[HJ : Désolé pour la méprise, je pense qu'il y a eu incompréhension par rapport à l'écriture qui mêlait les deux êtes et les deux noms du coup. J'avais moi-même un doute pendant un instant (que tu confirmes ici). J'essaierai de faire en sorte que ça n'arrive plus.]

Après avoir lancé sa dernière réplique au fameux Groth, Ziresh put enfin sentir son âme partir du corps de l'orc. Quand il commença à voir le monde de l'extérieur et à ressentir cette ancienne sensation qui altérait ses sens, il fut pris d'un étrange soulagement. Il était privé de bien des sens, mais au moins, il était libre et ne risquait pas de voir sa propre âme être réduite à néant.

La possession était une idée extrêmement mauvaise. S'il lui fallait posséder un être pour se sauver, il allait devoir trouver un hôte qui ne lutte pas. Un hôte qui l'accepte directement, qui ait la force d'accueillir un second esprit dans sa tête et qui soit assez bon pour lui permettre de s'en sortir.
Mais quand il vit que l'humoran s'était adressé aux orcs, il sentit ses espoirs partir en fumée.
N'avait-il aucun allié autour de lui ? Karz l'avait trahi, ses amis avaient probablement fui, les esserothéens étaient tous morts. Le seul nouvel espoir qu'il avait vu venir venait de prouver qu'il ne voulait probablement aucun bien aux habitants de cette ville...

Mais Ziresh ne pouvait pas tout abandonner. Prier ne lui avait servi à rien. Les dieux l'avaient abandonné, ou alors ils étaient morts. Il devait tout faire pour se sauver, et cela allait certainement devoir passer par la possession d'un être.
Mais maintenant qu'il connaissait les risques, peut-être pouvait-il encore réussir davantage son entreprise. Il lui fallait un hôte qui puisse l'accueillir, qui l'écoute, qui partage ses pensées de façon à ne pas le rejeter... Avec un peu de chance, même cet humoran, "Sirat", pouvait le sauver. Peut-être, seulement peut-être, il aurait l'honneur et le caractère d'Aztaï. Peut-être qu'il était simplement une personne orientée vers la mauvaise direction. Il fallait essayer.

"Bon... Allons-y encore une fois..." murmura le loup d'argent.

Et aussi prudemment que possible, il s'approcha du corps du félin pour y faire pénétrer son esprit.

Un garzok lui répondit, il pouvait le conduire à Vallel, mais ils pouvaient aussi l’attendre ici. Sirat resta perplexe.

Pourquoi l’attendre ici, il va venir, dans combien de temps ? On fait quoi en l’attendant ? Un tournoi de carte ?

Il se tut rapidement, l’un des êtres vert, un molosse sculpter dans la roche et au visage caractéristique de sa race, se mit à délirer. Il se tenait la tête et de sa mâchoire proéminente sortit des propos incohérent. Circonspect, l’enchanteur s’arma de son marteau et resta aux aguets. Le seul terme, intelligible qui s’extirpa du soldat fût : Thimoros. Le nom du dieu de la souffrance et du mal n’aidait pas à rassurer l’humoran.

Mon gars, calme toi, explique nous ce qui t’arrive ?!

Ma tête! Je ne me souviens plus vraiment de ce qu'il vient de se passer, ni combien de temps s'est écoulé depuis ma rencontre avec Vallel. Tout ce que je sais, ou plutôt ce que je devine, c'est que je ne dois pas avoir répondu à cette attente. A moins que d’assommer les gradés de l'armée soit une coutume chez les Treize et que cette pièce sans fenêtre ressemblant à tout point de vue à une cave faisant office de cellule ne soit en fait un palace à la sauce Oaxaca. Mais je ne sais pas pourquoi, j'en doute fortement.

