La cité sans nom et l'Antre n'étaient séparées qu'à l'aide d'une petite porte. La pierre noire qui faisait office de pas d'entrée rendait un aspect encore plus sinistre à l'édifice. L'immense visage aux allures de pieuvre était gravé au centre de la porte. Aux côtés de cette face de pierre, une scène représentant des créatures ailées, moqueuse, pointant du doigt les visiteurs d'un air sinistre, tous assemblés dans l'horreur des traits. L'origine de cette œuvre restait cependant difficile à déterminer. Seul Selen arrivera à reconnaitre les étranges symboles et la scène, déjà rencontrée lors de son épreuve au sein du gouffre noir. Peut être y avait-il un rapport, mais rien ne lui permettait de le confirmer à cet instant présent.

Aucun verrou ne retenant la lourde porte, passer ne posait aucun problème. Ce qui se trouvait derrière celle-ci était bien différent de la ville que vous laissiez derrière vous. Un petit pont de bois surplombait un caniveau naturel dans lequel coulait un ruisseau ridiculement petit. De nombreuses affaires étaient dispersées au bout du pont. Des caisses ouvertes, éventrées, certaines planches étaient à terre, les rivets pointus dépassant dangereusement. Les toiles usées et détrempées gisaient au sol. L'odeur y était étrange, un mélange de souffre et de champignons.

« Les Prêtres ont dit de prendre garde. Ce lieu est ancien et les êtres qui y vivent sont rendus fous par les voix du Maître et par les ténèbres... »

Aztai, malgré sa maladie verra quelque chose situé à la bordure du pont et du caniveau, un objet brillant qui attirera son regard félin.

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Aztai : réussite du jet surprise de l'équipement caché. Je souviens les joueurs qu'il y a un équipement personnel qui attend patiemment que l'on vienne les chercher. Je te donne le détail par mp, et je le valide sur ta fiche lorsque tu en prends possession.

La tension était à son comble. Aztai doutait de voir bientôt Selen et Warren se tomber dessus avant d'en avoir fini avec le monstre... Enfilant difficilement son armure et ses armes, le woran neige haussa son sac afin de rejoindre le groupe. C'est Amarante qui leur indiqua que l'Antre des Exilés était ouverte. Et lorsque tous se mirent en route, un détail choqua le félin.

-Pourquoi il n'y a personne?

La ville était vide, morte. Plus que d'habitude en tout cas. Aucun signe de vie, pas un cri, pas un souffle. Seul le silence pesant qui oppressait Aztai, toujours un peu malade. De plus en plus inquiet, lui et son groupe ne mirent pas longtemps à atteindre une entrée. Sur une porte, plus petite qu'Aztai ne l'aurait cru, un visage de pieuvre était gravé. Tout autour, des êtres volants, gravés eux aussi, sinistres et effrayants accueillaient les mercenaires de Sir Sitröm. Un frisson parcouru l'échine du félin. Il vérifia que ses épées coulissaient correctement dans leur fourreaux et s'avança le premier.

-Pas de verrou, une gravure inquiétante, marmonna-t-il. Pas de doute, c'est ici.

D'une patte prudente, il poussa la lourde porte de pierre. Une épaisse poussière tournoya au sol alors que, affrontant sa peur, Aztai pénétra le premier dans le sanctuaire.
Alors qu'Amarante soufflait des mots de prévention, le woran n'y fit pas attention. Avant même d'observer les lieux, il sentit une étrange attirance. Devant lui se dressait un pont, surplombant un gouffre d'où un clapotis aqueux résonnait. De l'autre côté, des affaires en désordre, des caisses éclatées et d'autre babioles jonchaient le sol.

-Si vous voulez savoir, je dirais que...

Mais il s'interrompit au milieu de sa phrase. Quelque chose l'attirait vraiment. Comme un appel inaudible, il tourna la gueule vers la droite, au bord du gouffre. Il faisait sombre, et malgré ses yeux de fauve, le colosse ne voyait rien.

-Vous entendez? Demanda le fauve à voix basse.

