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 Sujet du message: Trajet maritime sur la Perle Rouge, Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Ven 31 Oct 2008 19:55 
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Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr et Tulorim


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Le navire du Capitaine Alodra assure la liaison entre Kendra-Kar et Tulorim avec ses quatre-vingts matelots pour une somme à présent dérisoire. A présent car, pour retracer son histoire, il y a quelques temps de cela le conflit entre Kendra Kâr et Tulorim rendait la liaison dangereuse. Mais le bateau avait une autorisation et de ce fait rien ne pouvait vous arriver. Il fallait alors payer cher pour la sécurité !

Durée du trajet en bateau entre les villes des 4 continents

Vitesse : standard (x1)

(Les yus dépensés ici ne seront pas retirés de votre fiche)

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 Sujet du message: Re: la perle rouge [liaison KK/Tulorim]
MessagePosté: Lun 28 Sep 2009 14:14 
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<< Le port de Tulorim

Effectuant un demi-tour pour me retrouver face au gabier, je dois me mordre la lèvre inférieure pour ne pas m'esclaffer devant la tête qu'affiche ce dernier.

"Je ne m'attendais pas à te revoir de si tôt Rurik, ça c'est sûr !"

Son tic de langage ne m'aide pas à contenir mon hilarité et mon ventre se contracte, laissant échapper un rire étouffé. Pour me donner contenance, je me penche et dépose mon léger paquetage sur le pont, mais c'est avec un visage mi-sérieux mi-rigolard que je me redresse.

"Alors quoi homme des montagnes ? Tulorim t'aurait-elle effrayée ?"

La stupéfaction a laissé place à une certaine gaieté sur la figure d'Ishka. Bien qu'encore intrigué par ce retour imprévu, il semble heureux de me revoir à bord de la Perle Rouge.

"- Moi effrayé ? Allons ! Etonné serait un mot plus juste. Mais ta cité n'est pour rien dans ma réapparition. Elle m'a même fournie une réponse à mes recherches, et c'est celle-ci qui me fait revenir sur mes pas, vers Kendra-Kâr.
- Tu vas de nouveau passer une journée avec moi Rurik, ça c'est sûr. Tu m'en raconteras bien un peu plus sur toi, Phalange de Fenris !"


Bien qu'il ait pris un ton et une attitude de reproche, je sens percer l'amusement dans la voix du marin. Je me contente d'un hochement de tête, car je me rends compte que l'activité sur le pont est devenue fébrile, la Perle Rouge est sur le point de partir. Ishka me jette un dernier regard complice avant de rejoindre son poste. Me voici de nouveau spectateur, assistant à l'appareillage du bateau. En moins de quinze jours, c'est mon troisième départ en mer, de quoi rattraper les vingt-sept années passées sur ce fichu plancher de gnolls, comme j'avais entendu dire l'un des marins de l'Amanda, sans savoir ce qu'était qu'un gnoll.

Alors que je m'accoude sur le bastingage, la voix du Capitaine vibre dans la douce brise qui accompagne cette fin d'après-midi.

(Tiens la journée est bien avancée en fin de compte...)

Le fameux "Larguez les amarres !" résonne encore en moi, tandis que plus bas, sur l'appontement, les lamaneurs filent les aussières, libérant ainsi la Perle Rouge. Quittant Tulorim du regard, je me tourne vers l'intérieur de navire pour assister au ballet technique des hommes d'équipage durant le difficile exercice qu'est la sortie du port. En arrière plan, au côté du timonier, se dresse Aldora qui surveille ses hommes et hurle parfois un ordre bref, bien que ses quatre-vingt marins connaissent leur travail sur le bout de leurs doigts rugueux. Sur ma droite, une douzaine sont occupés à remonter les lourdes amarres, pendant que d'autres se mettent en place autour des poulies et des cabestans, prêts à hisser les voiles. Quelques uns grimpent dans les haubans et s'installent sur les vergues pour surveiller la montée des voiles sur les différents mâts, alors que déjà d'autres s'occupent de tendre les drisses. Je peux alors admirer toute la splendeur de cette création des hommes : les voiles montent doucement vers le ciel encore bleu, se gonflant sous la tendre caresse de Rana. La Perle Rouge quittant avec noblesse son point de mouillage, je laisse à mon tour mon lieu d'observation pour m'avancer vers la proue du navire. Même à quai, un navire semble empli de vie, mais que dire lorsque celui-ci est lâché dans le fief de Moura ! Sous mes pieds, je sens la coque respirer, de sa quille au haut du gréement. C'est là le dernier, mais non des moindres, membre de l'équipage d'Aldora. Et le Capitaine comme ses hommes, le savent. C'est une chose qui m'a étonné la première fois, mais après quelques jours passés en mer, je comprends mieux cette relation qu'ont les marins avec leur navire, cet ami qui les mène toujours plus loin.
De nouveau appuyé au garde-corps, je fouille du regard l'étendue bleue qui s'étire devant nous et disparaît au loin, me cachant par sa grande distance la ville qui est maintenant mon nouveau but. Je ne peux m'empêcher de lâcher un soupir amusé, bien que teinté d'exaspération, en pensant qu'hier matin encore Kendra-Kâr était à portée de mains. Mais le spectacle qui se présente alors sur ma gauche – à bâbord me reprendrait Ishka – me permet d'oublier bien vite ce contre-temps. La Perle Rouge laissant derrière elle les terres du continent d'Imiftil ouvre un large panorama sur la mer, et sur cette dernière l'astre solaire descend doucettement, allumant le haut des paisibles remous de lumières éclatantes. Absorbé par cette parade féerique je n'entends presque pas revenir Ishka.

"Et nous voilà r'parti Rurik, ça c'est sûr. Viens donc avec moi, au lieu de rester là le nez au vent ! Tu mangeras bien quelque chose en ma compagnie, j'ai un peu de temps libre. Après faudra qu'j'prenne mon quart, ça c'est sûr !"

Il faut que le vieux gabier me parle de manger, pour que je me rende compte que je n'ai rien avalé de la journée. Bien que cela n'ait que peu d'incidence sur moi, habitué à parcourir les montagnes avec le minimum de provisions, je ne refuserai pas un bon repas après les émotions de ma journée. J'acquiesce donc à la proposition du marin et, récupérant mon baluchon, le suis vers l'écoutille menant au faux-pont. Nous descendons une volée de marche pour se retrouver dans une étroite coursive éclairée par quelques lanternes. Ishka m'entraîne au fond, là où les effluves sont autres que celles de l'endroit où sont amassés les marins au repos. Sans être grandement délicat, le fumet qui vient taquiner mon odorat est assez appétissant pour réveiller mon estomac, qui émet alors un sourd grondement. Ishka ne peut s'empêcher de rire.

"Voilà une chose que tu ne me cacheras pas Rurik, tu as faim ! Espérons que notre coq nous ai mijoté de bonnes choses ! – Et poursuivant à l'adresse du cuisinier qui se tient près des fourneaux de la Perle Rouge. – Alors Quodhak, qu'est-ce que ton talent nous a développé ce soir ?"

Quodhak est à l'inverse de l'image que nous pourrions avoir d'un cuisinier. De taille moyenne, il se distingue par sa constitution chétive qui pourrait donner à croire qu'il ne goûte jamais ce qu'il cuisine. Et pourtant, il est une des fiertés de la Perle Rouge, car rares sont les coqs qui se démènent autant pour servir des plats toujours variés à quatre-vingt personnes. Ishka m'avait expliqué ceci lors de ma première traversée en leur compagnie, alors que j'étais l'un des passagers autorisés exceptionnellement à manger avec les marins. Il faut savoir que les cinquante Yus incluent seulement le prix du voyage et que tout passager doit prévoir un repas sommaire s'il désire casser la graine durant le trajet. Quant à moi, une fois de plus, je vais avoir le plaisir de goûter aux mets de ce grand et maigre rouquin. De roux, il n'a que son bouc taillé de près, sa tête étant aussi "lisse que le cul d'une rosière" pour reprendre les mots d'Ishka. Une large flamme, du même éclat rougeoyant que les poils de Quodhak, s'échappe de la poêle de ce dernier, venant interrompre mes rêveries sur le bonhomme.

"- Porc, pommes de terre et choux au kari.
- Kari ? Une de tes inventions, ça c'est sûr !
- Pas du tout, c'est une préparation d'épices, dont la recette me vient d'un ami du peuple des dunes.
- Il m'étonne tous les jours celui-là.
– Dit Ishka à mon encontre, puis se tournant de nouveau vers le cuisinier. – Et bien, fais nous donc tester ça !"

Ishka nous prépare deux tranchoirs de pains à défaut de métal, sur lesquels Quodhak nous pose un morceau de porc, accompagnés de son assortiment de légumes. Le tout a une étrange coloration jaunâtre. Mais depuis que j'ai quitté Faërlom, j'ai appris à passer outre l'aspect des nourritures autochtones pour mieux me fondre dans les nouveaux territoires visités. Jusqu'à présent je ne l'ai pas regretté, et le plat que me présente Ishka n'échappe pas à la règle. En plus du goût des aliments, une saveur extrêmement parfumée se dégage de l'ensemble. J'avale la première moitié sans prononcer un mot, puis m'accordant une pause, j'interroge Ishka.

