A mesure où vous traverserez le champ glissant orné de pieux mortels, vous arriverez à discerner la masse sombre qui attendait, sagement terrée dans l'ombre. Une immensité de roche taillées à même la croûte naturelle offerte par la pierre de ces profondeurs.

L'édifice de forme pyramidale, hérissé de statues et de sculptures honorant des dieux sans noms, cette construction démesurée s'élève jusqu'à se perdre dans le toit de roc. Au centre de cet ouvrage, se dresse un oeil de pierre polie, verdâtre, fixant le noir et le rien. Sous cet oeil, une grande porte noire situé sur un étage, et une seconde, située au niveau où vous vous trouvez actuellement.

A mesure que vous avancez, les stalagmites s'arrondissent et disparaissent. Laissant place à un naufrage. Une épave de bateau tombé sur le flanc se trouve dans le profondeur de la terre contre toute logique. A en juger l'état de décrépitude du navire, sa présence remonte à des siècles avant votre ère...

Un bourdonnement se fait entendre, sa provenance ne semble pas provenir d'un insecte ou d'une autre créature. C'était la pierre qui vibrait, quelque chose faisait que la roche semblait vivante comme si un coeur immense palpitait derrière ces murs.

Sous l'oeil malveillant de l'édifice, face à la porte située à une dizaine de mètres au dessus du niveau du sol, se dressent sur un balcon trois individus encapuchonnés de noir, semblant vous fixer...

Les quelques membres du groupe qui avaient décidé d'avancer pour ne pas se mêler au conflit qui occupait Amarante et Ziresh ainsi que Serpent et le mineur firent des découvertes surprenantes. Depheline regardait les structures qui s'étaient dessinées devant eux avec fascination. Qu'était-ce donc ? L'ouvrage d'anciennes civilisations inconnues des habitants de Lebher ? Ou peut-être le lieu de culte d'une religion sectaire en marge de celles des peuples de la surface ? La jeune femme sentait dans cet étrange bâtiment qui prenait forme une force magique malfaisante qui n'avait rien de rassurant.

Elle ne pouvait pourtant pas se résoudre à exprimer ses craintes à ceux qui l'accompagnaient, ne se sentant pas en confiance avec certains d'entre eux. La rousse s'était déjà bien assez pris de critiques et de remarques déplacées dans la figure pour prendre le risque, une fois de plus, de s'y exposer. Ainsi, gardant ses craintes pour elle, elle continua sa marche d'un bon pas, voyant la présence de stalagmites se faire rare.

Non loin du bâtiment se trouvait une vieille carcasse de ce qui dut être jadis un fière bateau. Comment était-il arrivé là ? Depheline ne pouvait qu'émettre des hypothèses plus abracadabrantes les unes que les autres. Ce qui lui venait en premier lieu à l'esprit était que cet endroit avait sans doute été, il y a longtemps, une ancienne grotte maritime, puisque Lebher était une ville côtière.

L'impression d'avoir perçu un infime mouvement en haut du bâtiment attira son attention et elle se figea alors, observant trois ombres immobiles qui étaient probablement des personnes. Amis ou ennemis ? L'humaine penchait plutôt pour la seconde éventualité et était prête à en découdre, même à distance s'il le fallait, la magie bouillonnant encore dans ses veines depuis le précédent combat, alors que son énergie lui était revenue.

« Au moins, nous voilà sûr que ces vibrations n'ont pour le moment rien d'une menace pour nous, enfin, je l'espère... C'est la pierre elle même qui palpite ! », avait-elle fini par murmurer en regardant Aztai, dont la présence musclée et imposante la rassurait. Tout élément potentiellement réconfortant et apaisant dans cet environnement hostile était une source de grand soulagement...

La question maintenant était de savoir quoi faire. Etait-il judicieux de fouiller la dépouille du bateau ou fallait-il partir immédiatement à la rencontre des trois silhouettes ?

« Je pense que ce bateau mérite d'être rapidement visité, au moins pour s'assurer que nous ne passerons pas à coté de renseignements intéressants, vous en êtes aussi ? Ou vous préferez peut-être rendre une petite visite à ces individus qui nous toisent ? »

Elle avait pointé du doigts l'emplacement où ils s'étaient trouvés, tout en avançant déjà vers le bateau détruit, le coeur battant d'appréhension et d'espoir en même temps.

En quittant le corps de Milyah, Ziresh fut heureux de constater que son empathie avait été remarquée par plusieurs de ses compagnons. Aztai, le woran, et Serpent, l'homme masqué. Mais malgré ce semblant de réconfort, la mise en garde de l'homme tigre raviva chez lui une certaine colère. Envers Amarante, bien sûr. C'est d'ailleurs seulement à ce moment qu'il avait appris le nom de cette femme détestable, tant elle avait décidé de pas montrer once de politesse envers les animaux qu'ils représentaient.

"Peu importe qu'elle soit magicienne, je ne me soumettrais pas à ce monstre. J'ai beau être un loup, je suis bien plus humain qu'elle... Et je suis aussi bien trop conciliant, je m'en rends bien compte."

Un soupir passa, alors qu'il s'était avancé vers les stalagmites magiquement éclairées. Les flammes reflétées sur la pierre humide donnaient un spectacle magnifique, qui n'atténua cependant pas son jugement. Froidement, il continua.

"A la prochaine incartade, je ne me contiendrais pas comme tout à l'heure. Elle est dangereuse pour nous tous. Peu importe qu'elle ait eu un passé malheureux ou qu'elle ait vécu un grand drame pour être devenue ce qu'elle est maintenant. S'il faut la tuer pour en sauver d'autres, mon choix sera fait. Même si mon meurtre me suivra toute ma vie. Elle avait la possibilité de mieux faire, mais elle a choisi la facilité en voulant tuer. Elle n'aura que ce qu'elle mérite." Il ne signa pas, essayant de contenir sa colère le plus possible.

