L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 25 Juil 2011 23:01 
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Matinée de plaisirs. [:attention:] Contenus sexuels. Réservé à un public avertis. [:attention:]


Je me réveillais plus tard dans la matinée. Nue dans mon lit, simplement couverte d'un drap blanc.

"Deïko..."

Se que j'avais vécus se matin était-il réel, ou seulement un rêve ? Merveilleux rêve...
Lentement je me relevai, ressassant avec délice chacun des moments de mon rêve. Les baisers, les caresse, sa chaleur, sa présence, son corps. Tout semblait si réel.

Tout en prenant mon temps je m'habillai, détaillant chacun des souvenirs que me laissait mon rêve. Je lassai délicatement mon corset, revoyant Deïko ôter ma serviette. Un frisson de désir parcourut mon dos, prenant son temps et devenant torture envieuse. Je serrai les jambes, fermai les yeux et tentai de me ressaisir.

'Qu'est ce qu'il t'arrive.. Idiote."

Une fois habillée je me dirigeai vers la porte de ma chambre, anxieuse à l'idée de voir Deïko. J'ouvris doucement la porte de ma chambre, espérant échapper à sa perception. Il était en face de l'arbre, en plein gestuelle. Comme avant il pointa son bras vers moi, je me mis immédiatement en garde, prête à éviter le souffle tueur qu'il m'envoyait.
Il n'y eut rien à éviter cette fois-ci. une bise légère caressa mon visage. Deïko me fit signe d'approcher, un sourire différent aux lèvres. Je me plaçai à côté de lui, comme il me l'indiquais. Ensemble nous commencions une même gestuelle. Mouvements précis, souples et rapides. Parfaitement synchrones, sans même avoir communiqué ou répété.

D'un geste rapide Deïko se glissa dernière moi, posa ses mains sur mes hanches et m'embrassa le cou.
Étonnement... Bouleversement.
Je n'osai pas me retourner, j'avais peur de croiser son regard. Peur ? Peur de quoi...

"Rejoins moi cette nuit à deux rues au nord d'ici. J'aurai besoin de toi pour éliminer une bande de malfrats qui s'amuse à détrousser des gens sans défense, et ils n'hésitent pas à prendre leur précieuses vies."

Un murmure glissé à l'oreille, une tendresse folle et une voix irrésistible. Il disparut en silence, se fondit dans les ténèbres de la ville telle une ombre, et moi je ne bougeais pas. J'en étais maintenant persuadée, ce n'était pas un rêve, tout était réel.

Un sourire quelque peu stupide aux lèvres je me dirigeais vers la sortie. Je devais m'occuper avant ce soir, faire passer la journée le plus vite possible. J'étais tellement pressée de le voir de nouveau.


Troublante rencontre.

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Dernière édition par Mitsu le Ven 29 Juil 2011 12:15, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 26 Juil 2011 01:20 
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Premier cadran, minuit : le commencement du temps

Première heure : une idée s'avance

La chaleur de la tasse pleine de thé encore brûlant se propaga dans mes mains et m'apaisa, tandis qu'un doux parfum aux arômes de fleurs s'éleva à mes narines. Apportant doucement le liquide à mes lèvres, les bruits de la maisonnée me parvenaient, suscitant autant de représentations fugaces dans mon esprit : le pas léger et harmonieux de ma soeur qui s'éloigne de moi, le claquement irrégulier de la vaiselle dans ses bras qu'elle ramène à la cuisine pour lui entasser dans un bruit désagréable en attendant de pouvoir aller les laver à la rivière, le pas plus lourd de mon frère qui se lève bruyamment, sans un mot, comme à son habitude, et qui se dirige vers l'entrée.

" Shouen! Aide moi au moins à ramener les bols!"

En réponse, ma soeur ne reçut qu'un reniflement dédaigneux de son fraternel avant que je n'entende la porte s'ouvrir ...

" Shouen!"

... et se refermer en claquant.

Le petit pas léger se rapprocha de moi.

" Bon sang, il est impossible! Je me demande comment tu arrives à le supporter, Nydaeld. Moi, je n'y arrive plus!

- Je regarde ses qualités avant ses défauts.

- Et tu as un exemple de "qualité" à me donner?

- Et bien...Lui et toi, vous me faites souvent rire." répondis-je avec un sourire malicieux avant de boire une nouvelle gorgée de thé. Je le sentis glisser dans ma bouche, suivant le chemin de mon estomac et libérant sa tonifiante chaleur à mon organisme.

La vaiselle bruissa de nouveau quand elle l'entassa dans ses bras, mêlée à un soupir de résignation très charmant de sa si belle voix. Et tandis qu'elle s'éloignait, j'entendis des coups à la porte. Et une voix, grave, puissante :

" Messire Alrog? Je viens passer une commande pour vous de la part de mon seigneur!"

"Ne t'inquiète pas, j'y vais", lançais-je à l'intention de ma soeur.

Posant délicatement ma tasse sur la table basse devant laquelle j'étais assis, je saisis d'une main ma canne allongée à mes côtés tel un chien fidèle, et me releva. Les gravures de ma canne me semblait vivante, presque mouvante sous mon toucher devenu hypersensible. D'un pas lent mais assuré, je me dirige vers la porte, balayant l'espace en face de moi à l'aide de ma canne dans un mouvement lent et régulier qui me fait toujours irresitiblement penser au mouvement d'un balancier. Sous mes pieds nus, le sol de bois est jouent un étrange musique de grinçements,autant de repères, balises pour aveugle, bruits-pharess pour retrouver mon chemin vers l'entrée de la maison.

Ma canne toqua enfin contre une surface dure et verticale: le mur ou la porte. Passant la main, je reconnus du bout des doigts les gravures de la porte, et suivant leur voluptes, je parviens à la poignée, que j'ouvris. L'odeur et le bruit de la rue s'invita dans l'entrée, envahisseur invisible mais plein de sens pour moi: l'odeur de la dernière pluie et de la terre mouillé, les cris des passants, le rire d'un enfant, les relents carnassier du boucher de ma rue, et la chaleur du soleil sur ma peau. Ainsi qu'une odeur de sueur et d'effort et un cliquetement de métal juste devant ma porte : la signature invisible de mon client.

il arrive que certains de mes clients, inconscient de ma situation, sont parfois enclins à vouloir me raconter ce qu'il pense de ma lenteur à les acceuillir dans ma demeure, en particulier les jours de pluies battantes, mais un regard à mon visage suffit à refroidir leurs ardeurs lorsque j'ouvre la porte. Mais c'est d'une voix calme que l'homme s'adressa à moi, de son ton de voix grave qui me fit penser , avec le cliquetement en métal qui résonna à nouveau tandis qu'il devait me saluer, à l'image d'un militaire en armure.

" Mon seigneur souhaite s'entretenir avec vous, directement. Il vous prie de bien vouloir me suivre pour que je vous emmène jusqu'à lui.

- Pourquoi ne vient-il pas lui même?

- Mon seigneur avait malheureusement quelques affaires à finir, mais l'impatience l'a poussé à m'envoyer à vous. Et aussi, le travail qu'il aimerait que vous faisiez est quelque peu ... non conventionnel par certains aspects. Il aimerait s'en entretenir avec vous.

- Et bien, Zewen vous a mené jusque ici, alors permettez que je mette mes chausses, et je vous suivrais sans hésiter.

- Laissez moi vous aider."

La sollicitude de l'homme était touchante, mais je ne souhaitais pas devenir trop dépendant des autres.

" Je vous remercie, mais j'aimerais le faire seul. Question d'ego.", ajoutais-je avec un sourire.

Faisant volte-face, canne en avant, je laissais là mon courtois client et partis à la recherche de mes chausses. Par chance, elles n'étaient pas bien loin, et je pus être prêt au départ plus tôt que je ne l'aurais moi-même cru.

" Ara, je pars voir le client!

- Fais attention à toi!"

Je sortis sur le pas de la porte et la referma derrière moi. L'homme a mes côtés semblait un peu perturbé.

" Vous pouvez me mettre ma main sur votre épaule pour me guider, cela ne me gêne pas."

Visiblement soulagé que j'ai deviné son problème, je sentis une grosse main gantée se saisir aussi délicatement que possible de la mienne et la poser sur son épaule... Plus haute que ma tête. Le contact glacial de l'acier de ce qui devait être une épaulette sous mes doigts me le confirma: j'avais affaire à un militaire en armure. Et c'est ainsi que notre duo étrange chemina vers les rues de la belle Oranan.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 26 Juil 2011 14:56 
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Alors que nous passions la porte, des pas feutrés de serviteurs s'écartant furtivement sur notre passage me parvinrent tandis que j'étais conduit auprès du maître des lieux. La grande salle dans lequel nous arrivâmes pour le rencontrer était imprégné d'une odeur d'encens. Quelques gens de maisons se tenaient dans la salle, s'affairant à des préparatifs quelconques.

" Nous avons préparé une chaise à votre attention, messire Alrog.

- Merci à vous, c'est bien aimable."

Sur ces paroles, mon ouïe me confirma que le capitaine s'était éloigné et se reposait sur un mur non loin. J'entendais sa forte respiration d'ici.

M'adossant au creux du fauteuil, je sentis dans mon dos les scultures du bois dessinant de folles saremdoles excentriques au travers de mes vêtements. Rien de désagréable, sachant de plus qu'un coussin d'une douceur exquise m'évita de devoir supporter sous moi la dureté du bois. Gardant ma canne sur mes genoux, j'attendis patiemment...

... Et pas très longtemps.

" Whoua! Vous êtes l'horloger pas vrai? Vous êtes vraiment aveugle? Rho, ce que je suis content que vous soyez là!"

( Une voix d'enfant?), pensais-je, autant surpris par cette constatation que par ce soudain éclat de voix.

" Mon seigneur, un peu de tenue je vous prie...", sermonna une voix quelque peu fatigué devant moi.

Des petits pas se rapprochèrent à toute vitesse, et je sentis une haleine chargée d'une odeur de sucreries prêt de mon visage.

" Vous faites comment pour aller au toilettes si vous y voyez rien? Sa doit pas être facile de viser!

- mon seigneur!"

( Ainsi, c'est ce garçon qui veut une horloge?), pensais-je avec un sourire naissant au lèvre, ( Je remercie Zewen de m'avoir mener auprès de ce charmant enfant!)

" Ne lui en tenez pas rigueur", dis-je tout haut, "cela ne me vexe pas.
Seigneur, il paraît que vous voulez une horloge n'est ce pas? Pourriez-vous m'expliquer ce que vous ..."