"- Quel est donc ce peuple des dunes ?
- Sûrement tout l'inverse du tien Rurik, ça c'est sûr ! Ils vivent dans les déserts d'Imiftil, à l'Est et à l'Ouest.
- Désert ? Nous en avons aussi. Ce sont de grandes étendues de glace ou de neige où rien ne pousse, ni hommes, ni plantes.
- C'est la même chose pour eux... Sauf que c'est du sable à perte de vue là-bas, et un soleil à faire fondre tes glaces ! Enfin moi je connais pas, tu sais à part la mer... C'est mon désert, ça c'est sûr."


Je ne réponds rien à la dernière phrase d'Ishka, essayant de m'imaginer quelle pouvait être cette étrange contrée où le sable allait sans l'eau et où le soleil aurait pu détruire Nosvéria...

"- Alors Rurik, pourquoi reviens-tu si vite à Kendra-Kâr ?
- Il me faut en apprendre plus... Avant de pouvoir poursuivre ma route.
- Tu ne me diras donc rien !
- Désolé Ishka, mais use donc d'un peu de patience, car si tu n'apprends rien aujourd'hui, ce sera peut-être demain.
- Alors va te coucher cabochard ! Nous nous verrons demain !"


Ishka appuie ses derniers mots d'une tape amicale, puis me laissant là, il va rejoindre les autres matelots pour prendre son quart.
Je reste encore un peu assis près des fourneaux que Quodhak est en train de nettoyer, puis lui souhaitant une bonne nuit je marche jusqu'au coin où sont tendus plusieurs hamacs. Laissant mon sac à même le sol, je retire de mon dos mon bouclier pour le poser sur mes affaires et fais de même avec mon baudrier où pend une hache courte. Je m'allonge à même le sol, la tête sur mes biens, les hamacs sont trop petits pour moi. Il me semble que je reste étendu là pendant plusieurs heures, les yeux ouverts sur la nuit, sans pouvoir m'endormir. Je crois apercevoir, dans les ombres mouvantes autour de moi, les visages des miens. Deux reviennent sans cesse, ceux de mes frères morts au combat. Une idée absurde me traverse alors l'esprit, comme à chaque fois que je pense à eux. Et s'ils n'étaient pas morts ? Et si les orcs d'Oaxaca avaient fait des prisonniers ? Ylif et Woorig pouvaient-ils être parmi eux ? Vivants ? A force de pensées et d'espoir, je finis par sombrer dans un sommeil sans rêve, alors qu'au-dessus de moi l'obscurité laisse place au jour.

Les bruits alentours m'extraient lentement du calme de ma nuit. Sans ouvrir les yeux, je me souviens où je suis. Sous le pont de la Perle Rouge, qui fait voile vers Kendra-Kâr. Je m'accorde encore quelques minutes, étirant un par un mes membres engourdis par le repos. Puis entièrement réveillé, je saute sur mes jambes et rassemble mes affaires. Les matelots qui dorment encore autour de moi sont ceux qui cette nuit étaient sur le qui-vive. Ishka doit être parmi eux. Laissant là les âmes endormies, je gravis les marches de bois pour me retrouver sur le pont inondé de soleil. Plissant les yeux, je lève la tête vers le ciel pour me rendre compte que la journée est plus qu'entamée. Il ne doit rester que quelques heures de navigation, que je décide de mettre à profit pour pratiquer quelques exercices. Me rendant au gaillard d'avant, je me trouve une place entre les ancres et la cheminée d'où sort la fumée provenant de la coquerie de Quodhak. Là, je ferme un instant les yeux et me concentre sur ma respiration, puis doucement mon corps se met en mouvement, exécutant des gestes qui de loin pourraient passer pour une danse excentrique. Mais ce ne sont pour moi que des échauffements, qui me permettent de ressentir chaque parcelle de mon corps et de les réveiller une à une. Sentant mon corps réceptif, je saisis ma hache et poursuis les mêmes actions, qui tour à tour se transforment en attaques ou en parades, face à un adversaire imaginaire. Enfin, le corps suant, je m'assois à même le sol, les jambes croisées et, vidant mon esprit, je reste là sans bouger, me recueillant pour honorer Yuia.

"- Hum..."

C'est un faible raclement de gorge qui me fait revenir à la réalité. Bien que mes yeux soient restés ouverts, je ne voyais plus, ayant quitté le pont de la Perle Rouge et le monde des vivants. Aussi suis-je surpris par l'animation qui règne alentour ! Les immenses murs de Kendra-Kâr se dressent devant moi et en bas le port bourdonne d'activité.

"- T'es incroyable, ça c'est sûr ! Le ramdam que nous avons fait en passant près de toi pour grimper aux haubans de misaine ne t'as pas dérangé ! Et moi qui hurlait au mousse de mieux ferler la voile, toi t'es resté là comme un roc.
- Pardonnes moi Ishka, je me sentais en sécurité ici, alors je me suis permis une méditation profonde.
- Oh pas de problème Rurik ! Mais j'aurai bien aimé causer un brin, ça c'est sûr ! Enfin, te voilà arrivé à Kendra-Kâr. J'espère que pour toi c'est la bonne cette fois... Ou nous t'attendons avant de faire de nouveau voile vers Tulorim ?"


Ishka me sourit alors que je me relève et range mes affaires. Posant ma large main sur l'épaule du gabier je lui rends son sourire.

"- Qui sait ! Peut-être reviendrai-je bien vite vers Tulorim. Quoi qu'il en soit, nous nous reverrons homme de la mer !
- D'accord homme des montagnes, prends soin de toi mon ami."


Je ne sais quoi répondre en entendant ce mot "ami" sonner à mon oreille. Je me contente d'un signe de tête et me dirige vers la passerelle qui a été posé entre le navire et l'appontement. Adressant un au revoir de la main au Capitaine, je descends tranquillement à terre, observant l'affairement des gens du port.

>> Port de Kendra-Kâr

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr/Tulorim
MessagePosté: Ven 23 Juil 2010 15:44 
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<--le port de Kendra Kâr

Je ne savais pas combien de temps j’avais dormi, mais je reconnus tout de suite ce qui m’avait réveillé : Un fort et insupportable ronflement. Le méprisable être, qui m’avait si sauvagement emprisonnée et qui refusait avec entêtement de me parler, ne se privait pas pour autant de ronfler très bruyamment.
Il me prit alors une irrésistible envie de crier sauvagement afin de le réveiller. Si je n’avais pu avoir une couche décente, moi petite lutine innocente, alors je ne voyais pas pourquoi ce malfrat y aurait droit. J’allais mettre à l’exécution mon légitime geste de vengeance quand j’entendis des bruits de pas s’approcher de nous.

« Réveillez-vous, le bateau va bientôt accoster à Tulorim. »

Disait une grosse voix rauque, qui devait appartenir à un gros homme aux cheveux hirsutes. En tout cas, c’est ainsi que je me représentais dans ma petite caboche le propriétaire de cette voix singulière. Mais plus que sa voix, c’est le contenu de son discours qui m’interloqua. En effet, ma surprise fut grande lorsque j’entendis le nom de la ville de Tulorim et j’aurais bien aimé lui faire répéter sa dernière phrase afin de m’assurer que mes oreilles avaient bien entendu.

(Un bateau ! Tulorim ! Je suis donc si loin !)

Je me doutais bien qu’on s’était éloigné de la cité blanche, mais jamais à ce point. Jusqu’ici, j’avais entretenu l’espoir que Gwerz viendrait à dos de caméléon me porter secours. Sauvetage devenu impossible, une mer nous séparant désormais.
C'est ainsi que je réalisai que cette fois-ci je ne devais compter que sur moi seule pour me sortir du pétrin. J’aurais pu me décourager et me remettre à pleurer, ce qui aurait été tout à fait compréhensible, mais je ne l’ai pas fait. Au lieu de ça, je fouillai dans mon sac souhaitant ainsi trouver une idée pour m’échapper. Ma famille et mes amis m’avaient longtemps soutenue, munie de leurs enseignements et de leurs conseils, je me sentais fin prête à me débrouiller seule.

C’est donc en cherchant dans mon sac que je mis la main sur une petite fiole que m’avait remis Adèle, la petite fillette habitant une ferme non loin de Kendra Kâr. Je débouchai la bouteille et en pris une gorgée, ce qui étonnamment me rassasia.

L’estomac rempli, il me vint alors l’idée de pratiquer un trou dans le sac de cuir passablement usé de mon ravisseur. C’est alors encore à tâtons, puisque l’obscurité refusait de me quitter, que je sortis une flèche de mon carquois. J’empoignai fermement son fût et au bout de quelques essais, je réussis à en détacher la pointe. Ainsi outillé, il ne restait plus qu’à mettre mon plan à exécution et à taillader mon insalubre cellule.

Malheureusement, l’exécrable propriétaire de ma prison se remit en route, je ne pus donc passer à l’action. Je ne désespérai point pour autant, je savais que ce n’était que partie remise.