Quelques pas plus tard, il vit alors le chemin vers où menaient les flammes. Un lieu tout simplement magnifique. Et même si le jeune liykor était inexpérimenté et n'avait fait que vivre dans sa tribu tout le long de sa vie, il avait suffisamment lu, suffisamment étudié, pour savoir que tout ce qui se dressait là, devant lui, était une découverte incroyable. Une découverte susceptible de perfectionner la culture que l'on connaissait des anciens peuples.

"Saints Père et Mère..."

Ziresh avait beau être athée, cette phrase lui avait échappé, tant son étonnement était grand. De ses yeux lupins, il fixa le grand œil au centre de la pyramide. Et même si ce dernier ne visait rien de particulier, il ne put que se sentir irrémédiablement observé. Il n'avait s'agit pourtant que de quelques secondes, mais il ne put que fixer le sol par la suite, la peur l'ayant honteusement dominé.
Continuant son chemin, il vit plusieurs de ses compagnons devant lui, et notamment Depheline, qui leur proposa vite d'explorer l'épave du navire qui couchait devant lui. Un navire, oui... Encore une chose incroyable, qui découlait d'une ancienneté légendaire en ce lieu...

Le jeune homme-loup se rappela alors de Serpent, qui lui avait demandé de "veiller sur son amie" avec Aztai. Cet homme masqué s'était montré très bon jusqu'ici, alors la question ne se posa pas: autant aider cette jeune fille. Quant aux trois ombres menaçantes, il y avait d'autres combattants qui sauraient se défendre face à eux, s'il s'agissait bien d'ennemis... Quoiqu'ils auraient sans aucun doute attaqué avant, si c'était le cas.

"Je te suis, Depheline." Il signa en frottant le dessus de son avant-bras droit, pointé en direction de la magicienne de feu.

C'était d'autant plus une bonne idée, puisqu'il pourrait peut-être trouver quelque chose d'intéressant en terme d'équipement. Après tout, tout jeune petit aventurier qu'il était, il devait perfectionner son arsenal.
Empoignant un peu plus fortement sa lance, il se plaça devant la jeune femme pour ouvrir la marche. Sans doute pourrait-il trouver un endroit où la carcasse aurait été éventrée. Vu l'ancienneté du naufrage, ce n'était pas impossible.

J’avançai, et d’autres me suivaient. Les menaces des stalagmites n’étaient finalement pas tellement avérées. Tout juste paraissaient-elles mortelle pour celui qui glisserait sur ce sol prétendument glissant. Je m’en voulus presque d’avoir perdu du temps à sécuriser ma marche, mon approche, alors que d’autres, comme Depheline ou Aztaï, déambulaient sans trop paraître faire attention. Le pire restait l’homme à la crête, qui alla jusqu’à courir parmi les pieux de pierre, sans jamais risquer de choir. La mine fermée, je continuais d’avancer avec prudence. Une prudence illusoire, peut-être, qu’il ne servait apparemment à rien d’adopter, mais… je préférais rester moi-même malgré tout. L’imprudence n’était pas l’un de mes défauts.

Je dus cependant être de moins en moins précautionneux : les stalagmites pointues firent bientôt place à des protubérances rocheuses de formes arrondies, nettement moins létales d’apparence. Et puis, alors que je coupais l’obscurité de mon être, enveloppé dans les ténèbres de ma cape noire, je tombai nez-à-nez avec ce qui ressemblait à s’y méprendre à une épave de navire. C’était impossible. Pas si profondément sous terre, si loin de toute mer. L’état de décrépitude des poutres de bois était tel qu’on eut pu estimer son naufrage à des centaines, voire des milliers d’années. Il ne restait rien de lui, sinon des débris inutiles. Depheline et Ziresh semblaient vouloir l’explorer plus avant. Je n’avais que faire de leurs petites aventures. Je n’étais pas un pilleur de tombe ou d’épave. Pas un chasseur de trésor. La seule chose que je cherchais, c’était le pouvoir. L’importance. Et c’était en allant de l’avant que je les trouverais. Je n’avais pas besoin de rester en compagnie d’autres personnes pour mener à bien le travail qui m’avait été confié. Sans doute même serais-je plus discret, sans eux. Sans ce tigre téméraire, sans cette mage de feu plus que visible, sans cet honorable lupin, sans cet imprudent à la crête, et sans la méprisante aéromancienne. Milyah m’aurait peut-être accompagné, dans mes pérégrinations. Mais elle n’était plus là, désormais. Et j’ignorais où restait Trà Thù.

J’avançai. Et l’ombre laissa place, bientôt, à la silhouette d’une immense structure. Une construction. Une pyramide ancienne hérissée de mille sculptures déistes ou mythiques, dont je ne reconnus aucune figure. Le plus impressionnant de cette construction était sans conteste cet œil unique fixant le vide. Il semblait fait de pierre polie, aux reflets verdâtres. Simple statue, ou œil véritable ? Rien ne permettait alors de l’affirmer.

Deux portes étaient visibles, dans l’édifice. La première était à mon niveau, aisément accessible. L’autre, au-dessus, était située juste sous l’œil, bien plus haut. Elle donnait sur un balcon où se tenaient trois silhouettes encapées, qui semblait avoir un œil sur chacun de nous. Même moi, muni de ma cape noirâtre, et de mes pas furtifs et prudents, je sentais leur regard sur moi. Encore une précaution inutile. Je serrai les mâchoires, refusant de croire qu’Aztaï avait raison : foncer sans réfléchir. Sans la moindre ruse ou la moindre prudence. Il s’en sortait finalement tout aussi bien que moi. Comme si peu importait ce que nous tentions, seul le hasard déterminait les tuiles qui nous tombaient dessus. Ou les roches, pour certains.

