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 Sujet du message: Re: Port de Tulorim
MessagePosté: Sam 2 Oct 2010 06:40 
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Quelques minutes plus tard, le Bucephalos s'immobilisait dans le port. Essuyant son front trempé de sueur, le jeune homme échangea un sourire de satisfaction avec les autres membres de l'équipage. Bientôt, ils pourraient tous se remplir la panse, se désaltérer et se divertir dans la taverne la plus proche. La boisson ne faisait pas partie de ses passe-temps favoris, mais de temps à autres, il aimait bien sentir le goût pimenté du capsésin lui réchauffer la gorge.

« Alexandros! »

Entendant son nom, il oublia temporairement les demandes de son estomac pour se diriger vers la source de l'appel. Évidemment, c'était une voix qu'il avait entendu à maintes reprises durant son apprentissage de la navigation. Un vétéran barbu aux cheveux gris, le capitaine Mathias possédait la force de dix hommes et pouvait tuer une pieuvre géante à lui seul selon les dires de ses subordonnés. Le cadet des frères Valerosides n'avait pas vu de monstre marin durant son voyage, mais il se souvenait encore du visage serein et de la violence des coups d'épées du vieux loup qui avait coupé plus d'une tête durant la confrontation avec les pirates. Somme toute, il s'agissait à ses yeux d'un homme autoritaire à la fois fascinant et, inutile de le cacher, terrifiant. Arrivé à la hauteur de son supérieur, il effectua le salut militaire: il se dressa droit comme un piquet et tendit les bras le long de son corps alors qu'une expression de nervosité qu'il n'arrivait pas à dissimuler prenait place sur son visage.

« Capitaine. »

L'homme d'une cinquantaine d'année l'observa pendant quelques secondes d'un air amusé avant de prendre la parole.

« Repos, gamin. Il y a un comité d'accueil qui t'attend. »

D'un geste de la tête en direction de la route centrale, le commandant du vaisseau attira son attention sur une silhouette blanche aux cheveux couleur paille se trouvant non loin du dépôt de Marluck. L’individu en question agitait les bras dans sa direction. Reconnaissant son ami d'enfance, Alexandros laissa un sourire en coin remplacer son expression précédente avant de lui envoyer un geste de la main. Par la suite, il tourna la tête en direction de l'ancien militaire pour lui demander la permission de prendre son congé, mais il fut pris de vitesse une nouvelle fois.

« Accordé. »

Le remerciant d'un hochement, il se dépêcha de rejoindre la cale pour ramasser le sac de toile qui contenait ses effets personnels. De retour sur le pont, il emprunta la planche de bois servant de passage jusqu'au quai, puis il se dirigea vers le blond qui tenait deux chevaux par les rênes. En cours de route, il se pencha brusquement sur le côté gauche pour éviter un homme et sa planche de bois. Par la suite, il dû interrompre son trajet pour laisser passer deux gaillards qui semblaient être complètement sous les effets de l'alcool. Les deux hommes prenaient régulièrement une gorgée d'eau et Alexandros dû se retenir pour ne pas éclater de rire. Il s'agissait sans aucun doute de marins de passage à Tulorim qui s'étaient essayés au capsésin avec peu de succès.

N'étant plus qu'à une dizaine de mètres de sa cible, il prit son temps pour l'observer. Il était curieux de voir s'il avait changé depuis la dernière fois qu'il l'avait vu. Évidemment, le blondinet qui lui faisait maintenant face avait le même visage imberbe et les traits presque féminins qui attiraient toujours l'attention des donzelles de la ville. La seule différence notable qu'Alexandros remarqua fut l'assurance dont il faisait preuve dans ses mouvements. Comme il l'avait vu du pont, Gabriel portait un costume de palefrenier blanc avec le symbole de la famille. Suite à l'incendie qui avait coûté la vie à leur parent, Valeros avait recueilli les deux jeunes enfants, Gabriel et Marie, dans sa demeure. Depuis cette époque, les deux orphelins étaient les compagnons de jeux du plus jeune des trois frères. À l'heure actuelle, ils travaillaient tous les deux pour la famille; le frère s'occupait des chevaux et la petite sœur tenait compagnie à la maîtresse de la maison Elisabetha, la mère d'Alexandros. Arrivant en face de son ami d'enfance, ils échangèrent des sourires complices avant de se serrer la main à l'ancienne. C'est-à-dire en saisissant l'avant-bras de l'autre.

« Ça me touche que je t'aille manqué à ce point, mais tu sais bien que je préfère les femmes. Au fait, comment va Marie? »

« Tu sais bien que tu n'as aucune chance. Elle n'a de yeux que pour ton demi-frère. »

Damokles choisit justement ce moment pour les rejoindre. Tout en indiquant les deux montures, il posa une simple question au serviteur.

« Seulement deux chevaux? »

Gabriel se rembrunit et chercha ses mots pendant quelques secondes avant de répondre.

« Le maître veut voir Alexandros immédiatement. Il m'a chargé de le conduire jusqu'à lui. »

« Je vois... J'ai quelques affaires à régler avec Marluck. Je vous retrouverais après la rencontre avec père. »

À cette réponse, le blondinet laissa transparaître une certaine nervosité sur son visage. Le deuxième fils fixa le palefrenier d'un air intrigué avant de se diriger vers le dépôt. En ce qui concernait Alexandros, il se demandait seulement ce que son père pouvait bien lui vouloir. La dernière fois qu'il l'avait vu, le vieil homme lui avait donné son accord pour voyager sur la mer aux côtés de son demi-frère tout en lui faisant promettre d'obéir aux ordres de ce dernier. En toute logique, il aurait plutôt demander à voir son grand frère pour lui demander les résultats de la grande traversée pour atteindre Henehar, la ville des mages et des barbares du nord, et le trajet de retour.

« Mettons-nous en route. Il vaut mieux ne pas le faire attendre trop longtemps. »

Voyant que Gabriel avait repris son calme, Alexandros attrapa les rênes de son cheval, monta sur la selle avant de jeter un dernier regard vers le Bucephalos. Une anomalie dans la marine du comté de Wiehl, il s'agissait d'un navire marchand peu commun. Les hommes privilégiaient habituellement des bateaux fiables qui étaient produis au coût le plus bas. Amateur des arts, Valeros avait passé une commande auprès de menuisiers elfiques pour faire du Bucephalos un véritable chef d'œuvre artistique. Évidemment, le navire était en piteux état à l'heure actuelle, mais il conservait une aura majestueuse. Sans compter qu'il lui avait servi de maison pendant plus de trois semaines. Détournant les yeux, il eut un léger pincement au cœur alors qu'ils se dirigeaient vers la route principale.

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 Sujet du message: Re: Port de Tulorim
MessagePosté: Dim 3 Oct 2010 12:44 
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Je reprenais petit à petit conscience et un mal de crâne incessant me prenait la tête. J’avais la tête lourde et mon cœur battait à tout rompre. J’étais sur une couche, mais de toute évidence, je n’étais plus sur le bateau. Je ne sentais plus la houle remuer légèrement le navire.

J’ouvris les yeux et regardai tout autour de moi. J’étais sur une paillasse, couverte d’une couverture chaude mais rêche. Je me dégageais de cette couverture et me levais. Ma tête tournait légèrement, mais rien d’alarment. J’étais sur de nouveau sur la terre ferme. J’étais à coup sur à la capitainerie du port de Tulorim.

La seule porte de la pièce était entr’ouverte et dans la pièce voisine plusieurs hommes discutaient vivement, mais aucune voix ne me paraissait similaire. C’est alors que mes yeux se posèrent sur un petit morceau de parchemin plié. Je m’en saisis et reconnus tout de suite l’écriture de Logan.

"Bonjour Salymïa,

Cette nuit, tu as fait une mauvaise chute sur l’Allégresse lorsque le navire pénétrait dans le port, et tu es tombée dans les vapes. Comme tu n’étais toujours pas éveillée lorsque nous avions fini d’accoster, j’ai pris la liberté de déplacer ton corps jusqu’à la capitainerie du port, où j’espère qu’ils ont pris soin de toi. Désolé de ce départ subit, le devoir m’appelle à Kendra Kâr et je dois reprendre au plus vite la mar.
Je te souhaite bonne chance pour ce que tu as à accomplir ici, et j’espère te revoir au plus vite.

Logan."


Ainsi, la déesse ne m’avait pas accordé la chance de dire au revoir à Logan. Je regardais dans mon sac et les deux mèches de cheveux étaient toujours là. J’eux un pincement au cœur en réalisant que je ne reverrais pas mon séduisant capitaine avant de rentrer à Kendra Kâr.

Par les fenêtres je pouvais voir que le soleil brillait et apportait de la chaleur à la pièce. Le jour était venue, mais quelle heure était-il ? Je rassemblais mes affaires et sortis de ma chambre.

Instantanément tous les regards se tournèrent vers moi et un homme me fit signe de m’approcher. J’y allais d’abord avec méfiance mais je décidais qu’il fallait que j’ai l’air rassuré sinon, je ne ferais pas long feu.

"Alors, z’avez bien dormit ? Logan m’a dit de vous laisser du temps.

Oui, merci de m’avoir permis de rester là.

Vous z’empris.

