Quand la Shaakt reprend sa robe pour se revêtir, j'en profite également pour vérifier que mes affaires soient sèches. Je tâte mon bonnet et le remet sur ma tête, prenant soin d'y faire entrer toute ma chevelure. J'écoute non moins attentivement l'elfe faire son long discours d'un ton qui, à mes oreilles, sonne complètement hypocrite. Tandis que je renonce à mettre mon pantalon encore humide, elle m'adresse encore la parole pour me poser toujours la question. Quand elle cesse enfin de parler, je me marre légèrement, pensant comprendre ce qui l'a perturbe tant.

"En fait... T'es juste jalouse de ne pas avoir un chaperon."

Je lui adresse un sourire moqueur puis me ravise en me rappelant qu'elle pourrait me tuer de sang-froid.

Le conseiller ne semble pas dupe, malgré le discours de la dingue, il lui ordonne de se tenir tranquille. J'ai à peine le temps de tendre le bras pour attraper une pâtisserie qu'encore une fois on m'interroge sur Karz.

Je soupire lourdement en regardant l'elfe et lui adresse quelques mots.

"Voilà. C'est comme ça qu'on se comporte en société."

Je me tourne ensuite vers le conseiller.

"J'ai juste entendu qu'il représente un danger potentiel mais aussi un avantage pour nous. Il n'avait aucun moyen de vérifier sa loyauté donc il m'a demandé de garder un oeil sur lui et de vous avertir si jamais je voyais un truc étrange."

Je mords dans ma pâtisserie et continue la bouche pleine en haussant les épaules.

"Et il est plutôt sympa. Rien d'alarmant..."

Je termine mon dessert et tape dans mes mains.

"De toute façon on le reverra demain non ? Alors l'autre pourra lui poser les questions qu'elle veut."

Armelle était en train de se détendre dans le bain. Les vapeurs d'odeur âcre commençaient à la déranger quelque peu. Cela faisait un moment qu'elle était là à ne rien faire. Elle n'avait pas entendu le serviteur revenir. Par curiosité, elle se retourna en sortant de l'eau. Son corps était brillant et certainement plus agréable à regarder encore pour un homme. Elle ne s'offusqua pas une seconde que quelqu'un la regardait avec insistance. Son oncle avait fait bien pire lors de ses entraînements, et cela ne faisait pas de mal. Elle lui tourna le dos en démêlant ses longs cheveux, les pieds dans l'eau.

" As-tu trouvé des vêtements pour moi ? Je suppose que depuis le temps que tu me regardes, la taille doit être parfaite ? Je pense que pour la suite, je devrais pouvoir me débrouiller sans aide."

L'archère détermina qu'il avait passé assez de temps à la reluquer. Elle n'était pas très forte physiquement, davantage agile. Elle aurait sans doute l'avantage sur un serviteur s'il venait à être trop pressant, mais elle ne voulait pas risquer d'être affaibli pour demain. Elle lui parla poliment comme à tout le monde d'ailleurs, ni plus ni moins.

Armelle quitta le bain et se rapprocha alors du serviteur, mais davantage des vêtements. Elle chercha de quoi se sécher en regardant les réactions du dit serviteur.

Fan-Ming – Geôles.

Nul commentaire n’était nécessaire, suite aux paroles du mi-Kendran. Effectivement, ce n’était ni le moment, ni le lieu pour discuter, alors qu’un garde aurait pu les entendre dans le couloir. Thensoor, Ezak l’avait deviné, prit le poignet du jeune homme entre ses doigts squelettiques. Il n’y ressentit aucune chaleur, aucun contact de vie. Tout juste un toucher froid et dur. Et l’instant d’après, le trio fondit littéralement dans les ombres. Et ces ombres, portées par la nuit, les firent voyager. Ils sautaient à une vitesse vertigineuse entre les ombres omniprésentes. Si bien que nul ne pouvait détecter les endroits par lesquels ils passaient, même de l’intérieur, tant à cause de la rapidité que de l’obscurité. Et bientôt, ils furent dans un tout autre endroit…

[HJ : Tu peux poursuivre à Elscar’Olth quand j’aurai créé le sujet. ^^]


Fan-Ming – Salle à manger.

