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 Sujet du message: Les habitations d'Exech
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 22:06 
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Les habitations d'Exech


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Dans cette ville sombre et sale, on trouve une infinité de vieilles maisons suintantes d'humidité qui s'élèvent sur quelques étages. Elles hébergent d'humbles et pauvres petits citadins mais également les plus infâmes mécréants, qui cachent les pires secrets à l’intérieur de ces sombres bâtisses en mauvais état, usées par le mauvais temps et les années malheureuses.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Ven 11 Déc 2009 01:01 
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Encore devant une porte. Une autre porte que je ne connais pas, une autre que j'aurais aimé ne jamais connaître. Putain j'suis déchiré comme un drap blanc, à ce niveau là c'est pas humain. J'ai un peu de mal à rester debout sans que mon poids ne passe d'un pied à l'autre. Je résiste continuellement à l'envie de m'appuyer sur cette porte mais j'ai vraiment pas envie de la toucher. Au moins j'suis pas tout seul à galérer. Dagis qui se tient juste à côté de moi semble bien lutter avec la serrure et le matériel du parfait cambrioleur que nous a généreusement prêté Ratiar. Quel homme attentionné... D'ailleurs il nous attend un peu plus loin dans la rue, déguisé en mendiant, histoire qu'on se sente pas trop libre.

Tu crois qu'il y a quelqu'un à l'intérieur ?


Putain de serrure de merde ! Qu'est-ce tu dis ?

Je disais : tu crois qu'il y a quelqu'un à l'intérieur ?

Dagis s'arrête net, et tourne lentement sa tête vers moi.

Pourquoi tu fais ça ?

Pourquoi je fais quoi ?

Pourquoi t'imagines le pire ? On arrête pas d'enchaîner les emmerdes depuis quelques temps, j'ai l'impression qu'on en verra jamais la fin. Alors tu veux pas faire ça pour moi ? Positiver un peu ? A partir de maintenant on va faire comme si tout allait se passer du mieux possible. Tu vois, j'viens de réussir d'ouvrir la porte et j'suis sûr que le coffret est juste derrière et qu'il y a absolument personne dans cette baraque. Alors on l'prend, on leur file, on rentre chez nous et on oublie toute cette merde.

Pousse cette porte et on va faire comme ça. Au moins pour ce soir.

Je m'accroche à la tunique de Dagis, histoire de limiter les risques de chute durant mon déplacement et jette un dernier regard à Ratiar avant de m'engouffrer dans ce qui me semble être un petit enfer. Bizarrement cela m'excite. Je sais pertinemment que rien ne va changer, aucune horreur ne devient agréable d'un coup, ce n'est pas comme cela que ça se passe. Mais j'ai hâte de voir ce que l'on nous a réservé, vraiment. Je veux savoir jusqu'où on va tomber. Putain il fait quand même super sombre ici et en plus j'ai la tête qui tourne. On déboule directement dans ce qui semble être la pièce principale, c'est grand et y'a pas mal de meubles, des étagères un peu partout sur les murs mais j'arrive absolument pas à distinguer ce qu'il y a dessus. Pendant que Dagis s'en occupe assez bruyamment en balançant tous les objets qui ne ressemblent pas à un coffret par terre, je me dirige assez péniblement vers le fond de la pièce. L'obscurité m'oblige à avancer par tâtonnement, les bras en avant, le temps que mes yeux s'y habituent plus ou moins. Je finis par tomber sur un immense bureau, il n'y a absolument rien dessus mais en me baissant un peu je m'aperçois qu'il doit bien y avoir une vingtaine de tiroirs en dessous. Certains semblent un peu plus grands que d'autres mais surtout y'en a quelques uns avec une serrure. Si il y a un coffret ici c'est sûrement là. Je m'apprête à appeler Dagis qui continue à foutre un bordel monstre derrière moi quand tout d'un coup, une faible lueur sur ma gauche me gratte le coin de l'oeil. C'est en tournant la tête de son côté que je m'aperçois qu'il y a un PUTAIN D'ESCALIER sur la gauche et que cette lueur est certainement celle d'une bougie, d'une torche ou d'un feu qui semble se déplacer. Non mais faut vraiment être trop con, une barraque aussi grande avec un plafond aussi bas... Je sers les poings de rage. Je peux pas rester là, quand il sera en haut des escaliers il me verra. Je dois prévenir Dagis ! Mais... s'il arrête soudainement de faire autant de bruit, ce sera encore plus louche. Je suis désolé Dagis, mais tu vas servir d'appât. Je me dirige le plus silencieusement possible vers le contrebas de l'escalier. D'ici, avec l'obscurité il ne fera pas attention à moi, surtout avec l'autre dadet qui retourne toute sa maison. On est vraiment chez les riches ici, tout l'escalier, y compris la paroi sur laquelle je m'appuie, est en bois, bien lisse. Je m'accroupis non sans difficulté. Mes genoux craquent, j'ai du mal à avaler ma salive, mon coeur bat vite. Il va falloir que je me reprenne car je vais devoir agir vite, énergiquement, sans hésitation et surtout sans faiblesse. Je titille la perle dans la paume de ma main avec les dents, je dois me calmer. L'endroit où j'étais il y a quelques secondes, le bureau, s'éclaire de plus en plus, je m'aperçois que sur ma droite il y a un gros tas de buche et du petit bois, probablement pour une cheminée qui ne doit pas être très loin. Et si je le frappais avec ça ? Non c'est bien trop lourd, ça ne sera pas assez efficace, surtout dans mon état. Ca y est, je vois ses jambes, il est en bas de l'escalier et il descend encore. Il prend bien soin de faire un minimum de bruit possible mais pour ça il est obligé d'avancer très lentement, un pas, puis deux dans la pièce. Son visage... il a l'air d'avoir la trouille. Une lampe à huile dans une main et un grand couteau de cuisine dans l'autre. Ca ne doit pas être un expert. Je sors ma dague, au cas où. Il ne faut surtout pas le tuer, pas avant qu'il me dise où est ce putain de coffret.

Serin t'as trouvé de la lumiè... Putain mais t'es qui ?

Maintenant ! Il est quasiment en face de moi, à à peu prêt un métre. Un grand pas, un appui solide sur la jambe gauche, fléchir le genou... Je ne peux pas me concentrer plus, tant pis. Je l'attrape par le col de ma main libre et le projette le plus violemment possible vers la paroi de l'escalier. J'entends sa tête, je la vois rebondir légèrement. Ne surtout pas lâcher la prise. Sa lambe s'est éclatée sous le choc mais étrangement l'obscurité ne revient pas. Sans importance. La surprise le transforme en poupée, je le ramène à terre, aller-retour. Son arme ! Ni dans la main gauche, ni dans la main droite... Elle est peut-être tombée avec la lampe. NE TE POSE PAS DE QUESTION ! La dague sous la gorge, simplement. Ses yeux crient la peur de la mort, c'est la seule chose qui m'attire dans son visage, la seule chose que je peux voir.

Où est le coffret ?

J... Je...J...

J'te jure, réponds moi vite où j'te saigne à blanc.

Ses yeux ne me fixent plus mais le sentiment n'a pas changé. Ils ont l'air captivé par autre chose... derrière moi ?

Heu... Serin, Je crois que la maison est en train de cramer.

En effet, un petit coup d'oeil au dessus de mon épaule et je m'aperçois que le tas de bois brûle gaiement et que l'escalier commence à fumer.

Si tu te dépêches de nous répondre t'auras peut-être une chance de sauver ton joli terrier.

Vous allez pas me tuer ?

Pour sûr.

