L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Mar 28 Juin 2011 15:35 
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Repos sanglant à l'auberge des Hommes Libres.


Midi était largement passé lorsque Mitsu ouvra l'oeil. Les rayons du soleil frappaient les carreaux de la seule fenêtre de la chambre, et venaient caresser le visage de la voleuse. Elle restait silencieuse, elle pensait à la veille. Comment en était-elle arrivé là ? D'un effort presque inhumain elle se hissa hors du lit et s'habilla pour sortir. Elle devait trouver un travail, sinon elle ne pourrait pas payer sa chambre plus de deux ou trois soirs. Elle descendit alors les 2 étages qui la séparaient du rez de chausser et questionna l'aubergiste, un homme cette fois. Comme elle le pensait, les temps étaient durs et il ne serait pas aisé de trouver un emplois. Elle se décida à sortir, évitant cette fois les rues trop désertes. Elle entra dans plusieurs commerces, mais aucun n'avait de poste à lui offrir. Elle se permettait une vulgarité à chaque sortie de boutique. Mais cela ne faisait pas avancer les choses. Elle marchait, se triturant les doigts, cherchant une solution. Et sans même s'en rendre compte elle avait de nouveau rejoint une rue déserte.

"Tiens donc, j'te connais toi." La voix venait encore une fois de derrière. Qu'avaient-ils tous à se faufiler dans le dos des gens ? Était-ce une manie dans cette ville, ou simplement le mode d'approche des ivrognes pervers ?

Mitsu se retourna avec agacement, mais fut très vite surprise par l'apparence de son interlocuteur. C'était un homme assez grand, de 25ans, peut être plus. Il était rasé court, avait bonne mine. Il portait un manteau de cuir noir, le haut légèrement ouvert, laissant apparaître sa musculature à la fois fine et puissante. Le manteau, assez moulant, descendait au milieu des fesses et se marier parfaitement au pantalon du même cuir que portait l'homme. Des gants en cuir plus fin dissimulaient ses mains, tandis que ses bottes étaient faites d'un cuir plus épais mais tout aussi noir. La jeune fille resta béate devant cet homme et de nouveau, les questions fusèrent dans sa tête.

"Mais voyons, ne me regarde pas comme ça.. On dirait que tu as vu un fantôme, c'est déstabilisant. Je ne sais pas si tu te souviens, j'était à la taverne hier soir." Il prononça ses mots avec un calme consternant. Mitsu avait tué, et cela de semblait gêner personne.
"Où as-tu appris à bouger si vite ? Je t'ai à peine vu sortir sa dague, que déjà Gark était mort." Catastrophe, elle avait tué un homme qu'il connaissait. Il allait le venger, c'était certain. Et cette fois-ci elle le savait, elle n'avait absolument aucune chance. Cet adversaire était différents des autres.

"A vrai dire, il n'a eu que se qu'il méritait. Ce moins que rien s'en prenait toujours à plus faible que lui. Et je dois avouer que j'attendais avec grande impatience que quelqu'un lui tienne tête."
"Pourquoi ne l'avoir pas fait vous-même ?!" Les paroles avaient fusées et étaient sorties si brutalement que Mitsu ne pu les retenir.
"Et bien.. Je me serais rabaissé à son niveau, m'attaquant à quelqu'un de plus faible que moi.. Même si je n'aurai fait que défendre Nokora." Et comme depuis le début, il souriait. Mitsu était tellement mal à l'aise.
"Bon bon bon, que dirais-tu si je te prenais sous mon aile ?" Mitsu fut tellement étonnée qu'elle cru que ses yeux aillaient quitter leur place respective. Qui était-il et que voulait-il ? Les yeux noirs de l'homme s'illuminèrent un instant.
"Et bien je prend ce silence pour un "Oui" ! A partir de maintenant tu es mon élève. Fais attention, je serai sévère. Malgré que tu sois rapide tu es bien maladroite. J'ai bien l'intention de faire de toi une assassin et perfectionner ton statu de voleuse." Mitsu n'en revenait pas. Comment savait-il ? Son équipement n'avait rien d'un voleur. Il lui tendis alors une bourse à demi pleine, la même qu'elle avait accroché à sa ceinture, dérobée la vieille sur le port. Non, elle n'était plus à sa ceinture, mais dans la main de cet homme mystérieux qui avait fait d'elle son élève en seulement quelques minutes. Comment lui avait-il prit ? Elle n'avait rien vu, rien senti. Pire encore que la veille, elle était complètement paumée.

"Tu comptes me regarder ainsi encore longtemps ? Allé viens, il faut qu'on aille t'acheter de quoi t'équiper. Je paierais la moitié, je ne pense pas que tu ais énormément d'argent. Pour ce qui est de l'auberge, tu peux rendre ta chambre, l'endroit où tu vivras désormais sera beaucoup mieux. Ok Chaton ?" Sans même réfléchir Mitsu acquiesça et suivit son "Maître" dans les rues de la ville.



Déploiement d'un art troublant.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Ven 1 Juil 2011 19:36 
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Je suivais Theril et Angalak placés en tête dans les rues de la ville. Je les avais déjà pratiquées de cours durant de cours instants avant mon départ pour Omyre. J'espère qu'on s'installera dans l'auberge pour la nuit, j'ai plus qu'envie d'un repas chaud et d'un matelas. De toute façon le soir approchait à grand pas et le village était à l'extérieur de la ville. Demain nous y serons. Theril s'arrête et se retourne vers nous :

"Qu'en pensez-vous si on s'arrête à l'auberge pour la nuit ? Tthéo, qu'en penses-tu ? Il est tard."

"Je suis d'accord, mais nous partirons à l'aube."

"Parfais. Rejoignons alors cette auberge et allons nous reposer."

Il se remit en route et nous le suivirent.

suite

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Mar 5 Juil 2011 12:33 
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Premier défis contre son Maître.

Son Maître était revenu un peu plus tard dans la matinée, sans une explication il avait demandé à son élève de le suivre dans les rues de la ville. Evidemment ce n'est pas une proposition, mais un ordre. Mitsu avait donc suivit son Maître, comme à son habitude silencieux, jusqu'au pied d'une tour de la milice. L'adolescente chercha des yeux le sommet de cette dernière, il était vraiment haut.

