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 Sujet du message: Temple de Gaïa
MessagePosté: Mar 28 Oct 2008 10:22 
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Temple de Gaïa


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Salle de prière


Ce temple est sans doute le plus simple de la ville. Au cœur de l'une des places de la cité, c'est un bâtiment classique, on reconnait que c'est un lieu de culte aux nombreux guérisseurs qui occupent sur l'esplanade.

L'intérieur est fort différent, d'une beauté sans mesure, très simple et non exubérante pour ne pas détourner les fidèles de leur prières.

Le sol est en bois lisse pour permettre à ceux qui veulent se déchausser de le faire. Pas moins de huit salles de prières sont accessibles, chacune refermable par des portes coulissantes richement décorées.

Le temple est très lumineux en hommage à Gaïa. De jour par la simple lumière du soleil tombant par les nombreuses fenêtres, de nuit par plusieurs centaines de coupes de feu.

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 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Ven 2 Jan 2009 20:00 
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Le silence était si complet que l’on pouvait entendre le murmure chuintant de l’eau qui courait le long des blocs de pierre de la fontaine, au-dehors. J’avais les yeux fermés, les jambes croisées sur le sol de bois lisse de la salle de prière. L’exercice de la méditation, que les prêtres du temple avait eu tant de mal à m’inculquer, m’était devenu avec les années familier. Je pouvais rester des heures sans bouger, même si je ne pouvais empêcher le bouillonnement habituel de mon esprit.

J’avais dix-neuf ans, et une soif de découvertes sans pareille. Ma vie entière se résumait à cette séance de méditation d’un jour d’automne sur le déclin. Afin de survivre à cette vie d’inaction et d’immobilité, je remplissais ma tête d’images épiques et sûrement un peu grandiloquentes de territoires aux confins du monde, peuplés de la foule bigarrée de mes créations spirituelles : hommes aux pouvoirs terrifiants, montagnes aux grottes emplies de murmures, étangs aux eaux vertes recouvrant les ruines d’une antique cité… Je chassais d’une légère contraction des paupières ces images qui m’inspiraient tour à tour fascination et mépris. Il fallait me résigner: ma vie se résumerait à cette interminable méditation.


Dong.

Les cloches du temple de Yuimen résonnèrent dans le lointain. Je m’imaginais la brume de fin d’après-midi tombant lentement sur les sombres avant-toits recourbés de la cour intérieure. Il me semblait que la même brume s’épaississait à l’intérieur de mon crâne.

Dong.

Je tirais de nouveau mon esprit de ses digressions. Il me semblait entendre le frottement régulier des pieds nus d’un des moines du temple marchant derrière les écrans de papier.

Dong.

Que faisait-il ? A cette heure, tous les hommes de la communauté religieuse étaient en prière ou en méditation, et ce depuis au moins deux heures. Un réfractaire? Non, impossible, les membres de la communauté avaient pour la plupart l'obéissance collée à la peau. Cela ne pouvait alors signifier qu’une chose ; Le maître Matsuda Hiroshi attendait quelqu’un, que ce charmant moine et ses frottements de talons s’étaient empressés d’aller chercher.

Dong.

J’entendis la porte de la salle coulisser doucement, laissant entrer le moine et avec lui la profusion des bruits de la rue toute proche. Autour de moi les jeunes disciples bougeaient, surpris de cette intrusion, mais n’osant surtout pas s’aviser d’ouvrir les yeux. Je faisais de même, attendant que l’homme de prière daigne ouvrir la bouche afin de nous éclairer de ses lumières. Je fus entendu par le ciel, et l’homme parla :

- Excusez-moi de vous interrompre en pleine prière, mais le maître Matsuda Hiroshi désire s’entretenir avec le jeune Terada. Viens avec moi mon garçon.

J’ouvrai enfin les yeux, ébloui par la faible lumière de fin de jour qui me semblait aveuglante après ces heures méditation derrière l'obscurité de mes paupières. Je ne pouvais empêcher une certaine joie de s'épancher par le moyen d'un large sourire. Les rares moments que j’avais pu passer seul en tête-à-tête avec le maître avaient toujours été marquants par leur brièveté et leur profondeur. Je m’inclinai devant mon maître de méditation de la journée et quittai sans regrets la salle de prière, suivant le moine qui me conduisait à travers les couloirs aux tentures légères, en direction du jardin. Alors que je m’apprêtais à entrer dans le petit pavillon aux multiples lanternes de pierre caché derrière l’ombre des cèdres rouges, un sentiment vague m’assaillit, comme un chat qui vous tombe sur les épaules du haut d’un arbre. Je sentais confusément que ce désir du maître de me voir était trop exceptionnel pour que ma vie demeure telle que je l’avais toujours connue. Quelque chose était en train de changer, et cette perspective m’effrayait, même si ce changement avait toujours été mon vœu le plus cher. Je levais les yeux vers le linteau de bois sombre de la porte du pavillon, et lus mentalement la maxime mordorée qui y était inscrite.

« Fais attention à ce que tu demandes, toi qui arpentes les voies des dieux, tu pourrais bien l’obtenir. »

Cette contradiction, qui était la mienne, esquissa sur mes lèvres l'ombre d'un sourire. Je fis coulisser l’écran de la porte et m’avançais vers la silhouette obscure de Matsuda Hiroshi, maître du temple de la Dame de lumière.

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° Khaan Terada, Ynorien, Guérisseur


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 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Sam 3 Jan 2009 21:15 
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-Bonsoir Khaan. Assieds-toi, que je puisse t'observer, bien des années ont passé depuis notre dernière rencontre.

Le maître était assis face à moi, dans la demi-obscurité que procuraient les cèdres rouges derrière les fenêtres du pavillon. Son visage semblait s'être creusé depuis la dernière fois que j'avais pu le voir, trois années auparavant, et ses pommettes hautes n'en ressortaient que davantage, soulignées par l'ombre de ses joues. Toujours, étincelants comme des braises rougeoyantes, ses iris vifs et expressifs semblaient démentir l'aspect tranquille de sa personne. Une lueur d'ironie et d'amusement paraissait y briller.

-Bonsoir maître, je suis heureux de pouvoir vous revoir, répondis-je en me laissant choir à genoux sur le parquet sombre. Je ne pouvais m'empêcher de repenser au pressentiment qui m'avait envahi à mon entrée dans le pavillon, et je brûlais d'une impatience si vive d'apprendre les raisons de cette rencontre qu'il me semblait que le maître devait en sentir la chaleur.

-Allons, allons mon garçon, ne me présente pas ainsi ta nuque, je ne suis ni un seigneur ni un homme de pouvoir, nous sommes tous les deux égaux à Ses yeux. Relève-toi, que je puisse t'observer!
-Bien, maître Hiroshi.

Je me relevais et laissais son regard perçant me dévisager. Comme toujours, je tombais sous ses yeux dans le non-être, ses pupilles froides et noires arrachaient un à un les masques dont je m'entourais comme tout homme. Je n'étais plus rien, seulement la personne que ses yeux observaient. Lorsqu'il me dévisageait, je perdais tout visage.

-Oui, exactement ce que je pensais, lâcha-t-il dans un souffle.

Exactement le genre de phrase courte qu'il ne pouvait être que le seul à comprendre, et qui avait le don de m'exaspérer. Matsuda sourit face à mon soupir discret, qui ne l'était sûrement d'ailleurs pas assez.

-Je te dois des explications. Non pas parce que je t'ai malencontreusement dérangé en pleine méditation, ce qui n'a d'ailleurs pas l'air de beaucoup te chagriner, - il m'adressa un clin d'oeil dont la complicité m'étonna - mais parce que tu es enfin en âge d'entendre un certain nombre de choses sur ton propre passé dont je t'ai depuis toujours caché l'existence.

Quelques particules de poussière dorée voletaient, illuminées par les derniers rayons obliques du soleil couchant. D'un accord tacite, nous laissâmes le silence s'installer quelques instants, moi pour pouvoir savourer les dernières secondes d'ignorance, lui pour servir en toute sérénité un breuvage fumant dans deux bols de porcelaine blanche. Il m'en tendit finalement un, délaissant le sien. La vapeur blanchâtre provoqua un tourbillon malvenu dans la chute tranquille des particules de poussière. La tourmente arrivait, enfin identifiée. Menaçante mais tellement attendue.

-Il y a dix-neuf années de cela, une vieille amie à moi tombée dans la misère se présenta au temple, un tout jeune bébé dans ses bras frêles. Miséreuse et obligée de se faire prostituée pour survivre, elle ne t'a jamais voulu et ne pouvait assurer que tu grandisses sans encombres. Cependant, elle t'aimait tendrement, l'amour d'une mère qui savait qu'elle ne devait en aucun cas te garder trop longtemps et s'attacher à toi. Bref, j'ai tout de suite accepté et tu fus élevé comme un religieux, instruit et bien nourri. Tu t'ennuyais beaucoup et provoquais pas mal de chahut au sein du temple, mais jamais je n'ai regretté mon geste.