La petite clef, dans ma poche, le tiroir en bas à droite.

Je n'ai même pas besoin d'ouvrir la bouche, Dagis s'est déjà rué sur lui. Il en sort un petit trousseau et fonce vers le bureau.

Dépêchez vous s'il vous plaît.

Son regard ne s'est toujours pas détourné des flammes, comme s'il espérait qu'elles allaient sécher ses larmes.

C'est bon je l'ai ! On a réussi !

C'est bien un coffret que Dagis tient dans ses mains, en bois, simple, sans parure, comme mon geste, ne laissant qu'une ligne rouge, baveuse, et une flaque écarlate qui ne cesse de s'agrandir sous sa tête et sa nuque. Pourquoi les désespérés ont tendance à croire tout ce qu'on leur raconte... Je prends Dagis dans mes bras et lui glisse à l'oreille :

Dès qu'on passe cette porte, tiens toi prêt, suis moi et avant la fin de la nuit, on sera enfin libre.


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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Sam 12 Déc 2009 13:26 
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Intervention GMique

Ce message est une intervention spontanée de GM pour mettre un peu d'ambiance dans la vie de ton PJ...


Peut-être finalement que votre affaire ne s'était pas si bien passé, ou était-ce simplement un manque de chance manifeste... Toujours est-il qu'à peine sorti de là, vous verrez un groupe de miliciens, avec la pénombre, il est difficile pour vous de déterminer à quel clan ils sont rattachés...
Toujours est-il qu'ils sont une grosse dizaine, assez bien armé pour la ville et qu'ils se dispersent pour chercher manifestement quelqu'un. Trois de ces gars prennent la rue dans votre direction...

Libre à toi de gérer ça comme tu veux

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Alors il y a une règle que je veux que vous observiez pendant que vous êtes dans ma maison : Ne grandissez pas. Arrêtez, arrêtez dès cet instant. Wendy dans "hook" (petit hommage à Robin Williams)
Pour toute question: Service d'aide
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Je suis aussi Lothindil, Hailindra, Gwylin, Naya et Syletha


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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Dim 17 Jan 2010 12:56 
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Les voleurs Lucard et Gadoye me conduisirent jusqu'à ce qui était sensé être un abri sûr, mais dont les tuiles tombaient en miettes chaque jour, une vieille baraque malodorante et à peine plus large que le banc laissé on ne sait pas pourquoi contre le mur qui menaçait de s'écrouler à la moindre brise. Lucard, en tête, poussa la porte qui s'ouvra dans un grincement aigu et agaçant. Nous entrâmes tous les trois dans la baraque, dépourvue de tout meuble si ce n'est que des planches moisies jonchant le sol, qui n'était autre que celui de la rue tout autour.

Les deux compères se mirent à dégager les planches de bois, un labeur habituel vu la rapidité d'exécution, presque instinctive, des vauriens. Après leurs efforts, les murs se voyaient ornés de planches pourries par les ans, probablement les siècles, et le sol d'une trappe dont la solidité apparente contrastait avec la misérable cabane. Gadoye se pencha et ouvrit la trappe, en faisant signe à son ami. Lucard, sans hésiter, sauta dans le trous qui, de par l'ombre et les échos qui en émanaient, me parut sans fin. Ce fut le tour du gros Gadoye de se confier au vide sans réfléchir et, quand vint mon tour, je me plaçai devant le trou, attendant un bruit me confirmant l'atterrissage de mon prédécesseur. Un bruit presque inaudible parvint jusqu'à mes oreilles, inquiétant car, entre le départ et l'arrivée de Gadoye, reposait un instant de silence, témoignant de la longueur du périple insensé mais nécessaire que je me préparais à mener. Saisissant la poignée de la trappe de fer, car il faut bien quelqu'un pour la refermer, je vidai mon esprit de toute pensée logique, et m'engagea dans un élan de folie vers les abysses. Le claquement brutal de la plaque de métal sur le sol fit retentir un énième écho alors que je repliai mes bras sur moi-même, ma seule présence d'esprit à ce moment là - et la bonne - . Je sentais l'air tiède guider ma chute, alors que moi, les yeux fermés, je n'osai faire quoi que ce soit.

Je sentais en-dessous de moi, comme par instinct, l'apogée du périple fou que m'avaient imposé les voleurs, Lucard et Gadoye.

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"L'apocalypse a un nom pour mes nerfs : Windows."
Jubaïr, fils de personne.


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 Sujet du message: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Dim 7 Fév 2010 22:50 
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Exech – La ville – Forge de Togar.
Un soir d’hiver.
Temps clair mais froid.


La forge proprement dite n’est qu’une large pièce à l’arrière de la maison, aménagé sommairement en atelier. Des rangées d’outils sont alignées le long du mur du fond. Le feu qui rougeoie derrière Wethrin empourpre la pièce et, signe que le ramonage à été négligé ces derniers temps, enfume légèrement la forge.

La maison en elle-même possède deux étages : au niveau du sol se trouve un semblant de boutique, où Togar accueille ses clients, et la forge, au quelle on accède directement par une porte branlante. Un escalier mène à l’étage, où se trouve la chambre de Togar, une mansarde où dort Wethrin, et une dernière pièce, qui remplace toutes les pièces que l’on peut trouver habituellement dans une maison.


En ce temps, comme chaque année en cette saison, le travail commençait à manquer. Les paysans, inactifs en hiver, ne brisaient pas leurs outils, les chevaux et les bœufs ne cassaient que rarement leurs fers. Si cela désespérait Togar, qui voyait ses bénéfices se réduire, lui donnant l’occasion de s’émouvoir avec les rares clients de la dureté de cette triste époque, Wethrin se réjouissait à la pensée qu’une absence de nouvelle commande lui permettrait de quitter la ville pendant quelque temps.

Cependant, à cette heure, il y avait encore du travail, aussi inintéressant soit-il. Wethrin plaça le fer à cheval dans les flammes, et s’installa confortablement sur un tabouret, dans un coin de la pièce. Alors qu’il continuait de surveiller son ouvrage, ses pensées s’éloignaient de la forge. C’était un des rares avantages de ne posséder qu’un fourneau de médiocre qualité : on avait le temps de s’égarer dans ses songes avant que le métal ne commence seulement à rougeoyer.



Trois ans…. Cela fait maintenant presque trois ans que je suis ici. Trois ans en ne quittant que rarement cette ville. Sans voir le désert. Bientôt, il faudra que je reparte. Togar n’appréciera pas la nouvelle. Il n’est plus tout jeune et, depuis mon arrivée, il s’est habitué à la paresse. Il ne pourra probablement plus s’occuper de la forge seul. Je ne peux pourtant pas rester ici éternellement.

Togar… Étrange fut notre rencontre… Il me manquera. Il n’est pas aussi mauvais ni égoïste qu’il ne veut le laisser paraître. Et après tout je lui dois à peu près tout ce que je possède. Ainsi que mon talent de forgeron. Même si celui-ci lui a été rentable. Je me demande s’il sait que je suis au courant des bénéfices qu’il engrange grâce à moi. Quelle importance de toute façon ?

Togar … Pourquoi m’a-t-il recueilli ? Il y a certes une générosité cachée en cet homme, mais je ne l’imagine pas héberger tous les enfants perdu de la région. Je ne saurais sûrement jamais la date de notre rencontre avec précision. Les dates ne le concernent pas, et j’avais alors perdu le compte des jours.

