L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Sam 30 Juil 2011 04:37 
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La jeune fille s’excusa en me disant qu’elle m’avait pris pour un autre. Je la sentais incertaine et hésitante. Je ne lui laissais pas le temps de s’expliquer d’avantage et de répondre à ma question, de toute façon elle ne me répondrait pas ou me mentirait. De toute façon elle n’était qu’une gamine pétrifiée, que pouvait-elle savoir de moi? Je lâchais son poignet délicat et lui donnais une claque sur la joue de la même main. Je n’exagérais pas en force, mon but n’était pas de la faire tomber au sol, ni de la blesser. Elle ne s’enfuit pas lorsqu’elle le pouvait, elle resta là sans bouger à me fixer étrangement. N’importe quel voleur qu’on relâcherait après s’être fait prendre aurait déjà déguerpi sans demander son reste.

Je souris mesquinement, me moquant de son manque de réaction. Cette fille était étrange et je semblais avoir sur elle l’effet d’un fantôme. On aurait dit que j’étais sorti d’une boite à surprise et qu’elle ne pouvait s’en remettre tellement elle avait eu la frousse. J’éclatai d’un rire moqueur, puis écartais la jeune voleuse aux yeux de sang afin de reprendre mon chemin.

J’étouffais un juron, cette jeune voleuse avait fait échouer mon plan avec son petit larcin. La femme au kimono bleu avait disparu, j’allais donc me trouver une autre proie un peu plus loin. J’avançais lentement dans la rue, la jeune fille était probablement restée plantée dans la ruelle à se demander ce qui lui arrivait. Je souris à cette pensé, mais il s’envola rapidement lorsque j’entendis des pas courir derrière moi. Instinctivement, je portais une main à mon poignard, je savais qu’elle possédait une dague. Peut-être était-elle venue pour se venger mieux valait être prudent.

Je m’inquiétais pour rien, mais gardais la main prête à agir, la jeune voleuse me glissait à l’oreille son incompréhension. Cherchait-elle des réponses dont j’ignorais les questions? Je craignais bien que oui.

« Encore toi, qu’est-ce que tu me veux? Tu avais mon argent en main, pourquoi tu n’as pas disparu avec comme un voleur ordinaire? »

Je gardais le même ton distant et ne m’arrêtais pas pour elle. Je ne lui jetais même pas un regard, je savais qu’elle me suivrait, tant qu’elle n’aurait pas ce qu’elle voulait. Sa présence pouvait être gênante pour ce que j’avais en tête, alors j’arrêtais de zieuter autour de moi.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Sam 30 Juil 2011 11:00 
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Jeune homme de plus en plus étrange


Alors que je lui murmurai mon incompréhension, il me répondit froidement sans même prendre la penne de me regarder. Ma peur complètement envolée, je décidai bêtement de le suivre. Il avait arrêté de regarde à droite et à gauche pour se concentrer sur la direction dans laquelle se diriger.

" En fait, je me demande juste pourquoi vous n'avez rien fait... Vous auriez facilement pu m'égorger, m'étriper, me torturer ou je n'sais quoi. "

Ma voix avait changé, ma curiosité prenant la place de la peur. J'étais persuadée qu'il ne me répondrai pas, je pivotai donc agilement et me plantai devant lui. Plongeai mon regard dans l'azur de ses yeux, insistant.

" Si vous n'aviez pas tant ressemblé à une personne que je connais, je vous aurais pris votre argent et me serai envolé sans même que vous vous en rendiez compte. "

Ma voix dégageais maintenant une arrogance méprisable, mais elle était imbibée de vrai.

" Deïko. "

Je ne savais même pourquoi j'avais ainsi prononcé son noms, mais ma première élocution avait fait naître dans le regard de l'étranger une surprise qu'il m'était idiot de négliger.



Original et sosie.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Sam 30 Juil 2011 17:28 
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La jeune voleuse qui me suivait comme une ombre me dit qu’elle ne comprenait pas pourquoi je l’avais laissé aller, au lieu de la faire souffrir ou de lui prendre la vie. Elle me laissait une froide image de moi-même en croyant que je pouvais tuer comme ça celui ou celle que je désirais sans éprouver de remord. Tuer pour se défendre, pour se nourrir ou encore pour gagner de l’argent. Pourquoi prendre l’âme d’une enfant qui ne réagissait même pas? Je ne tuais pas par simple plaisir, pas encore. Dans ses réflexions je continuais d’avancer sans lui répondre. Elle n’avait plus peur et sa curiosité naïve me dégoûtait. N’importe quel autre homme aurait très bien pu à ce moment lui faire subir toutes les choses qu’elle avait énumérer.

La voleuse se glissa devant moi comme lorsqu’elle exécutait ses petits méfaits, mais elle s’arrêta net, plantée devant moi elle m’obligeait à m’arrêter. Je lui lançais un regard méprisant, elle me volait et maintenant me suivait sans raison et m’empêchait d’avancer. Elle me regardait encore de ses yeux de braise, essayait-elle de sonder mon esprit avec ses prunelles? Si c’était le cas, elle n’y verrait pas grand-chose autre que les ténèbres de Thimoros.