Il attrapa son bol et but une gorgée du breuvage amer. Je fis de même, laissant le liquide brûlant envahir ma gorge. J'avais un passé. J'avais une mère.

-Les années ont passé et tu ne t'es pas arrangé. J'ai toujours gardé un oeil sur toi pour donner de tes nouvelles à ta mère, que je ne revis que deux fois en dix-neuf ans. Tu étais un élève assez brillant et tu appris rapidement les bases et la magie de guérison et du combat. Tumultueux, tu étais un enfant de l'eau et de l'air, comme ta soeur, elle qui...
-Ma soeur?!
-Oui, ta soeur Natsumi, de trois ans ton aînée. Elle n'eut pas ta chance et grandit dans la rue. Elle est aussi impétueuse que toi, mais point dénuée de cervelle. J'ai essayé de suivre sa trace mais je l'ai perdue il y a cinq ans. J'ai pu entendre des rumeurs disant qu'elle a fait sa réapparition dans la ville depuis quelques semaines.
-Je veux les rencontrer. Maître...
-Je savais qu'il fallait que ça arrive! Je sais ce que tu t'apprêtes à dire. Tu souhaites ardemment quitter ce temple et ses séances de méditation?
Il sourit. Moi, j'étais incrédule. Ces trois dernières années d'ennui qui avaient gonflé au sein de ma chair jusqu'à en compresser mes poumons et mes artères explosèrent, et je me sentis libre, le vaste monde n'attendait que moi.

-J'y consens évidemment. Tu es un enfant de l'air et de l'eau, comme ta soeur, et l'on ne peux espérer pouvoir vous tenir immobiles. De même, le religieux se doit d'aller au-devant du monde, d'y éprouver sa force et ses convictions, de grandir et d'en sortir plus fort. Le temple n'est qu'une des nombreuses illusions pour les aveugles qui n'envisagent la foi qu'à travers la prière. Il y a longtemps, j'ai parcouru le vaste monde. Saches que quand tout sera fini, ce temple t'attendra pour ton dernier repos.
-Quand quoi sera terminé?
-Tout. Toi seul pourras le dire. Tu t'apprêtes à entrer dans la danse folle du monde, et tu devras abandonner toute tranquillité. Tu ne pourras te reposer que quand tout sera fini, et c'est alors que tu exprimeras le désir de venir échapper au monde ici, au temple.


Il me sourit. Comme tout ce que disait le maître, c'était simple. Mais cette simplicité cachait souvent de nombreux secrets, non-dits, et autres sous-entendus. Et là, je sentais qu'il ne me disait pas tout sur ce fameux "Quand tout sera terminé", et qu'il ne m'en dirait pas plus.

-Une dernière chose Khaan, avant que je ne te laisse au monde. Ta mère est agonisante, et elle a exprimé le désir de te voir avant de mourir. La décision t'appartient. Tu trouveras l'adresse de l'endroit où la trouver sur un morceau de papier que j'ai fait mettre dans tes affaires. Le prêtre Hakiko t'attend dans l'entrée, avec tout ce qui t'appartiens. Tu peux partir dès maintenant.

C'était brusque, très brusque. Trop brusque?

-Adieu, maître.
-Adieu Khaan. N'oublie pas, le temple sera toujours un refuge sûr. Ne l'oublie pas.


Je me levais, dans un état second, et traversais la pièce assombrie par la tombée de la nuit en direction de la porte derrière laquelle se découpaient les ombres feuillues du jardin. Je m'apprêtais à sortir, lorsque la voix grave de Matsuda résonna.

-Et que cela n'ait pas servi à rien. A notre prochaine rencontre, fils.

Je ne me retournai pas, de peur que l'émotion jusqu'à présent miraculeusement refoulée ne m'envahisse soudain. La voix du maître s'était légèrement brisée sur son dernier mot, et ceci me troubla bien plus que toutes les révélations que j'avais pu entendre en cette fraîche fin d'après-midi automnale.

Moins d'un quart d'heure plus tard, j'avais quitté le temple, et le monde étendait devant moi ses chemins innombrables et tortueux.

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° Khaan Terada, Ynorien, Guérisseur


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 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Sam 11 Sep 2010 12:57 
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Nous sortîmes donc affronter le flot urbain qui commençait à quelques pâtés de maisons. Il y avait du monde dans les rues, mais très peu d'étrangers si bien que nous faisions un peu tache. Ce n'était ni la première ni la dernière fois, mais d'habitude je profitai tout de même des grandes villes pour être discrète. Ici c'était mort, et mieux valait ne rien faire de trop idiot.

La progression était lente, sans compter que nous n'avions pas pensé à demander où était le temple. Ou alors peut-être que la servante nous l'avait expliqué, mais l'information avait été quelque peu bloquée. Je remarquai tout de même quelques types, habillées comme dans le rêve de la nuit, se dirigeant un peu tous dans la même direction. Au moins ce génial shugenja aura servi à quelque chose.

Nous suivîmes donc le mouvement, arrivant assez rapidement devant une bâtisse assez simple où les hommes en blanc s'étaient donné rendez-vous. Aglaeka me fit signe qu'il fallait à présent se trouver un prêtre. Il y en avait en effet un paquet, mais combien parlerait autre chose que leur dialecte étrange?

"Faisons au mieux oui."

Je me dirigeai alors vers l'esplanade, sous le regard méditatif des petits gaillards en blanc. L'avantage dans cette ville, c'est que même de taille moyenne on se sentait grande.

"Bonjour messieurs. Nous cherchons quelqu'un qui pourrait nous renseigner, dans notre langue."


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 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Sam 11 Sep 2010 13:50 
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Parmi toutes ces personnes présentes, nous ne savions pas à qui nous adresser. Combien d’entre eux savaient-ils parler notre langue ? Isulka s’adressa à un groupe de deux prêtres près de nous, marchant sur l’esplanade en direction du temple. Ils restèrent comme figer un instant se regardant, avant de se parler mutuellement dans leur langue, nous mettant à l’écart de toute compréhension possible. Après quelques instants, l'un d'eux, le plus petit et chauve s'adressa à nous avec beaucoup de respect.

"Bonjour. Je peux vous aider, que cherchez-vous ?"

Soulagée d'avoir quelqu'un devant moi qui puisse nous comprendre, je me détendis quelque peu même si ces personnages restaient des hommes qui avaient voué toute leur vie à Gaïa. L'observant quelque peu, je pris la parole d'une voix neutre, ne voulant rien laisser paraître quant à ma provenance.

"Nous recherchons un prêtre dans ce temple qui pourrait nous renseigner sur une bête et une malédiction."

À nouveau les deux prêtres échangèrent des paroles avant que l'un d'eux ne fixent le bracelet que portait la mageresse. De la peur se glissa sur leur visage avant de se radoucir, fuyant certainement les vieux démons du temps passé. Notre interlocuteur s'adressa à nous fixant de la main le bras de ma coéquipière.

"Le bracelet que vous portez, vous l'avez trouvé où ?
- Il nous a été offert par une famille d'Oranan pour avoir sauver leur fille."


D'un signe léger de la tête, l'homme continua de fixer d'un air méfiant ce bijoux qui brillait de mille feux au soleil. Les deux hommes échangèrent quelques paroles mêlées de gestes avant que le natif qui parle notre langue ne nous demandâmes de le suivre. Nous grimpâmes aussi les dernières marches pour atteindre le temple de la ville. J'eus un frisson en passant la porte, quelle étrange atmosphère que de pénétrer dans le lieu de culte d'un Dieu différent.

Nous nous déchaussâmes au niveau de l'entrée, laissant nos chaussures contre les murs de bois du bâtiment. Nous traversâmes la grande salle simple et épurée où seuls les murs peints faisaient officie de décoration. Nous passâmes plusieurs salles, faisant coulisser les nombreuses porter avant de déboucher sur une pièce claire et toute simple que les précédentes. Un prêtre semblable aux autres, était assis, parlant tranquillement avec un couple âgé. Quand il nous aperçus accompagné de son frère, il termina la conversation avec le couple et se leva nous saluant au passage.

À nouveau une conversation commença dans la langue étrangère avant que le prêtre que nous venions sur l'esplanade ne nous parle.

"Je vous présente frère Gyōen, il vous aidera à trouver la réponse à vos questions."

Nous saluant rapidement, l'homme repartit nous laissant seul avec ce fameux Gyöen. Homme d'âge mûr, il portait une barbe blanche, ses petits yeux étirés étaient accentués par les rides d'expressions. Extrêmement calme, il nous parla d'un voix faible, nous demandant ce qu'il pouvait nous apporter.

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 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Sam 11 Sep 2010 14:21 
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Coup de pot, un petit prêtre chauve parlait aussi le commun et voulut savoir ce que nous cherchions. Aglaeka fut des plus explicites, ce qui provoqua un peu plus de discussion dans leur langue. Mon nouveau bracelet sembla attirer pas mal l'attention, très certainement à cause de son passé. Je ne savais pas que le cadeau que nous avions reçu était d'une telle valeur, et nous avions bien fait de l'accepter.