Mais entendre quoi aurait-il répondu à lui même. Aztai ne savait pas s'il perdait la raison ou si réellement quelque chose tentait de l'attirer. Lorsque à nouveau il sentit en lui un "appel", provenant de là où il regardait, il fit un pas en cette direction. Aussi tôt, l'attraction se fit plus intense.

-Vous sentez ça? Chuchota-t-il, en avançant un peu plus vers le gouffre. Il y a quelque chose là-bas...

Et puis, ce fut comme une petite vibration en lui. Ou plutôt, comme un battement de coeur en trop. Son esprit se focalisa presque automatiquement sur cette étrangeté, le félin n'hésita pas. Finissant le chemin qui séparait cette attirance de sa curiosité, il s'agenouilla à la vue d'un éclat doré...

-Par Meno... S'ébahit Aztai.

En lui, toute lueur d'attirance avait fondu. Mais ce qu'il tenait entre ses mains valait là l'unité entière d'un trésor oublié. Sans que personne ne lui demande quoi que ce soit, il répétait impressionné:

-C'est un casque... un casque.

Mais cette pièce d'armure oubliée tenait un particularité qui étonnait au plus haut point le fauve: la face métallique de la protection représentait un visage de woran. Les traits tigrés, parfaitement gravés dans l'argent aux bordures d'or. Ainsi forgé, il laissait sans doute entrevoir les crocs du porteurs, puisque la partie inférieure du casque n'existait pas. Couvrant le crâne du museau à la nuque, des ouvertures permettaient de laisser passer des oreilles de félin. Les deux fentes qui laissaient entrevoir les yeux étaient froncées. Un masque de terreur se dessinait sur le casque. Du front à la nuque, Aztai suivit de la griffe une fine crête en or. Mais son regard se posa à nouveau sur cette expression d'effroi qu'évoquait la face de cette pièce.
Se relevant, sa trouvaille entre les mains, il repensa à la façon dont il s'était sentit attiré. Cette chose l'avait appelé. Il brûlait d'envie d'expliquer cela à ses compagnons, mais il le prendrait pour un fou...

-C'est sûr, marmonna le fauve en pensant à cette hypothèse.

Revigoré par sa découverte, son regard se perdit de nouveau sur les traits terrifiants gravés dans l'alliage. Et puis, sans s'attarder, il l'enfila. Sa gueule de fauve épousa presque parfaitement l'intérieur du casque. Ses yeux ne voyaient qu'à travers les fentes mais pourtant, Aztai ne sentit pas son champ de vision diminuer plus que cela. Faisant quelques mouvements de têtes, il s'assura du confort. La pièce d'armure était lourde, mais avec l'habitude, ce petit bémol s'effacerait. Comme prévu, sa gueule ne fut pas handicapée. Ainsi, le félin pourrait jouer des crocs autant qu'il le voudrait. Enfin, il fit volte-face et se rapprocha de ses alliés, avare de leurs réactions.

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HRP: Bon grâce à gm17 je fait peur dorénavant! Mouhahaha je cite:

Capacité Rp : L'aspect menaçant du masque intimide les adversaires de niveau inférieur. Faisant perdre l'initiative de ces derniers. S'ils sont plusieurs et que tu réussis à porter ton premier coup à l'un d'eux, il y a 50% de chance qu'ils s'enfuient (un jet par PNJ)

Bon on va pas faire des jets de dés, mais ayez la réaction qu'il faut ;D

Après moi, Trà Thù se permit de renforcer encore le poids de la menace qui pesait sur les frêles épaules de Warren l’insupportable, qui eut le bon sens de ne pas relever, cette fois, avec l’une de ses piques acerbes et provocatrices. Alors que nous marchions dans la cité désertée des prêtres, ne laissant plus apparaitre que les zombies dénués de tout but, de toute couleur, de toute saveur, Amarante nous apprit que l’Antre des Exilés était ouverte. Une nouvelle appellation qui ne me disait rien de bon. D’autant qu’elle était accompagnée de ténébreuses prédictions concernant le danger que nous pourrions nous-même nous causer. Silencieux, me laissant attirer vers cette porte béante creusée dans la roche par Amarante, je me dirigeai vers la sortie, suivi par les autres aventuriers de cette épopée plus que mystérieuse.

