montre."

Un homme grand et excessivement mince sauta souplement d'une branche, l'arc à la main. Celui qu'elle maintenait intervint:

"Nous sommes entre gens de bonne compagnie, inutile de s’énerver. Nous avons perdu, c'est de bonne guerre... "


Mydria l'ignora et s'adressa à son compagnon.

"Pose ton arc à distance".

Une fois qu'il se fut exécuté, elle reprit:

"Je vais vous laisser partir, mais je récupère ma bourse. Et les vôtres. Si j'ai l'impression que vous faites quoi que ce soit de louche, je vous tue."

Prudemment, elle lâcha le voleur qu'elle maintenait. Leurs regards se croisèrent et elle vit bien qu'il délibérait en lui mème pour savoir s'il devait tenter une attaque. Mydria recula d'un pas et, sans lui tourner le dos, ramassa son arme d'un mouvement délibérément lent. Cela suffit à mettre fin à ses velléités de révolte. Il rejoignit son compagnon et posa à terre la bourse de la jeune fille accompagnée d'une autre.

"Sur ce, si tu nous le permet, nous prenons congé."

Les deux hommes reculèrent et, quand ils furent à assez bonne distance, se retournèrent et partirent dans la direction dont provenait Mydria.

Celle-ci resta quelques minutes debout au milieu de la route, l'arme à la main, laissant l'adrénaline et le stress redescendre. Une fois calmée, elle récupéra son argent et celui des voleurs, qui n'étaient visiblement pas bien riches.

(J'ai eu de la chance de tomber sur de très mauvais bandits...)

Mydria redoubla de prudence durant le reste de son voyage. La route montait et l'air fraichissait, rendant les nuits d'autant plus inconfortables qu'elle répugnait à faire du feu et à afficher sa position dans des terres qu'elle devinait peu sures. Le matin, une brume épaisse persistait pendant une bonne heure après l'aube, donnant aux bois un aspect fantomatique.

Sa méfiance lui fut salutaire ; elle parvint à éviter un groupe de gobelins nomades, mais perdit une journée de voyage tapie dans les rochers à attendre qu'ils daignent lever le camp. Plus elle avançait, plus elle souhaitait arriver. Les joies de la découverte avaient cédé la place à une grande lassitude, et la jeune fille rêvait d'un bain chaud, d'un bon repas et d'un lit confortable.

La monotonie du voyage fut rompue par un torrent qu'il fallait traverser pour poursuivre. Même si Mydria ne savait pas nager, l'eau ne montait guère plus haut que sa taille et la jeune fille put passer sans souci ; en revanche, elle était glaciale. Marcher dans ses habits mouillés fit prendre froid à la fugitive. Ce n'était qu'un simple rhume, mais il augmenta grandement son exaspération. La route redescendit ensuite à travers un paysage de forêt que Mydria ne regardait même plus tant elle en était lasse.

La fin du voyage fut tranquille. La forêt céda la place à une plaine, et des signes d'occupation humaine recommencèrent à parsemer les alentours ; pour le plus grand bonheur de la jeune fille qui commençait à manquer de provisions. Enfin, elle parvint aux portes d'Oranan.

(((Vers les portes d'Oranan)))

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra-Kâr et Oranan
MessagePosté: Jeu 24 Mai 2018 18:00 
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V.27 De retour à la milice. (2)

Nous reprenons, Sylve et moi, la route direction Oranan afin d’accomplir la tâche qui m’incombe. Si j’ai été autorisé à rester libre et non à travailler comme un forçat dans les champs, c’est bien pour avoir démontré ma bravoure en sauvant la semi-elfe. Bien que disposant d’une magie incontrôlable, on m’a permis de suivre l’enseignement disposé à Kendra Kâr par la guilde Equilibrium en échange de services rendu au nom de la milice à mon retour. Si le voyage aller m’a valu des regards suspicieux et de la crainte, l’exploit d’avoir sauvé un enfant semble encore présent et bien qu’on me nomme « le Shaakt apprivoisé ». C’est toujours mieux que « sale pourriture d’elfe noir ». Nous prenons la route traversant les grands champs de terres cultivés en direction du Bouhen. Serte, le chemin est plus long, mais aussi plus sûr et nous avons l'opportunité d'admirer et de sentir ce paysage aux couleurs du maïs.