Le conseiller Tsukiko parut à moitié satisfait de la réponse de Xël.

« Un danger potentiel ? Comment se fait-il que vous ne le signaliez que maintenant ? »

Mais comme le mage l’avait dit : il était trop tard, désormais, pour s’en occuper. Il poursuivit.

« Je crois que vous devriez aller vous reposer. Demain sera une rude journée pour chacun de vous. »

Il frappa dans les mains, et un servant se posta près de la porte, afin d’indiquer le chemin vers les appartements qui étaient dédiés aux aventuriers-invités.

« Je resterai encore un peu ici, si jamais vous aviez encore l’une ou l’autre interrogation. »

Fin’ se leva, l’air absent, et alla se poster près du servant, qui attendit les réactions des autres personnes présentes.

Fan-Ming - Salle d’eau de la salle d’entraînement.

Le servant parut soudainement très gêné, et indiqua à Armelle les vêtements qu’il avait posés sur le rebord du bain. Rosissant, il fit un court salut, et s’en alla d’un pas pressé vers la sortie, sans demander son reste.

Les habits se déclinaient sous la forme d’un kimono long, assez voyant (http://i00.i.aliimg.com/wsphoto/v0/5389 ... Retail.jpg) et d’une paire de chaussures ouvertes qui ne semblaient pas du plus grand confort (http://madeinjapon.fr/images-japon/2010 ... -sabot.jpg).

Visiblement le conseiller n'avait écouté qu'une partie de mon explication et n'en tira que ce qui lui déplut. Je regarde le servant près de la porte. Assez de bière et de bouffe pour aujourd'hui. D'ailleurs je n'avais jamais aussi bien mangé, tout ça gratuitement.

Je me lève et me dirige d'un pas chancelant vers Fin'.

"Réveille-moi avant de partir !"

Je lui souris et lui donne une tape amicale dans l'épaule et lui confie plus bas d'être prudent avec l'elfe noire avant de prendre la porte vers les appartements.

Ainsi depuis le début de l'aventure, un traitre serait entré dans ce monde-ci et personne n'avait été averti sauf cet homme? Et ce chaperon faisait un piètre travail, comment avait-il pu laisser sa mission de coter aussi facilement? Marla n'avait pas la réponse, mais elle voyait clairement la faiblesse des hommes. Trop enclin aux sentiments, à prendre soin les un des autres, éparpillant le peu de forces dont ils disposent. Au final les shaakts sont seuls, pouvoir, manipulation et chaos sont leurs principaux compagnons.

Bien maintenant que nous avons un vrai traitre...je vais passer à mon affaire suivante.

La prêtresse posa son regard carmin sur l'envoyé d'Esseroth. Tout en prenant place à la table, elle fit un geste de la main, invitant celui-ci à se joindre à elle. La sombre savait que celui-ci serait mal à l'aise en sa présence et elle allait une fois de plus se montrer persuasive. C'est avec une voix suave qu'elle commença à s'adresser à lui.

Venez, je ne mords pas...tout du moins pas dans ces conditions...J'aurai donc de nombreux sujets à m'entretenir avec vous. Tout d'abord je sais que vous pensez beaucoup à votre cité, mais oubliez là pour le moment, je veux que vous vous concentriez sur vos connaissances de ce monde. La bibliothèque de ce fort ne parle que de récit imaginaire, rien de concret. C'est pour cela que je veux qu'en tant que résident de ce monde que vous amassez dans votre esprit tout ce que vous savez.

Elle fit une pause, laissant Fin réunir ses idées, elle profita pour dérouler la carte qu'elle avait faite sur la table et ajouta.

Demain dès l'aube, je vais rallier ceux que vous appelez les hommes pâles pour les convaincre de rejoindre cette guerre.

Elle pointa du doigt la ville sur la carte et relia celle-ci à Fan-Ming.

Maintenant, je veux que tu me dises tout ce que tu sais sur ce trajet, ce que je risque de rencontrer. Aussi bien animal que végétal. N'oublie pas de citer les propriétés des plantes ou des racines. Tout peut m'être utile. Ensuite je veux que tu me dises tout ce que tu sais sur ces hommes pâles, leurs us, leurs coutumes, si leur langue est la même que la vôtre? Suivant tes connaissances, j'aimerais également que tu me serves de guide.

