Dans le chapitre précédent…Arc du Souffle du Voile
Chapitre XLIII : S'échapper du complexe souterrain
Akihito réfléchit rapidement à ses options. Il ne pouvait pas fuir et au moment où le garde verrait qu'il s'était libéré, il ameuterait tous ses copains ce qui le condamnerait à la mort. Ne sachant pas quoi faire, il s'affola de plus en plus et fit les deux choses qui lui semblèrent logique sur le moment : jeter les clés à travers les barreaux de sa cellule et retourner se remettre au niveau de ses fers. Il eut le temps de placer les fers à ses chevilles de sorte qu'un rapide coup d'œil ne suffirait pas à voir la supercherie et plaça ses mains dans les fers de manière plus convaincante. Son doigt en piteux état lui fit presque hurler de douleur lorsqu'il se coinça contre le bracelet, mais il ne laissa échapper qu'un faible cri. Au moins il pourrait chèrement défendre sa peau si les trois malades revenaient.
La porte s'ouvrit et le tortionnaire à la tenaille revint. Il jeta un rapide coup d'œil à Akihito, s'assura qu'il était toujours là et s'assit sur sa chaise en face de la cellule. Son regard se posa alors sur le trousseau de clé au sol devant la table. Il fronça les sourcils puis les ramassa avant de jeter un coup d'œil à son prisonnier qui faisait semblant d'être inconscient mais qui observait à travers un œil entrouvert la scène.
(Merde merde merde merde merde merde merde merde merde !)Avec un haussement d'épaules et de sourcils, le garde reposa les clés sur la table en baillant. Akihito poussa un discret soupir de soulagement, puis gémit de douleur. Son doigt lui relança une onde de douleur qui se répercuta de nouveau dans tout son corps. Il releva alors la tête et vit une clé pendre à la ceinture du garde. Il ne la vit pas bien mais supposa qu'elle ressemblait bien assez à celle qui avait ouvert sa cellule quelques temps auparavant pour penser que c'était elle. Le tout était de se retrouver en sa possession.
(Je ne peux pas l'attirer à moi sans qu'il le remarque. Il faut que ce soit le garde qui me l'apporte.)Sauf que le garde ne lui apporterait pas de bon cœur, ça il le savait pertinemment. Il fallait le pousser à venir dans la cellule. Comme il ne s'attendrait pas à le voir libre de ses mouvements, Akihito Pourrait en profiter pour l'attaquer et pouvoir passer par la porte.
« Garde…- Quoi qu'est-ce qu'il y a ?- De… l'eau… demanda Akihito d'une voix volontairement -et réellement- faible
-
Rien à foutre, répondit-il aussi sec.
- Mais… J'ai si soif…- Je m'en fous je te dis.(Merde, ça ne va pas marcher comme ça. Bon, essayons une autre façon…)- Alors au moins un pot… Pour que je ne me fasse pas dessus…- Tu peux te faire dessus aussi, de toute façon t'as plus beaucoup d'heures à vivre.(Il veut vraiment pas venir… Bon, il reste plus qu'à le provoquer.)- Tant pis, je finirai comme vous alors…- Comme nous ? demanda le garde en fixant son prisonnier des yeux.
- Oui, comme un sac à merde. Sauf que moi, c'est au sens propre.- Toi… grogna le nain entre ses dents.
- Mais au moins je mourrai avec mon honneur, n'est-ce pas Marteau ? Je m'attaque pas à des personnes enchaînées. Ah… soupira Akihito.
Moi qui pensais que l'honneur avait de l'importance chez les Thorkins… Il n'est pas plus grand que vous en fin de compte !
- Tu l'auras voulu… !- Si tu entres dans cette cellule, ne t'attend pas à en ressortir indemne. » le mit en garde Akihito. Il essayait d'appliquer la Loi de Valyus même dans ces circonstances, mais il n'en menait pas large. Son doigt revenait constamment lui rappeler qu'il avait souffert.
Le garde, fou de rage, venait de pénétrer dans la cellule, tenaille à la main. Il frappa le ventre de l'enchanteur d'un puissant coup qui le cloua au mur et s'adressa alors à lui, son visage souriant d'un air sadique.
