Tour de L'Ordre Purificateur de Gaïa

Le chemin de l'infamie est pavé de bonnes intentions. C'est là une leçon à tirer de cet Ordre Purificateur de Gaïa.

Des mages se sont alliés il y a fort longtemps pour arrêter le mal et mettre un terme à la corruption de la magie noire. Ils ont créé un Ordre de Gaïa, de mages blancs qui s'étaient voués à la lutte contre la magie noire, les nécromants et toutes les sombres créatures des abysses.

Pour ce faire ils ont érigé une tour où les nouveaux apprentis venaient pour étudier les arts purs sous la tutelle sévère mais juste des prêtres et des magiciens les plus avancés sur la voie de l'illumination. L'entrainement préparait les futurs combattants de la lumière à résister à la tentation et à conserver une droiture absolue en toutes circonstances. Jamais ils ne quittaient la tour, jusqu'à ce qu'ils soient prêts à répandre la lumière et la parole de Gaïa.

Avec les siècles d'existence, l'Ordre a récupéré et caché des artefacts noirs uniques et rares dans les tréfonds de la tour. Peu nombreux sont les fous à s'y aventurer cependant, rarement ceux qui sont rentrés dans l'enceinte de la tour avec de mauvaises intentions en sont ressortis...

Un Ordre de paladins purificateurs veille sur la tour, vérifiant qu'aucun mage ne se détourne de la lumière. Ceux qui deviennent anathèmes sont trépanés, voire brûlés. Ceux qui parviennent à s'enfuir sont traqués et purifiés.

Leur action ne se limite plus aux mages de l'Ordre à présent, une grande campagne de purification étant sur le point de commencer.

Tu passes sans encombre. Heureusement, les archers sont tous parti pour les remparts, il y a peu de sentinelles ici. Tu entres donc dans un bâtiment sombre et austère. Un couloir de pierre aux murs percés de meurtrières part à gauche et à droite, aucun escaliers en vu. Aucun de tes compagnons ne sont visibles non plus. Il va pourtant falloir trouver un chemin...

Le peu d'activité dans la zone me permet de trouver un lieu sombre, austère, dès que j'ai passé la meurtrière. Toutefois, cela aurait été trop simple de trouver rapidement la voie à suivre. Je débouche sur un couloir de pierre qui ne semble pas mener directement à la crypte. C'était à prévoir, tout comme le fait que je ne vois aucune trace d'un autre aldryde dans les environs. J'aurais du m'en douter et tenter de localiser une meurtrière un peu mieux située. J'ai donc deux choix, à gauche ou à droite. Dans d'autres circonstances, j'aurais fait comme le shaakt et aurais sorti un yû pour décider à pile ou face de la marche à suivre. Mais ma chance n'étant jamais bonne, autant oublier cette idée dans l'instant.

Je tends mes spirales auditives, guettant le moindre mouvement dans ma direction. Prudent, je décide de voler au plus près du plafond pour être certain d'échapper aux regards et en prenant garde à ne pas le heurter des ailes. Autant ne pas perdre de temps en cherchant à déterminer le chemin à prendre. Je vais suivre un côté et si cela me mène à une impasse, je ferai demi-tour. Si les autres aldrydes ont aussi peu de chance que moi, je finirai par en croiser un sur ma route.

Méfiant, je prends le parti de me diriger du côté de ma cicatrice, vers la droite. Quoi que je découvre, cela vaudra toujours mieux que de rester à ne rien faire.

Tu repères bientôt un escalier en colimaçon. Derrière toi, des bruits métalliques t'informent qu'un groupe de soldats arrivent dans l'autre sens ! Tu dois donc t'engager dans la spirale grise. Impossible d'y voler, cependant. Il n'y a aucun éclairage et tu risques de te cogner dans les murs. Ta progression en est d'autant ralentie. Bientôt, une ouverture t'éclaire un peu. Techniquement, il doit s'agir du premier étage.

En te déplaçant vers la droite, tu t'es sans doute rapproché de l'entrée principale. Si tu préfères t'en éloigner, mieux vaut sortir ici et chercher un escalier vers la gauche. Mais tu es peut-être déjà assez loin de l'entrée et tu as déjà perdu assez de temps...