Elle approcha son visage du sien pour lui glisser un message à voix basse:

Je préfèrerais avoir avec moi quelqu'un qui se soucie vraiment du résultat de cette guerre...

Elle s'écarta, un sourire sur le visage pour mettre en confiance Fin.

Armelle regarda alors les vêtements assez perplexe. Elle ne savait pas vraiment comment s'habiller avec ce genre de choses. Elle prit un long moment avant de comprendre un minimum. Elle espérait ne pas être trop ridicule, et elle se voulait être respectueuse de ce peuple. Même les chaussures ne pouvaient pas être normales bien évidemment. Elle rangea ses affaires dans son baluchon, qu'elle trimbalait partout.

La jeune femme passa les chaussures et décida de retourner dans la salle à manger. C'était là-bas qu'elle avait le plus de chances de rencontrer des personnes encore debout. Elle entra dans la pièce en écoutant les conversations. Elle ne douta pas une seule seconde, qu'elle allait faire une certaine impression.

Au grand soulagement de Ziresh, le capitaine Tsukiko était bien arrivé pour demander des explications à la shaakt. Et le jeune loup eut la grand surprise de voir qu'elle savait se défendre d'une manière étonnamment éloquente. Compte tenu de ses derniers agissements, il ne lui aurait jamais imaginé une telle vivacité d'esprit, même si d'une certaine manière, ses paroles pouvaient paraître creuses.
Après tant de menaces, elle s'expliquait à travers ses croyances et partageait sa méfiance envers l'archer que Xël avait décidé de suivre (en vain). Elle semblait compter aussi sur ses attributs féminins pour amener les hommes à la suivre. Heureusement, Ziresh était, proprement à sa race, trop pudique pour accorder une quelconque importance à l'apparition de quelques chairs. Et heureusement pour lui, il semblait que Tsukiko était suffisamment intelligent pour voir qu'elle était allée trop loin.

Un ultimatum semblait lui être donné. C'était trop peu pour Ziresh, mais il fut enchanté de voir que désormais, il n'était plus le seul à se méfier d'elle. Et si elle disait vrai, malgré toute la dangerosité qu'elle lui évoquait, il fallait admettre qu'elle ferait une alliée de poids. Elle était trop impulsive, mais au moins, si elle ne mentait pas (ce qui restait encore terriblement à prouver), elle ne se retournerait jamais contre l'Ynorie.
Mais même si le loup d'argent avait eu raison de relever le danger qu'elle représentait, il fut tout de même étonné de voir qu'il s'était trompé sur le compte de Xël. Il l'avait défendu en pensant qu'elle allait trop loin, mais au final, il semblait clair qu'il s'était retrouvé impliqué dans une affaire qu'il n'avait pas mesurée. Ziresh ne savait rien de Karz, mais s'il représentait lui aussi un réel risque pour Esseroth, alors il se pouvait que Keya et l'homme qui les accompagnait ne soient plus de ce monde...

Ziresh était resté silencieux tout le long des conversations qui s'étaient engagées. Et il avait cessé de tenir sa garde à partir du moment où Marla s'était expliquée. Cela ne signifiait pas qu'il lui faisait vraiment confiance, mais il commençait à croire en la véracité de ses agissements, aussi exécrable qu'elle soit.
Il était aussi resté dans la salle à manger, alors qu'elle avait engagé la conversation avec le jeune homme, Seuillée. Profitant manifestement de ses charmes (ou de l'intimidation dont elle jouissait), elle lui posa des questions importantes, auxquelles Ziresh avait justement déjà pensé. Il s'était apprêté plus tôt à en parler à Dame Simaya, mais comme l'avait si bien souligné le jeune homme, elle s'était éclipsée. C'était aussi grâce à cette initiative qu'il avait vu la menace de Marla. D'une certaine manière, il avait réussi à avoir les réponses à ses questions, d'une manière totalement détournée.
Il parla vaguement de la géographie et des peuples qui vivaient sur Aliaénon et, inversement, ne parla pas des animaux de ce monde qu'il ne semblait pas connaître. Décidément, ce jeune homme semblait se détourner de ceux qu'il accompagnait, tant il semblait innocent.