"On va grimper là." Ah non non non. La prenait-il pour une mutante ? Sans même se soucier du regard presque effrayé de son élève, il entreprit l'ascension de la tour. A le regarder ça semblait facile, après tout, les pierres qui la composaient étaient assez espacées et pas trop enfoncées, ce qui créait des prises faciles. De toute façon, Mitsu n'avait pas le choix, son Maître était déjà assez haut quand elle se lança. Les premiers mètres furent plus faciles que se qu'elle avait pensé, mais très vite ses muscles montrèrent des signes de fatigue. De plus, les prises du milieux de la tour étaient différentes de celles du bas. Les pierres étaient moins espacées, et pire que tout, recouverte d'une mousse humide qui les rendait glissantes. Mitsu allait lâcher. Si elle tombait de cette hauteur, c'est sûre elle se tuait. Son Maître était un peu plus haut, arrêté il ne se tenait qu'à l'aide d'un pied et une main, alors que Mitsu, elle, forçait le plus possible sur ses quatre membres. Le haut de la tour lui semblait si loin. Elle était essoufflée, à bout de force. Ses mains cédèrent sous son poids, elle lâcha. Elle chuta dans le vide, impuissante.


Réveil douloureux.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Mar 5 Juil 2011 22:35 
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Réveil douloureux.


\!/ Scène un peu gore \!/


La nuit était déjà bien avancée lorsque Mitsu sortit. Elle releva la capuche de sa cape, ferma cette dernière. Elle ne savait pas vraiment où aller, mais le sommeil l'avait fuit, et elle ne supportait pas de rester là à tourner dans son lit et attendre que le temps passe.
Elle ferma délicatement la porte, il était possible que son Maître l'ait entendu ou vu sortir, mais elle tenait à rester discrète. Elle se mit en route, comme elle s'y attendait, à cette heure-ci les rues étaient désertes. Elle leva les yeux au ciel, la lune, presque pleine, éclairait légèrement les rues, assez pour avoir une bonne visibilité. La jeune sang mêlée fut tirée de sa petite rêverie par un bruit sourd, venant d'une rue parallèle.

(Qu'est ce que.. Devrais-je aller voir ?) Mitsu céda vite à la tentation et se dirigea prudemment vers l'origine du bruit.

Étrangement la rue était vide, mais une poubelle y était renversée. La voleuse s'en approcha, elle sentait une présence, mais il lui était impossible de savoir où était la personne. Lentement, elle dirigea la main vers sa dague et tenta d'affiner ses sens.

(Où est-il... ? Je le sens, mais je n'entends rien..)

Elle eut à peine de le temps de se mettre en garde qu'une ombre courait à toute vitesse vers elle. Elle para sans trop de difficulté le premier coup, la personne qui l'avait attaqué portait elle aussi une cape à capuche, mais elle avait pu apercevoir son visage, c'était un homme. L'obscurité ne permettait pas à l'adolescente de bien voir son équipement, elle savait simplement qu'il l'avait attaqué avec une épée, tout se qu'il y a de plus basique. L'homme attaqua, il fonça droit sur Mitsu, essayant de l'avoir à la gorge. La jeune fille pivota légèrement sur le côté, esquivant de justesse l'épée, et tenta de frapper à son tour. La position de son adversaire ne lui permettait pas de toucher les points vitaux, mais elle lui trancha le bras jusqu'au muscle. La vision du sang fit naître en elle une multitude de frissons et une irrépressible envie d'aller plus loin. L'homme grogna et riposta, il tendit son épée vers Mitsu, mais elle se trouvait trop loin et la lame lui effleura à peine le bout du nez. D'un revers du poignet elle l'écarta et fit mine d'attaquer, elle savait que l'attaque de front serait inutile. Déjà il se préparait à esquiver l’offensive, mais la voleuse se décala légèrement et plongea en avant. Sa tentative fut vaine, un simple pas en arrière avait suffit à l'homme pour éviter un coup fatale, elle put néanmoins lui planter la cuisse. Il passa alors à l'offensive, il leva son épée et la rabattit avec puissance sur son adversaire, Mitsu barra l'attaque avec sa dague. Sous l'impact, les deux lames chantèrent à l’unisson. Mais Mitsu faiblit, son épaule lui jouait des tours et la puissance du choc déclencha en elle une onde de douleur. Elle repoussa son opposant d'un coup de pied et tenta de se reprendre, mais le belligérant la prit de court. L'épée vint se loger dans le bras déjà affaiblie de la jeune voleuse. Elle poussa un cri perçant, l'homme retira son épée et tenta de la transpercer au ventre. Mitsu se jeta à terre, une grande quantité de sang s'échappait de son bras.

(Qu'est ce que je dois faire.. J'ai.. J'ai peur...)

Elle était désemparée, elle ne savait plus quoi faire. Elle se mit à trembler, elle sentit des larmes rouler sur ses joues. Et une nouvelle fois son ennemi se rua sur elle, de justesse elle esquiva le coup en roulant sur le côté, d'un même mouvement elle planta sa dague dans le mollet de l'homme. La douleur et la surprise lui firent perdre l'équilibre, il chuta lourdement en arrière, laissant tomber son épée. Mitsu s'en saisit et lui planta dans le bras, immobilisant le membre au sol. La voleuse était assise sur son adversaire, elle le fixait avec insistance. Sous sa cape elle découvrit plusieurs poignards qu'elle prit avec hantise avant de les enfoncer dans le corps de leur possesseur afin de l'immobiliser entièrement. Il hurlait de douleur, peut être de peur. Du sang coulait sur chacun de ses membres. La fille des Phalanges de Fernis leva haut sa dague, la lame scintilla sous la lune. Elle rabattit l'objet de mort sur le ventre de l'inconnu, elle enfonça de nombreuses fois l'armes dans son corps, elle déchirait la chair, tournait la lame sous la peau. Elle pouvais sentir chacun des organes de sa proie. Un sourire ténébreux barrait son visage, elle riait même parfois. Elle remonta sur son torse, brisa les os de la cage thoracique un par un de quelques coups et trancha la peau jusqu'au cou. Elle plongea sa main dans la faille fraîchement ouverte, attrapa le coeur et l'arracha d'un mouvement brusque. L'homme hurla une dernière fois. Mitsu observait le muscle encore palpitant dans sa main. Son sourire s’effaça doucement lorsqu'il s'arrêta. Elle considéra longuement l'homme qui s'étendait sous elle. Le buste entièrement déchiqueté il montrait presque volontairement ses entrailles. Des litres de sang encerclaient la scène.