Je dois y aller, merci encore et au revoir."

Je sortais rapidement de la capitainerie pour me mettre en quête du lieu que je cherchais. Mais je gardais toujours à l’esprit que l’usurpateur se trouvait peut être ici. Il me fallait au plus vite me mettre en route.

Après un dernier salut aux marins présents ici, je sortis et me rendis dans les rues.


=> Les ruelles

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 Sujet du message: Re: Port de Tulorim
MessagePosté: Dim 10 Oct 2010 15:00 
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*J'ai horreur des départs précipités*.

Pensa fort Killak après avoir posé le pied hors de la taverne, il aurait put fricoter avec la belle rouquine aujourd'hui mais, il avait beaucoup plus important à faire, le rêve qu'il avait fait était vraiment un mauvais présage, il n'était pas vraiment croyant des dieux elfiques, il y croyait, mais ne les appréciés plus vraiment depuis que ses parents ont étés assassinés mais, il savait très bien que c'était un message des dieux qui avait envoyé un message à l'intention et l'attention de Killak qui avait habité n'ont loin de cette forêt dangereuse mais très habitable en faisant attention. Lorsqu'un arbre était coupé dans le monde des elfes, c'était comme-ci une personne importante était morte, alors tout une forêt, il ne pouvait pas se le permettre, surtout une forêt dans laquelle repose la dépouille de ses parents, en effet, ils adoraient allez chasser dans cette endroit.

L'elfe marcha à vive allure en prenant soin de réajuster son heaume et ses cheveux, il réfléchit à ce qu'il allait faire plus tard, lorsqu'il serait arrivé. Il était midi le soleil était caché par des nuages de pluie qui commença à tombé. Heureusement Killak était arrivé au port très vite et il se précipita au guichet sans se préoccuper de la femme à qu'il parlait.

"Le prochain bateau pour Oranan c'est à qu'elle heure?"

"C'est dans deux heures Monsieur"

"Bien, un ticket s'il vous plait".

"C'est quarante yus"

Il sortit de la bourse du tavernier les quarante yus et la femme lui donna le ticket indispensable pour embarquer. Il était très pressé et partir à quatorze heures pour arriver le lendemain vers minuit ne lui plaisait pas, de plus il pleuvait ce qui n'arrangeais rien. Au bout de dix minutes où l'elfe tournait en rond, il se calma, il appela Aduna avec le sifflet à faible raisonnable que seul sa chouette pouvait entendre. Il s'assit sur un tonneau et fit passé le temps en regardant les passants, les marins, les bateaux arrivés et puis repartir, les pêcheurs revenants de leur travail fructueux. Il regarda aussi les mouettes et les reflet de l'eau au loin et même l'horizon. Finalement les deux heures d'attende passèrent très vite et un homme au regard sévère et dur vint parlé à Killak.

"C'est pour Oraran?"

"Oui".

"Alors montez dans le bateau, les vérifications sont prêtes, nous allons partir"

L'elfe au cheveux rouge monta dans le petit navire, il y avait quelques personnes qui était présente sur les quais et qui montèrent en même temps que lui.
L'ancre fut levée et le voyage put enfin commencé..

>>>>Trajet entre Tulorim et Oraran

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Killak Goddien, Elfe Blanc, Rodeur


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 Sujet du message: Re: Port de Tulorim
MessagePosté: Lun 11 Oct 2010 18:19 
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Silmeria avait passé la nuit et la plus grande partie du voyage emmitouflée sous sa cape confortablement installée sur un ballot de laine. La mer avait été calme et mis à part quelques marins bruyants rien n'avait troublé son sommeil. Elle émergeait avec lenteur, aurait décidément préféré rester sur ce ballot douillet plutôt que d'affronter le vent froid du dehors. Elle ne savait pas si elles étaient proches de Tulorim, Hrist lui demandait intérieurement d'aller sur le pont. Il n'y avait personne dans la petite pièce où elle dormait. Elle était relativement sombre, éclairée de façon très aléatoire par une lampe à huile posée sur un tonneau.
" Ne sens-tu pas? "

La voix de la femme était étrangement douce, presque agréable, loin de son ton habituellement hautain et arrogant. Silmeria avait l'impression d'avoir la tête lourde, assise sur son trône de laine encore tiède de sa chaleur, elle se coiffait à l'aide de ses doigts.

La Sindel traversa la pièce qui tanguait faiblement au grès des vagues. Elle emprunta les mêmes escaliers que par lesquels elle était descendue et se trouva sur le pont.

La lumière lui fit mal, elle cachait le soleil qui se trouvait en face d'elle de la paume de sa main en scrutant le sol pour y trouver un coin d'ombre, là où les voiles arrêteraient le soleil le temps que ses yeux ne se fassent à la lumière.

Tulorim apparaissait... Se rapprochait peu à peu. Les deux esprits partageaient la même excitation morbide, à croire que Hrist déteignait sur Silmeria. Cette dernière ne comprenait d'ailleurs toujours pas en quoi Tulorim était plus intéressante que Kendra Kâr, mais la vie avec Hrist promettait d'être vraiment palpitante, quant bien même elle n'avait pas un goût prononcé pour la violence et la destruction, et ce sans avoir de raisons apparentes. Hrist ne semblait avoir de la compassion que pour Silmeria malgré ses moqueries. Au fond d'elle, Silmeria se doutait que Hrist ne la considérait pas comme si naïve, elle cherchait probablement à la pousser plus loin, qu'elle évolue, en devienne plus mature... Plus indifférente peut être. Silmeria ne devait plus s'accorder le luxe de se demander si les choses étaient biens ou mauvaises.

Le vent du large transportait avec lui le parfum des algues et de l'écume, la fraicheur de l'air s'accordait aux épices et au parfum de la terre chaude qui l'attendait à quelques mètres devant. Le port était visible, elle n'avait qu'à tendre la main. Si elle écoutait son désir de refouler cette terre, elle serait déjà dans l'eau à nager le plus vite possible pour la rejoindre avant le bateau. Hrist se moqua d'elle. Selon elle, la réalité ne devait s'encombrer de fantasmes et qui plus est, avec une armure quant bien même légère il était difficile de nager plus vite qu'un bateau lancé en mer et poussé par les vents. Surtout quand on n'avait pas l'art de nager.

Elle passait sa main sur son postérieur pour s'assurer que le vent qui soulevait sa jupe ne fasse pas d'elle l'attraction du navire. Elle patientait que les marins fassent leurs offices. Le navire était entré à quais, il fallait l'arrimer solidement avant de descendre la passerelle pour évacuer les passagers, la même rengaine qu'à Kendra Kâr. La ville de Tulorim se redessinait. Toujours fidèle à elle même. Elle avait hâte de retourner aux bains pour se détendre et se replonger dans ses méditations. Elle espérait que les gens aient un peu oublié les derniers ... Souvenirs qu'elle laissa à la ville. Il serait excessivement regrettable qu'un corps de garde soit toujours à sa recherche, surtout depuis qu'elle était revenue. Elle avait certes grandement amélioré ses talents à l'épée, mais que pouvait-elle face à un corps de garde en armure, armés jusqu'aux dents et surtout avec une bonne partie de la population qui désirait sa tête. Elle savait qu'elle n'avait pas un nombre conséquent d'alliés dans la ville, mis à part les rats mais ils étaient probablement de piètres compagnons...
Il lui faudrait probablement s'allier avec quelqu'un qui puisse lui ressembler. Aussi étrange que paraisse, l'idée venait de Hrist. Silmeria elle était à des lieux de s'imaginer qu'elle parlerait un jour de travailler avec quelqu'un.

Quoiqu'il en était, il était déjà temps de descendre du navire.


" Tuloriens, nous revoilà! "

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: Port de Tulorim
MessagePosté: Jeu 21 Oct 2010 16:38 
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>> Les ruelles

Le temps était donc compté et Ringo devait courir le plus vite possible. Suivi de près par Alim, il dévalait les ruelles pour se rendre au port, en espérant que le bateau fusse encore là. A deux reprises, il bouscula deux personnes et s'arrêta deux secondes pour relever la personne ou s'excuser. N'attendant pas de réponse particulière, il se remit en route à chaque fois et dut même exécuter un saut carpé pour éviter une charrette qui passait. Enfin arrivé au port, le jeune moine regarda partout, dans l'espoir de trouver un bateau prêt à partir. Alim arriva juste après Ringo et désigna du doigt la Méduse Noire, la nef du shaakt qui reliait Tulorim à Oranan. Vue l'effervescence qui régnait autour du vaisseau, il n'allait pas tarder à partir, Ringo devait faire au plus vite. Il embrassa alors fougueusement Alim et mit dans sa poche une petite bourse.

"Nos routes se séparent Alim. Quand je reviendrai à Tulorim, je passerai te voir. Promis ! Je t'ai laissé un peu d'argent pour toi et pour payer Talic. A bientôt ! Je penserai à toi..."