Je m’approchai de la porte, tout en constatant seulement le grondement perpétuel de la roche alentour, comme si elle était animée d’une vie propre, ou qu’une sombre machinerie tournait sous elle. La porte était haute et noire. Je plaquai une main dessus, comme pour la sentir vibrer elle aussi. Puis, je cherchai un moyen de l’ouvrir pour pénétrer dans ce temple païen inconnu. L’origine du mal.

Je ne suis pas le seul à suivre l'elfe sombre, peu après que je presse le pas je vois que Aztai et son camarade loup suivent le petit groupe à leur tour. Plus j'avance dans ces mines, plus je me dis que sois ce qui nous attend à la fin va être très 'douloureux', soi ça va être quelque chose de grandiose, peut-être un trésor enfoui depuis des décennies, qui sait … Mais au vu de ce qui vient de se passer, les scolopendres, les spectacles de lumière, j'opte plus à présent pour la première alternative. Plus nous avançons plus les stalagmites semblent prendre une autre forme plus souple, jusqu'à ce qu'ils disparaissent complètement.

Ceci laisse place à une scène tout simplement hallucinante, complètement spectaculaire. Des gigantesques structures taillés à même la pierre de la grotte nous font face, dans une étendue pratiquement déserte. La seule chose que je vois à ce moment c'est l'édifice atteignant le plafond de la cavité et une épave de navire. Comment a t-il pu arriver ici ? C'est intriguant, ce lieu aurai donc était submergé dans l'eau par le passé … Ces deux éléments ne font que attisé ma curiosité encore plus, par ailleurs je remarque sur l'édifice se trouve un œil vert, en pierre sans doute.

J'ai l'impression d'être surveillé, je ne sais pas si c'est à cause de ce dernier élément qu'est ce globe oculaire ou c'est la présence de trois ombres se portant en hauteur. Ces trois individus semblent nous fixer tous, ils ne disent rien. Rien que leur tenue vestimentaire indique qu'ils sont douteux, dans le style bizarrerie habillés en capuche noir y'a pas mieux. Sur ce, la magicienne de feu semble vouloir explorer l'épave du navire, ce qui est une bonne idée mais d'un autre côté aller voir les trois individus mystérieux serai aussi intéressant. À moins bien sur que ce ne soit un piège. Je ne sais pas alors si je dois suivre ma camarade de magie ou si je dois suivre mon instinct, c'est à dire aller voir les trois ombres. Que faire que faire … Le loup semble aussi vouloir en savoir plus sur l'épave, il suit donc la mage.

-"Je vais te suivre aussi, je vais pas laisser une si jolie dame toute seule. Mais je pense que aller voir l'épave en premier serai plus judicieux que d'aller papoter avec ces individus sombres ..."-

Je les rejoins donc et cherche alors une brèche assez large dans la coque pour pouvoir nous permettre d'y entrer. Qui sait ce qu'on va trouver à l'intérieur, du meilleur équipement, des outils, une carte de la grotte voir même de l'édifice, des vieux parchemins, on peut émettre des centaines d'hypothèses, mais le mieux est d'aller voir par soi-même. Si j'arrive à trouver de quoi me restaurer mes fluides magiques, ça serai bien mais vu l'état et l'ancienneté du navire je doute que je puisse trouver quoique ce soit d'encore consommable à l'intérieur ...

Chute

Lorsqu'il reviendra dans le champ des stalagmites, un des joueurs fera une triste chute lors de son avancée, emporté par le sol glissant et par l'irrégularité du sol et l'absence de lumière, l'un de vous tombera sur une de ces dents de pierre qui lui perforera l'épaule avant de se briser. Laissant son corps à même le sol, perdant un flot de sang conséquent, totalement inconscient à cause du choc subit jusqu'à ce que ses compagnons viennent le récupérer. Il faudra être au minimum deux pour le rapatrier jusqu'à la cité. Un joueur ne sera pas suffisant, trois auront plus de chance de le faire sans risque de chute.

Je me réserve le droit de jouer l'équilibre des sauveteurs au dès, ce qui pourrait provoquer une seconde chute.

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Serpent tombera et perdra 20 points de vie accompagné d'un malus : inconscience, - devra passer un tour s'il souhaite rester inconscient, ou peut se réveiller par brèves intervalles. SA -50% jusqu'à ce qu'il reçoive des soins conséquent (+15pv)

La magicienne aux pouvoirs faiblards se permit de lancer une pique à la Sulfureuse qui l’ignora, habitée par une envie de meurtre sanguinaire. Ce n’était pas les propos d’une catin qui atteindraient la sombre colombe qu’était Amarante.

L’imbécile de louveteau trouva intelligent de s’attaquer à la Belle avec sa pauvre lance… Quelle arme pathétique ! Amarante utilisait sa noble magie, aspirant la vie de cet incapable qui ne pouvait pas contrer la puissance incontestée de la démone. Rien n’y personne ne l’arrêterait ! Néanmoins, cet inconscient réussit à donner un coup de son arme à la Belle qui perdit le contrôle de son sortilège avant de l’abandonner. C’était donc tout ? Amarante sentait que la lame venait de l’écorcher, mais la blessure n’était pas profonde… Ce monstre n’était qu’un novice dans le domaine du combat et la Rousse pourrait le détruire en usant de son sort offensif favori si elle en avait envie ! Le pire fut que ce résidu se permit de lui faire une remarque qui envoya la Belle dans une transe moqueuse. Amarante se moquait ostensiblement de ses propos. Pensait-il l’effrayer ? Si c’était son objectif, il n’était pas rendu car ce n’était pas un animal qui ferait frissonner la violente jeune femme.
«La prochaine fois, je vous déchiquette avec un sortilège que vous ne pourrez pas parer. Croyez-moi, ce sera une partie de plaisir pour moi !» le défia-t-elle de toute sa hargne.