Togar…
Il y a trois ans déjà. Je sortais du désert. Exech m’effrayait. Le désert peut inspirer la peur, mais les dangers du désert sont lents, prévisibles. Dans cette ville, je ne pouvais savoir ce que je trouverais dans la rue suivante. Et les surprises ne furent que rarement réjouissantes. Des rues pleine d’immondices, des hommes réduit à mendier, et la violence, omniprésente. Aujourd’hui, cela ne me choque même plus. Il est vraiment temps que je reparte.

Togar…
J’errais dans Exech depuis quatre jours. Quatre jours à déambuler dans une ville inconnue, allant de désappointements en désillusions. La joie qui m’avait saisi à la vue de la ville, que je prenais alors pour la fin idyllique de mon voyage, m’avait quitté. Je n’avais plus de but : repartir ? Pour où ? Rester ? Que faire alors ? Les villages riants que j’avais imaginés, ployant sous l’abondance de bien, ne se trouvaient clairement pas de ce coté du monde, si jamais il existait, ce à quoi je n’arrivais plus à croire.



Mécaniquement, Wethrin se relève, saisit ses tenailles, sort le fer du feu, le pose sur l’enclume, et le martèle avec régularité, le redressant lentement. Le travail est simple, mais il apprécie toujours ce moment, quand le métal ploie sous son marteau, revêtant la forme désirée et semblant alors posséder une volonté propre, le faisant évoluer seul.

Une fois la pièce reformée, plongé dans l’eau et rangé, le jeune homme s’accouda à une des fenêtres de la boutique, espérant vainement un souffle d’air pur. Rare est le vent à l’abri de la ville, et il semblerait que de mémoires d’hommes, l’air est toujours été vicié en Exech.
Retournant dans l’arrière-salle, où se trouvait un baquet remplit d’eau, il se lava rapidement. Comme toujours, l’abondance d’eau l’étonnait – ou plutôt le fait que malgré cette abondance, il semblait impossible de trouver dans cette ville de l’eau claire et pure.
Après avoir remis en ordre la forge, Wethrin retourna rêver à sa fenêtre.



Au soir du quatrième jour, peu avant le coucher du soleil, je me traînais dans quelques rues, cherchant un abri, quand trois hommes, qui me parurent alors immenses et terrifiants, me rossèrent de coup. Je n’eus même pas le réflexe de me défendre. D’après Togar, le groupe qui m’agressa était composé de soiffard qu’un simple coup de pied aurait pu repousser. J’ignore toujours s’il s’est moqué de moi en me disant cela. Toujours est-il que je me retrouvai à terre, sans réaction et avec trois individu acharné qui continuait de me bastonner, quand Togar intervint. Pourquoi le fit-il d’ailleurs ? Il faudra bien que je lui demande avant de repartir. Mais il m’a semblé que cela faisait partie des questions à ne pas lui poser. Une fois mes adversaires en fuite, il me ramena chez lui. J’étais totalement perdu, et ne pensais à rien d’autre que le suivre. Lui-même paraissait incertain. Il devait se demander pourquoi il faisait ça, lui aussi. Quoique… Non, je ne pense pas. Non, il avait une raison de m’aider, la question qu’il semblait se poser était : est-ce une bonne raison ?

Le lendemain, après une nuit de réflexion, il semblait toujours indécis. Ou plutôt, il m’a alors semblé que d’ici peu, il me remettrait à la rue. J’avais l’impression de voir son intérêt personnel reprendre lentement le dessus dans ses sentiments. Comment l’en blâmer ? Finalement, il décida que je pouvais rester quelque temps si je pouvais me rendre utile. À ce moment, je ne savais que faire pour pouvoir rester avec lui. Il était le seul lieu d’asile qui pouvait m’accueillir. Aujourd’hui, je ne sais comment repartir.

Togar… Quelle allure la première fois que je l’ai vu. Se dressant au-dessus de moi, me tendant une main pour me relever. À cet instant, il me parut grand, l’air noble, presque majestueux. Je ne l’ai jamais revu comme ça. Quel âge peut-il avoir ? Le jour de notre rencontre, je lui aurais donné trente ans. Maintenant, je lui en donnerais facilement soixante à certain moment. Pourtant, quand il se passionne, il peut être étonnamment actif et alerte. J’espère qu’il me racontera sa vie un jour. Si je pars, le reverrais-je ? Qui sait, peut-être aura-t-il alors l’occasion de me narrer son histoire.

Togar… Où est-il actuellement ? Il n’est pas encore rentré, il doit être en train de s’imbiber d’alcool dans une taverne quelconque. Mieux vaut que je le rejoigne. Depuis quelque temps, il a tendance à boire plus qu’il ne devrait. Et il n’est pas prudent d’être ivre seul dans cette ville.


Après avoir récupéré sa dague, Wethrin sortit et verrouilla la porte.


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Dernière édition par Wethrin le Mar 9 Fév 2010 20:55, édité 6 fois.

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 Sujet du message: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Dim 7 Fév 2010 22:55 
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Une fois renté, et la porte de la forge soigneusement fermé, Wethrin aida Togar à monter l’escalier. Il l’installa sur son lit, puis examina la blessure. Togar avait retiré la flèche qui lui perçait le flanc. La blessure était propre, et la flèche ne s’était visiblement pas cassée. Elle avait pénétré sur le coté du ventre, et la blessure avait l’air plutôt bénigne : aucun organe ne devait être touché.

Wethrin redescendit et ralluma le feu de la forge pour chauffer la maison. Il récupéra ensuite quelques bouts de tissu et choisit le récipient le plus propre dont il disposait. Ceci fait, il réunit ses mains en coupe, et avec un naturel qui le surprit une fois de plus, les emplit d’eau. Il n’utilisait que rarement sa magie. Pour lui, l’eau était un bien trop précieux pour être invoqué sans raison, mais aujourd’hui, une eau pure était nécessaire. Son don lui avait sauvé la vie au milieu du désert, et il ne l’avait quasiment jamais utilisé depuis. Pourtant, faire apparaître de l’eau lui semblait aussi simple que respirer. C’était juste beaucoup plus fatigant.

Une fois une quantité suffisante d’eau évoquée, il remonta, et nettoya la blessure de Togar. Il la banda ensuite du mieux qu’il put.
Ne pouvant rien faire de plus, il alla lui aussi se coucher. Le reste de la nuit ne fut troubler que par quelques rêves.


[ /!\ le message suivant n'est pas la suite ]

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Dernière édition par Wethrin le Jeu 15 Avr 2010 17:53, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Jeu 15 Avr 2010 17:41 
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Wethrin parcourut rapidement les rues. Celles-ci étaient vide pour la plupart, le temps maussade ayant découragé la foule habituelle de vaquer à ses occupations. Le jeune homme arriva enfin devant la forge de Togar.

La bâtisse était telle qu’il l’avait laissée : décrépie, mais toujours debout, par miracle aurait-on dit. Alors qu’il s’approchait de la porte, un son le surprit : la forge était manifestement en activité, et le son d’un marteau sur une enclume lui parvenait. Reculant un peu, il tenta d’apercevoir la fumée qui s’échappait de la cheminée de l’atelier. Le fait que la forge soit en activité ne l’étonnait pas réellement – après tout, il n’y avait aucune raison que son absence l’empêche de fonctionner – mais s’étant occupé de la forge pendant plus de deux ans presque seul, il ne pouvait s’empêcher d’avoir l’impression que l’atelier lui appartenait.

Se demandant si Togar s’était finalement remis lui-même à l’ouvrage, Wethrin ouvrit la porte, qui comme dans toutes boutiques n’était pas verrouillée la journée. La menace d’une revanche du clan contrôlant la zone suffisait en général à prévenir les vols en plein jour.


