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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Lun 6 Sep 2010 18:23 
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La bête se déplaçait rapidement sur les toits, alors que nous courrions vers l'avant, esquivant tant bien que mal tout ce qui se trouvait sur notre passage. Elle était grosse mais rapide, se rapprochant dangereusement de nous. Aglaeka me hurla de tourner à droite à un embranchement, ce que je fis sans réfléchir. Le sceptre dans une main, je courrais comme jamais, m'attendant à chaque instant à goûter des griffes de l'horreur.

Finalement je la vis du coin de l'œil, sur le toit à notre niveau. Elle sauta une fois encore, nous coupant la route, prête à nous bondir dessus. Je manquai de tomber en freinant, repartant en sens arrière alors que de nouveau elle montait sur un toit. Je ne comprenais pas pourquoi elle n'avait pas encore attaqué vraiment. Peut-être attendait-elle simplement que nous nous épuisions, pour nous cueillir facilement.

C'est alors qu'entre deux murs je vis un petit passage étroit, menant vers une rue plus importante. Je tournai prestement, sans avoir vraiment le temps de faire signe à Aglaeka, qui je l'espérais me suivrait. Au-dessus de moi j'entendis un rugissement, alors qu'une patte griffue se glissa dans l'ouverture, faisant tomber bouts de bois et poussière. Mais l'abomination était trop imposante pour se glisser, se contentant d'agiter avec fureur son membre, taillant même dans le mur.

Je fis signe à ma compagne de s'arrêter quand elle fut à mon niveau. La créature continua un instant son manège, avant de finalement relever la tête. Elle s'en alla alors prestement. Quelques secondes plus tard un cri retentit dans la rue.

"C'est notre chance!"

Je me glissai hors de ma cachette, voyant le monstre sur le dos d'un être humain déjà mort. J'avertis Aglaeka avant de filer dans le sens inverse. D'un regard en arrière, je vis à mon grand désarroi que la créature n'était pas tant que ça attachée à son repas et préférait de la viande encore vivante. Elle s'élança de nouveau vers nous, dans une course effrénée et terrible.

Je tentai de toutes mes forces de la distancer, mais mes jambes ne tinrent pas le rythme et se dérobèrent sous moi. Je jurai intérieurement, voyant Aglaeka presque à mon niveau et le démon fonçant tous crocs dehors juste derrière elle.


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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Lun 6 Sep 2010 19:07 
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La bête affreuse ne semblait pas vouloir laisser son déjeuner puisqu'elle continuait de nous poursuivre sortant d'habitation en habitation, ne laissant de peu de choses après son passage. Nous entrâmes dans un passage encore plus étroit et plus couvert, puisque la sale bête ne pouvait nous atteindre que de ses grandes pattes griffues qui se contentaient de toucher le néant. Elle se lassa bien vite de ce petit jeu et se tenant de ses quatre pattes sur le toit, elle partit un peu plus loin, poussant un cri de terreur dans la nuit éclairée par la lune.

Profitant de cette chance inespérée, nous sortîmes de notre petite cachette, tels des souris attendant l'absence du félin redoutable. Mais nous ne restâmes que peu de temps sans la présence de cet animal ou plutôt ce monstre à nos trousses, puisque après avoir attaqué un innocent il revint dans notre direction. Nous étions pour lui un met bien trop intéressant et bien trop difficile à attraper. Quelle chance !

Nous remettant à courir de moins en moins rapidement sous l'effet de la fatigue qui s'accentuait plus en plus. La bête féroce toujours derrière nous, bondissait de toit en toit, s'accordant tout de même quelques instants sur le sol que nous foulions avec peur.
Une pensée traversa mon esprit alors que nous tournions en direction d'une rue plus passante. Et d'un mouvement de jambe raide, je m'arrêtai net, la bête tombant sur le sol prit au dépourvu. Je dégainai rapidement mon arme, espérant que les deux autres femmes continuaient de courir pour échapper à la mort.

Le regardant droit dans les yeux, je m'avançai vers elle, tentant de faire souffrir une de ses pattes avant que cette chose ne m'attrape de sa longue main quand ... Et bien quand je m'aperçus que deux sur les six gardes qui venaient d'arriver, m'avaient sauver la vie en arrêtant le mouvement de la bête de leurs longues lames aiguisées. Pétrifiée, je restai un instant dans ce combat qui ne paraissait plus m'appartenir et finit par reculer comme emportée par la douce brise qui effleura mon visage.

Les hommes tentaient d'attaquer sans pitié de leurs lames argentées, réfléchissant avec grâce dans cette atmosphère oppressante. La bête comprit très rapidement l'issue du combat, puisqu'elle s'échappa, s'enfuyant sur les toits après s'être prit un nouveau de coup de sabre au niveau de sa patte avant droite. Sous l'éclat de la lune, je l'a regardai s'éloigner, poussant par moment des rugissement de rage, de colère et peut-être même de défaite.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Mar 7 Sep 2010 11:26 
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Aglaeka lâcha alors la jeune femme, et n'écoutant que son courage se retourna, dégainant rapidement la grande lame qui pendait dans son dos. Elle s'avança, alors que la créature maudite rugissait tout en fonçant droit devant, prête à tout détruire s'il le fallait. Aglaeka se mit en garde. Je voulais lui crier de s'enfuir, mais c'était trop tard, elle avait déjà fait ce pas menant de vie à trépas.

C'est alors que j'entendis le sifflement d'une flèche, forçant la bête à ralentir. Un cri de guerre poussé dans une langue étrange, alors que des côtés deux hommes en arme surgissaient, tenant des lances à la lame particulièrement longue et recourbée. La créature se retourna vers eux, crachant et soufflant. Une deuxième flèche, puis d'autres hommes en arme qui chargèrent eux-aussi.

