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 Sujet du message: Les catacombes du temple de Thimoros
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 18:21 
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Les catacombes du temple de Thimoros


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Partant de l'arrière du temple de Thimoros, après avoir passé une porte de fer noir, des marches descendent dans les tréfonds obscurs des catacombes situées sous le temple.

Durant un moment, les marches descendent dans l'obscurité complète, les murs semblent attirés l'un par l'autre tant le passage est étroit. Au moins, vous pouvez vous rassurer, si vous tombez les murs sont assez proches de vous pour qu'en un geste vous vous évitiez de dégringoler.

Quand enfin vous arrivez à la fin de cette volée de marches infinies, vous parvenez dans une pièce ronde aux étagères sculptées dans la pierre et sur lesquelles sont posés des crânes de toutes tailles... Et en y regardant bien, par endroit, des os divers sont incrustés dans la pierre.

Le sol de pierre simple, craquelé par endroit, semble garder des traces de sang que le temps n'effacera jamais...

Lugubre à souhait, les torches allumées sont extrêmement espacées, vous replongeant dans le noir complet par moment. De cette pièce partent cinq chemins, un devant vous, un à droite, un à gauche, et un entre chacune des portes. Visiblement, ce lieu est un véritable dédale dans lequel il ne vaudrait mieux pas se perdre...

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 Sujet du message: Re: Les catacombes du temple de Thimoros
MessagePosté: Mar 21 Avr 2009 21:07 
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L'étroit couloir aux contours rongés par l'obscurité rechignait à montrer son irrégularité aux yeux d'Anarazel, ce malgré la torche qu'il tenait haute, tel un glaive enflammé face aux ombres dérangées. Le sang-mêlé se sentait dans son élément, lui qui n'était que ténèbres déchirés et haine cultivée.

Mais quelque chose en lui le démangeait : le combat, sans cesse reprit, entre ses désirs et sa volonté, cette guerre d'extrêmes qui parfois transformait son humeur en folie destructrice, et lorsque la Sombre Déesse qu'il cultivait en secret lui laissait quelques répits, en sensibilité quintuplée.
Et en ce moment, sa volonté avait fort à faire.

Enfin, se disait-il devant l'aboutissement proche de son plan, presque palpable devant lui, comme posé dans le fond des catacombes ; enfin l'achèvement de ma première épreuve doit avoir lieu. Et je saurais, oui... je saurais...

Il percevait de ses sens à nouveau exacerbés les pas saccadés de la jeune femme, Émeline; Émeline si plaisante, si insouciante et innocente. Mais tant... Oui, tant inconsciente.

Ses yeux pourpres s'habituèrent lors de sa descente à la grande obscurité, les aspérités du mur vinrent froisser sa vision en contours oubliés puis, alors que la pente raide s'interrompait brusquement sous son pied, il arriva sous une voute basse de pierres rongées des racines du temps.

Cinq tunnels disparaissaient dans cinq directions différentes, sombres vergetures de la terre qui sous le temple formaient un réseau de galeries tentaculaires. Mais Anarazel n'hésita pas une seconde, défiant par la pensée les prêtres de ce lieu oublié : il prit à l'extrême gauche, fredonnant quelques rythmes désincarnés pour que la jeune femme puisse le suivre. Elle pestait toujours derrière lui, hors de ses moyens, tremblante de peur et déterminée à l'affronter lui plutôt qu'elle.

Une autre intersection se présenta à Anarazel qui sans l'ombre d'un doute tourna encore à gauche, puis une autre. Il réitèrera son choix, s'enfonçant toujours plus profondément sous le temple. Autour de lui, comme compressés par la roche ou mus par une force vengeresse les murs s'écrasaient et s'arquaient au long de son avancée dont le fil d'Ariane était invisible, comme voulant le happer et le faire s'en retourner à l'élément d'ombre qui l'avait fait naître tel qu'il était, sombre et rancunier, haineux et sensible, rencontre d'extrêmes écartelés aux équilibres sans cesse combattus.

Puis ce fut fait : il avait atteint une impasse de pierre poussiéreuses aux dalles chaotiques, une chambre des morts dont les actes n'avaient valu plus spacieuse demeure.

Rangés sur trois niveaux à peine espacés les squelettes dormaient pour l'éternité, morts qu'ici l'on avait daigné munir d'un cercueil. Leurs os à l'air, gentiment avalés par la pierre, les crânes déformés encastrés dans les parois ingrates semblaient d'un même élan retrouver vie de part la lumière intruse d'une torche mourante, lueur qui oscilla soudain comme sous l'impact de puissances occultes et dérangées.
L'air lourd et humide chargé d'effluves de poussière donnait du mal aux poumons du sang-mêlé qui reprit son souffle par de longues inspirations calmes.

Puis il se retourna, une lueur malsaine dansant au cœur de ses pupilles écarlates, prêt à affronter la fureur de sa guide déchue.

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Dernière édition par Anarazel le Mer 22 Avr 2009 17:19, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les catacombes du temple de Thimoros
MessagePosté: Mer 22 Avr 2009 17:09 
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Il entendait ses pas précipités qui approchaient. Elle avait réussi à le suivre dans le dédale au rythme de son fredonnement, et maintenant l'issue semblait inéluctable aux pensées tranchantes d'Anarazel. Émeline allait surgir, hors d'elle, incapable de se contrôler, l'esprit rongé par la peur, par la boisson qu'elle avait ingurgitée à la taverne et par sa curiosité arrangeante sans laquelle le sang-mêlé n'aurait su compter.

Il recula doucement près du mur, le regard toujours fixé vers le tunnel obscur. Il vit les contours de la jeune femme se dessiner, ses frêles hanches bougeant par saccades.

Puis il lança la torche qui s'écrasa au centre de la pièce en un jaillissement de flammes perdues et d'étincelles mourantes, coupant l'élan la jeune femme qui telle une guerrière déterminée fonçait sur lui, les points dressés.

Elle se cacha les yeux des mains, puis, tremblante, regarda le démon qui l'avait mené dans le temple de Thimoros, elle, jeune étudiante de la paisible Kendra Kâr.

Émeline ne cacha pas son point de vue :

"- Remontons maintenant discuter ensembles à l'air libre, fulmina-t-elle presque en criant, je hais cet endroit et je te hais plus encore de m'y avoir emmenée. Je dois payer ma dette envers toi! "

Le démon l'approchait doucement par la droite, longeant le mur, les bras dans le dos, une lueur malicieuse dans l'unique oeil cramoisi qu'elle pouvait apercevoir. Puisqu'il ne disait rien, elle prit peur et commença elle aussi à tourner autour du centre de la salle où crépitait la torche mécontente.

"- J'aurais dû me méfier davantage d'un être comme toi, Anarazel, reprit-elle plus calmement. Mais tu me semblais...si étrange et perdu, si envoutant et nécessiteux de repentir ton âme! "

Le combat intérieur d'Anarazel était arrivé à son paroxysme : le sang-mêlé récitait les longues plaintes d'Ellhar qui parlaient de ses ancêtres, de son père qui pendant des siècles n'avait vécu que de livres et de sable. Il sentait la nécessité de se venger palpiter dans son sang, contre sa tempe dégoulinant de sueur, il sentait chacun de ses muscles tendus, les épaules qu'il carrait sous sa tunique.

Qu'allait-il faire, maintenant ? Laisser son cœur parler, les vagues images qu'il possédait de ce qui devait en ce moment agiter la jeune femme dominer tout son être; allait-il lui dire quelques mots réconfortants et la prendre dans ses bras afin de lui montrer qu'il était désolé d'être ainsi déchiré ?

Qu'allait-il faire, maintenant ? Se plier à la volonté de sa Sombre Déesse Haine qui en lui criait ses ordres, ses actes et ses pensées ?

La jeune femme le pointa du doigt, d'un index tremblant de peur, couvert de sueur et de terre :

"- Vas-tu me répondre ? Martelait-elle toujours le silence endoloris des catacombes, tandis qu'elle longeait la paroi et les squelettes difformes, vas-tu te décider à m'expliquer qui tu es réellement ? "

Le sang-mêlé hésita. Devait-il lui dire ? Devait-elle savoir, avant...avant quoi ? Quel serait son choix, le moment venu.. Puis il se ressaisit : son choix, il semblait l'avoir déjà fait. Pour sa déesse il avait emmené en un lieu délaissé par la vie une femme avec qui il aurait pu devenir ami, et maintenant il ne répondait pas. Il lui fallait juste savoir s'il l'assumerait jusqu'au bout.

Il atteignit l'entrée de la crypte, barrant le passage à la jeune femme. Et il s'arrêta.

Émeline, le voyant faire, avala sa salive, se rendant compte de sa terrible erreur.

Les mains d'Anarazel étaient toujours nouées dans son dos, et il la fixait de ses deux yeux rouges, joyaux intenses dans le néant environnant qui semblait n'être que l'antre du mal, d'un mal encastré dans un visage sans nez.

L'humaine laissa échapper quelques hoquets, puis sanglota, mains jointes, redoutant soudain de s'être trompée sur le démon de la nuit :

"- Non, dit-elle entre deux inspirations chaotiques, non, je t'en prie, n'en fait rien."

*


Je sentais encore son doux souffle sur mon visage déformé, un peu plus tôt dans les rues endormies de Kendra Kâr. Je sentais la pierre également, je sentais la sueur et la peur, la mort : l'enfer qui en moi ne demandait qu'à sortir, et jubilait presque, jouissant d'une quasi liberté. J'allais le faire, oui, enfin. Et je saurais si j'en étais capable...

Il y eut un cliquetis sinistre dans mon dos. Lentement, je faisais passer mes chaînes devant moi, solidement tenues par mes mains cadavériques.

Mue par son désespoir, la jeune femme se rua sur moi, essayant de forcer le passage vers la libération de la nuit lointaine, criant de tous ses poumons. Mais qui, ici, viendrait la chercher ? Qui pouvait l'entendre ?

Son épaule rentra dans ma poitrine et elle s'arrêta net.
Son visage s'emplit d'horreur lorsque je la forçai à se retourner, lorsque je la plaquai contre le mur de terre. Mes chaînes passèrent autour de son joli coup, meurtrissant la chair rose, coupant son souffle, coupant le fil de sa vie.

Plaqué contre elle, je sentais la douce chaleur de son corps couvert de sueur et de poussière, je sentais la chaleur humaine qui m'avait tant manquée au cœur des errances démentes qui m'agitaient lorsque j'étais prisonnier de mon manoir, le manoir d'Ellhar perdu dans les terres infertiles...

J'aspirais sa vie du froid métal de mon arme édentée, j'avalais goulument sa terreur pour m'en faire un met succulent, dégustation de premier ordre envoyé à ma Sombre Déesse.

Doucement d'abord, puis de plus en plus rapidement, les soubresautes de son corps cessèrent, le poids de son être aux formes plaisantes vint peser sur mes bras.

Elle tomba au premier niveau des catacombes, parmi les squelettes, inerte et sans vie, chair morte pour des millénaires, condamnée à pourrir dans l'oubli d'un lieu délaissé.

Et un grand rire s'échappa de ma gorge : j'avais enfin appris à tuer.

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 Sujet du message: Re: Les catacombes du temple de Thimoros
MessagePosté: Ven 26 Mar 2010 11:27 
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< Arrive du temple de thimoros >

Plus elle descendait dans les entrailles obscures, plus elle était saisie par une odeur âcre d’humidité et de poussière.

La jeune femme resserra sa cape, maintenant les deux battants de cette dernière sur sa gorge pour se préserver de la morsure des courants d’airs. Alors qu’elle arrivait en bas des marches, l’odeur se faisait de plus en plus forte, plus de doute n’était possible la mort était passée dans ces sous terrains. Aliizindra n’était pas inquiète outre mesure, elle connaissait ce genre de coins sombres pour en avoir empruntés plusieurs dans le passé, y comprit celui-ci il y a quelques années.

Elle se mit à rire toute seule, la résonance de son exclamation raisona le long des parois de la cavité.

« Si jamais quelqu’un devait m’ôter la vie ici, sans que je puisse me défendre, cela serait la volonté de mon dieu et c’est avec joie que j’ accepterais de le rejoindre. »

S’arrêtant brusquement elle ajouta en s’adressant aux ténèbres.

« Mais si vous venez sans foi et sans certitudes, alors c’est moi qui vous ouvrirait la gorge et vous laisserait crever ici comme un immonde bâtard, dévoré par les rats ! »

Elle ferma les yeux et inspira profondément, se laissant guider par le vent qui lui venait de plein fouet, ouvrant à nouveau ses paupières elle marcha ainsi plusieurs dizaines de mètres. Passant la salle aux crânes elle emprunta un des cinq chemins.

Comptant un certains nombres de pas, elle arriva après une centaines de mètre à une bifurcation plongée totalement dans la pénombre. Elle attrapa une des torches accrochées au mur, elle la leva bien haute en tournant à gauche. Une porte se présenta à elle, lourde et de bois massif, elle posa la paume de sa main dessus à la recherche de quelque chose dans ses moulures. A l’instar d’une seconde vue basée sur le sens du touché elle finit par reconnaître les formes qui se trouvaient dessus.

Elle sortit de dessous sa robe le trousseau de clefs elle tâtât leurs manches gravés, trouvant rapidement celle aux symbole correspondant. Elle introduisit la clef dans le troue de la serrure. Un grand bruit métallique retentit et elle pu pénétrer dans la pièce.

