Dirigé d'Akihiko

"Bon bon..."

La jeune femme redoublait de ses moues étonnées et boudeuses face à ton comportement. Elle n'allait pas tarder à te considérer comme un rustre complet. Lylia trottinait pour rattraper la distance que tu faisais grandir entre elle et toi. Après avoir récupéré la petite clochette, elle était derrière toi, et c'est comme des ombres que vous fuyez la salle de l'auberge pour vous diriger vers les ruelles...

En entrant dans l’auberge des hommes libres, j’ai cette étrange impression que tous se taisent et me dévisage. Pourtant, aucun client ne bouge de sa place ou ne cesse de discuter sur mon passage. Je distingue bien quelques coups d’œil rapide pour voir arriver le nouveau venu, mais l’attention ne se pose pas sur moi, pour mon grand soulagement. Je m’assis au comptoir, loin des autres solitaires en train de boire ou de manger. J’interpelle Kanumi, le propriétaire des lieux et lui commande de quoi manger. Attendant patiemment mon repas, j’écoute les propos vulgaires concernant la pauvre serveuse de la table un peu plus loin qui s’exclame un peu trop fort à mon goût et au goût de l’aubergiste. Parmi les choses que je déteste, celle-ci en fait bien partie. Je trouve immonde de tenir de tels propos envers une femme. Heureusement que je vois arriver mon repas fumant qui a pour effet de me calmer momentanément, car je me dis qu’une fois fini je partirais et n’entendrais plus ces immondices.

Le plat se pose devant moi, ses arômes délicieuses envahissent mes narines et font s’activer mes glandes salivaires. Ce ne sont que des morceaux de viande et du riz aux herbes, mais c’est exquis. Je donne les yus nécessaires à payer cette nourriture et commence à manger. (Aie!) Je me brûle la langue, la fumer qui s’échappe de mon plat aurait dû m’avertir de souffler avant de mordre, mais non… J’arrive à me concentrer assez pour faire abstraction des vulgarités dites derrière, mais j’en entends toujours trop. Mes doigts se crispent d’avantage sur mon ustensile, la pauvre serveuse est victime des phrases obscènes de cet homme ivre et ne peut rien y faire. Bien que je ne la vois pas directement, je la sens gênée et agacée de se faire traiter ainsi. Elle ne mérite pas ça, aucune femme ne le mérite. Je mange encore un peu maintenant que la température de la nourriture est acceptable pour ma langue. J’ai de plus en plus de misère à rester calme, j’essaie de ne pas perdre le contrôle. Je me concentre tant que sans m’en apercevoir je fixe durement pendant plusieurs minutes un morceau de viande qui se trouve dans mon assiette.

Cette fois s’en est trop, je ne le supporte plus. Plaquant violement mes mains sur le comptoir en guise d’appuis, je me lève de mon tabouret et avance vers l’homme qui m’exaspère. Je le toise un instant d’un regard sévère et il me dévisage à son tour. Il ne ressemble pas à un homme du coin, c’est surement un voyageur en halte. Je me fous de savoir pourquoi il est là, ce qui m’importe c’est qu’il se taise. Ses réflexes ralentit par l’alcool l’empêche de réagir quand je l’agrippe par le col de sa tunique humide de la boisson qu’il a du mal à apporter correctement à sa bouche.

« Vous allez arrêter de la traiter comme si elle ne valait rien! »

S’il y a bien une chose que je ne supporte pas, c’est qu’on traite les femmes ainsi et ça se voit dans mes yeux. L’homme semble surprit, mais il essaie de se dégager en reculant. Il ne réussit qu’à se tenir en équilibre sur les pattes arrières de sa chaise. Voyant qu’il n’y arrive pas, il m’ordonne de le lâcher me traitant par la même occasion de « p’tit con ».