"J'imagine qu'on devra s'en contenter... Dans le pire des cas, si quelque chose te revient en chemin, tu nous en fera part."

Ziresh se tourna ensuite vers Tsukiko, qui s'était de nouveau installé pour profiter des quelques mets. C'était l'occasion de se distinguer, mais aussi d'en savoir un peu plus sur Dame Simaya qui était absente, ainsi que les deux autres hommes qui étaient arrivés plus tôt.

"Monsieur, vous avez eu l'honneur de profiter davantage de la présence de Dame Simaya. Aurait-elle dit des choses qu'il me faudrait savoir, puisque je fais partie de son expéditions vers Esseroth ? De plus, j'ai pu parler avec presque tous les aventuriers présents, mais pas avec les deux nouveaux arrivants. Puis-je m'entretenir avec eux ? Ce serait d'autant plus important s'ils devaient s'en aller avec mon groupe. C'est important de se connaître, même juste un peu."

Armelle trébucha alors régulièrement. Elle eut du mal à utiliser les vêtements et chausses régionaux, il faut dire que ce n'était guère pratique. La sorte de robe était très serrée et voyante. En plus de cela, les sortes de chaussures réhaussées par des bouts de bois étaient tout sauf faciles à s'habituer. Elle essaya de ne pas être trop ridicule lorsqu'elle pénétra dans la salle à manger. Il y avait encore quelques personnes dans la salle, mais elle était loin de pouvoir comprendre tout ce qui s'était passé ici.

L'archère avait demandé à porter ce genre de vêtements, très loin de ses habitudes pour faire honneur à leurs hôtes. Elle n'avait pas honte une seule seconde d'être ridicule dans ses vêtements. Elle n'avait pas peur de cela une seule seconde.

Par chance, le conseiller Tsukiko sembla avoir pitié de la pauvre demoiselle perdue dans ses soies. Elle l'accepta avec grand plaisir, s'appuyant dessus. Elle glissa sa main dans celle du conseiller pour avoir un semblant de dignité. Elle observa alors chaque personne dans la pièce, en prenant le bas de sa robe pour la soulever quelque peu.

« Ces habits vous vont à ravir, mademoiselle Belmont, mais j’espère que vous ne comptez pas les revêtir au combat demain. »

" Je vous remercie beaucoup conseiller, je me suis dit que cela plaira à votre peuple. Cependant ne vous inquiétez pas, pour le combat de demain, je porterai mon armure habituelle. En attendant, je vous ferai honneur de ma présence de la sorte. "

La jeune Belmont s'assit alors aux côtés du conseiller, bien heureuse d'être assise. Elle n'avait pas tellement peur d'être jugée, vu qu'elle ne jugeait pas elle-même. Elle observa alors les personnes dans la pièce.

"Et bien, j'espère que les personnes pour le combat de demain sont prêtes. Moi, je ne fais que découvrir les merveilles de votre peuple. "

Pendant les explications de l'humain, la jeune Belmont revint dans une tenue légère, mais cela ne perturba pas la sombre prêtresse dont la colère montait au fur et à mesure des explications de l' Esserothien. Il ne connaissait rien de son propre monde, se limitant à sa propre contrée. Comment ces personnes pouvaient prétendre à une victoire sans connaitre leur propre histoire? Néanmoins la mention d'une citée légendaire éveilla la curiosité de la shaakt. Dans ce genre d'endroit, les artefacts et autres bibelots magiques étaient légion...la seule difficulté étant de trouver ces lieux perdus.

Donc je dois chercher un savant pour connaitre l'histoire de ces hommes pâles et un guide pour m'y mener sans encombre...Parle moi de cette cité, pourquoi serait-elle légendaire?

Elle se retourna vers le conseiller Tsukiko et parla d'une voix un peu plus forte pour être sur de se faire entendre par le conseiller.