Le jeune homme entra dans la maison. La pièce servant de boutique était vide. Wethrin posa son sac dans un coin de la salle et se dirigea vers la forge proprement dite. Avant qu’il n’ait pu passer la porte, celle-ci s’ouvrit et un jeune adolescent, aux cheveux courts et noirs, plutôt petit, entra et dévisagea Wethrin.


Bonjour. Togar Raëgan est-il là ?

Non. Que lui veux-tu ?

Beaucoup de choses, mais tout raconter serait trop long. Tu es son nouvel apprenti ?

Oui.

Bien. Je l’attendrai ici.


Sans laisser au jeune homme le temps de réagir, Wethrin passa dans l‘atelier, se débarrassa de son chèche, et s’assit sur l’unique tabouret de la forge. L’apprenti, d’un air méfiant, le suivit, le fusilla du regard, puis hésita. Il ne semblait pas habitué à une telle situation. Finalement, il se remit au travail en grommelant.

Wethrin se laissa bercer par le bruit mécanique du marteau. Le nouvel apprenti de Togar travaillait avec soin, mais on sentait dans ces gestes une sorte de maladresse, d’hésitation, de léger tremblement qui dénotait son amateurisme. Dans quelques mois sûrement cependant il deviendrait plus sur de lui, et ne suivrait plus les conseils de son maître mais ses propres impressions. Du moins, tel avait à peu de choses près été son propre parcours.

L’après-midi passa lentement. La rue n’offrait que peu de distraction, l’air lourd associé au fourneau rendait la pièce étouffante. Au bout de quelques heures, le son de la porte s’ouvrant puis des pas se firent entendre, et la silhouette de Togar s’encadra dans la porte.

Apercevant Wethrin, il le salua, congédia son apprenti, puis monta sans un mot de plus à l’étage. Ce n’est qu’une fois à table, devant un copieux repas, que les deux hommes se mirent à parler.

Les nouvelles d’Exech que fournit Togar étaient banales : les affaires courantes de la cité, souvent glauque, mais rien ne sortant du quotidien. Quelques rumeurs folklorique, amusantes mais sans intérêts. Les derniers hauts-faits des bandits locaux, la réplique de la milice.
Ce qui intéressa davantage Wethrin fut les nouvelles de Togar lui-même et de la forge. Togar lui expliqua comment, ne le voyant pas revenir de ce qui devait être une courte excursion vers le désert, il avait déniché un remplaçant pour s’occuper de la forge.

Enfin, lorsqu’ils eurent fini de manger, ils s’installèrent confortablement, et Wehrin commença le récit de son voyage.


[suite : message suivant]

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Dernière édition par Wethrin le Jeu 15 Avr 2010 17:45, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Jeu 15 Avr 2010 17:42 
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Voyons. Je suis parti si je me souviens bien huit jours après que tu aies reçu ta blessure. Je dois avouer que j’étais un peu inquiet de te laisser seul ainsi, bien inutilement visiblement. Je quittais la ville par la sortie sud, celle de la route du désert.

Le ciel était clair, mais le vent était froid et le soleil ne me réchauffait pas. Souhaitant revoir au plus tôt la mer, je m’engageai rapidement dans un sentier menant au nord, et je contournais la ville, à quelques miles de celle-ci. Ce fut peut-être une erreur de quitter la route principale, et ma progression fut lente. J’arrivai devant l’océan peu avant que le soleil n’atteigne son zénith.

L’étendue maritime était calme, seules quelques vagues troublaient l’immensité de l’eau, le vent m’apportait l’odeur de l’iode et de rares embruns. Je restais longtemps sur la plage, assis sur les galets, à contempler l’eau, égarant mon regard dans les innombrables reflets qui s’offraient à moi.

L’après-midi était fort avancé quand je repartis. Je longeais l’océan, progressant vers l’ouest. Alors que je marchais, ni la plage ni l’océan ne semblait avancer. Comme dans un rêve, je progressais dans un paysage idyllique, mais immobile, un décor fixe dont j’étais le centre, où que je j’aille. Cette sensation s’estompa avec la nuit. Dans l’obscurité, la plaine à ma gauche disparut, ne laissant que quelques ombres d’arbres massifs au loin, ou de rochers imposants. La mer se changea d’une immensité bleue à une immensité noire, jusqu’au levé de lune.

Quand je pense que pendant les trois ans que j’aie passé en ville, je n’ai presque jamais regardé le ciel nocturne. La lune fut magnifique ce soir-là. Immense quand elle dépassa l’horizon, éclairant l’océan, éclipsant les étoiles. Je m’endormis devant cette vision, appuyé contre un tronc à terre, un peu à l’écart de la grève.

Le lendemain et les jours qui suivirent, je continuais de marcher le long de l’océan. Le temps se gâta peu à peu, et la pluie devint courante. Heureusement, la température remonta également, et le temps fut doux malgré les averses.
Je me mit à perdre mes rythmes, marchant de jour comme de nuit, m’arrêtant n’importe où, contemplant toujours le monde qui m’entourait. Je ne sais comment j’ai pu m’enterrer ainsi à Exech. Je ne peux pas dire que je le regrette, et pourtant j’ai perdu tant de temps.


Au bout d’une semaine environ, le désir de revoir le désert se fit plus fort, et je pensais reprendre un itinéraire plus rapide. En une semaine, j’avais bien progressé, mais en suivant le littoral le chemin était bien plus long. Avant de quitter l’océan, je décidai de passer une dernière journée et une dernière nuit près de l’eau.

Ce jour-là je n’avançais quasiment pas, explorant dans les moindres détails la plage, les rochers effleurant la surface, m’aventurant parfois dans l’eau, ou attendant juste que le soleil avance dans le ciel. Le temps était alors splendide, l’air était frais et le soleil chaud, le ciel limpide, seul quelques légers nuages au loin étant visibles.

Comme le soir approchait, je me remis en route à la recherche d’un abris pour la nuit. Je marchais sur quelques miles, puis j’aperçus une sorte de grotte, dans un promontoire rocheux surplombant l’océan. C’était une sorte de colline s’avançant sur la mer, rongé par la houle, dégarni, le roc à nu ; et à sa base, près de l’océan, s’ouvrait une cavité. À marée haute, l’eau devait atteindre l’entrée, et elle semblait s’enfoncer assez loin. Je décidais de m’installer là pour la nuit. Je déposais mes affaires, et retournais me baigner une dernière fois.

Je n’explorais pas la grotte, mais me contentais de m’installer un peu en rentrait de l’entrée. Je m’endormis rapidement. Un souvenir étrange me reste de cette nuit, quelques images de mes rêves, qui me laissèrent non pas une impression de chaos et d’irréalisme, de rêve finalement, mais plus comme l’aperçu d’une autre vie, d’un monde dans lequel j’aurais vécu en l’espace d’une nuit.

Je me réveillais tôt, bien avant l’aube. Je sortis du souterrain, pour m’apercevoir qu’en effet, l’océan atteignait l’entrée de la grotte. La marée avait laissé une flaque devant l’entrée où se reflétait la lune. La vision de l’astre prisonnier de ce miroir improvisé m’absorba. Je ne sais combien de temps je détaillais ainsi dans cette mare les innombrables cratères, les mers, et l’ombre qui noyait la moitié du globe.

Quand je pus m’arracher à cette image, je retournais dans la grotte. Là, posée sur mes affaires, se trouvait une aldryde qui me salua. Je la saluai sans réfléchir, totalement abasourdi. Je restai pétrifié, ne sachant que faire. Les aldrydes étaient pour moi des créatures de légendes, sujet de contes pour enfant. Pourtant, l’être qui se trouvait devant moi semblait bien réel, et correspondait aux descriptions que j’avais entendu : deux ailes blanches de plumes, de la taille d’un lutin, les oreilles en spirale.