« Au moins le prêtre a suivit mes doléances dans ma lettre prévenant de mon arrivée, il n’est pas irrécupérable ce cher aphone »

La flamme de la torche faisait danser des ombres étranges sur les murs. Elle alla vers le centre des lieux et approcha sa torche d’une forme de réceptacle à l’apparence d’un simple sceau. Aussi tôt une vive flamme embrasa un liquide au fond de l’objet, puis la lumière courue rapidement le long d’une rigole de métal, avant d’atteindre le sol. Le spectacle ne faisait que commencer : les flammes continuèrent leur chemin, suivant des tranchés creusées dans le sol, a peine plus large qu’un centimètre.

Tournants encore et encore, toute la pièce fut bientôt éclairée d’une douce lumière et une chaleur accompagnée d’une forte odeur se fit ressentir. Il s’agissait là d’un système très ingénieux, on remplissait de pétrole un réservoir placé en haut de la pièce munie d’un robinet de fermeture. Il suffisait d’ouvrir ce dernier un peu pour faire courir le fluide dans un ensemble de rigoles qui une foi enflammées permettaient d’éclairer l’ensemble de la pièce pendant plusieurs heures.

Toute la pièce était à présent dévoilée : elle avait la forme d’une double ellipse, la partie de gauche possédait le réservoir ainsi que le mobilier nécessaire à un certain confort. Une baignoire remplie d’eau, en métal et circulaire, sous laquelle les flammes chauffantes passaient, un lit baldaquin aux rideaux épais sur lequel il y avait posé un grand sac, sans doute celui qu’elle avait fait envoyer avant son départ. Sur les murs de pierres brutes plusieurs étagères avec des livres, un crâne et enfin un bureau avec une chaise. Dans l’autre ellipse il n’y avait rien à part un pentagramme que les flemmes dans les rigoles illuminaient, ainsi qu’un nécessaire accrochés aux murs de chaînes et de cadenas ou on pouvait y attacher quelqu’un ou quelques chose. Pour finir un troue percé dans le plafond de la deuxième morceau de la salle garantissait de ne pas s’asphyxier avec les fumés de l’éclairage.

La jeune femme sourit, défaisant sa houppelande et elle la jeta sur le lit, elle desserra sa robe, détachant les cordelettes qui la maintenaient et elle la laissa tomber au sol. Elle se dirigea ensuite vers la baignoire, plongeant sa main doucement dans l’eau qui avait commencée à se réchauffer. Elle pénétra l’eau avec lenteur, sentant des picotements familiers parcourir sa peau satinée. Elle s’étendit avec volupté en pensant à sa future mission.

[…]

La nuit avait été agréable, de doux rêves avec son dieu avaient bercé le sommeil d’Aliizindra. Elle avait revêtit une nouvelle robe, intégralement noire avec de la dentelle brodée par endroit, néanmoins la plus fonctionnelle de celles qu’elle avait emmené. Elle savait qu’un long travail d’enquête allait être nécessaire pour mener à bien sa mission, la jeune femme voulait paraître comme à son habitude issue d’une classe assez haute de la ville dans laquelle elle se trouvait.

C’était généralement une bonne méthode pour attirer l’intention, sans pour autant susciter la curiosité ou la méfiance. Après s’être coiffée et maquillée légèrement, elle passa sa cape et rabattit le capuchon sur son visage, elle n’avait pas oubliée que le quartier dans lequel elle se trouvait était tout sauf sur. Elle glissa à sa ceinture sa dague, cachée par un replis de sa robe conçut dans ce but. Elle sortit de la pièce cachée dans les catacombes sans oublier d’en refermer la porte à clef derrière elle. Elle fit le chemin inverse de la veille, sentant la fraîcheur du matin émaner de dessus sa tête, de part le sol en surface.

< Vers la grande rue >

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 Sujet du message: Re: Les catacombes du temple de Thimoros
MessagePosté: Dim 15 Aoû 2010 19:22 
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.....Peu importait le froid. Peu importait la mort, la faim ou la souffrance. Peu importait, encore, la solitude. Rien ne valait le calme qu’offraient les Monts Eternels à l’heure où le soleil s’éteignait.

.....Lorsque Elris ouvrit les yeux, elle sut que rien ne serait plus pareil. Emergeant des limbes, sa première sensation fut la douleur aiguë qui lui aiguillonnait la tête ; elle entendait également les plaintes lancinantes montant de ses membres tendus et pliés dans des sens improbables. Il en était de même pour les coins de sa bouche, étirés par un quelconque procédé. Ce fut en vain qu’elle se débattit un instant : des tintements métalliques s’ensuivirent. Attachée. Enchaînée. Assujettie. Elle était assujettie, elle qui aurait préféré cent fois mourir plutôt que d’être en cage.

.....Son mal de tête lui soulevait le cœur ; s’ajoutaient à cela la chaleur étouffante de l’endroit et l’odeur pestilentielle qui y régnait. Une odeur d’urine et de sueur. Et aussi, peut-être, une odeur de fange, de pourriture, et de mort. Une porte entrebâillée laissait filtrer un faible rai de lumière : il n’en fallait pas plus à Elris pour qu’elle pût deviner les angles de la pièce exiguë dans laquelle elle se trouvait, ainsi que les courbes des personnes entassées contre elle. C’était ça, sûrement, le pire pour elle. Chaude et moite, elle sentait leur peau collée contre sa peau. Un sourd grondement monta soudain de sa poitrine, sans qu’elle eût pu le contrôler. La douleur, soit. La cage, elle n’y pouvait rien faire pour l’instant. La foule, non. Elle aurait voulu mordre jusqu’au sang ces inconnus puants pour qu’ils s’écartent, et les tuer, pourquoi pas, avec ses dents s’ils s’y étaient refusé ; mais sa bouche avait été bâillonnée, et ses mains, entravées.

.....Il y en avait d’autres qui, comme elle auparavant, commençaient à s’éveiller, à tenter de se mouvoir, et puis à comprendre doucement ce qui leur arrivait. Quelques autres semblaient avoir ouvert les yeux bien avant, et ceux-là avaient dû attendre, encore et encore. Et maintenant encore, ils devraient attendre. Un de ceux nouvellement éveillés émit un gémissement étouffé. Un enfant, peut-être un peu plus jeune qu’Elris : elle ne le distinguait pas clairement, mais ses lamentations le décrivaient assez bien. La petite croisa le regard de quelqu’un face à elle. Ses yeux luisaient d’une sinistre terreur. Et en effet…

.....Un grand fracas en fit sursauter quelques uns. La porte de la cellule avait été ouverte avec un tonnerre de métal et de pierre, et tout cela avait résonné dans les salles alentours. Une chaude lumière se déversa sur Elris et les êtres infortunés qui s’amassaient contre elle. Et avant même de s’effrayer de celui qui s’apprêtait à entrer, elle s’étonna de ces gens qu’elle n’avait fait jusque là que deviner sous le pâle rayon : ils n’étaient pas comme elle, ils n’étaient pas comme ses pairs, ni comme ceux qu’elle avait vus dans les geôles et sur les autels sacrificiels. Ils n’étaient pas blancs, et leurs cheveux n’étaient pas blancs… et leurs yeux n’étaient pas non plus de l’éclatante couleur rouge qu’a le sang lorsqu’il se déverse d’une plaie profonde. L’un avait le teint comme un morceau d’ambre ; un autre, la couleur de l’écorce ; mais la plupart avait une peau comme un nuage à l’aube. Il y en avait avec des cheveux noirs, et d’autres avec des cheveux jaunes, et même un avec des cheveux oranges !

..... « Emmenez-les. »

.....La voix suave la tira de sa contemplation, et reporta son attention sur l’individu à contre-jour dans le cadre de la porte. Une femme. Et, à l’étude de sa voix, de son ton et de ses mots, une femme de pouvoir.

.....Toutes les personnes agglutinées dans la pièce furent soudain mues par un même recul, effrayées qu’elles étaient à l’annonce de leur convois. La femme se recula afin de laisser la place à quatre monstres trop grands pour franchir habillement la porte, et se déplacer dans la pièce ridiculement petite. Des craquements retentirent, suivis de hurlements de douleur. Les géants avaient dû écraser quelqu’un en tentant d’avancer vers le fond. Elris ne voyait pas. Elle était contre le mur. L’un d’eux vint vers elle avec à la main une petite clé qu’il avait du mal à tenir entre ses gros doigts épais. Lorsqu’il se pencha vers elle, elle put le distinguer nettement : hideux, la peau grisâtre et des bubons sur la figure, ses petits yeux noirs figés dans le sang noyant ceux d’Elris.

..... « Celle-ci plaira sans doute à Maître Urgak, souffla-t-il à l’un de ses compagnons. »

.....L’autre grogna sans plus de cérémonies.

.....Le monstre détacha Elris du mur, mais les mains de la petite étaient toujours liées entre elles. Il lui agrippa les cheveux pour relever son visage vers lui. Elle rêva un instant de lui crever les yeux ; son regard, sans doute, trahit ce désir, car le géant ajouta :

.....« Belle bête. Farouche. La dompter fera son plaisir. »

.....Le grondement montant de sa poitrine repartit de plus belle. Le géant rit, et puis avec force il la traîna par les cheveux jusqu’à la porte de la cellule. De l’autre côté, c’était un couloir ; une dizaine d’individus attendaient avec des torches : plus sveltes que les monstres qui se chargeaient des prisonniers, ces gens-là étaient aussi mieux proportionnés. A la lumière de leurs flambeaux, ils apparaissaient beaux : les cheveux blancs ou gris, le visage d’une forme parfaite, les traits fins. Ceux-là avaient de riches vêtures : tissus d’apparats et bijoux ouvragés.

.....On enchaîna tous les prisonniers les uns aux autres, en file, comme des bestiaux. Elris prenait la tête, car elle avait un intérêt particulier aux yeux des quatre monstres. Quand tout le monde fut attaché, la caravane s’ébranla dans l’étroit couloir. Les voix résonnaient contre la pierre nue. Bientôt, ils atteignirent une salle ronde, sans plus de lumière que les autres pièces, mais celle-ci avait la particularité d’avoir des crânes et des os disposés dans des alcôves creusées dans les murs. Cela ne surprenait pas Elris, dont le peuple avait ce goût des choses mortes ; mais derrière elle, elle entendit des sanglots. Après cela, c’était une infinité de marches qui montaient, et plus haut, la lumière du jour. A partir de là, les échos de voix se mêlèrent à des tintements de monnaie. Un âne qui brayait aussi, et puis un brouhaha dont rien ne pouvait être sorti avec clarté.

..... « Voilà, grogna le monstre de tête à l’adresse d'Elris alors qu'ils gagnaient la surface, Les rues de Kendra Kâr. »


Pour ne pas vous perdre, suivez Maître Orik.

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 Sujet du message: Re: Les catacombes du temple de Thimoros
MessagePosté: Mar 7 Fév 2012 16:11 
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Nous descendons donc dans les catacombes du temple de Thimoros et ce que je découvre dépasse mes pires craintes. Une arène est installée et une file d’attente, composée uniquement d’homme, s’est formée. Samyà rejoint le pommeau de mon épée alors que je pousse Hyros pour qu’il aille s’inscrire et attends que d’autres hommes se mettent entre lui et moi avant de prendre place à mon tour.

Lorsque j’arrive devant le gérant des inscriptions, ce dernier me juge pendant une seconde avant d’éclater de rire. Rapidement il est imité par tous les hommes présents, à l’exception de mon compagnon qui me regarde avec un visage grave. Je sens la colère monter en moi et lorsque enfin l’homme, petit et obèse, reprend son souffle, je suis déjà toute disposée à l’envoyer chez les morts.


"AHAHA !!!! C’est marrant, une nana ! Désolée ma poupée, mais on n’accepte pas les créatures fragiles.

D’où me connais-tu pour me dire que je suis fragile sale rat ?!"

Pendant qu’il rigolait comme un idiot, il n’a pas fait attention que j’avais sortie mon épée et qu’à présent, la pointe de ma lame se trouvait à quelque centimètre de sa gorge. Il déglutit et cesse immédiatement de rire pour reprendre avec un air sérieux.

"Sérieusement, nous n’acceptons pas les femmes.

Laisse-là participer, Hugory !"

Je me tourne instantanément vers la source de ce bruit. Une voix familière, très curieusement. C’est là que j’aperçois avec stupeur l’homme à la pipe de la taverne. Pourquoi sa voix me semble-t-elle si connue alors qu’il n’a pas prononcé un mot dans la taverne ? Je n’aime pas ça.

Mais ceci explique cela. Normal qu’il ne soit pas intéressé par l’affiche, il en est l’instigateur ! Espèce d’idiote ! Comment ai-je pu louper ce détail ? Erreur de débutante, je suis blessée dans mon égo et cela n’inaugure rien de bon. Autant pour eux que pour moi. Le dénommé Hugory m’inscrit sur la liste tandis que je rengaine mon épée. Je me place volontairement loin d’Hyros et après un moment qui a semblé durer quelques minutes, l’homme à la pipe vient se placer au milieu de l’arène et tous les regards convergent vers lui.


"Bienvenue à tous pour ce dixième tournoi ! Aujourd’hui nous avons le plaisir de compter une femme dans nos rangs, dit-il en me désignant. Quoi qu’il en soit, vous avez été huit chanceux à être sélectionnés, comme toujours les premiers tours se dérouleront au poing jusqu’à la finale. N’oubliez pas que pour gagner un combat il faut mettre votre adversaire hors-jeu ! Ensuite, les armes prendront le relais. Le vainqueur des huit aura le privilège de m’affronter. Bonne chance à vous tous !"