Je découvre un escalier bien sombre sur ce côté droit, mais je n'ai pas le luxe d'hésiter. Des géants en armure semblent se diriger dans cette direction, m'obligeant à m'engouffrer dans le passage. Je grimace devant la difficulté et la perte de temps que cette descente engendre. J'aurais pu me servir d'une torche, mais dans ce cas, adieu la discrétion indispensable. Derrière mes dents serrées, je maugrée devant cette situation. C'est à se demander si la femelle n'a pas fait exprès de me laisser en arrière, histoire d'être certaine que je ne la dérangerai pas. Non, ce serait lui accorder trop de crédit. Dae'ron, par contre...

L'ouverture que je trouve me laisse encore trop haut, peut-être dans les tous premiers étages. Me suis-je rapproché de la grande porte ? Pas du tout ? Voilà pourquoi je hais ces satanées bâtisses mortes ! Impossible de s'y repérer ! Et évidemment, pas un seul de ces géants abrutis, pressé de se rendre à la crypte pour me guider malgré lui, non. Je n'ai aucune envie de reprendre le colimaçon en sens inverse et il me faut descendre rapidement.

( J'aurais mieux fait de prendre le chemin le plus court. )

Je suis égaré, et cela m'exaspère au plus haut point. La seule chose que je sais est que je dois descendre encore, et rapidement. Il me faut donc trouver un passage qui répond à ce critère. Si jamais cela me rapproche encore de l'entrée, tant pis. Avec un peu de chance, le gros des dégénérés aura quitté les lieux. Et plus je perds de temps ici, plus ma colère monte.

Tu débouches non loin de l'entrée, heureusement plus calme maintenant. Rien de plus compliqué que d'esquiver un ou deux lourdauds... Mais où est la crypte ? Au pied de l'escalier, tu es arrivés dans un couloir éclairé de torches, et il n'y a pas de panneau indicateur, bien sûr.

Plus loin, il y a un couloir qui s'enfonce plus avant dans la citadelle, mais il est très prêt de l'entrée principale... Sinon, tu peux partir dans l'autre direction, même si tu ne vois aucun couloir transversal par là...

À la fin de ce fichu escalier, je débouche non loin de l'entrée principale, heureusement grandement désertée. Je perçois encore de nombreux échos, cependant. Tout ce chemin pour revenir en vue de mon point de départ. Quelle perte de temps ! Maudit tombeau pour vivants, saletés de géants et peste soit de tout le reste ! Qu'est-ce qui m'a pris de suivre ces aldrydes ? Si j'avais pris mon temps plutôt que de me presser, j'aurais sans doute pus me faire un plan mental des lieux. Mais non, bien entendu. Les torches éclairent le lieu où j'ai débouché, mais mal, ce qui me donne un avantage et m'incite à ravaler ma colère. Me laisser emporter ne me servira à rien.

J'ai de nouveau un choix entre un couloir proche de l'entrée, qui semble s'enfoncer dans les lieux, ou l'autre direction qui me fait courir le risque de m'égarer davantage. Quoi que je choisisse, je suis certain que le quatuor est déjà loin. Eh bien qu'ils se débrouillent ! Cela leur apprendra à choisir de se séparer dans un lieu hostile et inconnu. Et si l'une des femelles pouvait se prendre un chandelier dans la figure au passage, cela me soulagerait !

Mais l'heure n'est pas à ce genre de pensées. Je m'élève de nouveau, scrutant l'endroit et les possibles silhouettes. La logique, si elle existe dans les crânes de ces ahuris, demanderait à placer l'entrée de la crypte dans les profondeurs de la citadelle. Et donc accessible par le couloir proche de la grande porte. J'ai esquivé cette option au début, mais il me semble bien que mes ailes me ramènent du côté anciennement fréquenté.

( Va pour ce couloir, et discrètement. Il traine encore des enquiquineurs dans les parages. )

Tu passes donc devant l'entrée et t'enfonce dans le donjon. Hélas, comme il s'agit d'un des couloirs principaux, il est brillamment éclairé. Bientôt, un groupe de gardes passent et tu dois te coller au plafond.

Jet de discrétion : 41

Pendant un instant, tu crois qu'ils vont passer sans te voir mais au moment où tu repars, l'un deux discerne ton mouvement du coin de l’œil et se retourne.

« Hé, c'est quoi, ça ? »

Les autres se retournent, mais tu es plus loin, caché par les poutres du plafond, et ils demandent ce qu'il a vu.