« Tu croyais que j'allais te libérer pour t'affronter à la loyal et préserver mon honneur ? Tu es bien naïf sombre crétin. J'ai pas le droit de te tuer, mais te briser quelques os pour te rendre plus docile, ça je peux le faire ! Voyons voir si tu feras encore le malin avec trois doigts de plus en charpie !- C'est bien ce que je disais, un vrai sac à merde. »Alors qu'il énonçait ces mots, Akihito dégagea sa main gauche de son entrave factice et la colla sur le côté du visage. Il lut malgré son masque la surprise sur le visage de Marteau qui n'eut pas le temps de reculer. La paume de la main sur la tempe du nain, Akihito infligea le plus puissant Choc de Valyus qu'il put. Il pensait pouvoir assommer son tortionnaire avec ça, mais il ne voulut pas prendre de risque. Alors que celui-ci titubait en arrière, les yeux écarquillés, Akihito se défit des autres attaches. Il s'avança sur sa droite, mit sa main sur le masque du geôlier et envoya d'un puissant mouvement le crâne percuter le sol en se servant de son déséquilibre. Un bruit mat résonna dans la cellule alors que les yeux révulsés du Thorkin était visible à travers les fentes de son masque.
« Je t'avais bien dit de pas rentrer. » déclara le fulguromancien après s'être assuré qu'il n'était plus conscient. L'adrénaline du moment présent s'estompa et une soudaine chape de plomb lui tomba sur les épaules. La douleur causée par son doigt le grignotait moralement petit à petit. Il enchaîna les pieds du corps au mur et le soulagea après une fouille rapide d'un petit anneau d'argent et de sa bourse. Il referma la porte de la cellule et la verrouilla, puis cacha la clé sous un tas de paille présent dans une autre cellule de la prison. Il s'apprêtait à quitter la pièce quand ses yeux tombèrent sur le glaive du Thorkin.
(Mieux vaut la prendre en attendant de retrouver mes affaires.) Il la sangla dans son dos avec les attaches qu'il portait toujours sur lui et ouvrit prudemment la porte pour voir ce qu'il y avait derrière.
Un long couloir s'ouvrit devant lui, tout taillé de roche. Quelques torches l'éclairaient, le rendant passablement sombre. Il le parcourut en ouvrant les quelques portes qu'il trouvait sur le chemin, ne trouvant rien de bien intéressant dedans : un garde-manger, une autre prison, un petit placard. Les autres portes étaient verrouillées. Il pensa un instant aux clés inutilisées du trousseau resté dans la prison, mais ne voulut pas retourner dedans. Des bruits de pas se firent de nouveau entendre dans l'escalier qui se trouvait au bout du couloir. Deux personnes arrivaient dans sa direction. Ne réfléchissant pas plus que ça, il s'enferma dans le petit placard qu'il venait d'ouvrir et referma la porte.
Cette cachette temporaire fit prendre conscience à Akihito son état. Privé de sa vue, il se fiait alors à son ouïe et son corps pour l'avertir des dangers. A l'étroit dans ce placard contenant un balai de paille ainsi qu'un tas de paille, la douleur de son corps le frappa. Il avait mal partout. Pendant qu'il était en prison, la douleur de son doigt avait envahi son spectre de douleur. Mais alors qu'elle s'était quelques peu calmé, les autres douleurs apparaissaient les unes après les autres. Ses poignets meurtris, sa bouche frappée à plusieurs reprises, son estomac douloureux, sa blessure de flèche de la veille… La somme de ces douleurs entamait sans soucis et de manière importante son endurance. Il aurait pu fermer les yeux et s'endormir instantanément s'il l'avait voulu.