Au moins cela avait le mérite d’être limpide. Il me fallait battre tous mes adversaires et sortir victorieuse des huit sélectionnés. Pas impossible, mais difficile. Je vois déjà devant moi une longue nuit ponctuée de coups violents. Définitivement pas rassurée, je vais m’asseoir sur un banc prévu pour ceux qui attendent leur tour. Le premier combat commence. Curieusement je ne regarde pas. Encore une erreur. Regarder peut m’apprendre des choses sur mes futurs adversaires. Mais je suis trop déconcertée par cette voix que j’ai entendue. De quel tréfonds de ma mémoire sort-elle ?

Hyros remporte sans difficulté son premier tour. Il semble fier, heureux. Mais sur mon banc, la joie et la raison ont déserté mon visage depuis la seconde où j’ai entendu cette voix. Soudain le glas tombe, c’est à moi de combattre. Pour la première fois de ma vie, c’est la boule au ventre que je me rends au centre de la zone de combat.

L’homme à la pipe m’observe. Je ne vois pas son visage, mais je sens son regard posé sur moi, à scruter le moindre de mes mouvements. Malgré ce détail inconfortable, je me penche sur l’examen de mon adversaire. Une sorte de barbare. Plus petit que moi d’environ une tête, il ne semble pas ravi de se retrouver face à moi. De plus il a un autre handicap : sa circonférence. Un peu plus d’exercice ne lui ferait pas de mal, car croyez-moi, ce n’est pas que du muscle !

Je me mets en garde, les poings devant mon visage pour le protéger. Il fait de même et nous commençons à tourner autour de la piste sans que l’un de nous n’ose faire le premier pas. Finalement il se lance. Il se rue vers moi, sautant pour me donner un violent crochet du droit. Je lève mon bras gauche et son poing rencontre le métal dur et froid de mon armure. Cela lui arrache un cri et je profite de cette occasion.

Lorsqu’il revient sur terre, je m’abaisse pour le faucher les jambes à l’aide de ma jambe gauche. Il s’affale à plat ventre. La respiration coupée. Je me replace en garde, mais cet avorton rampe par terre comme une larve. Je peux l’achever et ainsi accéder à mon prochain combat. Je m’avance vers lui et il me regarde. Son nez pisse le sang et je peux lire dans ses yeux quelque chose du genre : « poule mouillée ! ». Il n’en faut pas plus pour m’énerver. Je lui donne un violent coup de pied dans sa face de rat et je le mets ainsi hors jeu. Une bonne chose de faite !

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Un grand merci à Dame Itsvara pour la signature




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 Sujet du message: Re: Les catacombes du temple de Thimoros
MessagePosté: Mer 8 Fév 2012 10:56 
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La sentence tombe, mon prochain adversaire est Hyros. Il me regarde avec un air déterminé. Que dois-je comprendre de ce regard ? Qu’il compte me mettre la raclé ou au contraire qu’il va me laisser gagner tout en se montrant crédible ? J’espère que la deuxième option est bien celle qui germe dans son esprit. Pendant ce temps, une idée dérangeante continue de grandir dans le mien. Cette voix. Par Thimoros où ai-je entendu cette voix ? Elle me semble si familière, comme si je l’avais entendue pendant des années et des années, mais que je l’ai oublié. Une idée terrifiante fait jour dans mon esprit et je me force à la repousser en bloc.

Je monte sur l’arène. Il est temps que je combatte, de faire la seule chose que je sais faire ave brio. Le premier participant à la finale a déjà été choisit, mais qu’importe. Il se met en garde et je fais de même. Seul problème par rapport à mon premier duel, Hyros était bien plus grand et au moins chez lui il y avait du muscle, vous pouvez me croire. Il fondit sur moi et j’ai eu tout juste le temps de sauter sur le côté pour esquiver son coup. Je finis en roulade pour me retrouver dos à mon adversaire. Erreur terrible, un coup de poing violent rencontre mon dos. Même mon armure ne me protège pas et je tombe à plat ventre.


"Allez morveuse ! Tu as voulu y participer, alors assumes ! DEBOUT !"

Je le regarde une demi-seconde, complètement incrédule. Et je comprends alors qu’il joue son rôle comme je lui ai ordonné de le faire. Bien ! Je me relève avec difficulté. Bordel, il n’y est pas allé de main morte sur ce coup ! Je me remets en garde. Comment abordé ce combat ? J’accumule les erreurs décidément, je n’ai même pas pensé à demander à Hyros quel est, selon lui, son point faible. Je ne peux pas me servir de l’histoire de son frère puisque l’on sait l’un comme l’autre qu’il va bien. Je suis stupide !

J’évolue sur la zone de combat, évitant à tout prix l’affrontement direct tant que je n’ai pas trouvé une solution. Mais la foule me presse. Déjà les hommes présents commencent à crier qu’ils veulent de l’action, j’en entends même un réclamer du sang. Tout cela m’exaspère et l’homme mystérieux ne bouge pas. Il semble se délecter au contraire. Finalement, je me résous à l’attaquer. Il bloque facilement mon attaque et me saisit à la gorge avant de m’envoyer une nouvelle fois au tapis.

Il ne fait vraiment pas dans la dentelle ! Une fois de plus sonnée, je me redresse avec encore un peu plus de difficulté. Tout tourne autour de moi et soudain je vois arriver sur ma gauche, un poing volumineux. Je réussis à l’esquiver en basculant en arrière, manquant ainsi de perdre l’équilibre. Reprends-toi à la fin ! Je recule à l’extrémité du terrain. Hyros prend vraiment son rôle à cœur, trop même. Sans mon épée je me sens, c’est bête à dire mais, je me sens à poil, littéralement. Je déteste cette sensation. Mon adversaire avance de nouveau vers moi, il est temps que je trouve une idée de génie. Lui faucher les jambes est impossible, il est trop lourd pour que je puisse y parvenir.

Alors que je réfléchis, il me balance un crochet de gauche. J’avance mon pied droit tout en levant le bras du même côté pour me donner plus d’appui et éviter ainsi de basculer. Ça le bloque et en une demi-seconde je me penche légèrement et balance mon poing gauche en plein dans ses parties masculines. Je veux mettre fin à ce combat. L’idée de lui faire du mal me dérange. Rien à foutre du réalisme, je ne veux pas le retrouver complètement amoché. Surtout qu’il n’y a personne pour prodiguer des soins et ce n’est sans doute pas dans le temple que nous allons en trouver !

Ce coup de poing a le mérite de le faire reculer de quelques pas. Je me redresse de toute ma hauteur pendant qu’il reprend son souffle, mains sur les genoux et qu’il lutte contre la douleur. Je fonce vers lui et j’enchaîne les coups de poing. Un dans le ventre, un dans le visage et je termine par un coup de poing dans son menton. Il ne tombe pas, mais il vacille. Sa tête doit sans doute lui tourner. Je remarque alors que ses jambes sont flageolantes. Toujours en garde, je le fauche à l’aide de ma jambe droite. Il tombe face contre le sol.

Je me précipite sur lui pour l’écraser de tout mon poids, même si je ne pèse pas bien lourd comparé à lui. Je m’empare de ses cheveux et lève sa tête pour lui murmurer à l’oreille quelque chose que lui seul entend.


"Je vais te taper la tête contre le sol, le plus doucement possible, après fait semblant d’être évanouit."

Je m’exécute et sa tête rencontre le sol froid des catacombes. Immédiatement il s’immobilise. Le combat est finit, enfin. Je me relève et cris.

"Tu n’as que ce que tu mérites sale porc !"

Je quitte l’arène et me dirige vers le point d’eau et boit une gorgée. Maintenant, la finale.

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 Sujet du message: Re: Les catacombes du temple de Thimoros
MessagePosté: Jeu 9 Fév 2012 12:25 
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Je n’ai guère le temps de me remettre du combat contre Hyros que déjà, mon adversaire pour la finale est sur le terrain, épée en main, prêt à en découdre. Je suis essoufflée et ne me sens pas capable de reprendre immédiatement, mais en l’absence de toute intervention de l’organisateur, je dois me résoudre à rejoindre mon ennemi. Je m’empare de mon épée. C’est alors que l’homme mystère décide d’ouvrir enfin la bouche. Un bien pour un mal en ce qui me concerne.

"Nous avons donc l’affiche de notre finale ! C’est prodigieux ! Le combat commencera d’ici quelques minutes. Préparez-vous bien !"

Je rage, je peste, je fulmine contre mon esprit qui refuse de me ramener le souvenir que j’attends. À savoir à qui appartient cette voix qui me déstabilise complètement ! J’en ai assez de tergiverser, au final la pause était une mauvaise idée. Ce qui me rassure c’est qu’être déstabilisée, me rend folle de rage et dans ces cas-là je suis une combattante plutôt hargneuse. Mais je ne vais pas crier victoire trop vite. Une cloche sonne l’heure de la finale.

Mon adversaire n’a pas bougé depuis la fin de mon combat avec Hyros. Il est grand, mince, mais semble d’une agilité à faire trembler n’importe qui, cela ne me rassure guère, mais il me faut gagner ce combat pour remplir la mission de milice correctement et ramener l’homme à la pipe au siège. Je me mets en garde, épée au niveau de mon ventre et légèrement tournée vers la gauche. Mon adversaire la brandit, face à lui et arbore un sourire carnassier. Il veut me bouffer celui-là !

Très vite il place son épée sur le côté et s’élance vers moi. Je contorsionne mon bras gauche pour pointer mon arme vers le bas à ma droite afin de stopper son attaque. Un bruit de lames qui s’entrechoquent résonne dans toute la pièce. D’habitude j’aurais pu riposter, mais je n’ai pas le temps. En un saut arrière, il recule et me menace de nouveau de son arme. Il prend son pied à jouer avec mes nerfs. Cela a vraiment le don de m’agacer. Il se lance dans une sorte de danse autour de moi. Je le suis de prêt et j’attaque au moment qui me semble le plus approprié.

Je tente de lui donner une blessure au visage, mais il pare mon attaque aisément et soudain, je sens un vent glacial m’envelopper. Par Sithi que se passe-t-il ? Une bourrasque me frappe en plein visage et cette force m’envoie au tapis. Porté par ce souffle, mon adversaire arrive rapidement à ma hauteur et essaye de me couper un bras. Je me décale de justesse, mais pas suffisamment pour l’empêcher de me faire une belle entaille au bras droit, même au travers de mon armure. Je sens un liquide chaud couler de mon bras. Il faut que je me relève et vite, sinon je vais mourir ici, dans les catacombes d’un temple maudit et je ne saurais jamais à qui appartient cette voix !

Je roule et me relève. Problème : mon épée est restée à l’endroit où je suis tombée. Me voilà poing nu face à un homme armé ! D’un geste de tête il me désigne mon arme pour que j’aille la reprendre. À quoi joue-t-il ? Tout cela n’a aucun sens ! Prudemment je m’en vais ramasser mon arme et me replace en position de défense. Une douleur lancinante parcours mon bras et je peine à tenir mon arme avec mes deux mains. Si seulement j’avais pensé à prendre un bouclier ! Quelle idiote !

Il ne perd pas de temps. À peine ai-je ramassé mon épée qu’il se jette déjà sur moi. L’épée levée il veut me frapper à la tête. Je me mets donc à genoux et place mon épée au-dessus de ma tête et à l’horizontale. Le choc est violent, tellement que cela le fait reculer. Enfin une opportunité. Je me redresse de toute ma hauteur pour lui faire face. Son sourire a disparu laissant place à une rage folle. Je tente de me calmer, d’évaluer au mieux la situation. Mais déjà il se précipite et je n’ai pas le temps de l’esquiver, une nouvelle entaille vient décorer le même bras déjà blessé.

Je pousse un cri pour contenir ma colère, mais surtout ma douleur. Heureusement pour moi, il commet une erreur de débutant. Jusque là il dominait le combat, mais à ce moment, il perd tout contrôle. La rage l’emporte sur sa raison et il se met à faire n’importe quoi. Je ne comprends rien à ce qui se passe. Il tourne sur lui-même, comme possédé. Je regarde vite fait autour de moi et j’aperçois l’homme à la capuche rabattue qui fixe des yeux mon ennemi. Il m’offre la possibilité de gagner ? Ce n’est à rien n’y comprendre !

Cependant, j’en profite. Je me précipite vers mon adversaire et je lui fais une profonde coupure au niveau du ventre. Il s’arrête net. Sa danse effrénée a pris fin. Dérouté, je continue de lui donner des coups pour finir par lui en donner un violemment contre sa tête. Il tombe à genoux et je dois me retenir pour ne pas lui trancher la gorge. Heureusement pour lui, l’organisateur nous arrête, me saisit la main en me déclarant l’heureuse gagnante du tournoi, celle qui aura l’honneur de se battre contre lui. Il ne me laisse pas le temps de me reposer. Il se place en face de moi, épée en main et enlève sa capuche. Et là, mon épée me tombe des mains.

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 Sujet du message: Re: Les catacombes du temple de Thimoros
MessagePosté: Jeu 9 Fév 2012 18:57 
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Je ne peux plus bouger. Je suis tétanisée devant mon futur adversaire. Cela ne se peut ! C’est impossible que lui soit ici. Comment ? Pourquoi ? Je scrute ses traits, calmes et paisibles. Il déteste voyager et ceux qui ne sont pas de notre race, alors pourquoi ? Par Yuimen, quelles raisons l’ont poussé à venir ici, à Kendra Kâr ? Mon égarement se fait sentir et des murmures s’élèvent du public qui ne comprend pas ce qui se joue en ce moment, au centre de l’arène.

"Que se passe-t-il Elylia ? N’es-tu pas heureuse de me voir ?"

"P… Père ? Mais enfin que faites-vous là à organiser des combats clandestins ?"

"Je veux te ramener."