"Après tout, c'est toi qui m'a attaqué, idiot."

Elle s'empara de la bourse qu'il avait attaché à la ceinture et fit marche arrière.


Lettre du Maître.

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Dernière édition par Mitsu le Ven 8 Juil 2011 21:29, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Ven 8 Juil 2011 17:06 
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Malgré un début de journée mouvementé et une douleur persistante, Mitsu se décida à sortir. Elle rejoignit les artères principales de la ville et se mêla à la foule. Elle semblait disparaître au milieu de tous ses gens, elle pensait pourtant pas être si petite.

(Pourquoi est-il parti si subitement..)

La voleuse sorti délicatement sa dague et coupa quelques attaches de bourse. Aucune d'entre elles n'étaient véritablement bien garnies, mais c'était plus pour lutter contre l'ennuis que pour faire fortune.
Une main se posa alors sur la lame.

"Allons, qu'est ce que tu essais de faire là, hein ?!"

C'était un nain qui n'avait pas vraiment l'air commode. Plutôt grand pour sa race, très carré et affichant une grande barbe en vrac. Elle lui lança un sourire mesquin avant de bondir, poser un pied sur son épaule et sauter encore. De justesse elle agrippa une poutre et se hissa sur les toits. Elle lança un dernier regard au nain avant d'entamer une course effrénée. Elle tenta d'oublier son bras blessé et courrait à toutes jambes. Ses pieds touchaient à peine l'ardoise des toits et elle se sentait bien en hauteur.

(Pourquoi est ce que je continu de courir ainsi.. La foule est loin maintenant, et il est impossible que le nain m'est rattrapé.)

Elle s'arrêta net et reprit lentement son souffle.
Elle tomba subitement à genoux, son bras la mal-menait. Du sang ruisselait sur sa peau et son muscle palpitait de douleur.

(Qu'est ce qui m'a prit de courir ainsi.. Je suis vraiment une idiote ! Il faut que je me repose.. Je.. Je..)

Mitsu s'écroula sur le toit et sombra dans l'inconscient. Le temps passait, le soleil déclinait, et la jeune élève resta inerte des heures durant.
La lune dominait le ciel lorsque l'adolescente ouvrit les yeux. La douleur s'était dissipée, mais elle tremblait et avait beaucoup de fièvre. Elle devait absolument rentrer, faire tomber la température. Elle le laissa glisser sur la pante du toit et tomba à terre. Elle tenta de se réceptionner mais ses jambes ne supportaient même plus son propre poids. Elle était au sol et ne pouvait compter que sur son bras gauche pour ramper. Elle gémissais sous les vagues de souffrance, pleurait comme jamais avant et s'arrêtait sans cesse pour reprendre son souffle.


Un repos tant espéré.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Ven 8 Juil 2011 23:37 
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Je n’avais passé dans la cave qu’une heure ou deux, la journée s’offrait encore à moi et je décidais de m’aérer le cerveau. Cette rencontre et les évènements étranges qui s’étaient déroulés m’avaient troublé, une roche et une porte qui parlaient et une lutine ventriloque et magicienne, sans parler des chats sauvages qui gardaient la cave! Des choses étranges j’en avais assez vu pour aujourd’hui!

Je marchais tranquillement dans les rues d’Oranan l’esprit libéré. Mes envies d’aider les gens avaient disparues, ce qui me rassura, car ce n’était pas dans mes habitudes d’avoir du cœur pour une autre personne que moi-même. Cette lutine devait posséder un pouvoir mystique et l’utiliser à sa guise, pour pousser les gens à se plier à sa volonté.

Mes pas hasardeux me conduisirent devant une petite boutique, une armurerie pour plus de précision. Les marques de griffes et de crocs que m’avaient fait les chats, me poussèrent à entrer voir la marchandise.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Jeu 14 Juil 2011 03:24 
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En sortant de l’armurerie, je me sentais fort et fier, comme si porter cette armure me rendait plus puissant. Je savais que ce n’était pas le cas, mais ce sentiment me plaisait. Mes pas me conduisirent jusqu’à une autre boutique, cette fois de magie. Je me rappelais avec quelle hypocrisie j’avais mentis à l’armurier et je souris malignement. J’avais retrouvé mes manières d’avant ma rencontre avec la petite lutine, cela m’apaisait tout en m’excitant. Je poussai la porte du magasin et entrai dans À la belle Aura.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Ven 15 Juil 2011 05:13 
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En chemin vers chez moi je n’avais en tête que la puissance que j’obtiendrais avec les fluides obscures et les parchemins. Sur mon passage je ne remarquais même pas tous les gens qui passaient à côté de moi, tellement j’étais absorbé par mes pensées. Elles étaient essentiellement dirigées vers Thimoros dieu de l’ombre, et les pouvoirs qu’il m’accordait. Mon sang bouillonnait déjà à l’idée d’absorber le liquide obscure des fioles et mon envie se faisait de plus en plus intense. J’avais du mal à la contenir, je ne pourrais pas arriver chez moi avant de craquer.

Mes pas de plus en plus rapides me conduisirent dans une ruelle très peu fréquenté de la population. Là je ne me ferais pas déranger, ni surprendre, par qui que ce soit. Je m’assurais que les lieux étaient sûrs avant de m’adosser contre les pierres d’une bâtisse et de m’asseoir à terre. Un tonneau me cachait de la rue qui croisait cette ruelle, seules mes jambes étendues étaient visibles, mais les ynoriens croiraient à un ivrogne qui décuvait et me laisseraient tranquille. Assis par terre le cœur battant et la respiration rauque, je pus me concentrer sur l’objet de mon désir.