Mais s'endormit en plein camp adverse était aussi dangereux que suicidaire. Ravalant la douleur, il écouta le bruit des pas des Thorkins, essayant de savoir ce qu'ils comptaient faire et vers quelle pièce ils se dirigeaient. Il n'entendit pas grand-chose, mais les mots « bœuf » et « pomme » lui vinrent aux oreilles, ce qui le convainquit qu'ils allaient se diriger vers le garde-manger situé un peu plus loin dans le couloir. Il entendit le claquement des bottes sur la pierre passer devant la porte du placard et attendit avec appréhension l'éloignement du son. Il entrouvrit lentement la porte et vit les deux nains s'engouffrer dans le garde-manger. Il en profita pour sortir sans le moindre bruit du placard et monta silencieusement les marches.
L'escalier débouchait sur une grande pièce circulaire dont trois grands tunnels partaient. La salle en elle-même était un disque de trente mètres de diamètre avec une estrade en face de ce qui semblait être l'entrée principale, solidement gardée par deux Thorkins. Sur l'estrade reposait un autel où deux mots étaient gravés : « Meno » et « Marteau ». Une grande tenture était également suspendue au-dessus de l'autel contre le mur et représentait un marteau doré sur un soleil écarlate. Ne s'attardant pas sur les convictions de ce qu'il considérait comme des fous furieux, Akihito examina les deux autres couloirs. L'un était visible de sa position et était plutôt court, se finissant par une double porte de bois. Quelques râteliers étaient alignés devant la porte et contenaient aussi bien des armes d'entrainement en bois que des armes en acier.
(Une salle d'entrainement ? Alors il doit y avoir une infirmerie à proximité.)L'idée même de pouvoir apaiser sa douleur la réveilla paradoxalement et lui arracha une grimace de douleur. Il décida donc de faire de l'infirmerie son premier objectif avant de chercher à atteindre la sortie.
Traverser la pièce par le milieu était tout bonnement ridicule. Il serait à découvert sur une trentaine de mètres et il suffisait que pour une raison obscure un des nains entre dans la pièce à ce moment-là pour qu'il se fasse instantanément repérer. L'autel en revanche offrirait une bonne cache à mi-parcours. Il fonça donc en s'accroupissant pour atteindre l'autel, ce qu'il fit en une poignée de secondes. Il profita de son nouveau point de vue pour observer le tunnel qu'il n'avait pas pu voir depuis l'escalier de la prison : il s'agissait d'un long couloir percé de plusieurs ouvertures qui donnaient sur ce qui semblaient être des couchettes de pierre, un baraquement donc. Il n'avait aucun intérêt à aller pour l'instant, aussi s'apprêta-t-il à courir de nouveau vers les râteliers d'armes lorsque des bruits de pas résonnèrent dans la salle. Il se rabaissa directement et se colla à la paroi due l'autel pour ne pas se faire voir. Il reconnut les voix des deux Thorkins qui étaient passés prendre quelque chose au garde-manger et glissa un œil pour voir vers où ils se dirigeaient ; les bras chargés de nourriture, les deux Thorkins avaient le même style vestimentaire que les deux sous-fifres de Numéro 3. Ils se dirigèrent vers les baraquements et bientôt, le silence régna de nouveau dans la salle. Poussant un discret soupir de soulagement, Akihito regarda en face de lui. Il vit alors une porte dissimulée derrière la tenture, sûrement en rapport avec la présence de l'autel juste devant. (Le bureau du prêtre.) pensa l'enchanteur. Celui-ci devait occuper une position importante dans la secte, son bureau contiendrait peut-être des choses intéressantes ?
Profitant du fait d'être d'ores et déjà devant la porte, Akihito décida d'y jeter un coup d'œil avant de rejoindre l'infirmerie. Il s'en approcha accroupi et ouvrit la porte discrètement, la main droite chargée de fluide et prête à le défendre. Il n'y avait cependant personne dedans mais recelait des choses forts intéressantes : dans un coin de la petite pièce composée d'un bureau de pierre et de trois chaises de bois, le sac de Akihito était posé dans un coin. Son contenu ainsi que ses armes avaient été vidés à côté à l'occasion d'une fouille minutieuse. Il se dépêcha de le ramasser et y rangea la pioche et la hache thorkine qui était restée là.