Nous sortîmes assez rapidement de la cité par une porte encadrée de pierres noires, sur laquelle l’éternel visage du divin adoré ici trônait, majestueux, au centre d’autres créatures, moqueuses et railleuses dans leur position. Les mêmes symboles que j’avais déjà pu voir, dans la pièce de l’énigme. Ceux qui se riaient de me voir craindre la mort. Je soufflai à mes comparses.

« Attention. Là où ces créatures de pierre rient, la mort n’est pas loin. Nous entrons dans une nouvelle épreuve, qui se manifestera sans doute bientôt à nous. »

Un ton neutre, désincarné, alors que je passai la frontière vers notre destinée. Mon hypothèse était peut-être fondée, mais rien ne permettait de le confirmer. Et j’avançai sur le petit pont de bois construit à la sortie de cette ville, pour m’en éloigner lentement, inspectant avec curiosité et attention les alentours. Le bruit d’un cours d’eau était audible, sous nos pas, mais sa taille ne dépassait pas celle d’un ru.

Au-delà du pont, des caisses et sacs éventrés étaient éparpillés. C’était glauque, d’autant que les précisions d’Amarante sur l’endroit n’étaient en rien rassurantes. Je m’approchai des caisses pour en lorgner discrètement le contenu, sur mes gardes, alors que le tigré farfouillait sous le pont. Un instant après, je tournai le regard vers lui et…

« Ha ! »

Je ne pus m’empêcher un mouvement de recul, me protégeant subitement derrière ma targe. L’homme-chat était désormais pourvu d’un casque effrayant qui me mettait mal à l’aise, et accélérait mon pouls. Quelque magie sordide était à l’œuvre, sur cet artefact, dont je détournai le regard aussitôt, toujours aux aguets. Je n’avais nulle envie de rester en la compagnie d’un être comme lui.

Ce fut Amarante, qui les conduisit à travers les rues étrangement vide de la cité. Alors que la veille de nombreuses personnes erraient, aujourd'hui c'était le calme plein, peut-être leur maître leur avait-il accordé une journée de repos. Quoiqu'il en soi, la rousse demanda au groupe de se presser, car la porte de l'antre des Exilés était ouverte et une fois qu'elle serait passé, ils pourraient se séparer. Chose qui bizarrement ne plaisait pas au voleur. En effet depuis le début de la journée, les membres de l'autre groupe se conduisait étrangement, enfin de façon encore plus étrange qu'à leur habitude. Par sécurité, il décida de ne point s'éloigner de son allié mage.

Une petite porte, voilà ce qui séparait le lieu plutôt calme, qu'était la ville, de cette galerie au nom plus qu'évocateur, qui menait droit au danger. Et comme si cela n'était pas suffisante la mégalomane devenu gentille, expliqua qu'à l'intérieur se trouver tous les êtres devenus fous à cause de la voix du maître et des ténèbres. Le demi-elfe jura, comme s'ils n'en avaient pas assez avec des insectes gigantesques, on leur rajoutait une meute de cinglés. Maintenant, ils ne leur restaient plus qu'à entrer est admiré les ténèbres avant de devoir les affronter.

Ce fut Aztai, qui ouvrit la porte, réajustant ses armes au passage. Selen lui lâcha un commentaire à propos de la dangerosité de la gravure sur la prote, qui était souvent accompagné de la mort. Trà décida d'entrer le dernier, désirant profiter un maximum de l'air plus ou moins pur de la cité, avant de s'enfoncer dans ce qui ressemblait à leur égout. Une fois qu'il fut entrer, il fut face à un pont en bois qui surplombait une petite rivière. De l'autre côté, se trouvait des piles de débris, des caisses éventrés et autres. Ce fut la direction que pris rapidement le guerrier-guérisseur.

