Sur le tonneau la lutine regarde ce qu’elle désire depuis un moment, la pierre qui reste silencieuse et puis moi. Hésitante, elle semble réfléchir, puis elle me dit doucement ce à quoi elle pensait. La première partie de sa phrase me met dans un état de frustration que je refoule dans un rictus de mépris. Elle pense que je me moque d’elle, j’ai mieux à faire que de me moquer des gens. La deuxième partie m’enlève le sourire mauvais du visage, cette lutine a de l’humour et me fais sourire. Elle me fait un clin d’œil avant de se tourner la tête, laissant plus d’intimité à la roche timide. J’espère que cette fois elle parlera, que Duenda ne prenne pas pour la vérité que je puisse lui jouer un vilain tour. Je suis soulagé d’entendre la pierre me remercier quand la lutine ne regarde plus.

La prisonnière entreprend de donner le gâteau à la lutine. De cette façon le sort doit être brisé. La pierre connaît le nom de la lutine, c’est étrange elle ne l’a pas mentionné auparavant. Duenda s’empare aussitôt de la pâtisserie, elle est si fébrile qu’elle en tremble et elle dévore le gâteau en moins de temps qu’il en faut pour dire « lutin ». Je la regarde faire, je m’attends à ce que la pierre se transforme devant nos yeux, mais rien ne se passe même après que la lutine ait complètement avalée le gâteau. La pierre reste un caillou lisse, blanc et inerte.

« Ça ne fonctionne pas? Attendons encore un peu. »

Seule la pierre peut savoir si on a réussi ou non. Je veux vraiment que cette roche se transforme, que je n’ai pas fait tout ça pour rien.

Les minutes passèrent, mais la roche ne se transforma toujours pas. La lutine sembla devenir un peu nerveuse.

« Je voulais aider moi, je l’ai mangé trop vite, ou il n’était pas assez gros ? Et si j’en mangeais un second, la dame a dit que dans la boutique, son mari s’apprêtait à en sortir du four ! On y retourne ? »

La lutine te regarde avec son petit sourire mielleux, elle est décidément très gourmande. La roche tant qu’à elle, demeure silencieuse et surtout ne se transforme pas.

Les bras croisés et les yeux rivés sur la pierre blanche, j’attends patiemment qu’elle se transforme en petite fille. Une minute passe, puis une autre, mes sourcils se froncent et je fixe d’avantage la pierre. J’ai l’impression de passer au travers, comme si la regarder intensément peut changer quelque chose à son apparence. Plusieurs autres minutes passent sans que la pierre ne se transforme, je sens ma patience qui commence à diminuer. En jetant un coup d’œil à la lutine, je m’aperçois que son excitation s’est métamorphosé en nervosité et elle se met à parler très vite. Elle me bombarde de questions avec son petit air mignon, mais j’ignore les réponses. Elle semble vouloir retourner à la boutique et pouvoir dévorer un autre gâteau, elle est vraiment gourmande.

« On a fait quelque chose de travers? »

Ma question s’adresse à la pierre, j’espère qu’elle n’a pas perdue sa langue encore une fois. Cette manie de devenir muette quand bon lui semble commence à m’agacer et je ne tarderais pas à le lui faire savoir si elle ne répond toujours pas. Retourner à la boulangerie reste une possibilité, si toute fois la pierre se décide à nous parler.

La petite lutine qui semblait nerveuse, commence à s’impatienter elle aussi. Elle s’approcha de la roche et la pris dans ses bras à la hauteur de son propre visage. La roche, de petite taille pour Eiko, était imposante pour Duenda.

« Dis-nous ce qu’il faut faire, si tu veux que l’on t’aide ! »La roche répond aussitôt :

« Je ne sais pas moi-même…. Tu l’as aimé ton gâteau ? »

La lutine réfléchit un instant avant de répondre à la roche :

« Bien sûr, il était délicieux, même si je préfère les gâteaux au cacao. »

Duenda déposa ensuite la roche, puis s’assit à ses côtés et te regarda d’un air interrogateur, elle ne savait vraisemblablement pas quoi faire.