Sylve continue me fait la tête depuis cette histoire de baiser, sans que je comprenne la raison, mais rapidement elle s’adoucie pour que je lui enseigne la pratique de ma langue natale. Chose que j’accepte en échange de mon perfectionnement de la langue commune. C’est par un échange de bon procédé que nous reprenons notre lien amical là où nous l’avions laissé auparavant. Sylve se montre être une élève assidue, à moins que comprendre la langue des elfes noirs soit un atout crucial qu’elle désire posséder. Je continue moi-même les exercices qu’elle me donne et profite de la première occasion pour user de ces nouvelles connaissances et communiquer avec le reste du convoi. Le soir je me perds dans mes recueils de magie et les récits des grands magiciens qui ont gravé leurs empreintes dans l’histoire.

Un soir, je profite que le convoi s’arrête pour la nuit pour m’essayer à la magie. Je m’isole un peu plus loin pour éviter d’effrayer les autres personnes sur la route à Oranan si d’aventure je viens à générer un sort incontrôlable. Du coin de l’œil je vois Sylve qui vient s’entraîner non loin de moi, une façon pour elle de veiller sur moi sans être constamment sur mon dos. Je trouve un rocher sur lequel je m’assoie et me prépare à un nouvel apprentissage par mes propres moyens.

(Durant la mission pour le compte de la milice Kendranne j’ai pensé créer un mur de feu pour nous laisser un temps de répit. Même si au final la créature était insensible à la magie, créer une barrière entre moi et l’ennemi peut me conférer un laps de temps suffisant pour réfléchir ou régénérer mon mana. Cela m’aurait été également utile face aux deux elfes noirs. Bien ! Le sortilège qui permet de chauffer une arme ne m’est d’aucune utilité dans ce cas de figure. Selon le manuel de magie, la boule de feu est une concentration de mana autour de laquelle on y ajoute un fort courant de fluide qui va créer une friction, engendrant le feu et générer l’explosion au contact. Sauf que dans le cas présent il n’est pas question d’explosion. Pour commencer je veux créer un mur, donc quelque chose qui ne soit pas émise par ma main comme la boule de feu.)

Lentement je fais le vide en moi. Je stimule mon fluide intérieur et le concentre principalement dans les mains. Progressivement j’extirpe mon fluide de moi comme je l’ai fait pour le sort de brûlure sournoise et le dirige au sol pour former une sorte de tube de fluide. A mon grand plaisir, je sens ma magie m’obéir comme je l’entends. A cela j’ajoute le courant qui va générer les flammes par effet de friction et au moment où ma ligne de mana s’embrasse, elle explose dans une forte détonation. Enfin, là d’où je suis, c’est que je ressens.

(Ca a semblé marcher, mais dans ce cas pourquoi cela a explosé ? J’ai insufflé mon fluide en ligne et généré le courant de friction…courant qui a explosé au contact du sol, tout comme la boule de feu qui explose au premier obstacle c’est pour ça ! Donc je dois oublier ce courant et simplement enflammer le tout comme dans un four.)

Je recommence mon entreprise en générant de nouveau un tube de mana et au lieu d’incorporer un courant global, je provoque une brève étincelle par une friction sur un point particulier. Mon fluide s’embrase en traçant au sol une ligne de feu et agit comme un combustible. Une fois l’intégralité des ressources magiques consumées, le sort s’éteint.

(Bien la base est lancée. Cependant si je souhaite dresser un mur de flammes il faut que je trouve le moyen de projeter mon fluide. Voyons.)