Ringo fit demi-tour et commençà à courir vers le bateau, puis s'arrêta tout à coup et se retourna encore pour foncer vers Alim l'embrasser une dernière fois. Le jeune moine sourit une dernière fois à Alim puis fonça vraiment vers le bateau cette fois-ci. Mais son petit manège n'avait fait que le retarder et quand il s'approcha du quai, le bateau partait déjà. Cette mésaventure ne refroidit pas Ringo pour autant et alors qu'il courait toujours sur le quai, il se concentra pour activer ses fluides aériens. Il devait bien pouvoir sauter plus haut que d'habitude, et avec un peu de chance, il pourrait au moins s'agripper au bateau en partance pour Nirtim. N'écoutant que son grand coeur et sa volonté de rejoindre Yami Sama, il concentra ses fluides vers ses jambes et attendit d'arriver en bout du quai avant de sauter le plus haut et le plus loin possible. A ce moment-là, il se demanda s'il n'allait pas tout simplement faire un beau plongeon mais il sentit alors un fort courant d'air sous ses pieds, comme si le vent le propulsait. Enivré par cette nouvelle sensation, il eut du mal à rester concentré et s'écrasa lamentablement contre la paroi du vaisseau. Heureusement, il put s'agripper à l'ancre et commença son ascension.

( Adieu Tulorim, adieu Alim... )

>> Sur la Méduse Noire

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 Sujet du message: Re: Port de Tulorim
MessagePosté: Lun 8 Nov 2010 20:52 
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Une soudaine rafale s’écrasa contre les voiles du navire qui filait déjà à vive allure. Ce vieux rafiot fendait fièrement les vagues qui venaient éclabousser la proue; la plus belle de toutes. Une éclatante et ravissante jeune femme munie d’une queue de poisson y était sculptée. De sa soyeuse chevelure, un somptueux diadème d’argent faisant scintiller son visage d’une perfection à couper le souffle. Ses yeux étaient incrustés d’émeraudes et ses lèvres recouvertes d’or. Un étincelant sautoir de chaines d’or ornées de perles vertes venait légèrement caresser la fine délicatesse de ses seins. Elle représentait la déesse Moura régnante sur ses océans protégeant ainsi les tristes marins implorant sa grâce.

La Méduse Noire quitta une fois de plus les eaux de Tulorim. La brise fraiche du matin vint se glisser entre les poils de ma barbe. Elle était accompagnée d’une légère odeur de poisson. Un peu plus loin, quelques pécheurs s’apprêtaient à leurs taches respectives, bercés par les jacassements des mouettes se mêlant à tout ce brouhaha qui émanait du port.

Devant un tel spectacle, je pris une grande inspiration et recracha un épais nuage de fumée. Un délice! Savoureuse et légèrement corsée, aux aromes occidentaux, c’était la une des meilleures herbes à pipe de la région.

- Oh! Thunar! T’as rien de mieux à faire que de regarder les bateaux passer?!! S’écria soudainement un des pécheurs qui travaillaient sur le quai.

- Hé! Mais oui! Je dois me rendre à la taverne. J’ai soif.

Sans attendre de réponse, je rangeai ma pipe et je fis route au travers d’un dédale de ruelles insalubres. Depuis la mort de mon père, ma vie n’était guère mouvementée. J’abusai un peu trop de ce vieil hydromel que le tavernier a retrouvé une semaine auparavant. D’ailleurs, il aurait été difficile d’y résister. Alors, sans trop me rappeler comment, je survivais dans cette jungle puante côtoyant putains et itinérants ; mais trêve de bla-bla… J’étais pressé! Et cet amer gout de bière me manquait déjà! Sans douter de ce qui allait m’arriver, j’accélère le pas d’un air décidé et tourne dans la ruelle à droite. Direction alcool.


>>Les ruelles

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Les Dieux me gardent de mes amis; mes ennemis, je m'en charge


Dernière édition par Thunar le Mar 7 Déc 2010 18:52, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Port de Tulorim
MessagePosté: Ven 26 Nov 2010 22:49 
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Localisation: Tulorim
<-- Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr/Tulorim

Le long voyage avait épuisé Kinsuke. Il descendit du bateau accompagné de l'homme à la barbe rouge, puis se mit à s'étirer le corps pour ensuite saluer la ville avec un énorme sourire aux lèvres:

« Bonjour, Tulorim. »

Le garçon semblait fasciné par le simple fait de se trouver dans une ville autre que celle où il était né, alias, un autre continent. Kendra Kâr avait beau être énorme, mais il était déjà habitué à la ville entière. Les mêmes endroits, les mêmes personnes, entre autres. Cette fois-ci le jeune se trouvait dans un tout nouvel endroit dont il n'avait encore jamais exploré ou visité.

« Et alors comme ça, c'est la première fois que tu voyages? »
« Oui, m'sieur. Je n'étais jamais sorti de Kendra Kâr, avant. »
« Eh bien j'ai quelques courses à faire par ici. Si tu veux, tu peux m'accompagner et je te présenterai la ville au passage. À propos, ne m'appelle pas « monsieur », je me sens vieux! Mon nom est Roderick Marchal, mais tu peux m'appeler Rod. »
« Enchanté, Rod! Dans ce cas, appelle-moi Kinsuke. »


Les deux continuèrent à discuter en parlant de tout et de rien, abordant n'importe quel sujet qui leur passait par la tête. Kinsuke ne savait pas encore ce qui l'attendait dans la région de Tulorim, après quoi il n'y remettrait peut-être jamais les pieds.

« Hé, dis-moi petit, t'as peur des fantômes? »
Kinsuke sourit avant de répondre:
« Ca n'existe pas, les fantômes! Pourquoi cette question? »
« Haha! Hé bien tout simplement parce qu'il y a à Tulorim un manoir inhabité depuis quelques années déjà. Certaines rumeurs disent qu'il serait hanté par les esprits de la famille qui y a succombé. D'autres disent qu'il y aurait un monstre qui chercherait à boire le sang de ceux qui s'aventurent dans ses couloirs silencieux. »
« Et tu crois à toutes ces histoires? »
« À vrai dire j'ai du mal. J'ai cependant entendu plusieurs témoignages de gens qui auraient entendu des bruits ou vu des choses bouger pendant la nuit, là-bas. Ca te tenterait pas d'aller jeter un oeil et voir ce qui s'y passe exactement? »
« Ben, si ça te fait plaisir. Après-tout, j'vois pas ce que je pourrais faire d'autre ici à part visiter la région. »
« Super! Dans ce cas, nous y allons quand j'en aurai fini au cimetière. »
« Tu veux aussi vérifier qu'il n'y ait pas d'esprits là-bas? »
, demanda Kinsuke d'un ton ironique. »
« T'es marrant, petit. En fait, je veux juste poser des roses sur la tombe d'un de mes vieux amis. »
« Ah, désolé... »


Kinsuke se sentait gêné. Il n'avait jamais perdu un proche ou qui que ce soit dans son entourage. L'enfance qu'il avait mené jusqu'à présent était plutôt joyeuse et il n'avait jamais eu d'autres problèmes que celui de la femme qui tourmentait ses rêves.

« Je n'ai jamais tourmenté tes rêves, d'abord! J'y venais juste faire dire coucou parce que je pensais à toi! »
« Quoi?! Et en plus tu fouilles dans mes pensées, maintenant?! »


Kinsuke l'avait crié à très haute voix sans même s'en rendre compte. Ses paroles interpelèrent immédiatement le vieux Rod.

« Euh... tu es sûr que ça va, Kinsuke? »
« Hein? Oui, oui! T'en fais pas. Je... pensais à haute-voix. »


Roderick sourit et replaça son regard devant lui en essayant de s'assurer qu'il n'avait pas oublié le chemin.

« Tu sais, tu n'es pas obligé de parler pour que je t'entende. Je t'écoute, de toute façon. »
« (C'est gentil de me le dire maintenant!) »
« Désolé, j'y avais pas pensé. »
« (C'est ça. Dis-moi, c'est quand exactement que je t'ai autorisée à fouiller dans ma tête?) »
« Ben... j'crois pas avoir besoin d'une autorisation pour. Et puis je fouille pas, j'entends, c'est tout. »
« (Ne me dis pas que tu l'as toujours fait...?) »
« Hé bien, si. Depuis que nous nous sommes rencontrés. C'est pas ma faute si tu penses aussi fort! »
« (Quoi? Parce qu'on peut penser plus ou moins fort?) »


Kinsuke avait ouvert la bouche et failli le dire à voix haute, puis il jeta un coup d'oeil à sa gauche pour s'assurer que Roderick n'avait pas remarqué sa petite indiscrétion. La voix répondit aussitôt:

« Ben, évidemment! Là, par exemple, tu penses très fort car tu m'adresses la parole mentalement. Pourquoi crois-tu que les télépathes sentent certaines choses mieux que d'autres? »
« (Intriguant. Bref, compte pas sur moi pour penser moins fort. J'ai pas que ça à faire, de contrôler le « volume » de mes pensées.) »
« Eh ben figure-toi que c'est très utile! Mais fais comme tu veux. »


Kinsuke se contenta d'ignorer simplement ce dernier commentaire et continua son chemin jusqu'au Cimetière avec Roderick.

Le Cimetière -->

_________________
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Légende:
-CornflowerBlue (#6495ED): Kinsuke
-SlateGray (#708090): La Femme Mystérieuse


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 Sujet du message: Re: Port de Tulorim
MessagePosté: Jeu 6 Jan 2011 13:33 
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Les Ruelles

La seule réaction que le borgne avait eue suite à l’explication de Leoj fut des politesses aussi pompeuses qu’inutiles tout en gardant son air distrait, cela avait déclenché un certain niveau de questionnement dans le cerveau du jeune homme.