--> Le port de Tulorim

_________________
Guasina, protectrice d'âme


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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr/Tulorim
MessagePosté: Dim 24 Oct 2010 15:32 
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Localisation: Foret d`Ynorie, tertre d`Aman
Le soleil se lève sur un océan de nuages pour la énième fois depuis des temps immémoriaux dont seuls les dieux peuvent se souvenir. Le jour nait, après une nuit agitée. Et le jour aussi est agité. L'eau ici n'est pas tout à fait calme et se révolte presque autant que les petites gens de la ville voisine. Tulorim n'est pas loin, le navire est parti il y a quelques heures. Sur son pont, l'équipage s'active pour maintenir l'équilibre du bâtiment. Il n'est d'ailleurs pas aisé de travailler à manœuvrer quand on n'y est pas qualifié. Pourtant sur le navire naviguant sur les flots impétueux se trouve un petit être qui ne pourrait être qualifié de bon à rien. Néanmoins il est actuellement en plein vidage de pont. Il peine, il jure, mais il travaille au bon déroulement du voyage. Sous une bruine torrentielle, il peine à maintenir le pont à peu près à sec.

"Bidouille de bateau ! On aurait dû nager !"

"Tais-toi et cours !"

"J'aimerais bien vous y voir ! Vous faites rien !"

"On peut rien faire de toute façon, on n'a pas le contrôle."

"Arrête de geindre et bosse, petit homme ! Si tu te bouges pas, on coule ! Je te rappelle que c'est toi qui a insisté pour aider !"

La tempête s'intensifie au fil des milles. Les nuages sont de plus en plus gros, la pluie est de plus en plus lourde, et on peut entendre au loin de faibles coups de tonnerre. Le petit être au bout du gros bout qu'il tentait de tendre s'arrête de tirer, d'un coup, sans préavis.

"Non ... ça ne peut pas ..."

"Qu'est ce que tu en sais ? C'est peut-être ça !"

"C'est forcément ça !"

"Qui vous le dit ? C'est sûrement une grosse coïncidence ! Et puis, on n'entend rien à part la pluie et le vent, là ! Pas d'Oud, pas d'elfe ..."

Un éclair dans le ciel.

"Ah ! Tu vois ? Un Dieu nous y envoie !"

"Les dieux n'existent pas."

"Pour toi, mais pas pour d'autres. Nous avons vu cette nuit la forêt d'Ynorie, après un grand orage."

"Et ce n'est pas un présage !"

"C'est pourtant en suivant ton oiseau qu'on est arrivé là !"

"Quoi ?"

"Réfléchis !"

"Eh ben quoi ?"

La tempête redouble de violence.

"Va falloir faire demi-tour et rentrer à Tulo ! On n'a pas le choix !

"Quoi !"

"Par Moura ! Tu vas la fermer ? J'aurais jamais dû t'accepter ..."

"Continuez le voyage !"

"On ne peut pas !"

"Mais pourquoi ?"

"On va se faire tuer, dans ce typhon infernal !"

"Mais pas du tout, voyons ! On va y arriver !"

"Mais t'es vraiment fou, toi ..."

"C'est pas une nouvelle, ça."

"Soit. On continue. Mais si on survit, tu me revaudras le risque. Et si on s'en sort pas, je te souhaite d'aller pourir et souffrir au plus profond du monde de Phaïtos. Compris ?"

"Malédiction."

"Compris !"

"On continue la traversée ! Bravons les cieux, Messieurs, et que Moura soit avec nous !"

Débute alors un ignoble périple à travers la tempête. Le navire est comme un jouet dans la baignoire d'un enfant ; il est malmené, envoyé dans tous les sens ; mais il lutte et garde un équilibre impressionnant. Cet engin de bois brave sans bavures le terrible ouragan qui plane au dessus de lui. Des ordres et des cris résonnent de partout. On ne s'entend même plus penser. Le voyage promet d'être périlleux.

Et c'est quand le soleil est au plus haut de sa course que les nuages se découragent enfin. Le calme revient au milieu du jour. Le repas est distribué.

"Il fait quoi, le sinari, là ?"

"Il prend des notes."

"Des notes sur quoi ?"

"Sur le repas."

"Euh, attendez, là. Tu sais écrire ?"

"Bien sûr !"

Sur son carnet se trouve en fait nombre de dessins, représentant des animaux, des plantes, des ustensiles et des symboles étranges qui n'ont rien à voir avec de l'écriture. Gepsy s'est fait son propre code pour comprendre ses ... "notes". Ce qui est bien, c'est que personne d'autre ne pourra le comprendre ; ce qui l'est moins, c'est que prétendre savoir écrire quand on ne sait pas lire ...

"Te fous pas de moi. T'as pas été capable de lire le nom de mon bâtiment."

"Ah bon ?"

"Il va nous tuer !"

"Mais non !"

"Jamais de meurtre à bord, de toute façon. Même si je le voulais, je le ferais pas."

"Tu vois ? On craint rien !"

"En revanche, j'ai très bien le droit de te jeter à l'eau, si j'en ai l'envie."

"Ahah ! Comme si ..."

"Chut !"

"Bon, ben, on va se faire tous petits et se faire oublier, hein !"

"Voilà ! On va faire une bonne sieste !"

"Il parle bizarrement, ce bonhomme. C'est qui, on ?"

"Moi, lui, et lui."

Voir le sinari se pointer du doigt des deux bras, voilà qui n'est pas pour surprendre le capitaine Aldora, mais qui étonne bien le matelot qui parle avec Gepsy pour la première fois.

"Ah d'accord ... T'as juste été bercé un peu trop près du mur, en fait."

"De quoi il parle, lui ?"

"Laisse tomber et viens pioncer !"

"Je reste là, moi."

"Je ne te parlais pas."

"Rhôlala ... Va dormir et fous-nous la paix."

"On y va, on y va !"

Le sinari se lève et court vers les dortoirs. Un repos bien mérité l'attend après cette matinée exténuante. Voilà à peine six heures qu'il était debout et le revoilà couché.


~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


Quelle chaleur étouffante ! Mais pourquoi être venus ici ? Il fait bien trop chaud ! On va tous fondre, à ce rythme-là. C'est impossible de se concentrer avec cette chaleur étouffante ! Et ce kimono qui est trop épais ... on aurait dû ne rien porter du tout, c'est moi qui vous le dis.

Enfin, c'est supportable. On a une main excellente, donc on va s'en sortir. Si on gagne ce jeu, on pourra le retrouver. Il faut qu'on gagne, et c'est bien parti pour ! Je sens qu'on va l'écraser !

Elle est là. Grande, gigantesque, imposante, méprisante, écrasante, arrogante. Elle nous regarde. C'est elle qui va nous écraser. Elle est de plus en plus grande. Elle grandit encore et encore. Il n'y a plus d'espoir !

Carré d'As.

"SORS !"

Elle reste là.

"SORS !"

Elle reste toujours là, elle grandit, elle nous écrase.

"PARS !"

Elle ne bouge pas.

"On Part !"

Elle se transforme. L'elfe noire mue pour se transformer en ....


***


"Aldora ?"

"C'est bien moi. Maintenant, tu quittes mon bateau, ou tu veux repartir dans l'autre sens ? T'as besoin d'un rappel ? C'est toi qui a voulu qu'on vienne là à tout prix."

"Hein ?"

"Sors de mon bateau !"

"Quoi ?"

"Maintenant !"

_________________

Gepsy, téméraire et courageux
Gepsy, parano et suspicieux
Gepsy, fainéant et bienheureux


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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr/Tulorim
MessagePosté: Ven 26 Nov 2010 02:43 
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Localisation: Tulorim
<-- Port de Kendra Kâr

Kendra Kâr se trouvait à présent loin derrière Kinsuke, et son retour n'était pas prévu pour bientôt. C'est vrai qu'il avait toujours rêvé de voyager partout dans le monde, mais il sentait tout de même son ventre se serrer. Il savait qu'à Tulorim il n'aurait pas ses repères comme à Kendra Kâr, où il avait habité depuis son enfance. En plus, il ne saurait pas du tout quoi faire une fois arrivé à Tulorim. Ma fois, il ne lui restait plus qu'à attendre de voir ce que lui réservait le destin en profitant du vent maritime qui poussait les voiles du bateau leur donnant une forme harmonieusement sphérique. Peut-être étudierait-il la magie, qui l'avait toujours intéressé? Quand il était jeune, Kinsuke n'avait pas eu le choix de sa vocation. Ses parents voulaient absolument qu'il soit un grand guerrier pour honorer la famille, et s'il n'avait pas contesté, c'était seulement parce qu'il était trop petit pour réfléchir par lui-même. Bien sûr, au cours de son apprentissage, Kinsuke développait son propre style de combat. Il avait appris à manier l'épée, mais refusait sans autre de l'utiliser pour un combat, pendant lesquels il se servait de sa faux. C'était tout à fait compréhensible. Après-tout, ce n'était pas n'importe quelle faux. Celle-ci était différente de toute autre arme, elle était spéciale. Soudain, le grand homme barbu qui l'avait tiré vers le bateau l'interrompit dans ses pensées en lui demandant d'une voix grave, presque macho:

« Hé, petit! C'est quoi ce gros trucs que t'as dans les mains? Tu risques de faire peur aux passagers! »
« Ben, c'est une faux, m'sieur. C'est ce que j'utilise pour me défendre. »
« Ben dis-donc, elle a une drôle de forme. Ca a l'air tranchant. Ce n'est pas une faux comme les autres, je dois l'avouer. »
« Oui, elle est spéciale. »
« Spéciale, tu dis? Ben raconte-moi, où tu t'es procuré un machin pareil? »

Kinsuke prit une grande respiration, puis se mit à raconter au vieux barbu l'histoire de son arme:

« D'accord. C'est une longue histoire... »
« Je t'écoute. »



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Eh bien... j'étais très jeune, cinq ans peut-être. C'était un samedi d'hiver, gris comme un cailloux. Il faisait froid et le temps était humide. Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis toujours rappelé de l'intégralité de cette journée dans les détails. De la journée où tout avait changé. Il n'y avait pas de ciel: juste une couche grisâtre de nuages annonçant la pluie. Mes parents et moi avions l'habitude, à Kendra Kâr, de sortir se promener aux alentours de la ville tous les week-end, peu importe le temps qu'il faisait. Qu'il pleuve ou qu'il vente, notre promenade était sacrée et on considérait les rares week-end où on ne la faisait pas comme des week-end gâchés.

Ce samedi-là, on avait décidé d'aller à la forêt du Nord Kendran, où nous nous étions amusés toute la journée à capturer les petits insectes. C'était vraiment drôle! J'adorais faire ça à l'époque. Ma maman, Lucie avait ramené un beau papillon bleu et blanc, comme le ciel dégagé d'une journée d'été. Il était magnifique! Je n'avais jamais vu un papillon aussi beau que celui-ci. Maman l'a posé sur l'index de ma main droite, et il s'y tint immobile comme s'il observait les traits de mon visage. Au bout de quelques secondes, je tendis mon bras, puis il s'envola laissant derrière lui un beau souvenir de plus parmi notre collection, ainsi que des sourires de bonheur. Papa à son tour avait trouvé une petite chenille toute verte qui disparaissait presque sur les feuilles des feuillus. Il lança un petit caillou en essayant de faire tomber celle-ci et n'eut pas besoin d'un deuxième essai. Papa savait viser mieux que personne! Il allait toujours chasser muni de son arc ainsi qu'une bonne cinquantaine de flèches. Maman, à son tour guérissait les blessures de papa avec sa magie bizarre, lorsqu'il rentrait à la maison. Elle en faisait de même pour moi lorsque je me faisais mal dehors. J'adorais voir le faisceau lumineux vert comme une émeraude émaner de la paume de ses mains puis traverser mes blessures en n'en faisant que des cicatrices, jusqu'à les faire disparaître. Parfois je faisais même semblant d'avoir mal pour assister au petit spectacle. Maman le savait, bien sûr, mais elle faisait semblant de me croire. Elle savait très bien que j'adorais voir ses pouvoirs en action. Papa riait et m'adressant toujours son beau sourire éclatant.

Il commençait à faire nuit et on distinguait de moins en moins les beaux feuillus. Le froid commençait à s'intensifier, devenant de plus en plus ardu, quand tout d'un coup, j'aperçus un petit truc brillant. Sa lumière bleu clair se faisait projeter dans tous les sens, comme une étoile filante en miniature. Elle se déplaçait en faisant des zigzags de gauche à droite sans cesse, comme si elle m'appelait quelque part. Je ne pus résister à la tentation de la suivre. Elle contournait les feuillus en s'attardant sur quelques uns décrivant des tours répétitifs sur leurs troncs pour ne pas prendre trop d'avance sur moi. Je courrais le plus vite que je pouvais derrière la petite lumière bleue, sans même savoir où elle m'emmenait. Je ne pensais plus qu'à la suivre, curieux de savoir ce qu'elle voulait me montrer ou me demander sans songer une seule fois aux conséquences. Certes, j'avais cinq ans, mais j'étais complètent hypnotisé par la petite sphère lumineuse sur laquelle j'avais pu apercevoir comme des petits ailes arrondies presque transparentes. Probablement deux paires, je ne sais pas. Ses ailes battaient trop vite pour distinguer leur forme et leur nombre exact. J'étais fasciné par sa pureté et la façon dont elle scintillait, qui illuminait avec puissance tout ce qui se trouvait autour de nous d'une lueur bleutée et qui m'éblouissait en me forçant à plisser les yeux, diminuant fortement ma vue. Elle frétillait comme une étincelle toute fofolle qui ne s'éteignait jamais. Quelques minutes avaient passées quand la petite lumière se décida enfin à cesser d'avancer. Elle se remuait toujours dans tous les sens en battant ses ailes.

« Petite maline, je suis à bout de souffle à cause de toi! Ce que tu veux me montrer a intérêt d'être joli! », lui dis-je en faisant entendre ma respiration. »

J'avais un petit sourire de réjouissance, jusqu'à ce que je me rende compte que j'avais complètement abandonné mes parents, et que je me trouvais désormais seul avec la petite lumière folle que j'avais suivi. Celle-ci s'était mise à briller plus fort, et encore plus fort. Sa lumière prenait de plus en plus d'ampleur et couvrait presque toute ma vue, jusqu'à m'éblouir entièrement. Par réflexe, je fermai les yeux en me couvrant les paupières avec le bras, puis, en les ouvrant quelques secondes après, je me retrouvai à nouveau exactement là où j'étais... ou pas.

Il faisait soudainement jour et le soleil brillait très fort, illuminant toute la forêt avec un grand éclat, d'un jeu de lumières intensément accueillantes. Elle était encore plus splendide que d'habitude, comme si toute la végétation me souriait. Un vrai spectacle de tons verts livides et aussi purs que ce qui les éclairait. Toutes les plantes avaient fleuri éparpillant des pétales roses et jaunes parterre, comme s'il en avait plu. J'étais bouche-bée devant le l'amplitude de la beauté qui se trouvait à présent devant moi. C'était la première fois que je voyais la forêt du Nord Kendran de cette façon, avec toute cette élégance qu'elle affichait là. J'aurais pu y rester pendant des heures à sentir les rayons du soleil battre sur ma peau en me réchauffant, hélas, pour interrompre cette harmonie parfaite, vint apparaître une femme revêtant une belle robe bleue superposée par un tablier blanc. La femme qui depuis ce jour se montrait tout le temps dans mes rêves et me faisait office de deuxième conscience, comme si la mienne seule ne me suffisait pas. La femme dont, malgré les inconvénients dont elle m'apportait, m'a servi d'exemple durant toutes ces années qui se sont écoulées après qu'elle m'ait retrouvé ce jour-là. La femme dont j'avais toujours ignoré l'identité exacte, et qui, dans mes rêves, cachait toujours son beau visage légèrement arrondi, ses yeux d'un ton bleu aussi profond que la mer, ses longues boucles dorées qui s'étiraient le long de sa poitrine mesurée au millimètre près de la perfection. Tout ceci, dans mes rêves, était dissimulé par la capuche de sa longue robe noire lui donnant un air sinistre et macabre, avec une faux au manche tordu pour compléter. J'aurais voulu que dans mes rêves, la femme apparaisse avec la même fraîcheur qu'elle avait ce jour-ci, mais ce n'était malheureusement pas le cas.

La femme se promenait dans la forêt toute seule en jetant des regards un peu partout derrières les feuillus ainsi que les autres grandes plantes qui barraient la vue, comme si elle était à la recherche de quelque chose. Elle me ressemblait beaucoup. C'était pratiquement ma version féminine avec quelque 10 années de plus. J'étais bien curieux de savoir qui c'était, mais je ne voulus pas l'interpeler. Elle avait l'air bien trop occupée par sa recherche. Je m'avançai un peu pour essayer de la suivre et découvrir ce qu'elle cherchait, puis elle se retourna et nos regards se croisèrent en me faisant sursauter.

« Hé, salut petit bonhomme. »

Gêné, je me cachai derrière l'arbre à côté duquel je me trouvais.

« N'aie pas peur, je ne vais tout de même pas faire de mal à un petit enfant comme toi. », dit-elle en ouvrant un petit sourire accentué.

À petit pas de crabe, je me montrai devant elle tout enquiquiné, les mains jointes derrière le dos et les yeux tournés vers le sol.

« Roh, ne fais pas cette tête! Comment tu t'appelles? »
« ... Kinsuke. », répondis-je en marquant une pause.
« Et bien c'est bien toi que je cherchais, bonhomme. Enchantée, je m'appelle... »

Elle articula les syllabes de son prénom, mais je ne pus entendre. Sa voix ainsi que le chant des oiseaux disparaissaient progressivement pour ne devenir qu'un simple bruit rauque et pas très agréable, comme si quelqu'un me soufflait faiblement aux oreilles. Un bruit inquiétant, le bruit du silence. Le monde illusoire s'effondrait autour de moi en faisant trembler le sol cassant le décor tout autour comme si ce n'était que tu verre, ne laissant que la petite île d'herbe sur laquelle je me tenais debout à tourner la tête dans toutes les directions sans comprendre ce qui se passait, puis une voix assez aigüe surgit de nulle-part en me parlant d'un ton presque ironique.