Aglaeka recula vers nous, soulevant alors la femme dans un piteux état. Je me redressai, regardant un combat qui pour une fois allait dans le bon sens. La bête en projeta un d'un coup de queue, uniquement pour se prendre un violent coup de sabre, son sang coulant à présent. Rouge, c'était bon signe.

Elle finit par rompre le combat, bondissant sur un mur voisin, avant de continuer son chemin sur les toits. L'archer la manqua, et les hommes s'élancèrent à sa poursuite. Seul celui s'étant pris un coup restait sur le sol, se tenant un bras qui avait pris une position non naturelle.

"On ferait mieux d'y aller avant qu'ils reviennent nous poser des questions."

J'aidai la sœur à porter la jeune oranienne. Celle-ci, toujours consciente, nous indiqua du doigt une rue un peu plus loin. Nous n'avions pas vraiment d'autre choix et nous avançâmes donc dans cette direction.


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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Mar 7 Sep 2010 18:52 
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Je me retournai face à Isulka qui soutenait tant bien que mal la jeune femme qui saignait encore au niveau de la grande griffure, située à son omoplate. Je vins aider la mageresse afin que nous puissions partir sans éveiller plus les soupçons avec les gardes. La jeune femme vidée de toute énergie arriva tout de même à pointer son doigt vers une rue que nous nous empressâmes de suivre. D'un pas lent et lourd, nous déambulâmes dans plusieurs rues et ruelles avec de grandes maisons presque identiques, mais qui paraissaient respirer une véritable richesse.

Complètement aveugle dans ces rues, nous nous laissâmes guider par la jeune femme qui ne nous donna plus aucune indication, avant de nous apercevoir qu'un couple de personne aux yeux étirés se précipitait sur nous. Je restai les yeux fixés sur eux, méfiante, avant de m'apercevoir qu'ils paraissaient apeurés et inquiets pour la femme attaquée par la bête.

Bientôt ils nous déchargèrent même du colis soutenu à nos épaules et dans une langue parfaitement étrangère les deux natifs nous demandâmes de venir avec eux, ou du moins c'est que je crus comprendre par les gestes précipités qui tentaient d'être délicats et rassurants. Je regardai ma coéquipière, avant de hausser les épaules et d'entrer dans la demeure.

Cette bâtisse était en tout point identique aux autres que nous avions déjà rencontré durant notre trajet dans cette ville, mais sa grandeur était beaucoup plus imposante que les autres. En effet celle-ci était beaucoup plus large, quoique presque aussi grosse que celles qui l'entouraient et elle s'étendait sur deux niveaux. Formée de bois et de bambou la porte d'entrée s'ouvrait en se coulissant et se confondait avec les murs qui l'entouraient. Les yeux grands ouverts, j'observai ce temple de la découverte, m'apercevant que la pièce principale ne possédait aucune table ou seulement une table basse avec quelques coussins ou pièces de bambous disposés autour.

"Oranan est vraiment, particulière."

J'adressai cette remarque à la mageresse qui avait à côté de moi dans ce nouvel environnement étonnant.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Sam 11 Sep 2010 09:20 
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Après une attente, qui me parut interminable je finis par plonger mes doigts dans une petite boule de riz qui ne me brûla plus les doigts et que je pus donc porter à ma bouche. Le goût y était simple, sans véritable arôme, mais restait agréable à mâcher. Une fois ma première bouchée terminée et la main plongée dans le bol afin de recueillir ma deuxième part, la maîtresse de maison fit son entrée.

Isulka demanda avec précipitation l’état de leur fille, elle nous apprîmes qu’elle avait de la fièvre, cela ne s’annonçait pas très bien. Elle nous informa également que son mari et elle acceptaient notre aide pour chasser le monstre qui venait de maudire leur fille. Je parus quelque peu perplexe par cette nouvelle. Maudite ?

Sans me laisser plus le temps de réfléchir, la femme nous conseilla d’aller voir le prêtre au temple qui pourra certainement nous renseigner. Après une dernière parole de la mageresse, la femme nous remercia encore, nous disant que nous pouvions rester autant que nous le voulions avant de se retirer.

Je mangeai une autre partie de l’enseigne boule blanche avant d’écouter Isulka qui me proposa d’aller faire quelques emplettes dans cette nouvelle ville. Ma bouchée terminée et les suggestions de la jeune femme faite, je pris la parole avec une voix douce, presque trop calme.

« Un magasin d’arme et d’armures serait une bonne chose pour ma part. »

Je continuai mon bol quand la mageresse posa une main amicale sur mon épaule afin de me dire qu’elle allait faire son cataplasme et qu’ensuite nous prendrions la route. D’un hochement de la tête affirmative, je continuai de déguster la fin du bol avant de me lever.

La journée avait déjà bien commencée et m’étirant j’observai ma coéquipière faire sa petite affaire avant que nous ne partions pour la ville. La servante nous fit une nouvelle courbette avant de partir, lançant quelques paroles dans sa langue avant de vaquer à ses occupations. Mes chaussures de cuir enfilées, je sortis de la demeure.

La rue était extrêmement calme, seules quelques servantes nettoyaient l’entrée de ces grandes maisons de bois. Nous marchâmes sortant du quartier résidentiel pour venir dans le cœur de la ville où une grande activité se formait. Très peu de personnes de notre espèce se baladaient dans les rues. De nombreux yeux bridés se baladaient portant sur leur dos des marchandises, discutaient dans la rue devant des anciennes dont le nom m’était illisible. L’activité de cette ville paraissait très grande et il fallait parfois s’armer de courage pour évoluer dans les rues denses. Les natifs nous observaient de leurs regards furtifs pendant que nous déambulâmes dans leurs rues.

Les battisses de cette ville étaient toutes identiques à l’exception de leur taille qui se différenciait parfois. Le fameux temple ne fut pas réellement difficile à trouver puisque de nombreux hommes vêtus de blanc se tenaient sur l’esplanade du temple.