Je n'eus même pas le temps de finir ma phrase que la voix de l'enfant retentit de nouveau, l'excitation suintant littéralement de sa voix enfantine:

" Oui!! Alors, je voudrais une groooooooosse horloge, avec pleiiiiiiiiin d'aiguilles qui piquent bien! Partout hein! Avec une de ces choses qui sort de l'horloge en forme de petit soldat! Ho, et puis et puis..."

Couvert par la voix de l'enfant à quelques centimètres de mon visage, je n'ai pas entendu les pas du propriétaire de la voix lasse se rapprocher et éloigner l'enfant de moi, ce qui fit s'élever des protestations de sa part.

" Suffit mon seigneur, ce n'est pas une façons de se comporter! ... Pardonnez-le, messire Alrog, il est encore indiscipliné. Je suis l'intendant, Nyrian Kurul, et voici mon jeune seigneur, Yfert Vyr. Je vous parlerais de sa commande, j'imagine que cela sera plus clair pour tout le monde. "

Je souris de nouveau à cette remarque, et entendis mon interlocuteur s'asseoir en face de moi, sur une chaise apparement posé là.

" Il se trouve que suite à certaines remarques de la part de langues de vipères, mon jeune maître voudrait améliorer sa décoration avec un objet qui serait autant d'une beautée fabuleuse que d'une complexité savante, preuve de savoir-faire. La réputation de votre famille n'est plus à faire en matière d'horlogerie, Messire Alrog, aussi avons-nous pensé à vous.

- Et je vous en remercie.

- L'horloge que nous voudrions que vous fabriquiez devra répondre à ces standard. Nous vous faisons confiance pour nous produire quelque chose d'admirable, nous vous laissons le choix de la forme. Mais l'horloge a une petite particularité: nous aimerions la fabriquez dans un métal rare et qui serait en lui-même une prouesse ajoutant encore à la beautée de la chose : de la faerunne.

- la faerunne?

- Un métal élémentaire que l'on trouve en faible quantité dans les vallées autour d'Oranan. Il est d'une légéreté exceptionnelle tout en restant plus dur que l'acier. Nous aurions aimé avoir votre avis sur cette demande.

- Et bien, un métal léger permet d'avoir une mécanique précise qui ne se déreglera que peu. Et la solidité est toujours bonne à prendre pour faire durer le mécanisme et limiter l'entretien. Cela me semble être une bonne idée.

- Superbe! Vous acceptez donc notre commande?

- Oui, avec plaisir."

Le rire plein de joie de Yfert fut un avant-goût du bonheur que mon oeuvre lui promettait, et je sentis mon coeur s'attendrit devant tant d'innocence.

( je serais même ravis de voir mon oeuvre servir à un bonheur si pur.)

" Nous allons envoyer plusieurs groupes de soldats fouiller les plaines au sud pour ramener la Faerunne nécessaire. Je vous demanderais de patienter quelques jours, messire Alrog.
- Me permettrez-vous d'accompagner un de vos groupes? Je suis curieux de voir cela.
- Et bien, si le coeur vous en dit."

Je remercia mon interlocuteur d'un signe de tête et entreprit de me relever tandis qu'il faisait de même. Le pas lourd du capitaine se rapprocha immédiatement.

" je vais vous reconduire chez vous, messire Alrog.

- C'est bien gentil de votre part, capitaine."

Je fus ainsi guidé vers l'entrée emprunté quelques minutes plus tôt.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 8 Aoû 2011 19:30 
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Questionnement intense.


« Le repère des brigands se trouve au centre du plus ancien quartier de la ville. C'est une grande bâtisse reconnaissable à sa pierre sombre. Je ne connais pas les lieux, je sais seulement qu'en son milieu y réside une cour et qu'il y a trois étages. Je ne sais pas comment ses derniers son investis, mais on peut facilement imaginer que leur butin se trouve tout en haut.

Le clan en lui-même est composé d'une trentaine d'hommes, bourrins et indélicats, armés pour la plupart de haches de guerre, massue ou gourdin. Les plus haut gradés ont un art plus subtile du combat et se battent avec de fines épées. Enfin, et c'est là que j'ai besoin de toi, en plus de ses membres, le clan compte six mages. Magie blanche et noire, attaque, défense, ils ont misé sur la diversité peut se défendre contre des guerrier ou assassin en tout genre, mais pas contre des mages. Et seul, je serai parfaitement incapable de gérer six mages. De plus, deux d'entre eux sont très puissants, et possèdent des compétences que j'ignorais jusqu'alors. »


Eiko était resté attentif aux paroles de mon Maître, enregistrant avec soin les important détail que lui délivrait son interlocuteur. Se qui me gênais le plus, c'est que je découvrais avec lui se qui nous attendais le soir. Pourquoi ne m'en avait-il pas parlé plus tôt ?

J'étais tout à coup anxieuse, à trois contre presque quarante hommes, je me demandais si nous avions ne serait-ce qu'une chance. Cependant, Deïko resta confiant, son regard affichait une implacable assurance et une certitude presque déstabillisante.

Après cela Deïko parti payer avant de revenir s'assoir avec nous. Il indiqua l'heure, très avancée dans la nuit, à laquelle Eiko devrait nous rejoindre s'il se joignait à nous.

Nous partîmes ensemble avant de prendre des chemins différents. J'observai Deïko partir d'un côté, Eiko de l'autre... Un boule se forma dans ma gorge quand je réalisai que j'étais presque incapable de faire la différence entre ces deux là lorsqu'ils étaient de dos. Seul la démarche irréelle de mon Maître m'aider à les discerner. Avant que l'un des deux ne me surprenne à les épier, je pris moi aussi une direction, pour très vite me percher sur un toit et plonger dans mes pensées.


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J'avais tué ma journée à penser. Je pensais sans relâche à la soirée attendue, cette mortelle escapade sur laquelle une petite partie de la matinée s'était concentrée.


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Le soir vint si vite que je regrettais presque cette belle journée que j'avais gâché à ne rien faire d'autre que penser. Je rejoins la vieille ville où je trouvais Deïko sans mal, perché sur un toits aux abords de la bâtisse aux pierres sombres. Il garda le silence et nous vîmes Eiko dans la ruelle juste en dessous de notre position. Il sauta du toit et partit à sa rencontre, je restai blottie dans les ténèbres, attendant.

J'observai la demeure que allions assaillir dans peu de temps. Nous pouvions facilement y pénétrer par le toit et la cour intérieur nous offrait un parfait terrain de départ. Quelques fenêtres dégageaient de la lumière et un petit nombre d'ombre s'en reflétait. Nous devions tuer le plus de brigands possibles avant qu'ils ne se rendent compte qu'ils sont attaqués, qu'ils ne sonnent l'alarme et que nous nous retrouvions encerclé par une hordes de malfrats s'étant résolu de nous exterminer.

Cette pensées me fit frémir, je jetai un regard un peu plus bas, Deïko et Eiko parlaient à voix basse, m'empêchant ainsi d'entendre leurs dires.


Un peu plus tard Deïko me fit signe de descendre. Eiko parti devant. Je sautai du toit, me réceptionnant sur un toit moins élevé, je glissai un court instant sur l'ardoise et bondis, roulant dans les airs et atterrissant les genoux fléchis. Deïko me sourit gentiment avant de me prendre dans ses bras.

« Nous allons nous séparer pour entrer dans le bâtiment, si un mage t'attaque fuis, je refuse qu'il t'arrive quelque chose. Nous nous retrouverons un peu plus tard, tue le plus de gens dans l'ombre. Fonds toi dans les ténèbres, retiens ta respiration et guettes la moindre occasion. Entres en harmonies avec ta cible, anticipes sa pensée et ses réactions. Élimines ta cible avant qu'elle ne réalise ton existence. »

Il se détacha de mon oreille et se fondit dans l'ombre sans que je n'ai le temps de dire quoi que se soit. Eiko lui était déjà parti depuis un petit moment. Je ressassai un court instant ce que mon Maître venait de me dire et m'élançai. Je pris un petit élan et sautai sur le rebord d'une fenêtre, mon pied toucha à peine le muret et je rebondis pour attraper une gouttière un peu plus haut. Je me hissai à la force des bras et escaladai une derrière fenêtre. Je m'accrochai sans mal à l'ardoise du toit et y grimpai.

J'observai les étoiles, pris une grande inspiration et courus. Mes pieds touchaient à peine l'ardoise du toit, mon corps se fondait dans la nuit, ma respiration semblait inexistante. Je courus un moment avant de bondir sur un balconnet dont la fenêtre était restée ouverte. La pièce dans laquelle je pénétrai baignait dans le noir et aucun bruit n'était audible. Je me glissai dans les ténèbres de la demeure et guettai le moindre bruit, le moindre mouvement, le moindre souffle.

Je rejoignis un long et sombre couloir bordé d'une dizaine de portes. D'une d'elles s'échappait de la lumière et je pus distinguer des vois masculines. Trois hommes se trouvaient derrière cette porte et débattaient de la manière dont ils allaient attaquer la caravane en provenance de Kandra Kar demain matin pour ensuite rejoindre une quinzaine de leurs compagnons déjà dans une autre ville pour passer à l’assaut du château d'un bourge dont je ne pus distinguer le noms.

(Quinze d'entre eux sont donc absents... Parfait !)

J'affichai un grand sourire de satisfaction avant de me reconcentrer sur mon objectif.
Je me baissai à la hauteur de la serrure, tous les trois étaient de dos à la porte, face à une fenêtre d'où ils contemplaient l'éclat des étoiles. Au coin de la pièce, deux grosses massues étaient déposées de manière à être accessibles en cas d'urgence. Seulement deux. Un de ses hommes était-il un mage dont Deïko avait parlé ?

Une voix dans le couloir troubla ma réflexion, deux hommes se trouvaient à quelques mètres de ma position. L'obscurité jouait en ma faveur. J'attrapai ma dague et me glissai vers l'origine de la voix. Je frôlai le mur, touchant à peine le sol, réduisant au minimum ma respiration. Je pouvais percevoir leurs gestes, leurs souffles. Ils étaient tout près et ignoraient jusqu'à mon existence. Ils passèrent à ma hauteur, le plancher craquait sous leurs pas. Je passais derrière eux, d'un même mouvement je tranchai une jugulaire et brisai les vertèbres de l'autre. Les deux hommes tombèrent en même temps. Aucune bourse, aucun bijoux à dérober. Je laissai échapper un juron et partis dans une nouvelle direction.