Ce dont je ne doute pas, là, tout de suite, c'est que je me suis foutu dans une situation plutôt catastrophique. Les Oraniens me considèrent comme un traitre et si ce n'est pas déjà fait, il en faut sans doute peu pour que Vallel pense la même chose. Il faut vraiment que je me casse de là, que je fasse de nouveau les choses à ma manière. Seul, à mon rythme, tout du moins pour le moment. Mais pour ça, il va falloir que je sorte de là...Sans problème! Rah! Je commence vraiment à en avoir ras le bol de me retrouver enfermé et désarmé! Ca commence à faire un peu trop en aussi peu de temps!

Mais cette fois, pas question de perdre mon sang froid, pas question de me laisser aller à la colère, pas question de foncer tête baissée en écrasant tout sur mon passage. Non, je vais devoir la jouer fine.

Assis sur ce qui me servait de lit, j'observe la porte quelques instant, le menton posé sur un de mes genoux. Sortir de force n'est pas une solution. Il va donc falloir que je discute avec le garde qui se tient sans doute devant la porte. S'il n'y en a pas, je n'aurais sans doute pas d'autres choix que d'attendre.

Me levant tranquillement, je m'approche de la lourde porte et y donne quelques coups léger pour signifier ma présence. Je ponctue le tout d'un classique "Hey, il y a quelqu'un ?" pour définir une bonne fois pour toute si je suis surveillé ou si j'ai juste été balancé ici tel un vulgaire balai dont on a plus l'utilité.

Ziresh avait réussi à entrer dans le corps de l'humoran. Mais cela n'avait rien à voir avec la manière dont il avait investi le corps de Groth. C'était beaucoup plus difficile et il avait senti un véritable rejet de la part de son hôte. Si déjà, avec l'autre orc, il y avait eu une lutte entre les deux âmes pour savoir qui serait capable de posséder son corps, il savait cette fois-ci qu'il ne pourrait pas lutter sans risquer sa vie. Ce Sirat était un être fort, il s'en rendait compte, et il y avait beaucoup trop de risques qu'il voit son esprit être réduit à néant.
Il lui fallait être accepté et donner l'envie, à ce combattant, de l'aider à vivre à nouveau.

Alors autant que possible, il pensa aux visions d'horreur qu'il avait eues ici, sur Esseroth. Les corps des citoyens, les actes de barbarisme, le cadavre d'Armelle et même ses tentatives de lutte contre Vallel. Il fallait que Sirat voit qu'il n'était pas dans le bon camp. Que s'il y avait un être à sauver, c'était Ziresh, celui qui avait tout fait pour sauver Yuimen et ceux qu'il aimait. Qui n'avait pas décidé d'organiser un génocide par seule envie de vengeance.
Il conclut son récit visuel par cet instant où la lame du lieutenant d'Oaxaca avait traversé sa gorge... Et quand il sut qu'il avait implanté ses propres souvenirs dans la tête de celui qui le sauverait peut-être, il s'adressa seulement lui.

"Tu n'es pas dans le bon camp, Sirat. Il faut que tu me sauves et que l'on sauve Yuimen. Je t'en prie."

Mais il ne quitta pas encore le corps de l'humoran. Tant qu'il ne voyait pas son âme être encore trop malmenée, il resterait pour communiquer avec lui. Il avait besoin de lui, et à voir la réaction qu'il avait eue en voyant Groth perdre la tête, il avait peut-être assez d'esprit et d'empathie pour savoir que ce qu'il se passait ici ne méritait aucune justification.

Les compagnons de l’orque prirent la parole et attrapèrent le fou, tentant de minimiser cette agitation devant l’enchanteur.
Le garzok proposa à Sirat de l’amener jusqu'à Vallel et alors qu’ils avançaient vers un petit jardin qui séparait le palais du charnier une présence sembla s’immiscer dans le corps et l’esprit de l’humoran. Il se stoppa net, comme horrifié par cette entité. Son sang ce glaça alors que des images s’imposait à lui. Il laissa tomber son casque et sa chevelure orange tomba en cascade sur ses épaules.