« On a trouvé le temple, à présent il va falloir trouver le prêtre. »

Ce devait être la première fois que je me tenais devant un temple dédié à un autre dieu que la Déesse Selhinae. J’avais un instant cru dans ma jeunesse qu’elle était la seule Déesse existant dans notre monde, mais une de mes sœurs m’avait expliquée bien vite qu’elle n’était pas la seule. Que de nombreuses personnes priaient pour d’autres Déesses et Dieux. Le terme Dieu me paraissait inimaginable puisqu’il était le masculin de Déesse et que selon la Sororité, les hommes n’étaient pas une chose précieuse ou respectable. Il me fallut beaucoup de temps à accepter ce fait.

De retour dans la réalité, je m’avançai aux côtés de la mageresse sur les nombreuses marches claires qui constituaient l’esplanade.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Mer 15 Sep 2010 15:16 
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Isulka m'expliqua qu'il fallait trouver un chemin pour accéder au port. Je hochai la tête et quand elle fit allusion à son bracelet je ne compris pas bien la remarque de celle-ci. Je la regardai avec beaucoup d'interrogation. Cette chose avait-elle le pouvoir de lui infliger de la douleur ? Je mis une nouvelle fois cet évènement mystérieux et encore inexpliqué par ma compagne, sur le dos de la magique. Oui, la magie avait vraiment bon dos !

Je me levai, après avoir terminé à nouveau ce festin afin que nous puissions nous mettre en route. Ma tunique n'était vraisemblablement pas très à l'aise pour le combat, mais la nuit ne paraissait pas encore être tombée, nous ne risquions rien contre cette bête féroce qui se transformait la nuit.

Je passai la porte, munie simplement de mes bottes, de ma dague et de mes chausses. Je me sentais un peu plus à l'aise sans ma longue claymore, comme libérée d'un poids parfois peut-être trop pesant pour mes épaules. Nous marchâmes dans la rue presque déserte.

Je m'adressai à Isulka qui était à mes côtés, toujours vêtue de ce curieux vêtement que la famille native lui avait sûrement prêtée.

"Je crois que les petites ruelles sont à éviter, mais nous devons ne pas laisser le temps à la bête de se venger sur un passant sur nous choisissons les rues fréquentées et larges."

Je me contentais pour le moment d'émettre les choix que le lieu nous offrait. Mon regard observait les nombreux détails des rues que nous traversions.

"Nous devons choisir des points de repère. Les rues larges seront à notre avantage. Cette chose, ce Inugami est vraiment trop agile."


Doucement nous tournâmes pour accéder à une des rues principales où le jour grouillait de monde. Le soleil chauffait le lieu de ses rayons clairs, la journée était bien étamée, mais avions encore de nombreuses heures avant que la masse jaune ne décide de s'incliner face à la lune.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Mer 15 Sep 2010 17:11 
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Aglaeka ne s'habilla pas en guerrière, se contentant cette fois-ci de sa tunique et de sa dague. De même je portais leurs étranges vêtements, et si j'avais mon sceptre avec moi mon énergie frôlait le néant, m'interdisant l'idée même d'un sort. Heureusement qu'il ne faisait pas nuit avant un long moment, que ce soit pour les dangers humains ou inugamiens...

Nous parcourûmes donc les rues d'Oranan, Aglaeka m'avisant avec justesse qu'il valait mieux éviter les rues trop étroites sans quoi la bestiole nous prendrait par hauteur. Malheureusement nous enfuir dans un boulevard nous mettait aussi en pénible situation, la bête courant un peu plus vite que nous. Que moi en tout cas.

"Il nous faudra peut-être des chevaux alors, sinon elle nous rattrapera en quelques instants."

C'est ainsi que nous prîmes de repères, arrivant à un itinéraire vraisemblable pour guider le monstre vers le port, là où elle n'aurait plus d'avantage de terrain. Bien sûr si elle ne nous avait pas rattrapées et transformées en bacon avant.

Sur la route retour je pris soin de discrètement marquer de craie blanche les différentes embranchements d'une petite flèche dans la bonne direction. Il n'y aurait pas beaucoup à tourner, mais au moins nous ne louperions pas notre chance dans le feu de l'action.

"Et bien ça devrait suffire. Ce soir on reste au calme, en espérant ne pas se faire alpaguer pendant notre sommeil, et demain soir on en finit avec cette chose. Une bien meilleure mission que celle du Comte, non?"

Nous rentrâmes alors que le soleil se faisait pâle.


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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Mer 15 Sep 2010 20:22 
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Isulka emetta le souhait de vouloir parcourir la nuit prochaine, les rues à cheval. Je fus dans un premier temps d'accord, mais pensai que les chevaux dans le port n’allaient pas faire bon ménage. S'en débarrasser pour pouvoir se battre allait s'avérer être une tâche difficile. Je n'étais pas franchement de son avis et lui fit rapidement comprendre.

"Pour ce qui est de la poursuite dans les rues, je suis d'accord, mais arrivé au port, je crois que les chevaux seront plus handicapants qu'autre chose. D'un point de vue pratique."

Après ma remarque, nous continuâmes de traverser les rues en cherchant les passages les plus adaptés. La mageresse toujours très ingénieuse, pensa marquer d'une craie blanche les intersections que nous allions croiser sur notre route afin de ne pas se perdre dans cette ville, qui pour moi était la plus grande qu'il m’était donnée de traversée. Même si Toulorim était une très grande ville, mais la connaissance de cette dernière était bien moins forte qu'Oranan.

Nous rentrâmes bientôt, trouvant notre chemin grâce aux quelques murs marqués d'un gros trait blanc. Je remerciai intérieurement ma coéquipière d'avoir eut cette pensée merveilleuse ! Déposant nos chaussures à l'entrée de la même manière que les jours précédents, je rentrai directement dans notre chambre, faisant coulisser la porte de bois.