Je pris un autre couloir, perpendiculaire au précédent. Dans celui-ci, plusieurs portes m'offraient une auras de lumière, suffisamment forte pour que je puisse bien voir et pas assez pour que je sois repérée en cas d'irruption inopinée. De la première porte illuminée que je croisai, seul quelques voix s'échappaient. Deux ou trois selon moi. Je jetai un coup d'œil à travers la serrure, j'avais vu juste. Deux hommes se tenaient là, l'un assis sur le rebord de la fenêtre l'autre adossé tout près. Ils riant franchement et parlaient le sourire au lèvres. Leurs armes étaient déposées loin d'eux, couchées à terre de manière négligeable. Se spectacle m'arracha une petite moue. Ma main se resserra sur ma dague que je n'avais même pas pris la peine de ranger. Je fermai les yeux, pris une délicate inspiration et défonçai la porte d'un coup de pied. Je me ruai sur celui assis sur le rebord de la fenêtre, il n'eut pas le temps de bouger que je lui plantais ma lame à la gorge. Il poussa un gémissement étouffé et chuta. Il atterri lourdement dans la cour. Un homme passa sa tête par la fenêtre de l'aile opposé, observa un court instant le cadavre de son camarade puis releva la tête vers moi.

« Des intrus ! »

Une folle agitation envahis l'aile dans laquelle se trouvait le gueulard. Je fis un pas en arrière.

Nous étions repérés, par ma faute. Un hurlement me rappela à l'ordre. Le deuxième homme avait saisit sa hache et se ruait sur moi. Je me jetai à terre, roula sur le côté et attaquai. Il para cette futile attaque sans problème, mais je pus voir une larme couler sur sa joue. Moment d'inattention. Son pied percuta violemment mon ventre et me projeta en arrière. Je frappai le mur, repris en un instant mes esprits et me relevai. Il courait de nouveau vers moi, sa hache levée au dessus de sa tête. Il hurlait, une multitude de larmes balayaient son visage. Étais-je la cause de ses larmes ?
Je bondis en avant, vive comme l'éclair, ma dague se planta sans mal dans son abdomen. Il ouvrit de grand yeux, ses lèvres prirent la couleur du sang qui en coulait. Il ferma les yeux et se laissa tomber sans résister. Il les rouvrit, me regarda. Je me penchai à ses côtés, lui murmurai un pardon à l'oreille et ouvrit sa gorge d'un trait de feu duquel son sang fuyait.

Je me relevai lentement et l'observai un court instant. Je pris sa petite bourse et partis en courant.

« La voilà ! »

Une demie dizaine d'homme étaient réunis derrière moi au fond du couloir que je m'apprêtais à prendre. Je pivotai sur les pointes et courus à toutes jambes. Je n'avais que peu de chances face à cinq hommes armés et prêts au combat. Je courrais le plus vite possible avec l'espoir fou de leur échapper. Je tournai dans un nouveau couloir lorsqu'une dizaine de flèches à plumes noires passèrent au dessus de ma tête. Je m'arrêtai net pour les regarder. Les flèches se divisèrent, donnant naissance à dix nouvelles flèches identiques. Les cinq hommes me pourchassant furent transpercés sans aucun problèmes. Tous tombèrent et bientôt ils baignaient dans leur propre sang. Les flèches disparurent presque immédiatement.

« Je t'ai pourtant dis que je ne voulais pas qu'il t'arrive quoi que se soit. Fais attention à toi jeune apprentie. »

Deïko se tenait en face de moi, souriant comme à son habitude.

« Suis moi maintenant. »

Il se mit à courir si vite que j'eus du mal à le suivre. D'un mouvement du bras il fit voler une fenêtre en éclat, bien trop éloignée pour être touchée, elle fut explosé par une des lames invisibles dont j'avais précédemment fait l'expérience. Deïko bondit, aveuglément je le suivis. Il atterrit dans la cour en toute souplesse, la chute de trois étages m'effrayait, mais il était trop tard pour réfléchir à ça. Au contact du sol je fléchis les genoux et m'élançai en avant pour rouler. Sans ce réflexe, pourtant anodin, mes chevilles auraient probablement céder sous le choc.

Lorsque je me relevai, je pus prendre conscience de la gravité de la situation. A quelques mètres devant nous, Eiko se tenait en position de combat, faisant tête à deux d'hommes. Très vite mon Maître adopta la même position, dans une direction différente. Nous étions encerclés. Le triangle que nous formions nous permettait de faire face à la totalité de nos adversaire, bien que plus nombreux, ils n'avaient pas encore le dessus. Cette pensée était ridicule, évidemment qu'ils avaient le dessus, leur supériorité numérique changeait énormément la donne, deux archers étaient postés aux fenêtres de différents étages, et même s'ils ne s'était encore pas montré, le clan comptait six mages dans ses rangs. Je jetai un bref regard derrière moi, Eiko n'avait pas bougé et affichait une implacable assurance.

(Tu es fou de nous avoir suivit...)

Très vite mon regard se posa sur Deiko, assurance visible dans son regard, stature forte et souple.

(Pourquoi nous avoir entrainé là dedans...?)

Je sentais mes jambes faiblir, la peur, l'angoisse...

« Ne t'en fais pas jeune apprentie, ils n'ont aucune chance. »

Deïko se tourna vers moi, une flamme de conviction dans la pupille, un sourire enjôleur aux lèvres. J'arrêtai de réfléchir, prête au combat.


Le repère des brigands (suite)

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Dernière édition par Mitsu le Jeu 18 Aoû 2011 13:06, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 10 Aoû 2011 04:55 
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J’étais accoudé sur le comptoir de la cuisine et grignotais un maigre repas. Mon estomac était noué par l’inquiétude des évènements de ce soir. J’ignorais qu’elle tournure les évènements allait prendre, la mission semblait impossible. Je réalisais la difficulté de ce dans quoi je m’étais embarqué, dérober le butin d’une bande de malfrats n’était pas une tâche simple, surtout avec notre nombre très inférieur. Je soupirais à cette idée.

(Ne t’en fais pas, je serais là pour t’aider.)

Encore la voix suave et féminine! Je me retournais vivement pour voir d’où elle venait. Devant moi il n’y avait personne, mais à mes pieds il y avait le rat blanc du jardin. Le petit rongeur me regardait avec ses yeux rouges et le museau en l’air.

« Duenda? C’est toi sous l’apparence d’un rat? »

(Bien sûr que non mon petit Eiko! Je ne suis pas cette lutine trop gourmande!)

Ce rat n’avait pas la voix fluette de la lutine et m’assurait ne pas être elle. Je m’étais assez fait avoir par des choses qui parlaient, je ne m’y ferais pas reprendre! Néanmoins, si elle était là pour m’aider je devais en tenir compte et en profiter.

« Qui es-tu? Et comment connais-tu mon nom? »

(Je sais des tas de choses! Je porterai le nom que tu me donneras, cela te convient-il?)

Lui donner un nom? N’en avait-elle pas déjà un? Sa demande me surprit, mais je réfléchissais au nom que je lui ferais porter.

« Dotiriza. » Prononçai-je doucement.

(Parfait! Je suis Dotiriza, ta faera.)

Une faera? Quelle était cette étrange créature? Je n’avais jamais entendu parler d’elle.

« Et les faeras sont des rats? » Lui demandai-je pour être certain.

(Non, je prends l’apparence que je désire! Tu n’aimes pas les rats? Je peux aussi restée invisible, ou prendre une forme plus humaine? Tu sais que tu peux me parler par le biais de tes pensées, c’est ce que je fais, moi, et les gens ne te prendront pas pour un fou qui parle tout seul.)

Cette faera se moquait délibérément de moi, sa voix charmeuse cachait une langue de serpent.

« Et pourquoi un rat? Et tu dis être ma faera, qu’entends-tu par-là? »

(Je suis tienne, car je t’ai choisis, et je t’appartiendrai jusqu’à ta mort!)

Le rat opalin se transforma sous mes yeux en femme à l’allure ténébreuse. Ses longs cheveux bruns et plats étaient presque carmin, une fleur blanche décorait sa chevelure. Ses vêtements légers étaient entièrement de différentes teintes de rouge et s’agençaient à merveille avec ses prunelles comparables à des rubis. Elle ressemblait en tout point aux lutins avec sa petite taille et ses oreilles pointues, mais il y avait dans son dos une paire d’aile. Un mélange des fines ailes des libellules et de celles des oiseaux, rouge et parfois presque noire, elles étaient gracieuses et souples. Elle s’éleva au niveau de mon visage, je ne la quittais pas des yeux impressionné par la beauté et la complexité de cette petite créature magique. Ses ailes battaient comme celles des libellules et devenaient une aura rougeâtre derrière Dotiriza.

(Et je prends l’apparence d’un rat, car je ne me montrerais jamais en publique sous cette forme! Maintenant dépêche-toi, Deïko et Mitsuko comptent sur toi!)

Il était vrai que si elle gardait cette forme, elle attirerait l’attention et elle serait en danger à cause de ceux qui la convoiterait et la voudrait pour eux. Je sortis de chez moi, elle avait raison on m’attendait ailleurs.

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Eiko - Ynorien - Truand


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Sam 13 Aoû 2011 06:25 
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J’avançais dans l’obscurité de la nuit, me fondant dans les ombres tel un assassin. Je n’avais cependant pas les mêmes trippes et je tremblais presque à l’idée d’attaquer cet endroit. Heureusement que Dotiriza m’encourageait à ne pas faire demi-tour, car l’envie en était forte. Trouver le repère des brigands ne fut pas compliqué, la vieille bâtisse en pierre sombre était imposante et lorsque je m’en approchais, Deïko sauta du toit et vient à ma rencontre. Il dégageait la même confiance qu’à l’auberge et dans les rues, cela me rassura, il n’avait pas perdu confiance. Son plan était simple, éliminer le plus de malfrats avant de se faire repérer et si possible ne pas se faire repérer. J’adhérais complètement à la deuxième option, je n’avais aucune envie de me retrouver face à une bande de mercenaires. Je désirais uniquement trouver le trésor et qu’il n’arrive rien à la jeune voleuse. Je lui jetai un coup d’œil, perchée sur un toit elle pensait échapper aux yeux de tous, mais je la voyais. Je me demandais encore pourquoi cet homme impliquait une gamine dans de tels plans. Il me donna un seul conseille avant que je ne parte dans la direction qu’il m’avait indiqué, être discret. Je ne comptais pas faire autrement qu’être invisible dans cette bâtisse.

Il était encore temps de reculer, mais je continuais d’avancer vers une fenêtre entrouverte. Je réalisais lorsque je me hissais habilement dans la demeure que Deïko n’avait pas reparlé du butin. Je supposais qu’une fois les bandits hors d’état de nuire, nous allions aller le chercher, mais je m’en voulais de ne pas le lui avoir rappelé.

(Ne t’en fais pas, il y a bien un trésor dans cette maison.)

(Comment-le sais-tu?)

(Je sais plein de choses, je te l’ai déjà dit!)