Comme elle m’avait dit qu’elle m’avait confondus avec un autre, elle me répéta que je lui ressemblais, trop à mon goût, et que sans cela elle serait partit avec ma bourse sans que je ne réalise sa disparition. J’en doutais beaucoup, mais elle avait tout de même réussit à y poser ses doigts d’escroc. Je maintenais l’aire méprisante sur mon visage. Puis, la curiosité qui l’animait se changea elle à son tour en mépris et arrogance. Elle répéta le nom dont elle m’avait appelé plus tôt, cette fois je l’entendis clairement. « Deïko », la ressemblance était frappante, mais ce nom ne m’appartenait pas.

« Deïko, Deïko… »

Je regardais vers le ciel, roulant des yeux en prononçant le nom de l’homme qui était mon sosie moqueusement. Puis, je fixais la jeune fille devant moi. Devais-je lui dire mon prénom? Je ne la connaissais pas et elle non plus ne me connaissait pas.

« Je connais pas de Deïko, moi je suis Eiko. »

Je lui révélais, si mon nom avait autant d’effet que mon physique, elle ne bougerait plus et je pourrais la semer pour de bon.

« Alors, ça te suffit? »

Je m’apprêtais à de nouveaux écarter la jeune fille de ma route, entament à l’avance qu’elle serait figée sur place.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Sam 30 Juil 2011 18:57 
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Curiosité qui démange.


Par deux fois il répéta le nom de mon Maître, leva les yeux au ciel puis un rictus moqueur tira ses lèvres. Il me fixa de nouveau, quelques questions que je ne pus déchiffrer tintèrent ses yeux aux couleurs du ciel puis il reprit un air complètement détaché.

Il m'indiqua son nom, terriblement similaire à celui de mon Maître. L'assurance était parfaitement audible dans sa voix, et je me sentis tressaillir. Il s’apprêtait déjà à reprendre sa route lorsqu'une voix se fit entendre.

" Mitsuko, je pensais que tu t’entraînais en attendant ce soir, s'aurait était plus raisonnable que de flâner dans les rues. "

Deïko se tenait à quelques pas de nous, perché sur un toit, invisible aux yeux des passants. Il posa un regard amical sur Eiko afficha un immense sourire. Souplement il sauta, fléchit les genoux au contact du sol et se dirigea vers nous.

L'inconnu récemment rencontré n'existait plus, je ne pouvais détacher mon regard de Deïko et il vint caresser ma joue. Il se tourna vers Eiko et l'examina brièvement.

" Qui est-ce jeune apprentie ? "


Sympathique ou pas ?

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Sam 30 Juil 2011 20:22 
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Comme je l’imaginais la jeune voleuse frémit lorsque je lui indiquais comment je me nommais. Je souris mesquinement et posais ma main sur son épaule afin de l’écarter, mais une voix se fit entendre. Je tournais la tête vers la source de cette voix masculine et aperçus sur un toit une silhouette d’homme qui nous observait. Grâce à lui j’appris le nom de la jeune Mitsuko. Il l’a blâmait de trainer dans les rues, exactement ce que je faisais avant qu’elle me tombe dessus. L’homme me sourit avant de sauter au sol comme un félin et de se diriger vers nous. Je lâchais l’épaule de Mitsuko, mais gardais toujours l’autre près de mon poignard, même si l’homme ne semblait pas agressif.

Je l’observais lorsqu’il se rapprochait de nous, sans lui rendre son sourire, je restais de glace et méfiant. Je comprenais mieux pourquoi la voleuse nous avait confondus, cet homme était mon reflet dans un miroir. Il avait les mêmes vêtements de cuir noir, les mêmes traits qui tiraient sur le mépris et la haine constante, les mêmes cheveux noirs et souples, même sa silhouette était identique à la mienne, sans parler de son nom! Seule différence était ses yeux qui évoquaient deux perles complètement noires et les miens qui étaient leurs opposés. Si j’avais eu un frère jumeau, il n’aurait pas pu me ressembler d’avantage. J’étais troublé par cette étonnante similitude, presqu’autant que la jeune fille avait pu l’être.

Il caressa la joue je Mitsuko, je voyais que la jeune fille ne voyait plus que cet homme, ce Deïko, et oubliait le reste du monde en sa présence. Comme si elle se trouvait avec son idole, peut-être son amant? Je trouvais déplacé l’âge qui les séparait si c’était le cas, s’il était identique à moi il devait bien avoir mon âge également, et elle, elle sortait à peine de l’enfance.

Il me détailla à son tour sans que je puisse déchiffrer ses impressions et demanda à Mitsuko qui j’étais. Il l’appela son apprentie, j’en déduisis qu’il était lui aussi un voleur. Sans doute plus expérimenter qu’elle et plus douer pour lui apprendre le métier. Je ne laissais pas la jeune voleuse répondre et me présentais moi-même.

« Je suis Eiko, je suppose que vous êtes Deïko? »

Je jetais un bref regard narquois à la gamine et me retournais en souriant mesquinement vers le dénommé Deïko.

« Ne vous inquiétez pas pour elle, elle s’entraînait belle et bien à détrousser les passant. »

Je pris une pose avant de continuer et de jeter un nouveau regard à la jeune fille.

« Mais, elle manque encore de pratique, ou n’as pas su choisir la bonne cible. »

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Sam 30 Juil 2011 22:03 
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Deuxième heure: en quête de la matière du temps.