Comme je ne réagissais pas, l’aldryde m’invita à m’asseoir, puis se présenta sous le nom d’Alizé. Je m’asseyais, essayant de reprendre mes esprits. Je finis par lui demander la raison de sa présence. Après réflexion, ce n’était ni poli ni tout à fait approprié. Elle ne sembla cependant pas s’en formaliser. Sa réponse fut que cette grotte était son royaume. Je lui demandai des explications, et visiblement heureuse d’avoir un auditoire, elle me proposa de me faire un récit complet de sa vie. J’acceptai, curieux d’entendre son récit.


Je ne peux redire tel qu’elle me la raconta son histoire. Elle me parla longtemps. Je ne sais combien de temps je restais assis, dans l’ombre du souterrain, en face de cette créature totalement inconnu. Son récit m’emporta, et me laissa une impression de rêve, l’impression d’avoir assisté à sa vie. Je ne ressortis de la grotte qu’un soir. Je suppose que je ne l’ai écouté qu’une journée, mais cela aurait pu aussi bien être une semaine.

Elle me raconta ses plus anciens souvenirs, sa jeunesse parmi les siens. Elle vivait dans un arbre, avec son peuple, paisiblement. Les aldrydes ont d’étranges coutumes, que j’appris partiellement. Elle me narra comment elle apprit à trouver de la nourriture, fabriquer les vêtements traditionnels de son peuple, s’occuper des cocons…

Elle me raconta ses premières excursions en dehors de l’arbre, sa première vision du monde. Ensuite vint son adolescence, le développement de ses ailes, et la découverte de sa magie. Elle me raconta son premier vol et sa première chute, elle me raconta comment un de ses amis, un mâle, fut congelé comme tous les mâles de son espèce. Je garde peu de mots de ce premier récit, seulement quelques impressions, quelques sentiments qu’elle a réussis à me transmettre.

À son entrée dans âge adulte, comme toutes celles de son peuple, elle eut droit à une fête, et à son premier vol nuptial. Ce souvenir-là cependant, elle le garda pour elle. Je ne connais que la suite : elle ne donna aucun cocon. Pendant un an, elle se désespéra, ne vivant que pour le souvenir de son premier et unique vol nuptial.

Puis elle quitta son foyer et son peuple, fuyant son malheur. Si elle n’avait appris des aldrydes qu’une sorte de magie, permettant de congeler les mâles, elle s’en découvrit une autre. Au cours de ses voyages, elle devint capable de voler les songes. Elle se mit à errer de village en village, s’introduisant la nuit dans les maisons, et cherchant un rêve heureux.
Sa magie se développa, et, peu à peu, elle n’eut plus aucun contact avec des êtres vivants conscients. Elle ne vivait plus que dans les rêves des autres. Elle progressa, ne volant plus, mais sélectionnant les rêves des dormeurs, leurs en suggérant, chassant les terreurs nocturnes.

Elle se mit à la recherche de songes rares, épiques ou tragiques, elle apprit à tisser des phantasmes, et continua toujours ses voyages. Je n puis raconter tous ce dont je me souviens, et je ne me souviens pas de tout ce qu’elle m’a raconté. Ses récits n’avaient aucune ligne directrice, changeant selon l’esprit visité. Elle vécut ainsi pendant je ne sais combien d’année. Elle-même avait perdu le compte.

Après quelques centaines d’année, elle se lassa de cette existence. Elle avait parcouru le monde, et l’imagination humaine commençait à la lasser. Ne souhaitant pas revenir parmi les siens après tout ce temps, elle s’installa dans cette grotte. Elle avait cherché en vain un arbres à sa convenance, et ne voulait plus voyager.

En ce lieu, elle conçut un enchantement, une illusion de vie. Elle y construisit son royaume. Elle supposait qu’un dieu l’avait aidée dans sa tâche, car le résultat fut au-dessus de ses espérances. Elle se perdit elle-même dans son rêve, altesse d’un royaume d’aldrydes. Ce royaume vécut heureux pendant bien des années, mais le pouvoir absolu d’Alysé sur son peuple onirique la dénatura. Elle devint tyran, opprimant son peuple, et fut maudite. Son royaume se dissipa, et elle resta prisonnière du souterrain.

Cette punition me parut terrible pour un tel crime, imaginaire. Comme je demandais plus de détails, elle m’affirma que la peine était à la hauteur du crime, mais refusa de me donner plus de détails. Plus tard, elle me fit remarquer que ce sont les choix de chacun qui sont jugés, et non les conséquences.


À la fin de son récit, le silence nous enveloppa. Perdu dans mes pensées, j’essayais de faire le point sur tout ce que j’avais entendu. Après quelques temps, je me relevai et sortais de la grotte. Je m’assis sur la plage, et regardais le soleil sombrer derrière l’horizon. L’aldryde m’avait transmis une sorte de tristesse, de regret du monde extérieur, sa mélancolie.
Après que la lune se soit élevée dans le ciel, je retournais dans la grotte. Une dernière surprise m’attendait : l’aldryde m’accueilli par ces mots :

Et toi, jeune mage, que fais-tu en mon royaume ?


Je lui parlais de mon enfance, du désert, de ma fuite vers Exech, de toi, Togar. Et je lui parlais de mon désir de revoir le désert, et de l’amour de la mer qui m’avait mené ici. Mon récit fut bien plus court que le sien, mais elle s’en contenta. Enfin, je lui demandai pourquoi m’appelait-elle mage.

Elle me répondit que la plupart des mages sont capables comme elle de reconnaître un être qui possède des fluides, surtout quand celui-ci ne les dissimule pas. Devant ma perplexité, elle m’expliqua que la source de toute magie se trouve dans les fluides, dons divins fait aux mages. Elle me raconta les histoires qu’elle connaissait sur les mages, les légendes sur les fluides temporels. Je ne m’étais jamais considéré comme un mage. J’appris plus cette nuit-là sur les mages que dans toute ma vie.

Quand plus aucun de nous ne pu trouver d’autre histoire à raconter, je m’allongeais et m’endormis d’un sommeil sans rêve.



Je restais plus d’une semaine dans cette grotte. Chaque jour, Alysé trouvait un autre récit, un détails de sa vie à me raconter, une légende qu’elle avait entendue. Elle restait dans son souterrain, son royaume, et je partais me promener dans les alentours quand le besoin d’air frais et de soleil se faisait trop fort.

Le troisième jour après notre rencontre, elle me proposa de m’aider à développer ma magie. Elle me fit évoquer tant d’eau que je restais des heures effondré sur le sol, épuisé. Puis, chaque jour, lorsque la marée haute apportait de l’eau jusqu’à l’entrée de la grotte, elle me surveillait et me conseillait dans mes tentatives de contrôler l’élément liquide. Mes premiers efforts furent risibles.

Autant j’étais capable d’invoquer de l’eau sans y penser, presque aussi simplement que je ne respire, autant j’étais incapable de faire frémir un verre d’eau. Alysé m’avait affirmé qu’un des sorts les pus simple et les plus instinctifs à maîtriser pour les aquamancien était de modeler l’élément liquide. Pendant trois jours, je perdis mon temps. Je ne ressentais rien, pas un seul progrès.


