précédementMaltar laisse Ashen sortir et lui laisse quelques minutes d'avance, minutes qu'il met à profits pour mettre sans dessus dessous tout l'étage à la recherche de quoi que ce soit de valeur. S'il trouve quoi que ce soit, c'est tant mieux. Il espère de plus qu'en voyant les lieux mis sans dessus-dessous, les autorités pensent à un vulgaire vole qui a mal tourné plutôt qu'à une espèce de sombre règlement de compte comme ce qui vient d'avoir eu lieu. Il dénoue d'ailleurs les liens de Rif , le larde de quelques coups avec un dague trouvée sur place, puis le place vers un mur, comme s'il était mort lors d'une rixe, et non suite à un long et douloureux interrogatoire. Tout le long, il tend l'oreille, prêts à filer à si un milicien pointe le bout de son nez.
Ceci fait, il décolle à son tour. Littéralement. Après avoir vérifié que la rue était vide, il saute par la fenêtre, se suspend au toit de la maison d'en face, puis d'une traction énergique et d'un tour de bassin se fait passer au-dessus du toit. Puis il fonce « par les hauts » jusqu'aux arènes abandonnées de la cour des duel, où il va se réfugier pour l'instant, au milieu d'une travée où aucun humain ne pourrais le voir sans se munir d'une torche.
Se sachant trop plein d’adrénaline pour essayer de dormir, il profite de la tranquillité pour tendre un bout de ficelle à un anneau rouillé suspendu au plafond. Au bout de cette ficelle, il suspend un saucisson. Considérant qu’il n’a clairement pas été assez rapide pour mordre la main de « Jacque » plus tôt dans la soirée, il va s’entraîner à mordre.
Il jette le saucisson qui, délicieux pendule, balance de droite et de gauche. Puis en gardant les mains derrière le dos, il s'entraîne à le mordre. Il essaye, il loupe, il loupe, il loupe, il le mord un peu, i loupe, il loupe, il loupe, il se le prend dans l'œil, dans l'oreille, il peste, il loupe, il loupe , il se concentre un peu plus et tâche de mieux anticiper le mouvement du saucisson. Il loupe, il loupe, il mord comme il faut, il loupe, il loupe, il remord comme il faut. Puis à nouveau, puis une troisième fois d'affilé. Alors il ajoute un mouvement rotatif au saucisson. Il loupe, il loupe, il loupe et se le prend dans l'oreille, il loupe, il loupe, il s'emmêle la ficelle autour du cou, s'agace, jure, loupe, puis réussi. Puis il reloupe, puis reloupe, puis loupe encore, loupe, réussis, loupe, réussi, réussi. Il parvient maintenant à mieux prédire les mouvements du saucisson malgré le balancier et les diverses variations dues à ses tentatives infructueuses. Il fait maintenant attention à mieux placer ses canines à chaque morsure pour mieux maintenir sa prise. Il loupe, réussis mais pas comme il le souhaite, loupe, loupe, loupe, damné saucisson, loupe, réussi mais pas comme il souhaite, loupe, réussi, réussi presque comme il souhaite, réussi.
Il rallonge la corde pour que le saucisson oscille à une cinquantaine de centimètres du sol. Puis il se place en dessous et enchaîne des abdos, tout en essayant à chaque relevée de happer le saucisson. Tout en gérant le rythme, il doit en plus garder de la lucidité dans la fatigue pour mordre sa cible. Il loupe, loupe, loupe, loupe, réussi du bout des dents, loupe, loupe, réussi, loupe, loupe, réussi, loupe, loupe, réussi, réussi. Il commence à mieux gérer son souffle, sans vraiment y penser, ce qui lui permet de mieux se synchroniser au balancier du saucisson. Il loupe encore toutefois, loupe, loupe, réussi, réussi, réussi, réussi même parfaitement, canines parfaitement positionnée. Un Dogue n'aurait fait mieux.
Il corse l'exercice. En position pompe, il essaye à chaque fois de se baisser pour laisser passer le saucisson au-dessus de sa tête, puis de se relever pour happer le saucisson lors du retour de pendule. Il loupe, loupe, loupe, réussi, loupe, loupe, loupe, loupe, réussi, loupe, réussi, loupe, réussi, réussi, réussi.
Il double maintenant la ficelle mais réduit la longueur du pendule. Il remplace ensuite le saucisson par un autre, en meilleur état. Puis il se place en dessous et fait une pompe avant de bondir en l'air pour essayer d'attraper le saucisson au vol, devant à chaque fois bondit de trente bons centimètres pour avoir une chance de mordre quelque chose. L'exercice est difficile car après chaque pompe, qui l'oblige à regarder le sol, il doit repérer le saucisson, identifier la trajectoire, parvenir à faire un bond lui permettant de happer le saucisson et le mordre sans qu'une autre partie de sa tête bouscule le saucisson et l'éloigne ainsi de sa bouche. Il loupe, loupe, peste, loupe, réussi, réussi, loupe. Son souffle est court. Dur avec la fatigue de rester lucide mais il persévère. Il loupe encore, loupe, loupe, réussi, réussi, réussi, réussi et content de sa série de réussite, maintient sa prise et reste suspendu par les dents pendant une dizaine de seconde.
Il passe maintenant à l'entraînement spéciale taverne. Il sort une bouteille de vin (merci Rif), s'en enfile les trois quarts cul sec et après un gros rot se laisse quelques minutes pour laisser reposer les muscles et l'alcool monter au crane. Il reprend l'exercice. En plus de devoir anticiper le ballant du saucisson, son souffle, sa motricité fine dans l'espace, la puissance de sa détente lors de ses bonds, sa synchronisation de claquage de dent et la rudesse de sa mâchoire lorsque son poids se mettait à pendre au bout du saucisson, Maltar doit maintenant faire avec sa tête qui tourne, un équilibre douteux et une envie de vomir qui pointe après les mouvements brusque. Il loupe, loupe, loupe et tombe en se faisant mal aux fesses, loupe, vomi, loupe, insulte le saucisson, réussi, réussi, loupe, loupe, réussi, réussi, réussi.
Il est toutefois moyennement satisfait, trouvant qu'il ne mord pas encore assez fort. Alors il continue, mais en essayant de se concentrer sur son ki pour l'insuffler dans sa mâchoire au moment précis où il mord. Il loupe, loupe, loupe, réussi mais se rend bien compte qu'il a mordu comme d'habitude et a relâché son ki trop tôt, loupe, loupe, réussi et mord bien profondément dans le bout de viande. Il réessaye, et réussi encore, en ayant cette fois la nette impression qu'il a relâché son ki parfaitement dans le bon tempo du moment ou sa mâchoire commençait à se fermer jusqu'au moment où ses dents arrivaient au plus profond dans la viande. Il continue, mais en libérant maintenant aussi son ki lors de la pompe et à l'impulsion du saut, pour gagner en vitesse. La synchronisation n'est pas évidente, puisqu'il doit libérer trois impulsions de ki et que si l'une d'elle part au mauvais moment, le timing est faussé, il loupe, loupe, loupe, réussi, loupe, loupe, loupe, réussi, loupe, loupe, réussi, réussi, réussi.
Fatigué mais content de lui, il s’arrête, tranche la corde et baffre le saucisson en s’envoyant le dernier quart de la bouteille.