Avant même que la pierre n’ai pu répondre à ma question, la lutine s’avance vers elle et la prend dans ses bras. La roche est beaucoup plus grosse pour Duenda que pour moi, qu’un instant j’ai pensé qu’elle ne supporterait pas son poids et tomberait. La lutine, impatiente, questionne la pierre en la tenant devant son visage, et à ma surprise, celle-ci répond immédiatement. Cependant elle ignore aussi ce qui n’a pas fonctionné et elle essaie de trouver le problème. La lutine finit par avouer qu’elle préfère les gâteaux au cacao. Est-ce qu’un si petit détail est si important? Duenda replace la roche et s’assoit à côté d’elle en me regardant d’un air dépité. J’essaie de réfléchir à une solution, la seule qui me semble plausible est d’aller acheter un autre gâteau, mais cette fois-ci au chocolat. Je suis un brin exaspérer, l’horaire de ma journée ne comptait pas : aller deux fois de suite dans une boulangerie pour aider une pierre parlante et une lutine trop gourmande. C’est donc en soupirant que j’accepte d’y retourner.

« C’est bon, on y retourne, mais cette fois c’est la dernière. »

Je ramasse doucement la pierre et propose une nouvelle fois mon bras à Duenda pour faire un retour sur mes pas, en direction de la boutique.

Duenda accueille avec joie ta proposition de retourner à la boulangerie. Elle anticipe tellement le moment qu’elle se pourlèche les babines et en tremble de nouveau d’impatience. C’est donc sans hésitation qu’elle accepte ton invitation de grimper sur ton épaule.

Votre route jusqu’à la boulangerie se fait sans incident. Rendu là, la boulangère vous accueille avec un grand sourire.

« De beaux petits gâteaux vous attends à l’intérieur ! » vous dit-elle avec un petit clin d’œil.

En effet lorsque vous entrez dans la boulangerie, vous pouvez y voir deux beaux plateaux remplis de pâtisseries encore toutes chaudes. Derrière le comptoir, un gros homme courtaux bien gras vous souris très gentiment
.
« Et bien voici une belle petite lutine accompagné d’un fier jeune homme, que puis-je faire pour vous ? »

La toute petite femme grimpe sur mon épaule sans aucune opposition. Visiblement, elle ne fait que se réjouir de retourner à la boulangerie et de pouvoir s’empiffrer à nouveau. La gourmandise de Duenda prend encore une fois le dessus et la lutine se met à trembloter d’impatience. Je me demande si elle pense un peu à la pierre, ou si elle ne pense qu’au bonheur de ses papilles gustatives. J’avoue avoir tendance à me concentrer sur moi-même et ne pas penser aux autres. Peut-être que je fais preuve d’égoïsme, mais quand ce sont les autres qui en font de même ce n’est pas pareil. Cette lutine est peut-être trop gourmande pour penser à autre chose qu’au petit gâteau qu’elle avalera, mais au fond elle n’est pas méchante.

Sans un mot je reviens sur mes pas qui me conduisent sans aucun mal à la boulangerie. La vielle femme est toujours dehors avec ses pâtisseries, quand elle nous voit arriver elle nous sourit de toutes ses dents. Je ne fais qu’un signe de tête en guise de réponse, je ne souhaite pas entretenir de conversation avec elle, même si elle a l’air très gentille, et je me dirige à l’intérieur de la boutique.

Tout de suite en entrant, mes narines se font assaillir par des arômes de pain chaud fraîchement sortit du four et des odeurs sucrées des pâtisseries en tout genre. Toutes ses bonnes choses sont déposées sur des plateaux métalliques et comme la dame l’a mentionnée plus tôt, les petits gâteaux ronds reposaient sur l’un d’eux. La lutine doit être en train de perdre la tête devant tant de sucreries et me soutire un petit sourire en coin qui s’estompe aussitôt que j’aperçois l’homme derrière le comptoir. Si l’homme sourit, moi je ne le fait plus. Son commentaire me fait réagir, mais pas de la bonne façon. Comment peut-il savoir si oui ou non je suis ce qu’il dit? Il ne sait rien de moi et n’en saura jamais plus que mon apparence et le son de ma voix. Je m’approche tout de même du comptoir et lui répond sur un ton neutre.

« Oui, je voudrais un gâteau comme ceux-là. » Je lui pointe le plateau chargé des pâtisseries désirées.

« Tu voudrais choisir celui qui te plait? »

Je m’adresse à la Lutine, cette fois j’espère que le sort se brisera si le gâteau lui plait vraiment.