Deux lampes à huile étaient disposées sur chaque extrémité de la pièce de façon à couvrir le mieux possible la pièce d'une lumière chaleureuse et tamisée. Je ne m'étais en rien aperçu de la chute complète du soleil, ne réalisant qu'à présent qu’une pénombre régulière s'était insinué tout autour de nous. La mageresse s'allongea un instant sur son lit, le regard ailleurs.

Je la regardai ou plutôt l'admirée. Cette jeune femme était vraiment belle. Des cheveux roux, un teint pâle, ses yeux pétillants illuminants à ravir ce visage perdu dans une rêverie. Ses traits étaient extrêmement fins et je me sentis attirée par ce corps de femme aux fabuleuses proportions. Je comprenais pourquoi ces êtres inférieurs voulaient profiter de cette enveloppe humaine pour s'amuser. Et pour la première fois de ma vie, je compris ces mâles dictés par leur instinct. Je n'avais pas envie d'elle comme ces choses répugnantes, un sentiment beaucoup plus doux et précieux faisait battre mon coeur.

Doucement, je m'approchai d'elle jusqu'à m'allonger près de couche. La sol de bois sous moi, je l'a regardai, ma tête contre mon coude droit, la bouche à demi ouverte, semblant vouloir parler.

"Isulka."

Je mis beaucoup de temps avant de prononcer son nom, qui était très beau. Il avait une sonorité à la fois dure et sensuelle, chaude et glaciale. Sans me laisser complètement porter par son regard, je lui parlai d'une voix calme, mon envie se découvrant peu à peu au son de ma voix.

"Peut être allons-nous mourir demain. Vois-tu j'ai peur de mourir, peur de ne pas connaître une nouvelle fois le plaisir avec une femme."


Ni mon regard, ni ma façon d'être ne trahissait ma pudeur d'avoir ce genre de sentiments. Et sans vraiment me contrôler, je rapprochai mes lèvres de son visage, de sa douce joue claire où se déposa ma bouche. Un simple baiser sans importance tout d'abord, puis un autre avec beaucoup plus de sensualité, un long baiser ou mes lèvres se détachèrent l'un de l'autre, sentant le contact de sa peau beaucoup plus intensément.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Mer 15 Sep 2010 23:41 
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Nos pas nous ramenèrent devant la grande maison de bois, dans laquelle nous entrâmes sans faire de bruit. Aucune servante ne vint nous ouvrir, aussi nous nous dirigeâmes vers notre chambre. J'étais assez fatiguée, et ma tête était lourde de tous les plans que nous avions mis au point. Je m'étendis sur le matelas dur, mes yeux se posant sur le plafond aux teintes boisées. Les deux lampes à huile émettaient une lumière douce et agréable, alors que nous plongions dans le monde de la nuit. Lorsque le soleil n'était plus tout devenait mystérieux, prenant une sensibilité que les rayons ardents masquaient le jour. La nuit: le règne de la lune et des femmes.

Isulka entendis-je d'une voix mêlant sensualité et douceur... Je tournai les yeux vers Aglaeka, qui au lieu de s'étendre sur son lit avait choisi une place plus proche... Elle me dit que nous allions peut-être mourir le lendemain, et qu'elle en avait peur. Qu'elle avait peur de passer dans l'oubli sans un dernier moment intime. Mes yeux étaient plongés dans les siens, dont la couleur presque ambrée lui donnait un charme divin.

Ses lèvres s'approchèrent de ma joue, l'effleurant délicatement. Je n'avais pas l'habitude de ce genre de contacts, tellement plus doux que ceux d'un homme. Je me surpris à fermer les yeux, appréciant le volupté de la sensation. Le second baiser fut d'avantage sensuel et ne laissait plus la place au malentendu.

Je me tournai vers elle, et alors que ses lèvres venaient de me quitter j'approchai ma bouche de la sienne. Je fis une courte pause, sentant juste son doux souffle sur mon visage telle une douce brise d'été, à la fois chaude et subtile. Finalement j'allai chercher ce baiser, nos lèvres s'unissant lentement dans le silence. Un léger frisson me parcourus alors que mon corps se réchauffait, emplis d'émotions qui se libéraient petit à petit tandis que je réalisai ce que je faisais. Notre amitié ne serait plus innocente après cela, mais quelle ivresse que de sentir les moments innocents happés entre ses lèvres pècheresses.

Je fis durer ce premier baiser, dont le goût était au delà de ce que j'avais imaginé. Peut-être était-ce Le moment, celui où quelque chose de simple devient important, différent. Ma main droite alla d'elle-même chercher le visage d'Aglaeka, l'effleurant du bout des doigts comme on caresse un ouvrage trop précieux. Les frissons ne cessèrent de tout cet instant hors du temps où les promesses d'un délice se faisaient. Le genre de promesse que l'on ne rompait pour rien au monde...

Finalement la caresse des lèvres contre les lèvres cessa. Je passai ma langue comme pour goûter encore un peu sa saveur, mes yeux s'ouvrant lentement pour contempler la nymphe à mes côtés. Ma main s'était perdue dans ses cheveux soyeux, ne semblant pas vouloir les quitter. Quant à mon corps il semblait s'être éveillée alors que je me sentais plus femme que jamais. L'aventurière s'était échappée un instant, me laissant vulnérable et à la merci de mains douces et aimantes, de lèvres chaudes et humides. Ma peau brûlait de désir à présent, et je ne serais satisfaite que lorsque je me serais donnée totalement à Aglaeka. Je murmurai son nom, la voix légèrement tremblante mais sensuelle. Je l'appelai, totalement sienne. Elle n'avait plus qu'à prendre son prix à présent, mais lentement...


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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Mar 28 Sep 2010 02:28 
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Dehors tout avait repris sa place. Il y avait du soleil malgré quelques nuages blancs et la vie emplissait les rues. L'après-midi était déjà bien avancé, touchant presque à sa fin même. Plus de trace du monstre, comme s'il n'avait pas existé. C'était toujours ainsi, tous les malheurs finissaient par disparaître et personne ne s'en rendait plus compte.