Ce n’était pas un gringalet qui ennuierait la Beauté fatale, non ! Elle détruirait quiconque se mettrait en travers de son chemin et cet inconscient venait de signer son arrêt de mort. Bientôt il rejoindrait le cadavre de la sans poitrine et crèverait par la force des vents. Amarante suivait le groupe de loin, les observant, réfléchissant aux moyens les plus tordus pour les anéantir sans trop se faire remarquer. S’ils pensaient chasser les démons dans cet antre, ils auraient sans doute dû se méfier de la violence qui animait le cœur ténébreux d’Amarante. Car oui ! Le plus grand mal, ils le côtoyaient déjà depuis leur arrivée sur ces terres lointaines. C’était la Belle, la colérique et chaotique jeune fille qui trouvait palpitant de voir le sang couler, de voir rougir cette grotte encore trop peu macabre.
«Crachez votre venin pendant que vous en avez l’occasion. Cela ne durera pas.» murmura-t-elle.

Au fur et à mesure qu’Amarante avançait, elle se rendit compte que les stalagmites laissaient place à de la roche somme toute assez normale. Puis, elle finit par apercevoir une construction gigantesque qui vibrait sans doute par l’intermédiaire d’une magie antique qui courrait dans cet antre sinistre. La Belle observait le bâti. C’était un véritable temple orné d’un œil verdâtre qui regardait on ne savait quoi. Ce lieu maudit attirait la vénéneuse Amarante qui ne put que s’approcher de ce lieu malsain. L’élégant Selen était déjà en train de regarder comment forcer la porte pour pénétrer à l’intérieur de cette bâtisse. Peut-être qu’ils étaient attendus ? Peut-être que le mal avait élu domicile dans ce temple ? D’anciens Dieux vivaient peut-être reclus dans ces murs ? La Belle se ferait une joie de les détruire de sa terrifiante magie ! Les bannir serait sans doute la meilleure idée, les vents les chasseraient en un rien de temps !

Les aventuriers suivirent donc Selen, guide dans cette grotte aux milles secrets. Avec précautions, ils s'aventurèrent entre les stalagmites en direction d'Aztai ne savait quoi... Il avait réellement dû manqué quelque chose mais ne posa aucune question.
Serpent, de son côté, s'était décidé à accompagner le mineur à la sortie, leur demandant de prendre soin de Depheline. Aztai approuva d'un imperceptible mouvement de gueule avant de bientôt zigzaguer entre les pieux acérés. Ainsi les mercenaires avancèrent et c'est non sans crainte que le fauve regardait partout où il pouvait, son épée courte en patte. Et puis, après de longues minutes de marche, il s'aperçut que les pieux de roche s'arrondissaient pour ne bientôt laisser place qu'à un sol emplie de bosses usées par le temps, comme si l'eau l'eau l'avait rongé au fil des siècles. En parlant d'eau...

-Meno tout puissant... s'ébahit le félin.

Devant eux, autant imposant que délabré, un véritable navire des mers était échoués, brisé sur le flanc de la roche. Totalement inutilisable, Aztai se demanda bien comment ce bateau avait-il pu bien finir là. Dans son esprit, l'idée que cette grotte ait été autrefois un refuge, ou même un port souterrain, naquit. Mais ce qui interpela le plus l'aventurier tigré, c'était cette montagne, cette pyramide.
Devant le groupe, un véritable chef d'oeuvre de sculpture, à même la grotte, trônait dans les ténèbres de la terre. Le plus angoissant se disait le fauve, c'était cette oeil à la lueur verdâtre, gigantesque, qui était fiché en son centre. La sensation de se sentir observé était inévitable.
Il baissa le regard pour entrevoir une ouverture, au "rez-de-chaussez", et releva les yeux vers ce qui aurait pu être considéré comme un "étage" de la pyramide. Une deuxième porte, sous l'oeil, donnait accès à un balcon sur lequel étaient nichés trois personnes encapuchonnées. Tels de vautours, ces inconnus semblaient observer leurs proies du haut de leur perchoir.

-Je me jette sur ces piques si ces trois là sont là pour nous aider... marmonna Aztai.

Il dégaina sa deuxième lame. le tintement résonna dans toute la grotte. Tournant les yeux vers Depheline, celle-ci avait entreprit d'explorer la carcasse du navire. Une idée qu'Aztai n'aimait guère. Cependant, elle fut suivie par Ziresh et Warren. Se souvenant des paroles de Serpent, le fauve s'approcha et scruta le squelette du bateau.

-Je vais rester ici mais ne trainez pas. Si ces trois oiseaux (il désigna les silhouettes perchées) ou même d'autre scolopendres débarquent, il vaut mieux que l'on reste ensemble.

Il riva ses yeux sur le dos d'Amarante, cette folle enragée.

-Ou si Madame se décide à tous nous tuer, murmura-t-il pour lui même...

Selen, en cherchant à ouvrir la porte ne trouva rien de bien intéressant, si ce n'était les motifs en forme d'une créature étrange dont la surface était effacée par le temps et la corrosion du bronze, matière dans laquelle ce visage avait été forgé.

