Awkdjian acquiesce fortement pour appuyer les questions de l'ynorien concernant le maître d'armes. Attentif, il semble boire les paroles au sujet de la guerre, puis examine Silinde avec un oeil visiblement plus ouvert. Il incline un peu la tête sur le côté, mais conserve le silence. Du moins, jusqu'à la question concernant les cavalières.

Le ménestrel prend un air surpris, comme ne s'attendant pas le moins du monde à ce genre d'interrogations. Il jette un bref regard en direction de Lyriss, dont le heaume est tourné vers vous, bien qu'elle soit placée en retrait. Espiègle à son tour, il prend la parole avec une voix faussement outrée.

"Allons ! Que de viles pensées allez-vous me donner là ! Je ne fais qu'admirer la vaillance de ces dames. Si vous aviez vu la fougue de Tamara tout à l'heu..."

Le ménestrel est brutalement interrompu par plusieurs craquements sonores, venant de derrière vous. Votre chariot se stoppe sur l'ordre de Tamara, tandis que les regards convergent vers le reste du convoi.

La route, aidée par le poids des véhicules, a eu raison de certaines roues. Trois carrioles de marchandises sont déséquilibrées, une partie de leur cargaison parfois au sol. C'est cependant vers la quatrième que Lyriss se dirige en toute hâte. L'affaissement soudain d'un chariot a fait chuter des civils, et cause une certaine désorganisation dans le convoi.

Tamara tente d'y remédier à force de voix.

"Calmez les animaux de trait ! Ecartez les autres chariots du chemin ! "

Décidément, le manque de chance n'arrangeait pas les choses pour Silinde.
Alors qu'il avait essayé d’égayé les choses, et que même, le ménestrel eut répondu par une phrase bien peu convaincante qu'il n'eut pas le temps de terminer, la charrette stoppa net.

"Calmez les animaux de trait ! Ecartez les autres chariots du chemin ! " hurla Tamara.

Sans perdre de temps, l'elfe bondit hors de la charrette pour prendre compte de la situation.
Après un rapide examen, il put comprendre la raison de leur arrêt : trois des charrettes avait perdu des roues, probablement du à la route accidentée qu'avaient pu ressentir les trois voyageurs tantôt.
Cependant, lorsque la première cavalière qu'il avait rencontré en arrivant au convoi passa proche de lui, elle ne se dirigea vers aucune de ces charrettes, mais vers une quatrième plus éloignée encore.
Et elle eut raison : cette dernière n'était qu'affaissée, peut-être, mais pourtant, des civils avaient chuté hors de celle-ci, et étaient peut-être blessés.

Approuvant cette initiative, et n'attendant pas qu'on lui donne de consigne, Silinde utilisa ses capacités de sprinteur pour rejoindre très rapidement la dite charrette, et apporter son aide aux civils.

Tout aussi intéressé qu’Awkdjian, j’écoutais la suite de l’histoire du guerrier. Celle-ci fût très intéressante jusqu’à sa question…

"Plus important messieurs...
Je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer que vos regards, très souvent se portaient vers ces dames... L'une d'entre-elles vous plairait...?"

J’écarquillai les yeux devant la question, cela se voyait donc tant que ça ? Mais je crois que ce qui me surprit le plus ne fut pas la question, mais bien la réponse du troubadour ou plutôt son regard. Car celui-ci se dirigea directement en direction de Lyriss.

Je ne savais si c’était pour signifier ma propre réponse ou sa propre pensée mais je fus pris de jalousie. Pour la première fois de ma vie, je jalousais quelqu’un car il avait de meilleures chances que moi. Je n’eus pas le temps de répondre que le convoi s’arrêta dans un grand fracas.

Je me retournai pour voir passer Tamara au gallot

"Calmez les animaux de trait ! Ecartez les autres chariots du chemin ! "

Des roues brisées gisaient sur le bord de la route mais les pires dégâts semblaient avoir été causés sur le quatrième chariot, d’où les civils étaient tombés.

Vif comme l’éclair, Silinde semble voler en cette direction alors que je n’ai eu le temps que de constater.

(Je suis décidément bien faible comparé à mes compagnons actuels)

Ne voulant voir la mort de nouveau aujourd’hui, je me dépêchais de descendre afin d’apporter mon aide. Je n’avais aucune compétences en soin, et ma force était loin d’être légendaire, mais je pouvais malgré tout aider à déblayer les gravats.