(Il m’a écouté ou pas ce type ? je lui dis qu’on va dans les égouts en plein territoire ennemi et lui il regarde la rue comme si de rien n’était, comme s’il faisait son marché. Il a quelque chose dans le crâne ou ce qui lui a pris son œil à aussi emporté sa capacité de concentration ?)

Arrivé au port, le petit groupe le trouva aussi animé que la rue, si se n’est que les capitaines et matelots y remplaçaient les commerçants et autres badauds. Quelques grands navires à quais étaient en cours de chargement tandis que les premières barques de pêche revenaient au port afin de vendre leurs prises au marché.

"On y est, Limoges."

A ce nom, Leoj mis une à deux secondes avant de comprendre que le borgne s’adressait à lui. Sur le coup le jeune homme se statufia, affichant une mine neutre des plus basiques hésitant entre l’incompréhension de la difficulté à prononcer correctement son nom et l’énervement due à la possibilité de l’écorchement volontaire de ce dernier. En temps normal, le jeune homme ignorait simplement les insultes et autre sobriquets dont il avait été un temps la cible durant son enfance. Mais là, de la part d’un inconnu qui se donnait des airs de chef sans même faire l’effort d’écouter les informations qui lui sont donné sur l’objectif en cours, cela avait l’étrange pouvoir de l’irriter au plus haut point. Se calmant rapidement en mettant cette erreur sur le compte d’une mauvaise audition possible, il voulut rectifier ce sobriquet incohérent.

"Pas Limoges, mon nom est Leoj." (La prochaine fois qu’il m’appelle par autre chose que mon nom j’en ferais de même à son égard.)

Sans même jeter un regard au borgne, il prit la tête du petit groupe afin de ne pas perdre davantage de temps.

"Bon, suivez moi, on est bientôt arrivé à l’entrée des galeries."

Vérifiant de temps à autre que les deux autres le suivaient toujours, Leoj longea les quais jusqu’à retrouver le ponton de la veille. Après avoir regardé que personne n’attardait son regard sur lui, il sauta en contrebat sur la petite plage de galets bientôt suivit du borgne et du nain. Ces derniers le suivirent jusqu’à une grande sortie d’égouts devant laquelle Leoj s’arrêta.

"Bon à partir d’ici, il ne faut plus parler car l’écho de ce lieu nous ferait repérer et nous n’aurions plus l’effet de surprise et de plus nous serions contraints de nous battre en plein égout s’ils venaient à notre rencontre. Alors si quelqu’un à quelque chose à dire c’est maintenant."

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 Sujet du message: Re: Port de Tulorim
MessagePosté: Ven 7 Jan 2011 18:00 
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- Bon à partir d’ici, il ne faut plus parler car l’écho de ce lieu nous ferait repérer et nous n’aurions plus l’effet de surprise et de plus nous serions contraints de nous battre en plein égout s’ils venaient à notre rencontre. Alors si quelqu’un à quelque chose à dire c’est maintenant.

- C'est... c'est...

- ?

- C'EST SUPEEEEEEER !!!


Je comptais une à une les pièces de ma bourse : j'avais plus de six cent Yus ! Jackpot ! Le galion était à moi ! Le début de la gloire, j'en étais ému aux larmes, je ne pouvais me résoudre à partir avant de me l'acheter. Leoj ne vit que ma course effrénée jusqu'aux quais, où siégeait un magnifique galion de manufacture kendran, celui de mes rêves. Je l'apercevais au loin, dans ma course effrénée, je n'avais jamais autant couru, mon souffle ne suivait guère le rythme, je voulais y être au plus vite, avant tout le monde, de peur que l'on me prenne mon trésor sous mes yeux, qu'on me le vole. Essoufflé, je m'arrêtai devant la bête. Sa coque énorme semblait pouvoir encaisser le plus tranchant des glaciers, son bois splendide n'avais guère changé depuis semblait-il plusieurs millénaires, les voiles blanches rivalisaient avec le soleil de par leur beauté et le plus rude des vents ne pouvait lui faire plus de dommage que la plus brûlante des flammes, ses mâts ébranlaient les nuages et perçaient le ciel bleu, et la cabine du capitaine, je ne l'avais jamais vue, mais mon imagination débordante me promettait les meilleures merveilles. Tout cela pour six cents misérables Yus, j'étais l'être le plus chanceux du monde ! Mon rêve ! Mon rêve allait prendre vie dans un instant, je serais capit-

- Hé, moussaillon, tu baves devant les voiles ?

Une main puissante m'agrippa l'épaule, c'était celle d'un vieux loup de mer, bien mieux loti que mon gorille habituel, je n'ai jamais prêté attention au visage, mais je reconnus son manteau plus bleu que bleu et sa jambe de bois dévorée par les mites : c'était le capitaine Clope, le gérant, celui à qui il fallait tout demander concernant les bateaux, mon homme. La sueur au front et les larmes aux yeux, je lui tendis ma bourse et dit d'une voix fébrile, en montrant du doigt ce don des dieux :

- Je... veux... acheter !

Il afficha un air consterné, devant ma propre excitation d'abord, puis en suivant mon doigt avec ses yeux. Il les posa sur le navire tant désiré, et s'exclama, surpris :

- Cette épave ?

- OUI !


Je n'avais pas du tout fait attention au mot "épave". Il rejeta un œil du côté de ma dulcinée, et montra son étonnement en crispant quelque peu son regard perplexe. Ses doutes se dissipèrent à la vue de ma bourse remplie à ras-bords. Ses vieux réflexes prirent le dessus, il me prit le sac des mains et me tendit l'autre.

- Marché conclu ?

- Marché conclu, p'tit gars !


J'étais figé, stupéfait, c'était chose faite, "IL" était à moi. C'était un choc, pour moi, qui avait tant économisé dans cet unique but, qui y avait dédié ma vie entière pour espérer un jour le manœuvrer... c'était fait... il était mien désormais... Le capitaine Clope me tourna le dos, Yus dans la bourse, et compta son butin tout en s'éloignant de moi. En signe de salut, il leva un peu sa main et remua les doigts. Il disparut dans la foule, en murmurant doucement, intérieurement, de peur qu'on y prête attention :

- Pigeon va.

Je n'entendis rien, mes doigts caressaient de leurs bouts tremblants la coque de mon vaisseau. C'était si beau, j'avais l'impression de toucher de l'or, le métal le plus pur dans ces planches de bois. Soudain, une voix bien connue m'interpella :

- Sa... Salut, Sirius ! Alors.... ça roule ? Hein ?

C'était un gorille.
Gorilla, ivre mort, me regardait de ses pupilles vides sans réaliser que j'étais en plein rêve, effleurant le miracle, buvant le plus pur des nectars. Il s'approcha de moi et s'accouda brutalement sur la coque du bâtiment.

- Quesse t'as à r'garder c'te.... machine là ? Tu cherches... un coin pour pisser, pas... pas vrai ?

"Crac". J'entendis "crac". Un frisson d'angoisse parcourut mes épaules, je ne sus pas tout de suite d'où venait ce bruit de craquelure, ce son fendant. J'entrevis une légère fissure dans la coque, à l'endroit où Gorilla avait placé sa main. Mon cœur s'arrêta de battre. La fissure se propagea rapidement sur toute la coque, puis envahit même les mâts les plus hauts. Le temps aussi stoppa son cours, le bois du grand galion semblait hurler de toutes ses forces, tenaillé par une douleur atroce. Et puis, le drame : le tout s'écroula dans un grand fracas. Le vaisseau fut débris et le resta, mes espoirs, mon espoir, tout était réduit en miette, renvoyé au néant. Je retombai sur mes genoux, et hurlai, les larmes aux yeux, dans le désespoir le plus profond, tandis que le gorille bourré regardait la scène d'un œil perdu :

- Pourquoi ? Pourquoi ?! POURQUOÂÂÂ ?!!

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Quelques minutes plus tard, devant Leoj se présentèrent un ivrogne et un dépressif.

- Euh... salut mec ! J'te confie la pleureuse là bas... T'en veux ? Héhé !

Un peu plus loin, assis au milieu de la rue, moi. Les yeux fixant le sol boueux, mes lèvres lacérées par mes dents, mes doigts fous qui bougeaient n'importe comment et qui jouaient avec n'importe quoi. J'avais sorti un petit anneau de mon sac, je jouais avec, comme si ma vie n'avait aucun sens, comme si j'allais rester là pour l'éternité. J'avais les yeux d'un fou, d'un schizophrène, d'un malade mental très sérieusement atteint. L'alcool confisqué de Gallion coulait dans la gorge, l'alcool était devenu un autre refuge pour mes rêves brisés.

- Ma.... Ma vie n'a plus de sens... Monde cruel... j'ai fait quoi pour mé-mériter ç-ça ? Achevez moi !

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 Sujet du message: Re: Port de Tulorim
MessagePosté: Sam 8 Jan 2011 19:01 
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(Manquez plus que ça. Mais où il part cet ahuri ?)