Tandis que les aventuriers se séparaient en petits groupes, les trois âmes encapuchonnées de l'étage supérieur s'étaient retournés dans le plus grand silence vers la porte de leur étage.

Les vibrations au sol s'estompaient dans la pierre. Plus rien ne vibrait, et au bout de quelques longues minutes, la porte commença enfin à craquer. Les gonds criaient, crissaient et perdaient une enveloppe de rouille et de poussière oxydée dans un nuage brunâtre qui chuta droit sur son pas.

Face à Amarante et Selen, les trois ombres furent dévoilées derrière ce panneau de bois noir. Une légère musique retentissait, apaisante, elle avait des allures de berceuse. Avant même que vous ne décidiez de faire quoique ce soit, le premier des trois s'avança vers vous.

Le visage dissimulé, la capuche en pointe d'un tissus noir sale et une tenue de prêtre très ancienne qui portait des symboles de cuir à la poitrine, semblables à la force des visages que l'on trouvait sur la porte. Trop anciens pour être connus et reconnus, la musique grimpa d'un ton sans pour autant permettre d'en trouver la source. Seule la pierre noire était visible. L'ombre grandissait et les flammes se taisaient, comme dans une soumission solennelle face à ce lieu interdit.

L'homme face à vous ne se découvra pas, mais contre toute attente, il parlait votre langue, non qu'elle fut moderne, il était possible d'en comprendre le sens.

« Et biiiien... Que faisoient ces inconnus qui virent jusqu'à la noirceur... S'aventurer jusqu'à nous... Est-ce le maître qui, dans sa profonde sagesse, quémanda votre venue ? »

Tactile, l'homme avait tendu sa main vers le bras de Selen, comme pour l'encourager à entrer, les deux autres n'avaient pas bougé d'un cil. Sa main aux doigts noueux et auréolée de tâches brunes étaient frappée d'une importante pilosité qui s'insinuait jusqu'entre ses doigts aux longs ongles gris et fêlés...

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Prochaine mise à jour ponctuelle jeudi vers 22h.

Ni clenche ni serrure. La porte, hormis sa centrale rainure, n’offrait aucun indice sur la manière de l’ouvrir. Ma recherche me permit tout de même de constater la décoration de la grande porte : le visage d’une créature étrange l’ornait, toute de bronze vieilli par les années. Un travail précis qui resplendirait sans doute encore aujourd’hui, s’il n’avait pas tant été altéré par les ans. Impuissant, je restai face à cette porte ornée et close. Rien ne permettait son ouverture, de l’extérieur. Comme si elle était un bastion hermétiquement clos de l’intérieur pendant des siècles. Entre temps, Amarante m’avait rejoint. Elle se posta près de moi, silencieuse et pensive. Elle qui avait, depuis le début de cette descente aux enfers, surtout brillé par sa fureur et ses mots vifs, elle semblait bien changée, soudainement. Ses boucles rousses par trop agitées habituellement reposaient maintenant sur ses épaules, et coulaient partiellement sur la peau satinée de son décolleté.

Je la regardai un instant sans rien dire, une expression insondable collée aux traits. Mes yeux émeraude la fixaient alors que je m’interrogeais sur son sort. Sur les motivations qu’elle avait de créer partout le chaos.

Mais mes questions furent interrompues par un changement progressif et inquiétant. Au-dessus de moi, les trois sombres silhouettes s’en étaient retournées dans les ombres de leur forteresse occulte. Et cela instillait à la pierre le silence. Les grondements et vibrations d’alors se turent petit à petit, jusqu’à disparaitre totalement, plongeant de nouveau la grotte dans de paisibles ténèbres. Puis, alors que le silence s’était imposé, le bruit revint. Des craquements, des crissements, des grincements. La porte antique s’ouvrait, devant moi. Et la manière dont elle se mouvait lentement témoignait de la rareté de l’évènement. De la poussière rousse tombait des gonds, formant un nuage rouillé qui choyait lentement vers la pierre du sol.

Mes yeux s’étaient fixés sur l’ouverture qui commençait à béer face à moi. J’étais en première ligne de ce qui sortirait de cette pyramide mystérieuse et sombre. Et je ne savais l’attitude à adopter. En moi, les fluides de lumière bouillonnaient, prêts à pulser hors de mes veines pour m’offrir leur protection mais… je les retins. Car derrière la porte désormais ouverte, les trois silhouettes sombres me faisaient face. Rien n’inspirait en elles l’animosité ou le bellicisme. Au contraire, un calme presque macabre se dégageait d’elles. Cette impression était augmentée par la présence d’une musique lente et hypnotique qui pulsait dans l’air, étranges carillons empreints de tristesse ancienne, de lointains souvenirs. De sombres réminiscences. Alors que je me laissais bercer par la douce mélopée, l’un des inconnus drapés de noir s’avança vers moi.

Son visage était invisible, caché sous les ombres d’une capuche sombre, rabattue en avant. Sa tenue était marquée de symboles de cuir représentant à l’identique le visage de l’être que j’avais pu observer sur la porte. Leur divinité sombre ? Leur maître ancestral ? Ce lieu lui était dédié, à n’en pas douter. Et ces trois êtres en étaient les derniers témoins. Les derniers maîtres et serviteurs. La prestance morbide de l’inconnu semblait faire s’intensifier les ombres alentours. Mais je n’y prêtai guère attention. La musique se faisait plus présente, elle aussi. Comme si elle enveloppait mon être de noirceurs apaisantes.

