Le pavillon noir à tête de mort bat frénétiquement tout en haut du mat. Il ne fallait guère plus pour dévoiler notre position aux marchands. Ceux-ci, à ma grande satisfaction, se sont prémuni des attaques par une troupe de soldat, probablement des mercenaires, se tenants l'arme à la main et nous fixant. J'encoche une flèche alors que l'allure ralentit pour rester face à la cible. Tous les hommes de chaque côtés sont sur les ponts, les pirates lances leurs grappins pour clouer les deux bâtiments ensembles et permettre l'abordage. Alors que celui-ci n'a pas commencer, un homme prend la parole parmi les marchands. Je le prend en joue, essayant de ne pas rater.
« Vous feriez mieux de renoncer, j'ai payer ces mercenaires une fortune, ce sont des combattants aguerrit et... »
Il n'a pas le temps de finir sa phrase, dans un bruit qui me semble familier, ma main lâche la corde tendu à l'extrême de mon arc. Mon projectile siffle et s'enfonce dans le cou proéminent de l'homme. Il reste un instant debout, les yeux luisants comme ceux d'un enfant émerveillé, puis il s'effondre dans le gargouillement de sa bouche éructant du sang. C'est le premier mort, le corps tombant au sol semble donner le signale et bientôt, le navire est envahi de pirates.
La bataille est clairement inégale bien que la défense s'en sort bien. J'encoche une autre flèche puis tir presque aussitôt. Je ne vise plus les points vitaux, j'essaie de toucher la jointure d'un genoux, le renfoncement d'une côte. Tuer ne me dérange pas au contraire, mais je préfère handicaper, causer de la douleur, sachant pertinemment qu'un homme blessé sur ce champ de bataille se verra achever peu de temps après. Je me délecte de la souffrance, je suis en extase total. Parfois, j'avise un pirate sur le point de se faire tuer mais, même si je le peux, je ne tire pas ma flèche sur son assaillant, je préfère le regarder se faire transpercer, seulement alors je tire sur son tueur, lui empêchant d'enlever la lame, les laissant tous deux à l'agonie l'un sur l'autre.
Même si le temps semble se ralentir, le combat ne dure pas plus d'une demi-heure. Les pertes sont minime pour les flibustiers, quatre hommes. Personne ne les pleurs, chacun est trop occupé à fouiller la prise. Je découvre rapidement qu'il s'agit d'un transport de marchandise. Le capitaine dit que c'est une bonne chose, mais je n'en voit aucun intérêt, d'ailleurs en tant que mousse je n'ai le droit à rien pour le moment. Le marchand n'a pas prit par à la bataille et il est découvert dans sa cabine accompagné de sa femme. Il pleur toutes les larmes de son corps, promet des choses qu'il n'aura jamais l’occasion d'accomplir. Il est décidé de le laisser en vie. Il à le droit lui et sa femme de se déplacer sur leur navire et le capitaine lui promet de les débarquer à la prochaine escale. De toute manière il n'a pas d'autres alternatives...
Mes exploits ne sont pas passé inaperçu et alors que la nuit commence à tomber, j’apprends que je suis invité dans la cabine du commandant où tout le monde c'est rassemblé pour fêter la victoire. Je e suis guère enchanté mais je ne peut guère faire autrement. Sur le navire marchand, toujours accroché à celui-ci, trois hommes d'équipage sont de garde, je les envi...
C'est la première fois que je me trouve devant la porte de la grande cabine, je ne frappe pas tout de suite, observant silencieusement les deux énormes coffres qui l'encadre. C'est la, ai-je entendu, que sont gardé le gros matériel, encre de secours, planches, marteaux et engrenages métalliques. Je reste quelques secondes inerte, avant de frapper puis d'entrer. La pièce est vaste, illuminé par des bougeoirs à six encoches, comme dans les maisons nobles. Probablement des prises de guerre me dis-je. De larges tentures ainsi que des cartes décors les murs de bois. Je suis face à une large table où tout l'équipage est en train de festoyer. Le capitaine en est en centre, il s'avise de ma présence puis souris, il est, comme tous les autres, dans un état avancé d’ébriété.
« Ha te voilà ! Je voulais te féli...Hic.. félichiter... Par les couilles de mon père, je n'sais même pas ton nom.. Enfin... Pour ton très beau....Hic... Avec l'arc ! »
S'ensuit des rires et des tapes bourrus dans le dos. L'ont ne m'invite pas à la table, de toute manière je n'en ai pas le désire. Je réajuste mon arme qui ne m'a pas quitté puis me détourne avec un hochement de tête approbateur pour mon hôte. Avant de disparaître, je renverse un des bougeoirs au sol. Personne ne semble le remarquer. Comme mu par une volonté hors de mon contrôle, je claque la porte puis, immédiatement, me met à tirer de toutes mes forces sur l'un des deux gros coffre. Il semble peser des tonnes ! L'effort me fait mal mais je ne me sent pas le courage de lutter contre mon envie irrésistible. Finalement, j'arrive à le déplacer, centimètre par centimètre, jusqu'à le mettre devant la grande porte. Cela fait, j'entame de faire pareil avec le second mais il est beaucoup plus léger, à tel point que je peut le soulever, se que je fait, le posant sur le premier. Je sort alors sur le pont et m'empare de la torche accroché au mat...
Je me sent comme dans un état second et cela est agréable. Malgré mon esprit embrumé, mes membres semblent avoir une volonté infaillible. Je redescend et pose ma prise contre les deux coffres. Le feu prend tout doucement. J'ignore les voix stupéfaites imbibés d'alcool venant de la cabine et m'engouffre dans celle, plus petite, du médecin. J'y prend plusieurs couvertures et les met sur les coffres, laissant le feu en lécher une partie, qui prend rapidement. Alors seulement, je disparais et retourne sur l'autre navire, où il reste trois pirates ainsi que le survivant de l'abordage et sa femme...
_________________ Un homme sans souvenirs est un homme perdu.
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