Le bâtard, s'approcha pour traverser, mais marqua un temps d'arrêt, pour lui c'était la dernière limite qui le séparait du danger. Il n'avait pas peur, la mort ne lui avait jamais reculé, mais il espérait mourir dans un autre lieu à un autre temps, au moins autre part que dans une mines où personnes ne pourraient avertir sa famille. Pourquoi pensait-il à elle ? En quoi sa mort aurait changé leur vie, ils l'avaient virés de la communauté, car il était impur. Il avait été fuit par tous les siens et même détestaient par sa mère, alors en quoi cela aurait-il une importance ? C'est plein de question qu'il se prépara à passer.

Alors qu'il posa le pied sur le pont, il eut l'impression de sentir le diadème récupéré sur la morte vibrait, pensant qu'il avait de nouveau symptôme, il recula avant de se retourner vers le reste du groupe, qui n'avait pas traversé. Mais là l'attendait l'horreur, lorsqu'il la vit, il écarquilla les yeux quelques centièmes de seconde, avant de bondir en arrière et de dégainer ses armes, se retrouvant de nouveau sur le pont. La peur avait pris le dessus, il recula doucement, tout en fixant son coéquipier.

Ce ne fut que lorsque son pied atteignit la limite du pont et qu'il faillit tomber, que son esprit pu reprendre le contrôle et reconnaître l'objet de ses craintes. Ce n'était que le woran équipé d'un nouveau casque, mais même une fois qu'il l'eut reconnu, la peur continua à l'étreindre, au plus profond de son être. Il fit disparaître de son champ de vision, la source de peur et essaya de trouver un moyen d'occuper son esprit. C'est ainsi qu'il se dirigea vers les restes de caisse, un peu plus loin, autant dans l'espoir de trouver quelque chose que de fuir cette sensation.

Les réactions quant à la trouvaille d'Aztai se faisaient toutes très similaires. Warren, trop fier avait dissimulé toutes ses expressions et fixait le sol d'un air bête. Amarante elle, reculait doucement, le visage presque terrifié mais elle fut rapidement rassurée par les exclamations de Serpent. Warren accompagna Trà Thù jusqu'aux caisses, non loin de là où Aztai avait trouvé son masque.

Les caisses ouvertes semblaient, de près avoir étaient fouillées et totalement vide. Quelque chose cependant attira l'attention de Warren qui s'avança doucement quelque pas plus loin et se baissa. Entre ses doigts, il faisait rouler un petit morceau sanguinolent de chairs encore humide. Il en jeta un morceau vers Trà Thù après l'avoir sifflé pour attirer son attention. De mêmes morceaux couvraient le sol, très petits, il était impossible de déterminer leur provenance. Plus étrange encore, un morceau de tissus rouge, visiblement coupé à l'aide d'un objet très tranchant à en juger la netteté de la coupe. L'homme agitait le tissus entre ses doigts encore, l'air grave, profondément concentré il huma un temps, puis se tourna vers Amarante... Et ne dit mot.

Celle-ci fronça les yeux un temps dans une moue suspecte mais ne dit mot non plus, imitant l'homme qui la dévisageait. Warren se leva maladroitement, faisant craquer ses genoux et dit :

« On pourrait demander à Aztai de manger ça pour nous dire si c'est animal ou humain. Qu'en pensez-vous ? Tu saurais le reconnaitre, le chat ? »

Les réactions qu'eurent les compagnons du fauve à la vue de sa trouvaille le mirent un peu mal à l'aise. Alors que certain ne cachait pas leur surprise apeurée, d'autre préféraient regarder ailleurs. En quelques secondes, il s'était sentit puissant. Puissant, mais un peu seul. Il porta les mains à son nouveau casque, caressant de la griffe les reliefs métalliques.
Son regard était attiré par ce que Warren tripotait, quelque chose trouvé par terre. Aztai s'approcha et reconnu de la chair, et du sang. Un vision, si minime soit-elle, sur l'horreur qui les attendait...
Et puis, le jeune homme, plus arrogant que jamais depuis leur réveil, proposa de faire gouter au woran neige cette chose immonde. La note d'humour aurait pu faire sourire le félin, si seulement l'humain ne l'avait pas désigné par le terme de "chat". Sentant monté en lui une pointe de colère, Aztai retiré son casque, et fusilla Warren du regard. Expirant de haine, il s'aperçut que celui qui lui avait semblé si sympathique s'avérait peut-être être un vrai salaud.