J’évitais de penser à Lyriss qui ne manquerai pas d’aller aider et à Awkdjian, son nouveau prétendant. J’avais pris ma décision quant à l’amour et je devais m’y tenir !

Je passais à côté des chariots immobilisés, et je regardais le sol tout en avançant, essayant de trouver des traces sur le sol : il était étrange que plusieurs chariots voient leur roues brisées simultanément non ? Je jetais de bref coup d’œil vers les plaines, n’espérant pas voir arriver d’autres bandits au nouveau stratagème. Paranoïaque ? Peut-être, mais en ce monde on est jamais trop prudent.

Première arrivée sur les lieux, Lyriss met immédiatement pied à terre. À cause du nombre de passagers dans le chariot, le soudain bris de la roue a fait choir quatre personnes. La première est une ynorienne adulte, entre deux âges, qui s'est visiblement réceptionnée sur le coude. Un léger gonflement y prend déjà place. La deuxième victime est un jeune homme à la tête déjà bandée, et qui semble l'avoir heurtée de nouveau. Les deux derniers sont de jeunes enfants dont il est difficile de déterminer le genre ou l'âge. Leurs mains et genoux sont couverts d'égratignures, et ils font de visibles efforts pour ne pas pleurer.

Voyant que son heaume les apeure, Lyriss retire celui-ci avant de les regarder.



"Cela va aller. Vous êtes courageux, n'est-ce pas ?"

Ses yeux de glace se reportent vers vous deux, s'attardant dans la direction de Wankli, puis se dirigeant vers Awkdjian. Elle fronce les sourcils, puis se penche sur le jeune homme blessé. Tamara arrive à votre hauteur, levant un regard exaspéré au ciel.

"Par Zewen, c'est bien le moment !"

Elle fait pivoter sa monture, la rapprochant des chariots marchands aux denrées renversées. Maintenant que certaines zones d'ombres sont faites sur la route, il est facile de voir qu'elle est bien plus cabossée qu'il n'y parait. Rien de particulier à noter, hormis de beaux blocs de roche. La voix autoritaire de la meneuse retentit.

"Quelques personnes avec moi. Il faut décharger une partie des chariots. Allez ! Ces roues ne vont pas se changer seules !"

Dos tourné, elle ne se rend pas compte du regard agacé de Lyriss sur elle. Celle-ci plonge la main dans une sacoche pendant à sa taille, en extirpant du tissu et un pot d'onguent. Elle les pose à terre, ramenant ensuite ses mains de part et d'autre de la tête du blessé. Alternant son regard entre vos visages, elle affiche une expression patiente, mais déterminée.

"Tamara va avoir besoin de bras, mais si vous pouviez nettoyer les plaies des enfants, je vous en serais gré."

Un rire inapproprié se propage, émanant du ménestrel. Celui-ci s'est assis au bord de votre chariot, ne semblant guère enclin à participer. Gamin, il agite doucement les jambes, un sourire étrange sur le visage.

L'ensemble du convoi était dans un état de semi-panique, du à la désorganisation soudaine faisant suite à cet accident inattendu.
Silinde arriva proche du convoi où les civil avaient chuté hors de celui ci quelques secondes après que la cavalière eut déjà désarçonné, et s’apprêtant à s'occuper des blessés.
Ils étaient aux nombre de quatre. Aucun ne souffraient de blessures grave en apparence, mais c'était suffisent pour que les victimes ne puissent s'occuper d'elles-mêmes.

Lyriss retira son heaume pour s'adresser à deux enfants dont les mains et les genoux étaient couvert d’égratignures :

"Cela va aller. Vous êtes courageux, n'est-ce pas ?"

Ces derniers faisaient de leur mieux pour ne pas pleurer, et tentaient tant bien que mal de retenir leurs larmes.

C'est alors qu'une seconde cavalière, Tamara, arriva proche de la charrette accidentée, et déclara avec un ton exaspéré :

"Par Zewen, c'est bien le moment !", pivotant sa monture, et repartant vers les autres chariots dont les roues avaient rompues, et la marchandise s'était étalée sur la route, elle reprit :
"Quelques personnes avec moi. Il faut décharger une partie des chariots. Allez ! Ces roues ne vont pas se changer seules !"