« Puisque c’est demandé gentiment. »

Le sarcasme et l’arrogance sont de mise, je défais l’emprise que j’ai sur sa tunique un air mesquin sur le visage. Il n’a pas réalisé qu’il ne tombe pas uniquement parce que je le tiens, c’est vraiment un imbécile. Les deux autres qui l’accompagnent n’ont pas l’air bien plus brillant que lui qui tombe à la renverse de sa chaise dans un bruit sourd. Ses deux copains sont fidèles à leurs allures de brutes et ils se lèvent aussi maladroitement que celui qui est à terre. C’est le moment où je me sauve sans demander mon reste vers la sortie. Je prends tout de même la peine d’adresser un clin d’œil à la serveuse qui me renvoie un sourire timide. Je n’aurais peut-être pas dû m’en prendre à un gars qui a des amis comme ceux-là, ils sont costauds et ne réfléchissent pas beaucoup. J’entends leur ami leur dire, ou plutôt leur japper de m’attraper. Qu’ils essaient! J’attrape deux chaises et les fais tomber derrière moi, elles les empêcheront de passer et me feront gagner du temps, car l’un des deux ne les vois pas et s’emmêle les pieds dedans. Il tombe face première et son ami le rejoint bien vite au sol puisqu’il n’a pas le temps de s’arrêter. D’un sourire railleur je les laisse là et m’en vais tranquillement. Pas si tranquillement que ça, je ne sais pas si l’un d’eux va se relever et me poursuivre encore.

--> Les Ruelles d'Oranan

Depuis son arrivée à Oranan, Sag-nilroë s’était enfermé dans une chambre de l’auberge des Hommes Libres. Il lui semblait que ce lieu n’était pas fait pour lui et que c’était une ironie malsaine qui l’avait conduit là. Il vivait dans une petite chambre exiguë sous les toits où il ne pouvait tenir qu’assis en échange du lavage des ustensiles de cuisine de l’auberge. Il avait pour tout repas une bouillie céréalière le midi et un quignon de pain avec un verre de lait le soir. Il essayait d’éviter au maximum les contacts directs avec l’eau aussi prenait-il ses bains brûlants pour être sur qu’aucune créature aquatique ne vive et lui cause du tort. Sa peau en souffrait grandement et virait au rouge écrevisse les deux jours qui suivait sa toilette. Lorsqu’il voulait ressentir la sensation du liquide qui coule dans sa gorge, il mangeait un fruit, mais cela était très rare car chaque ouverture de sa bouche était un fléau.

Sag-nilroë comprenait qu’il devait à tout prix s’éloigner des côtes et des cours d’eau. Il décida que le plus tôt possible, à savoir dès le lendemain de cette journée, il allait partir pour les Duchés des Nains. Il y recevrait certainement l’hostilité des nains mais serait plus ou moins à l’abri de Moura. Il déplia une carte de Nirtim qu’il avait emprunté à l’aubergiste et observa le trajet qu’il devait suivre. Toutefois, son esprit était toujours hanté par ce collier de Moura. Il désirait plus que tout le trouver. Il se dit que si le bijoux n’avait pas encore été trouvé, il devait être loin des endroits évidents, aussi loin des côtes. Les montagnes naines étaient donc une première piste.

Meurtre dans les ruelles sombres de la ville.


Mitsu poussa la porte de l'auberge. La plupart des tables étaient occupées et tous les occupant la toisaient du regard. Elle ne s'en était même pas rendu compte, mais elle était couverte de sang, ses mains ruisselaient d'un sang qui n'était même pas le sien. Une jeune femme s'approcha d'elle.

"Que t'est-il arrive ? Tu sembles exténuée et.. Tout ce sang.."

L'adolescente était complètement déstabilisée, paumée. Le souffle court elle demanda une chambre à l'aubergiste qui l'y accompagna avec hâte. La jeune femme avait insisté un moment pour que Mitsu vienne manger quelque chose, sa petite mine l’inquiétant. Mais la jeune fille s'était trouvé dans l'incapacité de répondre. Dès que la porte fut fermée elle se précipita dans la salle de bain et se contempla un instant dans la glace abîmée. Un léger rictus étira ses lèvres puis elle se mit à faire sa toilette.
Ce n'est qu'une fois fini qu'elle se senti mieux. Sa peau était à nouveau d'un blanc pur. Elle enfila sa tunique de cuir fin et descendit les deux étages pour aller se restaurer. Cette fois-ci seuls quelques regards curieux se posèrent sur elle, pour très vite replonger dans leurs assiettes. Mitsu tira une chaise de la seule table libre et s'installa, laissant échapper un petit soupir de répits.