La pluie de la veille avait cessée de frapper de ses eaux rageuses Yuimen, et avait laissé place à un soleil radieux, exaltant l'odeur de la terre mouillée et la bonne humeur de la population qui bruissait devant nous. Et celle de ma soeur.

" Tu tiens vraiment à m'accompagner, Ara?
-Bien sur! Comment être sur qu'ils s'occuperont bien de toi?
-Et bien, parce qu'ils ont besoin de moi?
- Je sais bien qu'ils ne t'abandonneront pas en pleine nature, mais je n'aime pas l'idée de te savoir seul entre leurs mains..."

Le renoncement est une valeur sûre pour ceux la lassitude prend, garantissant une vague paix à l'esprit des tourmentés. Je décidais de m'y abandonner et de l'annoncer par un léger signe de tête consentant envers ma soeur. Elle est du genre à tout abandonner pour sa famille et rien ne peut l'en démordre.

Je dois bien avouer que ça m'horripile quelquefois.

" Arriverons-t'ils bientôt?
- Je ne sais pas, le capitaine a seulement dit qu'il passerait le matin..."

Une vague inquiétude pointa le bout de son nez malsain.
( Ils auront sûrement pris du retard, je pense...)

C'est alors que l'hymne des chausses frappant le pavé en cadence et le hennisement de plusieurs chevaux me parvinrent, chassant les doutes comme le feu les ténèbres.

" Ce sont sans doute eux.
- Attends voir... ", me tempéra ma soeur avant de se taire quelques instants , " ... oui, je vois l'homme qui a frappé à notre porte hier."

La troupe mit fin à sa marche militaire devant notre maison, et c'est une voix familière qui me héla :

" Messire Alrog, nous voici. Désolé d'avoir pris du retard.
- Je vous en prie capitaine, je suis conscient que tout ceci ne doit pas être facile à organiser."

Aidé par ma soeur, je m'avançais vers eux, quand ma soeur annonça de sa voix si cristalline, brisant le silence:

" je viens aussi."

Tumulte dans la cohorte, mots fuyards vite attrapés et étouffés par une injective du capitaine:

" Silence dans les rangs! Mademoiselle, je ne souhaite pas vous montrer de l'irrespect, mais il serait bien mieux si vous restiez chez vous.
- Et pourquoi donc?
- Nous n'avons pas prévu d'être accompagné par une personne de plus! Et la présence d'une femme dans l'expédition risque de ...
- Risque de quoi, capitaine ?! Je ne laisserais pas mon frère seul parmis vous dans la nature loin de moi. Je suis certaine que vous ne le comprenez pas aussi bien que moi!"

Le capitaine rétorqua, suivit de ma soeur, et leurs paroles claquaient dans l'air comme des fouets à mes oreilles. Les laissant s'assassiner par leur verbe, je me tournais vers l'un des garde tout proche dont j'entendais la respiration profonde.

" Pourriez-vous me guider jusque ma place?
- Avec joie."

Il ne semblait pas désireux de rester prêt de cette ambiance électrique. Me menant lentement jusqu'à une charette arrêtée là, on m'installa dans un fauteuil assez confortable.

" ... je viendrais, quoi que vous disiez!"

Le soupir du capitaine se fit l'écho de mes propres sentiments quelques minutes plus tôt, et fit naître un sourire furtif sur mes lèvres.

" Très bien. Montez avec votre frère sur la charette alors."

La charette grinça quand ma soeur monta, et je la sentis s'asseoir à côté de moi.

"Vous avec là une soeur des plus ... attachantes, messire Alrog.
- Il n'y a rien de plus beau que la famille, n'est ce pas? A propos, as-tu prévenu Shouen de notre départ, Ara?
- Je lui ai laissé un mot. De toute façons, il passe tellement de temps hors de la maison qu'il pourrait bien ne pas passer avant que nous soyons rentrés!
- Peut-être bien."

La charette se mis en branle, ses roues écrasant le pavé et les sabots de la pauvre bête attelée à ce travail frappaient le pavé en contre-temps de la troupe qui s'engagait maintenant vers [url]la sortie de la ville.[/url]

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Dernière édition par Nydaeld Alrog le Sam 30 Juil 2011 22:39, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Sam 30 Juil 2011 22:11 
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Eiko s'était fait presque sympathique à l'égard de mon Maître dont je ne pouvais déracher mon regard. Eiko parla quelque peu, sans que je ne prête attention à ses dires. Pourtant une phrase vint me percuter, comme une épée plantée droit dans le ventre.

" Mais, elle manque encore de pratique, ou n’as pas su choisir la bonne cible. "

Une arrogance sans égale teintait sa voix, perçant une armure que je pensais infranchissable. Cette armure qui enveloppais soigneusement mon esprit lorsque Deïko se trouvait à mes côtés. J'observai Eiko, puis baissai très vite le regard. Je sentis mes joues s'empourprer et une gêne incommensurable prit possession de mon corps.

Je sentais le regard de mon Maître se glisser sur moi, j'avais honte. Ce n'était pas la première fois que je me faisais prendre, mais la tournure qu'avait prit les évènements avait tout de détestable.

Mais Deïko laissa échapper un rire franc avant de glisser un baiser dans mon cou.