Je levais les yeux au plafond, elle employait un ton à la limite de l’agacement que je supportais. La lueur de la lune éclairait faiblement la pièce dans laquelle je me trouvais, elle ne contenait heureusement pas de brutes. J’allais à la porte et l’entrouvris doucement pour m’assurer qu’il n’y avait personne de l’autre côté. Je tombais sur un couloir peu illuminé qui donnait sur plusieurs autres portes et terminait par un angle. Certaines étaient ouvertes et d’autres fermées, je m’approchais prudemment d’une ou s’échappait la lueur d’une ou plusieurs bougies, ce qui signifiait que quelqu’un se trouvait dans la pièce. Je me glissai sans un bruit dans l’ouverture et pus constater qu’un seul brigand se trouvait là. Je retins mon souffle, le vandale était de dos et regardait par la fenêtre, les mais appuyées sur le cadre.

(Aller, tu ne vas pas te dégonfler maintenant?! Il est tout seul et ne sait même pas que tu es là! C’est du tout cuit!)

Je tressautai, je n’avais pas encore l’habitude d’entendre la voix de ma faera dans ma tête. Je reprenais mes esprit, l’homme ne m’avait pas remarqué, occupé à contempler les étoiles. Je dégainai mon poignard et m’approchai silencieusement de lui, à moins qu’il n’entende mon cœur buter dans ma poitrine, il ne pouvait se douter de ma présence. D’un mouvement brusque et rapide, je saisis sa tête et fis glisser la lame affilée sur sa gorge. Le sang chaud et poisseux se mit à suinter de la plaie, l’homme émit une dernière plainte avant de sombrer dans la mort. Je pensais à mes dieux que je venais de servir en mettant fin à la vie de cet homme, Thimoros pour l’acte et Phaïtos pour la mort. J’essuyai ma lame à même les vêtements exotiques du cadavre et lui jetai un dernier regard. Avais-je le droit de prendre sa vie, pour servir les dieux?

(Oh! Arrête un peu, s’aurait été lui ou toi et je préfère que ce soit lui.)

Ma faera ne semblait éprouver aucun remord, mais elle avait raison. C’était sa vie ou la mienne et celle de mes compagnons.

(Maintenant, cesse de le regarder et prend-le!)

(Prendre quoi?) M’étonnai-je.

(Et bien le diadème qu’il a sur le front quelle question!)

(Pourquoi je prendrais le diadème d’un mort? Je n’en ai pas besoin.)

(Prends-le et ne discutes pas!)

(Très bien, très bien…)
Je retirai la tiare de la tête du brigand et l’observai un instant. Le métal noir s’entrecroisait de manière originale, sans être digne de l’œuvre des elfes, ce bijou de tête dégageait une sorte prestance. Je me sentis envahi par le désir, un désir qui n’était pas le mien. Je percevais ce que ma faera ressentait, une envie très forte de posséder cette couronne qui se répercutait jusque dans mon être. De toute évidence elle convoitait cet objet avec ardeur. Je posai le diadème sur mon front et je constatais immédiatement la satisfaction de Dotiriza au plus profond de moi. Était-ce un des pouvoirs que possédaient ces créatures féerique? Faire partager ce qu’elles ressentent, ou était-ce un lien plus fort?

Mes réflexions s’arrêtèrent là, des pas se firent entendre dans le couloir et ils se dirigeaient par ici. Mon sang se glaçait et me figeait sur place, combattre deux hommes de front était plus ardu que d’en égorger un par derrière. La flaque rouge grandissait à chaque seconde, elle arrivait bientôt à souiller mes bottes et à vider le mort devenu livide. Je devais partir, mais il était trop tard. La porte s’ouvrit lentement, mon cœur battait à tout rompre et une sueur froide s’écoulait dans mon dos. Deux silhouettes sombres apparurent dans le cadre de la porte, l’une d’elle disparut aussitôt en hurlant ma présence aux autres. Nous étions démasqués, j’aurais cru que s’était de ma faute, mais le brigand précisa que j’étais un autre intrus.

Mon corps penché au-dessus du cadavre ne devait pas présenter un spectacle provoquant la joie et le rire chez le spectateur. Je me relevai et adoptai une position défensive, poignard en main. Le malfrat avait une forte stature et ses yeux reflétaient la colère. Sa taille ne m’inquiétait pas, je pouvais compter sur mon agilité pour le vaincre, mais le sabre qu’il avait en main avait de quoi me faire fléchir.

(Je t’avais dit de te dépêcher!)

(Je serais déjà loin si tu ne m’avais pas fait prendre ce diadème!)

(Si tu aurais obéi sans poser de question ç’aurait été plus rapide!)

Ce n’était pas le moment pour me disputer avec Dotiriza, le sabreur avançait avec l’intention de me découper. Je ne pouvais pas compter sur ma lame cette fois-ci. Je tendis la main vers la gorge de l’homme et tentai de reproduire ce que j’avais fait au petit oiseau. Le pouvoir du dieu sombre m’envahit et se libéra tel une vague dévastatrice. L’homme porta la main à sa gorge, cherchant son souffle, mais je resserrai l’emprise magique que j’avais sur lui, l’étouffant. Un sourire malveillant illuminait mon visage à cet instant et un sentiment de puissance me prit, à croire que tuer à l’aide de Thimoros m’était bénéfique. Son sabre glissa de sa main et il s’écroula. Sans vie ou simplement inconscient peu importait, pour vue qu’il ne soit plus en mesure de me lacérer.

(Tu vas rester immobile encore combien de temps? J’entends les autres qui se ramènent et ils ne sont pas très amicales, si j’étais toi je passerais par la fenêtre!)

Sans réfléchir d’avantage je sautai par la fenêtre, quel risque y avait-il quand on était au rez-de-chaussée? J’atterris dans la poussière et me redressais sans mal. Je reculai en voyant deux hommes passé par la même fenêtre que moi, je leur faisais face en position de combat. Malgré le visage plein d’assurance que j’affichais, j’étais terrorisé à l’idée de mourir bêtement aux côtés de deux voleurs.

(Tu voulais m’accompagner jusque dans la mort? Je crois que tu ne tarderas pas à me laisser seul.)

(Ne t’en fait pas, je sais qu’il ne t’arrivera rien… de dramatique… Et puis tu n’es pas seul!)

Les derniers mots de ma faera me laissèrent pantois, comment pouvait-elle être certaine que je ne périrais pas? Je ne pouvais pas être aussi confiant qu’elle en voyant d’autres bandits apparaître dans le jardin. Par contre, elle n’avait pas tort lorsqu’elle disait que je n’étais pas seul. Un éclat de verre se fit entendre, je tournai la tête pour voir de quoi il s’agissait. C’était Deïko, il avait sauté du troisième étage! Il était complètement fou, mes doutes étaient fondés. Mais il ne s’écrasa pas comme je l’aurais fait, agile comme un chat il glissa sur les toits inférieurs et atterri en effectuant une roulade. Il se retrouva à mes côtés en une fraction de seconde, le courage et la confiance refirent surface en mon être. Une autre personne se jeta par la fenêtre, c’était la jeune voleuse, je constatais à quel point elle était infectée par le venin de son Maître. Elle ne toucha pas le sol aussi gracieusement que Deïko, mais elle semblait aller bien.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 18 Aoû 2011 13:04 
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La tension était palpable. Les deux archers attrapèrent délicatement leurs flèches et positionnèrent sur leur arcs, pointe droit sur nous. Personne ne bougeait, le silence envahissait les lieux, le seul bruit que je pouvais percevoir était celui du cœur de Eiko frappant contre sa poitrine, régulièrement, violemment. Mon cœur en aurait fait de même si je n'avais pas tout fait pour le calmer.

« Une quinzaine manque à l'appel... Et à nous deux nous en avons tué sept... »

Ma voix fut un murmure, un souffle discret que mon Maître perçus sans l'ombre d'une difficulté.

« Eiko en a du tuer un, j'ai vu une âme s'enfuir d'ici. Les deux archers perchés là haut ne feront pas long feu, et je suppose qu'il reste deux ou trois mages. Je te laisse t'occuper du guerrier à la hache et de celui qui se trouve à ses côtés. Eiko et moi nous occupons des mages et des archers. »

Calme et sérénité, Deiko avait confiance, j'avais confiance. Bien qu'un peu plus éloigné de nous, Eiko avait écouté les dires de mon Maître et semblait s'apaiser un peu. Je découvrais dans ses mots un nouveau pouvoir, celui de percevoir les âmes. Combien d'autres en cachait-il aux yeux du monde ?

Un sifflement dans l'air, une flèche décochée. L'oiseau de mort filait droit vers moi, son bec de fer prêt à percer ma peau, ma chaire. Sa vitesse était bien trop grande pour que je puisse espérer l'esquiver, bien trop grande pour que je puisse prendre ma dague et le parer. Elle perçait l'air, droit vers ma poitrine, dans l'unique but d'embrocher mon cœur. Ce cœur qui vint percuter ma poitrine si fort, dernier battement, une sueur froide coulait dans mon dos. Je fermai les yeux.

Le sifflement se tut, un craquement résonna. A terre la flèche était brisée en deux, le silence plana de nouveau. Je me tournai lentement vers Deiko, le bras tendu vers moi, une brise légère caressa ma joue. Je souris.

« Fais attention jeune apprentie, fais attention. »

L'homme à la hache, face à moi, rugit comme un lion. La bouche grande ouverte, l'ardeur dessinée sur sa face, il courrait vers moi. Sa hache loin derrière lui, tenue d'une main, je voyais les muscles de son bras ressortir un peu plus chaque instant. Au même moment les deux archers décochèrent leurs flèches. J'attrapai ma dague, courus moi aussi vers le titan à la hache. Deiko, derrière moi, bondit, il tendit les bras en avant. Des manches de sa veste de cuir s'échappa un fluide sombre. Quelque chose d'immatériel qui s'enfuit vers les archers. Les deux flèches s'écrasèrent au sol. Le fluide courait sur l'air en direction des archers qui préparaient déjà de nouvelles flèches. Il arriva bien vite au premier, lui encerclant la gorge. L'archer hurla, le fluide passa par sa bouche et plongea dans ses entrailles. Il lâcha son arc et porta ses mains au cou, puis au ventre. Le second l'imita. Tous deux se turent et sombrèrent dans l'infini de la mort.