Le borgne courait comme un gamin sur la petite plage de galets en lançant des cris de joie à tout rompre. Puis ce dernier escalada la structure d’un ponton proche à la manière d’un singe afin de rejoindre les docks deux mètres plus haut, puis il poursuivit sa course une fois sur les quais. Après avoir suivit un moment ce spectacle du regard, Leoj se tourna vers le nain en lançant un regard interrogateur, ce dernier haussa les épaules et se détourna de ce désolant spectacle pour prendre son mal en patience.

(Pourquoi a-t-il fallut que je tombe sur un corniaud pareil moi ?) pensa le jeune homme en se frappant le front de la paume de la main. Puis calquant son attitude sur le nain, il croisa les bras et s’adossa aux docs dans l’attente du retour du troisième larron, tandis que des relents acides montaient du flot putride s’écoulant des égouts pour leurs chatouiller les narines.

Perdant son regard dans l’immensité qui s’offrait à lui, Leoj se rendit compte que c’était la première fois qu’il lui faisait face. La veille son esprit était trop à la filature pour se rendre compte de cela, mais là il faisait face à la prochaine épreuve qui le mènerait sur la piste de la magie qu’il recherche. L’océan qui se dressait sous ses yeux était autant un obstacle à surmonter qu’un espoir d’atteindre ses rêves. Ses pensées dérivaient au grès des vagues s’échouant à ses pieds. Ses yeux fixant un point à l’horizon, se perdaient dans les brumes de son esprit où rêves et espoirs étaient teintés de craintes et de doutes.

Soudain un bruit sourd le sortit de sa torpeur, un grand craquement comme si une maison s’effondrait suite à un violent incendie. Surpris autant l’un que l’autre, Leoj et le nain cherchèrent l’origine de ce remue-ménage, mais de leur position nulle réponse ne s’offrait à eux. De plus, nul cri ne témoigna d’un incident majeur, aussi ne s’alarmèrent-ils pas.

"Bah, sans doute un vieux bâtiment croulant sous le poids de l’âge."

Après quelques minutes, le gorille saoul de l’auberge descendit au niveau de la plage et rejoignit le duo de statue qui commençait à prendre racines à force d’attendre le borgne qui semblait prendre tout son temps. Le colosse semblait un peu remit de sa beuverie et se présenta devant eux avec un étrange sourire aux lèvres, on aurait dit qu’il se retenait de rire pour éviter de rendre le reste d’alcool encore contenu dans son estomac.

"Euh... salut mec ! J'te confie la pleureuse là bas... T'en veux ? Héhé !"

L’ivrogne pointa un instant de son pouce une position dans son dos et en hauteur, désignant par la même les quais avant de s’installer confortablement à coté du nain, atteignant par la même occasion presque la taille du nain.

(Mais qu’est-ce qui se passe encore ?)

Leoj se dirigea d’un pas soutenu vers le premier ponton à sa portée, durant son escalade il perdit pieds suite à l’agacement engendré par cette suite d’imprévus. Se rattrapant à une poutre, il la plaqua contre son torse en s’accrochant d’une manière qui aurait fait rire le moins doué des acrobates : ses bras au dessus de la poutre retenaient à peine sa chute en arrière, quant à ses jambes, elles pendaient à moins d’un mètre du sol. Ridicule, celles-ci cherchaient frénétiquement une prise pour rétablir leur équilibre et déclenchées les rires des deux autres derrière lui, l’ivrogne en rendit son alcool. La chute, aussi petite soit-elle, n’était pas une option car après ce numéro de cirque, ça aurait été le bouquet de conclure par elle, et cela aurait sans doute achevé le gorille qui riait de ce spectacle à pleins poumons.

Après quelques essais infructueux dus à un énervement compréhensible, il reprit son ascension en jurant. (Y’a des jours où faudrait mieux rester couché.) pensa-t-il en se hissant sur les quais. Se rendant dans la direction indiquée par l’ivrogne, il vit un espace dans la rue que les passants semblaient éviter, contourner, certains semblaient même rire de ce qu’il s’y déroulait. Par curiosité, Leoj voulut y jeter un œil.

(Peut-être un affrontement entre soulards, j’imagine bien le borgne en train d’organiser les paris.)

Cette dernière idée s’envola quand, à la plus grande surprise de Leoj, il trouva en plein centre de la rue et entouré de quelques marins hilares, Heartless assit à même le sol. Il buvait et jouait avec ses doigts en balbutiant quelques bribes de phrases inaudibles comme sous le choc d’une vive émotion. Son regard en disait long sur son état mental et il semblait ne pas avoir conscience de se qu’il se déroulait autour de lui. Le jeune homme encapuchonné prit place en face du borgne et s’agenouilla à sa hauteur, ce dernier ne semblant pas l’avoir remarqué. Leoj claqua dans ses doigts à plusieurs reprises pour obtenir son attention. Une fois celle-ci obtenue il voulut connaître les raisons de cet état dans lequel se trouvait ce concentré d’orgueil ambulant.

"Hého, tu m’entends ? Qu’est-ce qu’il t’arrive ?"

Le malheureux, dont le regard vide fixait un point immuable derrière Leoj comme s’il passait au travers de ce dernier, porta alors de la bouteille qui n’avait quittée sa main à ses lèvres et tout en en buvant le contenu il pointa d’un doigt tremblant un ponton proche d’où s’élevait un mât brisé. Le jeune homme s’avança sur le ponton pour comprendre la raison d’un tel comportement et contempla les restes d’un navire. Les débris flottaient à la surface de l’onde et quelques parties de la proue et du pont n’avaient put couler.

(Ce n’est plus qu’un tas de bois et il ne semble pas coulé depuis longtemps.)

Ses yeux s’écarquillèrent l’espace d’une seconde comme lorsque le voile tombe et révèle la vérité. (Attends une minute, c’était ça le craquement de tout à l’heure ? Un navire devait me cacher ce spectacle de là où j’étais.)

Il jeta alors un rapide regard au dépressif qui ne lui servirait à rien dans cet état lamentable. (Et pour que ça touche si profondément l’autre type il aurait fallu que cette ruine lui appartienne. Mais bien sur, le "capitaine Heartless" de la chanson d’ivrogne de tout à l’heure n’est pas un capitaine sans navire et voilà le sien.)

Secouant légèrement la tête de gauche à droite en maintenant sa main gauche devant ses yeux. (Cela ne m’étonne pas qu’avec un ego pareil il déprime avec une perte pareille, après tout un navire est la fierté de son capitaine et la sienne est en lambeaux. Et c’est à moi de réparer ça ? J’imagine que je n’ai pas le choix pour atteindre mon objectif, enfin bon comment je vais faire pour remettre d’aplomb une pareille épave ?) Il s’avança alors vers "l’épave" humaine, se tenant alors debout les bras croisés face à celle-ci.

"Ce n’est pas en restant le cul par terre que tu en trouveras un autre."

Le pochard hotta le cruchon de sa bouche et pointa de l’index Leoj avec sa main tenant sa bouteille, il semblait vouloir émettre quelques répliques cinglantes mais le jeune homme ne lui en laissa pas le loisir.

"Tu peux rester là à te lamenter sur ton sort et mourir dans l’anonymat le plus total. Ou tu peux te relever, affronter cette épreuve en face et obtenir un nouveau navire."

Laissant le cerveau du borgne absorber la phrase comme son corps avait absorbé le contenu de la bouteille et sans que celui-ci ne puisse prendre la moindre décision il enchaîna :

"A toi de voir, mais si tu souhaite regagnez l’or nécessaire dans les plus brefs délais toi et moi savons par quoi commencer."

(Je n’ai pas l’habitude de pareilles tirades mais j’imagine que flatter son orgueil est la chose logique à faire envers ce genre de personne dont l’ego se mesure aux plus hautes montagnes.)

"Alors le gorille doit-il taire ses chants ou lui donnera-tu de quoi en clamer de nouveaux à la gloire du capitaine Heartless ?"

Se faisant, il tendit son bras à l’homme abattu qui le regardait, ceci afin de l’aider à se relever.

"Tes aventures doivent-elles s’arrêter si tôt ?"

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Dernière édition par Leoj le Dim 9 Jan 2011 19:34, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Port de Tulorim
MessagePosté: Sam 8 Jan 2011 23:27 
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Je commençai à peine à reprendre confiance en moi grâce aux encouragements sincères de Monsieur Capuche. Mais tout d'un coup, un flash soudain émana de ma main droite et éblouit Leoj ainsi que tout le monde alentour, puis une onde inconnue souleva la poussière aux alentours, un halo de brume terrestre s'éleva autour de moi. Je me remettais à peine de mes blessures mentales, je ne sus penser durant cet instant. Gorilla crut à une explosion, il se demanda si je n'avais pas disparu, comme ça, par le plus profond des désespoirs, comme une sorte de suicide, ça ne l'aurait guère surpris. Mais non, il était bien loin de tout ça. Les gens se massèrent autour du dôme de fumée grise, ébahie, stupéfaite, distraite... Jusqu'à ce qu'une mèches de cheveux roses brise le silence. La surprise générale était à son paroxysme, lorsque la poussière revint au sol, Leoj, Thunar et Gallion purent constater l'ampleur des dégâts :

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- Quesse que ?! Si-Sirius ? C'est toi ?!