" Dites moi tous les deux, que diriez vous d'aller prendre un verre à l'auberge ? "


Vers l'auberge.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Sam 30 Juil 2011 22:51 
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Je vis la jeune Mitsuko rougir de honte et souris dans mon fort intérieur. Son maitre avait l’air de me trouver humoristique et éclata de rire à ma dernière remarque. Il déposa ensuite un baisé au coup de la jeune voleuse. Mes doutes étaient désormais fondés. Je me sentais étrange, pas jaloux, mais plutôt écœuré. Pas par Mitsuko, mais par cette homme qui sans doute profitait de sa naïveté de jeune fille. Il nous proposa ensuite d’aller boire un verre à l'auberge. Je trouvais étrange cette proposition, pas parce qu’il invitait un pur inconnu à boire avec lui, mais parce qu’il était encore le matin. J’observais un instant la jeune voleuse avant de répondre.

« Boire un verre? Pourquoi pas. »

Je répondais positivement à sa demande, après tout je n’avais pas autre chose à faire pour le moment et ça me donnerait l’occasion d’en apprendre un peu plus sur ce clone et sa jeune marionnette.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Sam 30 Juil 2011 23:01 
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Eiko accepta la proposition de mon Maître, se qui me surpris. Moi qui le pensais prêt à n'importe quoi pour se débarrasser de nous. Las de mes gamineries. Un rictus moqueur tira mes lèvres et je me mis en route.

" Il nous serra utile. "

La voix de Deïko avait été un simple murmure et il passa devant moi, prenant soin à se que Eiko marche à ses côtés. Je marchais derrière eux, attentive à chacun de leurs mouvements, mais aucun des deux ne semblait vouloir prendre la parole pour le moment. Il se passait quelque chose entre eux que je ne pouvais comprendre, et que je m'obstinais à vouloir déchiffrer. Eiko avait jusque là gardé sa main prête à dégainer, Deïko lui était serein, les mains sur les hanches il se déplaçait avec souplesse.

Eiko dégageait quelque chose, intrigant, sombre, ténébreux. Une aura démoniaque qui me faisait envie. Envie ? Mais quelle envie ?

Nous arrivâmes à l'auberge.


Proposition.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Mer 10 Aoû 2011 00:13 
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Nous partîmes chacun de notre côté dans les rues d’Oranan. Que faire en attendant l’heure fatidique? Étais-je seulement prêt à me battre à leurs côtés? Savais-je me battre contre de véritables brigands? Des tonnes de questions fusaient dans mon esprit, mais je ne pouvais pas y répondre. Je jetai un regard par-dessus mon épaule et vis la voleuse partir en vitesse et disparaitre dans les hauteurs. Je souris doucement, ces gens étaient particuliers.

Je devais faire passer le temps d’ici à ce soir. J’avais la tête trop chargé d’inquiétudes pour poursuivre ce que j’avais commencé, les demoiselles attendront un autre jour. J’allais vers un endroit tranquille qui me permettrait de réfléchir à toute cette histoire de malfrats.

Je passais le reste de la journée dans un des nombreux jardins de la ville. Leur calme et leur beauté me donnaient un environnement propice à la relaxation et à la réflexion. Je m’étendais près d’un petit point d’eau, couché dans l’herbe j’observais le ciel et ses nuages qui prenaient des formes fantastiques. Je me retournais sur le ventre afin de voir les poissons colorés nageaient dans le bassin. Des rouges tachetés de noir, des blancs tachetés de rouge, de l’orange se mélangeait parfois à leurs écailles, les couleurs dansaient ensemble formant un spectacle que j’appréciais. Ces poissons me faisaient penser au tatouage représentant un dragon de la jeune fille, dans une réincarnation plus sereine de la bête. Je m’en émerveillais, cela me faisait sentir bien, comme si leurs mouvements fluides m’hypnotisaient. Je trempais parfois le bout de mes doigts dans l’eau limpide, laissant les poissons les frôler. Je préférais ces bêtes aquatiques silencieuses aux oiseaux qui avaient un chant strident et agaçant.

(Ah! … C‘est vrai que c’est magnifique!)

Une voix féminine venait troubler le silence et les clapotis de l’eau. Je levai la tête pour voir de qui il s’agissait, mais personne ne se trouvait près de moi. D’ailleurs, il n’y avait personne d’autre que moi dans ce jardin, à part les merveilleux poissons. Je baissai les yeux sur la marre et contemplais à nouveau les nageurs, je devais rêver. Mais, avant qu’ils n’atteignent l’eau cristalline et les tâches de couleurs vives, un petit rongeur à la fourrure blanche comme la neige fit irruption dans mon champ de vision. Voir cette animale me paraissais irréel, les rats sont d’ordinaire noir, sale et vivaient dans des lieux et des villes insalubres. Ce rat était impeccable, je l’observais un instant, mais lorsqu’il réalisa que je le regardais, il s’enfuit. Tant pis, encore quelque chose de bizarre qui se déroulait dans ma vie. Je me tournai sur le dos, à l’aide du ciel je vis qu’il était bientôt l’heure d’aller à la rencontre des deux voleurs. Je me levais en disant au revoir aux poissons et m’en allais vers chez moi.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Dim 28 Aoû 2011 09:29 
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Le masque de fer.