"Ha, tu as meilleure mine que tout à l'heure! J'te sert quelque chose mad'moiselle ?"

Un sourire enjôleur illuminait le visage de l'aubergiste. Elle était magnifique et semblait si gentille. Mitsu l'observa un instant, se qui ne manqua pas d'attirer l'attention de la Belle. Remarquant le malaise de cette dernière elle commanda une viande chaude accompagnées de quelques légumes et une chope d'eau.
Le repas fut très vite servit, et vraiment délicieux. La nourriture ici était si fine comparée à celle des meutes presque barbares de son passé. Le jeune fille se sentait bien, laissant son corps au repos et danser les saveurs dans sa bouche. Mais le calme fut trop court.

"Allé, une petite gâterie pour un bon client, c'est pas le ciel que je demande non plus"

La voix, très grave et accentué d'un air moqueur, venait du fond de la salle. Mitsu se retourna discrètement. Encore un homme rongé par la boisson, les joues rougies par le pinard qu'il avait descendu dans la soirée, une barbe au poil dru.. Tout à fait le genre d'homme à éviter. Il tenait la jeune aubergiste par le bras et tentait de la tirer vers lui. Elle n'avait visiblement aucune chance. Mitsu hésita un instant et se leva. Elle marcha d'un pas décidé vers la scène et remarqua une larme rouler sur la joue de la victime.

"Lâche la.. S'il te plait."

Non, rien de mieux ne lui était venu à l'esprit. L'homme détourna toutefois son regard de la belle agrippée pour juger son interlocuteur. Evidemment, il éclata de rire et rabaissa la voleuse au rang de joli moustique sur sa route qu'il ne se priverai pas d'écraser.

"Lâche la. Et cette fois-ci c'est un ordre."

L'alcoolique en rut regarda à nouveau la jeune fille, lâcha sa prise et marcha vers sa nouvelle cible. Mais qu'est ce qui lui avait pris ? Pourquoi s'était-elle mêlé à cette histoire ? Et surtout, comment allait-elle s'en sortir cette fois ? A peine eut-elle le temps de se poser ces quelques questions, le poing du colosse vint s'écraser sur le visage de Mitsu. Une violente douleur lui saisit la face et très vite elle se retrouva à terre. Les yeux fixés au sol, la tête remplie de question, elle resta assise une éternité. Non, seulement quelques petites secondes. L'homme la saisit au cou et bientôt elle ne touchait plus le sol. Un juron lui échappa. Était-elle obligée d'en arriver là ? Aucune autre solution ne s'offrait à elle. D'un même mouvement elle tira sa dague, et logea la lame dans l'oeil de son adversaire. La lame n'était enfoncée qu'à moitié, mais très vite l'étreinte qu'exerçait les mains du pervers sur son cou de relâcha.. Et l'homme chuta en arrière. Un silence glauque envahis la salle. Mitsu resta là, à contempler le cadavre qu'elle venait de créer.. Une vague de folie l'aurait à nouveau prit d’assaut si l'aubergiste ne lui avait pas sauté au cou. Les larmes aux yeux elle la remercia un grand nombre de fois, lui offrit son repas et lui confia que se n'était pas la première fois qu'elle se faisait embêter de la sorte. Mitsu écourta la discutions. Il fallait qu'elle dorme. Cela faisait seulement quelques heures qu'elle avait débarquée et déjà deux hommes tués.. Et une envie folle de recommencer.

Arrivée dans sa chambre, elle ôta sa tunique et se coucha immédiatement. Elle n'eut aucun mal à trouver le sommeil.


Rencontre inattendue.