Qui es-tu…

Murmura-t-il la rage au cœur et la mâchoire crispée. L’essence lui imposait la représentation de ce qu’elle avait vue. Un lykor, il œuvrait pour Yuimen et avait assisté au massacre de la cité. Il avait lutté jusqu'à son dernier souffle jusqu'à périr de Vallel lui-même. Il ressentit la lame froide pénétré la gorge du bratien, comme si c’était son propre goitre que l’on déchirait. Il porta la main à son cou, essoufflé et s’affaissa sur lui même. Une phrase apparu, dictée par l’être, ce loup s’adressait à lui.

"Tu n'es pas dans le bon camp, Sirat. Il faut que tu me sauves et que l'on sauve Yuimen. Je t'en prie."

Sirat esquissa un sourire, une haine sans borne s’emparait de lui, une colère vis-à-vis de ce violeur.

Fou que tu es, il n’y a pas de camp. Tu pourrais être le gendre de Phaitos lui-même, que cela ne changerai rien au destin de Yuimen.

Il cracha par terre et se redressa.

Tu crois pouvoir modifier l’avenir, seul Zewen le peut et c’est lui qui décide. Les gens de ce peuple on forgé leur avenir et c’est dans le sang qu’ils l’ont dessinés. Je n’obéis à personne d’autre que Zewen. Toi esprit sans corps, peux tu le défié ? Non, aucunement, tu n’es qu’un misérable qui croit qu’il peut changer ce qui est déjà écrit sur le Livre.

Il prit un instant pour ce calmé, il chercha du regard la carcasse sans vie de l’intrus via les images qu’il lui avait suggérer. Il la trouva sur un tas de cadavre, contorsionné et au supplice du soleil.

Maintenant tu as le choix, soit tu restes dans mon corps et je te jure que je détruis ton cadavre, ainsi tu ne pourras plus le retrouver. Soit tu me quittes et je fais amener ton corps dans un temple pour que tu puisses le réintégrer. Si Zewen te permet de vivre sous cet aspect c’est que ton heure n’est pas encore venue.

Il était parfaitement redressé maintenant et utilisait sa fureur et son ki pour frapper l’esprit et lui faire comprendre qu’il ne se laisserait pas usurper son corps.

Après quelques instants, une personne finit par me répondre. Jusque là tout va bien, c'est ce que je voulais au final, mais il y a malgré tout un léger problème. En effet, la voix ne provient pas de derrière la porte mais de derrière...moi! Manquant de peu de sursauter, je me retourne lentement de me retrouve face à face avec une créature squelettique. Nan, en fait ce n'est ni plus ni moins qu'un squelette avec des vêtements étrange. A dire vrai, il me fait vaguement penser au Cardinal du Bagne d'Oaxaca. Il faut dire que là-bas, j'en ai vu un paquet de ce genre de créature étrange, plus morte que vivantes pour la plupart, mais là n'est pas la question.

La créature, aussi étrange d'aspect soit-elle, me pose une simple question de sa voix caverneuse. Qui je suis ? La réponse est simple, mais j'ai une idée bien plus intéressante que de bêtement répondre à cette interrogation. Une idée qui me sera bien plus profitable. En temps de guerre, la moindre petite information a de la valeur, le moindre petit renseignement peut se monnayer. Mon nom, qui je suis, tout ça n'est sans doute pas déterminant, mais ce sont des informations que le squelette convoite. Je ne peux pas les donner gratuitement.

M'adossant à la porte, les bras croisés, je fixe mon interlocuteur, souriant légèrement.

"Écoutez, vous et moi, nous allons jouer à un petit jeu. Nous échangerons une réponse à une question contre un service ou la réponse à une autre question. Et pour le coup, vu que vous êtes entré ici, il y a un service plutôt évidant que vous pouvez me rendre. Me faire sortir de là. Ensuite, j'aimerais m'assurer de la survie de deux personne qui étaient à Esseroth et si possible, les rencontrer. A savoir Xël un mage qui ressemble à un clochard et Glanaë, une Esserothéenne à la chevelure flamboyante. Si vous pouvez me rendre ce service, et si les termes de cet accord vous conviennent, alors je répondrai à quelques unes de vos questions."