-"Chat", fulmina-t-il.

Marchant à grandes enjambées vers son insolant interlocuteur, chaque pas faisait bouillir un mélange de rage, de fatigue, et aussi de honte à l'idée qu'un humain tel que lui puisse ainsi le rabaisser. Arrivé à sa hauteur, quoique le fauve le dominait d'une grosse vingtaine de centimètres, il ne pu se retenir.

-Je ne sais pas ce qui a changé en toi, ragea le woran neige, mais ton attitude n'est pas la bienvenue.

Il jeta un regard furtif à Selen, puis à Serpent, qui un peu plus tôt avaient fait remarqué son comportement désagréable à l'homme. Et puis, dans un pic de folie peut-être, Aztai décolla une formidable droite dans la mâchoire de l'humain, l'envoyant au tapis. Aurait-il eut remord à faire cela? Eh bien non. A la seconde qui suivit, il su que c'était le geste à faire. Faisant volte-face, il lança un regard de défi à tous les autres mercenaires.

-Hum, C'est tout ce que j'ai à dire, lâcha-t-il.

Les caisses ne contenaient rien d’utile. Pire, elles semblaient avoir déjà été fouillées et vidées de leur contenu avant même leur arrivée. Détruites, répandues. À l’exception d’une trouvaille de l’homme à la crête de coq, et à l’attitude plus que déplacée. Se baissant vers les débris, il en ramassa un petit morceau de chair encore sanglant. Un lambeau de viande tout frais du jour, puisqu’il n’était pas encore recouvert de vermine ou de moisissures répugnantes exhalant mille odeurs de putréfaction. Même si l’odeur présente ici était très loin d’être agréable, ça ne sentait pas la chair pourrie.

Fier de sa trouvaille, Warren balança un lambeau sur Trà Thù, et je constatai qu’il y en avait donc plusieurs, sur le sol. Trop petits pour avoir directement été remarqués. Puis, une fois encore, il dépassa les bornes, et affirma qu’Aztaï, en sa qualité de bête sauvage, pourrait toujours le dévorer pour leur signifier la nature de cette viande. Je ne connaissais pas la position du tigré sur les questions de cannibalisme, ni les us de son peuple concernant la viande humaine, mais je doutai du bienfondé de l’intervention de l’homme. La réaction du félin ne se fit d’ailleurs pas attendre, confirmant mes doutes… Il se rua vers Warren et lui décocha un monumental coup de poing rageur. Et amplement mérité. Il l’avait tellement cherché depuis ce matin que je ne me sentis aucune compassion pour lui, lorsque les phalanges poilues écrasèrent son visage. Enfin. Je n’étais pas vraiment coutumier au sentiment de compassion, de toute façon. Mais là, j’en retirai même un certain plaisir.

D’autant que Serpent en rajouta une couche moqueuse, le frappant de son verbe acéré. L’indifférence allait être ma réaction. Une totale indifférence pour cet être qui ne méritait pas que l’on s’attarde sur lui. Je me penchai vers Amarante pour lui souffler :

« Ne trainons pas ici. Si le sang a coulé, ce n’est pas sans raison. L’endroit n’est pas sûr. »

Et sans plus de cérémonie, je guettai au loin une voie, un chemin, un indice à suivre pour continuer notre périple souterrain.