« Kinsuke, méfie-toi des fées! »
« Qu... qui êtes-vous? »
« Une fée, voyons! »
Je l'entendis éclater de rire d'un air moqueur, puis elle poursuivit:
« Tu sais, dans mon monde, je contrôle tout. Je peux faire ce que je v... »
« C'est faux! », interrompit une autre voix, « Tant que je serai là, tu n'auras pas le contrôle absolu! »
« As-tu donc besoin d'une preuve, ma chérie? »
« Tu n'en trouveras pas une seule. »
« Tiens donc. Le crois-tu? »



*




J'entendis à ce moment là un bruit bozarre, comme si une grande quantité fluide se concentrait à un seul endroit, puis une sorte de sphère massive d'une éblouissante lueur bleue apparut devant moi. Tandis que la petite île d'herbe sur laquelle je me trouvais s'élargissait, la boule bleue prenait lentement une forme étrange en émettant toujours ce bruit de concentration d'énergie. En passant par un cône puis par une sorte d'étoile allongée verticalement, la sphère massive s'était transformée en silhouette humaine pour enfin se stabiliser sur une forme précise qui prit soudainement des couleurs naturelles: la femme, portant à la main un long bâton en bois.

« Q-qu'est-ce... qu'est-ce que tu... ? »

Elle avait l'air de bouger malgré sa volonté, en essayant de retenir son corps comme si celui-ci ne lui appartenait pas.

« Inutile de te débattre comme un poisson! Tu es comme ma marionnette, chérie! Tu n'y peux rien. »

Un rire semblable au précédent éclata avec une voix étourdissante, ressemblant presque a une femme qui se faisait poignarder en criant d'agonie. La fée était complètement tarée, et à chaque seconde j'avais l'impression que ma tête exploserait à la suivante. La femme avait presque renoncé à se débattre contre son propre corps, puis fit usage de son dernier souffle:

« Ne... retiens pas... tes coups, Kinsuke. »

Le message était transmis. Restait juste à savoir de quels coups elle parlait: j'étais complètement désarmé et le corps de la femme, qui éprouvait à chaque fois moins de résistance, avançait de plus en plus vite dans ma direction, puis s'arrêta brusquement juste devant moi en levant son bâton. Je tombai en arrière sur les fesses, craignant de me recevoir n'importe quel coup. Juste avant que je n'aie le temps de lâcher ma première larme, la femme tendit le bras en pointant la paume de sa main vers moi, et fit tomber du ciel une faux en acier d'un ton légèrement bleuté juste devant moi.

La faux était magnifique. C'était la plus belle arme que j'avais vu de toute ma vie. Son contour précis et tranchant décrivait une forme agressive et repoussante. Le bleu métallique qui colorait l'arme entière reflétait la lumière qui était posée sur nous. Cette arme était différente des autres. J'aurais voulu pouvoir la garder pour moi pour toujours.

« Impossible! Comment l'as tu appelée ici?! Les barrières de mon illusion sont infranchissables! »
« Tu t'en fais, des illusions... Cyela. Tu... as tort. »
Puis elle se retourna vers moi:
« Des mots... à 12 lettres. Prononce des mots à 12 lettres. »
« Hein? Je... »
« Mais... pas à 13. »

Le mot me vint soudain à la bouche, et je le prononçai presque automatiquement:

« Destructible. »

Une fraction de secondes après ces paroles, elle m'assomma d'un grand coup de bâton en plein crâne. En tombant par terre je sentis une rancoeur monter en moi. Je me trouvais parterre, à quatre pattes, puis j'empoignai la faux de ma main droite en m'en servant pour me relever. Quand mon regard bas se dirigea soudainement dans les yeux du pantin, celui-ci fit immédiatement un bond en arrière.

« Oh non... Tu vas me poser plus de problèmes que ce que je pensais, petit! Enfin, peu importe. »

La faux en mains, je me mis à courir en direction de la femme en préparant mon coup. Un geste brusque d'armement laissa le temps à la marionnette de faire un pas vers la droite en décrivant un tour sur elle-même pour enfin se retrouver presque derrière moi, puis me cogner le dos sans trop de mal. Je tombai à nouveau, et je me sentis soudainement bizarre.

« Persistances. »

À ce moment là je... je n'étais plus moi-même, et pourtant j'étais tout à fait conscient de ce que je faisais mais... une sensation inexplicable, je... Eh bien ma seule envie était de tuer mon adversaire en le coupant en milliers de petits morceaux avec la faux que je tenais dans mes mains. Je me relevai en me servant de mon genou gauche comme support, puis je commençai à sentir un certaine force en moi, comme si j'avais toujours manié la faux. Je bondis en avant et je tentai ma première entaille. Ce fut un échec, mais en faisant pression en arrière avec ma faux qui se trouvait à présent horizontalement perpendiculaire à mon corps, je cognai avec le manche de mon arme l'estomac de la femme femme qui s'était encore glissée derrière moi. Son gémissement de douleur ne m'avait fait ni chaud ni froid. Je devenais un monstre, et j'en étais conscient. En reprenant sa posture, la femme se mit à tourner autour de moi décrivant des cercles incomplets en changeant parfois de direction.

« Tu penses vraiment pouvoir me rabaisser à ton niveau? »

Je n'avais plus de repaires et ne savais pas où frapper. J'étais son centre de rotation. Je me tenais là, immobile, essayant de trouver une logique à son mouvement, mais en vain. Elle cessa sa semi-orbite pour bondir sur mon dos en un bruyant coup de bâton dans dans mon bras gauche, puis un deuxième à la hauteur de mon rein de droite. La douleur n'avait fait que d'alimenter ma colère, puis je en articulant de façon exagérée, le sortit de ma bouche:

« Annihilation. »

Ce mot avait entièrement libéré la chose que j'étais à présent devenu. J'avais soif de morts. Je devais à tout prix détruire ce pantin. Alors que ce dernier bondissait en arrière afin de se remettre en orbite sur moi, je me retournai de façon brusque et tentai agilement une entaille à l'aveugle. J'avais frôlé son bras droit. Elle avait du mal à tenir son bâton et je m'apprêtai à en finir. Puis la voix se fit à nouveau entendre:

« Ne crois pas que ça se finira comme ça! »

Une lueur bleue identique à celle de la sphère se mit à émaner du corps de la femme, comme si elle était en feu. En poussant son corps dans ma direction à l'aide d'un élan de son pied, elle me frappa à la jambe avec son bâton, me faisant tomber parterre. Mon premier réflexe fut d'employer un quatrième mot:

« Fragilisation. »

Puis je sentis toute cette monstruosité qui se trouvait en moi se calmer soudainement. La signification du mot avait-elle donc une importance? Oui, mais moins que le nombre de lettres.

« Il y en a... treize. »

Merde. Je me retrouvais à présent impuissant contre la prochaine attaque de mon ennemi qui serait fatale. Je le vis approcher à un rythme modéré sans prendre la peine de se dépêcher. Il éleva son bâton le plus au possible au dessus de sa tête, puis je fermai les yeux.

« Kinsuke! Un mot à 12 lettres, vite! »

En les rouvrant, je me retrouvai avec son bâton à quelques centimètres à peine de mon visage: la femme se battait de toutes ses forces pour retenir le coup.

« Vite! »
« Explosibilité. »
« Kinsuke! C'est encore un mot à 13 lettres! »

Je le savais bien, mais c'était ceux-là qui me rendaient plus forts, et pas les autres. Ce n'était pas en me transformant en une machine à tuer ambulante que je remporterais le combat. Il me fallait faire preuve de réflexion et de sang-froid. En prononçant mon dernier mot, j'entaillai enfin le pantin.

« Empoisonnants. »

De l'entaille jaillit la matière bleue qui formait avant la sphère d'énergie, comme si le corps se vidait de tout ce qu'il contenait, et je revins aussitôt à la réalité.



*




« Ouf », me disais-je. Ce n'était qu'un rêve. Je fis demi-tour en guettant la zone à la recherche de mes parents, sans trop réaliser ce qui venait de se passer, puis je m'aperçus que je tenais encore la faux dans mes mains. Le cri que j'étouffai avec ma main permit à mes parents de me retrouver avec un soulagement indescriptible. Quand je leur ai répondu que j'avais simplement trouvé la faux dans la forêt, ils n'ont pas contesté. Depuis, ma vie n'était plus la même. Tous les soirs, cette femme apparaissait dans mes rêves, mais pas comme je l'avais connue. Elle était... différente.

Que s'était-il donc exactement passé ce jour-là? Je l'ignore. La réponse est pourtant là et me suit jour après jour, veillant sur moi. Elle refuse malgré tout de me donner n'importe quel piste d'explication, et je me pose encore et encore la même question: Qui est elle?