Lyriss ne semblait pas de cet avis, et c'est agacée, qu'elle sortit un pot d’onguent et commença à soigner l'homme déjà blessé, arborant des bandages autour de la tête. Elle s'adressa ensuite auprès des voyageurs :

"Tamara va avoir besoin de bras, mais si vous pouviez nettoyer les plaies des enfants, je vous en serais gré."

Silinde, déjà, sortait sa pommade de son sac, pour soigner les deux enfants quand il fut interrompu par un éclat de rire, presque gras, venant du ménestrel. Souriant, assis au bord d'un chariot, il regardait la scène, sans ne rien faire.

(C'est bien ce que je disais... J'aurais toujours du mal avec les bardes!
Pas le temps de lui donner de l’intérêt, je dois m'occuper de ces petits.)

S'approchant des deux enfants, Silinde put les observer plus attentivement. L'un d'eux était un garçon, l'autre une fille. Tout deux avaient tout au plus huit ans, et tout deux arboraient la même coupe de cheveux courts. Et aussi, tout deux avaient de nombreuses égratignures sur les genoux et les mains, fort heureusement sans gravité.
L'elfe sourit aux enfants, pour ne pas les effrayer d'avantage, et sortit aussi sa gourde de potion de sons ac à dos. Plus il s'adressa à eux :

"Ne craignez rien les enfants, je suis Silinde, l'elfe. Vous avez été courageux de ne pas pleurer en tombant, je vais m'occuper de vous et vous soigner maintenant."

Il s'approcha d'abord de la fille, et étala une dose de sa pommade de manière ciblée sur ses égratignures, avant de faire de même avec le jeune garçon, peut-être son frère en vue de la ressemblance.
Puis finalement, il tendit la gourde aux enfants, et continua :

"Tenez, buvez une gorgée, ça ira beaucoup mieux après, vous n'aurez plus mal du tout !"

Une fois cette tâche accomplie, Silinde se releva, et chercha du regard ses compagnons, ainsi que Lyriss et Tamara, examinant la situation pour savoir quoi faire maintenant...

Encore une fois, il avait été plus rapide. Sortant de la pommade et une potion, Silinde avait soigné les enfants prenant même le temps de les rassurer.

Je me détournais donc de cette tâche en même temps déçu et rassuré de ne pouvoir m’approcher de Lyriss. A défaut, je me dirigeais vers les autres carrioles et commençais à décharger sous les ordres de Tamara. Les marchandises étaient lourdes pour quelqu’un d’aussi chétif que moi mais je parvenais à porter les petites charges et à accélérer le mouvement.

En regardant Akdjian, je me pris à le haïr de ne pas vouloir se salir les mains. Je lui lançais un regard moribond alors que nous avions déjà presque terminé de décharger le premier chariot.

Beaucoup des passagers étaient paniqués par les évènements. Et certain proposaient même d’abandonner les chariots. Je jetais un œil du côté des blessés et les voyais bien traités. La tache physique m’occupa l’esprit et je n’osai même pas provoquer le ménestrel, si bien que pour la première fois depuis le début du voyage, je cessais de me torturer l’esprit.

Et même si je n’en été pas plus bavard, cela me détendais.

D’une oreille, j’écoutais les ordres et conversations, et je me surpris même à penser que Silinde et Lyriss feraient un beau couple (peut être là encore de la jalousie, émotions toute nouvelle pour moi).

Pas un mot ne sortis de ma bouche de tout ce temps. La sueur par contre perla, et la fatigue du voyage s’accumula avec les charges si bien que je finis bien vite plein de courbature. Je m’assis alors sur le côté pour ne gêner personne et me reposer quelques instants, et afin d’attendre d’autres instructions.

La tension du côté des civils commence à baisser, sans doute parce qu'ils sont rassurés de comprendre qu'ils comptent. Par contre, du côté de Tamara, l'agacement est à son comble. Elle met pied à terre, passant de chariot à chariot, visiblement à la recherche de quelque chose. Elle finit par pousser un long soupir et se pincer l'arête du nez.

La cavalière se tourne vers ses femmes proches, puis les éclats de bois au sol.

"Parfait ! C'est officiel, ce convoi a la guigne !"

Colérique, elle donne un coup de pied dans un bout de bois, l'envoyant rebondir un peu plus loin. Elle tente de se reprendre, se tournant vers les passagers.

"Il va manquer des roues de rechange. Nous n'avons pas de temps supplémentaire à perdre. Il va falloir vous serrer !"