« Je t’offre de me suivre pour cette nuit, si tu en as envie bien sûr. »

La voix de Eiko résonna en moi. Evidemment je le suivis, j'étais seule et n'avais nul part où aller. Le repère de Deiko... Aller là bas serait une forme de suicide. J'accepta son offre d'un hochement de tête, et nous partîmes presque sur le champ.

Descendre les escaliers fut plus aisé que de les monter, mais mes jambes se faisaient de plus en plus lourdes. Une douleur infâme prit naissance dans mes mollets et remonta progressivement dans mes cuisses. Je laissais échapper un gémissement de douleur de temps en temps, mais nous marchions. Eiko marchait devant moi, tendant légèrement l'oreille quand je gémissais. Sa démarche n'était pas aussi souple ni légère que celle de Deiko, même tué par la fatigue, mais je voyais pourtant mon Maître marcher devant moi, prêtant une oreille attentive à ma douleur, ne daignant cependant pas à s'arrêter.

« Merci Eiko, merci pour tout..! »

De nouveau une nuée de larmes s’abattit sur mon visage, coupant ma voix en désagréables hoquettements.


Chez Eiko, enfin.

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Dernière édition par Mitsu le Sam 3 Sep 2011 17:32, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Jeu 1 Sep 2011 03:36 
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La jeune femme aux cheveux de jais et aux yeux couleur de braise accepta l’offre que je lui avais faite et nous quittions rapidement la salle aux trésors pour nous retrouver dans les escaliers tortueux. La descente fut plus aisée que la montée, mes pieds enchaînaient les marches descendantes avec facilité et sans trop d’efforts. Je tendais parfois l’oreille aux plaintes sourdes que lâchait Mitsuko, m’assurant qu’elle allait toujours bien et qu’elle me suivait encore. Je retrouvais le chemin qui nous mena à la sortie parmi le dédale de couloirs en pierre du repaire des brigands, bien qu’à la base mon entrée était une fenêtre.

Une ruelle s’offrait à nous, parfaite pour une fuite au milieu de la nuit. J’allais directement vers la rue, mais je me retins dans mon élan hâtif. Emplit de coupures émotives la voix de la voleuse me forçait à me retourner et rien d’autre me vint à l’esprit que de lui sourire alors que d’autres larmes mouillaient son visage désormais brûlé par d’étranges motifs. Je restais silencieux et continuais d’avancer dans la ruelle pour atteindre le plus rapidement possible ma demeure, mon refuge. La fatigue me gagnait, elle m’enlevait même la curiosité de regarder dans le coffre ouvragé et d’en connaître ainsi son contenu.

La nuit nous offrait une bonne couverture, personne dans les rues, nous étions à l’abri des regards trop indiscrets et qui auraient pu nous amener d’autres ennuis. Mes pas étaient de plus en plus lourds et la boîte que j’avais en main me semblait devenir plus pesante à chacun d’eux. La seule pensée qui traversait mon esprit était celle d’arriver chez moi et de m’étendre dans mon lit afin de tomber dans un sommeil profond qui durerait jusqu’à tard le lendemain.

Au bout de quelques minutes de marche, je sentis la délivrance de la hâte en apercevant une devanture familière. Je savais par la simple vue des pierres recouvertes par des plantes grimpantes, que ma maison se trouvait là sous la végétation. La maison où j’avais vu le jour, la maison où j’avais grandi et la maison où je passerais le reste de mes jours.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Dim 11 Déc 2011 22:58 
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Cela fait maintenant une heure que je suis assise sur les marches du temple de Gaïa et je ne sais toujours pas comment retrouver mes compagnons. Je ne sais pas où nous nous trouvions avant par rapport à ma position actuelle. Je regarde le sol, le regard vide. N’importe qui passant devant moi peut douter de ma santé mentale, mais mon esprit tourne à cent à l’heure. Depuis mon réveil, je ne peux pas chasser l’impression d’avoir été morte.

Je regarde le soleil, profite de sa chaleur. C’est comme si je le découvrais pour la première fois. C’est un sentiment curieux, mais je suppose que c’est le lot de tous ceux qui sont morts et qui ont, comme moi, été ramenés à la vie par la bienveillance d’un dieu. Ma main se porte à mon oreille gauche, dépouillée des bijoux qu’Amhalak m’avait offerts. Je ferme les yeux et tente de l’imaginer, de m’imaginer dans ses bras réconfortants. C’est décidé, une fois que mon père sera vengé, je ne partirais plus loin de lui ! Je le forcerais à m’accompagner s’il le faut, mais le connaissant, il le fera en apprenant ce qui vient de m’arriver.

(Salymïa ?)

Je sursaute et hurle au milieu de la rue. Des passants se retournent sur leur passage pour voir l’auteur de ce vacarme. Je me sens épiée et mal à l’aise avec tous ces regards posés sur moi, mais une fois de plus Gaïa vient à mon aide. La prêtresse sort du temple et me tend un sac avec des pommes dedans.

"Vous sentez-vous bien ? Je viens de vous entendre crier…

Oui… Euh… Enfin, je ne sais plus trop où j’en suis c’est tout… Mais tout va bien.

Si vous le dites, je ne suis pas là pour vous faire la morale. Tenez je désapprouve votre départ soudain, alors je me dois de vous aider au maximum."

Elle place de force le sac de pommes dans mes mains. Je la remercie d’un signe de tête et de nouveau elle disparaît dans le temple. Une fois encore je me retrouve seule sur ce parvis. J’ai sans doute dû rêver la voix de Laïdè dans ma tête.