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« Haha! Les gamins et leurs histoires! »
« Mais... c'est vrai! »
« Ouais, ouais. En tout cas, tu as beaucoup d'imagination, bravo! Maintenant on ferait mieux de dormir un peu. Le bateau devrait sans doute arriver à Tulorim demain matin. »

Port de Tulorim -->

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Légende:
-CornflowerBlue (#6495ED): Kinsuke
-SlateGray (#708090): La Femme Mystérieuse


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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Lun 20 Juin 2011 18:20 
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(Tulorim -> Kendra Kâr)

Le navire est parti depuis deux heures maintenant, et je n’ose toujours pas émerger de la cargaison fruitière. En fait, je suis plutôt satisfaite de ce départ imprévu. Je n’abandonne presque aucun bien matériel, et l’atmosphère de Tulorim m’était devenu irrespirable. Sadia me poursuivant à la recherche d’explications, la chaleur, les absorptions de fluides qui furent douloureuses, mon manque d’argent,…
Finalement, partir, tout laisser derrière et recommencer ailleurs me convient. Je ne pensais pas le faire ainsi, ni aussi vite, et cela est libérateur. L’incertitude me ronge encore légèrement, la peur aussi ; mais je suis assez tranquille ici, la cargaison ne bougera pas avant d’être arrivée à destination, ce qui me laisse du temps et au moins une nuit pour aviser et me trouver un autre refuge, plus simple à évacuer.

Le navire tangue au gré de la houle invisible, se dirigeant avec moi dans une direction inconnue. Ne rien contrôler, et pourtant être à l’abri, la sécurité de la discrétion : c’est une sensation étrange, mais pas désagréable. Changeant de position, je me prépare à l’attente qui durera toute la journée.
Je ne peux pas vraiment dormir, ma situation n’étant tout de même pas des plus sûres, mais je m’allonge, ferme les yeux, et laisse mon esprit vagabonder où bon lui semble…

Il y a une semaine…
Je rentre à l’auberge. Je viens de vendre les vêtements qui ne me sont pas indispensables, et les quelques yus gagnés devrait me permettre de me nourrir quelques jours encore. Mais pour l’heure, c’est un tout autre problème qui me préoccupe. Les fluides… Dangereux peut-être, douloureux souvenir, et pourtant inévitable.
Je passe devant le comptoir de Talic et au travers de la salle sans même le remarquer, et je ne reprends conscience de mon environnement qu’une fois enfermée dans ma chambre. Je sors de mon sac ma grappe de fluide, en détache un. C’est une petite fiole tubulaire, tenant sans difficulté dans ma main, luisant faiblement dans la pénombre de la pièce aux volets clos. L’intérieur est difficilement discernable, on hésite à y deviner un liquide diffus, ou une fumée peut-être… Seule la lueur semble paradoxalement concrète.

Le bouchon de liège cède sans difficulté. Le fluide frémi moins que moi ; à la limite de ma conscience, mes cris de douleur et de haine, une haine dirigée vers Gaia, me reviennent. Une haine stupide, certes, causé par la douleur. Aujourd’hui, il n’est pas question de vengeance, concept inepte contre une déesse. Il s’agit de faire le meilleur choix, le moins risqué. Ici, il s’agit de confiance envers une pièce qui a choisi pour moi.

Cette pensée ne me rassure pas, loin de là, mais l’étrangeté de la sensation me permet de me détacher de moi-même. Je tends mon bras gauche, que je ne peux pas empêcher de trembler légèrement, et renverse de mon autre main la fiole au-dessus de ma paume. Le fluide coule lentement, s’agglomère en une grosse goutte, étrange sphère de lumière, puis tombe, doucement, comme une plume. Ma main se crispe au contact, sous la douce caresse du fluide. Celui s’enfonce peu à peu au travers de ma peau, pour disparaître totalement.
Si mes yeux ne peuvent plus le suivre, je perçois toujours sa présence, remontant le long de mon bras, puis se répandant dans ma poitrine. La sensation n’est pas douloureuse, juste… Désagréable. Très désagréable. Je m’écroule sur mon lit, me débattant contre cette sensation, en vain. L’envie de me saisir de ma dague et de me couper pour faire sortir le fluide me passe par l’esprit. Idée vite repoussée, évidemment inutile. Au moment où je pensais ne plus pouvoir me retenir de crier, la douleur arriva. Une douleur vive, franche, chassant ce sentiment d’invasion de mon corps. Je mords mon oreiller, préférant finalement souffrir directement plutôt que subir ce ressenti insidieux provoqué par le fluide.

La douleur décroît progressivement, et au bout d’une heure, je ne sens plus le moindre élancement, et je vais bien, si ce n’est une intense fatigue, un corps éprouvé par la crispation et la souffrance, et la crainte qu’une telle scène ne se reproduise pour chaque fluide. Me sentant un peu nauséeuse, je préfère sauter un repas, économisant au passage quelques yus, et tente de dormir malgré la présence des fluides que je sens encore en moi.


Des pas !
Je rouvre les yeux, reviens à la réalité en sursaut, mets quelques secondes à me rappeller de la situation, et du pourquoi de cette peur des pas.
Le temps que je me demande quoi faire, les pas s'éloigne déjà, n'ayant fait que m'effrayer. Je me rallonge, mais ai du mal à me détendre à nouveau. Je veille, l'oreille inutilement aux aguets, guettant les craquements du bois, les éclats de voix, une respiration, une présence peut-etre... Ou ma solitude.

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Angèlique, Repentie. [lvl 8]


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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Mar 21 Juin 2011 22:15 
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Localisation: quête 25 : dans une caverne rempli de fou
Trà Thù observait les passagers monter, ils étaient peu, une vingtaine. Il trouva facilement la servante de Cécilia, ses vêtements étaient de trop bonne qualité pour une personne normale, mais trop modeste pour appartenir à une famille riche. Il s’approcha d’elle, il se devait d’être le plus sympathique possible, c’était elle qui avait son or.

« Excusez-moi, vous êtes bien une domestique de la famille Braord ? »

« Oui, vous devez être celui dont ma maîtresse m’a parlé, Trà Thù ? »


« En effet, c’est moi. Nous serions mieux dans un endroit plus calme que dites-vous de descendre dans votre cabine ? »

« Si vous le souhaitez. »

Ils descendirent au pont inférieur, le voleur suivit la servante jusqu’aux cabines, il avait du mal à se retrouver sur ce bateau, le seul qu’il avait pris était minuscule par rapport à celui-ci. Il lui emboîta le pas à travers le couloir jusqu’à atteindre la pièce où elle allait loger. Elle était plutôt modeste, un lit et de quoi rangé quelques affaires la composaient. Elle déposa ses affaires sur son lit.

« Ma maîtresse m’a demandé de vous remettre de quoi vous permettre de voyager, ainsi que votre salaire pour l’aide que vous avez apporté. Elle m'a aussi confié une pièce d'armure, que je dois vous remettre. »


Elle sortit une bourse contenant des yus, un petit sac de vivres secs, un plastron de cuir ainsi que des vêtements. Il accueillit avec plaisir tout cet équipement de voyage, notamment les tenues, ça faisait longtemps que sa garde-robe n’avait pas été changé. Il récupéra ses nouvelles affaires et les rangea dans son sac, puis se dirigea vers la porte.

« Désolé de ne pas pouvoir rester plus longtemps, mais d’autre affaire demande mon attention. »


Il partit et remonta le couloir à la recherche de sa cabine. Une fois trouvée, il entra dedans. Elle était plus simple que celle de la servante, ce qui lui parut normal puisqu’il avait demandé la moins chère. Il s’installa sur la couchette et se décida à faire le point.

(Il est clair que pour le moment, mes actes ne sont pas équilibrés. Combien de personnes vais-je avoir aidé ? Trop pour être compté à mon avis. Et la seule chose faite pour contrebalancer ça, c’est un meurtre et encore j’étais obligé de le tuer. Même si on considère un meurtre comme un fait pesant plus que sauver des vies, ça ne suffit pas. Bien sûr le précèdent assassinat que j’ai commis n’a pas été totalement équilibré et j’ai fait cet acte de bienfaisance contre de l’argent. Là ça devient vraiment compliqué, mais je pense qu’il me faut prêter encore un peu ma force au mal. Pas beaucoup, donc pas de meurtre, juste un vol voir…)

Alors qu’il était plongé dans ses pensées, il s’enfonçait doucement dans le sommeil.

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(de Miha)


Dernière édition par Trà Thù le Lun 27 Juin 2011 23:25, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Mer 22 Juin 2011 23:24 
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Un bruit me surprend : mon estomac gargouille. Je n’ai aucune idée de l’heure, et je m’aperçois soudain que dans cette cale loin de toutes ouvertures, et particulièrement ici, enfouie sous ces caisses, je n’ai aucun moyen de différencier la nuit du jour. Voilà qui va compliquer mes expéditions nocturnes. Enfin, disons que quand je serais fatigué il fera nuit, et ne nous préoccupons plus de cela. Et il suffit que j’aille jusqu’à l’escalier pour le vérifier. Ce qui présente toujours un risque, mais on n’a rien sans rien.
Je me redresse, sort de ma cachette, guette les moindres bruits, n’entend que le grondement de l’océan, si près et invisible. Je me dépoussière rapidement, et cherche une caisse qui n’est pas scellée. Je trouve mon bonheur non loin de là : une pleine livraison de mandarines. J’en rafle une bonne dizaine, vais écouter près de l’escalier remontant vers le pont, hésite, puis retourne dans mon abri déguster ma collation.