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Chacun se pose sur un lit dans une grande chambre où tous les individus mâles de cette missions se sont réunis. Je dormirai près de la fenêtre dans un lit qui me semblait confortable et sous des couvertures et des draps bien chaud. Un feu brûlait dans l'âtre et, suite à un repas copieux, nous discutâmes assis sur nos lits. Les sujets de conversations étaient variés et agréables, chacun avait quelque chose à dire, jusqu'au soir, jusqu'à la nuit où, épuisés, nous nous écroulâmes dans nos lits douillets. C'était bien plus agréable que le sol, même couvert d'un épais tapis d'herbe...

Nous nous levâmes à l'aube et descendirent pour prendre notre petit-déjeuner. Il était bon et copieux, puis nous récupérâmes nos affaires pour rejoindre le nord en quittant la ville.

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Déploiement d'un art troublant.


Mitsu retourna à l'auberge pour rendre sa chambre et payer ce qu'elle devait. Elle s’accouda au comptoirs et sonna plusieurs fois la clochette, mais personne ne vint. Lasse d'attendre, elle laissa une petite somme et la clef de sa chambre avant de tourner les talons.

"Tiens, tu t'en vas déjà ?" L'aubergiste était là, affichant, comme à son habitude, un sourire radieux.
"Oui, j'ai trouvé un logement, et de quoi m'occuper pour un moment. J'ai trouvé votre auberge très agréable, malgré l'incident d'hier soir. Je vous en remercie. Sur ce je dois partir, Adieu mademoiselle, faites attention à vous."
"Attendez, je tiens vraiment à vous remercier pour l'autre soir !"
"Et bien, vous m'avez déjà offert un repas."
"Venez, s'il vous plait."

Le jeune voleuse s'approcha du comptoirs. L'aubergiste se baissa, fouilla un peu sous ce dernier et sorti une boite un métal ornée de quelques pierres semi-précieuses. Elle l'ouvrit. La boite contenait un gant en cuir noir à trois doigts, fermable par une boucle de fer au niveau du poignet. Une griffe de fer noir prolongeaient chaque doigts.

"Un inconnu l'a oublié à sa table, et je n'ai pas réussit à le rattraper. J'ai gardé ce gant car je le trouvais beau, mais il te sera plus utile, enfant des loups.
"Pardon ? Comment m'avez-vous appelé ?
Lorsque Mitsu détacha son regard des griffes, elle était seule dans la salle. Elle avait beau se concentrer, elle ne percevais aucune présence. Elle enfila alors le gant en main secondaire, referma la boite et parti.


Découverte d'un pouvoir, une page se tourne.

Vers l'auberge.


Tous deux étaient resté silencieux sur le trajet. Nous entrâmes dans l'auberge.

" Nous voudrions une table pour 3, simplement pour boire un coup !"

Le voix enjouée Deïko s'était adressé à l'aubergiste, j'aurai aimé revoir la jeune fille qui m'avais offert les griffes noires dont je n'avais encore pas eus l'occasion de me servir.

Nous nous installâmes et Deïko prit la parole.

" Je ne t'offre pas un verre pour gagner ta sympathie ou quoi que se soit d'autre. J'ai besoin de toi. Enfin, nous avons besoin de toi. Ce soir, Mitsuko et moi allons attaquer le repère d'un bande de brigands, la totalité de l'argent te reviendra si tu le souhaites, mon intérêt n'est pas là. Simplement je te connais quelque peu, et je sais que j'ai besoin de toi ainsi que de ton pouvoir. "

Je regardais étonnée Deïko. Il le connaissait ? De quel pouvoir parlait-il ? Encore une fois je me retrouvais perdue... Telle une idiote. Et pourquoi aurait-il tout l'argent ?!

Je restai muette, mais je sentais une frustration intense bouillir en moi.



Questionnement intense.

Deïko m’entraîna à marcher à ses côtés, laissant Mitsuko derrière. J’avais plutôt pensé que ce serais moi qui lui suivrais ainsi. Cet homme agissait bizarrement et dégageait quelque chose de mystérieux qui m’intriguait. Sa jeune compagne n’essaya pas de marcher avec nous, préférant rester silencieuse à l’arrière. Le trajet jusqu’à l’auberge se fut dans le silence et une ambiance que je trouvais plutôt étrange. Je continuais de me méfier, une fois à l’auberge je pourrais me détendre un peu plus.