Je cheminai dans les ruelles, seule pour une fois. J'avais presque perdu l'habitude d'être livrée à moi-même, et mine de rien je me sentais plus en sécurité avec Aglaeka à mes côtés. Même si j'avais rarement risqué de passer l'arme à gauche aussi souvent en un aussi court laps de temps...

Je croisais toute la faune oranienne: des nobles qui se croyaient important, le visage bouffi par l'opulence, des marchands arpentant les rues d'un pas pressé, des enfants qui piaillaient comme des moineaux en rut, des guerriers chauves tenant leur sabre sur le flanc, des prêtres en robe blanches, jaunes ou oranges, quelques mendiants et des femmes à la coiffure impeccable. Décidément on se sentait toujours étranger à déambuler autour de toute cette population si spéciale.

Je m'arrêtai un moment devant un petit étal duquel une fumée appétissante s'échappait. Un gros monsieur en robe bleue distribuait des brochettes de poisson et de viande à quelques travailleurs ayant terminé leure journée de labeur. Je m'installai sur un des petits tabourets de bois, passant commande à grand renfort de gestes et d'imitations. Je n'eus pas ce que j'avais commandé, mais je n'y perdis rien au change, une grosse et délicieuse crevette fumante pendouillant de son pic. Je m'y pris à plusieurs fois, mais finis par vaincre cette créature et l'engloutir dans mon délicat petit gosier féminin.

Une fois la ripaille avalée je repartis à l'aventure dans la soirée naissante. Mes pas me menèrent dans un quartier vivant, où des spectacles en plein air été donnés et où des artistes exposaient leur estampes, la plupart du temps à caractère érotique. Mon regard fut attiré par une petite scène sur laquelle une jeune femme se produisait. Elle était habillée d'un drapé rose clair, le visage totalement blanc et les cheveux noués dans un chignon des plus complexes. Elle tenait une petite ombrelle noire et blanche qu'elle bougeait lentement sous le son d'une musique assez lancinante. Elles faisaient des petits pas féminins, tournant parfois sur elle-même dans une chorégraphie étudiée et compliquée.

C'est alors qu'entra sur la scène un homme déguisé en singe, portant un masque brun ainsi qu'une grande barbe blanche et des cheveux dans un désordre calculé. Sa voix s'éleva, dans la langue locale mais en intensifiant chaque syllabe, entre le théâtre et le chant. Il s'approcha de la femme en levant les bras, celle-ci se reculant prestement alors que la musique s'accélérait.

Je sentis alors une présence à mes côtés, plus marquée que celle des autres spectateurs. D'ailleurs une voix s'éleva en langue commune, une voix très douce et sensuelle, emplie de mystère:

"Ce n'est pas une femme qui joue. C'est un homme, nous autres ne pouvons plus monter sur scène."

Je me retournai, posant les yeux sur une jeune demoiselle aux longs cheveux noirs, habillée d'une de ces belles robes traditionnelles de couleur rouge. Son visage était très fin et à la beauté rare, très pâle mais sans maquillage. Ses prunelles avaient la couleur de la nuit, ce qui lui allait très bien. Elle me fit un petit signe de tête que je rendis.

"La pièce s'intitule Kitsune to tengu, c'est une pièce locale du théâtre Kabuki. Le jeune homme joue une kitsune, goupil dans votre langue. La goupil a quitté les siens parce qu'elle est tombée amoureuse d'un jeune samurai. Malheureusement elle peut vivre plus de mille ans, et le samurai est mort de vieillesse. Elle vient donc prier sur la montagne le tengu pour qu'il fasse revenir son amour perdu. Mais le tengu ne peut pas, il est de ceux qui punissent les vaniteux, les orgueilleux et ceux qui transgressent les lois, il ne fait pas de miracle. La kitsune ne le supporte pas et décide de se laisser mourir... C'est vraiment triste vous ne trouvez pas?'

Je ne l'avais pas quittée des yeux, captivée par sa façon presque intime de raconter cette histoire. Et en effet sur scène le jeune homme aux traits très féminins chantait sur un air mélancolique. Je ne pus cependant pas garder mon attention bien loin de la jeune femme. Celle-ci sourit, se présentant alors:

"Mon nom est Akane. Cela veut dire rouge profond.
-Je m'appelle Isulka.
-Je vais devoir m'absenter hélas... Appréciez votre séjour Isulka.
-Merci, bonne soirée à vous."

Elle s'inclina avant de se glisser avec aisance à travers le public. Je la vis rejoindre discrétement une ruelle derrière un bâtiment à étage. Alors que j'allai reporter mon attention sur la pièce je vis un homme plutôt costaud se diriger vers la même ruelle qu'Akane. Je sus que ce n'était pas mon imagination quand un deuxième s'y glissa après avoir bien vérifié qu'il n'était pas observé. Bien entendu il était armé.

Je jurai, hésitant une demi seconde avant de me diriger dans la direction des problèmes. Je bousculai quelques personnes, pour finalement atteindre l'entrée de la ruelle. Je pus apercevoir le deuxième homme, un gars fin et plutôt nerveux, partir sur la droite. Je le suivis, le son du théâtre se faisant plus lointain à présent. Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre que j'avais vu juste: Akane était dos au mur, les deux hommes souriant bêtement en tenant des lames plutôt aiguisées. Ils lui parlèrent dans leur langue, sans doute pour la menacer. Quand le grand costaud posa la main sur elle j'intervins:

"Laissez la demoiselle tranquille si vous voulez pas d'ennuis!"

Les deux hommes se retournèrent vers moi, s'échangeant alors quelques mots. Le plus petit émit un rire gras avant de me répondre, d'une voix nasillarde et désagréable:

"Casse toi. Pas ton problème.
-Casse toi toi-même!" Répondis-je, en serrant mon bâton. La lumière que celui-ci émit fit reculer un instant les deux gus, leur faisant comprendre que c'était moi qui décidait ici.