Assis, toujours amusé par la situation, le ménestrel prend un air espiègle.

"Faites comme bon vous semble, belle dame, mais vous perdrez alors plus de la moitié des chariots en les chargeant autant. J'ai connaissance d'un petit village à un bon quart d'heure de galop. Pourquoi ne pas vous y rendre avec quelques cavalières et y quérir ce qu'il vous faut ?"

Tamara le foudroie du regard, chose qui n'a pour effet que de lui faire mimer de la peur. Vu l'appui de son acte, il est loin de le penser.

De son côté, Lyriss vous regarde tous deux avec des yeux presque implorants. Elle retient toujours la tête du jeune homme, et commence à diffuser une lueur dorée pour le soigner. Elle semble vouloir prendre la parole, mais la figure en colère de Tamara lui fait clore les lèvres. Ses yeux de glace s'orientent vers les passagers tendus, et les meneurs de chariot indécis. Tout son être témoigne de son désaccord avec la décision de la meneuse.

Silinde venait tout juste de finir de soigner les deux enfants, lesquels se sentaient rassurés et avaient séché leurs larmes. Cependant, la tension ne retomba pas pour autant, car quelqu'un jeta de l'huile sur le feu : Tamara, agacée, quitta sa monture, et multiplia les allers retours entre les chariots.

(Elle ne pose pas même un oeil sur les blessés... Que cherche-t-elle donc?)

Revenant plus proche des civils, et de ceux affairés à les soigner, elle déclara :

"Parfait ! C'est officiel, ce convoi a la guigne !"
Envoyant valser, de colère, un bout de bois à l'aide d'un coup de pied, elle se tourna vers les passagers s'étant retrouvé sans charrette, et continua :
"Il va manquer des roues de rechange. Nous n'avons pas de temps supplémentaire à perdre. Il va falloir vous serrer !"

C'est à ce moment précis, que Awkdjian, trouvant toujours cette situation aussi amusante, annonça à son tour :

"Faites comme bon vous semble, belle dame, mais vous perdrez alors plus de la moitié des chariots en les chargeant autant. J'ai connaissance d'un petit village à un bon quart d'heure de galop. Pourquoi ne pas vous y rendre avec quelques cavalières et y quérir ce qu'il vous faut ?"

Après les agissements du ménestrel, et maintenant, de la responsable du convoi, l'elfe en avait plus qu'assez de voir un tel manque de savoir vivre. Il pesta quelques mots entre ses dents, tout juste audible par les quelques personnes proches de lui à ce moment :

"Qu'est ce qui peux bien se trouver dans ces marchandises qui a plus de valeur que des vies... Inadmissible."

Il tenta de retrouver son calme après une longue inspiration, et chassa cette idée temporairement de son esprit.
Cependant, l'elfe s'interrogeait vraiment. Après tout, il avait rejoint le convoi sans même poser de plus amples questions, et en ignorait le but, et la marchandise... Quelque chose clochait... Et s'il ne jouait pas le jeu, il ne pourrait pas le savoir.

Ainsi, il donna le reste de sa pommade à Lyriss avant de lui dire :

"Tenez, économisez votre énergie, et n'hésiter pas à faire bon usage de ceci. Son efficacité m'a sauvé la vie à de nombreuses reprises... Il y a quelque chose qui ne me revient pas chez votre.... chef. Mais je dois montrer patte blanche si je veux le découvrir, et surtout, que ces civils soient rapidement en sécurité."

Il se releva alors, et marcha dans la direction de Tamara.
Arrivé à sa porté, il lui déclara :

"Vous êtes la meneuse, quelle est votre décision? je vous ai promis d'apporter mon aide si nécessaire; souhaitez vous que nous allions voir ce qu'il en est de ce... village? En partant du principe, bien sur, que les parole de l'amuseur soient fondées..."

Devant moi, Tamara tapait des pieds comme une enfant gâtée, les raisons de son impatience étaient compréhensibles mais pas adaptées à son rôle de meneuse. Même les civils prenaient la situation avec plus de sérieux que la guerrière.

"Parfait ! C'est officiel, ce convoi a la guigne !"

Encore une fois, un chef n’est pas là pour se plaindre ni même pester. Elle finit quand même par prendre sa décision sur la situation.

"Il va manquer des roues de rechange. Nous n'avons pas de temps supplémentaire à perdre. Il va falloir vous serrer !"

