Inscription: Dim 23 Nov 2008 20:18 Messages: 152 Localisation: Quête 33
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On était tous interloqués par la dernière révélation de ma fille. Certes j’en avais déjà entendu parler par ses discussions où elle exprimait ses inquiétudes sur son frère, mais jamais je n’aurai pensé que cela soit à ce point. La situation était grave et chacun mesurait le danger qui rodait autour de nous. Haured ne parvenait plus à réfléchir, il était livide. Il répète sans cesse un murmure inaudible, comme un psaume, en fixant un rocher à ses pieds et contorsionnant frénétiquement ses doigts. Il était en état de choc, conscient du danger qu’il a encouru, lui pourtant fier la veille de nous rendre ce service, sans doute n’avait-il pas imaginé pareille situation.
"Hé, réagit Haured, on est encore en vie, rien n’est joué !"
"Foutu, on est foutu… Je suis remonté directement après la rencontre…" dit-il d’un air désespéré.
"Couns !" s’exclame le Torkin.
"Je vois… Bien… D’accord… On n’est pas prêt de s’en sortir." je m’assois alors dépité. Il est certain que Tia va prendre la piste d’Haured pour nous rejoindre.
"Je suis tellement désolé !" dit-il d’un sanglot.
"Rien n’est perdu, il faut se ressaisir !" dit ma fille pour rassurer Haured au bord du gouffre.
"Et il est si redoutable ton frère ? On ne peut pas le résonner ?" demande alors Kagnar.
"Quand j’étais petite, Tia pour nous protéger a vaincu de grands guerriers lors d’une bataille… Je n’ai plus vraiment de souvenir de cette époque. Sur Nirtim, un peu avant l’enlèvement de notre village d’Ynorie pour les Garzoks, il était supérieur en technique de combat aux anciens, pourtant maître d’armes renommés. De plus il sait mélanger le feu avec son arme, ce qui provoque des dégâts considérables à ses ennemis. Rapide, très fort et très agile, c’est un véritable félin."
"Mais je ne comprends pas, qu’est-ce qu’il l’a changé ? Comment le sais-tu ?" demande Kagnar très perplexe.
"Je l’ai vu dans mes rêves, Tia a été corrompu par la grande Sorcière après son enlèvement, il été destiné à devenir un des enfants de Gaïa, mais l’abominable femme en a décidé autrement. Dès lors Tia a perdu le don, sans perdre ses capacités… On peut dire qu’il est un de ses enfants maintenant !"
"Mais des rêves ne peuvent dire ce qui est vrai, non ? Jeune fille ?" insiste-t-il.
Haured reprend la parole d’un souffle : "Elle dit vrai, malheureusement. Mon père en discutait encore avant que je parte de notre manoir, lui qui est en relation avec les hauts-gradés de la milice." Il toussote un peu puis reprend : "Un des enfants de Gaïa a été perdu après le raid sur le village d’Iowanara, capturé par Oaxaca, cet enfant est devenu un de ses lieutenants les plus redoutables. Juste en dessous des treize… Je n’avais pas fait le rapport, maintenant je comprends qui vous êtes !"
"Ce qui confirme officiellement nos pires cauchemars !" je réfléchis intensément à ce qu’on peut faire pour se sortir de ce très mauvais pas.
(Convoquer les faera pour qu’on puisse établir un plan global ?) Me glisse en pensée ma faera.
(Oui Aakia, c’est cela, il est temps de vous dévoiler à nos compagnons, la situation l’exige !)
"Aakia, Fuxi, montrez-vous !" ma Faera sous forme d’oiseau de feu émerge de mon collier, celle de Seyra s’enroule autour de son cou, dans sa belle couleur bleuté et de sa forme de petit félin.
"Hum, bon il était temps de vous montrer nos faera, se sont nos meilleures amis… Je vais faire bref, les faera existent, ce ne sont pas que des légendes, elles nous permettent de considérablement améliorer nos capacités : langage, perception et aussi parfois lors des combats."
"Hahahahahaha" le torkin s’écroule de rire, comme si j’avais raconté la plus drôle des blagues.
"C’est très sérieux, ce n’est pas le moment de rire !"
"La situation est cocasse, voilà tout, les faera sont si drôles ! Khaessinima !" Un oiseau de foudre apparait et se pose sur la tête du Torkin.
"Je dois dire que cela remonte le moral… Sylshylme apparait à l’instant !" une hermine d’un blanc pur va alors au pied d’Haured.