…

Nous franchissions la porte de l’auberge et immédiatement Deïko alla nous querir une table auprès de l’aubergiste d’une voix enjouée. Nous nous installèrent à la table, je choisis de m’asseoir en face de l’homme et de laisser la place à côté de lui à sa petite voleuse. J’avais à peine posé mes fesses sur la chaise que Deïko prit la parole. Il me certifia qu’il ne m’offrait pas à boire pour gagner ma confiance avant de me proposer de faire partie de son petit complot. Ce qu’il me proposait était assez intéressant et je l’écoutais jusqu’au bout. Son offre était des plus étranges, il me proposait de prendre tout l’argent qu’il gagnerait en échange de mon aide. Il affirma ensuite qu’il avait besoin de moi, car il me connaissait et il savait pour mon don obscur.

J’eus un mouvement de recul, comment pouvait-il me connaitre et être au courant de ça? Je m’efforçais pourtant de ne pas le montrer! La jeune voleuse aussi parut surprise et regarda son maitre les yeux remplis de questions, mais elle resta silencieuse. Je craignais désormais cet homme sans pour autant avoir peur de lui, je craignais son savoir. Je le regardais méfiant, l’aubergiste arriva à cet instant avec nos boissons, me déconcentrant de mes pensées. Je pris un verre et en bus une gorgée, avant de répondre à Deïko, la méfiance se lisait dans ma voix qui restait de glace.

« Et que sais-tu de moi. Je ne t’ai jamais vu auparavant et à ce que je sache, tu es un voleur. Je n’ai aucune raison de te croire. »

Je devais savoir ce qu’il voulait exactement et ce qu’il savait à mon sujet. J’observais Mitsuko, elle restait muette comme une carpe, mais je pouvais discerner son mécontentement.

Proposition.


Le mouvement de recul de Eiko me donna envie de rire, pourtant le mécontentement continuait de prendre la plus grande place dans mon esprit. Il avait beau le cacher, Eiko était méfiant, et les questions fusaient dans sa tête.
Il répondit à mon Maître d'un thon légèrement agressif.
Deïko répondit, calmement.

" Ce n'est pas la première fois que je te vois. Et notre ressemblance m'a beaucoup intrigué. Je t'ai suivis, de temps en temps, simplement pour en apprendre un peu plus sur tout. Rien d'indiscret, juste ta manière de te battre.. Et ce pouvoir qui dort en toi, ce pouvoir puissant que tu maîtrise bien et que j'aimerai voir à l'oeuvre ce soir même. Ce pouvoir qui lui éviterai quelques ennuis. "

Il me désigna du bout du menton. Je n'avais absolument rien demandé, et je ne voyais pas du tout où il voulait en venir.

" Et puis, qu'est ce qu'il te dis que je suis moi aussi un voleur ? "

La voix de Deïko était emplie d'un espièglerie implacable. Même si je ne m'étais jamais penchée sur la question, je savais pertinemment qu'il n'était pas voleur. Bien trop fort en combat et maniant avec dextérité le vent - maniant le vent ? - il n'était pas voleur, mais bien mieux. Plus puissant.

Je mourrais maintenant d'envie d'en savoir plus sur l'inconnu - inconnu ? - qui se trouvait attablé avec nous, et posais sur lui un regard plein d'intrigue.


Le répère des brigands.

L’homme me répondit calmement, il était lui aussi intriguer par nos physiques presque identique et m’avoua m’avoir espionné pour en apprendre plus sur moi. Je me crispais, je n’aimais pas que l’on m’observe ainsi, même si ce n’était que pour voir comment je me battais. Je n’aimais pas non plus qu’il parle ouvertement des pouvoirs sombres que me conférait le dieu du mal. Il était visiblement impressionné par mes talents et me dit qu’ils pourraient venir en aide à la jeune fille ce soir. Je regardais Mitsuko qui regardait son maître inconsciente de ce qu’il planifiait pour elle. Raffermissant ainsi l’image de la marionnette que je me faisais d’elle. Pensait-il que je m’étais attaché à elle? Je connaissais à peine son nom!