Avez-vous des savants et un guide à disposition conseiller? De préférence, quelqu'un qui connait bien les hommes pâles.

Elle pensait déjà au coup à venir, elle s'imaginait déjà avoir sa propre armée partant en guerre contre Oaxaca. Un rêve un peu trop ambitieux mais qui la mettais de bonne humeur.

Suivre la princesse aurait été plus simple depuis le début, mais elle n'aurait pas eu ces informations ou encore la découverte d'un traitre...qui se trouve être un second traitre? Combien de parjures sont passés par le portail pour venir saper défense et moral dans les lignes alliées? Mais les dires du conseiller en réponse à la demande du Liykor frappèrent la sombre.

Vous dites qu'une personne est arrivée dans ce monde en même temps que le traitre se trouvant dans vos geôles, est parti avec votre princesse? Vous avez un autre agent d'Oaxaca qui s'est infiltré...il serait peut-être temps que vous examiniez de plus près vos soit disant...sauveurs conseiller.

Elle savait qu'elle était hors de cause, mais elle voulait également causer des dégâts dans tous les camps. En tant que shaakt, elle n'avait aucun allié ici, elle se battrait pour sa déesse rien de plus.

Si nous avons un traitre ici, un autre sur le champ de bataille, j'ai fort à penser que le dernier se trouve près de la princesse...Combien de temps met votre cheval le plus rapide pour les rejoindre?

Elle fit une pause réfléchissant à la tournure des événements précédents. Si elle devait se justifier une fois de plus devant la princesse et ces suivants pour lui dire qu'elle était en danger, peut être qu'un message d'une personne qui lui est proche, faciliterait le récit de Marla.

Ah oui, une dernière chose conseiller. Si vous pouvez me donner un message de votre part pour appuyer mes dires, je vous en remercierai.

Marla jeta un coup d'œil dehors et vit que le soleil se couchait. Elle esquissa un sourire, la nuit allait être son allié durant cette chevauchée, ses yeux, habitués aux monstrueuses cavernes que sont les villes des Shaakts, allaient lui être utile.

La shaakt roula la carte qui se trouvait sur la table et la rangea dans son piwafwi, pensant à la route à prendre. Rejoindre le convoi de la princesse, démasquer le traitre, le tuer, rejoindre les hommes pâles, les mener au combat, récupérer de nombreuses richesses, acquérir de nouvelles connaissances et retourner sur Yuimen pour les exploiter. Elle avait un programme bien chargé, mais elle se doutait bien que rien n'aller se passer comme prévu, c'est les plans de Valshabarath que suivait Marla, pas les siens...

Armelle fut surprise par ce que venait de lui dire le conseiller. C'était une proposition directe et sans autre mesure qu'elle pourrait rester dans ce monde. Elle se demanda pourquoi le conseiller lui fit une pareille proposition. Elle n'était rien ni personne, uniquement une archère disciplinée. Elle ne pensait pas être une bonne personne. Après tout la jeune fille était capable du pire à n'importe quel ordre. Elle n'hésitait pas, et bientôt elle scellerait son âme aux ombres lorsqu'elle sera prête.

La Belmont ne savait pas trop quoi répondre. Elle se dit qu'une entrevue en privée serait des plus constructives, et certainement pas dans ces conditions. Les discussions continuaient bon train. Elle ne pouvait guère avoir un échange correct à ce moment-là. Ils semblaient que l'on parlait de traites. Cela compliquait beaucoup les choses, mais s'ils étaient déjà découverts, ils ne pouvaient pas faire beaucoup plus de dégâts. Elle ne dit rien du tout écoutant sagement pour le moment.

Armelle avait rejoint les quelques aventuriers restants dans la salle à manger. Et à la surprise de Ziresh, il lui trouva quelque chose de particulièrement beau. Elle était habillée selon la tradition ynorienne, ce qui ne semblait pas lui permettre de marcher correctement, mais la tenue qu'elle arborait semblait être d'une grande qualité. Déjà qu'il l'avait trouvée belle en la voyant la première fois, il sentit ses oreilles frétiller d'une incontrôlable attirance. Et d'après les dires de Tsukiko, qui la complimentait et l'invitait même à rester en Ynorie après les évènements, il supposa qu'il n'était pas le seul à la voir ainsi.