Une fois cela fait et les pelures jetées dans un coin de la cale à l’opposé de ma position, je m’assois en tailleur, et mobilise mes fluides. Contrôler la luminosité produite n’est pas une tâche aisée, et je m’amuse pendant un temps à la faire varier, du plus brillant possible à la simple lueur, visible mais n’éclairant rien.
Rapidement lassée cependant, je tente de sommeiller, sans succès.


Après ma première absorption, je me suis laissée un jour et deux nuits, puis tentais l’expérience avec la fiole suivante. Cela se passa étonnamment bien, en fait, je ne sentis quasiment rien, si ce n’est peut-être comme une caresse intérieure qui se répandait en moi, délicatement, comme une invitation. Enhardie par ce succès, je pris deux autres fluides dans la soirée. Grossière erreur : si je ne retrouvais plus cette sensation éprouvante du premier, la récation me prit une heure après, et j’eus jusqu’au lendemain soir des maux de crâne, l’estomac noué, le corps fiévreux et tremblant, et je restais clouée au lit. Je gardais donc pour les fluides restant un rythme plus calme, en absorbant un tous les deux jours, le soir, toujours avec la même méthode, au travers de ma paume gauche. Je ne sais pas exactement pourquoi je le faisais comme ça, alors que je savais pertinemment que cela ne changeait rien, mais boire le fluide me paraissait plus direct, plus violent, plus… dangereux.
Les effets des fluides furent les mêmes à chaque fois, gagnant en force à chaque absorption : mon esprit me semblait alors terrassé par la fatigue, mes muscles perclus de courbatures, et la fièvre m’assaillait inlassablement.

Deux jours plus tard, alors qu’il ne me restait plus qu’une fiole, je me décidais à utiliser mes parchemins, estimant que je devais avoir absorbé suffisamment de fluide pour pouvoir les contrôler de manière correcte. J’avais entendu parler de ce type de parchemin, assez cher selon le sort, mais permettant aux néophytes d’apprendre à manipuler ses fluides sans aucune difficulté, et je dois dire que l’on ne m’avait pas menti.

A la lecture, la formule sembla s’imprimer au fond de ma conscience, s’y dissolvant lentement, et je pus canaliser mes fluides, aussi naturellement que je bougeais le bras. Enfin… Non, pas exactement, mais je ne pourrais pas plus expliquer comment je me fais obéir de mes fluides que la manière dont je fais mouvoir mon corps. Je le fais, voilà tout ; cela demande un peu de concentration, et cela... fatigue les fluides ? Je ne sais pas comment l'exprimer, mais clairment il y a cette sensation, cette absence qui se crée, une sorte de faim qui disparait avec le temps.
Ce fut donc le premier sort lumineux que j’appris, et de manière ironique, ce fut le strict opposé du premier sort obscur que je sus maîtriser. La magie liée aux fluides de lumière m’apporta ce jour là ma première déception. Ce sentiment, un mélange de plaisir, de puissance, de force, d’un je ne sais pas quoi en plus, que me donnait la magie noire était totalement absent des arcanes de Gaia.

Cependant, un véritable avantage d’apprendre ce sort est qu’il me permit de limiter les effets des fluides sur mon organisme. J’ignore précisément pourquoi, mais en utilisant mes fluides, je me guérissais du mal qu’il m’infligeaient, et je pus absorber ainsi le lendemain ma dernière fiole sans grand peine, me contentant d’une légère fièvre, en éclairant d'une élégante luciole lumineuse ma chambre pendant la moitié de la nuit.

J'ai également lu l'autre parchemin, mais n'ai pas encore eut le temps de le tester réellement. Jusqu'ici, son utilisation s'est révélée décevante, n'ayant pu voir que des événements d'une fadeur inégalable du passé de Tulorim, des scènes qui se produisent chaque jour dans la ville, mais je ne désespère pas de lui trouver une utilité. Un tel potentiel ne doit pas être négligé. Une idée, soudain, me parvient : ce sort me permettrait de voir dehors, dans le passé, certes, mais je verrais tout de même la côte et aurais une chance de différencier le littoral de l'est ou de l'ouest de Tulorim !

Je me concentre, vidant mon esprit, cherchant le sort, gravé quelque part dans ce vide. Lentement, mes pensées s'apaisent, me laissant entrevoir mon but. Quand celui-ci est entièrement libre, je m'en empare, prononce intérieurement ces mots inconnus, dirige mes fluides vers mon esprit, mes yeux, mes sens.


L'océan ! Je suis sous l'eau, esprit désincarné recevant une vision du passé ! Le soleil se couche à l'horizon, devant moi, teintant de rose le ciel et la mer. La vision et magnifique, rien que l'eau sombre, sous moi, et la promesse d'un ciel, là-haut, bien plus loin, à la limite de l'air et de l'eau. Aucun être vivant n'est visible. Je remonte, et atteins la surface, la traversant sans la briser, et pourtant je ressens l'eau sur mon corps, le souffle de l'air, froid, sur mon visage. La fraicheur mordante, d'hiver sûrement, est des plus agréables au milieu de l'été torride que je subis depuis un mois.
Mais aucune côte à l'horizon... Je suis en pleine mer, et même en m'élevant au dessus des flots, je ne peux apercevoir le moindre lopin de terre. Le soleil sombre sous l'eau, me laissant dans le noir de la nuit.

La vision s'efface sur cette déprimante note, en accord avec ce qu'elle m'apprend : je retourne en Nirtim.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Ven 24 Juin 2011 00:31 
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Dans l'obscurité de ma cache, une pensée me parvient, dissipant ma torpeur : la nuit recouvre enfin le navire. J’ignore d’où me vient cette impression, mais elle est suffisamment ancrée en moi pour que je suive mon instinct. J'écoute un instant, et seule la rumeur du navire me parvient, craquement du bois, claquement des voiles, bruissement de la houle contre la coque. Je m'extrais délicatement de la cargaison fruitière, et me dirige à pas feutrés vers l'escalier. La pénombre y est plus claire, mais aucun son menaçant ne se fait entendre.
Avec une légère appréhension, je gravis doucement l'escalier, passe sans m'arrêter devant le couloir menant aux cabines, et atteints finalement le pont, éclairé par la lune. Quelques membres de l'équipage sont regroupés ça et là, discutant et veillant, parfois vérifiant un câblage, ne s'occupant visiblement pas des passagers présents, ceux-ci étant de toute façon rares : d’ici, je ne peux apercevoir qu'un couple, à la proue, qui ne semble pas faire partie des matelots.

Restant éloignée des autres occupants du navire, je vais me placer à l’ombre du grand mât, contre la rambarde entourant le navire. L’océan et la nuit, partout. Le ciel est clair, et les étoiles se bousculent, là-haut, se reflétant délicatement dans l’onde calme. Un vent régulier, idéal, souffle dans les voiles, arrivant de tribord. L’air de la nuit est tiède, mais les embruns provoqués par la coque fendant les eaux apportent une fraîcheur revigorante. Je pousse un soupir, expulsant jusqu’au dernier gramme d’air de mes poumons, et semblant expulser en même temps ma peur, la frustration qui était restée dans un coin de mon esprit, ma fatigue aussi. L’inspiration semble me rendre de nouvelles émotions, calmes, formant un de ces bonheurs tranquilles, uniquement composés de contemplation et d’une somnolence rêveuse, parfois entachés de mélancolies.

La prudence elle-même reste à l’écart de cet instant, me laissant à la beauté du paysage immense, gigantesque, et pourtant vide, à la sensation du vent dans mes cheveux, aux jeux de la lumière et de la pénombre, aux sons délicats qui accompagnent le navire, à l’odeur de l’iode.

La lune, luminescent et silencieux témoin du temps qui passe, dérive dans l’océan du ciel, ignorant ma joie retrouvée.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Ven 24 Juin 2011 00:57 
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Une forêt... Des arbres, à pertes de vue. Vert, étincelant. Le soleil, jouant dans leur feuillage. Un bruit. Des guerriers ! Armés, et féroces ! Devant, un chemin. J’avance, je cours. Des roches, majestueuses. Un ruisseau, à mes pieds. Devant, puis derrière moi, l'herbe, défilant. Derrière... Ils sont toujours là ! Impossible de les semer. Je continue. De la lumière, la sortie. Devant… Une maison. Ils sont de plus en plus près ! La porte, bientôt. Des flèches ! Elles me ratent ! J’ouvre à la porte. J’entre.

Je la referme violemment et me précipite à la fenêtre pour observer l’avancé de mes poursuivants. Le paysage a changé, la forêt à laisser place à une plaine s’étendant à l’infinie. Qu’est ce qu’il se passe ? Pourquoi suis-je ici ? Le lieu est calme, apaisant. Un foyer est allumé dans la cheminée, mais ne semble pas chauffer trop fort la pièce, lui donnant une température des plus agréable. À quoi je pense ? C’est comme si cet endroit prend peu à peu le contrôle de ma pensée. Je regarde une dernière fois la salle, recherchant des objets qui peuvent m’être utile. Au milieu de la salle se trouve une table de bois taillé, contre le mur un immense bahut se dresse jusqu’au plafond, il est vide. L’endroit est impersonnel mais c’est comme si j’étais déjà venu.