"Bien alors on est tous réuni pour une mission simple : échapper au frère de Seyra. Lelma, pourquoi n’y tu pas pensé plus tôt à nous utiliser ? Le temps presse !"
Fort gêné d’apprendre que nos compagnons ont aussi leur faera je mets du temps à réagit à la suggestion d’Aakia.
"Euh oui : où est-il en ce moment ?"
Évaporation de deux des faeras, celle du Torkin et celle de Seyra. Elles réapparaissent quelques secondes plus tard.
"Tia à moins de deux kilomètres, sur le versant opposé de cette colline !" nous dit Fuxi.
"Que vas-t-on faire ?" demande Haured.
"Aakia, peut-on le battre ?"
"En aucune manière, il est plus fort que chacun de vous."
"Ses intentions sont clairement belliqueuses ?" Demande le torkin.
"Totalement !"
"Donc on s’enfuit d’ici au plus vite !"
On s’empare alors de nos affaires, sac sur le dos et on part au plus vite dans les collines, à l’opposé de Tia, bien décidé à creuser les écarts avec lui. La matinée se passera à trotter de collines en collines, parmi les sentiers boisées ou dégagés. A bout de souffle et exténué on fait une petite pause pour se reprendre et boire un peu de nos réserves d’eau.
"Couns, un dragon et puis un fou meurtrier, elles sont gaies les collines des charmants Sinari !"
Mais pas le temps de répondre que nous repartons à travers bois, essayer d’aller au plus vite. Nos jambes pèsent des tonnes et nos poumons nous brûlent. Qu’importe, nous fuyons pour nos vies, pour sauver ce qui peut l’être encore… Pour combien de temps ? Nous arrivons alors sur une zone dégagée où nous ne nous attendions pas à trouver ce genre de construction.
"Attends c’est quoi ça ?" je m’arrête fort alarmé, sortant alors mon épée prêt au combat. Devant nos yeux et sur un terrain dégagé se dresse ce qui semble être un camp de Sektegs ou Garzoks.
Le Torkin entre alors en trombe dans ce lieux des plus inattendu vu la région, son arme à la main. Nous le suivons, inconscient du danger, agir ainsi sans connaître le nombre de nos ennemis est de la folie. Mais le camp est vide probablement abandonné. Je m’attarde pourtant et je remarque de nombreuses indications contredisant l’hypothèse du camp Sekteg.
"Hé attendez là, y a un truc qui cloche. Personne n’a jamais vécu dans ce camp, c’est désert et très propre. Et puis ces traces là et là dans la terre humide, c’est bien des bottes humaines. Y a un truc qui ne va pas ici, pourquoi ce camp a été bâti ?"
Tout le monde se regarde et se pose la même question. Soudain un cri d’alarme d’Aakia : "Fuyez, courez au plus vite loin du camp ! Viiiite !" D’abord surpris on s’exécute avec panique pensant que Tia était proche.
(Pas le temps d’expliquer, tout va brûler dans quelques secondes !)
Un bourdonnement dans le ciel, tout en courant tous les quatre, nous levons les yeux vers le bruit insolite. Une masse noire file à toute vitesse vers nous. Dans un souffle Kagnar lance un "C’est le dragon !" Nous n’avons pas le temps de se retourner que la forme passe en un instant sur nos têtes, quelques boules s’en détachent en sifflant sinistrement puis une immense explosion nous projette à terre.
Sourd. Aveugle. La mort ?
Un goût de terre dans la bouche. Une respiration hachée et brulante. Mes doigts me font mal et serrent encore mon épée que je n’ai pas lâchée. Que se passes-t-il ? Un dragon ? Je ne veux pas mourir sans combattre. Je ne vois rien, je ne sens que la douleur de mon corps, je respire avec difficulté. Où suis-je ? Est-ce là mon destin, finir par un ennemi que je n’ai pas vu venir ? Et Seyra ? Seyra où es-tu ? Je crois avoir crié mais je n’ai entendu aucun son. Je me relève avec difficulté, je vois des ombres danser devant mes yeux. Une odeur horrible de brûlé prend mes narines. Je vais vomir, mais seul le goût du sang et de la terre mélangé parvient à moi. La vue est trouble mais je comprends que ces ombres sont la fumée d’un grand brasier.
