Araknor a écrit:
Les gens se pressent dans la rue, tous sont massés et retenus par des miliciens. Je me demande bien ce qu’il arrive ici, cette fumée… Il a dû se passer quelque chose de grave. A mesure que la charrette avance, sur la gauche se dévoile une scène peu banale. Quelque chose comme du métal brûle, il y en a un peu partout. Quelque chose c’est écrasé sur le rempart visiblement, je ne vois pas ce qui a pu faire ça. De l’explosif ? Non, ces morceaux de métal ne ressemblent à rien que je connaisse. Ce monde m’est plus bizarre au fil du temps, toujours est-il, qu’il faut que j’en apprenne plus.
Un peu plus loin, les rues sont presque désertes… La population semble occupée avec cet « incident ». Mes spasmes et ma fièvre sont toujours terribles, cependant, penser à autre chose m’aide à « canaliser » la douleur… Plusieurs fois j’ai failli perdre connaissance, malgré ma petite carrure, je me trouve assez… résistant. Ce soleil aussi… Il m’agresse, j’ai l’impression –autre la douleur – de brûler avec cette chaleur.
J’ai fermé une autre fois les yeux pendant le trajet, cette fois plus longtemps que les autres. J’ai cru que j’y passais cette fois… Tiens, on s’arrête…
Deux hommes viennent de part et autre de la carriole. A en voir par leurs habits, et leurs airs hébétés, ce ne peut être que des prêtres.
Ils viennent me prendre par les bras, semblant vouloir m’aider à descendre… Avec leur soutient, je réussis à allez jusqu’à l’arrière du véhicule et à m’asseoir avec de l’aide. Chacun des deux hommes me prends un bras et le passe derrières sa tête. Une main à ma taille, l’autre tenant mon bras, il me soulève pour me faire marcher. Aïe… Ce sont des brutes ! Ils ont de la chance que je sois dans cet état !
Mon regard se pose sur les deux énormes statues de chaque côté d’un escalier colossal menant à une gigantesque porte en bois et d’un alliage doré.
J’entends alors Marshmall qui m’explique ce que représentent les statuts. C’est donc elle Gaïa… En tout cas, son temple est plus impressionnant que celui de Yuimen.
Les prêtres me font gravir la première marche, je m’appuis de tout mon poids sur les deux acolytes… Ainsi, c’est plus facile pour gravir les marches. Jusqu’en haut, j’ai bien failli tomber une dizaine de fois ! Mes jambes ne voulant pas vraiment m’obéir, mes pieds se prenant dans la marche. Enfin… Je m’en suis bien sortis… Je trouve.
Je sers les dents en arrivant devant la porte, l’un des hommes appuya à côté de la flèche de mon bassin. Je lâche un petit grognement qui suffit à lui faire comprendre… La grande porte est ouverte d’un côté, nous laissant entrer à l’intérieur. Tendit qu’on traversait une salle impressionnante aux dalles de marbres finement taillés et alignés, je vis qu’une d’entre elle au fond à gauche avait une couleur un peu plus rosée que les autres. Un détail flagrant je trouve…
Ils m’emmènent tout droit, ouvrent une porte en bois. La salle est remplie de lit, ils me déposent sur le plus proche… Marshmall nous a suivit, il converse avec un officiant… J’entends juste le mot « curare » sortir de sa bouche, la douleur m’empêchant d’entendre la suite. Une jeune femme vient au dessus de moi, constate les blessures et me dit d’un ton doux et délicieux.
« Ne vous inquiétez pas. On s’occupe de vous immédiatement. »
Chaleureux l’accueil… Elle revient juste après et me confit.
« Serrez ça – elle place un morceau de bois entouré d’un tissu dans ma bouche. Ca risque d’être douloureux. Il nous faut ôter les flèches. »
Elle entreprend de me dévêtir… en premier mes bottes, puis mes habits de bas en haut. Il me reste juste de quoi cacher mes parties intimes. C’est agréable d’être prit en charge par une beauté pareil… Mais là, je crains le pire !
« Serrez. »
D’un coup sec, elle tire sur la flèche à ma jambe droite… Serrant mes dents de toutes mes forces, je lâche un hurlement étouffé et sers les poings. Les yeux fermés, je récupère mon souffle difficilement.
« Restez tranquille ! Ca ne sera pas long. »
Elle empoigne celle de mon épaule, me fit signe de me préparer. Et l’enlève brusquement, je réussis tout de même à contenir un cri avec du mal. Ma tête tourne de plus en plus… j’ai l’impression de tomber dans les vapes, ou dans un profond coma.
Un prêtre vient au dessus de moi, il tient une fiole dans la main… Il l’ouvre, me verse une bonne quantité dans la bouche. J’avale la substance…
« hhhhmmmpffffff »
Je crie dans le tissus entre mes dents… Je n’ai jamais connu pire douleur, la femme vient de m’enlever celle de mon bassin. Elle a été obligée de la tourner à l’intérieur pour lui faire passer l’os. Une folle envie de meurtre me passe par la tête… Je sers mes mains fortement, laissant échapper de petits craquements d’os…
« Voila. C’est finit pour ce qui est d’ôter les éléments extérieurs. »
Elle passe une serviette remplie d’eau sur toutes mes blessures, pour nettoyer le sang. Ca picote légèrement, mais c’est insignifiant par rapport au reste… Le sang c’est arrêté de couler de toutes mes blessures, par quelle magie ? Le sang ne s’arrête pas comme ça ! Ma tête tourne… Ma vision se voile. Je vois la jeune femme appliquer ses deux mains au dessus de mon épaule, elle ferme les yeux… Je ferme les miens… La dernière chose que je vois, c’est une lumière blanche éblouissante… Je perds connaissance.