Dirigé pour N'Kpa et Sirat
La fée continuai à blablater sans discontinuer, à tel point qu'elle n'entendit même pas la question de N'Kpa. Cependant, lorsque Sirat se mit à frapper la cage et à hurler, elle se tut subitement, ouvrant des yeux encore plus ronds qu'elle n'avait déjà. La jeune humorane quant à elle, sursauta de peur devant la violence de son hurlement. 
La stratégie de Sirat porta cependant ses fruits et la porte de la cale s'ouvrit subitement, laissant traverser un rayon de soleil qui vous éblouit un moment. Trois silhouettes se détachèrent dans l'embrasure de la porte et entreprirent de descendre les quelques marches qui menaient au pont supérieur. La porte se referma derrière le dernier et la cale retrouva son obscurité naturelle. 
Alors que les trois esclavagistes déambulaient dans le labyrinthe de caisses et de cages qui formaient le mobilier de cette cale, nombre de leurs habitants grognèrent ou couinèrent à leur passage. Il n'y avait aucun doute sur la peur que les prisonniers portaient envers leurs geôliers. Lorsqu'ils atteignirent enfin votre cellule, vous pûtes distinguer leur visage, enfin, une partie puisque comme ceux que vous aviez rencontrés sur la côte Bouhanaise, ils portaient une longue cagoule de cuir vieilli qui leur donnait des allures de bourreaux. 
L'un d'eux avait ses vêtements si souillés de sang séché que le cuir en était devenu presque rouge. Il portait, à son côté, un trousseau auquel pendaient de nombreuses clés de toutes tailles et de toutes formes. Les deux autres tenaient chacun une longue tige en métal qui se finissait par un solide collier de cuir. C'était sans doute l'outil dont ils se servaient pour capturer leurs proies. Tous trois portaient également une petite matraque de bois et de métal accrochée à la ceinture. Il était étrange qu'une bande de contrebandiers de cette espèce soient tous habillés et armés de la même façon ... D'habitude, les esclavagistes n'étaient qu'une bande de voyous qui avaient saisi leur chance de faire fortune, mais ceux-ci semblaient différents.
Lorsque les trois geôliers s'étaient approchés, la jeune humorane et la fée bavarde avaient eu la même réaction, c'est-à-dire se terrer dans un coin sombre de leur cellule et ne plus bouger en observant attentivement ce qui allait se passer. L'homme au tablier souillé de sang prit enfin la parole en frappant un grand coup sur la cage avec sa matraque : 
"T'as fini d'gueuler oui ?!! Si tu l'ouvres encore, j'te promets que j'te trouve une place de choix dans les galères shaakte jusqu'à c'que tu crèves sous les coups d'fouets !" Puis il se tourna vers son acolyte de droite. 
"Va leur chercher d'la bouffe, ça va p'tet leur fermer l'claper." Un signe de tête approbatif puis l'homme s’exécuta en trottinant. L'esclavagiste en rouge se tourna de nouveau vers vous et laissa longuement courir ses yeux sur N'Kpa, finement vêtue. Un sourire sadique était accroché à ses lèvres. 
"C't'une belle pièce qu'on a là, hein ? Dommage que le capitaine nous ai demandé de ne pas y toucher ... J's'rai bien allé faire un tour entre ces p'tits jambons là ... "Les deux infâmes se mirent à rire grassement, tandis que toute la cale semblait s'agiter, grogner et gémir. Était-ce la peur de ce rire sadique qui les effrayait ?