Je pris une grande respiration avant de sortir la première fiole de ma poche, c’était la première fois que j’allais absorber un fluide et j’en étais fébrile. J’observais un instant le liquide qui se trouvait à l’intérieur, noir comme de l’encre il semblait absorber la lumière ambiante, preuve de son appartenance au dieu du mal et de la destruction. Un sourire mauvais se dessina sur mon visage et je retirai le bouchon de liège de la fiole avec mon pouce. Le bouchon s’envola plus loin dans « pop » mélodieux et j’apportais la fiole à mes lèvres de mes mains tremblantes. Le liquide sombre coula dans ma bouche en un trait et je l’avalais. La fiole de verre roula à terre émettant un léger tintement, quand je la laissais tomber de ma main d’une manière lasse. Je savais que lorsque l’on absorbait un fluide, des effets se faisaient ressentir après. J’attendis que les effets seconds se témoignent, mais ils ne vinrent pas. Je me levais et quittais la ruelle le visage amère, est-ce que le vendeur m’avait arnaqué et vendu des produits défectueux? Si s’était le cas, il allait entendre parler de moi et ses craintes sur les utilisateurs de magie obscure seraient réelles et justifiées. Je mettrais à sac sa misérable boutique et lui ferai la peur de sa vie!

Rageant, je retournais à la boutique d’un pas décidé. Les passants étaient comme des ombres qui circulaient autour de moi, elles passaient sans que je ne puisse distinguer leurs apparences et leurs visages. Je percevais seulement leurs formes ombrageuses qui passaient lentement à côté de moi. Les ombres vaporeuses se mirent à tourner autour de mon corps. Je les dévisageais, essayant de reconnaître un visage, mais elles se mirent à tourner encore plus rapidement. Elles m’étourdissaient, je devais m’en éloigner, mais j’en étais incapable. D’un pas rapide j’essayais de les distancer, mais elles se rapprochaient et tournaient encore plus. Les ombres se mirent à rire d’un rire horriblement mauvais et leur chorale monstrueuse résonnait dans ma tête. Ma tête était comme dans un étau que l’on s’amusait à serrer et desserrer. Je n’en pouvais plus. Je me mis à courir là où je n’en voyais pas. Je traversais les ombres qui m’encerclaient et me barraient la route, en les traversant elles laissaient sur moi leur fumée qui me prenaient à la gorge et me faisaient suffoquer. J’essayais de m’en débarrasser en secouant et agitant les bras, tout en courant désespérément.

Une des ombres me rentra dedans et me fit tomber et je m’étalais de tout mon long sur le pavé. Quand je me retournais sur le dos, elles se jetaient toutes sur moi. Je levais les bras en guise de protection, mais cela ne les empêcha pas de foncer sur mon être et de rire. Rire encore plus fort et plus terriblement, je me bouchai les oreilles, mais elles résonnaient encore dans ma tête. Je hurlais, les ombres m’emmenaient avec elles m’arrachant au sol. Je ne pouvais plus bouger, j’étais prisonnier de leurs emprises vaporeuses. J’essayais de me débattre, en vain, je ne faisais qu’hurler. Une des ombres s’approcha de mon visage et murmura quelque chose que je ne compris pas, sa voix était effacée et floue. Je continuais de crier, elle n’avait pas de visage et pourtant j’en distinguais un dans les vapeurs noires qui la constituaient. L’ombre me transperça, je ressentis une vive douleur, puis plus rien. Je tombais inconscient entre les mains des ombres qui continuaient de me porter.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Sam 16 Juil 2011 23:47 
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Après être restée un moment sans rien faire, je me décidai finalement à sortir. L'air était doux et bientôt la nuit s'installa sur la ville. La lune, encore à quelques jours de sa plénitude, brillait d'un éclat si intense qu'elle semblait effacer les étoiles qui tentaient de luire à ses côtés. Jalouse détentrice des cieux des ténèbres, elle trônait au milieu de l'écran bleuté que lui offrait la nuit, majestueuse et arrogante, elle m'observait en silence. Je la contemplais moi aussi, sa beauté se reflétait merveilleusement dans le rouge de mes yeux, elle m'éclairait parfaitement les rues et me paraissait éternelle. Mais y a-t-il chose éternelle dans cette univers ? Non. La réponse avait fusé dans mon esprit, comme une évidence qu'il était absurde d'ignorer. Pourtant je refusais d'admettre la disparition de l'astre qui guidait mes nuits, mon âme, ma vie. Je me perdais dans des divagations inutiles. D'un même mouvement j'ajustai ma cape et relevai mon capuchon. Je pris une direction de façon à garder la lune devant moi. Un vent léger chuchotait à mon oreille, sans que je parvienne à comprendre ses dires. Même s'il rafraîchissait l'air, la nuit d'été que je parcourais restait chaud et quelques peu désagréable. Depuis toujours j'avais vécus dans les montagnes du nord, dans la neige, au milieu des glaciers. Ici la neige ne se montrait qu'en hivers, les gens à qui j'en avait parlé s'en plaignaient et semblait en souffrir, pourtant je me languissais son arrivée. J'avais du temps devant moi avant de pouvoir me rouler dans la pureté des neige hivernales.
J'avais, pour le moment, d'autres priorités. J'étais incapable de battre Deïko en combat, et pire encore, de lui infliger un quelconque coup. Frustration intense.
Le vent souffla de nouveau mon visage. Je m'arrêtai immédiatement, mes yeux restèrent clos.. Plus un mouvement, plus un soupir. J'inspirai longuement, profondément, puissamment. Le vent charriait avec lui une irrésistible odeur de sang. La senteur tentatrice dansa un instant autour de moi, je cédai. Je pivotai sur les pointes et me glissai avec la plus grande discrétion dont j'étais capable dans la noirceur d'une ruelle. Je suivais l'odeur, effroyablement obnubilée par cette dernière. Découvrir d'où elle provenait... Et puis après ? Je stoppai ma course, le regard planté au sol.

"A quoi cela va m'avancer, savoir d'où vient cette odeur... Délicieuse senteur... irrésistible effluve..." Mes mots n'avaient été que soupir, ma course reprit, plus folle et rapide qu'avant de s'arrêter.

Ma course effrénée s'arrêta lorsque le découvris le cadavre d'un homme d'une quarantaine d'années. Simplement égorgée, il avait été dépouiller de sa bourse, ses bottes, et ses bijoux, dont je percevais encore la marque sur l'annulaire et le majeur. Une grimace de dégoût s'afficha sur mon visage, je ne pus pourtant m'empêcher de m'accroupir près du malheureux. Je n'eus pas besoin de le toucher pour savoir qu'il était encore chaud, fraîchement tué, et que le tueur en question se trouvait certainement encore dans les parages. L'homme à terre ne m’intéressais que peu, son âme étant déjà partie loin, je n'aurais pu tirer aucun cris de douleur, peu importe les châtiments infligés.