Je délaisse un temps ma magie pour me plonger dans l’étude de mon recueil sur les éléments primordiaux des ingénieurs de Mertar, la cité souterraine des Torkins. Ce peuple de petits hommes est non seulement munis de guerrier redoutable qu’Omyre peine à tenir tête, mais ils possèdent au sein de leur puissante communauté des ingénieurs sans pareil dans tous Yuimen. Je survole les chapitres jusqu’à atteindre celui désiré : l’eau et sa puissance.

L’eau est un élément particulier. Bien qu’il coule entre les mains, il est capable de générer une force qui lui est singulière. Aussi puissante qu’un éboulement rocheux et pouvant pénétrer toutes anfractuosités presque aussi bien que le vent. Bien contrôlé, l’eau permet de projeter un puissant jet pouvant atteindre une hauteur relative à la pression exercée à l’aide d’ouvertures.

(Ainsi donc il me suffirait de laisser mon fluide s’écouler par le haut ce qui projetterait les flammes !)

Une nouvelle fois je créé un tube de fluide avec de petites ouvertures sur le dessus. J’embrase le tout et au-dessus de ma base de flamme, un petit muret enflammé se dresse devant moi.

(Il faut qu’il soit plus haut, plus puissant ! Il me faut plus de pression !)

Je recommence mon entreprise une nouvelle fois, à la différence que condense beaucoup plus de fluide dans le tube pour générer une pression suffisamment importante. Je créé encore une fois les ouvertures et le fluide jaillit soudainement et se répand en forme de cône au-dessus de chaque anfractuosité. Alors qu’à cette étape j’aurais dû générer l’étincelle pour embraser le tout je me rétracte immédiatement et stoppe immédiatement mon sortilège.

(Si j’avais embrasé le tout j’aurais eu une véritable explosion qui m’aurait sauté au visage. Ai-je manqué quelque chose ou est-ce juste impossible à réaliser ? Non je dois tout de même essayer jusqu’au bout.)

Déterminer je fais une nouvelle tentative et me concentre sur ma tâche. Je génère un tube sous pression de fluide et dès que les ouvertures sont faites, je génère l’étincelle qui met le feu. Prise par l’embrasement les flammes ne se dispersent pas et se concentrent principalement au-dessus de mon tube de fluide. La chaleur générée me chauffe le visage et je ne peux m’approcher davantage sans avoir la sensation de cuir. De nouveau la satisfaction m’étreint. J’arpente chaque jour la voie de la connaissance et de la compréhension de mes propres pouvoirs. J’espère simplement ne jamais connaître une expérience fatale.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra-Kâr et Oranan
MessagePosté: Jeu 24 Mai 2018 18:00 
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V.27 De retour à la milice. (2)

Nous reprenons, Sylve et moi, la route direction Oranan afin d’accomplir la tâche qui m’incombe. Si j’ai été autorisé à rester libre et non à travailler comme un forçat dans les champs, c’est bien pour avoir démontré ma bravoure en sauvant la semi-elfe. Bien que disposant d’une magie incontrôlable, on m’a permis de suivre l’enseignement disposé à Kendra Kâr, par la guilde Equilibrium, en échange de services rendu au nom de la milice à mon retour. Si le voyage aller m’a valu des regards suspicieux et de la crainte, l’exploit d’avoir sauvé un enfant semble encore présent et bien qu’on me nomme « le Shaakt apprivoisé ». C’est toujours mieux que « sale pourriture d’elfe noir ». Nous prenons la route traversant les grands champs de terres cultivés en direction du Bouhen. Serte, le chemin est plus long, mais aussi plus sûr et nous avons l'opportunité d'admirer et de sentir ce paysage aux couleurs du maïs.

Sylve continue me fait la tête depuis cette histoire de baiser, sans que je comprenne la raison, mais rapidement elle s’adoucie pour que je lui enseigne la pratique de ma langue natale. Chose que j’accepte en échange de mon perfectionnement de la langue commune. C’est par un échange de bon procédé que nous reprenons notre lien amical là où nous l’avions laissé auparavant. Sylve se montre être une élève assidue, à moins que comprendre la langue des elfes noirs soit un atout crucial qu’elle désire posséder. Je continue moi-même les exercices qu’elle me donne et profite de la première occasion pour user de ces nouvelles connaissances et communiquer avec le reste du convoi. Le soir je me perds dans mes recueils de magie et les récits des grands magiciens qui ont gravé leurs empreintes dans l’histoire.