L’inconnu prit alors la parole, et je m’étonnai de le comprendre, bien que son parlé soit antique, tout comme ce temple. Il parlait ma langue. Ou un idiome en approchant, en tout cas. Et ses mots étaient surprenants. Une évocation d’un maître, une surprise de nous voir, une question… Et surtout, surtout, une main tendue. Une main âgée, comme le témoignaient les tâches brunâtres qui maculaient la peau à la pilosité fort développée. Comme si l’être en face de moi n’était que partiellement humain. S’il l’était tout court, d’ailleurs. D’une voix sombre, alors que mes yeux tentaient de percer l’obscurité de sa capuche, je répondis :

« Je n’obéis à nul maître. Mais j’ai bien été appelé à venir jusqu’ici. Qui êtes-vous donc ? Et quels secrets se terrent sous cette terre ? »

Les secrets souterrains, j’y étais désormais coutumier. Même s’ils s’avéraient de plus en plus sombres, à mesure que ma vie avançait. Moi qui avais été l’élu des prêtres pour porter la lumière, c’était dans l’ombre que je me développais. Laissant l’être me toucher le bras, j’avançai vers le temple pour répondre à sa muette invitation. Vers ses congénères immobiles.

Faisant le guet tout en admirant le géant de pierre qu'était la statue, il capta l'absence des ombres qui avaient dû se retrancher dans la forteresse. Serrant fort ses deux épées, il fit quelques pas en direction de l'entrée devant laquelle se tenait l'elfe ténébreux. Bientôt, celles-ci s'ouvrirent pour laisser entrevoir les trois inconnus. De là où Aztai était planté, impossible de discerner leurs traits physiques, en plus qu'ils soient encapuchonnés. L'un d'eux se sépare des autres et semble accoster Selen d'un air presque chaleureux, il semble l'inviter à entrer. Plus troublant encore, une mélodie très étrange vient de naître dans toute la cavité, comme si chaque pierres s'étaient mises à chanter en même temps...
Méfiant, le fauve observa la scène , la musique le berçant quelque peu, lorsque soudain, des cris de douleurs déchirèrent la symphonie, faisant revenir à la réalité le félin. Il tourna la tête en direction des stalagmites, le chemin qu'ils avaient entreprit pour venir jusqu'ici.

-Serpent! S'exclama Aztai.

Avant qu'il ne se lance vers l'origine des hurlements, il aperçut le mineur fou courir comme un dératé, un air de taré sur son visage sale. A toute allure, et avec une agilité tenant presque du miracle, il ne trébuche même pas sur le sol glissant. Se pouvait-il qu'il est fait du mal à l'homme masqué? Peut importait. Il fallait l'arrêter avant qu'il ne fasse quelque chose de bien trop dangereux.
Courant à son tour, mais avec prudence, le fauve tenta de barrer la route au dégénéré. Il avait prit de l'avance sur ses compagnons, réagissant au quart de tour. Lorsque celui-ci ne fut plus qu'à quelque mètre du woran neige, Aztai lui décocha un formidable coup de poing. Ne ralentissant pas sa course pour regarder les conséquences de son acte, il se rua en direction des cris qui bientôt s'évanouirent.
Lorsque le sol s'hérissa de nouveau sous ses pattes, il ralentit l'allure. Son coeur manquait de sortir de son thorax tellement il battait fort.
Enfin, Le woran aperçut une silhouette couchée au milieu du champ de mort, immobile.

-Par Meno, qu'il soit en vie!

Encore quelques mètres et Aztai s'agenouilla avec précaution près du corps inconscient de Serpent. Un flot de sang s'épanouissait hors de son épaule perforé par un stalagmite plutôt fin. Le pieu l'avait traversé sans peine, la douleur devait être insupportable. Ne se souciant guère de savoir si les autres avaient suivit, Aztai palpa le cou de l'homme, à la bordure du masque, pour en chercher quelques palpitations. Avec bonheur il sentit la peau vibrer faiblement sous sa griffe. Mais il fallait le sortir de là. Avec précaution, le fauve s'empara de la pointe qui ressortait de l'épaule de Serpent. Usant de sa force, il brisa net la pierre, jetant au loin le tourment de l'homme blessé. Bien sûr, son corps était toujours en possession du reste du pieu et non sans précaution, Aztai passa son bras gauche sous le cou de Serpent. Et puis, il passa son autre bras sous son dos.
Le fauve soupira tellement la pression le dominait.

-Calme... mais ferme! S'ordonna-t-il.

S'aidant de ses puissantes cuisses, il bondit pour se remettre sur pied, emmenant avec lui le corps meurtrit loin du stalagmite brisé. Serpent était léger, et cela aida grandement le fauve qui pu le porter vers un lieux moins moins souillés de toutes ces pointes. Lorsqu'il trouva un carré de pierre, toujours dans le champ de stalagmites, il déposa délicatement son fardeau toujours inconscient. Inspirant à fond, il chercha une solution... qu'il ne tarda pas à trouver.

-"En situation d'urgence", se dit-il en pensant à Médina. Hum... C'est un situation d'urgence.

Sans hésitation, il farfouilla un moment dans son sac pour dénicher l'ultime fiole de soin, différente des premières. Comme l'avait dit la woranne, c'était à utiliser qu'en cas d'extrême nécéssitée. Aztai ôta le bouchon et renifla la solution. Une odeur âcre lui agressa les naseaux. Même si Serpent était inconscient, verser quelque gouttes pourrait peut-être l'aider. A son réveil, s'il se réveillait (le fauve n'osait imaginer le contraire), il pourrait finir la potion curative.
Sur ce, il posa sa patte sur la nuque de l'humain pour en remplir sa bouche légèrement entre-ouverte. Avec espoir et bonheur, le félin vit qu'un peu dee liquide s'était frayé un chemin à travers la gorge du masqué...