… Un instant, j’avais cru avoir mal entendu, mais je dû me rendre à l’évidence en voyant les réactions autour de moi : elle avait bien demandé d’abandonner une partie du convoi ? Dans ma position de « paysans » je ne pouvais réellement réagir face à son autorité, mais je lançais un regard implorant au ménestrel. Celui-ci ne se fît pas prier, et il répondit à cet ordre, même si c’était avec plus d’amusement que je ne l’esperais.

"Faites comme bon vous semble, belle dame, mais vous perdrez alors plus de la moitié des chariots en les chargeant autant. J'ai connaissance d'un petit village à un bon quart d'heure de galop. Pourquoi ne pas vous y rendre avec quelques cavalières et y quérir ce qu'il vous faut ?"

Je ne savais comment il se repérait dans ces paysages qui se ressemblaient tous, mais si son information était juste c’était une solution. Mais… à bien y réfléchir, cela impliquait le départ de plusieurs cavalières et donc un convoi bien plus vulnérable car immobile et peu protégé. Ces marchandises étaient-elles vraiment vitale ? Plus que la vie des passagers ?

Alors que j’observais le début du débat avec attention, attendant le moment opportun pour intervenir, j’entrevus Silinde discuter bas avec Lyriss avant de s’avancer.

"Vous êtes la meneuse, quelle est votre décision? je vous ai promis d'apporter mon aide si nécessaire; souhaitez-vous que nous allions voir ce qu'il en est de ce... village? En partant du principe, bien sûr, que les parole de l'amuseur soient fondées..."

Apparemment, il avait pris sa décision. Il avait choisis l’objet plutôt que la vie. Était-ce parce que la vie éternelle des elfes les empêche de voir la valeur de l’éphémère ? Non, car je l’avais vu soigné ces enfants comme l’aurait fait un père.

En fait, c’était certainement l’apparente frustration de Tamara qui avait mis en doute ses compétences. Pourtant, bien qu’elle n’ait pas pris la meilleur méthode pour l’annoncé, elle avait pris pour moi la meilleur décision. Et c’était le moment pour moi de donner mon avis.

« Je crois que si décision il y a à prendre, elle est déjà prise non ? Pour une fois, je pense que Tamara à raison. Car vous qui voulez absolument réparer ces chariots ne voyez pas le danger que cela implique pour nos vies ?

Nous sommes déjà immobilisé en territoire hostile je vous le rappelle, je ne pense pas qu’il soit nécessaire de perdre d’avantage de temps à baisser notre garde en envoyant nos gardiennes chercher des roues.

De plus toutes ces marchandises réunis ont bien moins de valeur que chacun d’entre vous. J’ai confiance en la parole et en les connaissances de mon ami ménestrel mais séparer le troupeau de ses béliers n’est pas une bonne solution ! »

La tension remonte d'un cran, sous le regard toujours aussi amusé du ménestrel. Il affiche toutefois un air boudeur quand il entend Silinde mettre en doute sa parole. Vexé, il vous tourne le dos, se mettant à jouer lentement sur son violon.

De son côté, Tamara vous écoute tous les deux, appuyant son regard sur Wankli. Elle serre les poings, tremblant presque, mais difficile de dire précisément ce qui l'habite. Son regard fait le tour du convoi, puis elle se met à flatter l'encolure de sa monture, se murant dans un certain silence.

Un petit moment de flottement prend place, tandis que Lyriss aide les blessés à se remettre debout. Avec lenteur, elle s'avance directement vers Tamara. Une fois dans son dos, elle étend sa main, allant masquer les yeux de la cavalière. Elle prend la parole avec douceur.

"Appuie-toi sur nous, Tamara. Je sais que tu t'inquiètes pour nous tous, mais ton esprit s'égare. Concentre-toi sur une seule tâche, et respire."

Lentement, la cavalière se met à souffler, évacuant petit à petit sa colère. La cavalière aux yeux de glace lui murmure quelque chose à l'oreille. Quand Lyriss retire sa main, Tamara monte directement en selle, acquiesçant mais demeurant muette. C'est la jeune femme au bâton qui reprend la parole avec suffisamment de force pour se faire entendre.

"La matinée a été longue pour beaucoup d'entre nous. Nous allons monter un bivouac, le temps que Tamara et quelques cavalières aillent chercher ce qu'il nous faut."

Elle se tourne doucement vers la meneuse, qui retrouve un visage calme, à la limite de l'impassibilité.