Sa manchette magique retrouva au plus grand plaisir de son propriétaire sa place d'origine. Le marteau et la couronne de bronze de la tombe trônait quant à eux sur le bureau : les deux étaient marquées d'un soleil et d'une flamme, les deux symboles de Meno
. (J'y suis… je serai donc dans un repère de fanatiques de Meno ? Mais pourquoi ils m'en veulent ? j'ai décidément la poisse avec les fanatiques fous furieux…) pensa avec un pâle sourire l'enchanteur. Il avait d'autres soucis plus urgents pour l'instant, aussi ne s'attardât-il pas trop sur la question et empocha les deux équipements également. Il pourrait toujours les revendre à Ascan.
En passant derrière le bureau, une caisse attira son attention : elle contenait tout un tas de lettre adressé à « Numéro 1, Chef des Marteaux des Runes Enflammées ».
(Après Numéro 3, Numéro 1 ? En voilà une surprise.) ironisa le jeune homme. L'ironie lui permettait de penser à autre chose que la douleur qui nimbait son corps d'un voile oppressant. Il jeta un coup d'œil à leur contenu se demanda qui pouvait bien les lui envoyer.
(Vu que c'est des lettres manuscrites, certainement un de ces « mécènes ».) Par précaution sans doute, toutes les lettres étaient signées avec des initiales et nombre d'entre elles étaient signées de « M.C ». Il en lit quelques-unes en diagonales et l'une d'entre elle attira son attention. « … je vous confirme que cet endroit n'est plus occupé. Il est donc l'endroit parfait pour y placer le Marteau. Assurez-vous que le transfert se fasse dans la plus grande discrétion. L'Héritage du roi Doure ne doit pas quitter nos mains, même après sa mort. Je vous recontacterai dans un mois comme d'habitude. Gloire à Meno ! M.C
P.S : N'oubliez pas au sujet du Gardien… »
L'emblème du Marteau prenait alors tout son sens. Il s'agissait d'une secte de fous furieux dévoués à Meno et à la protection du Marteau Runique de Valyus !
(Comment on peut faire un tel lien entre le Marteau et Meno ? Bah, j'ai d'autres choses plus importantes à faire.) Il fouilla rapidement les autres lettres mais ne trouva aucune mention de ce fameux emplacement. Ne pouvant s'éterniser en ces lieux, il quitta la pièce rapidement. La salle était toujours aussi silencieuse, à peine troublée par le bâillement long et guttural d'un des gardes en faction. Un rapide sprint emmena l'enchanteur devant le râtelier d'armes, où il espéra trouver le seul objet qu'il n'avait pas récupérer, à savoir la lame courte que son père lui avait offert pour ses dix-huit ans. Elle ne s'y trouva pas, ce qui attrista d'autant plus le jeune homme. Il se ressaisit et ce dirigea vers la porte attenante à la double entrée qu'il avait vu de loin et où était imprimé dessus un flacon entouré d'un serpent, le symbole du Dieu Jeri.
(Jeri, Dieu de la santé et de la maladie… Ca doit être ici.)Il y pénétra par la porte entrouverte et trouva un Thorkin lui tournant le dos, profondément concentré sur le visage d'un autre nain allongé sur une table de pierre. Akihito se figea instantanément et observa si le médecin l'avait vu. Il semblait trop absorbé par sa tâche, aussi ne vit-il pas le jeune homme pénétrer dans la pièce. Pas plus que le Thorkin ausculté qui avait les yeux fermés et la bouche ouverte.
« Mmmh… Une belle carie ça.- Marghni mmmh mmh ? baragouina le patient.
- Oui mais attend d'abord Marteau, je regarde s'il n'y a rien d'autre à soigner. Tu m'avaleras ça après ça te soulageras. »Akihito profita de la situation incongrue pour observer la configuration de la salle. Il y avait différentes fioles rangées dans des alcôves murales et il était bien incapable de savoir ce à quoi elles servaient. Il vit également plusieurs rouleaux de bandages et de compresses qui étaient impeccablement rangées. Il s'approcha alors du guérisseur pour pouvoir le neutraliser le plus vite possible. Il tenait une petite spatule de bois pour abaisser la langue de son patient et voir plus facilement ses dents. Alors que Akihito se relevait de toute sa taille pour frapper et assommer le dentiste, le Thorkin entrouvrit les yeux et aperçut le jeune humain derrière le guérisseur.