"Quelle drôle de pensée que voilà." Le mot, le bruit, le manque de discrétion.

Une ombre surgit au dessus de moi, en armure légère, une femme me tenait tête bientôt. Une femme. Pour la première fois, j'affrontais une femme. Aucune cape ne la dissimulait. Par dessus de simple vêtements de toile se trouvait épaulettes, jambières et une protection pour le torse en métal - peut-être était-ce simplement de l'alliage - constituait se qu'il semblait être son armure. Un rictus moqueur m'étira les lèvres. Je savais n'être que très peu expérimentée, mais elle, elle était juste pitoyable à mes yeux. Son épée n'était, de toute évidence, pas entretenue, et elle paraissait entièrement dépourvue de force. Je pouvais percevoir les petits tremblements qui envahissaient son corps. Elle passa tout de même à l'attaque, se ruant sur moi. C'était idiot, attaquer de front ne faisait qu'agrandir de gouffre qui s'était ouvert entre elle et moi. Je posai la main sur la poignet de mon poignard, attendis. Encore, un tout petit peu. A peine. Une esquisse de seconde, peut être moins. A quelques mètre de moi, elle leva haut, autant que maladroitement, son arme. D'un même mouvement je me baissai, sortis ma lame, pivotai sur les hanches, lançai la jambe. Elle trébucha ridiculement, je lui plantai ma dague dans la cuisse. Le hurlement perçant qui s’échappa de ses lèvres me tira un sourire de satisfaction.

Se mêlant au cri de ma proie, les cris de quelques hommes tout proche et approchant à grand pas me détournèrent de celle-ci. Je percevais un regard froid se glisser sur moi, je compris aussitôt. Piégée. J'avais été piégée.
La femme, jusqu'alors frêle et pitoyable à mes yeux, m'observait avidement, un sourire terrifiant dessiné sur ses lèvres.

"C'est fini."
"Non !"

Je me relevai d'un bond, saisis l'idiote - idiote ? - qui m'avais piégée, me glissai dans son dos et portai ma dague à son cou.

"Si je meurs, tu meurs."
"Tu devras alors t'habituer à la solitude." Ma voix avait été glacial, elle me fit moi-même frisonner. Qu'est ce qu'il m'avait prit d'agir ainsi ? Je ne savais même pas combien ils étaient, ni quelles étaient leurs intentions, et j'avais la prétention de lui garantir la mort, et ma survie.

Quatre hommes apparurent devant nous, tous de toile et de pièces d'armure. L'un avec une lance, un autre avec une hache de combat, les deux autres aux épées similaires à celle de mon otage. Je laissai échapper un juron avant d'égorger celle à qui j'avais promis la mort. Action insensée, je le savais. Pourtant je n'avais pu répulser l'envie de le faire. Les quatre hommes qui se tenaient face à moi écarquillèrent les yeux avant d'ouvrir une bouche grande comme le poing.

(Sont-ils, eux aussi, débiles ?)

Cette pensée m'arracha un nouveau sourire et je bondis en avant. Oui, j'avais attaqué, et non l'inverse. L'effet de surprise fut total, eux qui me pensaient prise en embuscade et désemparée, se retrouvaient attaqués par leur propre proie. Ils restèrent figés un moment avant de bouger. Suffisamment longtemps pour que je puisse tuer le premier, un possesseur d'épée. Mon coude s'était encré dans son plexus solaire, lui bloquant la respiration. La douleur l'avait replié sur lui-même et ma dague était venue se planter entre ses deux yeux. Evidemment, les autres étaient déjà en garde de combat. Je me retrouvai au centre d'un cercle de mort qu'ils avaient formé en une fraction de seconde. Le premier, armé de la lance, passa à l’offensive. Il tendit seulement un bras tremblent en avant, pointe droit devant, vers moi. Le coup fut facile à esquiver, presque inutile. Presque. Trop concentrée sur cette attaque inoffensive, je ne vis qu'au dernier moment l'escrimeur se jeter sur moi. Je me laissai volontairement tomber à terre, sur le dos. L'homme vola au dessus de moi, je le saisis par le col et l'accompagnai d'un coup de pied. Il vint frapper le sol violemment, je me retournai, et puis plantai ma lame au coeur. Sans m'arrêter j'envoyai les jambes en saut de lune, mon dos décrivit une courbe presque parfaite et j’atterris debout sans trop de mal. Je me retrouvai devant l'homme à la hache, grand et bien bâtis il me faisait face avec une implacable assurance. Sans prendre compte de mon analyse rapide je fléchis les genoux, prête à attaquer. Trop lente. Le poing du colosse vint percuter ma poitrine. Je sentis ma respiration se bloquer, un ultime souffle m'échapper. D'une vitesse fulgurante il rabattit sa hache vers mon cou. Je me jetai à ses pieds, esquivant le coup et l'immobilisant miraculeusement. Non, je ne l'immobilisais pas, j'étais juste bêtement accrochée à ses jambes. Mon souffle revint, et, ridicule dans cette position je me hâtai pour en changer. Alors qu'il levait une jambe pour me faire lâcher prise, j'empoignai mon arme et roulai sur le côté. Le mouvement permit au lancier de passer enfin à l’offensive. La lance se ficha entre mon bras et ma hanche, par chance il était vraiment maladroit et semblait ne jamais parvenir à ses fins.

"Dégage ! Tu ne vois donc pas que tu gênes ?!" La voix du colosse s'accordait parfaitement à sa carrure: imposante, impressionnante et débordante d'assurance.

Le lancier entra la tête dans les épaules et recula, l'air confus d'avoir ainsi gêner son camarade. Le colosse à la hache posait sur lui des yeux méchants et mauvais, pleins de rage et de haine. Il regardait son compagnon. Il ne me regardait pas. Erreur que je lui aurait pensé fatale. Une artère vitale passe par l'aine, j'y traça un trait de feu du bout de mon arme. La douleur le fit immédiatement réagir, il pivota et m'écorcha d'un tranchant de sa hache. Heureusement, la blessure n'était pas profonde. Je m'éloignai d'un bond et me remis en garde. Jambe droite tendue en arrière, la gauche fléchie, dague ramenée au visage, main gauche sur poignet droit. Dans cette position, je savais que j'étais presque intouchable, pourtant l'assurance, toujours aussi puissante, que dégageait le colosse me faisait perdre confiance en moi. J'avais l'atroce impression de ne pouvoir rien faire contre lui.