"C'est bien ce que tu voulais, je me trompe ?"

Tamara lui lance un regard brillant avant de confirmer d'un signe de tête. Elle toussote, puis se reprend.

"Exactement ! Taemi, ta soeur et toi viendrez avec moi, comme le ménestrel. Awkdjian, montez derrière moi, et plus vite que cela !"

En entendant l'ordre, Awkdjian se retourne, hausse un sourcil, puis bondit du chariot. Aidé par Tamara, il grimpe derrière elle, un sourire gamin sur le visage.

"Lyriss, pendant mon absence, je te charge du convoi. Quant à vous, maître d'armes, je compte sur vous pour protéger ces gens. Et Wankli..."

Elle t'adresse un léger sourire, contrastant avec son expression d'habitude froide.

"Merci pour votre appui. Détendez-vous un peu, mais gardez l'oeil ouvert, compris ?"

Elle vous balaie du regard, semblant attendre vos réactions ou remarques.

La tension toujours à son comble, l'ambiance était toujours la même.
Alors que d'un côté, le ménestrel jouait de son violon, que Lyriss était toujours avec les blessés, que les civils attendaient de savoir quel allait être leur sorts, Tamara ne savait plus quoi répondre aux propositions qui venaient de lui être faites.
A la surprise du maître d'armes, c'est Lyriss qui vint à elle, lui masqua les yeux, et l'aida à retrouver son calme avec quelques paroles.

"Appuie-toi sur nous, Tamara. Je sais que tu t'inquiètes pour nous tous, mais ton esprit s'égare. Concentre-toi sur une seule tâche, et respire."
Tamara remonta en selle, mais c'est toujours la même cavalière qui continua d'annoncer :
"La matinée a été longue pour beaucoup d'entre nous. Nous allons monter un bivouac, le temps que Tamara et quelques cavalières aillent chercher ce qu'il nous faut." se tournant enfin vers la meneuse, elle conclut.
"C'est bien ce que tu voulais, je me trompe ?"

Ayant retrouvé son calme, et arborant pour la première fois depuis que Silinde les avait rejoint un visage agréable, et prit finalement la parole, donnant ses ordres.

"Exactement ! Taemi, ta soeur et toi viendrez avec moi, comme le ménestrel. Awkdjian, montez derrière moi, et plus vite que cela !"
Tous s’exécutèrent, le ménestrel y compris, semblant toujours s'amuser de tout... Une fois qu'il eut monté derrière sa monture, elle reprit :
"Lyriss, pendant mon absence, je te charge du convoi. Quant à vous, maître d'armes, je compte sur vous pour protéger ces gens. Et Wankli..." elle se tourna ensuite vers le jeune Ynorien, et dit :
"Merci pour votre appui. Détendez-vous un peu, mais gardez l'oeil ouvert, compris ?"

Chacun avait reçu ses ordres, et savait ce qu'il devait faire. Ainsi les deux hommes, et Lyriss resteraient et garderaient le convoi. Silinde approuva d'un signe de tête, et répondit à la meneuse :

"Bien compris. Nous monterons donc le bivouac et garderons le convoi en attendant votre retour."

Définitivement, quelque chose clochait. Peut-être l'elfe avait développé une certaine paranoïa, ou était simplement beaucoup plus prudent depuis son réveil... Mais son instinct lui disait de rester sur ses gardes, et de s'attendre à tout.

(Devons-nous nous attendre à un quelconque danger...? Une embuscade peut-être...? Non, probablement pas... Mais... Mieux vaux être prudent.)

Silinde s'approcha d'un des chariot accidenté, et commença à examiner plus attentivement celui-ci. Il regarda tour à tour les essieux, les roues cassées, et chercha un détail, un indice, n'importe quoi qui aurait pu indiquer que le chariot aurait pu être saboté.
Après tout ils avaient été attaqués déjà une fois par des bandits, rien ne dit que ce n'était pas prévu, ou qu'il n'eussent le temps de saboter les chariots...

La situation tournait cour, et sans l’intervention de Lyriss nous aurions été dans une impasse. Mais j’avais toujours sentis qu’elle n’était pas comme les autres guerrières, qu’elle avait plus d’importance aux yeux de Tamara. Si bien qu’elle se permettait même d’intervenir dans certaines décisions.

"Appuie-toi sur nous, Tamara. Je sais que tu t'inquiètes pour nous tous, mais ton esprit s'égare. Concentre-toi sur une seule tâche, et respire."