Puis, le sixième jour après notre rencontre, Alysé me conseilla d’utiliser ma haine, ma colère. Non pas essayer de se faire mouvoir de l’eau, mais d’essayer de la propulser pour détruire. Elle m’affirma que la haine était un des plus fort sentiment humain, et que le premier pas en magie pouvait parfois se faire ainsi. Cette méthode ne me tentait guère. Un point de vue aussi pessimiste sur l’homme ne me plaisait pas, mais en désespoir de cause j’essayais. J’attisais ma haine, retrouvant en moi toutes les raisons que j’avais de détester ce monde. La rage s’empara de moi, et dans la dernière maîtrise de mon esprit qu’il me restait, je tentais de soulever l’eau, de la libérer, pour que sa colère éclate aussi.

Je réussis. Je sentis la magie me traverser, et l’eau de l’océan qui se trouvait à mes pieds s’éleva, puis explosa en embruns. La rage me quitta, remplacé par l’épuisement. Et, à terre, je maudissais cette haine redécouverte, cette nature profonde qui ne souhaite que la destruction. L’enseignement fut double. J’arrivai à utiliser les fluides qui étaient en moi, et cela avait aussi était un avertissement, le rappel que la maîtrise de soi est plus nécessaire que celle de sa magie.

Alysé m’affirma que je serais capable par la suite de progresser seul. En matière de magie, le premier pas est le plus souvent inné. Le second est laborieux, mais les suivants se contentent de reproduire le second.


[suite : message suivant]

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Dernière édition par Wethrin le Jeu 15 Avr 2010 17:50, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Jeu 15 Avr 2010 17:44 
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Le lendemain matin, je me réveillai avant l’aube. La lumière argentée de la lune éclairait à peine la grotte, créant une agréable pénombre. Alysé était assise en face de moi, éveillé comme toujours. Je m’assis, et attendis. Je commençais à la connaître, et je la sentais hésiter.
Enfin, elle prit la parole, d’une voix alors plus grave, qui faisait ressentir son âge malgré son corps à l’apparente jeunesse :

Je t’ai enseigné une partie de mes connaissances de ce monde, je t’ai appris à utiliser ta magie, et je t’ai hébergé dans mon royaume. Je pense mériter une faveur.
Comme tu le sais, j’ai vécu longtemps. Dans cette grotte, je suis restée enfermé depuis bien des décennies, et je souhaite être libéré de tout cela. J’ignore si j’ai expié, si ma pénitence a été assez longue, mais je ne veux plus attendre. Cette existence me pèse. Je suis heureuse d’avoir pu te léguer une partie de mes souvenirs. Maintenant, si ce que j’ai fait pour toi à une quelconque valeur à tes yeux, j’aimerais que tu mettes fin à ma vie. Ma malédiction ne me permet pas de le faire moi-même.


Je restais longtemps silencieux. L‘aube arriva, et la lumière du jour pénétra lentement dans la grotte. Enfin, je repris la parole.

Tu as fait beaucoup pour moi, Alysé, et je t’en remercie. Tu m’en demandes cependant beaucoup aussi. Si cela est ton choix, je dois m’y conformer. Pourtant, j’y poserais une condition. Je souhaite avoir jusqu’au crépuscule pour te convaincre de vivre encore.

Elle accepta. Je garde un étrange souvenir de cette journée. Le temps semblait se jouer de moi, accélérant parfois la course du soleil dans le ciel, ou au contraire faisant durer notre discussion une semi-éternité.
Je ne pus finalement la décider à accepter un sursis. Ce jour-là, je m’aperçus réellement de son âge, de son expérience. Je ne pouvais m’empêcher de la voir selon son corps, fée à l’éternelle jeunesse. Et à mon désir de vivre et de découvrir, elle m’opposa sa sagesse, ses connaissances, mais aussi une sorte de quiétude, de paix devant la mort.

Le soir, après le lever de la lune, elle me demanda une dernière faveur. Elle souhaitait que je récupère les plus belles plumes de ses ailes, et que je confectionne avec des filtres à rêves. Elle m’expliqua succinctement qu’un tel filtre retient les cauchemars, et laisse passer les rêves. Elle ne me donna que peu indication pour les concevoir, si ce n’est une rapide description de l’objet, mais me dit surtout que cela lui permettrait peut-être de parcourir encore les songes de leur possesseur.

Après un dernier au revoir, et sur un acquiescement de sa part, je sortis de mon sac un fin couteau, et lui enfonçait dans le cœur. À travers mes larmes, je vis son sourire se figer lentement, puis ses yeux se fermer.
Je récupérais quelques-unes de ses plumes, tachée par son sang, et je l’enterrais au-dessus de son royaume, près d’un pin qui faisait face à l’océan. Je construisais un cairn sur sa tombe, puis je retournais dans la grotte. Là, enfin libéré de mes obligations matérielles, je laissai libre cours à mon chagrin. La nuit passa lentement, et je ne dormis que peu, alternant entre des phases de sommeil agité et anxieux et de triste période de lucidité, où je rediscutai avec moi-même la décision d’Alysé, et la mienne.

Au matin, je rassemblai mes affaires et parti. Je voulais quitter au plus vite cet endroit, qui me rappelait Alysé. Je me dirigeai au plus court vers le désert. La nuit n’avait pas apporté la paix à mon esprit, et j’essayais de noyer mes pensées par la fatigue. Je ne fis quasiment pas de pause ce jour-là, ni les suivants. Les nuits ne reposèrent que mon corps, mon esprit resta engourdi et malheureux, mais au moins furent-elle sans rêve.

J’arrivai à l’entrée du désert au soir du quatrième jour. J’avançais rapidement, et les dunes de sables m’entourèrent. Cette vision, sorti aurait-on dit de mon enfance, me calma. Je continuais d’avancer quelque temps, puis m’arrêtais au sommet d’une dune. Je ne sais comment décrire la mer de sable qui m’entourait alors. Toujours est-il que je restais là, perdu dans mes pensées, mon regard passant de grain en grain, détaillant le paysage partout similaire, et pourtant nulle part identique.

À la tombée de la nuit, je sortais de mes pensées. Ma méditation était terminée, et j’avais réussi à accepter mes actes. Empli d’une énergie nouvelle, je me relevai. Avant de repartir, je lançai un dernier regard aux alentours. Et, dans les derniers rayons solaires, j’aperçus un nuage, à l’ouest, qui s’avançait vers moi, une tempête qui déferlait. La lumière du soleil disparut, et je pris la direction de l’est. La température chuta, et bientôt la tempête me rattrapa.

Le tumulte m’enveloppa, les bourrasques me dépassèrent, et je fus au milieu d’un chaos de vent et de sable. Je continuais de marcher, parfois jeté à terre par une rafale plus violente que les autres. Je suivais une direction incertaine, ne pouvant me fier qu’à mon instinct. Le sable s’infiltrait contre ma peau, me brûlait les yeux, me mordait la chair.

Je marchais une grande partie de la nuit au centre de cette tourmente. J’avais accepté la mort d’une amie, j’avais accepté d’avoir tué cette amie. Et, durant cette nuit, la peur m’abandonna. Le désert me repoussait, refusant peut-être que je le souille par ma présence, les mains pleine de sang. Mais je ne regrettais rien, et j’étais serein. Mon corps me hurlait sa souffrance, mais je me contentais de marcher et de m’émerveiller du spectacle du sable autour de moi, des arabesques éphémères formées, de la puissance de la tempête.

Je finis par m’effondrer. Je ne sais quand, mais mes jambes cédèrent sous moi, et je ne pus me relever. Le sable me recouvrit, et je perdais connaissance.