Ne détournant pas mon regard, je reste adossé à la porte, ne bougeant d'un pouce. S'il accepte le marché, il deviendra une des personnes les plus utiles que j'aurais rencontré jusqu'à maintenant dans ce monde.

[HJ : Absolument désolé, je n'avais pas du tout réfléchi à cela, il me semblait que ça fonctionnait comme les paroles, de ce que j'avais "vécu" avec Groth. J'y repenserai plus tard.]

La réaction de Sirat eut tout pour faire frissonner Ziresh, qui n'était pas encore en pleine possession de ses "pouvoirs spirituels". S'il était expulsé, de quelques manières que ce soit, son âme serait probablement réduite à néant et son corps serait détruit. Tout ce qu'il aurait essayé n'aurait aucune suite. Mais déjà, cet humoran devait comprendre que l'objectif premier du liykor était de se sauver, et non pas de le posséder. Aussi calmement que possible, en essayant de ne pas se sentir happé par la fureur du fauve, il lui répondit.

"Je n'ai jamais prétendu vouloir changer l'avenir, ni même posséder ton corps. Ce que je veux, seulement, c'est vivre et lutter pour ceux que j'aime. Tu te feras ton propre avis en suivant Vallel. Maintenant, je veux pouvoir te croire, lorsque tu me dis que tu me sauveras. Je vais quitter ton esprit, comme promis, et comme je comptais déjà le faire. Sache seulement que tu auras ma gratitude et que je n'oublierai pas ton action si tu me sauves."

Que pouvait-il gagner en essayant d'investir son corps ? S'il le possédait plus longtemps, il ressentait bien trop la force de son âme pour espérer subsister. Et il ne comptait pas risquer l'éternité pour un pari aussi risqué. Il ne pouvait que lui faire confiance... C'était la seule solution, mais quelque chose lui disait qu'il était probablement sincère. Il croyait en Zewen après tout, et ne fondait pas sa foi en Oaxaca, manifestement. "Ton heure n'est pas encore venue." Cette phrase résonna en Ziresh comme une faible lueur d'espoir. Peut-être, seulement peut-être avait-il trouvé un véritable allié dans cet océan d'ennemis.

Comme promis, alors, il se concentra autant que possible pour libérer le corps du fauve. Il ne laissa que l'empreinte de sa reconnaissance, au moment où il sentit son âme se séparer de son hôte. Désormais, il devrait investir celui d'un autre orc s'il voulait avoir plus d'actions sur ce qui l'entourait... Ou alors il devrait essayer de développer ses nouveaux pouvoirs...

Les garzok observaient l’enchanteur avec des yeux ronds, circonspect devant le combat intérieur que semblait se livrer cet étranger. L’âme du bratien accepta le marché de l’humoran. Elle expliqua son désir de sauver ce qu’elle aimait et lui inspira sa profonde gratitude s’il tenait parole. Puis elle disparut. Sirat se sentit libérer et apprécia retrouver la pleine possession de son corps.

Aussi sur que la tourterelle migre vers le sud en hiver, je tiendrais parole.

Il jaugea les peaux vertes devant lui.

Ne dérangeons pas Vallel pour l’instant. Vous voyez le corps sans vie de ce lykor.

Il pointa du doigt la carcasse se lézardant au soleil.

Prenez le, on va l’amenez dans un temple, il me faudra un prêtre aussi.

Le marché que je propose ne semble pas plaire des masses à mon interlocuteur, qui, par la même occasion, se plaint de mon manque de politesse et du danger que ma proposition représente. Il est vrai que je ne suis pas en mesure de lui accorder tout ce qu'il demandera. Il est vrai que je ne suis pas vraiment en position d'exiger quoi que ce soit. A croire que d'être enfermé de la sorte a tendance à me faire perdre la tête. Je ne sais plus trop quoi répondre et je reste là, immobile et muet, à fixer quelques instants la créature squelettique qui me fait face. Puis je décide de prendre la parole d'un ton calme.