Un soir, je profite que le convoi s’arrête pour la nuit pour m’essayer à la magie. Je m’isole un peu plus loin pour éviter d’effrayer les autres personnes sur la route à Oranan si d’aventure je viens à générer un sort incontrôlable. Du coin de l’œil je vois Sylve qui vient s’entraîner non loin de moi, une façon pour elle de veiller sur moi sans être constamment sur mon dos. Je trouve un rocher sur lequel je m’assoie et me prépare à un nouvel apprentissage par mes propres moyens.

(Durant la mission pour le compte de la milice Kendranne j’ai pensé créer un mur de feu pour nous laisser un temps de répit. Même si au final la créature était insensible à la magie, créer une barrière entre moi et l’ennemi peut me conférer un laps de temps suffisant pour réfléchir ou régénérer mon mana. Cela m’aurait été également utile face aux deux elfes noirs. Bien ! Le sortilège qui permet de chauffer une arme ne m’est d’aucune utilité dans ce cas de figure. Selon le manuel de magie, la boule de feu est une concentration de mana autour de laquelle on y ajoute un fort courant de fluide qui va créer une friction, engendrant le feu et générer l’explosion au contact. Sauf que dans le cas présent il n’est pas question d’explosion. Pour commencer je veux créer un mur, donc quelque chose qui ne soit pas émise par ma main comme la boule de feu.)

Lentement je fais le vide en moi. Je stimule mon fluide intérieur et le concentre principalement dans les mains. Progressivement j’extirpe mon fluide de moi comme je l’ai fait pour le sort de brûlure sournoise et le dirige au sol pour former une sorte de tube de fluide. A mon grand plaisir, je sens ma magie m’obéir comme je l’entends. A cela j’ajoute le courant qui va générer les flammes par effet de friction et au moment où ma ligne de mana s’embrasse, elle explose dans une forte détonation. Enfin, là d’où je suis, c’est que je ressens.

(Ca a semblé marcher, mais dans ce cas pourquoi cela a explosé ? J’ai insufflé mon fluide en ligne et généré le courant de friction…courant qui a explosé au contact du sol, tout comme la boule de feu qui explose au premier obstacle c’est pour ça ! Donc je dois oublier ce courant et simplement enflammer le tout comme dans un four.)

Je recommence mon entreprise en générant de nouveau un tube de mana et au lieu d’incorporer un courant global, je provoque une brève étincelle par une friction sur un point particulier. Mon fluide s’embrase en traçant au sol une ligne de feu et agit comme un combustible. Une fois l’intégralité des ressources magiques consumées, le sort s’éteint.

(Bien la base est lancée. Cependant si je souhaite dresser un mur de flammes il faut que je trouve le moyen de projeter mon fluide. Voyons.)

Je délaisse un temps ma magie pour me plonger dans l’étude de mon recueil sur les éléments primordiaux des ingénieurs de Mertar, la cité souterraine des Torkins. Ce peuple de petits hommes est non seulement munis de guerrier redoutable qu’Omyre peine à tenir tête, mais ils possèdent au sein de leur puissante communauté des ingénieurs sans pareil dans tous Yuimen. Je survole les chapitres jusqu’à atteindre celui désiré : l’eau et sa puissance.

L’eau est un élément particulier. Bien qu’il coule entre les mains, il est capable de générer une force qui lui est singulière. Aussi puissante qu’un éboulement rocheux et pouvant pénétrer toutes anfractuosités presque aussi bien que le vent. Bien contrôlé, l’eau permet de projeter un puissant jet pouvant atteindre une hauteur relative à la pression exercée à l’aide d’ouvertures.

(Ainsi donc il me suffirait de laisser mon fluide s’écouler par le haut ce qui projetterait les flammes !)

