Post précédentQue pût ressentir Akihiko en ce moment, qui, pour lui, est parmi les plus jouissifs ? Profonde extase, il voguait sur les flots d'une joie infinie, mais surtout, pour la plupart des humains, malsaine. Lylia lui avait mâché le travail et il n'avait eu qu'à se pencher pour s'adonner à son activité favorite, horrible s'il en était: le meurtre. Cruel manque d'originalité il était vrai, mais c'était bien là le cadet des soucis d'Akihiko, car personne, non, personne n'aurait osé se moquer du Messager de Phaïtos en Oranan, de crainte de n'être sa prochaine victime, d'être le suivant à rencontrer le fil de sa lame funeste, de peur de voir une nouvelle flaque de sang se répandre en Ynorie, non, personne n'aurait osé. Pourtant, une personne eut l'outrecuidance de s'y risquer, une et une seule, Lylia qui, en plus de se permettre quelques sarcasmes sur les méthodes et habitudes de l'assassin s'amusait à lui donner des ordres, comme si l'homme n'était qu'un benêt qui allait de laisser avoir par la milice. Une idée lui vint à l'esprit et si...Personne ne connaissait son visage, il pourrait aisément feindre d'avoir trouver les corps et faire porter le chapeau à l'archère...Oui, il aurait pu, mais cela, à condition de passer à côté de richesses dont il ne connaissait pas encore la position, et malgré son caractère abominable, il allait devoir supporter l'archère niaise encore quelques temps.
Après cette rapide introspection, il suivit sans broncher Lylia à travers le dédale de ruelles, laissant les corps sans intérêts des deux minables gésir à la vue de tous. Certes, il n'avait pu signer son acte, mais il aurait sa revanche et il ferait de la mort de Lylia un grand événement digne de sa renommée.
Plaines d'Oranan