Je plongeai sur le côté, roulant à terre et évitant la lame mortelle de la hache qui s'écrasa sur le sol. Le titan la releva, se tourna vers moi et attaqua de nouveau, de la même manière. Je fit un bond en arrière, la hache frappa encore le sol, j'attaquai. Sautant vers l'avant j'espérais l'avoir directement à la gorge, mettant fin au combat rapidement. J'espérais. Sa hache toujours au sol il se décala sur le côté, ne me permettant que d'écorcher son épaule. Il souleva sa hache et ficha son pied dans mon ventre. Je fus projetée à terre, une douleur légère dans le bas-ventre. Je n'eus pas le temps de me relever que le pied de mon adversaire vint écraser mon épaule, me forçant à rester au sol. Il leva son arme haut au dessus de sa tête et afficha un sourire de satisfaction. Je resserrai l'étreinte que ma main exerçais sur ma dague et lui embrochai la cheville. Je tournai la lame dans la chaire et remontai jusqu'au mollet. Le titan hurla, je pus me dégager.
Il ne se démontait pas, toujours sur ses pieds, sa hache de guerre en main il me tenait tête, semblant ne pas ressentir la douleur, ne pas se rendre compte qu'il se vidait de son sang. Il fit un pas vers moi, bascula sur le côté, je bondis. Je lui plantai mon arme dans le cou, ne lui laissant aucune chance. Il gémit avant de chuter lourdement au sol.

Je me préparais pour le suivant, mais mon regard se posa sur Eiko...


Le repère des brigands (suite)

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 19 Aoû 2011 03:47 
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L’atmosphère qui régnait était gorgée de tension, nous étions coincés au milieu du jardin, entourés par une bande de bandits. Le seul moyen de s’enfuir serait de tous les éliminer avant qu’il ne nous prenne la vie. Je percevais la confiance de mon sosie qui se répercutait sur sa jeune apprentie et sur moi-même, mon cœur se calma quelque peu. Je n’avais pas l’habitude de me battre contre de gens d’expérience, d’ordinaire ma fougue se déversait sur des ivrognes qui tenaient à peine debout. Mitsuko nous apprit dans un murmure que des brigands étaient absents et le nombre qu’ils avaient éliminé ensemble. Deïko avait un plan pour cette situation qui me semblait désespéré, mais je restais fixé sur ce qu’il avait à propos des âmes. Pouvait-il vraiment voir l’esprit d’un mort rejoindre Phaïtos? Il existe en ce monde de puissants magiciens, cet homme en était-il un? Une chose était certaine, il possédait un plus grand pouvoir que moi. Je sentis la jalousie naitre en moi, je ne supportai pas de me faire devancer, c’était néanmoins rassurant de le savoir de mon côté.

Les premières hostilités prirent naissances, une flèche fut décocher, son sifflement fendait l’air en direction de la voleuse. Bien trop rapidement pour qu’elle ne l’évite, un pincement me vint au cœur, mais la flèche se brisa au dernier moment. Tranchée net, je vis Deïko le bras tendus. Comment pouvait-il bouger si vite? Il lui murmura un dernier avertissement avant de s’élancer. Le cri de rage d’un brigand sonna comme une trompette de guerre, et il s’élança la hache prête à s’abattre sur la jeune fille. Elle s’élança elle aussi dague en main. Je n’avais pas droit à l’erreur, pour ma propre vie et celles des autres. Je vis Deïko faire appel au sombre pouvoir de Thimoros pour broyer les deux archers, ce n’était pas un simple voleur doué, mais un mage de l’ombre comme moi. Je vis ensuite la jeune Mitsuko faire face à a hache d’un bandit sans broncher. Elle le malmenait autant qu’il le faisait, ne lui donnant aucune chance. Pouvais-je encore la considérer comme une gamine qui sortait à peine de l’enfance, alors qu’elle osait s’attaquer à un type deux fois plus gros qu’elle?

(Mais ne reste pas planté là! Tu vas te faire dégommer!)

Ma faera me rappelait à l’ordre juste à temps pour éviter un jet d’eau, je roulai à terre et me relevai plus loin. J’avais évité l’attaque d’un mage, mais il ne tarderait pas à répliquer. Je le vis un peu plus loin, habillé d’une veste cyan retenue à la taille par un ruban orangé, il m’attaquait à distance avec sa magie, autant en faire de même. Je me concentrai, je n’étais pas aussi doué que Deïko pour invoquer les fluides obscures qui m’habitaient. Je les sentais bouillonner au fond de moi, les pouvoirs que me conférait le dieu de la destruction. Je tendis les bras vers ma cible, je sentais l’énergie sombre les parcourir et déferler vers l’aquamancien. Le souffle de Thimoros lécha les bras tendus de l’homme qui essayait de s’en protéger, les lui lacérant. Il poussa un cri de douleur, mais ce n’était pas terminé. Il fut déstabiliser par cette attaque, sans doute ne se doutait-il pas qu’un dieu me venait en aide, j’en profitais pour me rapprocher de lui avec mon poignard.

Je n’étais peut-être pas aussi habile que la voleuse avec une lame, mais une fois que ce mage serait transpercé il ne me causerait plus de problème. Je ne réussis pas à l’atteindre avec ma lame, il me repoussa avec une puissante déferlassions aqueuse qui me lacéra la peau. Je tombai au sol un peu plus loin et me relevais hâtivement. Si je ne pouvais pas l’approcher, il goûterait au sombre pouvoir de Thimoros et irait servir Phaïtos! Je serai les dents, l’eau m’avait écorché la peau et elle me brûlait au contact de l’air et du sol. En même temps que la douleur qui me mordait la chair, une colère surgit en moi. Cette colère me poussait souvent à commettre des actes que je regrettais par la suite, mais ici ça n’avait pas d’importance. Je fixais l’aquamancien d’un regard mauvais, il se préparait à me lancer un autre sort, mais je ne le laisserais pas faire. Je laissai toute la rage qui m’habitait se mélanger aux fluides d’ombre, les deux ne faisaient plus qu’un. Je pouvais ressentir la puissance des fluides obscures parcourir mon corps et je les propulsai droit sur le mage. En même temps que la puissance dévastatrice s’abattait contre le sorcier, je poussai un cri témoignant de l’effort que j’avais donné. La chair de l’homme souffrant d’un léger embonpoint se mit à flétrir, il se tortillait de douleur sur le sol et gémissait comme un porc que l’on saignait. Je le regardai souffrir avec un masque d’indifférence au visage, mais mes yeux reflétaient ma satisfaction démente. La respiration haletante, je m’approchai de lui un sourire malsain sur les lèvres, alors qu’il se tordait de douleur et je levai ma lame.

Avant de l’abattre droit dans son cœur, j’observais les dégâts causés par mon pouvoir de haine. Son visage s’était décrépi, la jeunesse et la vie s’était extirpées de son corps le rendant maigre et ridé. Je ne pouvais que m’exalté devant ce spectacle horrifiant, Thimoros m’avait permis un nouvel effet dévastateur. Puis, je levai le bras qui tenait mon poignard et de l’autre, maintenus le mage ronger par la mort en place. J’abattis la pointe tranchante à l’emplacement de la pompe à sang qu’était son cœur, l’homme émit un dernier gémissement avant de sombrer. Le sang coula à flot lorsque je retirais mon poignard de son corps inerte, souillant ses habits de soi. La vue de tout ce liquide vital fit bouillonner mon propre sang, une excitation certaine m’envahissait. Je me demandais si s’était encore Dotiriza qui partageait avec moi ses émotions ou si elles étaient simplement miennes. Cela me paraissait effrayant de penser que l’un de nous puisse éprouver de telles choses, mais seul un frisson de plaisir me parcourut l’échine.

Je me relevai complètement et me retournai pour voir si les autres avaient besoin de mon aide. J’aperçus la jeune voleuse qui m’observait, un guerrier gisant dans son sang à ses pieds. Je me sentis mal à l’aise, elle avait dû voir comment j’avais mis fin à la vie de cette homme d’une manière se rapprochant du sadisme.

(Ne t’inquiète pas, elle est d’avantage souillée par le sang que toi.)

Ses paroles me firent un drôle d’effet et accentuèrent le fait que je ne pouvais plus la percevoir comme une gamine innocente.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 19 Aoû 2011 12:15 
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Le repère des brigands (suite)


J'avais observé avec grand intérêt le combat de Eiko. Certes je n'avais pas tout compris, je ne connaissais rien en la magie, encore moins aux fluides ténébreux qui courraient dans les veines de ce jeune homme, mais j'aimais la manière dont il avait volé la vie de son adversaire. Aussi pervers que je puisse l'être, sadique au plus profond de son âme, adorateur des dieux sombres de Yuimen. Je ne pouvais distinguer avec précision l'état de l'homme qu'il venait d'anéantir, mais sa maigreur récente et le flétrissement de sa peau promettaient un spectacle horrifiant.

Un énorme fracas détourna mon attention. A peine eus-je tourné la tête que mon regard se posa son cet homme. Vêtu d'une longue tunique blanche, la peau légèrement halée, et cette aura de lumière qui l'enveloppait. Mêlée à une atmosphère de paix flottant autour de lui, calme et serein il se dirigeais vers Deiko. Son extrême opposé. Sa peau claire, ses vêtement de cuirs noir et l'aura sombre que je n'avais encore jamais perçus avant ce soir.

Deiko ferma les yeux, sa profonde inspiration témoignait de sa concentration. L'homme en blanc attaqua, il avait joint ses deux mains loin devant lui avant de les ouvrir, pommes vers mon Maître. Un immense flot de lumière en sortit et fusait dans l’inquiétante direction de Deiko. Il hurla, une jambe en arrière, l'autre fléchie sous son bassin, il avait croisé les bras devant son visage, mains ouvertes. Le fluide que j'avais pu voir un peu plus tôt sortit de nouveau de ses mains et prit la forme d'un écran noir aux reflets violets. La jaillissement lumineux le percuta avec violence, faisant reculer Deiko d'un pas, mais très vite il se dissipa. Sans laisser au temps de faire passer une seconde il se redressa et tendit violemment les bras vers le mage qui lui faisait tête. Le fluide quitta sa fonction de bouclier fila à une allure folle vers le mage. Séparé en deux parties, chacune étroitement liées au mains de Deiko, elle dessinaient des pointes mortelles qui dansaient dans l'air, se tordant l'une à l'autre. Le mage se préparait à esquiver. Les deux pointes s'éloignèrent l'une de l'autre, partant de chaques côtés de leur cible. Le mage se tourna vers l'une d'elle, affichant un visage contrarié, d'un mouvement de ses deux bras il fit jaillir une lame de lumière qui fit disparaître la pointe mortelle. l'autre se ficha sans pitié dans son dos, ressortant en plein milieu de sa poitrine. L'homme criait à en cracher ses cordes vocales. Deiko se lassa. La pointe grossissait dans le corps de sa victime, ouvrant d'avantage l’orifice duquel fuyait sa vie.

Je ne pus voir la fin de cet homme, une ignoble douleur saisit mon bras. Une fine épée y avait dessiné un trait de sang. Je me retournai sans grande crainte.