Je dois partir ! Je me retourne, elle n’est plus là, la porte a disparu. À sa place, se trouve un miroir recouvert d’un drap. Je m’en approche, une sorte d’aura en émane. Peu rassuré, je retire le drap et la surprise me gagne. Dans le miroir se trouve une image de moi, enfin un être dont la moitié du corps est mienne et l’autre est faite d’os. Je recule d’un pas, cherchant à m’éloigner le plus de ce reflet. Mais, plus je recule, plus il avance, c’est impossible ! Que se passe-t-il ? L’armoire m’empêche d’aller plus loin, mais il continue à avancer jusqu’à sortir de la glace.

« Ça fait bien longtemps que tu n’es plus venu ! On dirait que tu as besoin de mon aide à nouveau. »

« Longtemps ? Qu’êtes-vous ? »

« Tu ne te souviens même plus de celui avec qui tu partages ta conscience. Ton contraire et ton semblable en même temps. Mais cela n’a pas d’importance, tout comme l'aide que je te procurerais plus tard, ce qui en a, c’est la raison de ta présence. »

« Quelle est-elle ? »


« Tu es ici pour entendre ma mise en garde. Si tu t’éloignes de notre voie, je serais obligé de t’éliminer. Nous ne formons qu’un, ne l’oublie plus. Apprends à concentrer ton esprit durant ton sommeil, le temps passe trop vite pour le moment. Quand tu y arriveras, tu reviendras et je t’expliquerais ce que tu as oublié. Je vais t’offrir un petit cadeau, il apparaîtra d’ici peu. »


Il prend sa dague à une vitesse folle et la lance, elle vient se planter dans ma poitrine. Une douleur me traverse, je perds peu à peu conscience, je suis en train de mourir !

Trà Thù se redressa d’un bond, le souffle court. Sa poitrine le lançait un peu. Il avait beaucoup transpiré. Il s’approcha du bac d’eau, plus ou moins propre, et se lava sommairement.

(C’était juste un cauchemar ! Cela avait l’air plutôt réaliste, surtout cette douleur. J’ai même l’impression d’encore la ressentir. Ça m’apprendra à m’endormir pendant que je vérifie l’équilibre de mes actes. Par contre, il a beau être un de mes rêves, cet être avait raison, un quart d’heure dans le monde onirique et voilà une après-midi de passé. Va falloir que je trouve quelque chose à avaler, je ne vais pas déjà entamer mes vivres, doit bien y avoir un truc mangeable dans la cale.)

Faisant attention à ne pas faire trop de bruit, le voleur se glissa dans le couloir. Il suivit celui-ci pour descendre à la cale. Il examina l’escalier, cherchant des indices d’une présence quelconque, dans la poussière, il distingua des pas remontant l’escalier. Les marques étaient fraîches ce qui était une bonne chose, il n’y aurait plus de tour de garde avant un moment. Il descendit en marchant à l'envers et sur les pas, de façon à ne laisser aucun n’indice de son passage. Une fois en bas, il fut entouré par des caisses d’agrumes. Après une rapide recherche, il tomba sur une cargaison de mandarine ouverte, il en prit quelques-unes et les mangea. Il décida de prolonger son expédition, pour garder de quoi manger sous la main, au cas où l’état de satiété, qu’il ressentait, n’était que passager.

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MessagePosté: Ven 24 Juin 2011 14:28 
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Le vent s’agite, et en réponse l’équipage s’anime. Fuyant ce regain d’activité, je rejoins l’escalier, tentant de marcher le plus naturellement possible malgré le pincement que provoque chez moi le risque au niveau des intestins et des poignets. Cela fait trois ans maintenant que je suis là où je ne devrais pas, que je mens sur ma personne, que je fuis régulièrement, et le risque est devenu habituel, toujours désagréable, mais finalement assez supportable. Je redescends l’escalier, ne croisant personne, et, ne souhaitant pas visiter maintenant le bateau à la recherche d’une cabine libre, je retourne directement à la cale.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Ven 24 Juin 2011 16:49 
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Trà Thù alors qu'il mangeait un mandarine, entendit les marches craquer. Quelqu'un arrivait, sûrement un marin, hors il se trouvait là où il ne devrait pas être. Dans le plus grand silence, il se s'écrasa contre une caisse. Grâce à l'ombre il était impossible de le voir, mais lui avait une vue sur les dernières marches. Bientôt, il put voir la personne qui descendait, c'était une jeune femme. Elle portait une armure de cuir recouvrant son torse et ses jambes, à sa ceinture pendait une petite dague et une bourse semblant bien légère pour valoir la peine de la voler. Le manque d'éclairage l'empêchait de voir correctement son visage, mais de ce qu'il avait pu voir, il conclut que ce n'était pas un membre de l'équipage. Il se releva lentement pour ne pas la surprendre et dis la première chose qui lui passa par la tête.

" Salut, je peux vous être utile ? "

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Ven 24 Juin 2011 17:40 
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Je pénètre avec satisfaction dans la pénombre de la cale, où je pourrais bientôt me reposer. Il faut juste que j’aménage l’agencement des caisses, et j’aurais un espace tout à fait correct pour …

Une silhouette sort doucement de l’ombre, me faisant légèrement tressaillir. Si mon corps réagit peu, si ce n’est mon coeur qui accélère son rythme, mon esprit s’active, inefficacement, tournant en rond dans ses suppositions. Un brin de panique s’étend en moi. Je me tourne vers le nouveau venu, le détaille un instant. C’est un homme, un peu plus grand que moi, mais plutôt fin. Ses traits restent cachés par l’obscurité ambiante, mais mon regard est attiré par ses armes, deux courts poignard qu’il garde dans des fourreaux à sa ceinture. Membre de l’équipage, ou passagers en vadrouille ? Difficile à dire, et je manque de temps pour le juger : déjà, il me salue :

" Salut, je peux vous être utile ? "

Inspirer, se calmer.
Ma voix tremble sur le premier mot, mais se réaffirme rapidement, alors que j’entre dans mon rôle :

« Sa-alut. Je ne pense pas que vous puissiez m’aider, je cherche juste le sommeil en visitant le navire. Mais je vous remercie de votre sollicitude. »

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Ven 24 Juin 2011 17:56 
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Elle lui répondit d'une voix au départ tremblante qu'elle explorait le bateau à la recherche du sommeil. Il devait la faire quitter la cale, les restes de son repas traînait au sol, si elle s'en apercevait, il pourrait avoir des problèmes. Rabattant sa capuche de façon à ce que son visage reste invincible il avança, tête baissée vers l'escalier.

" Vous ne devriez pas rester là, les marins n'apprécient pas que l'on reste dans la cale de leur bateau. "

Il releva sa tête, vit le visage de la dame, elle avait des cheveux blonds virant sur le roux et de magnifiques yeux presque violet. Il était monté le premier à bord et avait vu tous les passagers montaient, hors elle n'en faisait pas partie. Avant même qu'elle puisse répondre à ses premières paroles, il rajouta.

" Surtout quand on n'est pas passager de celui-ci. "


Pour la dissuader d'avoir recours à la violence, il se prépara à dégainer.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Ven 24 Juin 2011 18:38 
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" Vous ne devriez pas rester là, les marins n'apprécient pas que l'on reste dans la cale de leur bateau. "

Il rabat sa capuche, redevient une ombre parmi les ombres, fait deux pas, et me dévisage rapidement. Alors que je m’apprête à répondre, il reprend la parole :


" Surtout quand on n'est pas passager de celui-ci. "


Panique.

« Pardon ? »

Simple réflexe, permettant de gagner quelques précieuses secondes. Du coin de l’oeil je le vois approcher sa main de ses lames. Je fais un demi-pas en arrière, sent la peur remonter de mes entrailles, je tends mes muscles, me préparant au combat. Une idée explose soudainement dans mon esprit, et un fin sourire s’étend sur mon visage. "Les marins", "leur bateau", hein ? C’est un passager. Et je peux espérer qu’il ne soit pas proche de l’équipage… Je pourrais aussi bien prier, mais je manque de temps. Je renforce mon sourire et lui réponds, le plus joyeusement possible :

« Ah, je vois ce que vous voulez dire. Non, en soit, je ne fais pas vraiment partie des passagers du galion, je suis la nièce du capitaine ! Et je dois avouer que je ne pense pas que ses matelots osent me dire quoi que se soit s’il me trouve ici. Quoique mon oncle pourrait me tirer sévèrement les oreilles… Enfin, ça fait longtemps qu’il ne l’a pas fait, tout de même. Maintenant, il préfère dire des phrases comme « ça grandit trop vite, les enfants ». Enfin, je ne voudrais pas vous ennuyer avec mes histoires de familles. Ni vous attirez des ennuis, si vous, vous étiez vu dans la cale. »

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