Le camp n’existe plus, soufflée, brûlé et broyé par une immense force. Mes compagnons ? Proche de moi j’ai Haured inconscient, le bras en sang avec des éclats de pierres incrustés. J’essaye de le faire revenir à lui, mais c’est ma fille qui m’inquiète. Je ne la trouve pas. Soudain j’aperçois plusieurs silhouettes qui montent vers nous, les armes à la main. Je suis attaqué, avec l’énergie du désespoir je vais à leur devant et attaque. Ce sont des soldats de bons niveaux qui esquivent et parent mes coups avec facilité… Mais je suis à bout de force et sans doute assez gravement blessé. Les soldats n’attaquent pas et certains me font des gestes, je n’entends rien. Soudain entre moi et les soldats, Seyra apparait et ouvre devant moi les bras en croix comme pour m’arrêter. Ce qui me faire stopper le combat immédiatement.
Nous sommes désarmés rapidement puis soigné par un guérisseur. Je n’ai que des blessures superficielles et quelques brûlures. Mais le corps a vraiment souffert à cause du souffle de l’explosion. Ma surdité est en train de s’estomper, je comprends alors ma méprise, j’ai tenté de combattre des soldats d’élites de Kendra Kâr ! L’homme me soignant prend le temps d’apposer ses mains et je sens petit à petit mon corps se régénérer.
"Alors ça va mieux papa ? On a eu chaud !"
"Que s’est-il passé ? Tu n’as rien ?"
"Moi ça va je n’ai pas eu grand-chose chose, mais ils ont trouvé Haured avec un bras salement touché, ils s’en occupent."
"Et Kagnar ? Que nous est-il arrivé ?"
"Pas vu…"
"Vous pouvez maintenant marcher avec sécurité, des gardes vont vous accompagner vers le commandement, vous allez avoir des réponses à vos questions." C’est le guérisseur qui avait parlé.
En effet deux gardes nous prennent et nos escortent quelques minutes vers un lieu surplombant l’endroit du camp ravagé. Là se dresse une dizaine de tentes, invisible d’où on était. Des gradés sont là, nous sommes alors dirigé vers la tente centrale, la plus grande de toute. Haured est en compagnie des gradés avec qu’il il est en pleine conversation. Il a tous ses équipements, chose que nous n’avons pas Seyra et moi. Nous entrons alors dans la grande tente, les gardes restent postés dehors.
"Alors mon cher frère, qu’est-ce que cela fait un souffle de cette intensité ?" une voix que je connais ! Une voix que j’admirai il y a des années de cela.
C’est alors que je le vois, dans son armure dorée, le plus haut de tous les gradés, l’être si longtemps recherché, celui par qui j’ai eu tous les honneurs… Et tous les malheurs. Mon grand frère. Naren !
"Naren ?"
"Eh bien oui, tu sembles surpris de me voir là, pourtant tu savais qui j’étais ici non ?"
"Mais que fais-tu là justement ?"
"Mission secrète, mais maintenant que tu as goûté à ce secret, je ne suis pas certain de vouloir te relâcher !"
"Mais je suis ton frère !"
"Toujours le premier à réagir à mes taquineries, tu n’as pas changé !"
Je ne sais pas quoi répondre, impressionné par l’apparition miraculeuse.
"Et mademoiselle ? Avez-vous besoin de quelque chose ? Lelma, elle est de toi ? Ça ne fais pourtant que quelques années que j’ai quitté Asflhon."
"C’est mon père adoptif, vous êtes son frère ?"
"Oh bien, je vois que tu as beaucoup de choses à me raconter, et oui je suis son grand frère Naren, enchanté."
"Je suis Seyra, la fille de Lelma."
"Et milicienne en plus… je l’ai appris il y a quelques jours quand j’ai eu les rapports des évènements de Verloa par ce cher Bogast. Il m’a appris tout votre périple, quelle aventure ! C’est là que j’ai su réellement où vous étiez. Malheureusement, je n’ai pu vous contacter."
"Ah oui Bogast le capitaine, on est rentré il y a peu, je ne me souviens finalement pas grand-chose de cette exploration, à part que c’était long, on a beaucoup marché…"
"Long oui, mais fort intéressant, on est allé dans un endroit des plus troublants pour un être vivant, et ce qu’on y a vu valait le détour ! Papa c’est très bien battu je trouve, surtout contre les gargouilles !"
"Je ne me souviens pas de ce passage." Non, je ne me sais vraiment pas de quoi elle veut parler, sans doute veut-elle épater mon frère.
"Ah oui c’est vrai !"