(Tu n’as pas rêvé Saly, mais…)

La voix que j’entends mêle à la fois tristesse, inquiétude et soulagement. Laïdè… Que lui est-il arrivé pendant que j’étais morte et durant le rituel pour me redonner corps et âme. Qu’a-t-elle enduré ? Lui ai-je fait du mal ?

(Non, seulement une immense frayeur et pas qu’à moi…)
(Je me doute… Laïdè… Si tu savais comme je suis désolée…)
(Tu es morte et c’est toi qui t’excuses ? C’est le monde à l’envers.)

Un silence s’installe entre nous. Un silence où chacune de nous tentent de contrôler ses émotions. J’ai cru l’avoir perdu à jamais et elle aussi. J’entends des pleurs dans mon esprit. J’ignorais qu’une faera était capable de faire retentir le son des pleurs dans ma tête.

(Arrêtes de pleurer Laïdè, je suis revenue et je ne compte pas repartir.)
(J’ai eu tellement peur Salymïa… Grace à Gaïa ! Ne me refais jamais ça…)
(Je te le promets.)

Je suis épuisée par ses retrouvailles plus que poignantes. Je suis émue et une larme s’échappe d’un de mes yeux. Au vu de la réaction de Laïdè, je n’ose imaginer comment mes compagnons vont réagir. Oryash, Cromax et surtout Aenaria. J’avais commencé à tisser de forts liens avec la sindel. Je commence à me demander si c’est vraiment une bonne idée de partir à leur rencontre.

(Tu te dois d’apaiser leur chagrin, Aenaria a…)
(Elle a quoi ? Pitié dis-moi qu’elle n’a pas fait une bêtise !)
(Non, mais elle est très affectée.)

Ces simples paroles chassent le doute. Comme me le dit mon amie, je me dois de rassurer mes compagnons sur mon sort. Ils sont en droit de savoir que je suis en vie et que je serais là pour me battre avec eux et pour obtenir vengeance. Je me lève, résignée à partir, mais de nouveau et très vite s’impose à moi l’inévitable : où aller ?

(Attends-moi ! Je reviens.)

Je n’ai même pas le temps de la retenir qu’elle est déjà partie. À quoi a-t-elle pensé ? Pendant ce temps je me trouve un coin d’ombre, le soleil commence à être brûlant et vu ma faiblesse physique, mieux vaut ne pas tirer sur la corde. Je ne marche pas, je me traîne sur un banc sous un grand arbre.

(Saly ! Ça va ?)
(Oui… je suis juste un peu limitée… Il va me falloir quelques jours pour récupérer.)
(D’accord… Je sais où aller, dis-moi quand tu veux partir.)
(Comment ça tu sais où aller ?)

Je me suis levée d’un bond et ma tête tourne violemment me forçant à retomber mollement sur le banc. Laïdè m’apporte une nouvelle qui me réchauffe le cœur. Elle me raconte qu’elle est entrée en contact avec la faera de Cromax qui lui a indiqué le chemin.

(Cromax sait-il que je suis vivante ?)
(Je ne sais pas Saly, seule sa faera pourra lui donner cette information et je ne peux pas savoir ce qu’elle va décider.)

Quoi qu’il en soit, qu’il soit au courant ou pas, je dois me rendre là où Laïdè va me mener. Prête, je me mets en route. Vu la vitesse à laquelle je progresse, il va me falloir des jours et des jours pour arriver jusqu’à eux. Je quitte donc Oranan en me promettant d’y revenir un jour pour y prier Gaïa.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Mer 18 Jan 2012 12:42 
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Inscription: Jeu 5 Fév 2009 18:56
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Localisation: Monde des Rêves
La fine porte de la pièce s’ouvrit sur une cour intérieure agencée par des mains humaines avec un certain souci d’esthétique. Une esthétique dépassée et de mauvais goût, bien entendu. Ces larves d’humains n’étaient bons à rien, et tout finaud que ça se voulait, c’était au final grossier et inadéquat. Un sol de sable clair sans aspérité ni relief était couvert de pierres noires et lisses formant des chemins imaginaires bordés d’ifs taillés avec précision. Simple modification d’une nature qui surpassait en tout l’homme, bien qu’elle soit encore bien inférieure au Divin suprême, incarnation de la perfection dont Lindeniel était le reflet resplendissant : Zewen.

La présence de plusieurs serviteurs dans la cour irrita l’elfe blanc, qui n’avait plus eu depuis un certain temps à se confronter pacifiquement à des inconnus misérables et dégénérescents. L’un d’eux, cheveux noirs filasses et paupières pâles et jaunâtres presque fermées sur des yeux foncés mais sans personnalité, indiqua la sortie, pourtant évidente, à l’hôte en partance de la maisonnée. Il s’agissait d’une arche de bois clair, qu’un second servant ouvrait tout grand sur une ruelle que soudain, Lindeniel redoutait presque. Elle grouillait de monde, d’humains, ces insectes insignifiants et crasseux qui d’un moindre contact, pouvaient salir la pureté immaculée de son corps parfait. Infaillible cependant, devant cette marmaille impure, il avança, fier et droit, alors que les regards se posaient sur lui avec curiosité. Il en tirait un certain plaisir, de cette admiration collective qu’il semblait soudain consacrer autour de lui. Il ne put refréner, pourtant, un brin d’irritation qui était évidemment dû aux chuchotements que ces badauds bridés se susurraient l’un à l’autre, pour commenter l’un ou l’autre ragot le concernant, alors que l’admiration dont il devait être le centre se devait d’être béate et muette.