Le petit chauve nous fit finalement signe de le suivre, et nous ne nous fîmes pas prier. Il fallut encore une fois ôter nos chaussures, devant une petite rangée de chausses diverses et variées, dont une majorité de sandales en bois. Porter des bottes de voyage n'était pas le plus adéquats dans ce pays...

Le prêtre nous conduisit à travers plusieurs salles séparées par des portes de tissu encore une fois. Le tout était assez épuré, loin des frasques qui ornaient les temples des cités que je fréquentais habituellement. Finalement nous fûmes menées à un vieux papi du nom de Gyōen. Le vieil homme respirait le calme, et pourtant ses petits yeux bridés semblaient très vifs. Pas un gus à prendre à la légère. Il nous demanda ce que nous désirions:

"Nous sommes venues pour en apprendre plus sur une malédiction qui a touché une jeune fille. Voyez vous, hier dans la nuit elle s'est faite agresser par un monstre, qui a tué un jeune homme la défendant et une personne du voisinage. Elle a été blessée, et depuis a de la fièvre. Nous avons peur qu'elle soit maudite.
-Hum c'est très fâcheux. Pouvez vous me décrire le monstre?
-Alors il avait quatre pattes gigantesques et griffues, et une gueule très grande avec des rangées de crocs sortis. Il avait une longue queue, et son corps était recouverts de poils et de pics. Attendez, non il n'y avait peut-être pas de pics. Et elle était grande comme ça...
-Je vois. Laissez moi réfléchir un instant. Est-ce que cela pourrait faire penser à un chien?
-Un chien? Un sacré gros chien oui, c'était même plus un loup-garou qu'un chien.
-Un rugaru?
-Oui, ce sont des hommes qui se transforment en loup monstrueux à la pleine lune.
-Je vois. Attendez là un instant."

Il s'absenta un instant, nous laissant seules dans la petite pièce. Le tout était tout de même bien vide et assez monotone. Cela me fit même bailler.

"Il n'avait pas l'air si surpris que ça. Et donc tu voulais te prendre une armure c'est ça? Ah et au fait, je voulais te demander, tu n'aurais pas vu ma Mandragore? Je ne sais pas où elle est passée."


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 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Sam 11 Sep 2010 15:48 
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Isulka prit la parole pour expliquer au vieil homme notre venue ici. Après quelques paroles échangées avec le prêtre celui-ci nous demanda d'attendre quelques instants. Pendant ce temps, la mageresse me demanda qu'elles allaient être mes emplettes et ensuite me demanda où était passée sa Mandragore.

Je l'a regardai, les yeux écarquillés et le visage formant un rictus sur mes lèvres. Je me retins de rire face à cette situation. Comment avait-elle pu perdre ou oublier sa Mandragore quelque part alors que cela paraissait être un objet très important.

"Non, peut-être l'as tu laissée à l'auberge à Exech. Je me rappelle l'avoir vu dans tes bras après notre entrainement."

La situation me paraissait être comique, mon sourire n'arrivant pas à se détacher de mes lèvres.

Finalement le prêtre revint, l'esprit plus éclairé, nous faisant signe de prendre place sur les deux coussins mis à disposition au centre de la pièce, le vieil home se plaçant en face de nous en tailleur.

"Inugami."

Il s'arrêta nous regardant un instant avant de continuer, il paraissait très âgé et semblait avoir du mal à retrouver le fil. Je prononçai alors d'une voix interrogatrice le mot qu'il venait de nous soumettre.

"Inugami ?
- Ah oui ! C'est une très ancienne histoire. L'homme qui enterre son chien sera hanté par son esprit !"


Il nous regarda, je devais paraître perdue face à ces morceaux de phrases qu'il nous jetait sans nous donner plus de liens. Puis à nouveau il reprit, sa voix s'élevant dans le silence qui régnait.

"C'est légende raconte que celui qui enterre son chien jusqu'au cou et qui plaça a porter de l'animal de la nourriture qu'il ne peut atteindre. L'animal et compagnon de l'homme agonise de nombreux jours, en même temps, on dit que le maître répète à l'animal que l'a douleur qu'il ressent n'est rien comparée à celle que lui-même endure."

Il s'interrompit un instant, toussant quelque peu dans sa longue manche blanche et repris d'une voix moins forte.

"On raconte qu'une femme aurait coupée la tête de son chien afin qu'elle puisse se venger d'une personne. La force de l'animal est reçue par le maître, mais en retour ce dernier est hanté par la bête. C'est ainsi que ce transforme un Inugami. Celui qui est humain le jour, devient la nuit un animal nourrit par la vengeance."

Il s'arrêta à nouveau, nous laissant le temps de digérer l'information ou le mythe. Cette histoire était bien trop particulière pour être réelle et je crus tout d'abord que l'imagination et la folie du vieil ne l'ait trop atteint. Je me tournai alors vers ma coéquipière afin d'analyser sa réaction.

"Avez-vous déjà vu ce genre de choses ?
- Ah ! Mes yeux n'ont rien perçus, mais mon âme à su voir cette chose. Vous devez trouver celui qui est hanté et le tuer la nuit afin que l'humain soit libérée et la bête apaisée."


Je restai encore une fois perplexe par l'attitude du vieil homme. Ses petits yeux continuaient de nous regarder, un petit sourire toujours marqué sur un coin de ses lèvres pâles.

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 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Sam 11 Sep 2010 16:46 
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Mon amie ne sut me dire ce que j'avais fait de la Mandragore, me faisant savoir que c'était probablement à Exech qu'elle était restée. Je jurai intérieurement, et comme pour répondre à ma déception le bracelet fit de nouveau des siennes, m'arrachant un petit cri de surprise et de douleur. Je haïssais ce truc.

Le vieil homme revint, nous sortant de nulle part le nom: inugami. Aglaeka ne comprit pas plus que moi, et il entreprit donc de nous raconter une légende plutôt glauque à propos de gens sacrifiant cruellement des chiens pour je ne sais quel but obscur. A priori c'était bien une malédiction lancée par quelqu'un qui était monstre la nuit et homme le jour. Et bien sûr, c'est en forme de monstre qu'il fallait le tuer.

"Et comment on peut savoir qui est sous le charme?
-Si vous passez de l'encens de yakubarai autour de la jeune fille quand la lune est haute, cela fera fuir la bête en elle.
-C'est tout?
-Mais elle reviendra dès le lendemain matin.
-Ah.
-Il vous faudra donc suivre l'esprit de la bête jusqu'à son ôte.
-Et comment on tue l'ôte? Parce que j'imagine que lorsque la lune est haute, il est en forme de monstre.
-Il vous faudra réciter le mantra de la paix des esprits jusqu'au petit matin, dans un lieu sacré entouré des tombes de ses ancêtres tout en agitant la cloche sacrée. Ou alors vous pouvez lui couper la tête, ça marche bien aussi.
-Je vois.
-Je vais vous donner de l'encens de yakubarai."

La discussion ne nous avait pas donné de moyen de s'en sortir pacifiquement, mais de toute façon ce n'était pas ma tasse de thé, le pacifisme. Et puis si nous débusquions la créature, nous aurions l'avantage de la surprise et pourrions peut-être l'avoir ce coup-ci.

"Cela va être dur, mais on devrait pouvoir le faire. Elle aime bien monter sur les toits, je connais l'endroit parfait pour la mettre mal à l'aise."

Je souris alors qu'un plan commençait déjà à se former dans mon esprit. Restait plus qu'à espérer que la récompense serait à la hauteur du risque, pas comme le bracelet stupide de vieux crétin frigide. Comme pour me prouver que j'avais raison il émit une nouvelle décharge un peu plus forte que les précédentes.


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 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Sam 11 Sep 2010 19:40 
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La vieil homme nous expliqua différents procédés avec de l'encens de yakubarai afin de faire fuir l'esprit qui hante la jeune fille. Il nous expliqua ensuite les différentes manières de s'y prendre pour tuer les bêtes. Deux choix s'offraient à nous, soit nous nous amusions à réciter le mantra avec une cloche dans un cimetière, soit nous pouvions couper la vilaine chose. Je fus directement pour couper que de réciter des prières ou je ne sais quel délire qui n'allait peut-être même pas fonctionner.

La mageresse parut avoir une idée en tête puisqu'elle s'adressa à moi en déclarant qu'elle connaissait l'endroit parfait pour mettre mal à l'aise la bête qui avait l'habitude de sauter sur les toits.

Le vieil homme qui était partit chercher l'encens revint avec un petit sachet remplit de bâtons aux couleurs orangées. Il me le tendit de ses deeux mains, la paume vers le ciel. Je pris le sache que je rangeai directement dans mon sac avant bientôt prendre congé de l'homme.

"Merci pour votre aide.
- N'oubliez pas! L'encens quand la lune est haute !"