Une nouvelle fois je créé un tube de fluide avec de petites ouvertures sur le dessus. J’embrase le tout et au-dessus de ma base de flamme, un petit muret enflammé se dresse devant moi.

(Il faut qu’il soit plus haut, plus puissant ! Il me faut plus de pression !)

Je recommence mon entreprise une nouvelle fois, à la différence que condense beaucoup plus de fluide dans le tube pour générer une pression suffisamment importante. Je créé encore une fois les ouvertures et le fluide jaillit soudainement et se répand en forme de cône au-dessus de chaque anfractuosité. Alors qu’à cette étape j’aurais dû générer l’étincelle pour embraser le tout je me rétracte immédiatement et stoppe immédiatement mon sortilège.

(Si j’avais embrasé le tout j’aurais eu une véritable explosion qui m’aurait sauté au visage. Ai-je manqué quelque chose ou est-ce juste impossible à réaliser ? Non je dois tout de même essayer jusqu’au bout.)

Déterminer je fais une nouvelle tentative et me concentre sur ma tâche. Je génère un tube sous pression de fluide et dès que les ouvertures sont faites, je génère l’étincelle qui met le feu. Prise par l’embrasement les flammes ne se dispersent pas et se concentrent principalement au-dessus de mon tube de fluide. La chaleur générée me chauffe le visage et je ne peux m’approcher davantage sans avoir la sensation de cuir. De nouveau la satisfaction m’étreint. J’arpente chaque jour la voie de la connaissance et de la compréhension de mes propres pouvoirs. J’espère simplement ne jamais connaître une expérience fatale.

VI.2 Joutes.

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Dernière édition par Nhaundar le Ven 1 Juin 2018 17:16, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra-Kâr et Oranan
MessagePosté: Ven 1 Juin 2018 17:15 
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VI.1 Développer ses pouvoirs.

Les jours passent et je continue mes différents apprentissages. Le matin Sylve me pousse davantage dans ma compréhension de la langue commune, l’après-midi nous inversons les rôles avec mon enseignement de la langue Shaakt et le soir nous nous entraînons l’un et l’autre dans nos domaines respectifs. Alors qu’en fin de journée je m’isole comme à mon habitude pour m’exercer à la magie avec mes livres, Sylve viens me voir après avoir eu une entrevue avec le chef de la sécurité en charge du convoi.

"Nhaudar, j’ai un service à te demander." Commence-t-elle me forçant à lever la tête de ma lecture, assis sur une pierre. "Bats-toi contre moi !"

"Quoiii ?" Je lui réponds en tombant en arrière, dos contre le sol.

"De ma vie je n’ai jamais eu l’opportunité de me battre contre un pratiquant magique. Mon entrainement s’est limité à mes camarades formés aux maniements des mêmes armes que les miennes. Cette Shaakt m’a déstabilisée avec sa magie. J’étais en terrain inconnu et ne savait pas comment réagir contre elle. Donc je te demande de m’aider à pallier cette faiblesse." M’explique-t-elle.

(Je vois. Sylve est une personne très gentille avec un grand cœur. Cependant, lorsqu’il s’agit de combat elle est du genre à ne rien laisser au hasard. Elle tient certainement ce trait de caractère de son défunt père.)

"Je supposer que je n’avoir pas le choix !" Dis-je en me relevant avant de me prendre un coup de poing dans le ventre.

"Je n’ai pas bien compris, tu peux répéter ?" Me demande-t-elle.

(Fichtre c’est vrai. J’ai une bonne compréhension de la langue commune, mais pour me forcer à pallier mes lacunes de conjugaison elle a trouvé un moyen dur, mais bigrement incitatif.)

"Je…suppose…que je…n’ai…pas le choix !" Je m’exprime avec la crainte d’une nouvelle punition.

"C’est mieux et non tu n’as pas le choix !" Me répond-elle en baissant son poing préalablement armé.

"Dans ce cas je…veux…que tu…fasses…la demande dans ma propre langue." Je lui clame avec un petit air sournois.