"Vous avez raison, la politesse m'a fait défaut et je m'en excuse. Je crois que je n'apprécie pas vraiment d'être enfermé. Si vous êtes d'accord, nous allons tout reprendre depuis le début. Je m'appelle Karz. Et vous, qui êtes vous ?"

Maintenant, j'espère juste que la personne qui me fait face n'est pas trop rancunière.

Ziresh avait de quoi se réjouir pour l'instant. En quittant le corps de l'humoran, ce dernier avait décidé d'ordonner aux garzoks d'amener son corps à un temple de Zewen. Mais au moment même où ces derniers tentèrent de répondre en se dressant contre les ordre du félin, un évènement magique, des plus inattendus, vint rompre le silence qui régnait dans la cité qui était tombée. Ou plutôt, elle le rendit encore plus imposant. Car les bruits des armures, des brasiers, des autres orcs en train de travailler s'étaient arrêtés. Tout s'était arrêté, y compris le temps. Il n'y avait plus que son âme flottante et Sirat qui étaient encore actifs, dans cette sorte de "gel". Et devant eux, un être incroyable, sans visage, à la voix indescriptible et doté d'apparats que Ziresh n'avait jamais vus auparavant. Quand il entendit les mots résonner dans son esprit, un sentiment de regret le prit immédiatement à la gorge. Et il ne put s'empêcher de retenir ses paroles :

"Père et Mère... Je suis désolé de ne pas avoir cru en vous. Les dieux existent..."

Cet être ne s'était pas seulement contenté de formuler une apparition magique et des paroles réconfortantes. Il n'avait pas simplement donné un présent à l'esprit flottant du lupin... Il lui avait rendu la vie. Son âme avait pénétré de nouveau son corps. L'air lui emplit les poumons, comme s'il avait été en apnée pendant des heures, au point que cela lui paraisse douloureux. Et son premier réflexe après avoir ouvert les yeux, fut de mettre la patte à la gorge.

"Par les divins..."

Il n'avait pas rêvé. Il était bien mort et on l'avait ressuscité. Une large cicatrice trônait sous ses poils, à la place de la plaie qui avait eu raison de lui. Il plaça ensuite ses coussinets sur la nuque, où il ressentit la même entaille où la lame du lieutenant l'avait traversé. Mais il se doutait que cela ne recommencerait pas. C'était une chance unique et il ne pouvait pas la gâcher.
Et pour cela, il était déjà aidé. Car dans son patte se trouvait un nouvel instrument dont il comprit instinctivement l'utilité. Un sifflet qui lui sauverait la vie. La vision d'un étalon ailé lui vint en tête : il savait que c'était ce qui allait lui permettre de fuir et d'être en sécurité. S'il restait ici, il serait tué par Vallel, c'était certain. Il n'aurait pas de seconde chance.

"Il faut que je me cache, murmura-t-il pour lui-même. Au moins j'enfile quelque chose qui ne me fasse pas reconnaître comme le seul liykor du coin... Un cape... Un tricot, quelque chose..."

Mais il n'avait pas même eu le temps de trouver un moyen de se dissimuler que Sirat, qui paraissait pourtant être son allié, le condamna malgré lui. Il croyait que selon Zewen, il resterait en vie car ce n'était pas "son heure". Mais Ziresh n'était pas né de la dernière pluie : s'il se retrouvait face à Vallel, il l'aurait suffisamment déçu pour qu'il soit tué une seconde fois... Et certainement définitivement.
Il n'avait alors que deux choix, avant d'utiliser le sifflet, car c'était nécessaire : il pouvait rejoindre Armelle et l'emmener avec lui dans un temple, ou alors prendre son équipement et s'enfuir. Avec beaucoup de chance, toutefois, peut-être que les orcs avaient pris le corps de l'archère pour l'amener près de lui, afin de le brûler.