Elle fît un genre de geste rituel en couvrant les yeux de Tamara et je sentis la chef se calmer. Une fois remise sur le droit chemin, la femme remonta en selle et Lyriss parla à nouveau, mais s’adressant à tous cette fois.

"La matinée a été longue pour beaucoup d'entre nous. Nous allons monter un bivouac, le temps que Tamara et quelques cavalières aillent chercher ce qu'il nous faut."

"C'est bien ce que tu voulais, je me trompe ?"

Du tac au tac, évitant ainsi de se laisser prendre son rôle l’autre femme répondit.

"Exactement ! Taemi, ta sœur et toi viendrez avec moi, comme le ménestrel. Awkdjian, montez derrière moi, et plus vite que cela !"

"Lyriss, pendant mon absence, je te charge du convoi. Quant à vous, maître d'armes, je compte sur vous pour protéger ces gens. Et Wankli..."

"Merci pour votre appui. Détendez-vous un peu, mais gardez l'oeil ouvert, compris ?"

Je gardais un air sombre devant ce qu’elle me demandait elle avait pris la mauvaise décision selon moi. Mais j’attendis néanmoins qu’elle ne se soit éloignée avec Awkdjian et les sœurs pour m’en plaindre. Quant à Silinde, il s’empressa de confirmer les ordres, comme un bon soldat.

"Bien compris. Nous monterons donc le bivouac et garderons le convoi en attendant votre retour."

Mais je voyais bien que quelque chose le tracassait, ses yeux plissaient légèrement et il semblait comme inquiet. Pourtant, rien ni personne n’empêcha le départ de nos protectrices, et on ne pouvait dire que je n’avais pas essayé.

Il commença à regarder les roues et la route, comme pour chercher des traces de sabotages, comme je l’avais fait auparavant sans succès.

Je m’approchais de lui et le pris à part : chuchotant pour ne pas effrayer les autres.

« C’était la mauvaise solution, n’importe quel bandit à peu près main aurait pu manigancer ce piège : des roues cassés près d’un village, seule les soldates pour aller les chercher. Une demi-heure aller-retour c’est largement suffisant pour massacrer un convoi.

Je ne veux pas paraître paranoïaque mais la meilleure chose à faire était encore de bouger. Mais… vous semblez également préoccuper par quelque chose, je me trompe ou vous avez les mêmes doutes que moi ? »

Les trois chevaux partis, les passagers descendent et s'aident les uns les autres à installer de quoi se reposer pendant le bivouac. Les débris de bois sont rassemblés, et servent de combustible à un petit feu de camp. Les ynoriens s'organisent, et en peu de temps, un potage épais est réchauffé, et distribué.

Les civils les plus en forme en profitent pour amener du fourrage aux animaux de trait. Les cavalières restantes, organisées par Lyriss, forment un large cercle pour garder un oeil aux alentours. Périodiquement, l'une d'entre elle échange sa place avec une consœur pour aller se restaurer. Petit à petit, des conversations à voix basse prennent place ici et là.

L'observation de Silinde ne lui apprend rien de particulier, sauf que les véhicules ont déjà de nombreux voyages derrière eux.

Lyriss s'approche de vous, mais en vous voyant parler, elle garde quelques mètres de distance.

"Wankli, Silinde. Venez vous restaurer pendant que c'est possible."

Elle vous tourne le dos, allant s'asseoir sur l'une des caisses chues plus tôt.


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PS : Je vais corriger vos posts précédents jusqu'à cette MàJ. Relisez-vous, et indiquez-moi dans notre sujet de coordination quand ce sera fait.

Depuis les portes de Kendra Kar

J'observe les tours blanches des portes de la ville s'éloigner. Ma ville où j'ai toujours vécu, devenir de plus en plus petite. Je contemple ensuite le paysage que je découvrais pour la première fois. Les champs de maïs, d'orges et de blé qui s'étendent à perte de vue. Au nord, j'aperçois une forêt de feuillus contrastant avec les monts enneigés dont les sommets disparaissent dans la brume. Des fermiers cessent un instant de travailler pour nous regarder. Ils soulèvent brièvement leurs chapeaux en guise de salut avant de reprendre leurs occupations. Des enfants courent après nous en riant, je leurs fais une grimace de mon cru avant de rire avec eux. Ils me saluent de grands gestes de la main avant de disparaître dans les champs de blé.