"Toi combattre moi !" S’exprime-t-elle en grinçant les dents par ma demande.

"C’est sommaire, mais le message est clair !" Lui dis-je en m’avançant à elle.

Je m’apprête lui rendre la politesse avec une petite frappe à la tête quand son bras vient stopper le mien. Elle se saisit de mon poignet et le tourne, me forçant à prendre une position de soumission.

"Donc je n’ai pas le droit de te frapper ?" Je lui demande entre deux grimaces de douleurs.

"Je n’ai jamais dit que tu n’avais pas le droit de te défendre non plus. De plus, tu me déçois beaucoup. J’ignorais que tu étais un homme prêt à frapper une faible femme." Me sourit-t-elle relâchant sa prise.

"Ma fois, quand tu…heu…verras une faible femme tu lui demanderas de me soigner le bras." Je lui réponds massant mon poignet meurtri.

"Cesse de geindre et mets-toi en garde ou il t’en cuira !" Me fait-elle en dégainant son arme.

Devant me résoudre à l’évidence, je ne manquerais pas à cet échange particulier. Nous trouvons rapidement une aire broutée récemment, offrant un espace presque idéal pour l’affrontement. Privilégié par mes sortilèges je me place à une certaine distance de ma camarade. Celle-ci me fait face de toute son ardeur, comme si j’étais devenu l’ennemi public numéro un. Sa lame dégainée et son bouclier brandi sont une promesse d’une confrontation qui se doit d’être sérieuse.

"Prêt ?" Me défie-t-elle.

D’un simple mouvement de mon bâton je confirme sa demande. Au petit trot elle charge. Je lance une première boule de feu pour tester ses réflexes. Mon sort fonce sur elle à vive allure. Cependant, mon tir est évité avec aisance.

(La distance est trop grande, il lui est facile d’éviter mes tirs. Elle le sait et c’est la raison pour laquelle elle ne charge pas à perdre haleine. Utiliser ma magie ainsi serait un gaspillage certain. Elle le sait et s’est préparée de la sorte. Je me dois de la laisser venir à moi finalement.)

Sylve comprend et prend le temps de venir à moi. Je la vois scruter mes moindres mouvements en se rapprochant. Lorsque je la trouve suffisamment proche je fais de nouveau rugir ma magie. Ma boule de feu se rue vers elle et sa rapidité me surprend. D’un coup de hanche vif elle évite de justesse le projectile en se projetant sur sa gauche et la distance entre nous se réduit davantage. Une nouvelle fois ma magie déferle vers mon adversaire. La cible est plus proche, le coup sera donc plus dur à éviter. La semi-elfe ne détrompe pas mon pronostique. Elle sait qu’il lui sera quasi impossible à éviter sans subir de conséquences sur ses articulations et se jette sur sa droite, usant de son bouclier pour absorber et dévier la boule de feu. Un coup pour rien en somme et maintenant je me trouve à portée de sa lame. L’occasion trop belle, ma camarade use de son arme d’un coup de haut en bas. Je pare le coup avec mon bâton et profite de la force de l’attaque pour me laisser aller en arrière du recul et contre-attaquer. Mon fluide hurle en moi et s’extirpe de ma main en une boule de feu sur ma cible. Trop impatiente sur mon attaque, la semi-elfe anticipe ma manœuvre et évite le tir aisément.

(Elle est capable d’anticiper mes attaques ! Trop loin elle peut esquiver et trop près je suis une proie facile. Comment faire ?)

Ne me laissant aucun répit la guerrière multiplie les assauts rapides, me laissant incapable de reprendre le dessus. Je parviens néanmoins à me positionner pour placer une offensive. Alors que je n’ai pas terminé de rassembler ma magie, Sylve évite une attaque qui n’a pas encore eu lieu et sachant son échec, je tue mon sort dans l’œuf.

(J’ai peut-être l’occasion de la prendre de court.)