Je le remerciai encore une fois, le saluant d'une courbette qui paraissait être un signe de remerciement dans cette contrée. Nous repassâmes par les nombreuses salles du temple avant de déboucher sur la salle principale du temple. Je cherchai d'un oeil tout distrait mes chaussures avant de m'apercevoir qu'elles n'étaient présente parmi toutes les chausses présente. Isulka trouvait bien les siennes, mais aucun signe de mes chaussures de cuir.

"Mes chaussures ! Disparues !"

Je ne pouvais en aucun cas me retrouver sans chaussures. Je décidai avec beaucoup de contrariété à prendre une autre paire ressemblant aux miennes. Des bottes plus claires et plus longues étaient posées près de moi, je les essayai. Peut être un peut trop grande, mais ça allait faire l'affaire.

Après cette petites aventure, nous redescendîmes les marches de l'esplanade en direction de quelques boutiques. Nous marchâmes, tournant à droite à la sortie du temple. es rues étaient encore pleines de monde qui vaquaient à leur occupations quotidiennes, ne se souciant de notre présence que quelques secondes.

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 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Dim 11 Déc 2011 13:23 
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Je me sens flotter. Je me trouve dans une sorte de nébuleuse où je ne vois rien, où tout semble immatériel. Je ne sais pas ce qui se passe, mais je ressens un violent sentiment d’impuissance. Je crois me souvenir d’un bruit strident avant le noir total. Que s’est-il passé ? Où suis-je ? Et où sont mes compagnons, Aenaria, Oryash ? Même si elle m’énerve je donnerai tout pour la revoir. M’ont-ils abandonnés ?

(Non…)
(Laïdè ? Que se passe-t-il ? Où suis-je ?)
(Tu es…)

Son silence est éloquent, mais au-delà de ça, il est pesant. Je ne comprends rien, mon esprit est complètement éteint et je sens que plus le temps passe plus je sombre. Je ne ressens même plus la présence de Laïdè. Je l’appelle, j’hurle mentalement, mais il n’y a rien à faire. Qu’ai-je fait pour qu’elle parte ? J’ai pourtant gagné en confiance, alors pourquoi ?... Une brusque envie de pleurer s’empare de moi, mais aucunes larmes ne coulent le long de mes joues.

Tout s’assombrit autour de moi et je réalise ce qui s’est passé. Je suis morte. Mais comment ? Je n’ai rien vu, rien senti, je n’ai même pas eu le temps de réagir. NON ! Je dois venger mon père, je ne peux pas mourir. Cela n’est pas concevable. Je dois absolument trouver un moyen de sortir de là. Alors que j’essaie de me débattre, je sens que je tombe de plus en plus dans le néant.

"Ô Gaïa, déesse suprême, toi qui m’a guidé tout au long de ma vie pourquoi m’abandonnes-tu ? Je dois venger mon père, il mérite d’être vengé et pour cela je dois tuer ma mère… Ô Gaïa, déesse suprême, accorde-moi la chance de pouvoir de nouveau marcher sur cette terre, revoir mes amis, Amhalak et donne-moi la possibilité d’accomplir mon désir de vengeance. Ô Gaïa, je t’en prie…"

Les derniers mots se perdent alors que je tombe de plus en plus, que je commence à sombrer dans le sommeil éternel. Soudain une vive lumière étincelle et vient m’envelopper. Je sens petit à petit que je reprends conscience. Que mon esprit est de nouveau capable de réfléchir par lui-même. Je tente encore d’appeler Laïdè, mais une fois de plus c’est vain. Elle a disparu. Je suis toujours en train de flotter et je suis complètement immatérielle. J’ai beau avoir conscience de ce qui se passe, je ne peux rien faire.

Alors que je ferme les yeux, je sens une puissante force qui m’attire vers un endroit inconnu. C’est tellement fort que me débattre ne servirait à rien. Je reste immobile et finis par perdre connaissance. Plus rien, de nouveau c’est le néant.

…après ce ne sera plus que toi et moi…

Amhalak ? Où es-tu mon amour ? Pourquoi suis-je partie sans toi ? Je suis partie tellement vite, je n’ai même pas eu le temps de profiter du foyer que tu nous as bâti. Je n’ai pas eu le temps de fonder une famille avec toi, ni même de me marier avec toi. Je t’aimais tellement et maintenant tout est fini. Si tu savais comme je suis désolée… Sois fort mon amour, tiens bon, pour moi. J’aurais aimé te revoir encore une fois, t’embrasser et te dire définitivement adieu, mais je ne pouvais pas tant que ma vengeance n’était pas accomplie et maintenant…

Je sens une douleur à la gorge et mon corps est tout endolorit. Instinctivement je porte ma main à ma gorge et la c’est là stupeur totale. Ma main bouge. Mon corps, il est… Je presse mes yeux, ma tête me fait un mal de chien et je pousse un soupir de douleur. Doucement mes yeux s’ouvrent et j’aperçois des personnes au-dessus de moi. L’une d’elle donne des instructions que je ne comprends pas, que je n’entends pas. Une autre s’agenouille devant moi et me parle.

"Qui êtes-vous ?... Où suis-je ?

Vous êtes au Temple de Gaïa à Oranan.

Quoi ?... Comment ?...

La déesse nous a demandé de vous ressusciter. Reposez-vous, je reviens."

Elle s’éloigne et je regarde le plafond. Je suis bien dans un temple à la pureté digne de la déesse Gaïa. Elle a entendu ma prière ? Elle l’a exaucée ? Comment pourrais-je la remercier… La prêtresse de Gaïa revient avec un habit. Je réalise alors que je suis complètement nue. Je n’ai plus rien. Elle m’aide à me redresser doucement et m’emmène à une table où un repas m’attend.

Elle me force à me restaurer pour reprendre des forces. Il est vrai que je me sens extrêmement faible. Je mets un temps considérable pour avaler le plat préparer avec gentillesse par la prêtresse. Je pense alors à mes amis. Ils me croient morte… Comment vais-je pouvoir les rejoindre ? En ai-je seulement le droit ? Il le faut, je dois voir ma mère et la tuer. Je suis passée près de la mort, je ne suis là que par la grâce de Gaïa.

"Il faut que je parte… Aïe… Je dois retrouver des…

Vous avez avant tout besoin de repos, revenir à la vie n’est pas quelque chose d'anodin et de simple. Vous devriez aller dormir."

Elle me guide jusqu’à une petite chambre où un lit est prêt à m’accueillir. Je m’y étends et je ne tarde pas à sombrer dans le sommeil. Elle a raison, renaître est épuisant. Je dors d’un sommeil de plomb jusqu’au lendemain matin. Je me sens mieux, mais je suis encore faible. Cependant, je ne peux pas m’accorder le luxe de me reposer encore. Je me lève, j’enfile la tenue que la prêtresse m’a laissé pendant la nuit. Une robe blanche. Il me faudra en trouver une autre, mais pour le moment elle fera l’affaire. Je vais prier la déesse et m’en vais trouver celle qui a été là pour moi depuis que je me suis réveillée ici.

"J’ai besoin de mon équipement, pouvez-vous me rendre mes affaires ? Je dois y aller.

Je suis désolée, mais nous n’avons fait que vous ramener à la vie, il n’y a rien à vous ici."

Le choc est brutal. Plus d’équipement. Plus d’arme, mon bâton pour me défendre, je n’ai plus rien et je n’ai même pas de quoi acheter quelque chose. Plus rien ne me protège des attaques du monde…

"Quoi qu’il en soit il faut que je parte…

Rien ne vous retient, mais je vous conseille de rester encore un peu.

Je… Je ne peux pas… Merci pour tout."

Je franchis la porte du temple, il me faut retrouver mes compagnons, mais comment ? Par où aller ? Et où est Laïdè ?... Je m’assois sur les marches du temple, au soleil tentant de trouver une solution.

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 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Dim 29 Juil 2012 04:16 
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C'est la sacoche alourdie par la gourde neuve et la fiole de fluide que je me dirige à présent vers le temple de Gaïa. Je sais que j'y trouverai le calme nécessaire à mon apaisement personnel, et peut-être la voie pour m'améliorer. Cela fait un moment que je n'y ai pas mis les pieds, occupé à travailler mes compétences en herboristerie, et surtout pour faire accepter mon travail par certaines têtes dures. J'ai beau être compréhensif, m'entendre dire que mes remèdes sont malsains parce que Père était shaakt me peine toujours autant. Jamais je ne le blâmerai pour m'avoir permis de naître, pas plus que je ne laisserai les mauvaises langues prendre le dessus.

Je trouve cela bien triste. En ces heures sombres, les ynoriens de la République devraient se serrer davantage les coudes, mais j'imagine que la rancune et la pression poussent à dire des choses dépassant la pensée. Je ne leur en veux pas. Cela ne fait que me causer un peu de souffrance, mais surtout cela me pousse à vouloir me dépasser en permanence. Je suis confiant. Je sais qu'un jour je parviendrai à faire reconnaitre ma valeur.