(Utilisation de ma grande potion de soin +20 pdv, que Serpent terminera à son réveil)
(Je ne saurai comment décrire les effets de la potion alors j'en laisse le soin à l'un d'entre vous, le best serait quand même Gm17)

La jeune femme fut contente de constater qu’Aztai et Warren étaient bien décidés à la suivre dans cette petite exploration qui serait probablement de courte durée. Depheline avait en tête que la visite ne les retarderait que très peu et qu’ils ne risquaient, par ailleurs, pas grand-chose, excepté peut-être qu’une vieille planche ne leur tombât sur la tête.

A quelques secondes de son entrée dans le vestige du bateau, la magicienne entendit le hurlement poussé par un de leur compatriote resté quelque peu en retrait : Serpent. Elle reconnut sa voix parmi toutes, tant elle avait résonnée à travers le masque métallique, générant un son caractéristique qui ne pouvait tromper son oreille. Envolée, sa pointe de jalousie à l’égard d’Amarante. Lorsqu’un ami auquel elle tenait par-dessus tout était en danger, elle ne pouvait pas ignorer ses appels, peu importe les contrariétés.

« Viens aussi avec nous ! », avait lancé Depheline à l’attention de Warren qui se tenait à ses côtés. Aztaï s’était élancé le premier, souple et rapide comme il l’était. Mais la rousse préférait ne pas trop forcer l’allure, étant moins assurée sur ses pieds du fait qu’elle n’était pas une personne athlétique ni très agile.
Un deuxième blessé n'était pas nécessaire...

Lorsqu’elle arriva, elle fut catastrophée de voir Serpent allongé au milieu des stalagmites, mais l’éclat de sa lumière devenait si faible qu’elle ne pouvait pas voir toute l’envergure de sa blessure. Fouillant dans son sac à l’instar du worran, elle en sortie une réserve d’huile qu’elle vida en hâte dans la réserve de la lampe. C’est alors que toute l’horreur se révéla à ses yeux, alors qu’une plaie incroyablement profonde et étendue lui parcourait l’épaule. Sa cape blanche qui avait servi à Serpent pour jouer le bon samaritain auprès du mineur était à présent toute tâchée de rouge vermeille.

« Oh… Serpent ! », s’éxclama-t-elle en tombant à genou aux côtés de l’individu inerte. Elle était bien incapable de savoir s’il était mort ou inconscient, mais il lui était impossible de se résoudre à le perdre.

Ses yeux se mirent à pleurer et elle se blottit instinctivement contre Aztai, alors que ce dernier donnait à son ami une fiole de soin qui allait trancher en faveur de la vie du Ménéstrel…

« Merci, l’Ami…», murmura-t-elle à Aztaï, avant de le prendre dans les bras non sans un peu de gêne. Elle lui était redevable d’avoir sauvé la personne qui lui était le plus cher et l’émotion l’avait submergée en voyant Serpent se mettre à bouger. Doucement, elle s’écarta du tigre pour aider son ami à se redresser, son sang s’effaçant et sa blessure se refermant à grande vitesse.

« Il faut y aller, nous avons un bateau puis un bâtiment à explorer... Heureusement tu es vivant, ne refait plus jamais ça, on ne court plus ! »

Elle avait voulu le sermonner, mais sa voix dégageait une quantité d'affection infinie.

Les recherches de l’élégant Selen semblaient vaines. Nulle serrure pour tenter de la forcer, rien de rien. Amarante était frustrée de ne pas pouvoir pénétrer dans ce temple pour y découvrir la magie ancestrale qui s’y terrait. Dans sa grande sagesse Rana l’incitait à se servir de cette énergie pour développer sa puissance, pour devenir la reine qu’elle avait toujours voulu être plus rapidement que ce qu’elle n’aurait pu l’imaginer. Peut-être la clef du bonheur se trouvait dans ce lieu ancien, peut-être que l’immortalité vagabondait dans ces murs vieillots. Oui ! La Belle était impatiente de pouvoir visiter ce lieu et d’en extirper jusqu’à la moelle la magie qui s’y cachait.

Mais, rapidement les silhouettes qui se trouvaient en haut de la tour disparurent dans la noirceur du temple, craignant sans doute de déchaîner la fureur de la Rousse si jamais ils ne se dépêchaient pas à leur ouvrir la porte pour les laisser visiter le temple. Amarante était déjà prête à les détruire s’ils tentaient quoique ce soit contre son être si parfait, contre son élégance inégalable et contre sa peau immaculée. Sa vie deviendrait bientôt éternelle et plus personne ne chercherait à l’affronter. Au bout de quelques instants la porte décorée du visage miteux s’ouvrit laissant découvrir à la sulfureuse jeune femme trois silhouettes encapuchonnées.

(Encore des vieillards puants !)

Une musique douce et apaisante vint titiller les oreilles d’Amarante qui l’ennuya plus qu’autre chose, elle qui aimait les musiques endiablées. Comme dans la plupart des temples, les prêtres cherchaient certainement à trouver le calme pour pouvoir méditer tranquillement. Mais, cela n’était pour la Belle que des subterfuges utilisés pour donner un côté plus mystique à leurs cultes idiots. Ces fous étaient recouverts de vêtements en piteux état et noirâtres, laissant apparaître des traces de poussière sur leurs corps. Ils devaient vivre reclus dans ce lieu depuis des siècles sans doute et d’ailleurs que faisaient-ils ici ? Il n’y avait rien ! Que mangeaient-ils ? Que faisaient-ils ? Pourquoi se cachaient-ils ? Tant de questions restaient à élucider qu’Amarante ne sut pas par quel point commencé.