« Le clan en lui-même est composé d'une trentaine d'hommes, bourrins et indélicats, armés pour la plupart de haches de guerre, massue ou gourdin. Les plus haut gradés ont un art plus subtile du combat et se battent avec de fines épées. »

La voix de mon Maître résonnait en moi comme un appel à la vigilance. L'escrimeur en face de moi ne serait pas aussi facile à battre que son compagnon qui gisait à mes pieds. Il aurait pu me tuer pendant que l'observais Deiko, mais avait préféré attirer simplement mon attention. J'appréciais de geste, me permettant de l'exterminé et conserver encore quelques temps ma vie.

(Quelle arrogance !)

Cette pensée me tira un sourire moqueur. Je m'élançais. En deux pas de course je me retrouvai à sa hauteur, ma main droite resserra le fin pommeau de ma dague, j'ouvris le bras et le referma sur le flanc de l'escrimeur. Son épée à la verticale bloqua l'attaque, il faucha mes jambes d'un simple coup de pied et rabattis son épée sur moi. Le sol à peine sous mon dos je roulai sur le côté, évitant une attaque mortelle. Je me redressai, aussitôt la lame de l'épée embrocha mon bras gauche sans je ne puisse faire quoi que se soit. J'hurlai, à la fois de rage et de douleur. Je saisis la lame de ma main gauche, immobilisant l'arme, je la serais le plus fort possible, laissant une grande quantité de sang s'échapper de ma main. Il tenta de reprendre son épée, la lame bougeait dans ma chair, accentuant la douleur. Je lui souris. Plaçant mon pied gauche en arrière, orientant mon buste de la même manière, je le privai de son arme et attaquai, l'épée toujours en main et la lame dans le bras. Ses bras en boucliers, ma dague ne pu que les transpercer. J'arrachai l'épée qui ornait mon bras, laissant ma dague dans celui de ma proie. Je riais.

D'un mouvement la lame vint se loger dans sa hanche. Il hurlait de douleur, je l'observais. Je fis tourner l'épée dans la chair, rendant les cris de ma victime plus puissants. Je pus enfin récupérer ma dague que je lui plantai dans la jugulaire, anéantissant ses cris à un silence profond et éternel. J'arrêtai de rire. Pourquoi ce silence soudain ?

(Cris !)

Je sortis l'épée pour lui planter dans le ventre. Silence. La lame de ma dague vint fendre son crane, arrivant directement à l'intérieur de sa tête. Silence.
Mort.

(Dommage...)

Lorsque je me retournai, je vis se qui restait du mage qui tenait tête à Deiko. Son corps avait éclaté à cause de l'écartement du fluide de mon Maître. Je souris, satisfaite.



Le repère des brigands (suite et fin)

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 19 Aoû 2011 22:24 
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Mitsuko me regardait je pouvais voir dans ses yeux vermeils une certaine admiration, je me demandais depuis combien de temps elle m’observait ainsi. Elle détourna les yeux de moi pour les poser sur son maître qui faisait face à un homme en tunique blanche immaculé. Les mains en position de prière, il laissa échapper sur Deïko un trait de lumière. Je l’entendis hurler son mal lorsque l’attaque du disciple de Gaïa le percuta violement, l’obligeant à se protéger. Ils étaient deux opposés, la lumière et l’ombre se livrant un éternel combat, mais contrairement aux contes de fées ce serait l’ombre qui vaincra. Les mains de Deïko laissèrent s’échapper les fluides noirs qui formèrent une sorte de bouclier autour de lui. Je devais apprendre à en faire autant! Encore une fois je me surpris à être jaloux de lui, je refoulais ce sentiment au fond de moi, il n’était pas utile en ce moment. Le trait de lumière fut arrêté par l’écran obscur que propageait mon sosie, mais l’impact le propulsa vers l’arrière. Il se releva rapidement et jeta au mage les pouvoirs sombres qu’il possédait. Le fluide se séparait en deux aiguilles qui se torsadaient et au moment où le sorcier en détruisait une de sa magie pur, l’autre se sépara et s’enfonça dans le dos de l’homme. Le mage hurla sa mort, la pointe mortelle du fluide le transperçait de part en part et ne s’arrêtait pas. Un frisson me parcourut l’échine, le sang ruisselait du trou béant qu’avait causé Deïko dans son corps, mais ce n’était pas du dégoût. Comme ce que j’avais ressentis plus tôt en achevant l’aquamancien. Le corps de l’homme finit par se rompre et il s’écroula mollement au sol en plusieurs petits morceaux de chair, la vie l’avait quitté de façon plutôt horrible. Cet homme détenait un pouvoir effrayamment enviable.

(Un jour tu pourras être bien plus que lui.)

(J’attends ce jour avec impatience.)

(Ne soit pas si pressé, tu as encore tout le temps devant toi pour progresser.)

L’immobilité de la jeune voleuse la fit payer, trop concentrée à observer son maître dans son élan meurtrier, elle se fit entailler le bras par l’épée d’un brigand. Je ne portais plus attention à elle, du coin de l’œil je vis un autre homme sortir de la bâtisse. Il se tapissait dans l’ombre depuis le début du combat, nous observant comme des animaux de cirque. Il avait eu le loisir de nous détailler de loin, anticipant les forces et les faiblesses de chacun. Son crâne chauve reflétait la lueur de la lune et un bâton pendait dans sa main. Il n’y avait aucun doute possible, cet homme était un autre mage. La distance entre lui et moi était moins grande que celles des autres, je serais donc sa première cible. Je me tenais prêt à reconstituer le bouclier d’ombre que Deïko avait fait plus tôt, j’ignorais si j’allais y parvenir, mais j’étais confiant. Je ne tarderais pas à découvrir quel élément ce mage manipulait, il faisait des gestes avec ses mains et ses lèvre bougeaient frénétiquement. Puis il leva la main.

(Bouge de là, c’est du feu qu’il va t’envoyer!)

Une boule de feu grandissante apparut dans la main libre de l’homme et d’un mouvement brusque, la fit s’échapper dans ma direction. Il était trop tard, je n’étais pas parvenu à créer l’écran protecteur assez rapidement, pourtant je sentais en moi le pouvoir du dieu sombre se manifester. Les flammes me percutèrent, me causant des douleurs insoutenables et me faisant voleter plus loin. Je hurlai de douleurs et de rage, heureusement que mes vêtements ne prirent pas feu. L’impact me fit rouler jusqu’au mur de pierre du repaire que ma tête heurta durement. Je fus sonner et incapable de me relever, je levai un bras dans un geste désespéré, mais le sol tournait trop et je tombai dans l’inconscience.

(Eiko! Eiko! Réveille-toi, ce n’est pas le moment de faire la sieste! Eiko! Eiko!)

J’ouvris péniblement les yeux, ma tête me faisait souffrir, j’y portai mes mains. L’une d’elles toucha quelque chose de poisseux et me fit mal d’avantage. Je la retirai et y jetai un coup d’œil, le bout de mes doigts étaient couvert de sang. Le bruit d’un combat attira mon attention, la jeune voleuse était toujours prise avec l’épéiste et Deïko affrontait désormais le pyromancien qui m’avait mis à terre. Je me relevai aussi péniblement que ce pouvait être, je devais leur venir en aide. Mitsuko avait mis fin à son combat, plantant l’épée de l’homme dans son ventre ainsi que sa propre dague dans son crâne. Elle faisait preuve d’un sadisme d’ont j’ignorais jusqu’alors l’existence. Je souris tout de même en la voyant sourire à la vue du cadavre en morceaux du mage lumineux.

Mon regard se porta ensuite vers mon sosie, le mage de feu ne le ménageait pas et le bombardait de boules incendiaires. Il parvenait à éviter la plupart des projectiles, mais ce faisait brûler par ceux qu’il n’arrivait pas à contrer. Je pouvais entendre ses plaintes soudes lorsque ça arrivait, et je serai les dents de colère. Il avait besoin de moi, le mage ne lui donnait pas de répit. Je fis ce que j’arrivais le mieux à faire, laisser la rage me gagner et faire appel au souffle de Thimoros. Je laissais partir la vague dévastatrice sur l’homme chauve, l’écorchant sur le côté, je donnais à Deïko une chance de l’atteindre avec ses fluides sombres. Il profita du moment de distraction du sorcier pour fendre l’aire avec des lames invisibles qui lacérèrent. Le mage hurla, mais ce n’était pas terminé. Par vengeance contre nous deux, il fit déferler une vague de flammes en direction de la jeune voleuse qui observait la scène.

Impuissant face à cette attaque, je m’époumonai à crier mon désarroi. Mais Mitsuko fut épargné, son maître s’était jeter devant les flammes meurtrière pour l’en protéger. Le visage du mage se marquait d’un sourire satisfait qui fit naître en moi une colère insoutenable. Le voleur gisait au sol, affaiblit par les précédentes attaques du sorcier, il était dans un piètre état. Plusieurs brûlures étaient visibles un peu partout sur les parties de son corps non couvertes par le cuir de ses vêtements.

J’allai vers le pyromancien trop occupé à se moquer pour me remarquer approcher. Et quand il me remarqua, une vague funeste s’abattait sur lui. Il rejoint le sol dans un cri de douleur, j’étais devant lui, le dominant un air placide sur le visage et les mains tendus vers lui. J’étais prêt à le faire rejoindre Phaïtos aux enfers, mais le bougre avait toujours son bâton en main. Il m’asséna un coup sur le côté des genoux, je fléchis sous le mal, mais ne tombait pas. Il finit de me pousser au sol avec un coup de pied, puis se redressa. Je roulais dans la poussière évitant les sorts enflammés qu’il me jetait. Voyant qu’il ne parvenait pas à m’atteindre, son visage prit une expression mauvaise, il tendit une main vers ma gorge. Sans qu’il ne m’empoigne je sentis sa main agripper mon cou et serrer. Je portai les mains à ma gorge, tentant vainement de me dégager de son emprise. Il n’était pas uniquement pyromancien, il savait utiliser la puissance de l’ombre! Je connaissais le sort qu’il utilisait, je savais aussi le manier.

Le souffle venait à me manquer, je cherchai futilement de l’air à acheminer jusqu’à mes poumons. Je suffoquai, l’homme s’amusait avec moi, il ne serait pas assez fort pour me rompre le cou, ni pour me privé totalement d’oxygène. Ma vision commençait à se brouiller et je t’entai d’appeler à l’aide, si seulement un son parvenait à s’échapper de ma bouche.

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Dernière édition par Eiko le Sam 20 Aoû 2011 16:01, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 19 Aoû 2011 23:11 
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Le repère des brigands (suite)


Deiko accourut lorsque son presque double s'était trouvé en mauvaise situation. Un troisième mage avait fait son apparition, attaquant sans remord Eiko de son feu destructeur. Eiko avait été sonné par l'attaque et avait perdu connaissance. Lorsque le bougre s'apprêtait à l'achever, Deiko l'attaqua mesquinement de ses flèches ténébreuses, les mêmes qui avaient éliminé pas moins de cinq hommes en un instant. Le mage sentit l'attaque et la para avec un écran de feu, plus impressionnant encore que celui de mon Maître. Le combat commença.