Une douleur aiguë me saisit dans le dos, m'arrachant un cri de surprise étouffé. Je lâchai mon sceptre sous le coup, sentant la lame se retirer lentement de mes chairs. Le sol se rapprocha de moi brutalement tandis que je m'écroulai de tout mon long. Le visage sur le côté je vis des pieds passer devant moi en courant. Les deux gars s'enfuirent eux-aussi, nous laissant seules Akane et moi. La blessure était profonde, et probablement mortelle. Je ne sentais plus mes jambes, et déjà la peine s'atténuait. C'était mauvais signe, très mauvais signe. Aglaeka ne savait même pas que j'étais là, elle penserait sûrement que je l'avais abandonnée, alors que j'allais juste crever dans une ruelle sombre. Ironie du sort.

Je sentis une main sur mon épaule, puis une douleur lancinante mais très brève alors que l'on me retournait. Ce fut le visage d'Akane que je pus contempler. Elle m'observait, l'air sombre. Au moins je n'allai pas mourir en regardant le caniveau. Piètre consolation.

"Mais qu'est-ce qu'il vous a pris..."

J'essayai de parler mais aucun mot ne put sortir de ma bouche. De toute façon je ne savais pas ce qui m'avait pris, je ne m'étais jamais comporté en héroïne, et je détestais tous ces idiots qui veulent sauver la veuve et l'orphelin. Et pourtant c'est bien comme ça que j'avais agi, comme une stupide fille. C'était la faute d'Aglaeka, elle aurait fait pareil. Pauvre Aglaeka. Stupide vie.

"Ne vous en faîtes pas vous n'allez pas mourir."

"Ah oui tu crois ça?" répondis-je par la pensée. Comme si j'allai survivre à ça, même un guérisseur ne pourrait rien y faire. Je vis pourtant la jeune femme agiter la tête, alors que ses mains se posaient sur mes joues. Elle me regarda dans les yeux, puis vint glisser à mon oreille:

"Tu peux vivre Isulka. Tu as donné ta vie pour préserver ma vertu, et je te dois donc la vie. Si tu le veux je mettrai mon esprit en toi, et tu pourras te relever. Je ne peux hélas pas te sauver autrement, et cela m'affaiblira. Je suis encore trop jeune pour faire plus."

Une possession? Mais qui était cette fille... Et puis je n'avais pas trop envie de me faire posséder par les esprits locaux, j'avais bien vu ce qui est arrivé à cause de ce fichu inugami. Pas question de me faire avoir.

Akane passa sa main dans mes cheveux, et répondit comme si elle avait lu dans mes pensées:

"Je ne suis pas un inugami. Je suis une kitsune, et je te donne ma parole que mon esprit ne t'imposera pas sa volonté. Je te dois la vie, et je décide de payer ma dette ainsi. Moi Akane, je serai ta protectrice jusqu'à la mort. Je ne serai peut-être pas la plus grande des protectrices, je n'ai que cent ans, mais c'est tout ce que je peux faire. Acceptes tu?"

Un sourire, ou plutôt un rictus se greffa sur mon visage. Je murmurai un petit oui, ne comprenant pas vraiment tout ce qui en découlait. La jeune femme me sourit elle aussi, et je fis peu à peu son visage changer, prenant lentement et délicatement les traits d'un animal, d'un goupil comme elle l'avait si bien dit. Bientôt il ne resta d'Akane que ce renard, qui je le remarquai possédai non pas une mais deux queues. Ses queues se frottèrent d'ailleurs l'une contre l'autre, et je sentis une immense chaleur m'envahir, mes sens revenant et ma douleur réapparaissant en force. Je poussai un cri étouffé, mes yeux éblouis par une couleur rouge profond.

Puis plus rien.


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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Mer 29 Sep 2010 13:03 
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Je me relevai, doucement, prête à arrêter mon mouvement dès que la blessure me ferait mal. Elle fit mal effectivement, mais plus comme un gros bleu qu'un coup de poignard. Je parvins donc à me remettre sur pied et aussitôt vérifiai dans mon dos, posant la main sur le tissu un peu mouillé par mon sang. Et oui cela picotait et était loin d'être agréable, mais ce n'était que superficiel. Je me pinçai le bras pour savoir si je ne rêvais pas, même non cela aussi me fit mal.

M'aidant de mon bâton je me dirigeai vers la petite place du théâtre kabuki. La pièce semblait être terminée, les gens ne s'arrêtant plus devant la scène vide à présent. Je me dirigeai vers le quartier où nous séjournions, ne désirant que m'étendre dans ma couche. Enfin après avoir raconté tous les détails à Aglaeka, ce n'est pas tous les jours que l'on rencontre des esprits de renard.

Il me fallut un moment pour retrouver mon chemin, mais quand je vis des petites flèches à la craie il fut plus facile de rentrer. Décidément elles avaient servi et ce serait pas une mauvaise idée de faire ça dans chaque ville où nous passerions. Les habitants ne seraient peut-être pas heureux, mais bon, le malheur des uns...

Je me retrouvai finalement devant la maison qu'il nous faudrait bientôt quitter. Nous n'allions pas rester les bienvenues longtemps maintenant que la gamine était sauvée. La dure vie de ce métier, on nous aime tant qu'on a besoin de nous, mais dès que le besoin passe on fait mieux de ne pas rester.

Je rentrai donc discrètement, et m'étant déchaussée je me dirigeai vers la chambre, sans déranger la servante qui elle-aussi devait en avoir marre de ces invitées toujours blessées et sales...


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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Sam 27 Nov 2010 23:42 
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Suite à son escroquerie Eiko arpente les rues d’Oranan espérant trouver une nouvelle occupation pour la nuit. Mais d’abord, examiner l’intérieur de son butin. Il s’arrête à la lumière d’un lampion accroché au mur et sort la petite bourse en tissu du gamin. Il espère qu’elle contienne au moins de quoi lui payer à boire, sinon plus, vu son poids. Il en déverse le contenue dans sa paume et à sa grande surprise, pas une pièce ne tombe du sac.