J'étais perdu, désorienté, je sentais bien que j'étais sorti de ma torpeur, mais il me sembla que je venais de plonger vers un autre état, et pas franchement meilleur. Sur mon annulaire, il y avait la chevalière en or que j'avais prise dans le sac du hobbit, elle brillait d'un éclat divin, rosé. Je sentis quelque chose de singulier se déclencher au fond de moi, quelque chose de.... de.... de-de-de -bzz- af1grsk52ddlpd6s...

- Hello les amis !

Wah ! Trop cool ! Tout le monde me regardait avec des yeux super gros, genre ! Tout le monde me fixait comme des pandas, genre trop classe ! Il y avait même trois types bizarres devant moi, un nain tout petit et tout fripé ( trop mooooche ! ), un gros gorille tout blanc et qui sentait mauvais ( trop la looooose !) et... et....

[:coeurs:] UN SUPER BEAU GOSSE ! [:coeurs:]


Ouah ! Trop chou le mec ! Il me regardait avec ses beaux yeux ténébreux, sous sa mystérieuse capuche, il me croquait du regard, ce grand garçon avec un visage vraiment trop mignon ! Le coup de foudre quoi ! Mon cœur battait la chamade, j'avais tellement l'impression d'être une princesse en détresse devant un véritable chevalier méga classe quoi ! J'étais folle hystérique rien qu'en le regardant, woah ! Soudain, le gros méchant singe me prit par le bras.


- Hé, mec, qu'est-ce qui va pas ? Pourquoi t'es rose comme ça, hein ? Attends, c'est quoi ces yeux là ?!

- Lâche-moi, papa ! Laisse moi vivre avec mon amoureux genre quoi ! Kevin ! Je te kiffe troooop !

- Kevin ? Papa ?


Il me regarda bizarrement et jeta un œil du côté de mon prince charmant, il avait une tête de cul, le chimpanzé, trop horrible, heureusement que j'ai pas regardé, enfin je veux dire, j'imaginai que sa tête était comme ça quoi, tous les macaques ils font cette tête. Le gros relou il voulait pas me laisser prendre Kevin dans mes bras, pourtant je me débattais, la force de l'amour !

- Kévin ! Prends-moi avec toi sur ton cheval volaaaaant !! Je t'aimeuh !

Bizarrement Kevin voulait pas bouger, il savait que notre amour était impossible, que le méchant papa allait tout faire pour que sa fifille reste tout le temps à la maison faire la vaisselle, mais trop marre de cette vie ! Il fallait que j'embrasse mon amoureux !

- Sirius ! Sirius !! Bordel de merde !

Aïe, le gros pas beau m'avait baffé ! Ouïe ! Méchant ! Pour la peine, je me mis à pleurer de toutes mes forces, et puis na !

- Ouiiiiiiiiin ! Il m'a tapée !! Vilain ! Kevin, protège-moi !

Je m'élançai pour m'agripper fermement au bras de Kevin, en espérant que mon gros papa arrête de me faire du mal, c'était trop cruel ! J'étais une grande fille, je pouvais faire comme je voulais d'abord ! Kévin, je n'avais d'yeux que pour lui !

- J'abandonne, gère-le comme tu veux Leoj.... enfin, Kevin. Essaie de lui enlever l'anneau là, ça devrait le ca-

Une lame de fleuret apparut soudainement en-dessous du menton du mauvais papa, j'avais brandi ma rapière pour défendre ma chevalière, parce que j'étais courageuse moi ! J'étais prête à pourfendre papa au nom de l'amour !

- Touche pas ! C'est ma bague de mariée, gros tas ! Je suis mariée à Kevin, on est en pleine lune de miel en amoureux tous les deux ! Allez mon amour, on y va ! Je te suivrais même dans les égouts !

- Grrrr... comme tu veux... c'est qu'il est tenace, même en plein délire. Fais gaffe Leoj, tente rien et guide-le là où on d'vait aller à la base, y r'trouvera ptèt ses esprits en route...


--> Les égouts

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Dernière édition par Heartless le Dim 9 Jan 2011 22:56, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Port de Tulorim
MessagePosté: Dim 9 Jan 2011 19:33 
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(Je suis en plein cauchemar. Je n’y crois pas. Je me balade sur le port avec un ex-dépressif aux cheveux roses accroché à mon bras. Et en plus il m’appelle Kévin. Je sens que mes nerfs s’effilochent doucement au contact de ce type.)

Tous les badauds se retournaient sur l’étrange groupe avec des têtes décrivant à la fois l’éventail des expressions et le panel de toute la société tulorienne : les marins hilares, des commerçants ébahis, des clochards blasés… Il y avait même une ou deux familles de nobles en promenade qui arboraient la consternation et le mépris.

(C’est cet anneau le responsable ?) Leoj fixait la chevalière au doigt d’Heartless, de dernier semblait l’arborait comme un trophée. (Si je tente de lui enlever de force, il me découpera en lamelles avant que je n’ai put le toucher, il a failli égorger le gorille à l’instant où il a simplement parlé de cet anneau.)

Leoj redescendit dès qu’il put au niveau de la fine plage afin de ne plus rencontrer les regards des autres. (Et moi qui n’aime pas me faire remarquer, là je suis servit. J’espère juste que je ne supporte pas tout ça pour rien.) Le borgne toujours accroché à son bras comme une tique à un chien et les deux autres juste derrière ils arrivèrent enfin au complet devant la sortie d’égout.

"Pourquoi on est là ?"

"C’est là où nous trois on va, alors tu peux venir mais une fois entré plus un mot." (J’arrive pas à croire que je joue son jeu, mais bon le gorille m’a conseillé de ne rien tenter. Le borgne doit être plutôt fort sinon il lui aurait viré cet anneau lui-même. Enfin dans cet état j’ai comme un doute.) Détournant son regard du groupe il s’avança un peu dans le réseau souterrain de la ville.

Posant sa main gauche contre la salle paroi du tunnel, Leoj se concentra pour se remémorer les sensations de la veille et retrouver le repaire des fuyards. Aussi s’enfonça-t-il dans la gueule vomissante de cette cité. Il ne cessait le contact avec la paroi malgré la crasse et autres décorations répugnantes des murs, cela de peur de perdre son chemin. Derrière lui suivait le borgne qui arborait une mine de dégout, le colosse qui semblait déjà blasé face à ce comportement et le nain qui fermait nerveusement la marche.

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 Sujet du message: Re: Port de Tulorim
MessagePosté: Dim 16 Jan 2011 16:07 
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---> La crique

- On a réussi Sirius.

- Ouais...


J'étais à demi-muet, penché sur le pavois du bord avant, à l'extrémité du pont où, juste en-dessous, trônait la proue du navire. Penseur, perdu dans l'horizon, je voyais tout et rien à la fois. J'étais d'humeur à sauter de joie mais le choc était tel que seule l'idée persistait dans mon esprit. Je n'arrivais pas à pleurer non plus, ni à me retourner pour regarder le pont et tout son accastillage, de peur d'exploser la seconde d'après. C'était pas comme ça que je m'imaginais ce moment, peut-être était-ce mieux de profiter calmement que de piétiner les planches en dansant, se prêtant au ridicule. Gallion, lui, il était habitué à cette sensation, il avait déjà été capitaine, il s'était déjà senti maître d'un navire, mais pas moi, je l'avais fait mille fois en rêve mais une fois confronté à la réalité, ça marque au fer rouge. Il savait sûrement ce que je ressentais, il l'avait aussi éprouvé, sans doute chaque capitaine passe par cette épreuve où il doit se confirmer et se convaincre qu'il peut se permettre de prendre sous son commandement un galion, ainsi que tout son équipage. Pour la première fois de ma vie, je lui demandai un franc conseil.

- Hé, Gorilla. On fait quoi maintenant ?

Il se prêta à la réflexion un moment, debout derrière mon dos, j'entendis ses grognements et distinguai ses murmures, mais la réponse qu'il me donna à voix haute fit l'affaire.

- On prépare ton arrivée au port, tête de nœud ! Allez, viens avec moi !

Il ne m'avait pas appelé "capitaine", et n'avait pas non plus montré plus de respect que d'habitude. Aux yeux du monde il aurait passé pour un ingrat mais en réalité c'était parce qu'il ne voulait pas me brusquer avec mes habitudes et m'introduire en finesse à ma vocation. Il était compréhensif, Gorilla était le genre d'homme à cacher ses qualités derrière une bouteille de rhum pour ne les dévoiler par surprise qu'en cas de besoin, leoj et Thunar étaient certainement de cet avis aussi, il avait combattu un instant à leurs côtés. Il se tenait droit mais je n'étais pas dupe, il cachait les blessures de la bataille pour que l'on ne se dérange pas pour lui, il aurait tout le temps de s'en occuper après. Sa modestie témoignait aussi d'un fait bien plus choquant : il ne voulait pas prendre ma place, malgré son expérience au combat et en mer, il n'avait qu'une parole. J'éprouvais du respect pour lui mais aussi de l'admiration, même si, dans mon orgueil, loin de moi était l'idée de lui faire savoir. Je me retournai là tête basse et le rejoignis dans la cabine du capitaine. Il ouvrit la porte de bois qui s'ouvrit le plus simplement du monde et se mit sur le côté pour que j'entre en premier. La cabine ne me surprit guère, bien qu'en soit, elle correspondait parfaitement à mes vœux les plus chers. Les murs de bois étaient sombres, pareils à l'ébène, et conservaient l'allure presque coquette de la pièce. De nombreux meubles étaient disposés élégamment dans les coins. Une commode richement ornée de motifs d'or, de tiroirs avec une poignée en ivoire et surmontée de statuettes exotiques se tenait à côté d'une armoire géante ancrée au sol grâce à des appuis de titan, au point qu'elle donnait l'impression de porter le toit à elle seule. Un miroir était dissimulé dans un angle près de la porte, lui aussi cerné d'or, quoiqu'un peu embué. La lumière pénétrait grâce à une fenêtre en vitrail, ruchée, parsemée de losanges transparents, par laquelle j'entraperçus la grotte de Vragdush, laissée derrière nous, baignée dans le soleil de midi.