Toute tremblante, Duenda te sourit avant de descendre de ton épaule et de se pencher vers le plateau. Elle ne mit pas beaucoup de temps à choisir son gâteau, c'était le plus gros et tout saupoudré de cacao.

Elle te sourit et sans ouvrir la bouche, elle te répondit, mais curieusement c'est la voix de la roche que tu entendis:

« Merci bien, je vais me régaler ! »

Puis comme si elle venait de s’apercevoir de sa bêtise, elle baissa la tête penaude. Le marchand sourit et lui offrit le gâteau qu’elle s’empressa d’engloutir avant que tu ne changes d’idées.

Le marchand s’adressa à toi :

« Ce sera 2 yus !.. Mais dis-donc, elle a du talent la petite, vous me la vendez combien ? »

Toute excitée, la lutine descend de mon bras le sourire aux lèvres. Je la regarde s’approcher du plateau remplit de délicieuses pâtisseries, et se mettre à la recherche de celui qui lui plaît le plus. Dénicher le plus gros du plateau ne lui prend que quelques secondes. Duenda me sourit et la pierre me remercie en précisant qu’elle va se régaler.

« Mais de rien… »

Je mets un peu de temps à m’apercevoir que la voix est celle de la pierre et non celle de la lutine. Je perds le faible sourire qui illumine mon visage quand les muscles de ma mâchoire se crispent. Les yeux brûlants de colère, je regarde le vendeur offrir la pâtisserie à Duenda. Elle doit ressentir mon regard comme des éclairs qui la foudroient, pendant qu’elle dévore avidement le gâteau recouvert de cacao. Je sens la colère monter, depuis le début cette lutine se paie ma tête et profite de ma bienveillance pour remplir son petit estomac égoïste. Mais ça ne se passera pas comme ça, personne ne peut ainsi profiter de moi.

Le vendeur m’indique le montant du gâteau, mais je le regarde à peine. Il serait simple de partir et de laisser cette petite profiteuse s’arranger avec le pâtissier, la porte est si proche. L’homme réussit cependant à me retenir à l’intérieur. Son intérêt envers la lutine me fait abandonner l’idée de passer la porte et je me retourne vers lui. Le regardant dans les yeux, il peut remarquer la lueur de malveillance qui s’y trouve. Il est intéressé par la lutine et son don et il est prêt à me l’acheter pour l’utiliser. Un air malin s’installe sur mon visage, une idée me passe par la tête. Quelque chose de mesquin, qui fera repenser à deux fois cette petite lutine avant d’escroquer une autre personne pour son ventre.

« Elle n’est pas à vendre, mais… »

D’une main je saisis rapidement la lutine par l’encolure de sa robe verte, plus brusquement que la première fois que je l’ai tenue entre mes doigts, avant qu’elle ne décide de fuir. Je lui jette un regard remplit de malice avant de la positionner entre moi et le marchand.

« Si vous m’en faite un bon prix, je pourrais songer à vous la céder. »

Je veux faire comprendre à cette lutine qu’elle n’a plus le contrôle de la situation, que c’est moi qui dirige et qui détiens son avenir. Je veux qu’elle ait assez peur pour me supplier de ne pas la vendre, mais je n’irai pas jusque-là. Lui donner la frousse me suffira pour satisfaire ma vengeance. Ensuite je déciderais ce que je ferai d’elle.

Jets de dés du marchand: 74 Réussite

La petite lutine en pleurs, te regarde avec une moue on ne peut plus triste. Une grosse larme coule sur ses joues lorsqu'elle te demande d'une voix sincère:

« Pardonne-moi, j’avais seulement très faim.. Et je suis très gourmande. »

Elle s’arrêta un petit moment, puis en prenant soin de ne pas te regarder, tout en rougissant, elle te déclara :

« Je t’ai trouvé si mignon que je voulais faire ta connaissance. »

Le marchand ne te laissant pas le temps de répondre profite du fait que la petite lutine soit suspendue dans les airs et à peine retenue par le col de sa robe, pour l’empoigner d’un coup sec. Ce faisant, il te dit :

« Laisse-moi donc la voir de plus près. »

Il l’examine un petit peu, ou du moins le peu qu’il est possible puisque Duenda est presque entièrement enfermée sous sa grosse main dodue, on peut à peine voir sa tête et ses pieds à l’autre extrémité.
D’un sourire mauvais, il te dit :

« Je te donne 50 yus, c’est mon dernier prix, c’est ça ou rien du tout !

