Le couple enchaîné passa par la trouée. N’kpa s’engagea avec une souplesse féline, épousant le trou sans en toucher les rebords en bois. La petite s’y engouffra comme un éclair, encore sous l'influence de la frousse, trop heureuse de pouvoir échapper à la menace des deux monstres.
Il ne restait plus qu’à Sirat d’enjamber son œuvre. Mais si l’art de démolir, pour lui était un jeu, celui de se glisser par le trou de souris, de par son gabarit, un effort colossal, épuisant, pouvant le mettre dans une colère franche et irascible.
Le grand roux finit par réussir à passer, sous les rires moqueurs des deux jeunes femmes.
La semi-elfe s’arrêta de pouffer, voyant le regard bourru de son compagnon… 
 
 Lo yeye ! si kamatarea kuwa alifanyate furaha yake kubebae kubewae... (((Oups ! il n’aime pas qu’on se moque de lui le grand ours…))).
Dit-elle, portant deux doigts sur sa bouche, l’air mutin.
Cessant ses pitreries, elle se releva, alors qu’elle était accroupie et fit un tour visuel de la nouvelle cale.
Le fond se rétrécissait et, à la lueur du jour filtrant par des hublots haut perchés, il était possible de discerner qu’une issue se trouvait dans la cloison du fond. Le capharnaüm du lieu ne changeait guère du précédent sauf dans son contenu. Des monceaux de caisses, de torons de cordage, de voiles, de tonneaux encombraient tous les coins disponibles.
Deux gros piliers trônaient, probablement les mâts et, un autre escalier sur la gauche grimpaient au-dessus. Deux lanternes étaient accrochées aux mâts. Des tonnelets ballottaient et répandaient une odeur forte d'alcool. Des fûts plus gros contenaient de l'eau. N'Kpa se rappela avoir une soif terrible et une faim tout aussi importante...
Pas de cris de bestioles ou de rumeurs d'humanoïdes étranges, pas d'odeurs ou de remugle, ni chaleur suffocante, seulement les voix au-dessus de leurs têtes qui laissaient présager la bataille.
La gamine se jeta sur une caisse éventrée et se saisit d’un tubercule à l’odeur neutre, avant de le croquer à pleines dents, tout heureuse. Elle en lança un énorme que la jeune femme attrapa au vol, avec une gène causée par la chaîne. Elle allait lui faire un sort, pour calmer son estomac, quand...
L'Humoran eu une idée soudaine, elle releva son bras prisonnier de l’anneau, ramassa sa pelle. Si la magie des bracelets la rendait impuissante, peut-être ne résisteraient-ils pas à celui de la force.
Sirat, regarde… (elle montrait la pelle) ne pourrais-tu pas avec ta force briser les maillons de cette maudite chaîne ? 
 Sirat, regarde… (elle montrait la pelle) ne pourrais-tu pas avec ta force briser les maillons de cette maudite chaîne ? 
 Elle le toisait avec une fraîcheur toute candide, pleine d’innocence et de naïveté.