Une frénétique course avait commencé, et Deiko n'était pas le chasseur, mais la proie. Il s'évertuait à esquiver d’innombrables boules de feu qui lui carbonisaient la chair et réduisaient chaque fois un peu plus son cuir. Un fluide aussi sombre que celui de Deiko vint écorcher le mage. Eiko. Un sentiment de soulagement me prit le coeur. Deiko tendit vivement ses deux bras, laissant fuir vers son ennemis les lames invisibles qui m'avaient auparavant écorchées la joue. Le dos du pyromancien fut lacéré sans pitié. Malgré ses hurlements, il se ressaisit vite et se tourna vers moi. Il laissa échapper un cri de rage avant de m'assaillir. Une immense vague de feu courrait vers moi, aussi rapide que mortelle, aucun moyen de l'esquiver. Mon souffle se coupa. De ce dernier instant de vie, j'entendis Eiko s'époumoner.

Une silhouette créa de l'ombre entre les flammes et moi. Une silhouette que je connaissais par coeur. Une silhouette que j'aimais. Deiko avait plongé, aveuglément. Le feu percuta son corps avant de disparaître. Deiko était allongé au sol, je sentis des larmes envahir mes yeux. Je courus à son niveau et m'agenouillai. Il était entièrement brûlé au torse, ses bras n'étaient plus que chair, mais son visage, lui.. si beau visage.. Intact.. Épargné par les flammes. Je ne pus retenir plus longtemps mes larmes.

"Non, ne pleure pas jeune apprentie. Laisse moi un merveilleux souvenir de ce monde. Fais que la dernière chose qu'il m'est donné de voir soit ton sourire... Jeune apprentie, il est vrai que nous n'avons passé que très peu de temps ensemble, mais je suis heureux de t'avoir eus à mes côtés..."

Un rictus de douleur déforma son visage. Il prit lentement son souffle et reprit.

"J'ai promis à Eiko qu'il pourrait tout prendre ici, mais j'ai mentis. Il y a une chose que j'aurais voulu récupérer ici, une chose qui m'a été dérobé. Un masque. Il saura te dissimuler aux yeux du monde le temps d'un soupir... Dans une boite recouverte d'un velours rouge.. Tu n'auras aucun mal à le trouver... Il est pour toi... Mitsuko... Je veux juste que tu saches... Je t'aime, enfant des loups, enfant des neiges... Jeune sang mêlés... Je t'aime..."

Sa vois s'éteignis doucement, de murmure elle devint silence. Je sombrais dans un sanglot démentiel, mon souffle me manquait. D'une caresse je fermai ses yeux. J'avais envie de crier, d'hurler, la haine prenais possession de mon corps. Je sentais ma force s'enfuir, quittant mon corps me laissant encore plus seule. Je levai la tête, la vision brouillée par les larmes. Eiko était à terre lui aussi, les mains portées au cou. Je ne comprenais plus rien j'étais pommée. Le pyromancien était debout devant lui, un bras tendu en avant. Je saisis alors, Eiko suffoquait. Mais... Pourquoi ? Et comment ? Ce n'était pas le moment de réfléchir, je laissai la haine prendre le dessus, contrôler mes actions. Je pris ma dague et courus, légère comme le vent, rapide comme une flèche, mortelle. Ma lame se ficha dans son dos, il hurla. Qu'importe. Je la retirai, pour mieux la planter. Il tomba. encore une fois je l'enlevai, le remis. Encore, et encore.

"Crèves! Crèves! Crèves!"

Son dos était en charpie, son sang se mêlait à mes larmes. Je continuais, inlassablement. Depuis un moment déjà il ne vivait plus, mais j'étais incapable de cesser. J'hurlai ma douleur, je jouai ma haine. Je lui plantai ma dague dans la nuque et descendis dans ce qu'il lui restait de dos. L'ouvrant en deux comme on ouvre un animal.

(C'est inutile... Il est mort... Comme Deiko.)

Je repris mon souffle, n'arrêtant jamais de pleurer. Je me tournai vers le cadavre de mon maître... Mon amant... Mon amour. D'un incommensurable effort je me levai et me dirigeai vers lui. Les forces me quittèrent avant d'arriver à lui. Je lâchai mon arme, me laissai tomber lourdement au sol. A genoux aux pieds de ma tristesse je levai les yeux au ciel. Aucun nuage ne l'ornait, et la lune, presque pleine, me narguait. J'ouvris les bras en crois, bombant le torse vers les cieux.

"Deiko, envoles toi!"

Le criai de toute mes forces. Celles qui me restaient. Je regardai à nouveau le corps de mon Maître. Immobile, pleurante, impuissante... Seule.

(Eiko..?)



Le masque de fer.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Sam 20 Aoû 2011 19:21 
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(Je t’avais dit que tu ne resterais pas longtemps avec moi…)

(Baliverne! Il me reste plus de temps à passer avec toi que tu ne te l’imagine. Ce n’est pas la fin, ce n’est que le commencement!)

(Pourtant ça y ressemble grandement, je ne vois et n’entends plus le monde extérieur, tout est brouillé et noir…)

(Cesse de penser et BATS-TOI!)

Alors que j’allais sombrer dans un profond sommeil éternel, l’air entra dans mon corps, ravivant la vie qui s’apprêtait à me laisser tomber. Je remplis mes poumons de tout l’air qu’ils pouvaient contenir, jusqu’à ce que ma vision soit nette. L’agressivité de Dotiriza m’avait-elle rendue le souffle?

(Tu n’aurais pas aimé le moyen que j’aurais utilisé pour que tu restes en vie.) Me dit-elle froidement.

Non, la raison de mon existence se trouvait là, mêlant sa peine et sa haine dans un torrent de coups portés au cadavre de l’homme dont les habits n’étaient plus que des loques imbibées de sang. Était-ce pour moi qu’elle libérait sa rage? Avait-elle eu peur que je trépasse? Non, plus loin le corps inerte de mon sosie me fit comprendre que j’étais désormais unique, mais aussi la tristesse de la jeune voleuse. Peut-être la rage était-elle présente pour venger son amant et pour ne pas perdre celui qui était son ombre? Tout restait flou dans ma tête, Mitsuko arrêta de s’acharner contre le corps du sorcier et tomba à genoux près de son maître.

Je me relevais à cet instant, mes pas tremblant me conduisirent vers la jeune fille pleurant son maître ainsi que son amour. Je m’arrêtai avant d’être à sa hauteur, je ne savais que dire pour réconforter un cœur en peine, je ne l’avais jamais su. Je baissai la tête et rivai les yeux sur le sol, je la laissai lui dire au revoir à sa façon. Il avait donné donner sa vie pour elle, je ne pouvais pas en rester indifférent. Dans un murmure je demandais à Phaïtos d’accueillir l’âme de Deïko.

(Parfois il vaut mieux ne rien dire dans des situations comme celle-là…)

Je m’approchai doucement de Mitsuko et posai une main sur son épaule. J’essayais d’avoir l’air compréhensif, qui sait comment elle allait prendre ce que j’allais lui dire. Je ne le connaissais pas comme elle et elle en ignorait probablement beaucoup de lui, ma peine n’était pas la même.

(Tu n’imagines même pas tous les secrets que gardait cet homme. J’en suis presque désolée pour la fille et ton intérêt personnel.)

Je m’étonnais de l’égoïsme de Dotiriza, les faeras n’étaient-elles pas supposé bonnes?

(Les faeras sont ce qu’elles désirent!)

« Nous… Nous ne devrions pas rester ici. Allons chercher ce pourquoi on est venu et partons, que la mort de Deïko ne soit pas vaine. Ça vaudra mieux… »

Je me sentais plus habile dans mes mots, ma faera me donnait peut-être un coup de main, étant plus doué que moi pour communiquer? Inconsciemment peut-être?

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 22 Aoû 2011 13:15 
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Le repère des brigands (suite et fin)


Eiko posa doucement sa main sur mon épaule. Je n'étais pas seule. Je fermai les yeux et appuyai ma tête sur son avant bras avant qu'il ne me conseil de partir. Je l'écoutais à peine, mes larmes cessèrent de couler. La douleur infinie qui naquit en moi à l'instant où Deiko fut touché avait presque été balayée par ce simple geste.

(Merci d'être là...)

Un gouffre profond était ouvert dans mon coeur, mon âme comatait mais je forçais mon corps à rester vivant. Je me relevai avec peine, mes jambes tremblaient, je cherchais mon souffle. Je n'étais pas seule. Je me retournai avant de plonger le sang de mes yeux dans le ciel de ceux de Eiko. Je souris vaguement et posai ma tête contre son torse.

"Oui, allons trouver se pourquoi nous sommes venu."

Je m'éloignai et rejoignis une petit porte pour pénétrer dans la bâtisse. Mon regard ne quitta pas un instant le sol, j'étais en fait incapable de relever la tête tant elle se faisait lourde. Nous prîmes un couloir qui menait à une escalier. Chacune de ses marches fut une épreuve, mes jambes peinaient à me porter, mon coeur semblait inerte. Une éternité plus tard le dernier étage s'offrit à nous, toujours de longs couloirs parsemés de portes. Nous les ouvrirent une par une, découvrant à chaque fois une petite pièce avec une table et un ou deux lits. Je me laçai de ceci, y avait'il vraiment un trésor ? Et le masque dont Deiko m'avait parlé... Deiko...

La neuvième porte. Bibliothèque détournée de sa fonction. Sur les étagères se trouvaient nombreux bijoux et objets ayant plus ou moins de valeur. Sur les tables de lectures des masse de pièces d'or, d'argent et de bronze était déposées en vrac. Au sol des tapis et autres tissus était enroulés. Et dans un coin, au fond de la pièce, une petite boite de velours rouge. Je me dirigeai vers elle, évitant les quelques objets au sol. J'ouvris le coffret avec une infinie précaution et découvrit le masque. En fer banc, des motif écarlates sans formes spécifique dansaient à sa surface. D'un côté seulement la forme de l'oeil y était sculptée, recouverte de verre teinté de blanc. Je le pris délicatement, surprise par sa légèreté je le portai à mon visage. Sans que je n'ai besoin de l'y attaché, il fusionna avec ma peau, ne laissant trace de sa présence mon épiderme brûlé dessinant son contour en un trait fin. Ligne de feu presque invisible. Je me retournai vers Eiko en pansant au soit disant pouvoir de cet objet. Je le sentis réapparaître sur mon visage. Eiko afficha sa surprise, non pas du masque faisant son apparition, mais plus surprenant encore, moi, qui disparaissais sous ses yeux.