On resta ainsi longtemps, chacun contemplant l'autre de son côté. Que pensait-il de moi ? La question fusa aussi vite que son attaque. Puissante, elle filait vers moi telle une vague promettant la mort. La force qu'elle libérait était telle qu'il était certain que je ne pouvais la parer.

Il ouvrit grand le bras, portant son incommensurable arme du bout de se dernier, prêt à m'attaquer sur le flan. Je n'avais pas bougée, presque pétrifiée devant cette fulgurante puissance. Lorsqu'il referma l'étreinte de mort, je me collai à lui, en tournant du côté interne de de l'étau qui resserrait sur moi. Je dessinai une ligne de sang le long de son bras. Ma lame traversa son poignet. Il lâcha sa hache sous un grognement de rage qui me fit frisonner.

Immédiatement son poing opposé vint percuter violemment mon dos. La douleur envahis entièrement mon corps. Je me cambrai brusquement, lavai la tête pour crier, mais seul le silence daigna caresser mes lèvres. Je tombai à genoux. J'avais mal, très mal. Le colosse observa un court instant son bras, dans lequel était encore plantée ma dague. Il l'a retira avec une brutalité si haute qu'il se déchira un peu plus la chair. Du sang en grande quantité s'échapper de son bras, mais peu lui importait. Il jeta mon arme, loin derrière lui. Trop loin pour que je puisse espérer la récupérer pour le tuer avec. Le tuer ? En étais-je seulement capable ? Il me regardait, froidement, puissamment, horriblement. Il prenait lentement ma vie, d'un simple regard.

(Bouge..) Mon esprit hurlait à mon corps de se reprendre.

(Bouge..! Attaque, et tue !)

Il s'accroupit face à moi, m'écrasant toujours du regard.

(Allé !)

La douleur quitta peu à peu mon corps, je retrouvai lentement mes jambes. Pourquoi n'attaquait-il pas ? J'étais là, devant lui, à son entière merci, et lui ne faisait rien. Il me regardait. Je ne pouvais plus attendre, j'avais peur, et si cette peur ne quittait pas mon corps, j'allais devenir folle. J'avais envie de crier, trembler, pleurer.
Ridicule.
D'un mouvement rapide, je posai les mains à terre et frappai, les deux pieds en même temps. J'aurai espéré faire le chuter. Impossible, il était bien trop lourd et musclé pour pouvoir espérer une telle chose. Il vacilla à peine. Je me relevai, il fit de même. Sans armes je ne voyais pas comment je pouvais le battre. La différence de force qui s'étendait entre nous était infinie.

Je me rappelai soudain de mon tout premier meurtre. J'avais juste retourné, sans m'en rendre compte, la force de mon adversaire contre lui-même..

(Parfait !)

Au même moment le colosse fondit sur moi, le poing fermé, la tête en avant, dans une redoutable course. Je bondis, le plus haut possible, passant au dessus de lui. Mon pied s'écrasa sur sa tête, déjà baissée vers l'avant. Il chuta lourdement au sol, tête contre les pavés. Sans réfléchir je me ruai sur lui. Je lançai mon poing, le plus fort possible, dans la nuque. Un sinistre craquement raisonna dans la nuit. Très vite il s'immobilisa.

Je ne pris pas le temps - cette fois-ci - de "jouer" avec le corps de mes victimes. Je leur pris leurs biens, bijoux et bourses. Le lancier me regardais, pétrifié, mais debout, en garde. Je réajustai ma cape, remontai ma capuche sur ma tête et passai à côté de lui.

"Là, c'est le moment où tu cours, très vite." Mes mots étaient à peine audibles, mais le lancier n'en demandais pas plus. Il lâcha sa lance et parti dans une course folle.

Un sourire psychédélique illumina mon visage, brilla sous la lune, nimbée de sang.
Tellement maladroit.
Je me retournai.
Tellement maladroit.
Il trébucha à quelques mètres de moi.
Sous mes yeux.
Quelle maladresse.
Je me baissai pour ramasser sa lance.
Il se releva.
Maladroit.
Courut encore.
Inutile.
Je brisai la lance, seul restait la pointe et un infime morceau du manche.
Il chuta encore.

"Meurs."

Je m'élançai à mon tour, plus rapide que lui, plus fourbe que lui. Une pointe mortelle luisit sous la lune, il se retourna, l'air surpris.
Son coeur hurla. Se tut.
A jamais.

Je pris également sa bourse et rentrai à la propriété.


Seconde tentative.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Mar 26 Juil 2011 14:46 
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En sortant de chez moi, mon guide braqua immédiatement à droite, longeant les murs extérieurs de ma demeure. Son armure scandait un air cliquetant à chacun de ses pas, se mêlant aux bruits de la vie qui animaient la rue, veine pulsante d'animation d'Oranan. Une mère et sa jeune fille nous dépassèrent en sens inverse, le frottement silencieux de leur peau avec leurs kimonos effleurant mon oreille. Plus loin, un marchand s'époumonait pour attirer le chalant, alors qu'un forgeron a l'oeuvre non loin ruinait ses efforts à coups de grands fracats métalliques. Sous mes pieds, le sol était pavé, irrégulier, et nous nous déplaçions lentement pour ne pas que j'heurte par mégarde l'une d'elle et tombe. Une patrouille de garde, anti-corps de notre belle cité contre les viscitudes du monde, arriva derrière nous, avec sa sonorité cadencée si caractéristique, et leur capitaine, à la voix étonnament jeune pour son grade, salua notre duo avant de continuer sa route. Le vaillant gaillard qui me guidé tourna dans plusieurs rues, et je m'efforçais de visualiser le chemin que nous prenions.

( Il m'emmène dans les hauts-quartiers, comme je m'y attendais. Seul un riche personnage a les moyens de payer une horloge et un militaire à son service.)

Le bouillonnement tumulteux des rues précédantes s'éloignait, tandis que nous pénétrions dans une large rue calme. Le vent souffla légérement, et j'entendis le bruissement de feuilles, de part et d'autres de la route. Une odeur légère mais omniprésente se languissait dans la rue, une saveur d'encens des plus raffinés. Seul nos pas semblaient troubler la quiétude du lieu.