Enfin, au beau-milieu de la cabine, trônant sur un tapis en peau de bête, un grand bureau garni rempli fourré de futilités plaisantes, second par une chaise stylisée, finie de coussinets en cuir. Gallion me lança un regard accrocheur et me convainquit de m'assoir sur le fauteuil. Il était pas mal en vérité, j'y pris mes aises assez facilement, même si le premier contact pouvait sembler un peu rugueux.

- Et maintenant ? dis-je en fixant Gorilla.

- Et bin... J'sais pas.

- Tu sais pas ?

- Eh non.


......

Un long silence prôna sur mes hésitations. Un regard stoïque et sans émotions avait pris place entre moi et le vieux loup de mer. A y penser, c'était le croisement entre deux générations, la logique aurait voulu que ce soit lui assis à ma place mais il n'en était pas ainsi, ce n'était pas étrange, ni ironique, je me rappelais très bien l'enchaînement de situations qui nous avait amenés jusqu'à ce moment précis, ce n'était ni le hasard ni le destin, c'était notre libre arbitre. Soudain, un rire sonore éclata entre nous, sans raison, nous pouffions de rire. Ce libre arbitre, guidé par les rêves et les bêtises, était en train de nous hisser de plus en plus haut sur son mât, comme un pavillon. Alors que nous rigolions à nous en péter le ventre, nous nous rappelâmes de tout cela comme de vieux potes qui auraient ressassé les souvenirs de leurs premières années de cohabitation. Alors que nous nous calmions peu peu, je continuai, encore sous un choc inconscient et hilare :

- Hahahahaha !! Allez, gorille ! Rassemble les hommes ici et ramène à boire, je me charge du reste !

Il acquiesça dans sa folie jaune et, la glotte encore palpitante de joie, sortit en refermant la porte derrière lui, je continuais à glousser jusqu'à ce que son rire ne soit plus audible, puis me recroquevillai douloureusement. Diantre, j'avais oublié mes plaies qui maquaient de se rouvrir au moindre geste brusque. Le sang ne coulait plus mais la douleur me ramena à mes esprits, il me restait quelques préparatifs à finir. Lentement, je me relevai de mon séant et me dirigeai vers l'armoire géante. Je l'ouvris d'un mouvement brusque, les portes claquèrent contre le mur. A l'intérieur était rangé un long manteau de tissu bleu, orné comme la cape d'un seigneur. Les épaulières, les bords, les boutons, les manches... tout était bercé de motifs en imitation or ou bronze, le tissu était clair ou obscur par endroits et formait parfois des contrastes surprenants. Je l'enfilai sans plus tarder, et, quand je réalisai qu'il était trop grand pour moi, je retroussai les manches et même le col. Le résultat était.... classe ! Ce ne fut que quand j'avais fini de traiter mon manteau de capitaine que j'aperçus un long drap noir, grossièrement plié dans un coin de l'armoire, presque caché. Déchiré et à l'allure pas franchement rassurante, ce tissu noir m'intriguait, aussi entrepris-je de le déplier en l'affalant avec son seul poids. Le motif qui se présenta devant moi me fit sourire.

Quelques instants plus tard, Gorilla, les bras bordés de bon vin entra dans la cabine, suivi de Thunar et Leoj, Renart étant encore en train de dormir à l'infirmerie. Réprimant nos blessures, nous organisions une réunion autour du bureau, drapé d'une toile unique, un pavillon noir. Affaissé sur mon séant, je les saluai d'un geste de la main, dans mon vêtement de capitaine :

- Salut ! Envie de boire un coup ?

Ainsi débutèrent nos petites festivités, nous bûmes, convergeâmes et rîmes de tout comme de rien, autour d'un pavillon noir. C'était une sorte de cérémonie relaxante qui, à son issue qui nous occupa une bonne vingtaine de minutes après son commencement, me fit soulever une question. Celle-ci fut prononcée le plus banalement du monde même si son sens profond n'avait rien de commun. A mes amis en train de dessaouler je demandai :

- Alors, aujourd'hui sera quel jour ? Celui des adieux, ou celui de notre alliance ? Hein les mecs ? Qui a bien envie de voyager un peu sur les mers en compagnie d'un bon verre de vin ?

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 Sujet du message: Re: Port de Tulorim
MessagePosté: Dim 16 Jan 2011 20:18 
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La Crique

Le petite fête battait son plein et l’alcool allait bon train. Autour du drapeau noir les rires résonnaient à l’unisson, ils n’étaient pas seulement dus aux boissons et autres plaisanteries douteuses de Gallion. Non, le petit groupe avait surtout besoin de déstresser après avoir éprouvé de pareils instants. Comme quoi, risqué sa propre vie ne fait que la rendre plus précieuse. De plus, les risques qu’ils avaient encourus avaient porté leurs fruits : ils buvaient l’alcool d’un autre, cela dans un navire qui une heure plus tôt appartenait encore à l’ennemi, et aucun n’y avait laissé sa vie. Faut-il une raison de plus pour faire la fête ?

Leoj apprécia ces moments, il ne se rappelait pas en avoir vécut de pareils durant son ancienne vie. Mais même s’il riait extérieurement, intérieurement son cœur s’interrogeait quant à se qui s’était déroulé plus tôt. C'est à cet instant que le borgne, qui étrennait pour la première fois le rôle et l’habit de capitaine, posa une question au groupe en profitant d’un moment de calme.

"Alors, aujourd'hui sera quel jour ? Celui des adieux, ou celui de notre alliance ? Hein les mecs ? Qui a bien envie de voyager un peu sur les mers en compagnie d'un bon verre de vin ?"

Ces mots chassèrent un temps l’introspection qui habitait Leoj. Faire partie de l’équipage d’Heartless, le jeune homme n’avait jamais réfléchit à une telle possibilté. Le matin encore, ce groupe hétéroclite n’était pour lui qu’un moyen de gagner rapidement quelques pièces. Le temps passant, il en était venu à considérer le borgne comme une intarissable source de problèmes. Suite à cela, son premier véritable combat avait fait naître, malgré lui, une sorte de respect pour le colosse qui avait combattu non loin. Enfin la bataille finale, qui était apparue comme étant perdue d’avance, avait mit en relief un talent martial et une ruse certaine chez Heartless. Pour ces quelques raisons Leoj ne put répondre de suite, aussi attendit-il que Gallion est terminé de parler pour prendre la parole à son tour.

"Je dois avouer que ta proposition est séduisante Heartless, mais je ne peut l’accepter en l’état. Il m’a semblé que tu aurais été près à tout pour un navire et le rôle de capitaine. Sache que moi aussi je recherche quelque chose à ce point, et je ne m’arrêterais qu’une fois que je l’aurais trouvé."

"Ah ? Et on peut savoir quoi ?"

"Il s’agit d’une ancienne forme de magie sur laquelle je n’ai que trop peu d’informations. C’est pour cette raison que je ne peux vous rejoindre. Je dois me rendre à Kendra Kâr au plus tôt, dans le but d’y rencontrer une personne qui en saurait davantage à ce sujet."

Le Masamune

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"Si on ne prend pas son destin en main, nul ne le fera à notre place."


Dernière édition par Leoj le Mer 26 Jan 2011 20:37, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Port de Tulorim
MessagePosté: Dim 16 Jan 2011 22:42 
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Un bref instant de silence suivit la déclaration de Leoj. Pour être franc, même si ce gars bizarre n'était avec nous que depuis quelques heures, ils nous avait été fort utile et pas du genre à abandonner tout le monde sur un coup de tête. Je brisai le silence avec un énième éclat de rire :

- Hahaha ! Ça tombe bien, on va justement à Kendrâ Kâr, pas vrai ?

Tout le monde acquiesça en suivant joyeusement la réplique. On avait déjà oublié la blessure et l'alcool nous réconfortai dans nos doutes. Je me levai d'un bond dès que je vis la crique du Tulorim derrière nous :

- Mes amis, il est temps de parader ! Enlevez vos merdes sur la table, et aidez-moi à déplier le pavillon noir !