Quelques secondes passèrent avant que je ne réapparaisse. Le masque disparut, laissant mon derme brûlé à sa forme.

"Pardon, nous t'avions que tu pourrais tout prendre. Me permets-tu de prendre ce masque ?"



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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 24 Aoû 2011 03:39 
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Elle ne se fâcha pas de mon empressement, les larmes cessèrent de couler sur ses joues au contact de ma main sur son épaule et sa tête vint s’appuyer doucement sur mon bras. Elle me regarda un bref instant esquissant un sourire, elle semblait vide de l’intérieur. Une réaction normale quand on venait de perdre quelqu’un de cher, je me rappelais être resté dans cet état durant des jours lors de la disparition de mon père. Lorsque sa tête bascula sur mon torse je ne sus comment réagir, alors je pris ma mère en modèle, délicatement je passai une main sur sa tête. Elle l’avait si souvent fait pour me réconforter ma défunte mère avant que la folie ne la gagne totalement. Mitsuko se détacha après avoir approuvé mon plan, elle se dirigea ensuite vers une entrée de la bâtisse. Je la suivis à l’intérieur sans bruit, il n’y avait peut-être plus personne qui s’en prenait à nous, mais rien ne garantissait que nous étions seul et en sécurité.

(Ne t’en fait pas, il n’y a plus personne ici qui peut te causer du tort.)

(Tu n’en a pas mare de répéter sans cesse la même chose?)

(Je le répéterai autant de fois qu’il sera nécessaire.)

Je montais les escaliers tortueux avec misère, le combat m’avait épuisé physiquement autant que magiquement et la jeune voleuse était aussi éreintée que moi. Ça démarche habituellement souple était ralentie. Après avoir gravis les marches une par une sans renoncer, nous parvenions au dernier étage du repaire de brigands. Un couloir parsemé de portes closes nous attendait tout en haut, me tirant une moue de découragé. Mitsuko commença à ouvrir les portes une par une, une déception visible la prenait chaque fois que nous tombions sur une pièce vide, j’étais cependant soulagé qu’elles soient également vide de monde.

(Y a-t-il vraiment un trésor en ce lieu? Deïko avait dit qu’il se trouvait par ici…)

(Je te l’ai assurée plutôt et tu doutes encore?!)

(Si tu sais où il est, tu ne peux pas me le dire au lieu de nous faire chercher?)

(La porte juste-là, la salle aux trésors!)

La jeune voleuse était justement en train d’ouvrir la porte que Dotiriza m’avait indiquée et elle y entra. J’entrais derrière elle m’assurant que l’endroit était sûr. J’eux le souffle coupé en voyant toutes les richesses qu’il y avait d’entassées en ce lieu. De l’or, de l’argent, du bronze et des yus trainaient un peu partout sur des tables et des étagères et des bijoux et des tissus luxueux étaient entreposés sur les étagères de ce qui se trouvait être une bibliothèque. Et là, une sombre pensé me frappa. Je ne pouvais pas emporter ne serait-ce que la moitié de tout ce qui se trouvait ici. J’étais trop fatigué et faible pour transporter des tonnes de yus et de pierres précieuses jusqu’à chez moi, il me faudrait choisir précautionneusement un objet ou deux. Je parcourais l’endroit des yeux, cherchant ce qui pouvait avoir le plus de valeur.

(Prend-ce coffre là!)

Encore une fois je sentis l’excitation de ma faera et pour ne pas la contrarier je pris le coffre. Fait dans un bois solide et relativement clair, le coffre était entièrement décoré de gravures et de motifs complexes. Les pentures et la serrure étaient ternies, mais il m’était également impossible de l’ouvrir et de voir ce qu’il y avait à l’intérieur.

(Il est verrouillé…)

(Tu l’ouvriras plus tard, je crois que tu vas devoir t’en aller bientôt.)

(Pourquoi, quelqu’un est entré?)

(Pas encore, mais les autres brigands ne tarderont pas à revenir et si tu passes la nuit ici je te quitterai pour de bon.)

(Très bien, je vais avertir Mitsuko.)

Alors que je me retournais, Mitsuko me faisait face un masque blanc marqué de symboles rouges au visage, son corps devint translucide et finit par devenir complètement transparent. Je restais stupéfait, elle venait de devenir invisible sous mes yeux. Était-ce à cause du masque qu’elle portait?

« Mitsuko? »

Je prononçais son nom pour savoir si elle était toujours présente ou si elle avait disparue pour de bon. Elle réapparut quelque secondes plus tard, son visage était marqué des marques rouges du masque, comme s’il s’était imprégné sur sa peau blafarde. Il était dommage pour son joli minois d’être ainsi souillé par les brûlures… Je lui souris pour masquer cette pensé et pris un air plus sérieux. Elle me dit qu’ils m’avaient mentis à propos du trésor, qu’il ne serait pas entièrement à moi. Elle me demanda ensuite si ça m’embêtais qu’elle garde le masque.

« Je ne vois pas comment je pourrais t’empêcher de le garder. » Disais-je sur un ton mesquin. « Et puis je ne peux pas emporter avec moi tout ce qui se trouve ici, je me contenterai du contenu de ce coffre. »

« Il est temps de partir, peut-être suis-je trop curieux, mais ou vas-tu aller maintenant que tu es seule? Les auberges sont fermées à cette heure de la nuit, les aubergistes dorment à poing fermé. »

Un peu de sarcasme parsemait ma voix, mais je ne pouvais pas la laisser à ses soins, pas après ce qui venait de se passer.

« Je t’offre de me suivre pour cette nuit, si tu en as envie bien sûr. »

J‘attendais sa réponse, espérant qu’elle accepte. Par pur gentillesse ou par pitié, je l’ignorais, mais j’entendais grogner Dotiriza dans ma tête. N’aimait-elle pas la voleuse, ou était-elle jalouse qu’une autre femme qu’elle soit en ma présence?

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Sam 3 Sep 2011 05:53 
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Je passais le portail et me rendais à la porte, je m’arrêtais au seuil et cherchais dans mes poches la clef pour l’ouvrir. Une fois qu’elle fut dans ma paume je l’introduisis dans la serrure et la fit tourner. Un bruit de loquet se fit entendre et je poussais doucement la porte. Laissant Mitsuko entrer j’allais machinalement chercher de quoi faire un peu de lumière dans cette obscurité presque permanente qui régnait ici. Je revins avec deux bougies en cire blanche, j’en donnais une à la jeune fille et gardais l’autre pour moi. Elles dégageaient une faible lumière, mais elle était suffisante pour s’éclairer.

« Voilà, nous y sommes. »

Ce fut à ce moment qu’une question s’imposa à moi, où allais-je installer la jeune fille pour la nuit? Il était hors de question de partager ma couche avec elle, mais je pouvais la lui céder et m’installer dans la chambre qui fut celle de ma mère et de mon père, à moins qu’elle ne préfère s’y installer. Je pensais au désordre qui devait régner dans les deux pièces et l’angoisse me prit. Je ne voulais pas qu’elle voit ce qui s’était passé en ces endroits, je voulais que mes colères et mes peines restent cachées. Qu’elle ne découvre pas les souvenirs que je m’efforçais d’effacer et de refouler au plus profond de moi et qui étaient imprégnés dans chaque mur de cette maison.

Je la toisais incertain de ce que je devais faire, puis je me résignais à contre-cœur à lui céder ma chambre. En y réfléchissant bien, s’était l’endroit qui lui en apprendrait le moins. Je lui fis signe de me suivre et entrepris de me diriger vers l’étage du haut. L‘escalier craqua sous nos pas qui se faisaient lourds plus la nuit prenait de l’avance, mais nous atteignirent l’étage sans aucun soucis. J’allais vers ma chambre et de nouveau fis signe à Mitsuko d’entrer. Je restais dans l’embrasure de la porte, laissant ainsi plus d’intimité à la voleuse qui pénétrait dans mon antre.

« Tu pourras dormir dans ma chambre. » J’éprouvais de la difficulté à dire cela, jamais je n’aurais cru devoir faire un sacrifice pour préserver encore plus de secrets. « Si tu as besoin de quelque chose je ne serais pas loin, je serai dans l’autre chambre juste là. » J’accentuais cette phrase d’un mouvement de tête qui désignait l’emplacement de la pièce où je me trouverai. « Si tu souhaites te nettoyer avant de dormir il y a une baignoire et de quoi te laver en bas. »

Et sur ses derniers mots je me retirais du cadrage de la porte et me dirigeais vers la chambre qui me remémorait tant de choses. En posant mes doigts sur la poignée, je me rappelais qu’il y avait bien longtemps que je n’avais pas ouvert cette porte, mais en entrant je vis que tout était comme dans mes souvenirs. J’allais déposer le coffre ouvragé sur une commode empoussiéré, je n’avais pas la force de forcer la serrure ce soir, je récupérerai le temps perdu et ce qui se trouvait dans cette boîte demain. Je vis un cadre retourné face contre le sol et le retournai. Il laissa un rectangle impeccable sans aucune poussière sur la commode, signe du temps qu’il avait passé à masquer son image. Le portrait de deux jeunes gens y était peint, ma mère et mon père dans leur jeune temps. J’eus un mouvement de recul et replaçais le cadre face contre terre. Je m’en éloignais perturber par un autre souvenir vague de la vie que nous menions avant qu’il ne gâche tout. Le sol était également recouvert de poussière, mes pas récent y étaient visibles, ainsi que ceux plus anciens qui étaient moins masqués. Une expression mélancolique se dessina sur mon visage, aux yeux qui se cernait à vue d’œil.

(Va donc dormir à la place de te torturer mentalement, je vois bien que tes paupières sont lourdes et ne demandent qu’à être fermées.)

(C’est ce que j’allais faire, figure-toi.)

J’enlevais mes bottes ainsi que ma veste de cuir qui s’abimait de plus en plus. Je constatais les dommages que m’avaient infligés les mages, mais je ne m’en souciais pas plus que ça. Ces marques n’étaient que la preuve de mon expérience de vie et formaient mon existence passée.

(Et toi, tu ne dors pas? Tu ne sembles pas fatigué…)

(Dormir? Mais pourquoi donc? Je n’éprouve pas ce besoin, ni plus que celui de manger, grâce à ma composition.)

(Intéressant, mais je ne te poserais pas plus de questions pour le moment. Je veux dormir tout simplement.)

J’ouvris les draps du lit et me glissais dessous après m’avoir entièrement dévêtis. Le tissu frais recouvrit mon corps avec lourdeur, mes paupières se fermèrent automatiquement au contact de ma tête sur l’oreiller et je sombrai dans un sommeil profond.

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Dernière édition par Eiko le Sam 3 Sep 2011 18:23, édité 3 fois.

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