Le voleur fut accompagné par Warren, pour fouiller les caisses à la recherche de quelques chose d'utile. Elles étaient en mauvaises états et semblait être là depuis un long moment. Sans grande surprise, le demi-elfe ne trouva rien. Par contre ce ne devait pas être le cas du mage puisqu'il le siffla. Lorsqu'il se retourna, il reçut en pleine face un morceau de chair. Il était donc temps de mettre à exécution sa menace. Toutefois, en observant celui à qui il allait prendre la vie, il remarqua quelque chose d'étrange dans son comportement. Il ramassa un objet, semblable à un bout de tissu et son air devint grave et regarda Amarante, qui elle aussi eut une réaction suspecte. Il se passait quelques choses de louche entre eux deux, mais quoiqu'il prépare, il y aura une personne de moins à surveiller.

Avant qu'il puisse attaquer le fulgumancien, celui-ci insulta le woran qui le prit très mal. Aztai se dirigea vers lui, énervé, et après lui avoir dit qu'il avait était trop loin, lui envoya une droite qui l'envoya lécher le sol. Il s'éloigna ensuite de Warren, mettant fin au règlement de compte. Serpent lança une boutade, approuvant le geste de l'homme-bête. Trà en profita pour s'approcher de l'homme au sol et l'aida à se relever. C'est à ce moment que Selen, proposa de chercher un chemin pour avancer.

« En effet, on a pas la journée à perdre. Par contre, je n'aime pas faire de fausse promesse, et il me semble avoir promis de mettre un terme à sa vie ! »

À peine, Warren fut-il sur ses pieds, qu'il dégaina sa lame couverte de poison et frappa. Il espérait juste que ses paroles n'ait pas enlevé complétement l'effet de surprise.

Attaque de Trà Thù : échec. T'avais raison au sujet de ta chance sur les dès !

Warren s'étant écroulé, il avait attiré dans son spectacle les réactions de nombreuses personnes, Ziresh s'était légèrement détaché de Depheline pour s'avancer, curieux vers le Worran. Warren lui, se massait le menton, le regard noir sur le chat qui venait de lui administrer une dérouillée.

Il se releva, mais en levant son regard, il avait vu au dernier moment Trà Thù s'apprêter à lui plonger la lame dans les viscères. Il allait réussir lorsqu'un objet brillant frappa le plat de sa main, poussant l'homme à ouvrir ses doigts et à lâcher son arme sous l'emprise de la douleur.

La tige de la lance de Ziresh avait sauvé Warren, et il quitta immédiatement toute position menace. Toisant l'assassin d'un oeil fauve.

Depheline, elle, éclata.

« Non mais... Mais vous êtes FOUS ?! Vous voulez pas attendre de vous trancher le gras plus tard ? D'accord, je comprends que Warren soit dans une catégorie bien étrange d'imbécile, mais on aura sans doute besoin de tout le monde ! Les Prêtres ont dit que sortir d'ici serait dangereux, alors cessez, il y a du sang par terre et vous... Vous en rajoutez ? C'est au dessus de moi. Je pars. »

La jeune femme avança, seule, dépassant le groupe qui s'était formé autour de Warren. Elle allait s'aventurer dans le noir.

Amarante leva un sourcil et dit tout simplement, dans un souffle adressé à Selen :

« Ne vient-elle pas de dire que nous aurions besoin de tout le monde ? Où va-t-elle donc ? »

Plus loin, derrière les roches qui formaient un coin, un mur naturel, un grondement sinistre se fit entendre. Un cliquetis et le bruit connu de nombreuses petites pattes revint à votre esprit. Depheline revenait déjà vers vous. Blanche comme un linge et balbutiait des propos incompréhensibles.

Derrière elle, ceux qui s'aventureront jusque dans le noir pourront y découvrir dans de petites stalagmites naturelles des corps éventrés. Des êtres frêles et blancs, dénudés de toute pigmentation, les organes répandus jusque sur les murs, la roche friable avait été transformée en boue malodorante par la stagnation du sang. L'un de ces corps était collé au mur. Les jambes à quelques pas du reste de son corps.