"C’est impossible père et vous le savez."

"Réglons cela au combat, si je gagne on rentre."

Mon père, forgeron de formation, est un redoutable combattant pourtant. Il s’entraîne avec les armes qu’il fabrique. C’est ainsi qu’il m’avait poussé vers la voie militaire. Enfant, c’est avec lui que je m’entraînais, c’est grâce à son acharnement que j’ai pu réussir brillamment l’examen d’entrée de l’académie militaire. Il était un modèle pour moi et si j’étais partie du Naora, c’était pour lui prouver que je n’étais plus cette femme impulsive que l’on avait renvoyé.

"Et si je gagne, je vais devoir vous conduire à la milice !", lui dis-je avec une voix brisée.

Il me regarde incrédule, ne comprenant pas ce qu’il se passe. J’éclaire alors sa lanterne.

"Croyez-vous que vos combats illégaux sont passés inaperçus ? Vous n’êtes pas un idiot père, mais pour le coup, vous avez commis une grave erreur !"

Je me mets en garde avant de foncer vers lui. Il me contre sans problème avant de contre attaquer. La colère mêlée au désespoir se lit sur son visage. Sans que je m’en rende compte, les larmes coulent le long de ma joue. Habillement nous luttons, comme au bon vieux temps, lorsque j’étais une enfant innocente. Mon père me touche au niveau de l’épaule droite. Mon bras pend mollement le long de mon corps et de nouveau mon épée tombe sur le sol.

Il me hurle de me ressaisir et continue d’attaquer. À genoux, je roule sur le côté pour éviter un coup fatal. Qu’est-ce qui lui prend ? Va-t-il me tuer ? Moi, sa fille, la chair de sa chair, une personne du même sang que lui ? Je suis désemparée et toute envie de combattre déserte mon esprit. Si je perds, je vais mourir et si je gagne, je devrais supporter l’idée d’avoir envoyé mon père en prison. Soudain un cri retentit dans la salle. Hyros !


"J’arrive Elylia !"

Il saute dans la zone de combat et mon père, vif, se retourne et le blesse au niveau du ventre. Légère blessure. Hyros a vu le coup venir et l’a évité de justesse. Je suis toujours immobile, mon bras gauche tenant l’autre secoué de spasmes nerveux. Hyros mène le combat à ma place pendant que je pleure sans pouvoir m’arrêter. Le pire c’est qu’il m’ait fallu tout ce temps pour réaliser que cette voix appartenait à mon père. Je suis perdue.

(Elylia, ressaisis-toi ! Hyros a besoin de toi !)

Je lève mon visage baigné de larmes et j’aperçois mon père prêt à achever celui qui m’a aidé jusqu’ici. Il lui balance des insultes, l’appelle traitre. Je me lève, toute tremblante et c’est là que la rage s’empare de moi. Dans un cri je m’élance vers mon père et lui saute sur le dos. Je lui donne des coups de poing par derrière jusqu’à ce qu’il lâche son arme. Pendant ce temps, Hyros s’est relevé et prend le relais. Je l’arrête net. C’est à moi de régler cela. Mon père me regarde. Je m’empare de son épée et je l’assomme à l’aide du pommeau, sans pour autant l’abîmé de trop. Hyros se précipite vers moi.

"Elylia ! Je t’en prie dis-moi que tu vas bien !"

J’opine du chef. En fait ça ne va pas et il le sait, mais il a la délicatesse de ne pas remuer le couteau dans la plaie. Puis en désignant le corps inerte de mon père sur le sol je m’adresse à Hyros.

"Veux-tu bien te charger de le porter jusqu’à la milice. Tiens-le fermement surtout !"

Je me relève, regarde les visages médusés, ramasse mon épée et sors de cet endroit maudit où ma vie a basculé. Hyros est sur mes talons.

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Dernière édition par Elylia le Dim 22 Mar 2015 19:26, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les catacombes du temple de Thimoros
MessagePosté: Dim 26 Aoû 2012 11:21 
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Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Azra se sentait mal à l'aise dans les catacombes. Voilà pourtant un environnement qui aurait dû lui convenir, quoique ça aurait été mieux s'il n'y avait pas eu quelqu'horreur avide de les exterminer.
L'escalier particulièrement étroit les mena à une première salle sans tombe. Taomar leur expliqua que c'était en principe une salle de recueillement où il fallait s'arrêter avant d'enterrer le défunt.
Les murs incrustés d'ossements supportaient des étagères portants des crânes et des fioles bizarres, sans doute le prêtre de Thimoros venait-il aussi par ici pour réaliser des expériences peu sympathiques...
Pas moins de cinq couloirs partaient de la salle, barrés par des portes durement misent à mal par l'humidité.
Taomar les conduisit à travers la porte d'en face et ils s'enfoncèrent dans les ténèbres...
Très vite, les choses se compliquèrent encore : Le tunnel se divisa en deux. Ils prirent le passage de droite, ce qui les mena à un croisement.

« Quelqu'un a un plan ? » demanda Azra.

Ce à quoi on lui répondit qu'un plan ne serait pas d'une grande aide dans un tel lieu où tout se ressemblait.
Toujours éclairés par la lueur vacillante de la torche, il continuèrent tout droit jusqu'à une salle où se trouvait les premières niches funéraires. À la lueur des flammes, l'endroit semblait si sombre et sinistre qu'il n'était pas étonnant que les adeptes de Thimoros soient parmi les seul à oser y descendre.

« Méfiance, signala Taomar, c'est dans ce genre de salle que nous avons été attaqué. »

« Ne pouvons-nous pas les éviter ? » demanda Tirassin.

« Non, il y en a partout, nous sommes dans des catacombes, je vous le rappelle... Mais qu'est-ce qu'il fait le gamin ? »

Azra s'était approché d'une niche et avait pris un crâne pour le contempler d'un air curieux.

« Vous vous rendez compte ? fit-il remarquer. On finit tous comme ça. On dirait un vulgaire caillou, c'est bête.... Vous pensez que c'était qui, lui ? »

« Qu'est-ce que j'en sais ?
gémit Tirassin. Filons, cet endroit me donne la chaire de poule ! »

Sans s'occuper de lui, le jeune homme jeta le crâne par dessus son épaule et se déplaça de tombe en tombe :

« Et là, encore un caillou... et encore un... S'ils avaient vraiment compris qu'ils en seraient là aujourd'hui, auraient-ils vraiment vécu ? »

« Qu'est-ce que tu fais ? Il faut continuer ! » s'énerva le fanatique de Thimoros.

Azra se tourna vers lui en jetant un dernier crâne à terre :

« Je n'ai pas envie qu'ils reviennent dans notre dos, alors, je les casse... »

Taomar grommela des paroles incohérentes, mais il devait bien admettre que c'était une bonne idée. Tirassin, lui, semblait plus froid :

« C'est ça, le respect des morts, pour toi ? »

Azra haussa les épaules avec un ricanement fataliste :

« Le respect des morts ? Ça leur fait une belle jambe ! Je préfère respecter les vivants... moi et ma vie en premier ! »

Le mage ne trouvant rien à redire, il reprirent un couloir, en face, négligeant celui qui quittait la pièce par la gauche. Le couloir s'incurva doucement et ils arrivèrent à un embranchement. Taomar expliqua qu'ils était parti par le couloir de droite mais que la salle où ils avaient été attaqués serait vite rejoint en prenant tout droit.
Azra se sentait oppressé par cette ambiance, qui était bien pire que celle du cimetière des communs. Il n'était pas claustrophobe mais dans ce genre d'endroit, tout le monde devait l'être un peu. Si seulement il avait entendu les bruits de la rue, au dessus...
C'était bien la première fois qu'il regrettait le fait d'être loin de la civilisation... Allons, il allait falloir se reprendre ! Il était un homme après tout et... Ouille !

Ils débouchèrent dans une nouvelle salle, beaucoup plus vaste.

« C'était ici... » murmura Taomar, d'une voix sourde.

Il se retourna vers ses compagnons :

« Tenez-vous prêt, on ne sait jamais... pourquoi il boite le gamin ? »

« C'est rien, j'ai un peu mal aux jambes... »
gémit Azra en se frottant les articulations.

Le fanatique secoua la tête d'un air désespéré.

« C'est pas vrai... On est sensé affronter la malédiction à trois, dont un avec des douleurs de croissance ? »

Le garçon rougit et lui dédia un regard malveillant. S'il mourrait celui-là, ce ne serait pas une grosse perte ! Il préféra inspecter la salle plutôt que de répondre.
Elle était assez grande et s'étendait sur leur droite au point que la torche n'en éclairait que très faiblement le fond. Les murs étaient recouverts de niches funéraires mais un détail sautait tout de suite aux yeux : les tas d'ossements n'étaient pas dans les niches mais par terre, en vrac.

« Il n'y a aucune trace de vos compagnons, remarqua Tirassin. Tous ces corps datent d'il y a longtemps. »

Ce commentaire fit grimacer le fanatique de Thimoros.

« Je ne comprend pas... S'ils avaient réussi à s'échapper, ils seraient revenu au temple d'une manière ou d'une autre... Qu'est-ce que cela peu bien vouloir dire ? »

« Cela veut dire qu'on est dans la mouise... »
répondit sobrement Azra, avant d'ajouter, plus grandiloquent :

« Bon, ce n'est pas que ce lieu de villégiature soit déplaisant, il y règne une agréable odeur qui présage de ce que nous deviendrons tous, mais personnellement je ne suis pas pressé d'en rejoindre les habitants... Alors pourrions nous continuer ? »

Les autres hochèrent la tête, peu rassurés, et Azra les suivit en boitant et en maudissant l'adolescence.

Ils prirent donc le seul chemin pour sortir : le couloir d'en face. Très vite, il croisèrent une autre issu sur la droite et le couloir s'élargit brusquement. Cela faisait presque l'effet d'une bouffée d'air frais. Ils pouvaient presque se tenir à trois de front !

« Nous arrivons dans la zone que je n'ai jamais atteint... Il ne nous reste plus qu'à espérer que nous soyons prêt du but, sinon, même moi je ne pourrais pas vous ramener vers la surface ! »

Il décidèrent de continuer tout droit dans l'espoir de retrouver plus facilement leur chemin.
Le couloir s'élargit encore avec un nouveau couloir incroyablement étroit sur le droite et, plus loin, un autre plus large sur leur gauche.
Plus loin, il y avait visiblement l'entrée d'une salle importante qui avait dû être fermée par une grille, mais ladite grille avait été retirée et posée contre le mur.
Ils se consultèrent du regard et décidèrent de continuer vers cette salle.
Un autre couloir apparut sur la droite, menant à un autre caveau que Tirassin se proposa d'explorer. Mais soudain, Chandakar intervint pour siffler :

(C'est tout prêt, juste en face de vous !)

Azra se précipita en boitillant vers la salle en face d'eux. Se demandant à quoi rimait ce geste téméraire, les autres le suivirent en jurant et ils débouchèrent dans une pièce imposante qui avait sans doute été la tombe d'un important personnage. Quand à savoir pourquoi il avait été inhumé ici...

Il y avait un grand sarcophage au fond de la pièce, posé sur une margelle. L'intérieur semblait luir faiblement. Le mort avait-il pu conserver ses trésors tout ce temps ?
Ils fouillèrent l'obscurité à la lumière de leur torche mais celle-ci semblait soudain dérisoire. Il y avait comme une impression de présence...
Quelque chose bougea sur la margelle.

« Vous êtes arrivé jusqu'à moi... C'est sans importance... »

Azra crut qu'il allait s'évanouir. La même voix qui semblait composée d'une multitude de sifflements glacés. Il semblait en émaner le mal à l'état pur. La haine et l'avidité. La souffrance et la folie.
Quelque chose qui ressemblait à un petit tas de serpents grouillants commença à se déplier devant le sarcophage.

« Vous êtes les premiers à comparaître devant votre roi... Bienvenu. »

« Où êtes-vous ? » cria Tirassin.

Taomar, lui, était figé de terreur. Azra, pour sa part, regardait la chose, se demandant comment une telle horreur était possible. Sa raison vacilla tandis que le mage comprenait lui aussi peu à peu ce que cela signifiait.

« Je suis le roi !
gémit le pitoyable tas de détritus. Bientôt cette ville sera à moi ! »

« Des rats... » souffla Azra.

« PAS DES RATS ! hurla la créature. LE ROI ! »

Il leur fallut plusieurs secondes pour se remettre. Il parlait dans leurs esprits et son cri leur avait déchiré de cerveau. Après un silence estomaqué, Tirassin s'approcha doucement et murmura, les yeux baissés sur leur interlocuteur :

« Un roi des rats... Des rats accrochés par la queue... Mais pourquoi est-il capable de parler ? »

« Je suis la colère des ténèbres... Je suis celui qui a été créé pour amener votre fin... Bientôt, cette ville toute entière sombrera dans le chaos. Le sang coulera à flot jusqu'à ma demeure pour nourrir les miens. Puis, des ténèbres encore plus grandes s'abattront et vous ne pourrez plus rien pour empêcher votre chute ! »

« Omyre ! souffla le mage qui observait attentivement la chose. Treize rats réunis pour un esprit multiplié treize fois par lui-même ! Treize... c'est bien la signature de la cité noire ! Cette chose a été envoyée pour semer le chaos dans la ville et affaiblir les Kendrans... La malédiction est tout simplement une attaque de la cité noire ! »

L'être fut prit d'une violente crise de folie furieuse en entendant ça :

« Je me moque de la cité noire ! J'ai éliminé mon créateur et j'ai dévoré son pouvoir ! Vous le suivrez bientôt... Vous allez mourir ! Vous allez tous mourir ! Le monde m'appartiendra ! »

(Tient, un concurrent ?) s'étonna Chandakar, visiblement à la fois amusé d'un tel rival et inquiet quand aux chances d'Azra contre lui.