Jet de conviction du garde : re-41 Oo

Ses compagnons ne le croient pas quand il parle d'une petite créature ailée. Une discussion sur les effets du stress se perd dans le lointain pendant que tu t'éloignes. Tu t'enfonces progressivement et finit par trouver une salle dont l'entrée est fermée par des grilles. Heureusement, il est facile de t'y glisser, hors de vu des deux gardes qui s'y trouvent, assis à une table, en train de joué au carte avec un pichet de vin, juste devant l'entrée. Il y a quelques souris dans un coin, hésitantes à sortir de leur trou et un râtelier d'arme, épées et lances. Mais ce qui t'a attiré n'est autre qu'un escalier descendant dans les profondeurs. Nul doute qu'il s'agit du passage vers les cryptes...

Mais les gardes ont l'air disciplinés et gardent un œil vigilant. Dans cette pièce brillamment éclairée, aucune chance de ne pas se faire voir si tu tentes de t'y glisser comme ça. Il va falloir trouver un moyen.

En m'élançant, je me rends compte trop tard de l'augmentation du nombre de torches. Une voie directe donc bien éclairée, et dans laquelle un groupe de gardes apparait bientôt. Ni une ni deux, je me colle le plus possible au plafond et retiens mon souffle. Je leur hurle mentalement dessus de disparaitre de mon champ de vision et dès qu'ils sont passés, je me hâte de m'éloigner. Mon sang ne fait qu'un tour quand je comprends à l'intonation d'un géant avoir été aperçu. Repliant les ailes, je plonge contre des poutres épaisses et y colle un genou, m'immobilisant. Ai-je été repéré ?

Anxieux, je l'entends vaguement mentionner quelque chose avec des ailes, mais fort heureusement, ses camarades semblent ne pas le suivre sur cette voie. Ils ont le bon goût de croire que son hallucination est liée au stress. Un coup de chance, sûrement.

( Fiuu ! Fais attention mon aldron. La colère ne rend pas prudent. )

Je poursuis dans ce large couloir et tombe face à une grille. Si j'avais été plus épais, elle m'aurait posé problème, mais ce n'est guère le cas. À peine ai-je dépassé ces barreaux métalliques que je m'immobilise, contrarié une nouvelle fois. Deux gardes jouent au cartes, un pichet à côté d'eux, et surveillant étroitement un escalier descendant. C'est certainement ce que je recherche, mais le lieu est bien trop éclairé pour m'y rendre.

( C'est pas vrai. Alors que leur forteresse est prise d'assaut, ces idiots jouent aux cartes... )

J'observe les alentours. Un petit mouvement attire mon attention sur des museaux de souris, planquées dans un recoin. Un râtelier d'armes est également présent dans la pièce, chargé d'épées et lances. Je dois réfléchir. Suis-je le premier de notre contingent à avoir trouvé le point d'accès ou les autres ont-ils déniché un autre passage ? Quoi qu'il en soit, le seul moyen que j'ai de me faufiler jusque-là est en causant une diversion. Mais comment ? Je tâtonne ma sacoche, cherchant à voir si j'ai de quoi me débrouiller avec.

( Causer un début d'incendie ? Trop risqué et l'endroit m'a l'air trop pauvre en combustibles décents... J'ai bien mes fléchettes empoisonnées qui pourraient contaminer leur alcool, mais je doute que la substance soit assez forte pour leur faire grand mal. Mais leur donner des crampes d'estomac, peut-être ? )

Mes yeux sombres balaient la pièce une nouvelle fois.

( Faire choir le râtelier ? Même en chargeant un tir avec ma force martiale, je ne suis pas certain d'y parvenir... Effrayer les rongeurs ? )

Même cela risque de ne pas être facile. Je pourrais sans doute tenter d'assommer ces gardes, mais alors aux orties la discrétion. Et faire usage de ma magie sombre pour couvrir mon approche me parait difficile. S'ils sont adeptes de son opposée, ils sauront la reconnaitre. Je me mets à mordiller l'ongle de mon pouce, à la recherche d'une solution. Qui ne tente rien n'a rien.

J'agrippe mon contenant de fléchettes empoisonnées et m'en saisit d'une avec précautions. Si j'arrive à faire ce que je veux, peut-être que l'agent dangereux qui les macule causera rapidement des maux d'estomac à ces deux buveurs. Mais pour pouvoir la laisser tomber dans leur pichet, il ne faut pas qu'ils s'en aperçoivent. Je ferme les yeux et me concentre un moment. Auprès de moi, je manifeste alors une parcelle de ma volonté, un nuage sombre et humanoïde, qui masque la lumière proche. La création m'obéit aisément, masse dévoreuse de lumière et légère dans les airs. Sa portée reste limitée, mais pour ce que je compte faire, cela devrait être suffisant.