Je me réveillais le lendemain, sous une chaleur écrasante. Je me relevai avec peine, repoussant le sable qui m’avait recouvert. J’étais proche des limites du désert, et peut-être était-ce cela qui me sauva de la tempête, ou peut-être était-ce autres choses.
Quoi qui l’en soit, je me reposais quelque temps, et après avoir bu mes dernières réserves d’eau, enlevé une partie du sable qui me recouvrait et m’être occupé des multiples écorchures qui me recouvraient, je repartis vers l’est.

Je sortis rapidement du désert. Ma quiétude m’avait quitté, et, si le danger était passé, je m’inquiétais. Le désert m’avait repoussé. Je ne savais que penser de cela. Etait-ce un hasard, un avertissement, un message ?
Je ne le sais toujours pas précisément. Je pense juste qu’il faut que j’expie mon crime. Je ne me sens pas coupable, je ne renie pas mon acte, pourtant je vois le besoin de pénitence. On ne peut prendre une vie puis nier son acte, ne pas en tirer les conséquences. Je ne sais pas encore ce que je ferais demain. Mais j’ai une dette, je dois une vie. J’espère que je pourrais m’en acquitter.


Mon retour fut rapide. Les paysages ne m’enchantaient plus. Je pris l’itinéraire le plus court que je connaisse, ne m’autorisant un détour que pour me recueillir sur la tombe d’Alysé.
En six jours, je fus en vue d’Exech. J’allais directement à la forge, et y découvrit ton nouvel apprenti.


Tu connais maintenant mon histoire Togar. Je pense que cela suffira pour ce soir. Tout ce que je souhaite maintenant, c’est une nuit dans un vrai lit.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Sam 28 Aoû 2010 14:58 
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Une bonne odeur de viande grillée, de pain et d'eau parvenait à Tarjha. Ses paupières tressaillirent et elle poussa un petit soupir. Non loin d'elle elle sentait la chaleur d'un bon feu sur son visage et entendait le bois craquer dans l'âtre. Elle devina un poids léger sur elle, ça la grattait mais c'était chaud. Lorsqu'elle bougea le bras elle reconnut le pelage chaud de son jeune frère sous ses doigts. Celui-ci se mit à bouger et elle sentit sa truffe humide sur son visage. Les évènements qu'elle avait vécu lui revenaient doucement en mémoire. Elle entendait quelqu'un près d'elle et tout à coup elle se redressa dans un cri.

-KILLAK!

Elle se trouva nez à nez avec une femme aux cheveux bruns. Elle avait un linge mouillée dans les mains et semblait surprise. Tarjha regarda autour d'elle. Elle se trouvait dans une étrange tanière. Il y avait de petites ouvertures d'où on pouvait voir l'extérieur. Dans un coin il y avait un feu et d'étranges installations qu'elle n'avait encore jamais vue. A côté d'elle il y avait un tronc d'arbre bizarre sur lequel elle sentait la présence de Killak. Elle même était couchée sur de la fourrure d'un animal qu'elle n'identifia pas. C'était très doux, bouclé et chaud. Elle avait une autre peau très fine et légère sur elle.
La femme la regarda avec un sourire.


-Enfin réveillée? Tu sais que vous m'avez fais peur tous les deux? Vous vous êtes évanouis en plein milieu de la ruelle. Heureusement que vous étiez pas loin de chez moi et que les gardes m'ont aidé à vous transporter ici!

Elle mit le linge mouillé dans un récipient plein d'eau et se leva en l'emportant. En voyant l'eau s'éloigner d'elle, Tarjha eut un petit grognement. Elle resta assise observant la femme qui se dirigeait vers le feu avec un autre récipient à la main.

-Vous étiez dans un état indescriptible. J'ai passé deux jours à vous soigner mais ton amis était bien blessé par rapport à toi. Je ne sais pas ce qui vous est arrivé mais tu était nue alors je t'ai prêté quelques vêtements à moi, lavée et coiffée.

Tarjha ne comprenait rien de ce que la femme lui disait mais elle l'écoutait attentivement. Elle sentait son corps la gratter et s'aperçut qu'elle portait sur elle de drôles de peaux secondaires, comme la femme d'ailleurs. De même elle ne sentait plus ses cheveux volumineux se balader dans son dos. Ils tombaient droit et tous ensemble car ils étaient étrangement attachés. La femme se pencha au dessus d'une grande marmite en fer et en sortit de la viande avec d'autres ingrédients qui sentaient bon!

-J'ai préparé une bonne soupe aux grumeaux. Tu as faim?

Elle eut à peine le temps de tendre l'écuelle à la jeune femme que celle-ci se jeta dessus. Elle avait la tête dans l'écuelle et mangea très rapidement. Trop rapidement même. Elle releva la tête et toussa un peu puis se remit à engloutir la soupe.
La bonne dame la regarda d'un air étonné.


-Et ben dis donc! Je ne sais pas d'où tu sors mais tu avais vraiment faim! Au fait je m'appelle Erillia!

Tarjha avait tout engloutit au bout de quelques minutes et elle regarda Erillia comme pour en redemander. Celle-ci repartis avec l'écuelle tandis que Tarjha se leva. Elle vit Killak endormi, la poitrine entourée d'un large tissus. Elle se pencha au dessus de lui avec inquiétude.

-Killak.

-Ne t'en fais pas pour lui, il est robuste! Il lui faut simplement se remettre de ses blessures et se reposer! Il s'appelle donc Killak. Et toi quel est ton nom?

-Tarjha.

Au moins elle avait compris quelque chose. Erillia lui tendit à nouveau une écuelle qu'elle engloutit de la même façon que la première. Elle eut droit aussi à un grand bol d'eau. Elle plongea la tête dedans et la ressortit en la secouant et envoyant des goutes partout. C'est à se moment là qu'elle vit un autre animal courir à l'autre bout de la pièce. Elle n'en avait jamais vu des semblables en tout cas. Il était petit et très fin. Elle le regarda avec curiosité.

-Ne fais pas attention à mon chat Tarjha. Il est un peu peureux. Tiens regarde toi! Tu es bien mieux comme ça non?

Erillia lui tendit un petit miroir en l'entrainant devant l'âtre. En voyant son reflet la sauvageonne eut un sursaut puis elle se mit à faire de nombreux mouvements. Le miroir reproduisait parfaitement ses gestes. Quel était ce phénomène, elle n'en savait rien mais elle compris que c'était son reflet. Elle se regarda longuement en s'asseyant devant le feu. Elle avait les cheveux coiffés en arrière en une longue tresse et son visage était débarrassé de la boue et du sang qu'elle portait sur elle depuis longtemps. Pour le reste, elle portait une longue jupe rouge en lin et une chemise blanche à manches larges. Elle vit qu'une des manche était relevée et que son bras portait le même tissus large là où elle avait été blessée. Le miroir l'intriguait et elle continua à jouer avec sous le regard amusé d'Erillia.

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Dernière édition par Tarjha le Sam 28 Aoû 2010 15:18, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Sam 28 Aoû 2010 15:12 
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"Père qu'ai-je fais? Pourquoi ai-je tué ces gardes?"

"Fils, si tu ne les avaient pas tués, tu aurais fini en prison injustement, ton amie aurait été vendue et adieu l'aventure".

"Mais c'est monstrueux!!!"

"Dans la vie, il faut faire des choix, ton amie à eu peur et a attaqué les hommes, si tu n'avaient pas été, elle serait morte".

Je rêvais souvent de mon père me donnant des conseils, je savais que c'était juste moi qui réfléchissais et que pour m'aider, mon cerveau m'envoyer l'image de mon père. J'étais assis dans un fauteuil, dans une étrange pièce blanche, mon père me parler, assis lui aussi dans un fauteuil. Il n'y avait que ça et nous étions habillé dans une tenue de lin noire.

