Deuxième heure: en quête de la matière du temps.La pluie de la veille avait cessée de frapper de ses eaux rageuses Yuimen, et avait laissé place à un soleil radieux, exaltant l'odeur de la terre mouillée et la bonne humeur de la population qui bruissait devant nous. Et celle de ma soeur.
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Tu tiens vraiment à m'accompagner, Ara? -
Bien sur! Comment être sur qu'ils s'occuperont bien de toi?-
Et bien, parce qu'ils ont besoin de moi?-
Je sais bien qu'ils ne t'abandonneront pas en pleine nature, mais je n'aime pas l'idée de te savoir seul entre leurs mains..."Le renoncement est une valeur sûre pour ceux la lassitude prend, garantissant une vague paix à l'esprit des tourmentés. Je décidais de m'y abandonner et de l'annoncer par un léger signe de tête consentant envers ma soeur. Elle est du genre à tout abandonner pour sa famille et rien ne peut l'en démordre.
Je dois bien avouer que ça m'horripile quelquefois.
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Arriverons-t'ils bientôt? -
Je ne sais pas, le capitaine a seulement dit qu'il passerait le matin..."Une vague inquiétude pointa le bout de son nez malsain.
( Ils auront sûrement pris du retard, je pense...)
C'est alors que l'hymne des chausses frappant le pavé en cadence et le hennisement de plusieurs chevaux me parvinrent, chassant les doutes comme le feu les ténèbres.
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Ce sont sans doute eux.-
Attends voir... ", me tempéra ma soeur avant de se taire quelques instants ,
" ... oui, je vois l'homme qui a frappé à notre porte hier."La troupe mit fin à sa marche militaire devant notre maison, et c'est une voix familière qui me héla :
"
Messire Alrog, nous voici. Désolé d'avoir pris du retard.-
Je vous en prie capitaine, je suis conscient que tout ceci ne doit pas être facile à organiser."Aidé par ma soeur, je m'avançais vers eux, quand ma soeur annonça de sa voix si cristalline, brisant le silence:
" je viens aussi."Tumulte dans la cohorte, mots fuyards vite attrapés et étouffés par une injective du capitaine:
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Silence dans les rangs! Mademoiselle, je ne souhaite pas vous montrer de l'irrespect, mais il serait bien mieux si vous restiez chez vous.-
Et pourquoi donc?-
Nous n'avons pas prévu d'être accompagné par une personne de plus! Et la présence d'une femme dans l'expédition risque de ...-
Risque de quoi, capitaine ?! Je ne laisserais pas mon frère seul parmis vous dans la nature loin de moi. Je suis certaine que vous ne le comprenez pas aussi bien que moi!" Le capitaine rétorqua, suivit de ma soeur, et leurs paroles claquaient dans l'air comme des fouets à mes oreilles. Les laissant s'assassiner par leur verbe, je me tournais vers l'un des garde tout proche dont j'entendais la respiration profonde.
" Pourriez-vous me guider jusque ma place?-
Avec joie."Il ne semblait pas désireux de rester prêt de cette ambiance électrique. Me menant lentement jusqu'à une charette arrêtée là, on m'installa dans un fauteuil assez confortable.
" ... je viendrais, quoi que vous disiez!"Le soupir du capitaine se fit l'écho de mes propres sentiments quelques minutes plus tôt, et fit naître un sourire furtif sur mes lèvres.
" Très bien. Montez avec votre frère sur la charette alors."La charette grinça quand ma soeur monta, et je la sentis s'asseoir à côté de moi.
"Vous avec là une soeur des plus ... attachantes, messire Alrog.-
Il n'y a rien de plus beau que la famille, n'est ce pas? A propos, as-tu prévenu Shouen de notre départ, Ara?-
Je lui ai laissé un mot. De toute façons, il passe tellement de temps hors de la maison qu'il pourrait bien ne pas passer avant que nous soyons rentrés!-
Peut-être bien."La charette se mis en branle, ses roues écrasant le pavé et les sabots de la pauvre bête attelée à ce travail frappaient le pavé en contre-temps de la troupe qui s'engagait maintenant vers [url]la sortie de la ville.[/url]