Doucement, je me place au-dessus du contenant à liqueur, prêt à lâcher ma fléchette dedans. Mon visage se tourne lentement tandis que je pousse ma petite ombre espionne à longer le plafond puis glisser progressivement le long du coin, en direction des rongeurs, de sorte à les pousser loin de leur abri. Je veux tenter de les effrayer, de les pousser à galoper à travers la pièce suffisamment longtemps pour attirer l'attention des géants sur leur attitude incontrôlée. Si cela fonctionne, je n'aurai peut-être pas besoin de larguer ma munition. Dans le cas contraire, je dois me tenir prêt.

( Soyez stupides et prenez peur dans le bon sens... )




Utilisation de la Capa Rp d'Eradicateur : Ombre espionne (pour essayer d'effrayer les souris en direction des gardes)

Tentative de distraction : 78+10=88 !

L'ombre se glisse habilement dans le trou des rongeurs et, au moment où ils vont se retirer, elle leur apparaît. Avec des couinements, ils s'enfuient précipitamment dans la salle. Les gardes se lèvent aussitôt en rageant contre ces saloperies qui leurs échappent toujours. Maintenant qu'elles sont dans la salle, ils comptent bien les réduire en bouilli !

La diversion ne dure que quelques secondes, mais c'est bien suffisant. Tu te glisse dans l'escalier et descend dans les profondeurs. Ici, les murs sont noirâtre, et la lumière décroît au fur et à mesure que tu t'éloignes de l'entrée. Tu arrives finalement dans une salle un peu plus éclairée. Visiblement une autre salle de garde, mais plus tranquille : l'unique gardien s'est endormit dans son vin, il semble même avoir renversé son verre qui dessine une flaque qu'il aura probablement intérêt à nettoyer à son réveil s'il ne veut pas s'attirer les foudres de ses supérieurs.

Une autre porte s'ouvre au fond de cette pièce. Elle est entrouverte. Tu peux la passer, à moins que tu ne préfères inspecter la salle. Il y a pas mal de bric-à-brac, peut-être y aurait-il des choses qui pourraient t'aider ? Car après tout tu ne sais rien de ces fameuses cryptes, et tu es visiblement à leurs portes...

Attentif, je contrôle mon ombre avec dextérité dans le nid des rongeurs. L'effet est aussi agréable qu'inattendu. Ma masse effrayante empêche non seulement ces sales bestioles de rentrer dans leur trou, mais elle sème la panique dans leur rang. C'est amplement suffisant pour les pousser à galoper de façon imprévisible dans la salle, chose qui enrage les gardes. C'est l'occasion que j'attendais. Brève mais efficace. Je plonge dans l'escalier et ne perds pas un instant pour le parcourir. C'en est au point que lorsque je découvre la salle sur laquelle il débouche, je me rends compte avoir retenu mon souffle. Pendant que je prends une bonne inspiration pour calmer mon coeur battant, et ranger la fléchette dans son étui, j'observe les lieux.

Un géant est là, assoupi, et le gobelet au sol témoigne de son ivresse. Il semble vaincu par la boisson, mais je le garde toutefois à l’œil. Le principe de se méfier de l'eau qui dort s'applique aussi pour les outres à vinasse vivantes. La porte du fond est entrouverte, peut-être par l'action d'un aldryde qui m'a précédé. J'en doute toutefois, à moins qu'il y ait un autre accès à cet endroit. Ma peau se hérisse légèrement. Si ces fanatiques ont rempli leur mission, alors leur crypte contient peut-être d'autres objets plus dangereux encore que cet orbe convoité. Et peut-être des pièges pour ceux parvenus jusqu'ici.

Je m'élève et décide d'observer ce qui traine dans cette pièce. Vue la façon dont j'ai failli m'égarer plus haut, dénicher un plan même grossier pourrait être utile. Plus on est grand plus on est stupide, alors il m'apparait évident que ceux qui débutent en tant que garde ici pourraient avoir besoin de repères. Tant qu'à faire, peut-être vais-je dénicher un contenant pour l'objet ou autre chose d'utile. Après tout, si ma diversion m'a permis de descendre, je ne sais pas encore comment procéder pour faire le chemin inverse.