En attendant, mes pas me guident vers le temple de la déesse de la lumière. La bâtisse offre un air toujours aussi humble, mais chaleureux. L'esplanade est d'ailleurs occupée par quelques personnes usant de leur savoir pour soulager des maux, ou prodiguer des conseils. Parmi ceux-ci, j'aperçois des humains typiquement oraniens, arborant la tenue des officiants de la déesse. Un bref instant, je me demande si la jeune fille que j'ai croisé plus tôt en fait partie. Je passe rapidement les yeux sur les personnes présentes, mais le mouvement proche d'humains plus grands que moi m'incite à ne pas m'attarder.

Je chasse cette pensée superflue en entrant dans un hall lumineux, donnant sur des salles de prière. Je marque une pause, attendant que l'un des membres du culte m'aperçoive. La chose se produit rapidement, et son geste amical me désignant une salle est remercié d'un humble mouvement de tête. Je m'y engouffre, quelque peu étonné de voir cette salle au sol de bois vide de toute présence. D'un autre côté, je suis plutôt soulagé que ce soit le cas. J'ai besoin de me concentrer, car comme me l'a rappelé le marchand, la magie reste quelque chose de précieux et de possiblement dangereux.

Je me défais de mes getas, les déposant contre le mur. Sous l'action lente de mes mains, la porte se referme sans bruit superflu, me coupant du reste des lieux. Je m'apprête à avancer quand une ombre sur le sol me rappelle que mon Fang Bian Chan est toujours sanglé à mon dos. Je m'en défais avec précaution, jugeant qu'il est plutôt malvenu d'afficher ainsi une arme dans un lieu de prière et de paix.

(Bien... Par quoi commencer ?)

N'apercevant rien pour m'agenouiller, je décide de simplement m'asseoir en tailleur, rajustant le tissu étiré de mon yukata. Avant toute chose, je décide de prier la déesse de la lumière. C'est tout de même principalement pour cela que je suis venu.

D'un geste rendu presque automatique, je retire le ruban doré retenant mes cheveux, l'enroulant autour de ma main droite. Une fois ceci fait, j'appose ma paume contre mon torse, sentant les coups de mon coeur pulsant en-dessous. De l'autre main, je dégage quelques mèches chatouillant mon cou, puis je ferme les yeux. Je visualise alors un halo doré, adressant mentalement des paroles à la déesse.

(Gaïa, déesse de la Lumière, de la Connaissance et de la Paix, percevez ma foi. En vous qui m'avez accordé un peu de votre élément, je continue de croire. En votre lueur qui éclaire mon esprit, j'accorde toute confiance. Puisse votre sagesse guider mes actes dans les moments de doutes, et que vos desseins soient accomplis comme il se doit. )

En rouvrant les yeux, je me sens totalement calme, au point de parvenir à entendre les battements lents et distincts de mon coeur. Je demeure immobile quelques instants, à l'écoute de ce son illustrant la vie, puis remets mon ruban à sa place. Je crois en cette déesse, et même si je sais qu'elle a des milliers de fidèles, j'aime imaginer qu'il lui arrive parfois de m'accorder une courte pensée.

C'est dans cet état d'esprit que j'extirpe la fiole de fluide de ma besace. Elle n'est vraiment pas bien grande, tenant juste dans la paume de ma main, mais ce qu'elle contient m'impressionne bien plus. Avec précaution, j'en retire le bouchon, et constate un phénomène entre intriguant et rassurant. J'ai presque l'impression de voir surgir un mince rai de lumière de ce contenant. Cette simple vue me rassure, et m'incite à porter le flacon à mes lèvres.

Alors que je m'attends à percevoir un liquide s'écouler dans ma gorge, c'est une toute autre impression que j'ai. Le fluide ne laisse aucune sensation physique sur mon palais, ni goût particulier, ni résidu. Par contre, j'ai la sensation que quelque chose d'apaisant se fraie un chemin en moi. C'est un peu comme la chaleur que je perçois lorsque oncle Masaya me tapote la tête, mais en plus concentré, plus insistant, plus "pur". Je ne fais pas le moindre geste, à l'écoute de mon corps.

Le fluide que j'ai absorbé semble bientôt s'immiscer au plus profond de moi, alors qu'en parallèle, je suis certain de sentir sa présence dans chaque parcelle de ma peau sombre. C'est d'ailleurs à cette pensée que je remarque que le noirâtre de mon épiderme semble s'être recouvert par endroits d'une pellicule dorée. Ceci ne dure qu'un instant. Bientôt, je perçois en moi comme un léger tumulte, un peu comme si deux bras de rivière se rejoignaient pour ne plus en faire qu'un. Le ressenti est étrange, mais pas désagréable. Mieux encore, quand il cesse, un brin de confiance et de paix me submerge.

Tendant la main ornée de l'anneau de Mère devant moi, paume vers le plafond, je manipule doucement cette énergie lumineuse. Etrangement, cet acte me semble quelque peu plus facile, mais en même temps, il m'apparait plus délicat d'en garder le contrôle. C'est une bonne chose que je n'ai pas vu trop grand. Un afflux d'énergie supérieur m'aurait sans doute posé des difficultés supplémentaires. Ceci signifie tout de même que je vais devoir redoubler de concentration pour ne pas laisser cette nouvelle force m'échapper.

(D'ailleurs, autant m'y habituer dès à présent. Et pourquoi pas en essayant de reproduire cette aura anti-violence ? )

J'esquisse un sourire, et me masse les tempes, curieux de voir si je peux y arriver.




[Absorption de mon fluide 1/8 de lumière.]

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Dernière édition par Kiyoheiki le Lun 30 Juil 2012 01:59, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Dim 29 Juil 2012 16:57 
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Plissant les yeux, je tente de rassembler tout ce que j'ai pu percevoir concernant cet usage de la magie. Je me rappelle que l'air autour de nous semblait légèrement flou et doré, formant comme un léger halo. Par contre, rien n'influait sur mes mouvements ou mon envie de m'interposer. J'étais par contre persuadé que rien de ce que je tenterai n'aurait d'effet sur les opposants. S'agissait-il d'une sorte de carcan ? Est-ce qu'au final seuls ceux qui voulaient vraiment en découdre étaient affectés ?

Je laisse temporairement ces questions de côté. Pour le moment, il me faut reprendre en mains ma capacité à manipuler les fluides. Tendant les paumes vers le plafond, j'y pousse doucement mon énergie. Immédiatement, je perçois l'influence de l'apport de fluide. Ma magie se déplace avec plus de rapidité dans chaque parcelle de mon corps. Même si cela me rassure quant au fait de l'avoir intégré, il n'empêche que je crains ne pas pouvoir canaliser ce flux correctement.

Ma première tâche est donc de me concentrer sur cette lumière prenant sa source au coeur de mon être. Je tente de la canaliser comme d'habitude jusqu'à mes mains.

"Uagh !"

Le courant est si soudain qu'un vif engourdissement s'empare de toute la zone entre mes poignets et mes phalanges. Par réflexe, je secoue un peu les doigts, les refermant et les rouvrant en rythme. A vouloir aller trop vite, je n'ai réussi qu'à avoir un retour de flux. Inspirant lentement, je décide de prendre le temps et de faire circuler cette énergie intérieure. Concentré, je m'inspire d'un trait de lumière parcourant la salle, sa présence uniquement révélée par de faibles traces de poussière dans l'air.

Je ne me presse pas. Je veux comprendre ce fluide plus présent en moi. En le faisant circuler, j'apprends à mieux le percevoir, à davantage contrôler le flot. Je ne sais pas combien de temps s'est déjà écoulé lorsque je prends la décision de retenter la canalisation. Cette fois-ci, attentif, je guide le flux vers ma paume gauche. A la surface de ma peau, je constate la présence de quelques paillettes dorées semblant l'éclairer par en-dessous.

Conforté par ce léger pas en avant, je tente d'amener cette lueur à recouvrir ma main. Un nouvel obstacle apparait quand je me rends compte que seules des taches lumineuses apparaissent sur ma peau, et de façon presque aléatoire. La seule chose dont je suis certain, c'est de percevoir la présence du fluide aux endroits éclairés. C'est peut-être la clé dont j'ai besoin. Je ferme les yeux, tentant d'amener mentalement cette lumière à s'étendre dans chaque parcelle de peau.

L'exercice est éprouvant, et surtout frustrant, me faisant ignorer tout ce qui m'entoure. Quand un doigt est enfin recouvert, je perds la sensation du fluide dans le doigt voisin. Le violacé de mon regard rencontre les traces dorées. Quelque chose me frappe soudain.

(Si cela me demande autant de concentration pour un seul doigt, jamais mes fluides ne seront assez puissants pour créer un vrai halo... Quelque chose a du m'échapper...)

Cessant la manipulation, je me frotte la tempe, à la recherche d'un moyen pour couvrir efficacement ma peau, avant de matérialiser les fluides. J'ai beau réfléchir, j'ai l'impression de me trouver dans une impasse. Le fait de me heurter à un mur m'incite à marquer un temps de repos. Je décide de m'étirer, détendant mes jambes, et finissant par m'allonger au sol. Alors que je scrute le plafond, mains sous la nuque, une voix quelque peu déçue me parvient.