"Maintenant réveille-toi, ton amie doit s'inquiète".

J'ouvrais les yeux, petits à petits, émergeant de mon sommeil, j'étais dans un lit confortable, je sentais la chaleur du feu m'envahir de bien être et j'avais moins mal à mes blessures, je me rappelais de ce qui c'était passé et je me relevais en criant.

"Tarjha!"

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Killak Goddien, Elfe Blanc, Rodeur


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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Sam 28 Aoû 2010 15:25 
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En entendant crier Killak dans son dos, la jeune femme sursauta et lâcha le miroir qui se brisa. Elle se releva vite et courut près de Killak. Arrivée à hauteur du lit elle se mit sur ses genoux et posa ses mains sur les genoux de l'elfe.

-Killak! Killak!

Il s'était réveillé et semblait aller mieux. Elle le regarda avec des yeux inquiets et soulagés. Elle posa sa main sur son torse, là où il était blessé.

-Killak mal?

Erillia observa la scène d'un air attendrit puis se renfrognât.

-Et ben si je m'attendais à ça! Tu aurais pu faire attention a mon miroir Tarjha!

Elle s'approcha du lit avec une écuelle remplie de soupe et le tendit à l'elfe.

-Alors bel endormi, enfin de retour! On peut dire qu'on s'est bien inquiété! Tien mange ça!

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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Sam 28 Aoû 2010 15:58 
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Je venais de me réveillé dans une charmante habitation, j'étais ravi de voir que Tarjha allez mieux. Elle me demandait si j'avais mal.

"Non"

Je souriais à Tarjha. La femme qui nous avaient secourut m'apportait une écuelle de soupe. J'étais ravi de son accueil et cette soupe tombait bien, j'avais une faim de loup.

"Merci madame de nous avoir secourut et de l'accueil que vous nous faites.

Je buvais ma soupe pendant que la femme me parlait.

"Ho ce n'est rien, c'est normal, il faut s'entraider dans la vie. Je m'appelle Erillia et toi c'est Killak c'est sa?".

"Oui, c'est Tarjha qui vous l'a dit? C'est l'un des seuls mots qu'elle est capable de prononcer"

La femme me regardait d'un drôle d'air. Je me lançais alors dans une interminable explication. Du commencement, lorsque je l'ai sauvé des ravisseurs, jusqu'à notre fuite, par contre je lui mentais pour le meurtre des gardes. Je lui expliquais que Tarjha avait été éduquée par des loups, qu'elle se méfiait des humains et qu'elle ne parlait que quelques mots en langue humaine.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Dim 29 Aoû 2010 00:01 
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Venant des ruelles.


Jyslin termina sur Adar et pendant que les joues de celui-ci se paraient de rouge, elle regarda en arrière, le bruit avait peut-être attiré des sbires.
Voyant que personne ne les poursuivaient, elle revint à sa position initiale regardant Adar dans le fond des yeux. Sa capuche s’était abaissée d’elle-même laissant à Adar la possibilité de voir complètement son visage dans les moindres détails.
Jyslin ne bougeait plus. Adar en dessous en profita pour la décrire et garder le visage de sa sauveuse en mémoire. Les mèches de Jyslin encadraient son visage rond et formaient une sorte de voile laissant apparaître la froideur de ses yeux violets brillants, il s’attarda un moment sur ses oreilles, toutes deux portaient deux hélix.

Jyslin revint enfin à soi et de son ton si méprisant annonça :

« Tu sais que je pourrais te tuer tellement facilement comme ça ? »
« Que... Hein ? Tu n’oserais pas ? »
« Oser ? En voila un grand mot. Tu crois vraiment que je n’oserai pas ? Regarde j’ai juste à… »

Au même moment, elle dégaine sa dague cachée depuis lors par sa cape. Elle en passe le fil devant ses yeux, avant de la mettre sous la gorge d’Adar dans un geste fluide et rapide.

« Eh ! Douce… »
« Crois-tu vraiment que je n’oserai pas mâle ? Avant de dire pareilles sottises prendre garde à ce que tu dis. Surtout quand c’est une Elfe Noire que tu as devant toi. Compris ? »
« Arrête de faire ta mali… »
Elle pressa un moment pour faire taire Adar, elle se délectait de ce moment, c’était comme appeler un mâle à Khonfas, comme se retrouver soi-même le temps d’un instant.

« Compris ? »
« Oui »
« Nous sommes d’accord, maintenant après que tu ait trouvé cette merveilleuse idée et que tu te sois retrouvé par terre, arrangé pour que je sois là sur toi, tu vas me faire le plaisir de me dire ce que tu comptes faire ensuite ? Tu n’as pas besoin de parler à ton père, il ne risque rien à part sa marchandise qui comme je te l’ai dit est probablement déjà partie en fumée dans les mains de tous ces larrons. Ah ! Et pour la dague il vaut mieux pour toi oublier ce petit moment alors que nous sommes encore dans cette cité.»

Elle retira sa dague et la rangea aussi rapidement qu’elle était sorti de son étui.
Pendant qu’Adar réfléchissait, Jyslin se leva, le mâle avait besoin de tous ses moyens pour réfléchir, et avoir une dame telle que Jyslin sur soi n’aide pas vraiment à la tâche.
Celle-ci profita de la réflexion de l’humain qui se mit en position assise afin de se masser le dos, pour détailler la petite pièce dans laquelle ils étaient arrivés, par chance cette maison était abandonnée. Il ne restait là que quelques pans de tissus étalés par terre ou accrochés au mur, un antique meuble délabré par le temps semblait siéger au milieu de la pièce, une chaise dont le fond manquait était disposée dans un coin. Il y avait enfin un escalier menant à un premier étage qui lui semblait un peu plus sûr que tous les autres éléments de la pièce.

Avant toutes choses, elle se sentit intriguée par ce meuble qui était pile au milieu de la pièce, disposé là dans un but précis ou simplement un hasard ? Elle se retourne finalement vers Adar avant de le lui lancer :

« Alors... Programme? »

_________________
Jyslin voleuse de son état.

"Si tu donnes à quelqu'un un poisson que tu as volé, il mangera une fois. Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie."
- Geluck


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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Dim 29 Aoû 2010 11:33 
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Les explications de Killak durèrent un petit moment. Lorsqu'il eut fini Erillia réfléchit quelques instants.

-...Hum! C'est vrai que ça explique beaucoup de choses.

Elle se retourna et vit Tarjha au milieu de la pièce en train de s'agiter de plus en plus. Celle-ci ne supportait plus du tout les vêtements qu'elle portait. Elle tirait dessus en grognant et se grattait autant qu'elle le pouvait. Elle tirait aussi sur ses cheveux attachés. Erillia eut peur que ses vêtements ne subissent le même sort que son miroir. Elle s'approcha de la sauvageonne en la grondant.

-Hé là! Doucement Tarjha! Qu'est-ce qui te prend? Doucement avec mes vêtements! Regarde toi tu était si jolie et maintenant tu es toute décoiffée.

Malgré le ton ferme et les sourcils froncés, Erillia gardait sa gentillesse au fond de ses yeux. Tarjha la regarda en penchant la tête et recommença à s'agiter. La bonne dame posa ses mains sur celles de la jeune femme et l'emmena près de Killak.

-Aller jeune fille! Tu ne peut pas te déshabiller comme ça devant ton ami! Viens il faut que tu reste à côté de lui!

_________________
Image Tarjha, fière louve solitaire.


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