Non peu fier de son acte, Aztai sentit en lui la fierté monter en flèche: défendre son honneur, voilà ce qu'il avait fait. Il croisa le regard sombre de Trà qui passa à côté de lui, à l'encontre de Warren au sol. Le félin avait décidément hâte d'en finir.
Son nouveau casque à la main, il allait de nouveau observer les fines gravures lorsque qu'un geste vif de Ziresh attira son attention. Dans un tintement métallique, le fauve se retourna pour regarder le lyikor s'interposer entre Trà et Warren. La pointe de la lance du loup argenté tenait un des couteaux de l'encapé hors de la trajectoire de Warren, toujours au sol. Apparemment, il avait décidé d'en finir avec lui. Cet acte, au moins mille fois plus significatif que celui du woran neige, signerai bien l'arrêt de mort de la faible coopération dont faisait preuve le groupe. La faible confiance qu'avait engendré le félin envers Trà s'était soudain évanouie.

-Inconscient, marmonna Aztai, mais sa voix fut couverte par les cris de Depheline qui le devança.

La belle rousse avait raison, c'était le début de la fin si eux même s'entretuait. Ou alors était-ce ça la véritable épreuve de sa quête? Les responsables de tous ces massacres n'étaient-ils pas les aventuriers eux-même, rendus fou par cette omniprésente oppression? S'entretuant pour calmer leur folie?
Avant qu'Aztai ne dit mot, Depheline s'en était allée de l'avant, laissant derrière elle cette pitoyable scène. Le woran neige fit de même. Son casque sous le bras, il suivit la femme sans s'attarder sur le reste du groupe. Si ils voulaient s'écorcher, qu'ils aient le plaisir de le faire sans "Le chat", comme avait dit cet imbécile de Warren.

La pierre était glissante mais le fauve n'eut pas besoin de marcher très longtemps puisque bientôt, Depheline fit demi-tour, le teint blême, choquée par on ne savait quoi. Elle avait vu quelque chose, ou quelqu'un qui n'aspirait pas confiance se disait Aztai.

-Et allez, encore des morts? Suggéra-t-il sans conviction.

Un cliquetis familier parvint à ses oreilles...
Il suivit les traces de l'humaine, prêt à rencontrer Thimoros lui même. Mais ce qu'il vit, aurait très bien pu être l'oeuvre du sombre dieu. Sur un lit de stalagmites, des corps. Ou plutôt, des parcelles de corps. Du sang, de la chair, un véritable cocktail de ce qui s'avérait être un massacre. Le mot était faible... Sur les murs, sur le sol, du sang coagulé de partout. La nausée revint à la gorge d'Aztai, pétrifié devant ce macabre spectacle. Il n'entendait même pas les autres approcher derrière lui. Ses yeux ne se détachaient pas des corps blanchâtres décomposés. Cette pâleur, comme si la mort eut déposé un linceul sur cette scène, si cauchemardesque soit-elle...

Et alors que je guettais, Trà Thù empira encore la manœuvre initiée par Aztaï en tentant d’assassiner froidement le mage d’un coup de poignard, que la cible évita grâce à l’intervention express de Ziresh et de sa fameuse et éternelle lance. Ce qui ne manqua pas de créer encore plus de remous, alors que Depheline pétait complètement les plombs, criant son désarrois et son ras-le-bol de tout ça. La jeune femme n’était si très patiente, ni très logique dans ses actes et son discours, comme le souligna très vite Amarante, en se penchant vers mon oreille, m’arrachant l’esquisse d’un sombre sourire.

« C’est ça, faites plus de bruits, nous n’aurons même plus à chercher notre ennemi… »

Mon ton était sévère, bien que peu audible. C’était une remontrance contrôlée, pour intimer à cette équipe un peu de silence. Je pris dans la mienne celle d’Amarante, et lui soufflai à nouveau :

« Restons ensemble. Quoi qu’il arrive. »

