Dragon Fantôme - Chapitre VDragon Fantôme
Chapitre VI
L'oudio ne lui répondit pas tout de suite, visiblement dérangée de parler de tout cela autour des elfes de la ville. Elfes qui devaient trouver trop commun d'avoir de bêtes pierres grises pour leurs remparts et s'étaient sans doute emmerdés à en trouver des bleues certainement rien que pour se la péter.
Une fois éloigné des murs vers une petite forêt de conifères, elle lui répondit qu'il ne suffisait pas de trouver des sangs-pourpres mais des équipages libres, insistant fortement sur ce dernier mot. L'humoran mit un petit moment à comprendre la subtilité mais il devinait sa gêne. Mythanorië était une capitaine encore assez peu expérimentée qui espérait toujours pouvoir gérer son équipage en faisant preuve de sympathie et de compréhension, ne faisant preuve d'autorité que dans les cas les plus graves et encore, les répercussions n'étaient pas des plus lourdes. Entres autres exemple, n'importe quel autre capitaine aurait balancé Mercurio à la flotte -ou pire- lorsqu'il avait clairement tenté d'organiser une mutinerie à bord, mais il n'a jamais eu à en subir les conséquences et s'est même retrouvé, au final, maître d'équipage. Et ce avec sa bénédiction. Cela dénotait un certain idéalisme naïf de sa part, de passer l'éponge en espérant que ses membres d'équipage finissent par se calmer d'eux-même.
Et lorsqu'elle nommait ces fameux "équipages libres", on entendait bien derrière un accroc dans sa voix qui heurtait cet idéalisme, comme si elle ne voulait pas vraiment les trouver et qu'elle obéissait tout simplement aux ordres en dépit de ses principes. Mais il avait encore du mal à comprendre, malgré son regard insistant.
Elle continua alors, lui faisant comprendre qu'en l'état, la Confrérie d'Outremer était une cible facile et qu'elle lui fallait des alliés de poids contre les ennemis qu'elle s'était faite.
L'humoran n'avait jamais vraiment réfléchi aux implications de la Confrérie outre-mesure, après tout, ils étaient des pirates, des ennemis, bien sûr qu'ils en avaient. Mais de là à chercher à savoir lesquels, il n'était pas sûr de vouloir le savoir. Si la marine kendrane ou n'importe quel autre équipage de pirates se pointait pour tenter de les buter, il le verrait aussitôt et se bastonnerait comme tout le monde. Pas besoin de savoir le pourquoi du comment.
Mais bon, vu la manière dont elle parlait, la menace devait être plutôt mastoc et leur en vouloir à eux personnellement. Il commençait à comprendre. C'était une nécessité. Elle ne voulait pas approcher n'importe quel équipage de sangs-pourpres, elle parlait de ceux qui étaient interdits de séjour dans n'importe quel port de Yuimen, ces bandes de psychopathes qui tuaient tout ce qui passait à leur portée, le genre de salopards tellement tarés et sanguinaires qui n'hésiteraient pas à attaquer une frégate oaxienne rien que parce qu'ils s'ennuient. Et la Confrérie voulait en faire des mercenaires prêts à livrer une véritable guerre à leur côté ? Il fallait vraiment être désespéré pour en arriver là !
Alors oui, c'était tout de suite plus limpide que la tâche n'allait pas être évidente...
Et il était bien content de ne pas être le gogo qui devait se casser la tête à trouver un moyen de les approcher...
Après quelques minutes de marche, ils arrivèrent en vue d'une petite baraque isolée qui avait le mérite de se distinguer de l'architecture psychorigide établie en ville.
Enfin, on sentait bien que la bâtisse avait un peu d'histoire dans les pattes et que des travaux avaient dû être fait au travers du temps, comme le prouvait notamment une arche condamné dans la pierre.
Mythanorïe le laissa passer devant et il s'aventura à l'intérieur.
C'était une chouette boutique de potions. Le bonhomme devait être vachement productif car les murs étaient complètement tapissés de flacons, de topettes, d'ampoules et autres fioles remplis de liquides en tout genre.
Le tôlier s'était étrangement installé un tout petit comptoir en face d'une fenêtre de vitraux jaunes et rouges. C'était un vieux varrockien chauve et bien bedonnant. Son gros bide proéminent reposait à moitié sur son comptoir. Il arborait une barbe grisonnante et assez bien entretenue, fumant une pipe bas-de-gamme qui empestait le tabac dans toute sa boutique. Ils avaient beau être les seuls clients présents, il n'a pas sorti un mot à leur égard, comme si ils l'avaient emmerdés pendant un grand moment de glandage intensif qu'il aurait voulu faire durer plus longtemps.
Ah ! En voilà un, de mec normal, avec des défauts visibles au premier coup d'œil !
Parfait pour l'humoran qui se lança à sa rencontre sans lui laisser le temps d'en placer une :
"Holà l'vioc' ! Sympa ton taudis, j'aime b'coup l'style. Bon 'coute, j'vais t'prendre une caisse d'quarante potions de soin, ça d'vrait l'faire jusqu'à la prochaine escale. J'vais aussi t'prendre une quade d'essence d'lavande, une aut' de bergam' et une pinte d'onguent d'purée d'cerise. Non tiens, deux pintes même !"L'humoran tourne la tête vers Mythanorïe et Samrik avec un grand sourire :
"J'adore la purée d'cerise, j'm'en f'rais péter l'bide."Avant de reprendre avec le marchand :
"Ah et un demiard de galba' et un aut' de sagap', on sait jamais. Et rajoute à ça un quart de fluide d'lumi."Il marqua une pause, cherchant ce qu'il pourrait lui manquer en regardant les marchandises autour de lui.
"Ah ouais. Et y m'faut une mandibule d'adulte humain... ou elfe, à la limite. Avec les dents, ça s'rait génial. Sinon tu m'rajoutes une poignée de dents au pif et j'me débrouillerais avec hein, t'prends pas la tête."Il fit se mouvoir ses doigts sur le comptoir, la bouche en coin, semblant oublier quelque chose :
"Oh, et j'ai trouvé ces runes dans une épave. T'peux m'dire à quoi ça correspond ?"(((Alors, traduction :
En fait, tout ce que Mercurio demande ici est purement RP sauf le quart de fluide de lumière à 250 yus et l'identification de ces trois runes -Tao, Aojy et Yl-)))Dragon Fantôme - Chapitre VII
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Playlist de Mercurio
A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !
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Jack Beauregard (Henry Fonda), Mon nom est Personne, écrit par Sergio Leone, Fulvio Morsella et Ernesto Gastaldi