Le garçon ne répondit rien, figé de terreur devant l'abomination. Une colonne ténébreuse monta en bouillonnant du nœud de queues des rats et une force irrépressible expédia les trois hommes contre le mur.

« Je vous ai offert le privilège de me contempler, maintenant MOURREZ ! »

Taomar prit la fuite précipitamment tandis que Tirassin se relevait en criant :

« Va chercher des renforts, Azra ! Il faut à tout prix le détruire, mais nous n'y parviendront pas à deux ! Court ! Je vais le retenir ! »

La magie se mit alors à gicler de toute part. Galvanisé par cette autorisation de fuir, Azra retourna précipitamment en arrière, laissant le mage seul face à son monstrueux adversaire, lançant boule de feu sur boule de feu. Hélas, son pouvoir s'éteignait, absorbé par la colossale puissance de l'esprit de treize rats réunis en un seul par les invocations d'un prêtre de Thimoros...
Tandis qu'il fuyait, Azra entendit derrière lui un hurlement d'agonie. Mais il avait déjà quitté la pièce. Le monde semblait être devenu fou, ses douleurs avaient disparues, il n'aspirait plus qu'à une chose : partir. Partir loin.

Il ne voyait plus rien, hormis une vague lueur sur la droite. Cet imbécile de Taomar fuyait par le mauvais tunnel ! Azra le suivit donc aussi vite qu'il le pouvait. Un squelette jaillit des ténèbres pour lui barrer la route mais il ne ralentit pas. Il percuta son ennemi de ses poings tendus en avant, brisant ses os, et fila à la suite du fanatique de Phaïtos.

Un hurlement retentit devant lui, il se précipita et déboucha bientôt dans une salle très différente des catacombes : il était arrivé en bordure des égouts.
Devant lui, il vit la silhouette de Taomar qui hurlait et frappait autour de lui avec sa torche. Une horde de rats féroces l'attaquait de toute part. Pour l'instant, aidé de sa magie, il les tenait à distance, mais il en arrivait toujours d'autre.
Entendant des claquements derrière lui, Azra devina que d'autres serviteurs mort-vivants du roi des rats approchaient. C'étaient sans doute eux qui avaient forcés Taomar à fuir par un autre chemin. Le roi des rats avait mis au point une parfaite souricière, sans doute avec l'aide des cadavres des fanatiques descendus précédemment.
Il allait falloir fuir au plus vite !

Il bondit dans la pièce et, d'un geste, arracha la torche des mains de Taomar tout en lui envoyant une bourrade de l'autre pour le jeter au milieu des rats. Ce lâche imbécile l'avait bien mérité !

Le jeune homme fuit en ignorant les hurlements de l'homme qui se faisait dévorer vivant. Au moins, il aurait servit à quelque chose !
Juste à côté de la sortie du passage par lequel il était arrivé, se trouvait un couloir partant sans doute plus ou moins dans la bonne direction. Il n'avait pas vraiment le choix, il s'y engagea donc.
Courant à en perdre haleine, il passa à côté de l'entrée d'un genre de caverne tandis que le couloir obliquait légèrement. Était-ce dans la bonne direction ? Impossible à dire... Sans doute à plus ou moins...
Azra arriva à un croisement. Cela lui rappela celui qu'ils avaient passé à l'allée. Il se força à s'arrêter et à réfléchir.
Voyons... Ils étaient arrivés dans la salle du sarcophage... il était reparti vers la droite... Donc s'il prenait vers la gauche et continuait tout droit... il devrait revenir en terrain connu.

S'il ne tombait pas sur un cul de sac.

Des bruissements inquiétants retentirent derrière lui. Des bruissements qu'il commençait à connaître et à détester : celui d'une multitude de rats en approche. Il se précipita donc en priant n'importe quel dieu qui pourrait avoir envie de lui rendre un service.

Il déboucha dans une salle, à bout de souffle. Il ne reconnaissait toujours rien dans ces lieux où, de toute façon, tout se ressemblait

(Mon vieux, c'est fini... Tu ne t'en sortiras pas, cette fois...)

Il sentit des larmes lui monter aux yeux. Mais pourquoi s'était-il engagé là-dedans ? Il savait bien que c'était suicidaire ! Maintenant, il allait être condamné à la damnation éternel à cause d'un rat-gémeaux-multiple à tendance mégalomane...
Dire que pendant un instant, il avait cru qu'il pourrait devenir quelqu'un de célèbre et de puissant ! Il en rêvait mais il resterait à jamais le minable qu'il avait toujours été...

(Hé oh ! clama Chandakar. Si tu veux de la damnation éternelle, c'est ton droit. Mais je te rappelle que ça arrivera à cause de moi et que je serais certainement emporté en même temps ! Tu n'as pas le droit de faire ça à ma sublime personne !)

… d'ailleurs, en matière de mégalomanie, il était déjà bien servi... Allons, ce n'était pas un vulgaire tas de rongeurs qui allait l'avoir ! Du nerf ! Il sentit comme un feu brûler en lui. Était-ce un regain d'énergie issu de sa volonté ? Ou est-ce que cela émanait de la liche ? Qu'importe, il fallait fuir, ses poursuivants n'étaient plus très loin...
Il devait bien ça à Tirassin !
Il reprit sa course, passa devant un couloir perpendiculaire et déboucha dans une nouvelle pièce.

Son cœur fit un bond en voyant les ossements étalés par terre. C'était la première salle où ils avaient trouvé des ossements, ossements qu'il avait démoli par mesure de sécurité ! Il savait maintenant comment retrouver la sortie...
Le bruit se faisant pressant, il jeta un regard derrière lui et vit une multitude de formes enragées à la lisière de la lumière de la torche. A tout hasard, il tenta de lancer la vague de désespoir que lui avait enseigné Tirassin. Des ombres imparfaites crachotèrent depuis sa main et partirent vers les rats. Il était trop épuisé pour savoir s'il avait lancé la vague ou, par réflexe, un souffle de Thimoros.
Qu'importe, l'essentiel, c'était de gagner quelque secondes !
Il prit le couloir sortant de la salle par la droite, sachant que c'était de par-là qu'il venait. Bientôt, il aperçut une lueur devant lui : on avait allumé des torches dans la salle d'entrée !
Sentant un frôlement au niveau de ses pieds, il jeta sa propre torche derrière lui et entendit des couinements furieux.

Puis, les poumons au bord de l'explosion, il arriva à la salle où l'attendaient le prêtre de Thimoros et ses fanatiques qui avaient eu la bonne idée de venir se poster là en cas de problème. À peine était-il passé devant eux qu'ils lancèrent tout ce qu'ils pouvaient comme sortilèges pour éliminer les rats. Les couinements et les hurlements devinrent bientôt insoutenables. Malgré cela, Azra ne prit que quelques seconde pour récupérer son souffle et se précipita pour les aider à écraser du pied les rats qui déferlaient sur eux.

Bientôt, sans doute sur un ordre de leur 'roi', les rats firent demi-tour, abandonnant des centaines de cadavres derrière eux sans avoir pu faire plus que mordiller les jambes des fanatiques. Azra se laissa tomber contre un mur, épuisé.

(Bravo ! grinça Chandakar. Tu as encore faillit nous faire tuer ! Vraiment, ce n'était pas une bonne idée d'élire domicile dans ton crâne !)

Pendant ce temps, les cultistes de Thimoros se tournaient vers lui.

« Où est mon maître ? » siffla Aléria d'une voix menaçante.

« Mort, répondit Azra d'une voix enroué... Tirassin aussi... Un rat... Un immonde paquet de rats doué de conscience... »

Il leur raconta ce qu'il avait vu, se gardant bien de préciser que Taomar avait été dévoré par les rats parce qu'il l'y avait jeté. Aléria faillit quand-même se jeter sur lui et il parvint de justesse à l'esquiver en se laissant tomber sur le côté. Les autres la maîtrisèrent bien vite.

« Tu es responsable ! cria-t-elle. Un jour tu paieras ce crime ! »

Il n'aurait su dire pourquoi mais Azra se sentit plus touché qu'il n'aurait dû par ce commentaire. Il ne le montra pas, cependant, et se leva péniblement pour dire :

« Je vais tenter d'avertir des gens qui pourront nous aider, même si je ne sais pas trop qui... Il faut arrêter ce monstre. »

Arrêter ce monstre... Une telle chose était-elle possible ? Tous les fanatiques le regardaient mais aucun n'osait prononcer un mot. Lui même ne savait pas quoi dire. Tout cela était trop. Trop pour un vulgaire gamin des rues. Il avait besoin de revenir à quelque chose de simple...
Prendre une bière à la taverne des sept sabres par exemple. Oui, c'était ce qu'il avait de mieux à faire, après, les choses seraient peut-être plus claires...
Il se dirigea aussitôt vers la sortie, sous le regard hostile des uns et amicale des autres... et indéchiffrable du prêtre.

La guerre est déclarée !

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Dernière édition par Azra le Sam 26 Jan 2013 12:32, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les catacombes du temple de Thimoros
MessagePosté: Jeu 6 Sep 2012 17:15 
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Ils arrivèrent dans la première salle, celle d'où partait cinq voies, et Azra indiqua le couloir d'en face. Rendrak passa en tête, se bousculant avec Aléria qui voulait aussi se mettre au premier rang. Puis venaient deux bandits, puis Azra et enfin le reste de la bande.
Mais lorsqu'ils arrivèrent à l'embranchement, un problème apparut : Azra ne voyait rien avec le monde qui se pressait devant lui, sans parler de la carrure impressionnante du liykor, de sorte qu'il ne pouvait pas les guider.

Du coup, ils lui demandèrent de passer en tête.

Le jeune homme se demanda comment il allait pouvoir éviter ça. Il pouvait bien sûr plaider l'importance de sa survie mais, non seulement ce serait lâche, mais en plus, ce serait admettre le danger de la mission et du fait de se mettre au premier rang.
Pas une bonne idée.
Il n'avait pas le choix, il fallait passer en tête en prenant la torche. Il insista néanmoins pour qu'Aléria se tienne juste à côté de lui, légèrement en retrait. Rendrak, pour sa part, devait rester en arrière, il avait déjà du mal à tenir dans le couloir étroit...
La fanatique, ou plutôt la femme chevalier, maintenant, disposait avec son épée d'une allonge assez longue pour le soutenir en cas de pépin, c'était toujours un avantage appréciable...

Après avoir passé encore une intersection dans laquelle Azra manqua de se perdre, ils arrivèrent dans la première salle, où gisait les squelettes innocents ravagés par par le jeune homme lors de son premier passage. Alors qu'ils débouchaient dans la pièce, un rat détala soudain. Le brigand liykor bondit, renversant les deux jeunes gens, et écrasa la créature du pied.
Tandis que les membres de son gang félicitaient leur chef, Azra se demandait dans une espèce de brouillard rose comment il avait pu se retrouver subitement allongé sur la guerrière de Thimoros.
Comble de l'horreur, une partie de son anatomie qui, à son age, avait tendance à n'en faire qu'à sa tête, se réveilla soudain pour lui rappeler ses devoirs vis à vis de la survie de l'espèce. Sa propre survie ne tint sans doute qu'au fait qu'Aléria ne pouvait rien sentir à travers son armure de cuir et de plaques. En revanche, elle le jeta de côté :

« Mais reste pas comme ça, bougre d'abruti atrophié du bulbe ! »

« Bgbl. » fut tout ce que parvint à répondre le garçon en se relevant.

Ce fut Rendrak qui les ramena à la réalité.

« Ce rat était sûrement au service du roi... Le problème c'est qu'ils verront toujours la lueur de la torche de loin, comment faire pour prendre notre ennemi par surprise dans ces conditions ? »

« Il faudrait peut-être une lumière moins forte ? » proposa un de ses hommes.

Azra acquiesça sans savoir quoi ajouter. Comment résoudre ce problème ?

(Je sais !)

« Aaah ! »

« Mais qu'est-ce qui te prend ? rugit Aléria. Tu veux nous faire repérer ? »

« Euh... ah ! J'ai une idée... »

(C'est quoi ta foutue idée, Chandakar ?)

(J'ai étudié ton bracelet, histoire de me changer les idées. Il peut étouffer la lumière jusqu'à la rendre invisible à ceux qui sont au delà d'une certaine zone... Il te suffit de vouloir cacher la lumière et de le passer au dessus de la flamme, c'est ce qu'on appel un 'ombrage'.)

Sous les regards perplexes de ses compagnons, Azra ramassa la torche qu'il avait lâché quand il était tombé à terre et passa la main au dessus en imaginant que les ténèbres étouffaient la lumière. À sa grande surprise, il sentit son 'muscle d'esprit' s'activer comme pour lancer un sort. La lumière de la torche cessa de diffuser et, à cinq mètres autour d'eux, il n'y avait plus que l'obscurité.

L'accueil de ce prodige fut mitigé. Aléria admis que c'était bien joué, en revanche, Rendrak et les siens multiplièrent les signes de conjuration du mauvais œil.
Plutôt satisfait, Azra remercia Chandakar qui, pour une fois, l'avait bien mérité. Il ne répondit rien. Le groupe continua donc à s'enfoncer dans les profondeurs.
Un Azra encore un peu tremblant déboucha dans la deuxième salle après avoir passé sans encombre le croisement dont il se souvenait. Pour l'instant, il était sûr d'être sur le bon chemin et, si tout allait bien, ils seraient bientôt à destination.