(Mais qu’est-ce que c’est que ces trucs-là?)

Les choses qu’il tient dans sa main sont huit petits cubes en pierre noire luisante. On dirait des dès les seuls différences sont qu’un symbole différent est gravés sur chaque cube et ne comportent pas de chiffres. L’un d’eux émet une lueur violacé au contact de la main d’Eiko et il une sensation familière parcoure sa paume, les autres restent cependant ternes et aucun ne lui procure cette sensation. Une lettre est aussi tombée du sac, sans doute les instructions de ce jeu bizarroïde. Eiko la déplie avec soin, ses bords son usés et menace de se déchirer au moindre mouvement non-délicat de sa part.

Dès d’éléments :
Chaque cube amplifie l’utilisation de son pouvoir.
Un dès par éléments.


Une fois lu, un sourire narquois s’affiche sur le visage habituellement dénué d’expressions du jeune homme. Ces deux toutes petites phrases, plus précisément la première, s’avère bien intéressantes pour le fanatique. A en croire la sensation que le cube violacé lui procure et le mode d’emploi, ce dès l’aiderait à contrôler le sombre fluide qu’il possède. Eiko s’empresse de remettre les cubes dans le sac en tissu, ces petits dés sont désormais très précieux aux yeux de l’ynorien. Il ne comprend pas pourquoi le garçon ne leurs a pas porté plus de soins ni pourquoi il n’a pas cherché à les récupérer plus que ça. D’ailleurs ce môme lui a mentit, il lui a dit que sa bourse contenait de l’argent et non un jeu de dés magiques.

(Tant pis, maintenant ils sont à moi.)

Il accroche le sac à sa ceinture et poursuit sa route.

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Eiko - Ynorien - Truand


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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Dim 28 Nov 2010 07:24 
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Pas moins de cinq minutes se sont écoulées avant qu’Eiko ne comprenne pourquoi le gosse ne l’a pas poursuivi pour récupérer son bien. Eiko entend des pas qui tourne le coin de la rue dans laquelle il s’est engagé, les pas ne tarderons pas à le rejoindre. Eiko presse le pas, il craint que le gamin soit allé appeler la milice et que les deux miliciens qui tournent le coin soit à sa recherche. Il regarde sans cesse en arrière, la nervosité le gagne doucement. Avoir l’air innocent avec une telle démarche ne l’aide pas beaucoup à passer inaperçu. Quand les gardes habillés avec les couleurs de la république d’Ynorie tournent le coin et aperçoivent le jeune homme suspect, l’un deux le pointe du doigt et lui somme de s’arrêter.

À cet ordre, Eiko jette un dernier regard en arrière avant de détaler comme un lapin. Les deux hommes se lance à sa poursuite, en lui ordonnant à nouveau de s’arrêter. L’ynorien en fuite n’a pas l’intention de se faire prendre, de se faire prendre ses cubes et de finir en prison. Il cour du plus vite que ses jambes le-lui permettent dans la rue déserté par la nuit. Les gardes sont toujours à ses trousses, et ne semblent pas vouloir le lâcher. Il cour et cour encore jusqu’à en perdre haleine, mais l’un des gardes le rattrape presque. Le cœur d’Eiko tambourine de plus belle lorsqu’il entend la voix du milicien dans son dos.

« Arrête-toi! Tu commets une erreur en fuyant! »

Il jette un regard en arrière tout en courant et voit que le milicien est tout près, la main tendue prête à le saisir. Il a beau faire l’effort de courir plus vite, ses jambes ne le traînent pas plus rapidement. Le milicien lui par contre semble fait pour ça et avec sa main il agrippe Eiko par le col de sa veste. Eiko s’arrête brutalement et tente d’échapper à la poigne de l’homme, mais il est retenue avec force. Eiko est nerveux et un air agacé trône sur son visage, le garde ne manque pas de le remarquer et le questionne aussitôt.

« Tu sais que c’est mal de fuir devant la garde, t’as quelque chose à te reprocher ou à cacher? »

Eiko serre les dents et cherche à se défaire de l’emprise du garde. Celui-ci n’a pas l’air méchant, il s’agit simplement du type bien qui fait son travail, il est malgré tout équipé d’un sabre. Son copain plus grassouillet semble avoir du mal à les rejoindre, la forme physique n’est pas son fort.

« Absolument pas. » Il grogne presque et sa voix est percé par l’impatience et l’agacement.

« Ce n’est pas ce que ta fuite me laisse penser, aller tu vas m’accompagner à la milice sans faire d’histoire ou j’utilise la force. »

L’homme de justice ne laisse pas le temps à Eiko de répondre et s’empare de son bras, l’entrainant vers la milice. Le fanatique ne se laisse pas faire bien longtemps, ils n’ont pas fait cinq mètres qu’Eiko frappe le garde à la tête. Le milicien est sonner et Eiko parvient à se dégager de lui, mais le garde est en bonne forme et sa carrure ne lui permet pas d’être si facilement vaincu. Eiko se précipite dans la direction opposé. Le garde ne tarde pas à reprendre ses esprits, en fait Eiko a le temps de faire trois grandes enjambées avant qu’il ne soit à nouveau en train de le poursuivre.

« Je t’avais prévenu! » Lui cri le milicien, le regard durci par les évènements.

Le fuyard se retourne alors pour faire face au garde et lui lancer le souffle de Thimoros. Quel idée qui lui a pris de se retourner comme ça, prit de court, le milicien ne s’est pas arrête et a foncé sur Eiko, ou plutôt il s’est jeté dessus. Les deux hommes vinrent durement s’écraser au sol, sans que le fanatique lui envoie la rafale. Étourdit, Eiko sous le poids imposant du milicien ne réussit pas à s’extirper de sous cette masse. C’est à peine s’il se rend compte quand le garde le relève et lui ficèle les mains. Ensuite, il lui confisque son poignard et l’entraîne une nouvelle fois vers la milice.