« Mmarmmbl ! » essaya-t-il de prévenir.
Trop tard. L'enchanteur abattit sa main gauche sur l'arrière du crâne du Thorkin qui lui tournait le dos, écrasant son front contre celui du patient au-dessus duquel il était penché. Un impact sourd résonna dans l'infirmerie et le Thorkin allongé roula des yeux avant de devenir inerte, le bâtonnet enfoncé profondément dans sa gorge. Le deuxième Thorkin s'effondra quant à lui sur le sol en gémissant, se tenant le crâne.
(Il est encore inconscient.) Un coup de pied envoyé dans son visage termina d'envoyer le Nain dormir, non sans le priver d'une ou deux dents.
(J'espère que Valyus me pardonnera cette petite entorse à sa Loi.)Il était temps de se soigner sommairement. Son doigt le faisait souffrir par ses multiples fractures et les mouvements qu'il faisait en balançant ses bras. Il devait donc le fixer pour qu'il arrête de le faire souffrir. Par chance, les mouvements involontaires qu'il avait fait depuis le début de son évasion avait réaligner la première phalange tordue avec le reste de sa main. Il restait qu'une seule partie de son doigt en piteux état à remettre d'aplomb. Il s'empara d'un rouleau de bandage, d'une des baguettes de bois semblable à celle utilisé pour abaisser la langue. Il la plaça sous son doigt, enroula une bande de bandage plusieurs fois autour de la phalange dans la bonne position et rien que ça lui donnait une envie de hurler de douleur. Il prit un morceau de chiffon, l'enfonça dans sa bouche pour atténuer les cris qu'il allait irrémédiablement pousser alors qu'il fermait la porte. Sa main gauche trembla alors qu'il approchait les doigts de sa main gauche pour redresser son doigt. Elle rencontra une sorte de barrière invisible faite par sa peur qui repoussa sa main, prévoyant la douleur qu'il allait subir.
(Je vais avoir l'impression de m'arracher le doigt avec ces conneries… !)Il pensa alors au breuvage que le médecin avait prévu pour son patient, qui devait semble-t-il « atténuer » la douleur. Il le but d'une traite, grimaçant sous le goût amer de la mixture même en ne savant pas si cela allait changer quoi que ce soit. Prenant son courage à demain, Akihito ferma les yeux et redressa d'un coup sec son doigt tordu.
La douleur qui le submergea dépassa tout ce qu'il avait connu. Son hurlement s'étouffa dans le tissu alors que des larmes coulaient abondamment sur ses joues. La douleur anesthésia ses sens et il profita d'un moment de lucidité pour enrouler le bandage plusieurs fois et fixer ainsi son doigt. Le serrage du doigt déclencha de nouvelles ondes de souffrance mais elles étaient cachées par la douleur originale.
Trois minutes plus tard, il sortait de l'infirmerie. La douleur avait embrumé ses perceptions et c'est l'esprit plus clair qu'il se rappela la situation précaire dans laquelle il se trouvait. Son doigt en miette était désormais solidement fixé et ne risquait pas de bouger tant que le bandage tiendrait. En passant la porte, Akihito observa discrètement les deux gardes postés à l'entrée. Ils lui tournaient le dos et étaient tout deux armés d'hallebardes. Pour le reste, cotte de mailles et masque composaient la même tenue que pour les autres sbires que Akihito avait croisé. Alors qu'il réfléchissait au moyen le plus sûr de sortir, un évènement bouscula ses plans : Numéro 3 venait de passer la porte et se dirigeait, chargé d'un de ses acolytes, vers l'escalier qui menait aux geôles. Il ne faudrait pas longtemps avant qu'ils se rendent compte de son évasion.
Les Thorkins disparurent dans l'escalier et le compte à rebours commença. Akihito attendit qu'une poignée de secondes soit passée pour s'élancer vers la sortie en dégainant son épée. La discrétion n'était plus au menu, il fallait fuir.
A suivre…