Sauf que voilà : le roi s'attendait à une attaque par ce chemin. Et voilà qu'une horde de créatures surgirent des ombres. Azra reconnut l'emploie du sort de dissimulation qu'il avait appris suite à son rêve de Chandakar.
Ils étaient maintenant encerclés par une dizaine de squelettes. Il y eut un instant de silence. Qui fut rompu par un rire de damné à glacer le cœur. Deux bandits tentèrent de fuir mais furent aussitôt saisit par une demi-douzaine de mains décharnées qui les mirent en pièces.

« Par ici ! » cria le jeune homme en entrainant ses compagnons vers l'issue devant eux.

Ils allaient fondre sur le roi plutôt que d'affronter ses marionnettes !

Azra bondit sur un premier squelette et lui fit éclater la cage thoracique d'un coup de poing, ce qui ne sembla pas déranger la créature qui lui griffa le bras en retour.
Plus loin, Rendrak broyait le crâne d'un autre et le jeune homme se dit que c'était en effet la meilleurs technique. Il saisit son ennemi à la tête et entreprit de la dévisser. Le mort-vivant tenta de se défendre mais ses vertèbres cervicales craquèrent et il tomba, désarticulé.
Les bandits du liykor tombèrent de plein fouet sur les autres et les balayèrent. Il purent sortir de la pièce, couverts par Aléria qui faisait des moulinets terribles avec son arme, peu maniable mais dévastatrice.

Dans le couloir, qui s'élargissait avant l'arrivée à la chambre du roi, attendaient d'autres mort-vivants et des rats d'une taille pour le moins imposante. La bataille prit des proportions dantesques quand d'autres ennemis débouchèrent des couloirs adjacents.
Voyant qu'ils approchaient de la chambre, Azra, qui gardait la tête sur les épaules, prit un peu plus de temps pour affronter ces ennemis, laissant ses alliés prendre un peu d'avance et faire face au roi en premier. Le jeune homme frappait des poings sur les mort-vivants et des pieds sur les rats.
Il vit que Rendrak avait pris un peu trop d'avance et décida de le rejoindre, d'autant plus que derrière lui, Aléria faisait de grands moulinets avec son épée et menaçait de tuer autant d'alliés que d'ennemis. Mais alors qu'il allait rejoindre le liykor et ses hommes qui se taillaient un chemin dans la masse de plus en plus compacte d'ennemis, perdant au passage deux membres supplémentaires de leur groupe, Azra se heurta à une créature plus terrifiante que tout ce qu'il avait vu jusqu'ici.

Il s'agissait d'un brigand comme celui qu'il avait affronté avec Tirassin, non pas une âme ramenée de force dans son corps mais bel et bien une marionnette commandée à distance par le roi pour l'éliminer une bonne fois pour toute. D'ailleurs, un sourire glauque apparut sur ses lèvres quand le roi vit son ennemi récalcitrant à travers les yeux morts. Glauque car il s'agissait d'un cadavre pourrissante, peuplé de légions d'asticots et avec un bras à demi arraché. Un ricanement sinistre, et la chose bondit vers le garçon qui lâcha sa torche.
Il l'accueillit d'un furieux coup de poing qui termina de lui défoncer le visage. La chose était lente, mais, comme la dernière fois, elle était insensible à la douleur et d'une force peu commune. Azra évita de justesse une main qui cherchait à le saisir à la gorge. Terrifié à l'idée de se faire étrangler à nouveau, il recula et chercha un moyen de se sortir de là.
Il voulait conserver tout ses pouvoirs pour détruire le roi, malheureusement, il savait d'expérience que la magie était la seul chose qui touchait ces monstres. Il esquiva à nouveau une main et envoya un coup de pied maladroit dans l'estomac de sa cible, sans grand succès. Il tenta ensuite une contre-attaque fatale, espérant qu'une attaque puissante pourrait vraiment l'handicaper.

La prise réussi, il faut dire qu'il n'était pas dur de parer les lentes attaques de la chose, et le coup porta à l'endroit prévu : la base du bras gauche à demi arraché. Celui-ci se détacha complètement, réduisant les possibilités offensives du monstre. Azra en profita pour se glisser sous sa garde et courir vers la chambre du roi en ramassant la torche au passage.
Il ne vit même pas que, de toute façon, derrière lui, le zombie se faisait hacher menu par Aléria.
Un rat eut le malheur de passer devant lui. Un coup de pied accompagné d'un « Aaaah ! Sale bête ! » l'envoya rouler au loin, puis Azra déboucha dans la salle en même temps que ses compagnons, Aléria suivant de près.

Bataille au cœur des ténèbres

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Dernière édition par Azra le Ven 7 Sep 2012 14:32, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les catacombes du temple de Thimoros
MessagePosté: Jeu 6 Sep 2012 17:23 
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La grande pièce était sombre et ce n'était pas la torche avec son 'ombrage' qui pouvait l'éclairer jusqu'au fond. Néanmoins, ils distinguaient le sarcophage et Azra fouilla l'obscurité des yeux. Un doute atroce le prit soudain : et si le roi, pour garantir sa sécurité, était parti se cacher ailleurs ? Ils ne le retrouveraient jamais et périraient dans cette souricière !
Mais non, le monstre était trop orgueilleux pour renoncer à son spacieux caveau.
Quelque chose bougea au pied du sarcophage.

« Vous êtes venus... Vous n'aviez pas l'autorisation d'arriver jusqu'ici... »


Rendrak, qui n'avait pas peur des rats, éclata de rire en voyant le pauvre petit tas de bêtes pitoyables :

« Voilà donc le prétendu roi de Kendra Kâr ? Nous allons bien vite mettre fin à ton règne ! »

« Vous n'avez pas idée de qui vous attaquez... Mon nouveau serviteur m'a beaucoup appris... »

Il y eut un autre mouvement dans l'obscurité. Azra sentit son sang se glacer dans ses veines quant il reconnut la robe orangée de celui qui se dressait comme un automate.

« Tirassin ! »

Le mage lui lança un regard impassible. Ce n'était pas une vulgaire marionnette, c'était bien le mage qu'avait connu Azra... mais différent. Comme pour confirmer cela, il tendit la main en déclarant :

« Je suis au service du roi ! Et il a ordonné votre mort ! »

Avant qu'ils n'aient pu réagir, une boule de feu partit. Le garçon se jeta à terre, s'éraflant les coudes, et le sortilège percuta le mur derrière lui. Tout le groupe s'élança vers le mage, ce qui fit rager le jeune homme : c'était sûrement exactement ce qu'espérait le roi !
Au dernier moment le mage, avec un sourire cruel, s'entoura d'un champs de flammes et d'électricité. Comment avait-il pu lancer un sort de feu et un sort de foudre en même temps ? Impossible à dire, Azra avait encore bien des choses à apprendre en magie.
Tous pilèrent net, mais un brigand n'eut pas le temps et entra en contacte avec l'aura qui le projeta au loin, carbonisé. L'aura s'éteignit et il prépara une nouvelle boule de feu, visant le groupe désorganisé.
C'est alors qu'une ombre passa et fondit sur lui. C'était Aléria. La boule de feu partit aussitôt et il y eut une explosion.

« Non ! » cria Azra qui eut l'impression de recevoir lui même le projectile.

Un choc. Une lame qui traversa Tirassin. Aléria sourit :

« Quel dommage... Mon armure me protège de se genre d'attaques ! »

Le mage la regarda et ses yeux retrouvèrent une étincelle de vie. Il sourit, puis se tourna vers Azra, du sang coulant au coin de sa bouche.

« Merci... »

Et il s'effondra.
Il y eut un instant de silence, puis, tous se retournèrent vers le misérable roi des rats qui était immobile, au sol. Azra se releva avec une colère monstrueuse au cœur. Qui était ce rat qui disposait ainsi de la vie des gens ? Il aurait presque pu délivrer Tirassin, mais il avait échoué. Ce n'était pas une question de malédiction sur ses compagnons, non... C'était cette abomination, ce tas de petites bêtes immondes qui se prenait pour un roi !
Il sentit la poitrine gonfler sous l'effet d'un hurlement de rage :

« Tuons le ! »

Mais le roi, venant de comprendre que son serviteur était mort, étouffa presque ce cri de guerre de sa fureur tout aussi aveugle :

« ooooooaaaaAAAAARRRRHHH !!!!!!! »

Du nœud de ses queues, monta une colonne de fluides de l'ombre, comme une fontaine furieuse bouillonnante dans laquelle dansait des silhouettes de rats. S'y ajoutèrent bientôt des éclaires crépitants.
La foudre jaillit et se mit à bondir d'une cible à l'autre, grillant les bandits les uns après les autres. Rendrak et Azra parvinrent à éviter le coup qui leur était destiné et Aléria fut protégée par son armure.
Cette dernière se précipita sur le roi en lança sa magie, qui fut balayée par la puissance de l'adversaire, lequel poussa un grondement de rage. Les ombres semblèrent saisir la jeune femme à la gorge et elle passa par dessus sa cible pour aller s'écraser contre le mur, de l'autre côté, assommée, ou pire.
Azra n'était pas en reste et, pendant que Rendrak se faisait lui aussi éjecter par les terribles pouvoirs du rat, il employa toute sa magie à concentrer un souffle de Thimoros comme il n'en avait jamais lancé. Ivre de puissance ténébreuse, tel un corbeau vengeur de Phaïtos, le fanatique déchargea tout son pouvoir en une seule attaque.
Ce fut un vent d'ombres furieuses qui déferla sur le groupe de rats et, pendant un instant, Azra ne vit plus rien devant lui. Puis, la fureur de la nuit se tarie et l'ombre laissa paraître... l'invincible émissaire de l'ennemi.

« Je... vous ai déjà dit... Vous ne m'aurez pas deux fois ainsi !!! »

Les pouvoirs du roi s'assemblèrent à nouveau pour achever le garçon. Celui-ci se précipita en avant pour frapper avant d'être atteint, il vit du coin de l'œil que Rendrak faisait de même. Mais il était trop tard, l'attaque partit et Chandakar poussa un hurlement de rage et d'impuissance tandis qu'Azra voyait, comme au ralentit, la vague d'obscurité qui allait le faire comparaître devant son dieu.
C'est ainsi qu'il vit, aussi au ralentit, Rendrak se précipiter pour s'interposer devant lui.
Le liykor reçu de plein fouet le sortilège et poussa un hurlement terrible, comme si son âme lui était arrachée. Mais dans une dernière et puissante détente, il propulsa son corps vers le haut, de sorte qu'au lieu d'écraser Azra en retombant, il passa au dessus de lui et retomba lourdement derrière.
Le roi des rats, absolument pas préparé à cette manœuvre, ne s'attendait pas à voir sa cible débouler sur lui juste après son sortilège, et Azra fut au contacte.
Même ainsi, il serait mort sans une idée de génie de dernière minute. Les treize rats semblaient avoir une conscience commune, ce n'était donc pas aux rats qu'il fallait s'attaquer, mais à ce qu'ils avaient en commun.

Plongeant la main dans la masse de fluides, il rencontra le nœud de queues et referma la main dessus. Le roi des rats eut une convulsion et le jeune homme fut projeté un mètre en arrière pour tomber sur le dos... arrachant les queues au passage.

Un concert de couinements ridicules fut bien vite recouvert par le rugissement de la magie brute qui se déversait. Toute la pièce fut envahie de fluides de l'ombres et Azra sentit son corps transpercé par des pointes glacées. Une chape de ténèbres s'abattit sur son esprit. Ses sens s'éteignirent et il eut l'impression de s'endormir dans un nuage cotonneux et mortel...

… fuir ! Vite !...

« Hé 'Nazra' ! Viens ici, j'ai quelque chose à te montrer ! »...

… des rires, un sentiment d'impuissance...

… ils étaient plus grand et plus fort, il étaient sur lui...

… la tête dans la boue au milieu de leurs faces hilares...

… tenter de se relever, en sachant que ça ne sert à rien...

« Qu'est-ce qu'il y a 'Nazra' ? Je croyais que tu voulais tout savoir et tout apprendre ? T'as pas envie d'étudier la boue ? C'est vrai que tu connais déjà bien ! »...

… rentrer à la maison dans un état lamentable...

« Azra ! Comment tu as fait pour te mettre encore dans un état pareil ? »...

… douleur... larmes... la gifle avait fait mal...

… Tu es un vilain garçon Azra... Toujours à poser des questions inutiles... Rien à tirer de ta tête de naze...

… tu es nul... tout le monde le dit...

...Tu seras un minable...

… TOUTE TA VIE !

Les ténèbres commencèrent à refluer, mais la souffrance restait. Il pleura, pleura encore et encore. Petit, faible et impuissant dans un monde de grands imbéciles contre lesquels il ne pouvait rien...
Un jour il serait fort ! Il trouverait un moyen ! Quelque chose qui compenserait ses muscles de ver de terre...

(Grâce à moi, tu as la magie...)

Il s'aperçut qu'il était recroquevillé par terre, le visage baigné de larmes. La pièce était vide, excepté des cadavres. Treize rats à la queue arrachés reposaient plus loin, il tenait toujours le nœud dans la main. Il tenta de se relever, la tête lourde. C'est à peine s'il se redressa à moitié.

(Que s'est-il passé ?)

(Cette chose était saturée de fluides de l'ombres ! expliqua Chandakar. Bien plus qu'un humain n'aurait pu en contenir. Pas étonnant qu'elle soit devenue folle ! Tu as faillit mourir sous ce déferlement, à sa mort, mais je l'ai canalisé vers ce que j'ai trouvé de plus proche, à savoir le corps du liykor. Une fois de plus, l'immensité de mes pouvoirs et de mon savoir nous a sauvé !)