Il me posa ensuite une question sur sa profession. Je le regardais un instant, assimilant tout ce qu’il venait de me dire. Accepter pour qu’il n’arrive rien à cette enfant me semblais raisonnable, si en plus l’argent m’étais versé comme il disait. Mais allais-je aller me foutre dans les embrouilles pour une gamine? Elle me regardait intrigué, les évocations de son maître l’avaient réveillé.

« Simple, ton apprentie est une voleuse, pourquoi tu n’en serais pas un? »

Je lançais un regard mesquin à la jeune fille, qui ne semblait pas apprécier que je fasse partie des plans de son maître. Je me retournais à nouveau vers Deïko, l’air méfiant, mais également arrogant.

« Certes, notre ressemblance est troublante, mais je ne vois pas pourquoi tu t’intéresserais à moi autre que pour vous venir en aide ce soir. »

Un sourire mauvais se dessina sur mes lèvres.

« Si tu me connais, tu devrais savoir que je n’agis que pour moi-même. Hors, je dois avouer que cette proposition est intéressante pour les yus qu’elle me rapporterait. Si tu m’en disais un peu plus sur ce repère de brigand? »

Je portais une nouvelle gorgée du verre d’alcool à ma bouche et écoutais attentivement ce qu’il allait me dire.

Ce que Deïko m’apprit sur le repère des brigands n’avait rien d’attrayant, à l’exception des richesses qui s’y trouvaient. Des tonnes de bandits sans scrupule armés de gourdins et de haches, et des mages aux pouvoirs inconnus. Les lieux lui étaient également mystérieux, j’en venais à penser que le reflet de moi-même avait perdu la raison. S’aventurer les yeux bandés sur une falaise et s’approcher près d’un précipite se rapprochais de ce qu’il avait prévu de faire ce soir. Toutefois, cet homme dégageait une confiance presque inébranlable, il était certain de la réussite de l’opération si j’acceptais d’en faire partie. Je percevais le malaise de la jeune Mitsuko, elle semblait ignorer tout comme moi ce qu’elle allait faire ce soir. J’étais tiraillé entre refuser et accepter. Refuser signifiait dire non aux richesses promises et accepter pouvait creuser ma tombe. Je regardais la voleuse un air anxieux au visage, pourquoi cet homme impliquait-il une enfant dans ses plan tordus? Tenait-il vraiment à elle, ou était-elle qu’un objet pour arriver à ses fins et assouvir ses désirs? Sa vie avait-elle de la valeur à ses yeux? J’aimais mieux ne pas y penser.

Je plongeai mes yeux de glace dans les yeux sombres de Deïko, seul élément qui nous différenciait, et j’acceptai sa proposition. Je ne le ferai pas uniquement pour moi et la richesse, mais pour la voleuse. Comme son amant, je ne souhaitais pas qu’il lui arrive quelque chose de tragique, mais par-dessus tout, je ne voulais qu’elle paie pour les lubies suicidaires de cet homme. Je sentais mon corps se crisper à ses pensées et je me détendis instantanément pour masquer ma colère. Je vidai ce qui restait de mon verre et le déposai sur la table en bois.

« Je viendrai avec vous. » Dis-je de manière assez formelle, je souris ensuite mesquinement. « J’espère que leur butin est à la hauteur! » J’ajoutais d’un air sombre. « Et que tu ne nous envoie pas directement dans la gueule du loup. »

Deïko sembla satisfait et partit payer nos boissons, je remarquais que j’étais le seul à y avoir touché. J’observais la voleuse son anxiété ne trompait personne, elle n’était pas rassurée. Je m’efforcerai de veiller à ce qu’il ne lui arrive rien ce soir. Mon sosie revint et m’indiqua l’heure à laquelle il m’attendra. Cette nuit n’allait pas être de tout repos, mais si tout se passait bien, elle allait engraisser ma bourse de beaucoup. Cette idée me plaisait, je sortis de l’auberge avec Mitsuko et Deïko un sourire malicieux aux lèvres.