Mon attaque n’étant pas lancée, Sylve reprend position. Elle charge de nouveau dans ma direction que j’amorce mes mouvements. Comme prévu elle évite sur le côté et au lieu de métamorphoser mon fluide en une boule de feu, c’est un mur de flamme qui se dresse sur le chemin de mon adversaire. Surprise elle dérape, pose son bouclier à plat sur le sol encore en main pour se maintenir et manque de peu de traverser la manifestation magique. Désormais à ma merci, c’est bien une boule de feu qui émane de ma main vers elle, tandis que mon mur s’éteint. Cette fois-ci elle pousse sur son bouclier pour se propulser légèrement et dégager son écu. Sa protection désormais libre se dresse face à elle, mais sa position trop précaire ne résiste pas à la puissance de ma magie. Le bouclier vole tandis que mon adversaire roule, emporté par l’impact. Elle se redresse pour me faire face alors qu’une fatigue s’installe en moi. Sa charge est à l’image de son expression : froide. Arrivée à quelques mètres elle bondit en l’air et joint ses mains sur la garde de son épée, brandit au-dessus d’elle. Je n’ai encore jamais vu ma camarade de la sorte. Une aura terrible et implacable se dégage d’elle et je remercie le ciel de ne pas être un réel adversaire.

Pourtant, si son assaut n’est pas dénué d’intensité, sa garde est complètement ouverte. Malgré l’épuisement qui m’accable je brandis le bras dans sa direction pour mettre un terme à ce combat. C’est la douche froide qui m’attend. Aucune boule de feu ne vient me prêter main forte et je comprends la source de la fatigue qui m’accable. J’ai usé de toute la magie qui était en moi et je fais désormais face à un adversaire qui n’a plus à craindre de moi. La soudaine compréhension de ma faiblesse et l’aura déterminée de la guerrière me font choir. Je tombe dos au sol alors que Sylve abat son arme en atterrissant. La pointe de la rapière se fige à quelques centimètres de mon visage. Un temps interminable s’installe avant qu’elle ne retire son arme et ne m’aide à me relever. Enfin jusqu’à ce que je rencontre le pommeau de sa rapière à vive allure, me faisant reculer.

"Tu te moques de moi ? Pourquoi tu ne m’as pas prise au sérieux ?" Me tonne-t-elle.

"Comment ça ?" Je lui demande .

"Tu es capable de chauffer les armes à distance au point de les rendre intenable, alors pourquoi tu ne l’as pas fait ?" Grogne-t-elle.

"Eh bien je…je…j’ai pensé que le combat serait inégale." Lui dis-je

"Inégale ? Penses-tu que je ne suis pas à même de te mettre une raclé sans une épée ? Mon bouclier à lui seul suffirait ! Me répond-t-elle aussi sec.

"Tu me critique, mais as-tu été sérieuse toi aussi ?" Je lui rétorque.

"Pardon ?" S’offusque-t-elle.

"Tu n’as pas été sérieuse toi non plus ! Je suis sûr que tu aurais pu mettre fin au combat bien plus tôt. La preuve en est je ne souffre d’aucune blessure." Lui dis-je en exhibant les bras.

Je crois avoir tapé juste au vu de l’absence de réponse. Cependant, je n’aime pas les conflits entre nous, surtout lorsqu’ils me semblent inutiles. Je me rapproche d’elle et l’arrête tandis qu’elle s’apprête à partir.

"Tu es un soldat entraîné, moi un débutant en magie. Laisse-moi le temps d’appréhender mes capacités, de voir au-delà de la pyromancie et lorsque je me sentirais prêt je viendrais te défier. Cela te convenir…te convient-il ?" Je lui propose.

Elle fixe le vide et semble pleinement réfléchir à la question.

"Entendu." Me confirme-t-elle simplement avant de reprendre. "Cependant, à partir de maintenant nous allons nous entrainer et je veux que tu uses de tes boules de feu contre moi, histoire de mieux appréhender cette magie. En échange je t’apprendrais à manier ton bâton correctement. Il n’est pas là que pour t’aider à marcher."

"Alors soit, faisons ainsi." Je lui souris.

VI.3 Retour à Oranan.

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