Gorilla leva sa bouteille en guise d'approbation. Quelques instants plus tard, nous étions tous les quatre, regroupés au beau milieu du pont, chacun de nous ayant en main un bord du drapeau qui, en son sein, arborait le Jolly Roger, le crâne de mort caractéristique de la piraterie, le Masamune n'en était sûrement pas à ses premiers pillages. Le soleil s'élevait à son plus haut du firmament en cette période de la journée, le port n'était plus très loin de notre emplacement, et nous nous apprêtions à hisser haut notre drapeau. On n'était pas allé de main molle sur la boisson, et, irrémédiablement, la toile noire empestait l'alcool. Je n'avais rien contre ça, au contraire, ça le rendait encore plus attirant. Le Jolly Roger était tendu de tout son long par ceux qui allaient pour la première fois traverser la mer à bord du galion bleu, tout ça méritait un petit discours de ma part, non ?

- Les gars, on a porté un toast et on a bu au-dessus de ce drapeau. Maintenant, il est tout dégueulasse, mais ce sera notre symbole. Il pue l'alcool, mais ça tombe bien, on boit plus de bière que d'eau. Il est taché, mais nous non plus on n'est pas propres. Il est amoché par le temps, et on devra se résoudre à finir comme lui un jour. C'est notre pavillon noir, hissons-le le plus haut que nous le pouvons, c'est notre symbole !

Au même moment, le Capitaine Clope contemplait l'horizon, adossé au mur de sa boutique. Des travailleurs étaient en train de dégager les derniers morceaux de l'épave qu'il avait vendue à prix d'or à un borgne un peu trop candide pour réaliser sa bêtise. Il portait encore les fruits de cette affaire juteuse, bien qu'il en avait déjà dépensé une grosse partie pour faire ses emplettes et se racheter une nouvelle jambe de bois, l'escroc. A ce moment il se demandait ce qu'était devenue sa dernière victime, tout en riant dans sa barbe touffue, et ne se doutait d'aucune manière de ce qu'il allait apercevoir à l'horizon, un navire bleu qui, au sommet de son haut mât, arborait un pavillon noir...

- Des pirates, ici ? La veine, ils vont m'acheter des armes, je l'sens !

Il attendit bien l'amarrage du navire pour faire son entrée, parfaitement synchronisée avec la descente du ponton par lequel je descendis, méconnaissable car la lumière du soleil derrière moi éblouissait les regards perdus. D'un pas distingué, je descendis à son niveau, marchant à pas lourds, je cherchais déjà à écrase ce cloporte. Quand mes bottes arrivèrent à son niveau, il se courba de tout son long, me prenant pour un vulgaire pigeon :

- Bonjour monseigneur le capitaine pirate ! Que puis-je faire pour vous, moi, vieux marchand du port ? Je suis votre fidèle et dévoué serviteur !

- Ah ouais ?

- Mais bien sûr, mais bien sûr !
répliqua-t-il en secouant la tête à plusieurs reprises, comme un chiot contemplant son maître.

Avant qu'il ne réalise ce qui se passait, j'avais déjà posé mon pied au sommet de sa tête et la lame d'une rapière de fortune menaçait sa glotte. J'étais pas rancunier, à la base, mais ce vieux hibou avait piétiné ma patience à un point tel que la vengeance n'était pas une option.

- Si t'es mon serviteur, alors lèche-moi les bottes, connard !

- P-Pardon ?!

- Tu reconnais pas ma voix, marchand d'mes deux ?


Il releva lentement la tête, de peur de se faire embrocher illico presto par une épée nerveuse. Sa gueule était amusante, sa bouche forme comme une sorte de cul de poule lorsqu'il parvint à discerner mon cache-œil dans la lueur céleste. A cet instant, il déglutit comme un porc et mon pied accueillit sa joue comme un don du ciel, le faisant trébucher en bas du ponton. Comme un pantin désarticulé, le vieux bougre perdit l'équilibre et tomba violemment dans l'eau froide du port, c'était assez pour moi. Devant la mine surprise des passants, je ne pus que commencer mon slogan :

- Je me présente, je suis le capitaine Sirius Heartless, et ceci est mon navire ! J'entreprends de voyager jusqu'à Nirtim, et je resterais jusqu'à la tombée de la nuit ceux qui voudront bien rejoindre mon pavillon noir. Me prenez pas pour un rigolo, j'ai ici la tête de Vragdush le Terrible !

J'émis un léger sifflement en guise de signal et Gorilla, dissimulée derrière le pavois, balança le visage du voleur teigneux qui avait péri sous nos coups. On avait pris la peine de la garder, les têtes coupées, bien que moches, étaient fort utiles pour montrer qu'on ne rigolait pas.

- Je répète ! Jusqu'à ce soir à vingt heures ! Que ceux qui veulent braver la mer me rejoigne ou reviennent téter leurs mères !

Sur ces mots, je remontai jusqu'au pont et laissai Gorilla prendre la relève, il allait se charger de ceux qui voulaient se présenter à nous, tandis que je m'incombais la terrible tâche de nettoyer le bordel de la cabine du capitaine, on avait bu comme des porcs là-dedans...
Le soir venu...

Je contemplais le coucher du soleil de mes quartiers. J'avais vu mille fois le crépuscule à Tulorim mais, sans que je sache pourquoi, c'était différent, comme si je n'allais jamais le revoir. Je me consolai en pensant à quoi ressemblait le ciel dans des contrées lointaines, j'imaginais des mondes perdus, des villes magnifiques, des mers dangereuses... je rêvais un peu trop. Enfin, Gallion s'infiltra par la porte et se présenta devant le bureau en désordre.

- Le délais est dépassé.

- Personne n'est venu ?

-....


Je tapai du poing sur la table puis me penchai sur ma main gauche, coupée, dont surgissait une douleur sans nom, j'oubliais à chaque seconde que j'étais amoché par les combats de la journée. Tenant ma main, je continuai malgré tout mon coup de gueule :

- Quelle bande de guignols ! Ils reconnaissent pas un vrai navire quand ils en voient un ?

- C'est surtout à cause de ta réputation ici. Les gens normaux te détestent parce que t'es un imbécile fini qu'a osé frappé Clope, et les hors-là-loi te regardent d'un mauvais œil depuis la mort de Vragdush.


Je frappai mon dos contre le dossier de mon siège et soufflai un grand coup, même si je n'étais pas surpris par la bêtise des gens ennuyeux, qui aspiraient à une vie anonyme et sans histoire alors que je faisais tout pour me faire connaître, moi. Ma décision était prise, je restais fidèles à mes horaires, en tout cas pour le moment.

- On met les voiles. Gorilla, tu t'y connais bien mieux que moi pour diriger un navire, j'aurais b'soin de toi.

- On va où ?

- Kendrâ Kâr !
annonçai-je d'un ton théâtral en me soulevant de mon fauteuil.

Emboîtant le pas à Thunderhead, je sortis rapidement de la pièce et me mis à marcher avec assurance, parcourant le pont de tout son long en m'extasiant à ses côtés, avec des gestes exagérés dans la plus pure tradition du grand-guignolesque :

- Kendrâ Kâr, la Cité Blanche, la Mastodonte, la Bien-Gaulée !

- Kendrâ Kâr, repaire des seigneurs, des marchands, des putes et des brigands !

- La perle de Nirtim, le port de tous les océans !

- Y'aura d'la bière !

- Y'aura des femmes !

- De la baston !

- Et de la maille !

- On-se-ra-les-Rois-du-Monde !





Nos élans burlesques se succédèrent et les rires déchirèrent nos lèvres jusqu'à ce que la nuit ait dominé le ciel. La mer devint noire et ses éclats plus blancs, Tulorim, plongée dans les ténèbres, nous laissait partir sans cris de gloire. Des torches s'allumèrent sur le navire, son pavois et ses nids-de-pie, nous étions la seule lumière flottant sur l'eau. Les amarres lâchèrent et le navire, voiles battues par un vent glacial, nous emmena au loin, adieu, Tulorim. Omniprésent, Gallion donnait ses conseils à l'équipage qui manœuvrait sous sa tutelle. Ainsi, Thunar se démenait pour trouver à bouffer dans les réserves de la cale tout en s'occupant de Renart encore inconscient, Leoj aux voiles qui, après quelques vérifications, ne fut pas muté à la vigie et moi, je me tapais le sale boulot, timonier...

- Allez, Sirius, tribord ! Mais non, imbécile, tribord !!

La roue du gouvernail entre mes mains, je me démenais avec les instructions bancales du vieux loup de mer plus expérimenté qui prenait sa tête dans ses mains, dépité. De mon vivant, je n'avais jamais manœuvré la direction, "Bâbord" et "Tribord" ne me disaient rien. Je me retournai et demandait par dessus mon épaule :

- C'est à gauche ou a droite ?!

- A droite abruti !


Je fixai son regard pendant un instant, pas parce qu'il me manquait de respect, cela ne me gênait pas le moins du monde mais j'étais plongé dans l'incertitude la plus totale, désarmé face à la roue...

-..... Et la droite c'est à bâbord ou à tribord ?!

- Tribord, la droite, là ! Espèce d'imbécile !!


Et notre joyeuse croisière continua comme cela, jusqu'au retour du jour et l'abondance du vent matinale, nous parvenions jusqu'aux hautes mers qui nous séparaient de notre prochaine destination. Notre première traversée maritime à bord du Masamune...

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