Et il se devait d’entretenir avec verve sa position de sauveur du monde. Il leva les mains pour attirer l’attention, et d’une voix claire, s’exprima.

« Je suis Lindeniel Il Thirnasael, et c’est sous mon commandement que vos rêves ont été débarrassés de la menace bien réelle des orques qui sans cesse vous harcèlent. »

Toucher le peuple sur les sujets sensibles, pour s’attirer sa grâce et son admiration. Voilà un exercice qu’il n’avait plus pratiqué depuis bien longtemps, et auquel il s’adonnait généralement seulement dans les soirées huppées de son paternel défunt et aujourd’hui oublié.

Une fois son méfait accompli, il s’en alla sans plus prêter la moindre attention à ce troupeau de brebis galeuses moutonnant en cœur devant ses paroles. Il ne douta à aucun moment de sa crédibilité, tant elle était évidente à ses yeux. Inhérente, même, à sa stature et à sa race, sans doute si mystérieuse et inhabituelle, dans cette ville battue par la guerre noire.

Ses pas se perdirent dans les ruelles aérées, bien plus ouvertes et claires que celles de Tulorim. Sa curiosité alla vers l’architecture bien particulière de ce pays, qui semblait à la fois élégante et fragile. D’élégance, il n’était évidemment que l’apparence, car nul travail d’homme ne pouvait se parer d’un qualificatif si positif.

Ses pas le menèrent rapidement vers le centre de la cité, face à un immense bâtiment qui devait abriter le siège du Conseil de la République, qu’il avait maintes fois vu décrit dans des livres anciens. Les auteurs, comme à l’accoutumée, ne tarissaient pas d’éloges envers les peuplades inférieures. Des érudits vendus et fanatisés par leurs propres recherches. Il fut donc déçu, même s’il s’y attendait, de ne trouver là qu’un bâtiment somme toute normal. Aux proportions énormes, peut-être, mais finalement si humaines. Si limitées.

Non loin de ce conseil, il trouva ce qu’il cherchait : une boutique où se débarrasser de tout le fatras qu’il transportait depuis son expédition. Des armes et objets qui lui étaient inutiles et l’encombraient plus que de mesure. L’échoppe était plutôt grande, elle aussi, et portait un nom typique de l’endroit, sans doute : l’Armurerie de Takoido Himatori. Un nom à coucher dehors, à n’en pas douter.

_________________
Lindeniel Il Thirnasael, noble Hinïon dans la tourmente d'une quête onirique.

Tous méprisables...


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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Sam 28 Jan 2012 22:52 
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Inscription: Dim 23 Nov 2008 20:05
Messages: 389
Localisation: Dans les montagnes aux alentours de Mertar.
Se retrouver à l'extérieur après tout ce temps passé sous un toit, de pierre ou de tuile, était douloureux. Dans le petit jardin à l'intérieur du bâtiment la lumière ne me touchait pas directement mais là elle était vive et directement sur moi.

(Saleté de soleil ! Si seulement j'avais un moyen de m'en protéger efficacement.)

Ma peau atténuait de beaucoup l'effet d'affaiblissement que subissent habituellement les Garzoks mais je restais très sensible. Je mis un certain temps avant d'ouvrir les yeux et de voir que le serviteur était déjà rentré à l'intérieur du bâtiment. La porte était fermé et devant moi se trouvait un attroupement, principalement des humaines à la peau ambrée. Toutes ces femelles discutaient entre elles et jetaient des coups d'œil à la demeure, au bout de la rue et à moi en chuchotant. De ce que je pouvais comprendre dans le brouhaha elles parlaient de la liseuse des rêves, de Kerkan, de son griffon Helce et de moi.

(Les nouvelles sont allées vite. Ce n'est pas plus mal.)

Ma tête était chaude et mes muscles me faisaient mal sous le soleil. Je me suis souvenu qu'avant de pouvoir rester sans trop de mal sous la lumière du jour je m'étais entraîné. Plus d'une journée sans être touché par l'astre de feu ne devait pas m'avoir trop rouillé.

(Je vais me réhabituer, je ne vois que ça. Il faut que je trouve un endroit au soleil et que j'attende que la douleur se calme.)

Je me suis dirigé d'un pas lent vers un banc libre qui se trouvait à quelques mètres de la demeure de Netare. Les passant me regardait avec une curiosité évidente mélangée à une légère crainte. Ma carrure, ma couleur, ma race, tout cela devait être très inhabituel pour ces gens. Le banc était en bois, réchauffé par les rayons lumineux, et suffisamment grand pour que je puisse poser mon dos sur le dossier.
C'était comparable à une méchante fièvre mais qui ne grimpait pas et qui ne donnait pas des pics de douleurs. C'était constant et je pouvais sentir que je m'y habituait légèrement.

(En un sens, je suis plus habillé qu'à l'accoutumé, ça doit jouer pour beaucoup.)