Azra dirigea le regard vers Rendrak. Le liykor n'était plus qu'un squelette avec des restes de fourrure sur les os. Pire, lesdits ossements avaient virés à une teinte noirâtre semblable à du charbon.

(Je sais que je voulais les utiliser comme bouclier... Mais est-ce que ça devait obligatoirement finir par leur mort ?)

(Leur vie n'a pas d'importance, toi seul est important.)

C'est alors que la même petite voix qu'il avait entendu aux docks, face à Siwih, s'éleva :

(Tuer n'est pas mauvais. Cela fait parti de la vie... Mais ne soit pas cruel. Il faut aussi savoir respecter ce qui est, car le monde c'est aussi l'équilibre entre la vie et la mort.)

(Qui êtes vous ?)

Pas de réponse. Ça ne pouvait pourtant pas être des troubles mentaux, cette fois-ci... Chandakar refusa également de répondre à ses appels, il se releva donc et inspecta la salle. Il vit avec soulagement qu'Aléria remuait légèrement. Il aurait préféré voir Rendrak s'en sortir, mais il était content pour la jeune guerrière. Il fallait néanmoins fouiller la pièce avant qu'elle ne se relève, sans quoi elle allait sans doute tout lui arracher des mains !

Comme il n'y avait rien d'autre, il décida de fouiller le sarcophage. À l'intérieur, se trouvait le squelette de quelqu'un qui avait dû être un magicien car il était allongé à côté d'un bâton qui tomba en miette dès qu'Azra le toucha.
Il y avait également divers ustensiles rouillés qu'il oublia bien vite. Sans doute un magicien avait-il été enterré là il y a longtemps et l'envoyé d'Omyre était venu se servir de ce qu'il restait comme magie dans le caveau pour parfaire sa maléfique création.
D'ailleurs, parmi le matériel inutilisable, Azra trouva un parchemin en parfait état que l'homme avait sans doute laissé ici. Il n'était malheureusement pas assez bon en lecture pour comprendre à la faible lueur de la torche mourante, qui reposait un peu plus loin, ce qui était écrit.

Il ramassa le parchemin dans sa sacoche, ainsi que les queues de rats en espérant que ça pourrait lui servir de preuve.

À côté, Aléria se releva finalement. Elle semblait aussi choquée que lui, sans doute avait-elle, elle aussi, été touchée par la surcharge de fluides. Elle regarda le garçon, puis, à mi-voix, déclara :

« On a réussi... Tu as sauvé le temple... »

Le garçon rougit, heureux de savoir que ça ne se voyait pas dans l'obscurité.

« On... on devrait sortir d'ici. »

Elle acquiesça. Il refirent le chemin en sens inverse à la lumière de la torche mourante, en silence, remerciant les dieux de leur avoir permis de survivre à cet enfer. Azra, comme vidé, remarqua à peine qu'ils arrivaient au temple. Il n'avait qu'une envie, se reposer, et une pensée :

(Seigneur au corbeau, acceptez les âmes de ceux qui sont mort aujourd'hui... Il s'agissait d'hommes plus dévoués et méritants que je ne le serais jamais...)

Acquisition d'un avenir ?

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 Sujet du message: Re: Les catacombes du temple de Thimoros
MessagePosté: Lun 7 Déc 2015 11:26 
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C'était brillant de la part du nécromancien. Premièrement, quoi de mieux que de se cacher dans un dédale lié à un second dédale ? Aucun des deux lieux n'était parfaitement cartographié, alors que lui avait eu deux mois pour les visiter et apprendre à se repérer dedans. Il avait également eu deux mois pour piéger chacune des routes qu'il avait pu imaginer devoir emprunter au cas où on le trouverait. Mais le vrai coup de maître dans cette histoire, c'était les cadavres. Les catacombes du Temple de Thimoros en étaient remplies. Face à un nécromancien, cela voulait donc dire que chacun d'eux était un ennemi potentiel. Certes, il n'aurait jamais assez de force pour tous les ramener, mais la seule perspective de pouvoir invoquer n'importe lequel d'entre eux était un avantage conséquent.

Anastasie s'aventura de quelques pas dans le labyrinthe pour finalement trouver une salle circulaire éclairée d'une multitude de torches et de bougies. Il n'y avait aucune chance pour que les prêtres du temple viennent allumer chaque bougie si loin dans les catacombes tous les jours. Quelqu'un vivait là. Et elle en eut bien vite la confirmation.

« Bravo ! » fit la voix d'Alban quelque part devant elle.

Elle tenta de discerner sa silhouette, mais en vain. Il était dans l'un des couloirs plongés dans le noir face à elle, mais il lui était impossible de dire lequel.

« Vraiment, je suis impressionné, » insista-t-il. « Quand tu m'as empêché d'exécuter mon petit rituel, que tu as survécu à Golgatus et permis à ces gardes de voler le corps de ma mère, j'ai pensé à un coup de chance. Quand tu as retrouvé la trace de Kei, je me suis dit que tu n'étais peut être pas aussi sotte que tu en avais l'air. Puis quand il m'a dit que tu avais deviné que c'était un piège avant même qu'il ne se montre, j'ai compris que je m'étais définitivement trompé. Comment l'as-tu su, d'ailleurs ? »

La jeune femme s'avança un peu plus, prenant place presque au centre de la pièce.

« Sa biographie. Elle était moins poussiéreuse que les autres livres. J'ai d'abord cru à une coïncidence, puis quand j'ai vu que votre soi-disant refuge était la seule maison du quartier à ne pas être habitée, je me suis dit que ça faisait trop de coïncidence pour une seule journée. C'est toi qui a rajouté la mention du refuge dans le livre, n'est-ce pas ? »
« Oui, je le confesse. Mais bravo, vraiment. Et puis m'avoir trouvé, ici, ce n'était pas une mince affaire non plus. Quand j'ai appris que tu avais survécu à l'attaque de Golgatus j'ai cru que jamais je n'aurais d'autre occasion de m'occuper de ton cas, mais il semblerait que Thimoros en ait décidé autrement. »
« Ah bon ? Mais tu n'as pas pu te procurer de fluides ni de sort depuis que tu es revenu, et ce corps ne connaît presque rien à la magie noire. Comment comptes-tu me battre, alors que je n'ai fait que m'entraîner pour cela ces deux dernières semaines. Tu es faible ! »

La jeune femme se para d'un masque d'impassibilité, mais elle n'était pas si sûre d'elle. Elle n'avait en réalité aucune idée des pouvoirs de l'homme qu'Alban contrôlait, et donc aucune idée de ses pouvoir à lui. Ses provocations, cependant, faisaient parties de son plan. Elle il se déroula comme elle l'avait prévu.

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 Sujet du message: Re: Les catacombes du temple de Thimoros
MessagePosté: Lun 7 Déc 2015 11:29 
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« TU NE SAIS RIEN ! » s'exclama-t-il dans un hurlement. « Je suis FORT ! Bien plus que toi ! Et je vais te le prouver immédiatement ! »

Aussitôt un bruit d'ossements se fit entendre derrière Anastasie. Elle se retourna rapidement pour voir un squelette sortir du mur où il était allongé quelques secondes plus tôt. Il portait une épée et un bouclier, mais ses mouvements semblaient confus. Autour d'elle, le bruit d'ossements en mouvements se fit entendre deux nouvelles fois, et la jeune femme fut bientôt encerclée par trois mort-vivants.

( Parfait, ) se dit-elle intérieurement. ( Utilise ta magie, montre moi ce dont tu es capable, on verra qui se nous deux est le plus endurant. )

La jeune femme dégaina son épée courte et s'avança immédiatement vers le premier squelette. Elle lui asséna une attaque horizontale, visant sa hanche gauche, mais son ennemi para sans problème. Sur ses côtés, les deux autres tas d'os étaient dangereusement prêts et ils attaquèrent en même temps. Elle s'esquiva sans problème et contre-attaqua aussitôt sur celui à sa droite. Encore une fois l'assaut fut dévié sans soucis, mais la petite noble ne se frustra pas. Elle combattait elle-même à une vitesse et une précision en-dessous de ses réelles capacité, premièrement pour s'économiser, ensuite parce qu'elle ne faisait pour le moment que jauger ses adversaires, mais surtout parce qu'elle voulait qu'Alban pense que sa future victoire serait difficile.

Elle tourna rapidement autour d'eux pour les avoir tous les trois face à elle et repartit à l'attaque. Elle visa une nouvelle fois le flanc de l'un d'eux, encore sans succès, puis recula vivement alors que les deux autres envoyaient leur lame vers son visage. D'un geste rapide, elle trancha alors la main armée d'un mort-vivant, le désarmant. Dotés d'une synchronisation certainement insufflée par Alban, cependant, le tas d'os ainsi désarmé se plaça devant ses camarades, brandissant son bouclier pour faire rempart de son corps.

Anastasie recula de quelques bons pas pour analyser la situation. Elle ne devait pas mettre un terme au combat trop rapidement, sans quoi Alban, conscient de la supériorité de la jeune femme face à ses créatures, enverrait Golgatus en même temps que la vague suivante de pantins. Aussi, la petite noble s'avança de nouveau, et, d'un geste faussement maladroit, envoya une estocade en plein milieu du groupe de squelettes. Bien évidemment, celui qui était désarmé brandit son bouclier, qui se fit transpercer sans difficulté par la lame de la guérisseuse. Mais, coincée dans le bois, celle-ci resta irrémédiablement bloquée, quoique Anastasie fasse. Les deux autres soldats d'os en profitèrent pour s'avancer, arme au poing, ce qui ''obligea'' la jeune femme à reculer rapidement tout en abandonnant son arme aux mains des squelettes. Dans les ténèbres de l'un des couloirs adjacents, le rire d'Alban se fit entendre.

« Tu espères me vaincre, alors que tu ne parviens pas à venir à bout de trois pauvres squelettes sans défense ? »

La jeune femme sourit intérieurement. C'était exactement le résultat qu'elle voulait obtenir. Décidant, cependant, qu'il était temps de retourner la situation avant d'être trop désavantagée, Anastasie s'avança de nouveau, sans arme ni protection. Les deux revenants armés, comme à leur habitude, attaquèrent en même temps, sauf qu'au lieu de reculer, cette fois, elle fit un pas de plus en avant, se retrouvant proche du mort-vivant au bouclier par la même occasion. Elle attrapa rapidement son épée, et, d'un coup de talon dans le thorax, envoya valdinguer le squelette qui le tenait. Elle se retourna alors vivement pour parer la nouvelle attaque simultanée de ses deux autres adversaires avec l'écu qui trônait toujours au bout de sa lame, et, alors que le morceau de bois explosait sous la violence de l'impact, elle leva sa main droite à hauteur du visage de l'un d'eux, envoyant une décharge de lumière dans son crâne, qui sauta immédiatement, en morceaux.

Elle recula de nouveau à bonne distance de son ennemi, alors que le troisième squelette, maintenant sans arme, sans bouclier et avec trois côtes fêlées, se redressait péniblement. Décidée à ne pas le laisser venir en aide à son dernier acolyte, elle s'approcha rapidement de lui et lui trancha la tête d'un coup d'épée. Derrière elle, elle pouvait entendre leur invocateur fulminer.

( J'espère que je n'ai pas été trop impressionnante, ) songea Anastasie, toutefois sans vanité. ( Mais je peux pas me permettre de faire trop durer non plus, il pourra sûrement en invoquer d'autres et je dois toujours affronter Golgatus. )

Bien décidée à finir ce premier combat, elle s'avança vers le dernier survivant arme levée, et lui asséna un coup vertical. Il para l'assaut in extremis, mais laissa un énorme trou dans sa garde. La jeune femme effectua un tour sur elle-même et donna un coup d'épée à pleine puissance dans la colonne vertébrale du squelette, qui se cassa littéralement en deux sous l'impact. Une fois à terre, elle envoya un coup de botte dans la mâchoire du tas d'os, qui s'immobilisa immédiatement. Elle se tourna alors vers les couloirs d'où provenait la voix d'Alban et, simulant un essoufflement bien plus conséquent qu'il n'en était réellement, reprit la parole.

« Tu vois, tes pouvoirs sont ridicules ! » s'exclama-t-elle avec une feinte difficulté.
« Ha ! » répondit-il, toujours sans sortir de sa cachette. « Tu tiens à peine debout ! Et je n'ai pas dit mon dernier mot. »

Aussitôt, de nouveaux squelettes se relevèrent. D'abord trois, armés également d'épées et aussi, pour l'un d'entre eux, d'un bouclier. Puis, lorsqu'ils se retrouvèrent tous face à Anastasie, trois autres se relevèrent, ceux là avec des lances.

( Ca se corse, ) grinça intérieurement la petite noble.

Elle n'avait jamais combattu contre des lanciers, et elle doutait de pouvoir se défaire de six squelettes très facilement. C'était néanmoins, elle le savait, dans ses cordes. Elle reprit sa position défensive alors que les guerriers d'os formaient un cercle autour d'elle. Le premier assaut vint très rapidement : trois lames et trois pointes convergèrent aussitôt au centre du cercle, visant le visage de la jeune femme. Mais, d'un geste souple, celle-ci s'était baissée une seconde plus tôt, et effectua une roulade vers le squelette au bouclier. L'impact fit basculer en avant l'épéiste, qui s'éclata sur le manche de sa propre lame, alors qu'Anastasie se redressait un peu plus loin, à un bon mètre de ses opposants les plus proches.