Et j’avançai un peu vers l’avant, vers le point de fuite de Depheline, vers les profondeurs insondables de cette immense grotte aux mystères enfouis. Mais à peine eussé-je fait un pas à la suite de la mage de feu qu’un sourd grondement retentit, dans l’ombre de roches inquiétantes et sinistres. Un grondement suivi d’un cliquetis bien connu de toute l’équipée. Là s’arrêta la témérité suicidaire de Depheline, qui avait fait demi-tour, plus pâle qu’un mort, marmonnant des paroles sans sens. Je fronçai les sourcils, pressant un peu plus la main d’Amarante, et sentant mes fluides s’affoler en moi. La lumière leur faisait peur, la lumière les contrôlait. Il était, dans ce groupe, le seul à en posséder, et s’il fallait, il la ferait jaillir. Car pour l’instant, l’heure était surtout à la discrétion, et je me retournai vers les autres avec un « chuut. » ferme. Car nous n’étions pas les premiers à nous faire prendre au piège ici.

Au sol, devant eux, des cadavres pâles et exsangues jonchaient un parterre de stalagmites, alors que leurs organes éparpillés semblaient avoir explosés partout alentours, salissant les parois tant que le sol de leur rougeur dégoulinante. Tranchés en deux, en trois, déchiquetés, ces cadavres n’étaient pas de bon augure pour le groupe. Je reculai prudemment, afin de me dissimuler au possible dans les ombres naturelles de cette caverne souterraine, entraînant avec moi la sulfureuse demoiselle au repentir toujours trop peu expliqué.

La lame s'approchait du ventre du mage, prêt à lui porter le coup mortel. Mais c'est à ce moment qu'un étranger à cette affaire s'en mêla. Ziresh avait frappait la main du voleur de sa lance, lui faisant lâcher prise sur son arme, puis le toisa.

« Enfoiré ! Ça ne te regarde pas donc recommence et ça sera dans ta gorge que ce plongera ma lame ! »

Il se baissa pour ramasser son arme, tandis que la rousse, commençait à péter un câble. Elle acquiesça le fait que Warren était un idiot, mais qu'il fallait attendre pour le tuer, car l'endroit était dangereux. Et alors que deux secondes plutôt, elle hurlait qu'il fallait rester grouper, elle partit seul en avant suivit par une bonne partie des aventuriers. Selen la suivit également, laissant échapper un commentaire concernant la discrétion du groupe. Commentaire qui ne toucha pas le moins du monde le demi-elfe, qui si on ne l'avait pas interrompu aurait tué sa cible, sans bruit inutile. Il était plutôt occupé à essayer de se contrôler, au moins quelques secondes, car tuer par colère rendait la chose bien moins magnifique.

Il s'écarta de Warren, se dirigeant vers le reste du groupe, tout en se promettant d'en finir avec la vie de certain de ses compagnons, qui commençait à l’amenait à la limite de ses nerfs. Il rattrapa des autres, alors qu'ils parlaient de morts, il lui fallut quelques secondes pour voir de quoi il parlait. En effet prêt de stalagmites se trouvaient de multiples corps éventrés, éviscérés, étripés, éclatés démantibulés, désarticulés, dépecé, tranchés et plein d'autres choses, qu'il aurait aimé pu faire subir à certain. L’œuvre était magnifique, des morceaux décorés le murs, mêlant la blancheur de leur corps, à la couleur rouge du sang séché.

« Celui, ou ceux qui ont fait ça, ne se sont pas loupés. Reste plus qu'à espérer que l'on soit les prochains... »

il s’apprêta à rajouter que pour certains cela serait plutôt une bonne chose, mais il s'y refusa. La mort de Warren ne serait pas l'ouvre d'un autre, il le ferait lui-même et surpasserait le génie des artistes des cavernes. Il entendit un bruit bien connu et ce dit qu'il pourrait peut-être rencontrer les responsables de cela, et pourquoi pas leur demander quelques conseils. Il se demanda tout de même s'il allait rencontrer juste des mille-pattes géants, ou alors s'ils étaient accompagné de un ou deux cousins. Enfin, quoiqu'il en soit, ça allait être leur fêtes. Il recula tout de même pour être un peu en arrière, il ne devait pas faire première ligne, mais il attaquerait une fois qu'il aurait vu sur leur dos.