Mais ce fut un de ces vieux croûtons sentant la transpiration à des kilomètres à la ronde qui leur demanda ce qu’ils faisaient en ce lieu. Il leur parla encore une fois de ce satané maître qui préférait rester caché à la vue de tous pour l’instant. Mais, Amarante commençait à comprendre qu’il devait représenter l’entité suprême dans ces mines, que c’était lui le monstre tant redouté qui errait dans l’obscurité. La chose la plus comique était que ce devait même être le Dieu protecteur de ce temple. La Belle était désireuse de le rencontrer une bonne fois pour toute afin de voir enfin pour quelle raison il était aussi connu ? Peut-être qu’il possédait des mensurations gigantesques et qu’un culte luxurieux qui n’était pas pour déplaire à la Délicieuse.

Selen posa quelques questions pertinentes rapidement suivies par celles de la divinité proclamée.
«Qui est ce maître dont on ne cesse de nous rabâcher le «nom» ? À quel culte vouez-vous votre pitoyable vie ? Pour quelles raisons un temple aussi sombre que le vôtre se trouve à deux pas d’un camp de mineurs éviscérés ? Et puis qui sont les deux plantes vertes qui se trouvent à vos côtés ? Je suis curieuse de connaître vos motivations. Peut-être que nous pourrions faire affaire tous ensembles…» finit-elle d’une voix coquine.

Selen s’approchait du vieillard qui lui tendait la main. Il avait sûrement envie de rentrer à l’intérieur du temple et de le visiter autant qu’Amarante.

Une fois, ses emplettes finies, le voleur décida qu'il devait rejoindre le reste du groupe, qui allait le considérer comme un planqué, si à chaque fois, il lui fallait trois plombes avant de les retrouver. Bien sûr, il n'en était pas un, il se devait de prendre son temps, pour ne pas oublier le moindre objet utile et puis à quoi peut bien servir de l'équipement à une morte ? Par contre, ses actes récents le forçaient à se montrer plus utile désormais s'il voulait rétablir l'équilibre de ses actions. Il espérait que cette occasion de se racheter se présenterait vite, ainsi si un deuxième cadavre venait se placer en travers de sa route, il pourrait le délester de ses biens.

Il regarda une dernière fois le corps de Milyah, vérifiant ne rien avoir oublier et espérant qu'elle aurait plus de chance pour la suite, même si dans son état la félicité ne serait pas très utile. Il se mit ensuite en route, remarquant que le mineur traversait le champs de mort en courant, poursuivi par Serpent, qui n'était pas sensés partir de ce côté là. Trà emprunta la même voie qu'eux prenant garde aux pics.

Alors qu'il s'approchait du fond de la grotte, il remarqua que la sombre masse, que le masqué avait comparé à un édifice plus tôt, en était bien un. Un gigantesque bâtiment pyramidale trônait là, seule. Le spectacle était des plus étranges, la construction s'élevait assez haut pour qu'il soit invisible, un gigantesque pierre verte l'ornait, faisant pensait à un œil.

Stupéfait, il regarda après d'autre étrangeté, mais ce qu'il trouva en premier fut la réponse à son souhait, le ménestrel était au sol, empalé sur un stalagmite. C'était comme si Zewen était d'accord avec lui, enfin s'il existait, ce qui restait à prouver. Ou alors était-ce sa façon de vivre, qui lui apportait autant de chance. Quoiqu'il en soit, elle lui avait souri, lui offrant une chance d'égaliser ses actes, voir de récupérer une autre bourse.

Quand il arriva à son niveau, le worran et sa compagne était déjà en train d'aider le blessé. Le pics lui avait causé un trou impressionnant à l'épaule. Le sang coulait dans un flot assez impressionnant salissant ses vêtements clair. L'homme-bête lui faisait boire une potion, espérant sûrement lui donnait plus de chance de survie, ce qui était sûrement vrai. La jeune femme pleurait tout en se serrant contre elle la boule de poils. Se rendant compte de son inutilité, il se dirigea vers le possible temple.

Au fur et à mesure qu'il se rapprochait, le sol glissant et couvert de piques laissait place à une sorte de plaine. Un navire était échoué dans la caverne, le voleur ne fut pas trop étonné, avec tout ce qu'il avait vu ces derniers jours, il était de plus en plus dur de le surprendre. Il délaissa le bâtiment qui semblait être là depuis longtemps, pour rejoindre son allié. Selen se tenait près de la porte ouverte de la structure gigantesque, d'où venait un bruit apaisant. Il était en compagnie de la rousse mégalo et de trois hommes bizarres. Ils portaient des tenues de de prêtre avec un symbole de cuir sur le torse et un morceaux de tissu en guise de capuche.

Le sombre guerrier s'était rapprochait d'un d'eux, qui s'était avancé vers les mercenaires, comme pour répondre à une salutation. Puis il avança vers les deux autres, comme pour entrer dans le temple. Amarante, elle, semblait impatiente d'en savoir plus, si bien qu'elle submergea le prêtre de question à propos de leur culte, de leur maître et de ceux qu'ils étaient. Elle essaya encore une fois de passer un pacte avec leur « dieu » à travers eux. Se rapprochant un peu plus des autres, il prit la parole.

« Pas si vite ! Attends au moins de savoir si ceux sont des alliés ou des ennemis avant de les interroger. De toute façon, ils ont pas l'air d'être prêt à te sortir un discours répondant à toute tes questions. Sinon ça serait bien de savoir si on peut entrer. Ah...au fait, y a celui avec le masque, qui est tombé sur un des stalagmites. »