Duenda te regarde d'un air suppliant, les larmes coulent à présent à flot sur ses petites joues.

Les pieds battants dans le vide, la lutine se met à sangloter. Ses yeux se remplissent de larmes et le liquide salé s’écoule sur ses joues. Sa voix me semble sincère quand elle me sanglote des excuses et qu’elle rejette la faute sur son ventre trop gourmand. Malgré que ce soit moi qui l’ai mise dans cet état, je n’aime pas la voir pleurer, mais je reste de marbre. La lutine continue ses sanglots, mais elle ne me regarde plus. Ses joues prennent une teinte rougeâtre lorsqu’elle m’avoue avoir voulu faire ma connaissance ainsi. Je la sens embêtée par cela, elle aurait dû choisir une autre tactique pour m’aborder. Je l’aurais probablement ignoré, comme j’ignore les autres qui envahissent mon espace et je serais parti loin d’elle.

Je veux dire à la lutine ce que je pense, soit quelque chose que j’aurais regretté par la suite, mais le marchand ne m’en laisse pas le temps. D’un geste vif il empoigne Duenda dans sa main grasse. Je ne peux voir que sa tête et ses petits pieds dépasser de la paume fermer de l’homme. Je lui lance un regard des plus mauvais. Je suis déjà en colère contre la lutine, l’homme ne fait qu’augmenter ma colère et la diriger sur lui. Je n’apprécie nullement le fait qu’il me prenne ma lutine. Je doute qu’au sourire mauvais qu’il me fait que ses intentions soient bonnes.

J’ai voulu faire peur à Duenda en lui montrant que le contrôle m’appartenait, mais maintenant, je le sens qui glisse entre mes doigts. Je ne laisserais pas cet homme dodu me prendre ma lutine. Bien sûr, elle ne l’est pas, mais le marchand s’imagine que oui. Duenda m’implore de son regard noyé par les larmes qu’elle déverse sur ses joues, de ne pas la laisser entre les mains de cet homme. Intensifiant l’expression malveillante de mon visage, je fais un pas vers le marchand qui ne semble pas vouloir laisser aller la.

« Je n’ai encore rien décidé à son sujet, rendez-moi là! »

Je l’incite à me la rendre en tendant la main vers lui de manière à recevoir la lutine. S’il ne me la rend pas, je la récupérerai moi-même.

Jet de persuasion Eiko: Réussite 68

Curieusement, ce pâtissier ne semble plus aussi honnête qu’il ne le paraissait à première vue. Il te regarde de ses petits yeux de porcins.

Il examine un peu la petite lutine ou plutôt la tête qui dépasse sa grosse main potelée, puis te dit d’une voix arrogante :

« D’accord, je peux vous la rendre. » Il plisse encore plus ses petits yeux avant te rajouter :

« Mais cette un belle petite lutine et qui a un certain talent pour projeter sa voix sur des objets inanimés. Donc je peux vous la vendre pour cinq cents yus. Et c’est un prix d’amis. »
Bien content de lui, il sourit de toutes ses dents.

Les larmes de Duenda ne cesse de couler, et puis tu entends la roche du fond de ta poche qui te dit:

"Pars d'ici, cette vilaine lutine ne vaut pas la peine que tu te ruines, elle t'a trahi. "

Puis Duenda, te regarde une dernière fois avant de baisser les yeux et poursuivre sa séance de larmes.

Le marchand joufflu semble réfléchir un instant, il m’observe d’une manière que je n’aime pas avec ses petits yeux presque dissimulés sous la graisse de son visage. Il examine ensuite la pauvre petite Duenda, prisonnière de sa main grassouillette. Sa décision prise, il change d’avais et propose de me la vendre à quatre-cent-cinquante yus de plus que le premier prix. Il est mauvais, beaucoup plus que moi et ne pense qu’à s’enrichir. Le sourire imbécile qu’il a aux lèvres, fier de ses plaisanteries de mauvais goûts, me dégoute. La colère devient de plus en plus forte, je la sens à l’intérieur de mon corps, prête à sortir.