Il n'avait que quelques secondes pour se décider. Seulement de quoi repérer les endroits où se trouvaient les choses qu'il cherchait. Son paquetage avec ses armes et le corps d'Armelle. Après quoi, il sauverait sa vie pour de bon et se dirigerait vers Fan Ming. Il pourrait enfin prévenir l'avant-poste qu'Esseroth ne comptait plus que la Mort et Vallel.

"Je dois me dépêcher." pensa-t-il une dernière fois, tout en se relevant rapidement.

Et visiblement, la rancune ne fait pas tout à fait partie des défauts de mon interlocuteur, qui malgré ses allures de sac d'os, semble même être quelqu'un de relativement sage et intelligent. Je ne peux que me réjouir du fait qu'il ait décidé de venir ici, du fait qu'il soit venu à ma rencontre, bien que je n'en connaisse pas encore la raison. Mais je vais sans doute devoir attendre un peu avant de lui poser toute ces questions...Attendre ? Sans doute oui, car sans que je ne puisse expliquer pourquoi, le temps semble se figer...littéralement. Mon nouvel ami, Thensoor, car s'est ainsi qu'il s'est présenté à moi, semble complètement immobile, je dirai même hors du temps. Il n'esquisse pas le oindre mouvement, n'émet pas le moindre son.

C'est alors qu'apparait, au moment où je me demande si je ne commence à devenir tout simplement dingue, un autre humanoïde des plus étranges. Pas de squelette ici cependant non. A dire vrai, si l'on regarde des pieds jusqu'à la tê...jusqu'au cou, il a l'air relativement normal si l'on fait fi du fait qu'il flotte et que ses habits sont aussi moulants qu'originaux. En fait, le point réellement dérangeant, c'est l'endroit où est supposé se trouver la tête d'une personne normal. La chose possède bien à cet emplacement ce qui ressemble à une tête...Mais point d'yeux, de nez, d'oreille, de bouche et j'en passe. Point de visage, pas la moindre trace de peau...rien. Non, en guise de "tête" il n'a que deux morceaux de métal ressemblants vaguement à deux moitié d'oeuf posé sur une sphère de métal.

Je pense d'ailleurs que c'est l'absence de bouche de cette bizarrerie qui le pousse à parler directement dans mon esprit. Visiblement, il est juste venu pour m'offrir quelque chose. Un petit sifflet d'argent qui je le sais, se montrera définitivement très utile.

Et soudain, il disparait, aussi rapidement et de manière aussi imprévisible que lors de son arrivée. Le temps reprends son cours et je me demande un instant si je ne viens pas de rêver. Le contact du sifflet dans le creux de ma main e prouve le contraire mais...tout de même!

Enfin, ce n'est pas comme si je pouvais me permettre de rester là, à rêvasser en essayant de comprendre ce qu'il vient de se passer. Car dans cette cellule, il y a une autre personne qui doit sans doute essayer de comprendre ce qu'il se passe avec moi. Thensoor est toujours là et attend sans aucun doute que je lui réponde. Secouant légèrement la tête pour me remettre les idées en place, je m'adresse à lui d'un ton calme.

"Soit, tout ça me convient m'sieur l'archi-sorcier. Toujours est-il qu'il y a sans doute plein d'endroits bien plus agréables pour parler tranquillement, qu'une vieille cave miteuse...Vous ne pensez pas. Non pas que je veuille profiter de vous, mais je ne comprends pas bien ce que vous êtes venu faire ici, et pourquoi vus avez comme par hasard atterri ici, dans ma...cellule. Quoique je doute que ce soit dû au hasard et je doute encore plus que vous soyez venu uniquement pour tailler le bout de gras avec un prisonnier de Vallel avant de repartir comme si de rien n'était."

Bon, d'accord, j'essaye clairement de profiter de lui, mais ça il n'est pas censé le savoir...Il peut tout au plus le deviner.