Puis le conseiller répondit aux questions de Ziresh. Et les réponses eurent de quoi le déstabiliser, puisqu'il évoqua la présence d'un traître au sein même de Fan Ming. Il n'avait justement retenu que le prénom d'Ezak, tant l'autre s'était tenu au silence. Le liykor ressentit un certain pincement au cœur en se rendant compte qu'il lui avait parlé sans même relever sa possible appartenance à Oaxaca. Par ailleurs, celui qui était présenté comme étant son valet avait tout pour paraître terrifiant. Les deux étaient équipés de quelques pièces d'armures et possibles reliques qui avaient de quoi faire trembler n'importe quelle créature sur Yuimen. Ils étaient ostensiblement dangereux, et Ziresh n'avait rien perçu, ni fait pour empêcher quoique ce soit.
Mais outre la présence des traîtres, il y avait autre chose qui étonnait Ziresh. Le Gouverneur Teruki. Alors qu'il était arrivé sur Fan Ming, on ne lui avait jamais parlé de cet homme. Ainsi, il y avait encore quelqu'un au dessus du conseiller. Pour le loup d'argent, ce n'était tout simplement pas normal qu'ils n'aient pu rencontrer une telle autorité alors qu'ils risquaient leurs vies pour Yuimen.

Finarfin renchérit en expliquant l'importance de Nagorin lorsque l'ynorien eut évoqué la dévotion de Simaya pour sa cité. Et encore une fois, il semblait bien que la puissance de la magie sur Aliaénon avait quelque chose de particulier. Enfin, l'intervention de Tsukiko se termina sur la réponse à l'elfe noire qui demandait où se trouvaient les guides et savants de Fan Ming qui seraient susceptibles de leur en dire plus sur les autochtones. Et l'homme tant convoité était apparemment déjà parti...
La shaakt décida, propre à sa nature violente, d'aller rattraper le groupe qui accompagnait la princesse pour tuer le prêtre et recueillir les informations qu'elle recherchait. D'ordinaire, Ziresh aurait préféré l'accompagner. Car même si elle semblait de moins en moins encline à la traîtrise, elle était trop imprévisible pour être digne de confiance. Mais il avait déjà promis à Armelle et de l'accompagner avec Simaya. Il allait donc devoir croire malgré lui en cette personne qui l'avait menacé quelques minutes plus tôt... Mais il y avait une manière de s'assurer que la shaakt ne ferait rien d'inconsidéré...

"C'est une bonne initiative, mais si je puis me permettre, je pense qu'il serait avisé de laisser un ou deux de vos hommes l'accompagner. L'homme aux côtés Ezak d'Arkasse semblait être lourdement équipé et même si je suis quelqu'un d'impressionnable, je le pense vraiment dangereux. Le groupe accompagnant la princesse peut être en proie à l'effet de surprise, mais au moins... elle... et deux de vos hommes seraient prévenus et sauraient répondre lors d'un affrontement."

Il s'était d'ailleurs rendu compte qu'il ne connaissait toujours pas le prénom de l'elfe. Il était difficile, d'ailleurs, de lui demander maintenant son identité suite à telles altercations. Ces quelques indications ajoutées, Ziresh se permit ensuite d'en venir à la question d'Ezak et de Simaya. il aurait bien l'occasion de s'entretenir avec elle le lendemain, lors de son départ. Mais ces deux personnes, il ne pourrait les voir qu'une seule fois.

"Ensuite, maître Tsukiko, je ne voudrais pas paraître discourtois... Mais comment se fait-il que nous, aventuriers de Yuimen, risquant nos vies pour votre peuple, n'ayons pas rencontré le Gouverneur Teruki ? Il me semble important de nous entretenir avec lui, avant que nous partions définitivement de cet avant-poste. Enfin, j'aimerais aussi rencontrer l'homme qui est emprisonné dans les geôles. Je pense qu'il est avisé d'en savoir plus sur notre ennemi avant que nous partions pour Esseroth. Nous n'avons plus que quelques heures pour tirer des informations de ce traître."