Débarquement au port.Mitsu commença à s'enfoncer dans les profondeurs de la ville. Le bruit et l'agitation du port n'étaient désormais qu'un vague souvenir. Du son que faisaient flots sur les quais, du rire des gens, des cris des poissonniers ne restait qu'un silence oppressant et une solitude déstabilisante. La quasi totalité des volets étaient clos, seuls quelques rats couraient ça et là dans les rues. Un regard froid caressa le cou de la jeune fille qui se retourna brusquement tant la sensation fut désagréable.
"Tu es perdue petite ?" Un homme d'une quarantaine d'années se tenait debout à quelques mètres d'elle. Mal rasé, sale et visiblement entamé par l'alcool. Il afficha un sourire des plus horrible, montrant sa dentition noircie par la crasse et l'âge, manquante à certains endroits. La voleuse agrippa lentement sa dague et fit un pas en arrière.
"Allons, tu ne dois pas avoir peur. Je n'te veux aucun mal, bien au contraire."Il avançait maladroitement vers elle, commençant déjà à défaire la toile qui lui servait de pantalon. Mitsu resta immobile, le combat ne devait surtout pas durer, elle était épuisée, et face à un homme de cette carrure, elle n'avait absolument aucune chance. Ses yeux restèrent clos un instant, tous ses autres sens en alerte. Elle guettait la moindre faille, chaque occasion était bonne à prendre. Jusqu'alors ses adversaire étaient des adolescents de son âge, pour la plupart des brutes sans cervelles, cet adversaire ne changeait pas beaucoup, seule sa force serait différente. C'est bien se qui l'inquiétait.
Un pavé moins enfoncé que les autres et la démarche instable de l'homme lui fit perdre l'équilibre. Il plongea quelque peu en avant, mais il était déjà trop tard. La voleuse avait bondit, saisissant son arme à deux main elle sauta au dessus du l'ivrogne. La lame entra sans difficulté dans la nuque de se dernier, ressortissant au travers de la pomme d’Adam. Très vite une flaque de sang s'étendait aux pieds de Mitsu. Jamais auparavant elle n'avait tuer un homme.. Et elle avait aimé cette expérience. La chair humaine était si différente de celle des animaux, elle était tellement tendre et fine. Oui, la lame passait si facilement dans le corps humain. Le cris furtif qu'avait poussé sa proie au contact du métal avait tout d'excitant. D'un élan de folie elle se mit à genoux et transperça de plusieurs coups son ennemis, déjà bien mort. Un effroyable sourire barrait son visage tandis qu'un bruit se fit entendre derrière elle. Consciente de l'horreur de ses actes, elle prit la bourse au cadavre et s'enfuis en courant vers la taverne qu'on lui avait indiqué plus tôt dans la soirée.
Repos sanglant à l'auberge des Hommes Libres.