Les jambes d’Eiko sont molles, il tient à peine debout. C’est la première fois qu’on arrive à le prendre, mais ce n’est pas la première fois qu’il échappe des miliciens. Il n’a pas dit son dernier mot, juste le temps de reprendre ses esprits. La masse qui l’a écrasé l’a fortement assommé, mais les pensées de l’ynorien redeviennent peu à peu cohérentes.

Le milicien le traîne sur une ou deux rues avant que le fanatique ne revienne complètement à lui. Les mains entravées et son arme confisquée, Eiko ne peut rien contre l’homme qui le maintien fermement, mais il a l’intention de remédier à cette situation. Comme son copain le milicien dodu ne revient pas, celui-ci doit faire le travail tout seul, ce qui facilite normalement les chances qu’Eiko a pour s’en sortir, mais pas jusque-là. S’il n’avait pas joué au malin, il n’en serait pas là il se sent stupide d’avoir tenté un truc pareil. Ses jambes retrouvent peu à peu leur appui, mais l’ynorien se sent faible et ne quitte pas le pavé des yeux. L’homme en tenue d’armé remarque au poids qui ne se laisse plus emporté comme une guenille que le jeune fautif fixe le sol pitoyablement, il lui donne une claque derrière la tête qui fit chaviré Eiko vers l’avant.

« Fallait pas jouer au plus fort avec moi, si t’avais écouté dès le début tu serais probablement loin… Aller avance maintenant. »

Eiko grogne intérieurement, ce milicien a raison, mais il ne bouge pas pour autant. Le garde le pousse un peu pour l’inciter à avancer, mais il ne s’attendait pas à ça. Eiko se retourne brusquement et le garde reçoit un souffle de Thimoros qui le lacère sans lui laisser de marque. En plus de cette haleine vicieuse, Eiko donne un coup de tête au garde. Il ne s’en sort pas sans être légèrement sonné, mais le garde lui vacille et tombe inconscient. Eiko ne s’en croyais pas en pas capable, mais il l’a fait, il l’a assommé.

Il se précipite sur l’homme à terre et récupère piètrement son poignard, les mains liées ce n’est pas facile. Il y parvint et commence à gruger la corde avec la lame. Elle cède enfin qu’il cour déjà loin du milicien assommé, en direction de chez lui.

(Qui sait combien de temps il va rester dans les vapes, vaut mieux courir maintenant que de se faire choper à nouveau. Au moins j’ai encore les dés. J’ai assez crapahuté comme ça pour cette nuit, je rentre à la maison.)

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Eiko - Ynorien - Truand


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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Sam 4 Déc 2010 21:58 
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L'auberge des hommes libres

La seule chose qui dans l'immédiat put ravir Akihiko fut que Lylia ne posât aucune question et ne dît mot quand l'assassin sortit sans rien dire de la chambre. Ils descendirent tout deux les escaliers en silence, sans attirer l'attention et comme chaque semaine, Akihiko lança une bourse derrière le comptoir afin de payer la chambre pour les sept jours à venir. Poussant la porte de l'auberge, il ne prit même pas la peine de la retenir pour la femme qui le suivait. Le voilà enfin dans les ruelles, sombre dédale bien souvent témoin des méfaits du Messager de Phaïtos, théâtre de bien des crimes et réceptacle de litres de sang ayant coulés. Les astres nocturnes avaient disparu et Oranan semblait recouverte d'un voile d'ombre épais et pesant. Au grand dam de l'assassin, point de meurtre ne serait commis ce soir, pourtant, il rechignait à découvrir son visage, intérieurement, il craignait cette archère. Il s'arrêta, et se retourna vers cette dernière.

 « Je vous suis »

Hors de question qu'il prît les devant, qu'il laissât une archère à la corde facile marcher derrière lui. Lui seul serait dans son ombre, pour la surveiller autant que pour la tuer si nécessaire.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Sam 4 Déc 2010 22:07 
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Dirigé d'Akihiko


Alors que tu étais déjà dans la ruelle, la jeune Lylia ouvrait la porte. Le regard qu'elle te jetait en pinçant la lèvre affirmait qu'effectivement, elle te prenait pour un rustre.

Les ruelles à cette heure étaient relativement désertes, mais il n'était pas rare d'y trouver un poivrot attardé qui pourrait se montrer violent. Lylia s'approchait en rapprochant légèrement son col de sa gorge pour palier à la fraicheur de la nuit.

"Comme vous avez l'intention de voyager en pleine nuit, on va se diriger vers la sortie de la ville. Les portes, et on quittera les environs pour nous rendre dans le lieu dit."

Visiblement, elle n'attendait pas une réponse de plus de quelques mots. Son visage grimaça légèrement, elle n'était pas enchantée de savoir que le vil serpent que tu étais allais rester derrière elle. Quoiqu'il en était, elle ne rechigna pas et ouvrit la marche nocturne vers les portes de la ville.

Tout en marchant, le pas vif, tu peux voir au loin des ombres passer ça et là. Des bruits de tuiles qui craquent au niveau des toits se font entendre. Lylia devenait une véritable girouette. Elle tournait sa tête à chaque fois qu'un bruit retentissait dans la pénombre.

Ce qu'elle dit était probablement pour capter son attention sur quelque chose de particulier, avant que les mouvements qui évoluaient auprès de vous deux ne captive trop la jeune humaine.

"Mais dites moi... Quelle idée d'écrire votre nom avec le sang de vos victime. C'est pour se faire connaitre?"

Derrière toi, dans un petit renfoncement de la ruelle, un bruit retentit, très semblable à une chute d'un toit sur la boue...

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La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour s'inscrire au jeu : Service des inscriptions
Pour toutes questions: C'est ici ! [:help:]
Pour vos demandes de corrections ou de dirigés : C'est là !
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