« Je ne vous ai pas demandé de me la vendre, mais de me la rendre! »

La voix rauque et déformer par la colère, je lui hurle presque dessus. Ma main devant lui est tentée de le saisir à la gore et de serrer jusqu’à ce qu’il laisse la lutine aller et peut-être jusqu’à ce que sa peau prenne une teinte de bleu et que le souffle lu manque pour de bon, mais tuer cette homme devant Duenda ne serait pas une bonne chose pour son estime envers moi. Je vois les larmes qui coulent à flot sur ses joues et encore je regrette d’avoir voulu me venger.

La pierre au fond de ma poche reprend la parole me sommant de quitter les lieux et de laisser la lutine aux mains de ce pâtissier ventru et malhonnête. Un instant j’ai crus qu’elle était belle et bien vivante, mais l’erreur de la lutine me prouve le contraire. J’en déduis donc que c’est Duenda qui s’adresse à moi et non la pierre. La lutine baisse les yeux honteuse et ses larmes continuent de s’écouler sur son visage. Il me reste une chance de la récupérer sans devoir blesser qui que ce soit, il faut seulement qu’elle joue le jeu avec moi. Sinon, je prendrai les armes. Je sors la pierre de ma poche et la tiens très visible dans ma paume.

« Tu as raison, elle n’en vaut pas la peine. »

J’adresse un regard mauvais et désolé au marchand de mauvaise foi. Parler à la pierre n’aide peut-être pas le marchand à me considérer saint d’esprit, mais permet de pouvoir sauver la lutine. Je regarde la lutine, espérant qu’elle comprenne ce que j’essaie de faire.

« Elle ne peut pas faire ce que vous pensez, cette pierre est en fait une petite fille emprisonnée. Cette lutine est juste bonne à mentir et tromper les gens. »

Je prononce les dernier mots avec quelque peu de dégoût, pour intensifier le mensonge. Sans la quitter des yeux, j’attends la réaction du pâtissier. Insérer le doute dans son esprit ne peut que nous aider.

Jets de dés persuasion: 61 Réussite

Lorsqu’elle t’entendit l’insulter ainsi, la lutine sembla toute triste un petit moment, puis une petite lueur passa dans ses yeux, elle avait tout compris.
Ne pleurant plus, elle prit un air renfrogné, elle t’insulta à son tour :

« Toi et ta roche vous n’êtes que des égoïstes, vous ne m’auriez jamais rien offerts si vous ne pouviez en tirez avantage. »

Puis la roche qui te fait face donne la réplique :

« Tu vois Eiko que j’avais raison. En plus, ce n’est qu’une lutine ingrate qui ne veut plus que s’empiffrer. Laisse-la croupir ici, et allons-nous en ! »

Le marchand avait tout écouté avec intérêt, il relâcha légèrement sa poigne, mais pas suffisamment pour qu’elle puisse s’échapper et te regarda avec intérêt attendant avec impatience la suite. Il ne sembla plus du tout aussi sûr de lui.

Mon stratagème semble à première vue blesser la lutine, mais bien vite elle se rend compte de ce que je fais. Elle embarque dans mon jeu sans hésiter. Prenant le même air méprisant que moi Duenda se met aussi à nous insulter en choisissant bien ses mots pour intéresser le marchand véreux. Je crois que l’utilisation des mots « en tirer avantage » est favorable à ce que le marchand écoute bien comme il faut. La pierre réplique aussitôt à la lutine, d’une mise en scène pour intensifier d’avantage l’emprise du doute que nous avons sur l’homme ventru. Il n’a pas manqué un mot de la conversation, comme voulu et observe la scène avec beaucoup d’intérêt. Je sens qu’il perd de l’assurance, l’homme donne même un peu plus de liberté à Duenda, sans la lâcher pour autant. Il faut saisir l’occasion de lui faire douter encore plus, jusqu’à ce qu’il libert la lutine. Avant de répliquer à mon tour, je jette un coup d’œil à la lutine, puis regarde le marchand dans les yeux sans perdre la moindre parcelle de mépris.

« Vous aurez été prévenu! Elle ne vous apportera que des ennuis et ne vous enrichira pas d’un yus! Maintenant, si vous le permettez nous avons autre chose à faire de bien plus enrichissant que de rester ici en présence de cette voleuse. »

Je me retourne prêt à prendre la porte en prenant le temps de laisser réfléchir le marchand. S’il ne réagit pas à cela, je trouverai autre chose pour rester encore un peu. Peut-être les deux yus impayés suffiront pour gruger encore un peu de temps.