( Chaque chose en son temps. D'abord un plan, ou même des instructions, des précautions à prendre à l'intention de ces crétins en armure... Et assure-toi de garder un œil sur ce type... Enfin, vérifie s'il n'y a pas d'autres de ces cailloux marqués ou quelque chose un minimum utile à ton échelle, mon aldron. )

Je demeure méfiant. Même si la citadelle est attaquée, ne laisser sciemment que trois pauvres gardes visiblement incapables pour protéger le contenu de cette crypte me laisse perplexe.

Tu parcoures donc la salle. Il n'y a pas la moindre trace de plan, en revanche, tu trouves de petites brindilles qui, avec l'aide des torches de la salle, pourraient te permettre d'emporter un peu de feu pour t'éclairer. Tu remarques aussi un trousseau de clés passées à la ceinture du géant. Elles sont juste passées à un crochet, donc facile à enlever, mais gare à ne pas faire de bruit...

Rien de ce qui m'intéresse ne semble se trouver dans la salle. Pas de plan, pas d'indications, pas d'objets un minimum utiles, sauf un lot de brindilles pouvant servir de torches et un trousseau de clés. Forcément, c'est l'endormi qui les as. Je n'ai aucune idée de ce qu'elles peuvent déverrouiller, mais les avoir vaut sans doute mieux que rien. J'oublie pour le moment les bouts de bois pour me concentrer totalement sur le trousseau. Le problème du métal est qu'il a tendance à tinter une fois cogné contre quelque chose.

Je m'approche lentement et décide de glisser mon long pagne de cuir autour des clés pour les plaquer entre elles. Avec un peu de tact, je devrais parvenir à les soulever de leur attache sans trop de difficulté. Prudent, je jette des regards au garde à mesure que je tente de lui dérober sa possession.

Même si elles pourraient se montrer utiles, je ne pense pas prendre de brindilles. Ce serait m'encombrer et surtout faire apparaitre un point lumineux plus qu'évident dans un lieu sombre. J'ai encore besoin d'être discret, ignorant ce qui m'attend de l'autre côté. Le temps perdu commence à m'inquiéter, et je compte bien changer de salle sitôt ma tâche accomplie.

( Si je n'y vois vraiment rien, j'ai encore de quoi m'éclairer dans ma sacoche. )

Pour le moment, je me contente de soulever la boucle du trousseau, maintenant les tiges métalliques dans ma pièce de cuir.

Tu soulèves le trousseau, malgré son poids conséquent par rapport à ta petite taille. L'homme ne semble pas perturbé. Alors que tu t'élèves au dessus de lui, tu en comprends la raison. Ce n'est pas du vin qui est répandu sur la table, mais son sang !

Si tu te posais encore des questions pour savoir si le reste du groupe déjà était passé ou non, tu as maintenant la réponse.

Si tu n'as plus rien à faire dans cette pièce, tu peux te glisser dans la porte entrebâillée pour découvrir l'immense cathédrale sombre de l'autre côté. Tu es bien arrivée à la crypte.

Alors que je me démène avec ce trousseau, je me rends compte de quelque chose d'étrange. Je n'entends pas du tout la respiration de l'affalé, et pour cause. Lorsque je m'élève, c'est pour constater que ce n'est pas de la vinasse, mais son liquide de vie qui est répandu. Je dévoile mes dents en une expression agacée. J'ai donc perdu mon temps et dois me hâter plus loin. Vu son état, il y a de fortes chances que les autres soient aussi passés. Comment ont-ils esquivé les gardes plus haut, ça, je l'ignore. Je dois avoir le nez bouché pour ne pas avoir senti l'odeur sanguine régnant ici !

Remonté par cette découverte, je décide de ne pas trainer davantage dans les environs, mais conserve ce trousseau avec moi. Après avoir gaspillé ma prudence à les dérober, je ne vais pas les lâcher sans une bonne raison. Mes membres de plumes me portent donc jusqu'à l'ouverture et je m'y faufile, découvrant un lieu sombre de l'autre côté. Je pousse mes spirales auditives à capter le moindre son trahissant la présence des aldrydes, tout comme je m'efforce de voir des parcelles de lumière dans cet environnement.

Ils ne doivent pas être loin, sauf si c'est une toute autre créature qui a pris la vie de ce géant. Y penser fait grimper une pointe de nervosité dans mon torse. Après tout, qu'est-ce qui prouve que leur commanditaire n'a fait appel qu'à eux pour cette mission ?

( Allez, assez de larvillages, en avant. Où sont donc passés ces idiots ? )