"Vous abandonnez déjà ?"

Surpris, je bascule sur le côté droit, prenant appui sur mes mains et ma hanche, cherchant d'où vient la voix. Je me rends soudain compte de la présence d'une jeune fille, confortablement assise sur un coussin à côté de mon arme. Immédiatement, je m'assure ne pas avoir commis d'impair, puis la salue du chef. Quelque chose de familier attire mes yeux sur son visage. Je comprends soudain qu'il s'agit de la jeune personne, en tenue d'officiant de Gaïa, croisée ce matin.

Je ne l'ai même pas entendu entrer. Depuis combien de temps se tient-elle dans mon dos ? Avec calme, je me tourne vers elle, décidé à lui répondre.

"Je n'abandonne jamais... Mais pour le moment, j'éprouve quelques difficultés."

"J'avais remarqué."

Sérieusement, a-t-elle assisté à tout ce que j'ai tenté de faire ? Peut-être joue-t-telle simplement avec moi, même si son expression n'en affiche rien. Je m'attends à ce qu'elle poursuive, mais elle se mure dans le silence, plissant les yeux. J'ignore pourquoi, mais je me sens un peu mal à l'aise en sa présence. Elle a l'air si distante qu'elle en parait inapprochable. C'est un peu comme ce que j'ai perçu avec le chef du clan, sauf qu'il s'agit là d'une jeune fille cinq fois moins âgée que lui.

D'ailleurs, pourquoi est-elle ici ?

"Puis-je vous aider d'une quelconque manière ?"

Ses yeux noirs se rouvrent et se rivent à mon visage, ou plus exactement à mes yeux.

"Non."

Je hausse un sourcil, ne comprenant pas du tout ce à quoi elle peut penser. Est-elle ici pour prier ? J'en doute. Je ne l'imagine pas faire aisément la conversation non plus. J'ai beau retourner la question dans mon crâne, je ne vois aucune raison pour qu'elle m'observe ainsi, sauf si elle cherche juste à me faire comprendre quelque chose. Ai-je mis trop de temps ? Y-a-t-il d'autres fidèles qui souhaitent les lieux ? Mais alors pourquoi ne pas me le dire ?

Peu à peu, je détourne le visage d'elle, intrigué par ce mystère. Sa voix mets un terme à mes interrogations.

"Par contre, moi, je le peux."

"Vous... Vous pourriez m'apprendre ?"

"Non. Je n'en ai pas l'autorité."

Son visage se détend un peu, et un sourire amusé parcourt ses traits.

"Par contre, je peux corriger certaines erreurs. Comprenez bien que ce n'est pas en appliquant bêtement les enseignements d'un autre que l'on devient plus sage. Nulle connaissance n'a plus de valeur que celle issue de sa propre expérience."

"Je... Je vous remercie."

Son expression s'illumine légèrement.

"Recommencez. Je vous interromprai si nécessaire."



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Dernière édition par Kiyoheiki le Sam 11 Aoû 2012 15:52, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Sam 11 Aoû 2012 15:51 
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Je reprends une posture assise, tendant ma main gauche devant moi. Je réitère l'opération précédente en essayant de recouvrir ma main de fluide lumineux. Mon idée est simple, je souhaite me couvrir d'abord de magie puis la matérialiser ensuite pour toucher ce qui m'entoure. La salle est silencieuse, au point que je n'entends même pas ma propre respiration ou celle de la jeune fille. Ma concentration est donc totale, ce qui n'empêche pas le résultat d'être bien en-dessous de mes espérances. Je dois mal m'y prendre, ne parvenant pas à envelopper ma main comme je le souhaite.

Alors que j'essaie encore, un léger son m'interrompt. Mon attention est attirée par la jeune brune, dont les mains encore accolées me font comprendre que c'est leur choc qui m'a perturbé. Je m'immobilise, attentif. Un air légèrement sévère se dessine sur les traits juvéniles.

"Qu'essayez-vous de faire exactement ?"

Je lui explique ma démarche, remarquant un air attentif, mais cependant pas convaincu. Un léger signe de tête négatif de sa part ponctue mon explication.

"L'idée est peut-être bonne, mais elle ne s'applique pas ainsi à la lumière. Je vous fais cette simple remarque : comment la lumière se diffuse-t-elle au naturel ?"

Je m'attendais à ce qu'elle ne m'apporte pas la réponse, mais pas à avoir des énigmes à résoudre. Pourtant, vu son attitude, rien dans ses paroles ne semble lié à un quelconque jeu. C'est donc avec autant de sérieux que je cherche à comprendre. La lumière au naturel... J'observe un rai de cette lueur solaire striant la pièce, en quête de réponse. Remontant ce fil doré du regard, je le vois passer par une petite lucarne. Mentalement, je poursuis la chose, jusqu'à visualiser sa source.

(Sa source ?)

Dans mon esprit, la forme circulaire de l'astre solaire apparait. Un seul point, illuminant des milliers de lieux. Comme percuté par l'évidence, j'ouvre de grands yeux étonnés. Serait-ce la solution ? Il ne me faut pas matérialiser ma magie depuis une surface, mais depuis un point ? Immédiatement, tout en essayant cependant de rester mesuré, je forme un point lumineux unique dans ma paume. Lorsque le fluide prend forme dans l'air, j'ai l'impression de tenir un minuscule soleil dans la main. Toute ma peau sombre est baignée d'une lueur agréable.

Cessant la manipulation, je jette un regard interrogateur à mon observatrice. J'ai droit à une esquisse de sourire approbateur pour toute réponse, mais qui vaut bien des mots. Prenant une longue inspiration, je songe bientôt qu'il me faut créer une source plus importante si je veux que la lueur ait une portée plus large.

Concentré, je décide d'amener cette énergie lumineuse au niveau de mon sternum. Un peu plus à l'aise, je refais la même chose que dans ma paume. Je sens nettement mieux la chaleur du fluide, peut-être par sa proximité avec mon coeur. L'opération est d'ailleurs rendue un peu plus difficile par la taille que je veux donner à la source. Je marque un instant de pause, reprenant mon souffle.

"Ne soyez pas si pressé. La magie n'est pas qu'un vulgaire outil. Il s'agit d'un cadeau des dieux, qu'il faut traiter avec respect. "

Il est vrai que je suis reconnaissant envers Gaïa pour ce don, mais l'entendre formulé à voix haute me gêne un peu. J'acquiesce brièvement, prenant le temps de me calmer et de retrouver ma concentration. Lentement, j'accumule le fluide dans ma poitrine, formant une demie-sphère contre moi. Décidé, je la matérialise en cherchant à la contenir. Une lueur douce en émane, enveloppant tout ce qui se trouve devant moi.

Presque comme un enfant, je suis touché par cette lumière que j'arrive à produire. Décidé, je cherche à ce qu'elle se charge de mon envie de retenir les pulsions négatives. Immédiatement, la voix féminine m'interrompt.

"Vous oubliez la vocation de notre Déesse. Gaïa n'est pas divinité emprisonnant les sentiments d'autrui, négatifs ou non."

La perplexité m'envahit. Je ne comprends pas vraiment ce qu'elle essaie de me faire comprendre. M'y prendrais-je mal ? Sans doute, sauf que je ne parviens pas à identifier le problème. Mes yeux violins la scrutent presque malgré moi. Leurs homologues noirs se ferment doucement. D'un coup, je me rends compte de la présence d'une sphère lumineuse entre les mains de la jeune personne, diffusant un halo doré. Ce n'est qu'en percevant la magie sur moi que quelque chose m'interpelle.

(C'est... Etrange. Comment dire... C'est comme si une volonté cherchait à m'empêcher d'avoir mal et de faire mal, un peu comme... Un parent.)

L'évidence me saute maintenant aux yeux. Voilà ce qu'elle voulait dire. Lors de ma précédente tentative, j'ai cherché à retenir la violence, à contraindre au pacifisme. La démarche est autre. Il faut, au contraire, faire ressentir son envie de protection des êtres présents. Pensant tenir une piste, je me remets au travail, accumulant les fluides tout en pensant à oncle Masaya. Lorsque je matérialise ma magie, j'ai à coeur de faire partager cette chaleur protectrice que j'apprécie.

Mon coeur est étrangement calme, serein, un peu comme si pendant un court moment je n'avais fait qu'un avec ma magie. J'ai encore du mal à croire ce que je viens de réaliser, scrutant mes paumes sombres baignant dans la lumière naturelle.

"Vous voyez ? Rien de tel que l'expérience personnelle."

L'officiante est déjà debout, semblant attendre que je la remarque pour quitter la pièce. Changeant de posture, je me mets à genoux, baissant un court moment la tête.

"Je vous suis reconnaissant pour votre aide."

Elle marque un court silence avant de me répondre.

"Je vous en prie... Gaïa vous accompagne."