Il en restait cependant cinq, et Anastasie commençait à être à court de bottes. Les trois lanciers s'élancèrent aussitôt, arme en avant, alors que les deux derniers bretteurs leur emboîtèrent le pas, prêts à intervenir à la moindre tentative de riposte de la petite noble. Leur formation contraignait la jeune femme à fuir, sans le moindre espoir de riposte. Aux quelques premiers assauts, elle roula sur le côté pour se tirer de leur trajectoire, mais bien vite il devint clair que continuer comme cela ne servirait qu'à la fatiguer inutilement en attendant qu'ils ne parviennent à l'embrocher. Elle devait trouver une solution pour désamorcer leur groupement.

« On fait moins la maline, hein ? » commenta la voix d'Alban dans les ténèbres.

Mais Anastasie ne lui répondit que par un sourire. Elle avait déjà un plan. Il était risqué et dépendait uniquement de la vivacité et des réflexes de la jeune femme, mais il fonctionnerait, elle le savait.

Le groupement de squelettes s'élança en sa direction une quatrième fois. Ils n'avaient rien changé à leur formation initiale : trois lanciers en première ligne, deux épéistes juste derrière eux. Jusqu'à présent elle n'avait fait que fuir leurs assaut, mais quand ils furent à quelques pas d'elle, cette fois, elle les surprit. Elle attrapa le bouclier intact du squelette qu'elle avait renversé et qui gisait à ses pieds, s'avança très rapidement vers le lancier du milieu, et, esquivant la pointe de la lance, lui enfonça son épaule dans le thorax. Aussitôt, les épéistes attaquèrent, mais elle redressa le bouclier, qui fut transpercé de part en part par les deux épées, maintenant toutes deux bloquées dans le bois de la protection. Les deux lanciers se tournèrent immédiatement vers elle, mais elle s'esquiva de nouveau d'une autre roulade entre les deux bretteurs immobilisés. Une fois debout, elle envoya sa lame en un coup horizontal qui décapité les deux d'un seul coup.

« Non ! » s'énerva Alban. « Tu vas finir par mourir ?! »

Aussitôt, un nouveau bruit d'ossement se fit entendre derrière Anastasie. Elle se retourna à temps pour voir trois nouveaux lanciers s'approcher d'elle.

( Merde ! Il avait encore de la réserve, ) paniqua-t-elle.

Au moins elle pouvait se consoler en se disant qu'ils étaient certainement les derniers. Après ce retournement de situation, si il avait eu plus de magie en réserve, il s'en serait servi.

La jeune femme fut bien vite de nouveau entourée de cinq lanciers. Seulement cette fois, elle pouvait difficilement espérer survivre à leur assaut en se baissant : ils avaient sûrement appris de leur premier échec, et les lances pointeraient aussi bien vers son visage que vers son estomac. Elle était en très mauvaise posture.

« Et cette fois JE GAGNE ! » jubila la voix presque démente du nécromancien.

Mais Gaïa n'en voulut pas ainsi. Au moment où les cinq lances convergèrent vers Anastasie, une fabuleuse énergie émana de son corps, s'incendiant aussitôt en une torche irradiante de luminosité. Tous les squelettes touchés par la lumière qu'émanait la jeune femme se firent projeter en l'air, giclant à plusieurs mètres de distance et lâchant leurs armes par la même occasion. Et la lumière déclina aussi vite qu'elle était apparue, sans qu'Anastasie ne sache d'où elle venait, ni comment elle l'avait invoquée.

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 Sujet du message: Re: Les catacombes du temple de Thimoros
MessagePosté: Lun 7 Déc 2015 11:33 
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« Non ! » hurla le nécromancien en sortant de sa cachette armé d'un couteau ridiculement court.

Il avait vraisemblablement abandonné son contrôle sur ses squelettes pour s'occuper de son cas lui-même, ce qui était bien ridicule au vu de son unique arme. Mais Golgatus intervint immédiatement, attrapant le bras de son ami pour l'empêcher d'aller plus loin.

« On devrait s'en aller, Alban, » lui fit-il de sa voix éthérée. « Elle n'est clairement pas la même que la dernière fois. »
« Non ! Tue-la ! Tu es champion d'arène, oui ou non ? Tue-la une bonne fois pour toute, ou elle continuera de son pourrir la vie ! »
« C'est drôle que tu parles de vie, » intervint Anastasie, sarcastique. « Et de pourriture. »

Golgatus écarta Alban et s'approcha de la jeune femme.

« Bien, je la tuerais, alors, » déclara-t-il d'une voix qui manquait de sa raillerie habituelle.

Anastasie redressa sa garde, prête à affronter un adversaire plus capable que tous les squelettes qu'elle venait d'expédier au tapis réunis. Elle était relativement fatiguée de son combat précédent, mais elle se sentait capable de vaincre.

« Pose donc cette épée, » la conseilla le squelette. « Tu sais bien que je ne crains pas tes coups. »
« Faux, » rétorqua-t-elle simplement. « Tu y es juste plus résistant. Si tu ne les craignais pas tu aurais fini le boulot au lieu de fuir devant de simples gardes. »

Le guerrier d'os hocha la tête à plusieurs reprises, visiblement contrarié. Il ne semblait pas très sûr de lui comparé à leurs précédentes rencontres.

« Bien, alors voyons ce dont tu es capable, » lâcha-t-il en se mettant également en position de défense.

Il fut le premier à attaquer. Il s'élança avec la même vivacité déconcertante que lors de leur premier duel vers la petite noble, qui esquiva cependant le coup bien plus facilement. Elle contre-attaqua aussitôt d'une attaque horizontale, que Golgatus dévia sans problème, et très vite ils avaient tous deux repris leur position initiale. C'était un premier tour de chauffe, un coup pour rien, pour jauger l'adversaire.

« Tu retenais tes coups face aux pantins, » fit remarquer le défunt Ynorien.
« Gagné, » confessa la jeune femme.
« Astucieux. Tu as affaibli Alban en lui faisant croire que tu n'étais pas une menace. »

Kei s'avança de nouveau, attaquant le flanc droit d'Anastasie de sa jambe osseuse, mais elle se retira d'un petit bond en arrière et frappa de toutes ses forces dans la tibia gauche du squelette de sa lame. Le coup n'eut clairement pas l'effet escompté, mais le squelette perdit tout de même l'équilibre et dut prendre ses distances rapidement pour ne pas encaisser une seconde attaque.

« La tension d'un combat acharné et serré, l'adrénaline de l'assaut, le plaisir d'affronter un adversaire talentueux et valeureux, je dois dire que manquer de te tuer valait presque la peine que tu nous causes. »

Golgatus bondit sur la jeune femme, et le duel reprit aussitôt. Le squelette frappa en direction de son visage, mais la jeune femme se retira in extremis. Il la suivit aussitôt pour envoyer son tibia en direction de ses côtes, mais elle roula sur le côté, se dérobant une fois de plus. La troisième attaque, cependant, fut la bonne. La paume de sa main vint frapper avec violence le menton de la jeune femme, qui manqua de tomber sous l'impact. Elle riposta aussitôt par un coup de talon en direction de son thorax, mais il se retira prestement.

Toujours aussi agressif, cependant, il reprit ses assauts aussitôt, collant un direct dans la joue de la petite noble qui, sonnée, le chassa d'un coup d'épée à l'aveuglette. Celui-ci toucha la mâchoire de Golgatus, qui recula de nouveau, mais son incroyable résistance physique lui permis d'encaisser le choc sans dommage, contrairement à Anastasie.

( Tant que je ne lui ferais presque rien avec cette épée, je n'aurais aucune chance de le vaincre, ) se lamenta-t-elle intérieurement.

En effet, si techniquement leur niveau semblait presque le même, il disposait d'un avantage certain d'endurance et de vitalité sur elle. Un avantage qu'elle ne voyait pas comment combler.

Les assauts continuèrent encore et encore, mais tous se ressemblaient : Golgatus la touchait, lui occasionnant des dommages certains, et elle ripostait, ne provoquant qu'égratignures sur le corps du squelette. De temps à autre elle profitait de quelques secondes de répit pour se soigner ou reprendre des forces grâce à sa magie, mais elle arrivait dangereusement au bout de ses réserves fluidiques.

Alors qu'elle ne disposait presque plus de force magique, l'Ynorien s'approcha de nouveau d'elle, prêt à frapper, mais, sortant son dernier atout, la jeune femme redressa sa main gauche pour lui envoyer une décharge de lumière en plein visage. La vague magique manquait clairement de puissance, et, contrairement à leur dernier duel, il ne l'avait pas reçue à bout portant, aussi l'impact fut-il moindre. Mais l'attaque lui tira tout de même un cri de douleur et le poussa à reculer de quelques pas, tenant ce qui lui restait de visage dans ses mains.

( Il déteste toujours autant la magie, mais je suis une soigneuse moi, je n'excelle pas dans les sorts offensifs. )

Si seulement elle savait comment elle avait invoqué cette puissance lumineuse un peu plus tôt, si seulement elle savait la reproduire, ou quelque chose de similaire, elle pourrait s'en servir pour mettre fin au combat, mais elle n'avait aucune idée de ce qu'il s'était passé.

Lorsque Golgatus, rétabli, s'approcha de nouveau d'elle, la jeune femme envoya un autre rayon lumineux en direction de son visage, mais, préparé, il l'évita sans problème. Elle en envoya un second, puis un troisième, et enfin un quatrième, l'empêchant de s'approcher, mais aucun n'atteint sa cible, et elle se vidait peu à peu de son énergie. Puis, une idée lui vint. Grâce aux leçons de Fitzekiel, son domaine était plus guerrier que magique. Si elle se considérait comme une bonne guérisseuse, elle n'avait réussi à envoyer un sort offensif efficace qu'une seule fois et n'avait jamais plus réitéré l'exploit, alors que ses talents à l'épée, eux, ne cessaient de grandir.

C'est ainsi, que, en une seconde qui dura une éternité, Anastasie se concentra. Elle se concentra sur elle-même, comme lorsqu'elle voulait lancer un sort, comme lorsqu'elle voulait matérialiser de la magie. Mais elle se concentra également sur son épée, non pas comme arme, mais comme prolongement de son bras. Elle voyait son corps et sa lame comme un tout, comme une seule et même entité, et ce qu'elle était capable d'invoquer dans sa main, elle serait capable de l'invoquer dans cette nouvelle extension de son membre. Elle visualisa sa propre énergie envelopper l'arme, elle la visualisa l'envelopper dans une aura bienveillante, dans une aura lumineuse et miraculeuse, dans la même aura qui l'avait protégée quelques instants plus tôt. Elle l'imagina empreinte de la bénédiction de Gaïa elle-même. Mais, à sa grande surprise, ce n'est pas sa magie qui bénit la lame, mais sa propre énergie vitale, comme lorsqu'elle avait soigné Marielle, bien que le sort ait à ce moment là été également magique. Là, il n'y avait qu'elle, sa propre énergie et ce prolongement de membre qu'était son épée.

Lorsque cette seconde d'éternité se termina, Anastasie était fin prête. Elle fit face à Golgatus, qui s'élançait face à elle, se déroba sur la gauche et frappa son flanc droit. C'était presque imperceptible, mais l'arme était recouverte d'une fine pellicule de lumière, d'une fine couche d'énergie pure. Et lorsque celle-ci entra en contact avec l'os du guerrier d'os, un cri de douleur s'échappa de tout son être. Il recula vivement, visiblement très touché par l'assaut.

« Qu'est-ce que c'est que ça ? » s'exclama-t-il, soudain pris d'une peur incontrôlée.

Sur sa droite, Alban s'affaissa contre le mur des catacombes. Il glissa doucement jusqu'à se retrouver assis, une expression défaite sur le visage.

« Ah, Kei, elle est comme lui... elle est comme celui qui m'a tué... tue-la, s'il te plaît, tue-la avant qu'elle ne me tue encore. »

Le squelette sembla rassembler son courage avant de s'approcher de nouveau d'Anastasie. Sa confiance semblait toute relative, alors que la petite noble, elle, jubilait. Elle se sentait soudain emplie d'une force nouvelle. Elle se sentait capable de l'expédier en enfer une nouvelle fois.

Golgatus bondit de nouveau, mais sa peur de la lame d'Anastasie sembla le faire hésiter quelques instants, permettant à la jeune femme de l'accueillir d'une attaque latérale qui vint arracher un nouveau hurlement inhumain à son adversaire. Elle avait l'ascendant psychologique, dorénavant, il n'y avait plus rien qu'il puisse faire pour se sortir de là.

Ce fut ensuite au tour d'Anastasie de passer à l'attaque. Les esquives du squelette étaient plus lentes, moins fluides qu'auparavant, et elle parvint sans problème à le toucher une troisième fois, puis une quatrième fois, et à chaque assaut, Kei semblait moins vivace, moins résistant, et mille fois plus apeuré. Puis, d'une estoc plus rapide que jamais, la guérisseuse transperça sa mâchoire et son crâne, arrachant un ultime râle au guerrier d'os, qui tomba finalement sur le sol des catacombes, sans vie.

Anastasie se tourna vers le nécromancien, qui tremblait comme une feuille, des larmes le long des joues et une expression terrifiée sur le visage. Il était tétanisé d'effroi.

« Tu es... tu... tu es comme lui, n'est-ce pas ? » demanda-t-il, provoquant un regard plein d'incompréhension chez Anastasie. « Comme le Chasseur d'Ombres. Tu es comme lui. Tu vas me tuer. »

La jeune femme secoua la tête.

« Je ne sais pas de qui tu parles, mais non. Je ne vais pas te tuer. De toute façon tu es déjà mort. Debout, et suis moi. »


(((Tentative d'apprentissage de la CC AA Frappes Exorcisantes)))

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