Ce fut très tard dans la journée que Fujimi décida de se reposer, exténuée de sa longue cueillette elle décida d'aller voir à l'auberge si il n'y avait pas de nouveaux étrangés, tel était sa routine. Elle pris la même table qu'à son habitude et demanda un jus de lytchi frais accompagner de canard laqué à l'orange et au gingembre,servi sur un nid de riz au légume frais. Voyant que rien d'extraordinaire se passait elle décida de sortir son journal et d'y annoter les dernières herbes amassées durant la journée.

Ginseng
Shitaké
Valériane
Bardane
Eucalypsus
Bambou
Bonzaî

La serveuse lui présenta son assiette quelques minutes plus tard. Ainsi qu'un bol d'eau tiède et du citron ainsi qu'une serviette de soie. Soigneusement elle se lava les mains dans l'eau et avec la tranche de citron elle frotta pour enlever les impureté qu'il y aurait pu avoir. Elle se sécha les main et la jolie demoiselle comme à son habitude déposa une serviette de table sur ses genoux. Calmement Fujimi commença à entamer son assiette.

Dirigé de Fujimi Hako

Tu as fini ton plat, que rien ne s'est passé. Les mêmes personnages discutent dans un chaleureux bourdonnement. Dehors la nuit s'installe recouvrant de son étoffe les toits des bâtiments.

Soudain tu remarques une femme, une longue chevelure ébène, descend dans son dos et accompagne chaque mouvement de son bassin avec grâce. Son teint légèrement halé rehausse des lèvres charnue et rosé. Elle s'assoit à une table de toi. L'air assuré cette femme fatale, n'a pas besoin de faire le moindre geste pour qu'on lui apporte de quoi boire et se restaurer. Pourtant, tu ne la connais pas, mais ses attitudes te laissent comprendre qu'elle connaît les lieux. Tu peux observer une superbe épée, ainsi que des protections de guerrier aguerri qui tranchent avec son corps si svelte.

Lorsqu'elle fini son repas triste de ne pas avoir rencontrer ce qu'elle désirait tant, se préparait pour partir jusqu'à qu'une guerrière fasse son entrée. Fujimi remercia intérieurement ses déesses de mettre sur son chemin un tel héro.

Une femme guerrière était celle qu'elle admirait le plus en secret , elle qui n'avait jamais tenu d'armes, connu de combats et adorait par dessus tout entendre les héros de sa famille raconter les péripéties des champs de batailles. Sa légende préférée était d'ailleurs l'histoire d'une femme qui avait réussi à vaincre toute une armée pour sauver une nation, certes elle s'était fait passer pour un homme, mais de savoir qu'une femme pouvait égaler voir surpasser la gente masculine ranimait une certaine étincelle en elle.

Curieuse de nature elle décida de lui sourire aimablement et lui demanda si elle pouvait se joindre à elle.
Sans attendre son invitation décida de s'installer à sa table et demanda un thé fleurie au jasmin et à la fleur d'oranger à l'aubergiste.

-''Bonsoir Mlle, je m'appelle Fujimi Hako, je connais tous le monde ou presque ici et je n'ai jamais eu le loisir de vous croisez, êtes vous une aventurière?''

Elle posa son coude sur la table en prenant une mèche de cheveux entre ses doigts délicats et la tortilla pour l'écouter parler.

Tôt ce matin elle avait décider de mettre une robe de soie rose avec plusieurs voilages translucides. Au niveau du corsage, il y avait de magnifiques papillons doré brodé à la main.Dans ses cheveux on pouvoir voir des peignes en forme de papillon en guise de décorations. Bref, décidément pas la garde robe d'une guerrière.



Son corps dégageait un succulent mélange parfumé à la fleur de monoï et fruit de litchi. Malgré son manque de courtoisie, elle dégageait une assurance mêlé de bienveillance et de naïveté.