Les HabitationsQuel meilleur endroit pour entendre des ragots en tout genre qu'une auberge toujours pleine de monde le soir venu? L'endroit était bien décoré tout en restant sobre, les clients discutaient joyeusement pour la plupart, des aventuriers de passage venaient là pour chercher une quête en échange de quelques rétributions, mais un seul sujet intéressait Akihiko, il voulait entendre les gens parler de lui, de la cruauté de son acte nocturne. Il voulait voir l'expression dégoûtée des habitants débattant sur la brutalité du terrible Akihiko, l'assassin le plus connu de toute la république d'Ynorie. Le messager de Phaïtos comme la populace se plaisait à l'appeler, mais les minutes passaient et son nom de fut pas cité une seule fois, non, le nom qui occupait toutes les discussions était celui d'une autre personne, un dénommé Keigo, un autre assassin qui aurait tué deux personnes cette nuit et signé son méfait de la même manière qu'Akihiko. Colère, rage, tels étaient les sentiments traversant le corps de l'assassin. Un homme avait osé le copier, lui voler la vedette et c'est avec force qu'Akihiko se releva, attirant les regards sur sa personne alors qu'il avait toujours aspiré à la discrétion. Il réajusta sa capuche et sortit de l'auberge d'un pas lent, trop lent peut-être car une main eu le temps de se poser sur son épaule et une voix de l'interpeler. Une voix de femme douce et agréable, enfin pour quiconque n'étant pas un assassin de la trempe d'Akihiko.
« Vous allez bien monsieur ? Je vous ai vu vous lever brusquement, est-ce Keigo qui vous inquiète ? »L'homme encapuchonné se retourna lentement et posa ses yeux sur la femme, de délicats yeux verts et de fines lèvres le tout encadré par une magnifique et longue chevelure noire. Son corps n'était pas en reste, des formes généreuses sans être imposantes, recouvertes par une jolie robe de velours rouge. Le cœur de l'assassin s'embrasa sans que ce dernier ne sache pourquoi. De quoi elle se mêlait celle-là, elle méritait un bon revers sur le coin de la figure, mais Akihiko ne pouvait pas bouger, et il n'arrivait pas à partir, regardant la demoiselle sans pouvoir la quitter du regard.
« Voulez-vous boire un verre avec moi ? Nous pourrions discuter un peu. »L'homme fit quelque chose qui ne lui ressemblait pas, il baissa son masque de toile et enleva sa capuche, montrant pour une des rares fois son visage à autrui. Il ne risquait rien puisque personne ne l'avait jamais vu lors de ses crimes, mais il avait agi malgré lui, comme si ses bras bougeaient d'eux-même. Toujours était-il qu'il se rendit à la table de la demoiselle en compagnie de cette dernière. Les boissons commandés l'heure était aux présentations.
« Je m'appelle Airi et je suis une....Enfin je travaille dans cette ville. Et toi quel est ton nom ? »Son nom, il ne pouvait vraiment pas lui dire, à moins de vouloir se retrouver encercler par une foule en colère. Une fausse identité, il devait mentir, oui, mentir, mais il n'y avait jamais pensé, il devait trouver et vite. Le premier prénom qui lui vint à l'esprit était celui de feu son père.
« Hiro »Le silence prit place quelques secondes après cette brève réponse, Airi posa ses coudes sur la table et son menton sur ses mains en regardant fixement Akihiko ou plutôt, le temps de la conversation, Hiro. La gêne, un sentiment nouveau qui fit monter le rouge aux joues de l'assassin, ce qui, comme une réaction en chaine, provoqua l'hilarité de la belle jeune femme.
« Il ne faut pas être gêné, je ne mords pas. Donc où en étais-je tout à l'heure...Keigo, oui, le nouvel assassin qui copie honteusement le célèbre Akihiko. Si tu veux mon avis Hiro, tu n'as pas de souci à te faire...Akihiko aura vite fait d'éliminer ce piètre imitateur. »Le regard de la demoiselle semblait étrangement admiratif, comme si Akihiko était son idole, si seulement elle savait, mais elle avait raison sur un point, l'assassin en face d'elle n'aura de cesse tant qu'il n'aura pas planté sa lame avec rage dans le cou de cette vermine de Keigo. Ce qui l'étonnait, c'est qu'une personne pût admirer un meurtrier tel que lui, qui était-elle et pourquoi la simple vue de cette femme réchauffait le cœur d'Akihiko?
« Tu n'es pas très bavard dis-moi, enfin bref, j'ai entendu dire que Keigo se cachait quelque-part sur le port. Cet idiot n'est pas très discret et tout le monde connait sa tête, mais personne n'osera agir. »Elle s'était mise à chuchoter et s'était approchée de l'assassin pour se faire entendre. Créature de rêve à la peau blanche et délicate, qui perturbait Akihiko et le faisait agir étrangement. Il ne parlait pas, il n'osait pas, ne savait quoi dire, de peur de trahir sa véritable identité, il se releva tranquillement en déposant quelques Yus sur la table pour les boissons, avant de partir en direction de la porte, le port, oui il allait se rendre au port et soulagerait sa colère en inondant les quais du sang de Keigo.
« Vous partez déjà Hiro? J'espère que tout ira bien pour vous et que ce Keigo aura ce qu'il mérite ! »Incroyable, ses mots pouvaient laisser croit qu'elle savait, qu'elle le connaissait. En temps normal, Akihiko l'aurait tué, l'aurait égorgé ou éventré pour ne qu'elle ne pût jamais parler, mais il ne savait toujours pas pourquoi, il n'aurait jamais pu faire de mal à la demoiselle. Elle avait emprisonné son cœur, l'assassin faisait connaissance, sans le savoir, avec l'amour. Il ne savait pas, en ce moment, que la vision de la jeune femme brune allait envahir ses pensées, allait perturbé son quotidien pour, petit à petit le changer en profondeur. Mais il devait se concentrer, ce soir il allait tué, il aura puni, selon les termes de la belle Airi, ce piètre imitateur, celui qui salissait indirectement le nom d'Akihiko, celui qui allait plongé le nom de l'assassin dans l'oubli, par ses actes minables. Oui, ce soir, comme la nuit dernière, le sang aura coulé et la rage d'Akihiko serait calmée.
« Merci. »Un simple mot prononcé pour la jolie jeune femme, un mot qu'il n'avait plus prononcé depuis des années et puis, il était parti.
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