Deux voix se firent entendre devant nous alors que nous marchions, accompagnées fidèlement par la sonorité de leur pas. Un homme et une femme, discutant tranquillement. Je saisis qu'il parlait d'astrologie avant qu'ils ne marquent un silence, sans doute pour dévisager notre étrange duo, avant de reprendre le fil de leurs paroles et de s'éloigner.
Après un long moment, mon guide marqua l'arrêt et deux nouveaux cliquetis métalliques accompagnèrent les deux nouvelles voix que j'entendis:

" Bonjour mon capitaine!
- Bonjour soldats. Allez annoncer à notre seigneur que j'amène avec moi messire Alrog pour son horloge."

Des pas s'éloignèrent à grande vitesse, tandis que le capitaine, puisque c'était le grade de mon guide, me conduisit à sa suite. Le sol devint plus plat et agréable pour mes pieds tandis que nous remontions ce qui semblait être une allée en extérieur. Il m'aida à monter les quelques marches qui menait à la porte d'entrée, qu'il poussa dans un léger grincement avant de me faire pénétrer à l'intérieur.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Mar 26 Juil 2011 16:04 
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Après avoir quitté la maison du très jeune seigneur, toujours en compagnie du robuste capitaine, la main sur son épaule pour la seconde fois de la journée, nous refaisions le chemin de l'aller en sens inverse. L'humidité se faisait plus présente autour de nous et le vent s'amplifiait, petit à petit...

" Il va pleuvoir. Nous devrions presser un peu le pas."

Je sentis le capitaine lever la tête et scruter le ciel...

" Vous avez raison, les nuages s'amoncellent ... Comment l'avez-vous su?

- Les non-voyants ont appris à ouvrir leurs sens restants à bien des choses."

Le capitaine ne disait plus mot tandis que nous accélerions un peu le pas. Autour de nous, j'entendis les gens qui pressaient le pas, apercevant eux-aussi dans le souffle de Rana le présage du débordements sur Yuimen des larmes du ciel.

Au bout d'un moment, le capitaine pris la parole, brisant le silence entre nous:

" Pourquoi vouloir nous accompagner dans notre recherche de Farunne?
- Je suis curieux de découvrir la Faerunne au plus tôt. Cela me permettra d'imaginer l'horloge au plus vite. Et puis, les ballades hors des murs d'Oranan sont bien rares pour moi, c'est une occasion de profiter de l'air de la campagne.

- Je comprend."

De nouveau le silence. Les premières gouttes commencèrent à tomber, éclaireuses d'une armée aqueuse. Et enfin, nous arrivâmes devant chez moi.

" Je vous remercie encore, capitaine. Souhaitez-vous entrer vous abriter de la pluie?

- Non, merci, je dois retourner auprès de mon seigneur au plus vite, pour préparer l'expédition. Nous passerons vous chercher demain.

- Très bien. A demain alors capitaine, et rentrez bien."

Le bruit de ses pas s'éloignèrent tandis que la pluie tomba vraiment du ciel, par sceaux entier. La porte devient mon salut face aux assauts liquides et je me dépêcha de rentrer chez moi.

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Dernière édition par Nydaeld Alrog le Sam 30 Juil 2011 22:04, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Ven 29 Juil 2011 06:23 
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Je me dépêchais à m’éloigner le plus possible de ma demeure. Je voulais fuir ce que me rappelait cette maison que j’aimais et détestais. Lorsque je commençais à être essoufflé, je jugeais que j’étais assez loin et ralentis le pas. Le soleil montait dans le ciel, donnant plus de lumière à la cité et sa population. Les Ynoriens commençaient à sortir de chez eux et à vaquer à leurs occupations, alors que moi, je sortais pour m’évader. Je détestais rêver, car à chaque fois ce qui se devait d’être agréable et reposant se transformait en cauchemar horrible. Je préférais me perdre dans mes pensées, au moins je les contrôlais et pouvais en faire ce que je voulais.

Je marchais lentement dans les rues propres de la cité et j’observais les passants pressés d’aller d’un endroit à l’autre ne remarquant presque pas les jardins qui les entouraient. J’entrais dans l’un d’eux en suivant le petit sentier de pierres grise qui zigzaguait et se séparait dans l’étendu de verdure. Je passais un bon moment à reluquer sur un banc à l’ombre d’un cerisier, les jolies filles qui passaient par ce magnifique jardin pour se rendre je ne savais où, laissant libre cours à mon imagination. Je me sentais paisible, mais je finis tout de même par quitter mon banc et retourner me promener dans la ville. L’animation des rues me plaisait même si le flot continu de gens me dérangeait. Je lançais un regard noir à la bande de jeunes qui venait de me percuter, mais ils étaient déjà loin et riaient en esquivant d’autres personnes. Je grognais intérieurement de ne pas pouvoir les corriger ou de leur foutre la frousse, et allais un peu plus loin. Je n’aimais pas beaucoup les enfants, car ceux-ci étaient toujours trop énervés à mon goût.

J’allais vers un marchand qui essayait vainement de vendre ses babioles. Son petit étal était rempli de bijoux coloré fait à la main. Ce genre de chose ne m’attirait pas, mais la conversation houleuse qu’il avait avec un homme qui voulait lui faire baisser ses prix pour un cadeau à sa femme m’amusait. Le vendeur têtu finit par lui offrir une réduction et l’homme s’en alla heureux et fier. Le spectacle était terminé. Je m’en allais m’adosser à un mur et observer les passants en quête d’un nouveau divertissement. Cela pouvait signifier bien des choses pour moi et pouvait être à peu près n’importe quoi. Je n’avais qu’une seule inquiétude, refaire face à la milice.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Ven 29 Juil 2011 12:09 
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Entre un rêve et la réalité.


Je devais absolument tuer cette journée, la rendre courte, presque inexistante, et revoir Deïko ce soir.

Je me précipitai dans la rue, ajustai maladroitement ma cape et commençai à marcher. J'observais tout, les passants tout aussi pressées que moi, les jeunes concubine habilement maquillées qui se dépêcher de rejoindre leur demeure, les hommes, plus au moins vieux, qui les dévoraient du regard. Ces enfants qui couraient et riaient, libres et insouciants.

Je ne m'étais jamais rendu compte à quel point cette ville vivait, même si je sortais plus généralement le soir, les journées me semblaient bien plus calmes.