"J’ai eu le rapport en détail, assez pour savoir beaucoup de ce qui s’est réellement passé, mais ce n’est pas le sujet de notre rencontre. Je vais vous expliquer ce qui vous est arrivé. Croyez-moi que ce n’est que pur hasard quand à votre présence, vous avez échappé à notre vigilance, heureusement vous vous en sortez bien. Le camp a été construit pour voir les effets de notre nouvelle arme. Tu sais car tu les as déjà vu à l’œuvre, j’ai la connaissance de la conception du feu soufflant, un explosif particulièrement puissant et destructeur. Pour porter cette arme contre notre ennemi, nous n’avions aucun engin de projection ou de transport nous permettant de l’utiliser. Jusqu’au jour du crash. Un anyore s’est écrasé dans les duchés, sur la montagne. Une aubaine, car la salle des machines était en relatif bon état. Nous avons alors copié pièce par pièce depuis quatre ans cet appareil pour créer le premier anyore Kendran de l’histoire. Et vous avez vu le résultat : rapidité, puissance de transport énorme et précision absolu ! La victoire sera à nous d’ici peu avec un tel engin de guerre !"
"Vous avez… Un anyore ! C’est ça la masse noire ?"
"Oui, il va si vite qu’on a du mal à le distinguer, et il peut prendre cinq projectiles d’une tonne chacun d’explosif. Imagine la puissance de feu !"
"Mais c’est de la folie ! Tu sais quels dégâts font ces explosifs, imagine aux mains de l’ennemi !"
"C’est la guerre, nous devons progresser si on veut les battre, ils sont plus nombreux que nous et totalement différents, ils ont mille tactiques et mille forme différentes alors que notre stratégie est toujours la même. Nous devons surprendre et frapper avec nos meilleures armes pour espérer l’emporter et ne plus avoir de débâcle comme sur le Nosvéris."
Je ne sais quoi penser à son raisonnement… Il a probablement raison, mis j’ai encore en cauchemar les dégâts de cet explosif lors d’une bataille sanglante sur Asflhon, et je viens d’en vivre ses effets. Je me rappelle alors de notre compagnon Torkin que je n’ai toujours pas vu.
"Et Kagnar, où il est ? Ça va pour lui ?"
"Il va bien, on l’a soigné, mais il a une jambe fracturé par une pierre de bonne taille. Il est aussi aux arrêts, car il est membre de la milice de Mertar et ils ne doivent pas savoir ce qu’on fait là… C’était pourtant ta mission de l’en empêcher non ?"
"Comment voulais-tu que je sache de quoi il en retournait ici ? Kagnar tenait à trouver son dragon, pas à trouver un anyore !"
"Il a été surpris et il nous a noyé d’insultes, alors on a laissé tomber pour l’instant."
"Il est prisonnier ?" demande alors Seyra.
"Oui, il ne doit pas répéter ce qu’il a vu ici."
"Cela n’a aucun sens, oh permettez-moi de continuer mon cher… Oncle, Kagnar est Torkin, mais nous sommes en guerre. Nous sommes tous en guerre ! Kendran comme Torkin. Ils sont nos alliés et vous ne devez pas les négliger. Ils ont payés et payent tous les jours tribu pour que Kendra Kâr puisse encore exister. Kagnar a perdu son fils lors du réveil du dragon noir, voilà ce qu’il cherchait ici. Une vengeance… un suicide. C’est un compagnon fragile, qui trouve réconfort dans l’alcool… Et qui se confie aux jeunes filles comme moi. Il n’y est pour rien s’il est ici, c’est notre faute, nous avons décidé de l’accompagner pour trouver ce dragon, bien que j’estimais que les chances de sa présence soit quasi nulle. Il est d’un peuple fier, courageux et nous ne devons pas les exclure sous prétexte qu’ils ne sont pas Kendrans ! Moi je suis Ynorienne, vous excluez les Ynoriens ? Pourtant ils tiennent au plus proche d’Omyre, sans cela Bouhen serait une cible de raid de choix. Les Torkins eux tiennent les montagnes et en font un rempart naturel contre l’invasion, ils ne nous demandent rien, mais pour tout cela vous devez faire confiance à Kagnar et à son peuple. Faites-en des alliés de choix, l’avenir en a besoin. Et tout de suite !"
"Cela se défend, comment pouvez-vous avoir connaissance aussi grande en géopolitique ?"
"Là n’est pas le sujet, Kagnar doit être libéré !"