Je m'installe confortablement dans la charrette, assis sur un sac contenant quelque chose de moelleux. Face à moi, le fils Ynorien ne me quitte pas du regard, il me scrute comme un garde surveillerait un prisonnier. Je lui adresse un sourire qui ne fait qu'accentuer son froncement de sourcil. A l'avant du chariot, Engo et sa fille chantent de bon coeur. Je ne connais pas la chanson, mais je me laisse volontiers emporter par l'air doux et leurs voix envoûtantes. Le voyage commençait bien si je faisais abstraction de ce regard pointé sur moi.

Au bout d’un moment je me permets de lui faire une remarque.

"Est-ce que j’ai quelque chose sur le nez ?"

Je me frotte le nez d’une manche et louche en regardant le bout de mon nez. Exagérant le ridicule de la question. Il croise les bras et ignore ma question bien qu’elle l’exaspère visiblement.

"Je ne veux pas que vous profitiez d’un instant d’inattention pour nous dérober nos richesses ou nos vies."

Je hausse un sourcil en m’adossant au bois de la charrette.

"C’est déjà arrivé ?"
"On a déjà eu de mauvaise surprise."

Le père s’était arrêté de chanter pour prendre part à notre échange de même que la magnifique fleur Ynorienne qui se remit à l’arrière du chariot à côté de son frère.

"Mon frère est un peu paranoïaque mais c’est son devoir de prendre soin de la caravane."

"Il y a beaucoup de danger sur la route ?"

Je demandais d’un air inquiet, n’ayant aucune réelle notion de combat en dehors des tavernes. Ayae m’offre un sourire rassurant contrastant étrangement avec l’air sombre de son frère.

"La route jusqu’à la forêt est sûre, il n’y a que quelques brigands qui attaquent les gens qui voyagent seuls."
"Mais une fois dans les montagnes il n’est pas rare de croiser des gobelins ainsi que des Orcs dans les plaines d’Ynorie."
"Mais en général des soldats patrouillent le long des routes pour protéger les marchands." Ayae regarde son frère. "Et mon frère et là pour nous défendre. Aucune raison de s’inquiéter !"
"Qu'est-ce qui vous amène à Oranan jeune homme ?"

Je parle un peu plus fort pour que le père Kazami m'entende à l'avant de notre transport.

"Je dois chercher des informations sur un éventail."

Ayae et son frère me regardèrent d'un drôle d'air.

"Un cadeau pour votre dame ?"

Je ris avant de répondre.

"Non, non ! C'est un mage Kendran qui veut trouver un éventail magique je crois." Je prends une légère pause avant de sourire à Ayae. "Je n'ai pas de femme dans ma vie qui réclame ce genre de cadeau."

Ayae rit à son tour sous les regards courroucés de son frère.

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Alors que les deux hommes allaient rejoindre Lyriss pour manger, et se reposer, le Ynorien posa quelques questions discrètement à Silinde. Il était inquiet, lui aussi avait des doutes et pensais que quelque chose ne tournait pas rond, que la situation était trop évidente pour être une simple coïncidence. Bref : pour lui aussi, un piège était plus que probable.

"Je ne suis pas sûr que bouger fusse la meilleure solution messire.
Avec des civils blessés, plus suffisamment de charrettes pour les transporter confortablement, et une marchandise assez suspicieuse pour susciter l’intérêt de bandits, et surtout, qui semble bien plus importante que des vies aux yeux de la chef du convoi...
Ainsi, soit nous abandonnons les charrettes endommagées, et continuons, chargeant inutilement les autres, perdant vitesse, et risquant plus facilement une attaque surprise... Soit nous les réparons, et les attendons de pied ferme.
Mais bien sûr, il est tout aussi possible que ce ne soient que des spéculations, et que rien n'arrive du tout, ce qui ne serait pas plus mal que ça.
Bref. Gardons l'oeil ouvert, en attendant le retour des cavalières..."

A peine eut-il finit de répondre à Wankli à voix basse, qu'ils furent arrivés proche de Lyriss.
N'étant pas fatigué par le trajet, l'elfe décida de rester debout, de se détendre un peu, mais de rester prêt pour l'éventualité que son hypothèse se réalise...
Il prit un moment pour sortir ce qu'il lui restait de viande séchée et de la finir pour se remplir l'estomac, et attendit la suite des évènements.