Sur ce, avant même que je puisse au moins lui demander son nom, la jeune fille s'éclipse aussi vite qu'elle est venue. Amusé, je souris, songeant bientôt à une certaine ironie des choses.

(Un apprenti milicien pouvant faire usage de pacifisme ? Voilà quelque chose d'étrange.)

A mon tour, je me lève, et reprends mes affaires. Avant de sortir, j'adresse une pensée à Gaïa, puis décide de rentrer à la boutique. Autant me reposer le reste de la journée. Demain, mes plaies refermées, je retournerai à la milice.






[Tentative d'apprentissage du sort évolutif de lumière "Pacifisme"]

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 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Sam 27 Oct 2012 21:41 
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En approchant du temple, Genji me parait devenir un peu anxieux. Sur la place pavée, plusieurs personnes s'affairent à soigner les petites plaies des uns et des autres, expliquant aussi quelques gestes destinés à soulager temporairement les maux. Parmi les guérisseurs et les officiants liés à la déesse, je reconnais bientôt le visage de la jeune prêtresse. D'un calme ynorien sans pareil, mêlé à la luminosité de ses pouvoirs, elle pourrait presque apparaitre comme une vague incarnation de Gaïa. Malgré le trafic des oraniens, seules quelques silhouettes entrent réellement dans le temple. J'ai beau savoir que ce sont Zewen et Rana qui sont les divinités privilégiées, je ne m'explique pas vraiment l'intérêt moindre pour la Dame de Lumière.

Le regard de la jeune femme aux longs cheveux sombres, et à la sobre tunique blanche, croise le mien. Elle m'adresse un bref signe de tête en réponse au mien, puis retourne à sa tâche. Soudain, je perçois une légère traction sur ma manche, et dirige mon attention sur Genji. Sa voix est discrète, presque timide.

"Je... Je suis désolé, je ne prie pas Gaïa."

Voilà donc ce qui l'ennuierait depuis un moment ? Tapotant légèrement sa main en prenant un air rassurant, je lui souris.

"Vous n'y êtes pas contraint. Vous pouvez m'attendre à l'extérieur ou me tenir compagnie si vous le souhaitez."

Ses doigts se serrent un peu sur le tissu, puis dévient et attrapent mes propres phalanges. Sa peau glisse sur la mienne avant qu'il ne croise les bras. Sans prononcer un mot supplémentaire, il m'emboite le pas.

Après avoir gravi les marches, j'adresse un signe de tête aux quelques officiants présents, les laissant m'indiquer une salle de prière. La pièce désignée est sobre et, comme celle de la dernière fois, le sol est constitué de bois lisse. Je me déchausse et ôte mon arme que je laisse à l'entrée dans la salle. Elle est vide de toute présence, et le ciel nuageux la rend moins lumineuse que précédemment. Il n'empêche que je me sens serein en ces lieux, même si la température rend l'air frais.

Les panneaux coulissants refermés, je retire mon ruban doré, l'enroulant autour de ma paume droite. Silencieusement, je m'adresse à la déesse, la remerciant pour son don qui a permis de sauver une vie et d'en protéger d'autres. Je suis si absorbé par ma prière que je remarque à peine que mon camarade s'est assis dos à moi. Son souffle est un peu irrégulier, et je l'entends pousser un long soupir. Je veux le soutenir, mais je dois d'abord me préoccuper de ce que je suis venu faire ici.

Glissant la main dans mon sac, j'en sors la fiole contenant le concentré lumineux. Je souris en me rappelant de mon appréhension la première fois que j'en ai bu un. Respectueusement, j'ôte le bouchon transparent et m'amuse de voir le goulot s'illuminer doucement. La soudaine lueur est si intrigante que Genji se tourne un peu, accolant quelque peu son épaule à la mienne. Sa voix est basse, tout comme la mienne.

"Fluide de lumière ?"

"Tout à fait. Maintenant que je suis un instructeur, je ne veux pas prendre le risque que ma magie me fasse défaut au mauvais moment."

"C'est compréhensible."

Lentement, j'appose le flacon contre mes lèvres. Tout comme la première fois, je ne perçois aucune texture ni aucun goût particulier. Seule l'impression d'une douce chaleur m'envahit. Elle emplit mon coeur, chassant mes sentiments négatifs, et venant à la rencontre de ma propre lueur. J'imagine, presque autant que je le ressens, ces fluides tourner doucement l'un autour de l'autre, puis s'unir en un seul flot doré. J'ai foi en ces capacités nouvelles. Je suis certain qu'avec cet apport de magie, je vais pouvoir soutenir et protéger avec davantage d'efficacité. L'apaisement qui résulte de ce renouveau fluidique me rappelle celui issu de la bague dorée que le guérisseur Dwao m'a offerte.

Inspirant doucement, je tends la paume gauche devant moi, observant quelques taches lumineuses de petit calibre sur ma peau sombre. Quelques secondes suffisent pour qu'elles cessent. Dès lors, je décide de manipuler ma magie, sentant que ce nouveau courant est un peu plus instable que le précédent. Je vais devoir continuer à le manipuler pour être certain de réussir à le contrôler.

Tandis que je m'exerce, Genji se replace dans mon dos. La distance entre nous ne doit pas être grande puisque je perçois le frottement du tissu de son yukata contre le mien. Lui qui est d'habitude d'une politesse distante, le voilà qui a l'air de rechercher le contact. Aurait-il besoin d'être rassuré ? Mais pour quelles raisons ? Je fais preuve de patience, attendant qu'il se décide, mais seul un léger soupir agite l'air de la salle. Non, je ne peux pas rester passif. Si cela se trouve, il attend que j'engage la conversation.

Je me lance.

"Je comprends que la situation de Junji et Ayame soit préoccupante, mais ils sont débrouillards. Nos camarades miliciens peuvent peut-être aider en cas de soucis. Je ne vois pas ce qui vous ronge à ce point, sauf si..."

Peut-être que le problème avec son jumeau n'est pas le seul en cause. Qui ne risque rien n'a rien, et surtout pas de réponses, je lance une hypothèse.

"Sauf si vous avez de plus grandes inquiétudes, comme la teneur de votre mission."

Derrière moi, je sens l'humain tressaillir. Il semble vouloir se retourner, mais arrête son mouvement avant de le faire. Tout en faisant naître un petit soleil dans ma paume, dont l'éclat se répercute d'ailleurs sur le tissu doré, je tends mes oreilles pointues vers lui.

"Soit vous êtes perspicace, soit je suis comme un livre ouvert. Dans les deux cas, vous n'avez pas tort... Cela va vous étonner, j'en suis sûr. Pour aller droit au but..."

Genji doit sans doute avoir enlacé ses genoux de ses bras, laissant ainsi son dos reposer contre le mien. Le contact me déconcerte un peu tout en me fascinant, surtout quand je m'aperçois que ce sont ses pulsations cardiaques que je ressens via le tissu. Jusque-là, seul oncle Masaya s'est permis de telles familiarités. Certes Hidate et Junji ont apposé leur main sur mon épaule, mais le contact est resté plutôt bref. Peut-être est-ce parce que je suis déjà accoutumé à sa présence, mais je ne me sens guère perturbé ou outré par son acte.

"Cette mission... Elle me terrifie."

Terrifie ? Le mot me surprend tant il est fort. Qu'est-ce qui peut faire ainsi peur à un milicien suffisamment compétent pour briser la nuque d'un homme à mains nues ? Plutôt que de me lancer dans des hypothèses sans fins, je prends mon courage à deux mains, ouvrant mes paumes l'une contre l'autre pour créer un demi soleil dessus.

"La question est... Pourquoi ?"

Je sens Genji prendre une longue inspiration, me repoussant un peu vers l'avant. Je crois qu'il réfléchit pour me donner ses raisons le plus clairement possible. Je n'ai plus qu'à lui prêter une oreille attentive.





[Absorption de mon fluide 1/8ème de lumière.]

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Dernière édition par Kiyoheiki le Mar 25 Déc 2012 11:21, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Dim 28 Oct 2012 02:05 
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Immobile contre moi, l'ynorien se lance dans des explications. Sa voix est loin d'être aussi posée qu'à l'accoutumée, preuve que ce qu'il m'annonce le trouble.

"Je n'ai pas le droit de dévoiler des détails. Affaire difficile, vous comprenez ?"

J'acquiesce, continuant de faire circuler mes fluides lumineux en moi. Entrouvrant les lèvres, je m'empresse de faire le mouvement inverse quand le milicien reprend la parole de lui-même.

"Junji et moi allons devoir infiltrer un réseau. L'un des nôtres fait déjà partie du groupe ennemi depuis plusieurs mois, mais il ne peut pas faire grand-chose de plus seul. Apparemment, les activités sont divisées en une pluralité de branches. S'il agissait plus qu'il ne le fait déjà, il serait rapidement découvert."

"Je suppose que c'est là que vous intervenez."

Je perçois un faible mouvement m'indiquant qu'il hoche la tête.