"Si je puis me permettre." Surpris par la tournure de la discussion, j’interviens pour baisser les tensions, Seyra n’est nullement impressionné par mon frère et ce qu’il représente. "Kagnar cherchait effectivement son dragon, intention noble de vengeance, mais s’il est ici c’est que nous l’avons permis. Notre mission de milice consistait à l’emmener à Shory et ne surtout pas le faire passer par les collines, je comprends maintenant pourquoi, c’est pour dissimuler vos activités. Donc c’est notre faute et pas la sienne, tu ne peux pas le retenir prisonnier, ils méritent de savoir, donne leur un peu d’espoir, nous devons voir des alliés sûr, elle a raison !"
"Probablement, Solennel, notre Roi, décidera, je prendrai contact avec lui pour décider de ce qu’on en fait. Mais je suis impoli, asseyez-vous, prenez à boire, vous avez des fruits et des pâtisseries."
Nous nous exécutons sans insister outre mesure, le Roi seul décidera de ce fait.
"Alors racontes-moi comment tu es arrivé sur Nirtim, mon frère, tu es passé par le fluide spatial qu’il y a sur la route d’Espers ?"
"Je fuyais Surana et la folie des hommes, ils voulaient sacrifier Nayla, je partais donc en pleine campagne, sur la route d’Espers oui justement ! C’est vrai que c’est là que tu as disparu dans l’embuscade Thyus ! Sur la course folle, je ne m’étais pas aperçu où nous étions. C’était ce lieu, dans le canyon de la Qsatelh exactement, sur une corniche en contre-bas de la route…"
"Nayla, une femme ?"
"Oui, j’étais avec."
"On a donc passé le même fluide pour venir ici, on n’est pas les premiers à être venu sur Nirtim. Te souviens-tu du beau conte que maman nous racontait quand on était petit ? Neïdge et Olïndaï. L’histoire fini mal par le sacrifice d’Olïndaï, elle se fini dans la lumière, dans le canyon de Qsatelh. Depuis des millénaires nous savions que quelque chose était dans ce lieu reculé et mystérieux, et nous l’avons trouvé, c’est notre destin que d’être ici !"
"J’en ai trouvé une autre personne qui vient de chez nous : la Liseuse de rêves d’Oranan."
"Netare Yschan, brillante mais si mystérieuse. Elle a la vie des elfes en étant humaine comme nous. Une grande étrangeté et le savoir de nos ancêtres, du temps révolue de la magie."
"Très étrange oui, j’ai encore tant de questions à lui poser sur mes rêves."
"Tu parlais d’une femme, Nayla c’est ça ? Elle n’est pas venue avec toi ?"
"Non, elle n’a jamais passée le fluide, pourvu qu’il ne lui est rien arrivé, je ne sais rien plus depuis cette séparation, hélas !"
"Et il ne t’est jamais venu à l’idée de tenter de demander à ta faera si elle ne sait rien sur le sujet ?"
"Mais c’est impossible ? Aakia, tu sais où es Nayla, si elle va bien ? Que lui est-il arrivé depuis que je suis sur Yuimen ?"
Aakia sort alors sous forme d’oiseau de feu. "Que de questions, pourquoi dois-je répondre à cela… Alors que l’intéressée le fera sans nul doute, dans un temps assez proche, mais pour cela il faut que tu réussisses la mission qui t’es incombé… Et sans trainer."
"Ça veut dire que je vais la revoir ?"
"Seul toi peut décider de cela."
"Mon oncle." Seyra réagi après avoir fait honneur aux pâtisseries. "N’avez-vous pas capturé ou repéré un jeune Ynorien avec une grande épée dans les alentours ?"
"En effet, c’est un de vos compagnons ? Il a filé sans qu’on puisse l’approcher, un vrai cabri."
"Il est un ennemi très puissant, que vos hommes se méfient par-dessus tout."
"Vous semblez le connaître, qui est-il ?"
"Mon grand frère… Tia. L’histoire est compliquée, tout ce qu’il faut savoir c’est qu’il est…"
"Passé au côté obscur si on peut dire, et lieutenant d’Oaxaca, son nom est connu, malheureusement ! Vous êtes sa sœur ???"
"Oui, mais l’histoire est compliquée…" Seyra n’avait pas envie de répondre plus, de toute évidence.
"Je vois, je vais faire passer l’alerte tout de suite. Attendez-moi ici." Il sort alors de la tente pour parler avec ses subordonnés.
"Nos histoires sont quand même confuses papa, parfois je me demande si on a réellement vécu tout cela, ou si on n’invente pas notre vie au fur et à mesure."
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