Je regardais d'un œil à demi-clos les alentours et je découvrais une ville à l'architecture très étrange. Je n'avais jamais vu des toits triangulaires aussi finement décoré, comme si au-delà de l'aspect pratique d'une maison les habitants avait décidé d'en faire une œuvre esthétique. La plupart des passants étaient des humains à la peau jaunie mais certains était d'une couleur plus habituelle. Ils me regardaient curieusement pour la plupart, certains se sont arrêté mais n'ont pas osé s'approcher.

(Ils me veulent quoi à la fin !?)

Du coin de mon œil je vis un petit garçon s'approché du banc ou j'étais. Il marchait lentement, comme lorsqu'on s'approche d'un animal et qu'on ne veut pas qu'il s'enfuit par peur. Sa mère ou sa tutrice le regardait, inquiète. Personne n'osait s'approcher plus près.

"Vous êtes monsieur Brrati ?"

"Monsieur", ce simple mot me fit rire tellement fort que je croyais que ma mâchoire allait se casser. Le petit fit un bond en arrière et les badauds furent aussi surpris que lui. Les discussion cessèrent en un instant et tout le monde prêta attention à ce que je répondis :

"Excuse-moi, petit, mais on ne m'a jamais appelé "monsieur" de toute ma vie. Tu peux m'appeler Krochar, c'est mon prénom et il sert à ça."

L'enfant ne devait pas s'attendre à cette réponse et peut-être encore moins au timbre de ma voix, bien plus sombre que le sien. Mais après quelques instants de stupeur il se rapprocha un peu plus.

"Vous êtes donc le Garzok qui a combattu pour nous ? Celui qui a risqué sa vie pour sauver les hommes endormis par le pouvoir de la déesse noire ?"

(Hein ? D'où est-ce qu'il me sort une histoire pareille celui-là ?)

J'avais déjà vu ce genre de chose : une histoire qui s'est lentement complexifié au fil des racontars et du bouche-à-oreille. Rapidement notre quête allait être exagérée au maximum et les enfants seront les premiers à y croire. Je donnais moins de dix ans au petit, un âge très influençable donc je n'ai pas essayé d'endiguer l'inévitable :

"Oui, je fais partit de ceux qui ont participé et survécu à la libération du monde des rêves. J'imagine que tu as vu mes compagnons sortir avant moi."

"Oui ! Votre chef avait l'air très distingué et votre amis en bleu est partit avec un énorme animal."

"Helce, son griffon."

(Notre chef ? Lindeniel ? Pourquoi est-ce qu'il pense ça ?)

"Oui, et la Liseuse de Rêve est enfin revenue donc tout est rentré dans l'ordre n'est-ce pas ?"

"Exact, elle est tranquillement à l'intérieur en train de discuter avec Glaya, la dernière du groupe. Oaxaca n'a plus de moyen pour retourner dans le monde des rêves, nous avons veillé à cela."

Il était en admiration devant moi mais pourtant restait toujours à une distance respectable. Il n'avait pas totalement confiance en un être intelligent représentant d'une race qu'il a appris très jeune à craindre.

"Pourquoi vous vous êtes battus contre des Garzoks si vous êtes un Garzoks ?"

(Bonne question.)

"Eh bien c'est comme pour vous, il arrive que des humains se battent entre eux, c'est déjà arrivé. Nous les Garzoks nous sommes plus proche de nos clans que de notre race, tout comme vous êtes plus proche de vos régions ou de vos peuples."

"Mais tous les Garzoks servent la déesse noire."

"Je pense que tu as devant tes yeux la preuve vivante que c'est faux. Je ne suis au service de personne et j'ai combattu des Garzoks parce qu'ils voulaient me tuer pour m'empêcher d'en finir avec les cauchemars qu'ils provoquaient. Nous avons même combattu des humains qui étaient leurs alliés. Peu importe la race qui me bloque le chemin, le résultat reste le même."

C'était sûrement un peu compliqué pour le petit mais ma voix portait suffisamment pour que le raisonnement atteigne les oreilles des adultes présents. Je voyais certains acquiescer.

"Alors c'est comme les Hommes ? Il y'en a des gentils et des méchants ?"

(C'est plutôt strict comme tri.)

"Oui, c'est comme pour toutes les races. Mais la différence c'est que nos coutumes et les vôtres sont très éloignés. Mélangé à cela se rajoute plusieurs siècles de guerres et de haine, ainsi qu'une tendance à la violence des Garzoks, je dois l'avouer."

Il semblait de plus en plus confus. Je ne m'étais pas vraiment mis à son niveau intellectuel.

"Lorsque ton arrière-arrière-arrière-arrière grand-père et tous ses descendants sont morts en combattant les humains, c'est dur de se dire qu'on peut trouver la paix."

(On dirait qu'il comprend mieux.)

"Alors comment vous avez fait, vous ?"

"J'ai rencontré des humains qui était gentil avec moi, je me suis dit que si je suis gentil à mon tour alors la paix serait possible. Et j'ai la très nette impression que j'avais raison."

"Donc vous devenez un peu comme nous ?"

_________________
Barelfe vous frappe
Krochar Brrati, Garzok Barbare niveau 12 issu de guerrier, dans la ville d'Oranan

New Krochar rasé de près :
Image


Orque barbare un jour, orque barbare toujours :grr:

Quête 18 terminé ! 5 ans de quêtes mais ça en valait tellement la peine.


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