"Charmante demoiselle."

Une homme me percuta violemment, et n'éprouva aucune gène à poser une de ses répugnantes mains sur mes fesses. Je l'assaillis d'un regard de haine et de mépris, qui le fis reculer un demis pas et afficher un air plus que surpris. Je reteins un juron, laissant mon regard plongé dans le sein, changeant ce dernier, plus doux, félin, sensuel. Un sourire pervers étira ses lèvres, je glissai ma main sur sa cuisse et remontai à sa ceinture, délicatement je le privai de sa bourse. Habilement je détachai mon regard et repris ma route. Lui resta là, à me regarder partir.
Idiot.

Au détour d'une ruelle un jeune homme attira particulièrement mon regard. Adossé à un mur, l'air pensif, charmant. Un sourire mesquin illumina un court instant mon visage. Je me dirigeai vers lui, le pas léger, souple.

Avant que je n'aie le temps d'arriver à lui, il repris sa route. Regardant ça et là, cherchant quelque chose sans vraiment savoir quoi. Je pressai le pas. J'étais juste derrière lui, il n'avait pas conscience de ma présence. Il avait une démarche assurée, presque arrogante.

Je le dépassai, me collant à lui, prête à saisir sa bourse. Je plongeai mon regard dans le sien pour le distraire, l'attirer vers autre chose que le bien que je lui dérobais. Je m'arrêtai net.

"Deïko.."

Même regard, malgré que la couleur soit entièrement différente, même visage, même vêtement. Ce n'était pas lui. Était-ce lui ? Je m'arrêtai un instant, sa bourse dans la main, une éternité s'écoula. Une main se referma sur mon poignet, le visage du jeune homme se tenta d'une colère visible et puissante.

Je ne savais que faire, se qui allait se passait. Il planta son regard noir en moi, me tua un instant. J'était pétrifiée.


Jeune homme de plus en plus étrange

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Ven 29 Juil 2011 18:43 
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Mon regard se promenait dans la foule recherchant avidement une proie qui pourrait me distraire un instant, peut-être une nuit. Mes yeux tombaient sur toutes sortes de gens, des vieux, des jeunes, des gros, des minces, des hommes, des femmes, des beaux et des moins beaux. Des tonnes de possibilités s’offraient à moi, une querelle de voisin à observer, des mômes à terroriser et de belles femmes à charmer. J’en distinguais une qui marchait avec de gros sacs, elle était jolie avec son kimono bleu et ses longs cheveux noirs qui cascadaient dans son dos. Je partis à sa rencontre, peut-être accepterait-elle que je l’aide à porter ses sacs.

Mais lorsque je tentais de la suivre et de me rapprocher d’elle pour lui offrir mon aide, une fille se colla à moi. Ses yeux rouges comme le sang se plongèrent dans les miens et elle se figea, troublée par je ne sais quoi. Elle murmura quelque chose qui ressemblait à mon prénom et je fronçais les sourcils. Me connaissait-elle? Je ne l’avais pourtant jamais vu. Je sentis ma taille s’alléger et je vis qu’elle essayait de me dérober ma bourse, mais elle ne déguerpissait pas, elle était paralysé.

Je libérais ma bourse en agrippant fermement son poignet, je n’acceptais pas que l’on me vole de la sorte. Je plongeais mon regard dans le sien et pouvait y lire la peur, je souris mesquinement. Ce n’était qu’une jeune femme à peine sortit de l’enfance, un enfant à terroriser et non une femme à charmer. Je prenais le temps de la détailler avant de lui adresser la parole. Ses yeux rouges contrastaient avec la blancheur de sa peau et ses cheveux noirs, je n’avais jamais vu des iris de cette couleur. Elle était fine, mais pas très grande et le bras que je tenais était recouvert d’un tatouage qui disparaissait dans son dos.

« Prise la main dans le sac, gamine? »

À défaut de savoir son nom je lui en donnais un qui collait à n’importe quel enfant peu importe son âge. Je restais de glace, employant un ton dur, sans être sévère. Je ne la lâchais pas et la fis pivoter vers une ruelle. Le peuple percevait mal un homme qui tenait une jeune fille comme ça, alors je nous masquais de leurs regards et de leurs jugements.

« Ton petit stratagème ne fonctionne pas avec moi. Je devrais te faire payer voleuse! Mais j’ai une question pour toi, comment m’as-tu appelé? »

Cette fille m’intriguait, elle semblait être sûr d’elle avant de se figer et de se faire prendre.

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 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Ven 29 Juil 2011 23:02 
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Troublante rencontre.


La surprise et la peur me paralysaient. Mon coeur battait si fort qu'il semblait vouloir s'échapper de ma poitrine. La ressemblance était trop grande, j'avais l'impression de me trouver devant mon Maître. Sa main emprisonna longtemps mon poignet, le serrant si fort que je crus perdre mon bras. D'un mouvement léger il pivota sur le côté, m’entraînant avec lui dans une ruelle.

" Ton petit stratagème ne fonctionne pas avec moi. Je devrais te faire payer voleuse! Mais j’ai une question pour toi, comment m’as-tu appelé? "

Sa voix fut dure et ferme, mais ne dégageait aucune violence. Mon coeur se calma quelque peu. Ses yeux étaient toujours rivés dans les miens, puissants et merveilleux.

" Pardon je... J'ai fait erreur, vous n’êtes pas celui que je pensais... Je... "

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que sa main, grande ouverte, vint percuter ma joue, libérant mon bras. J'aurais surement fuis s'il n'y avait pas quelque chose d'intriguant dans cette claque. Comme un grand frère qui réprimande sa petite soeur... Un grand frère ? Je me sentais idiote. Un sourire mesquin tira gracieusement ses traits.

( Mais qu'est ce que..? )

Mes pensées se perdaient, ce jeune homme que je voulais voler, qui ressemblait tellement à Deïko, qui m'avait prise la main dans le sac, qui semblait pouvoir mettre fin à mes jours et qui maintenant me giflait gentiment.

Je ne devais vraiment pas avoir l'air fine, pommée et l'air ahurie je l'observait. Il rigola un court instant puis repris sa route, comme si de rien n'était. Je restai béate un moment puis courus pour le rattraper.

" J'ai du mal à comprendre... " Lui glissai-je à l'oreille.



Curiosité qui démange.

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