"Nous devons être mis en contact avec eux, nous faire accepter et rassembler suffisamment d'informations pour pouvoir ensuite les frapper efficacement..."

Je demeure silencieux. Je me sais incapable de mentir. Ce genre de missions serait donc délicate à mener si j'en faisais partie, à moins de me faire passer pour quelqu'un de muet. Toutefois, malgré les explications du jeune homme, je ne vois pas réellement où se situe la difficulté. Certes, il y a un risque d'être en sous-nombre important, mais si le milicien sur le terrain a bien préparé leur arrivée, il devrait être minime.

Intrigué, je tente de pousser Genji à reprendre la parole.

"Cela n'a pas l'air facile, mais je ne comprends pas vraiment votre réticence."

"Vous n'étiez pas là lors des explications du sergent... "

La présence de l'humain se fait plus forte contre mon dos. Il doit sans doute avoir resserré sa prise sur ses membres. Sa voix se fait presque distante, amère même.

"Nous avons le droit... Non... Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous faire accepter dans le réseau. "

"Comment cela, tout ? "

Un rire sec lui échappe. Je sais qu'il bouge légèrement, mais je m'abstiens de me retourner. Ce n'est pas l'envie qui me manque, mais je redoute qu'il se taise si je le fais. Néanmoins, je me fais du souci. Plus ses mots sortent et plus son humeur et son calme faiblissent. Il faut qu'il se reprenne, qu'il regagne cette confiance en lui dont il s'est servi pour me soutenir le jour où j'ai du prendre une vie. Mais comment y parvenir ? C'est en apercevant la lueur de ma magie que je songe tenter d'en faire usage.

Si la lumière peut prévenir les blessures, peut-être peut-elle dissiper les ténèbres rongeant le coeur de mon ami. Car oui, l'entendre se confier de cette façon m'indique qu'il a confiance en moi. La réciproque étant vraie, j'estime ne pas me tromper en le considérant ainsi. Il n'y a que ce vouvoiement qui laisse planer un doute. L'important est que je parvienne à lui redonner courage, et le plus tôt sera le mieux. Je me concentre donc, cherchant à altérer ma lumière pour qu'elle soulage l'esprit plutôt que le corps. La chose n'est pas facile, car visualiser la guérison d'une plaie est plus simple que celle de sentiments.

"Il a utilisé un exemple simple. Si l'un des dirigeants de branche nous amène un otage, qu'il s'agisse d'une femme ou d'un enfant, en nous ordonnant de l'exécuter... Nous devons obéir sans un mot."

Ma concentration m'échappe brutalement quand je réalise la portée de ces paroles. Le réseau visé est-il si dangereux qu'il faille envisager la mise à mort d'innocents ? Je perçois mieux le trouble de l'oranien, dans le sens où mon propre coeur se serre à cette idée. Quand bien même je comprends où nos supérieurs veulent en venir, l'épreuve peut s'avérer difficile. Apposant la main à ruban contre mon torse, je cherche à retrouver mon calme. J'ai beau éprouver de la sympathie pour le malaise de Genji, si mon esprit est troublé, il ne me sera pas possible de l'aider.

Plissant les yeux, je recommence à concentrer ma magie, tentant de la charger d'une chaleur semblable à celle de mon anneau doré. Je veux lui offrir une certaine sérénité, pour que ses pensées se fassent plus claires, et qu'il puisse retrouver son sang-froid et sa confiance. Progressivement, je rassemble cette énergie à la hauteur de mon sternum, la concentrant. Si je me rappelle bien de mes tentatives pour le halo de pacifisme, je dois créer une source lumineuse unique qui servira de point de départ à ma magie.

Priant Gaïa, je m'efforce de rassembler des pensées contenant la chaleur que je souhaite lui faire ressentir. Je songe à mon oncle, mais aussi à ce repas que nous avons partagé, et au lien qui nous unit un peu plus étroitement. La lueur chargée de ce bienfait, j'ai un soudain doute sur la façon de la déployer. Dois-je le faire comme un soin ou comme le halo ? Je perds de nouveau ma concentration quand le jeune homme reprend la parole.

"Et si jamais je dois combattre Junji ? Est-ce que je serai seulement à la hauteur ? Jusqu'à maintenant, nos missions se sont toujours déroulées au sein d'une petite troupe. Mais cette fois..."

"Il faut vous reprendre, Genji."

"Ah ! Si c'était aussi simple, je l'aurai déjà fait ! "

Son ton se charge soudain d'agressivité.

"Vous êtes capable de guérir et connaissez les plantes, non ? Qu'attendez-vous pour me donner l'une de vos drogues miracles, histoire que je puisse massacrer sans retenue ?"

Dans mon dos, je sens que le jeune homme a changé de position, et le son brutal que je viens de percevoir doit être celui de son poing cognant le sol. Un souffle agacé lui échappe. Délaissant la manipulation de mon fluide, je bascule sur le côté, quelque peu blessé par la remarque somme toute vindicative à mon égard. Mon regard m'apporte la vision du jeune homme se tenant le poing, la peau de sa main droite légèrement éraflée par l'impact.

Brièvement, il me jette un coup d'oeil. Je dois sans doute avoir une expression quelque peu peinée, car sa hargne se dissipe aussitôt.

"Je suis désolé. Je ne comprends pas pourquoi... Finalement, je n'agis guère mieux que le gamin de tout à l'heure. Veuillez accepter mes excuses."

Conservant mon mutisme, j'incite mon interlocuteur à me montrer sa main. L'ynorien obtempère, passant ses yeux sombres de sa peau à mon visage. Attrapant ses doigts, j'étire légèrement l'épiderme, jugeant que ce n'est guère plus qu'une égratignure. Prenant sur moi malgré la pique douloureuse que son commentaire a engendré, j'esquisse un sourire.

"Je vous pardonne, mais à condition de mettre un terme à ce vouvoiement."

Je décèle une légère surprise sur le faciès de mon camarade. Petit à petit, il s'apaise, m'offrant une expression difficile à déchiffrer. Il a l'air ravi, mais en même temps embarrassé et intimidé. Pourtant, il acquiesce à plusieurs reprises et je vois ses lèvres former le pronom "tu" sans qu'il ne l'énonce. Pendant qu'il s'exerce, et tout en gardant contact avec lui, je m'efforce de rassembler mes fluides de lumière. J'ai découvert quelque chose pendant ce petit laps de temps. Si je traite cette lueur de confort comme un soin, c'est à dire une boule de lumière simplement chargée d'énergie curative, elle perd sa capacité à aider l'esprit.

J'ai le sentiment que ce n'est pas à la lumière de remonter le moral de mon ami, mais à moi. Mon fluide ne me sert que de passerelle entre mes émotions et les siennes. Une nouvelle fois, je songe à tous les moments agréables passés en la compagnie de mes proches, mais je revois aussi leur force. Junji et ses lancers de dagues, Hidate et ses découpes de mannequins de paille, mais aussi Genji et son agilité féline lors de l'embuscade.

Je crois en leur force, et c'est cela que je veux faire passer. Un vieux dicton ynorien nous rappelle que, parfois, un acte vaut mille mots. C'est sans doute vrai, et c'est dans cet esprit que je tente de lancer ce sort. Tout autour de moi, je diffuse une clarté douce, offrant une expression encourageante à mon interlocuteur. La magie n'est pas très importante puisque résultant d'une multitude de balbutiements. Toutefois, elle suffit à aider la cicatrisation et à ramener un semblant de calme sur le visage de Genji.

"Voilà qui est mieux. Tu dois te faire confiance et croire en tes capacités. Je te sais compétent, réfléchi et véritable ynorien. Rappelle-toi que tu n'es jamais seul, mais surtout reste toi-même. Après tout, qui d'autre que toi possède la patience et la réactivité nécessaires pour remettre les idées de Junji en place ?"

À mes mots, l'ynorien esquisse un sourire. En un clin d'oeil, son bras est passé dans mon dos, ou plus précisément contre mon omoplate, m'attirant à lui dans une accolade. Mon coeur rate un battement face à cette réaction si soudaine qu'elle m'a prise de court. Il me faut quelques secondes pour me ressaisir, et une poignée d'autres pour répondre à son geste par de petites tapes amicales sur son épaule. Ce n'est vraiment pas dans les habitudes des habitants de la République de se conduire ainsi, mais je suppose que ce contact est un passage obligé pour qu'il récupère entièrement.

Peu après, un léger son à la porte nous informe qu'un autre groupe de croyants vient prier la déesse. Prestement, je récupère mes affaires, mais ne proteste pas lorsque l'humain qui m'accompagne décide d'attacher ma chevelure avec mon ruban doré. A la sortie du temple, je note la persistance du regard de celui-ci. J'ignore à quoi il pense, mais je le devine bien plus confiant et motivé qu'auparavant.

Je prie avec ferveur et en silence pour que tout se passe bien pour eux, mais aussi pour moi. Après tout, demain, je reprends également du service à la milice.





[Tentative d'apprentissage du sort de prêtre : Bénédiction concentrique.]

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