Daïo la repoussa gentiment. Il régna quelques secondes de silence et d’observation entre eux deux. Sirat derrière N’Kpa, désarçonné par la nouvelle qu’il pouvait être père, incapable de pouvoir assurer sa sécurité, vida sa frustration et son désarrois au refus d’obtempérer de la shamane. 
"ça suffit ! Tu rendrais mon sacrifice inutile et tu oserais mettre en danger cet enfant par égoisme de rester près de moi. Si nous ne les servons pas nous allons à une mort certaine et tu seras incapable de leur obéir je le sais et tu le sais! Je t'en prie, vas t'en avec Nellia, on se reverra je te le promet." 
La jeune femme stupéfaite, le sang bouillant de colère, à son tour, se retourna, jeta un regard d'assassin à l’homme de métal, cause de leur malheur. Les poings serrés, tendue comme une arbalète, elle se rapprocha de son amant, se planta tout contre lui, bombant la poitrine. Elle laissa alors exploser sa vindicte :
 Je rendrai ton sacrifice inutile, je suis égoïste si je reste? Et toi… en quoi rester te rendra plus utile… Qui es-tu Sirat Ybelinor, as-tu réfléchi après quel avenir courais-tu? Ta vie se résume t-elle à chercher une gloire hypothétique, un nom que des troubadours chanteraient dans des tavernes?… Et bien non, je n’obéirais pas à ces… monstres… Ne vois-tu pas ce qu’ils font ici? …
C’est d’un père que j’ai besoin, d’un amant que je puisse serrer dans mes bras, sentir à mes cotés, à aimer et être aimer, pas d’une image fantomatique… Etre loin de toi sans savoir ce que tu deviens, est pour moi une mort lente sans espoir. Je ne tiens pas plus que toi à rejoindre mes ancêtres, mais je préfère cette option, en ta compagnie, plutôt que me morfondre, loin de toi…   
Derrière eux Daïo se mit à rire, expliqua son point de vue neutre. Il exhorta Sirat sur le bien fondé de leur sacrifice. Histoire d’en rajouter une couche, il accentua le fait que servir Khynt était important et qu’ils allaient parcourir de sombres chemins. 
N’Kpa était écoeurée. Elle cracha comme le fait un chat acculé dans un coin. Ses pupilles s’étaient rétrécies, comme deux petites perles au milieu d’une flaque d’ambre, ses oreilles aussi étaient rabattues et sa queue fouettait l’air. Elle gronda, prête à griffer l’un ou l’autre. Un exutoire à sa colère était nécessaire et la cause de tout ça était là, sous la forme de l’homme de métal. Alors, ni une ni deux, elle se tourna vers lui et entama une approche féline, insouciante du risque qu'elle prenait… Elle ne comprenait pas ces mâles, elle, qui avait été élevée au milieu de l’amour, du respect du cycle éternel…
Elle n’allait pas laisser ce démon lui enlever le père de son futur enfant sans au moins essayer de lui faire comprendre sa désapprobation…
SORTIE de QUÊTE : 
UNE LIBERTE CHEREMENT PAYEE