Avec un petit rire nerveux, la rousse s'éloigna de Trà, lui permettant enfin de récupérer. Il s'éloigna de quelques pas d'elle, pour aller s'adosser à une partie de la parois que le sang ne recouvrait pas. Il fit également attention à ne pas se retrouvait transpercé par les pics meurtriers. Il soupira et se décida à se reposer aussi longtemps qu'il pourrait, pour la plupart des être ce qu'il venait de faire était d'une simplicité déconcertante. Mais pour lui, cela était plus compliqué que de fuir des miliciens après avoir commis un vol. Il regretta l'armure de la mercenaire qu'il avait rencontré moins d'un mois avant, qui grâce à son épaisseur lui avait permit de s'entraîner un minimum.

À ce moment, une corde, d'apparence résistante, se déroula le long du mur que venait d'escalader le masqué. Le woran s'engagea le premier, malgré le manque totale de logique de cette manœuvre. Étant l'un de plus lourd présent, il aurait dû passer le dernier, pour que ceux montés avant lui puisse l'aider. Il fallait maintenant espérer qu'il ne chuterais pas, entraînant avec lui une partie de la corde. Heureusement son escalade se passa sans accros et il fut suivit par d'autres. Toutefois, ils patientèrent qu'il arrive au sommet, sûrement de peur d'être emporté en cas de chute. Le voleur les regarda les uns après les autres gravir, résolut à passer le dernier.

Warren fut le dernier à passer avant lui, le demi-elfe regarda son ascension avec intérêt. Il le trouvait si énervant depuis le réveil, qu'il trouva qu'une chute ne lui ferais pas de mal, enfin à condition qu'il ne retombe pas sur les lances naturels prêtes à mettre fin à sa vie. Mais même là, il l'aurait bien mérité. Hélas rien ne se passa, au moins, il y aurait un appât lors du prochain combat. Ne désespérant pas la voir payer pour ses action, le voleur s'approcha de la corde et commença à escalader. La tâche ne lui faisait pas peur, certes il était encore affecté par son contact avec la pyromancienne, mais escalader avec l'équipement approprié était un jeu d'enfant. Il monta, la force de ses bras lui servant à tracter une partie de sa masse, tandis que ses jambes lui permettait d'aller plus vite et d'user moins d'énergie. La seule chose qu'il espérait, c'était que les choses là-haut ne dégénéreraient pas immédiatement.

Le pan de roche se trouva bientôt étroit pour d'aussi nombreuses personnes, poussant certains à se rapprocher davantage du côté opposé à leur arrivée. Une petite cavité de la taille d'un homme moyen se trouvait dans le mur. Warren s'adossa au pan de pierre, observant ses compères d'un oeil amusé. Les derniers se défaisaient des cordages. Mais un bruit attira l'attention des aventuriers.

Plus précisément une chute de pierre, bien que légère, faible éboulement qui ne frappa personne si ce n'était le mur contre lequel Warren était appuyé. Il chuta à la renverse et dévala un petit escalier naturel de pierre et de mousse. L'angle et la lumière, une fois la poussière épaisse dissipée permettra de voir que l'homme est allongé sur le dos à l'angle extrême du mur. Seul deux d'entre vous pourront voir la scène. Warren, entre quelques pierres bougeait légèrement, toujours sous le choc et la surprise.

Et là, le cliquetis devenu familier reviendra, plus rapide, alerté par le bruit, quelque chose s'était approché de la triste victime des lois de la gravité. Une créature, rapide, difficilement visible dans l'ombre et la poussière, à l'aspect fantomatique et souple d'une araignée aux longues pattes fines et luisantes se jeta sur l'homme, le frappant de ses pattes qui avait pour effet de perforer l'homme qui poussait des hurlements à vous glacer le sang. Encore sous l'effet de la douleur, il gesticulait et hurlait tandis qu'une autre créature semblable tirait sa carcasse percée jusque dans l'angle où vous ne verrez plus rien, les hurlements se feront de plus en plus loin, jusqu'à disparaitre totalement ne laissant que le lourd et froid silence de ce qui restait du groupe.

Depheline bouscula Aztai, elle essaya de dévaler la pente en évitant de se vautrer et arriva sur les lieux du carnage. Du sang, des morceaux de tenue ensanglantés et des lambeaux de chairs. La pierre et l'homme s'étaient mélangé, Warren et ses restes rejoignaient la boue grisâtre et humide au son des gouttes qui tombaient du haut des stalactites. Un ouvrage, les pages en contact direct avec une flaque et tâché de sang restait. Depheline le retira de la boue, l'ouvrage de Warren, un de ses objets arraché à son corps. Dernier souvenir du mage.

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C'est qui c'est qui qui va pouvoir assister au décorticage de Warren ?
- Serpent !
- Aztai !

L'effondrement a agrandi la paroi, vous ne pouvez tenir qu'à deux dans le passage ainsi crée, pas plus de deux, donc Serpent tu seras un peu à l'étroit derrière le gros chaton de 15125128468348 kilos.

L'ascension se déroula sans problème. Aztai fut heureux de voir que le cordage avait tenu bon. Il observa les alentours,alors que le reste du groupe se hissait avec plus ou moins de difficultées. Au bord du la paroie rocheuse, comme un cerceuil ouvert sur le vide. De toute évidence, les corps mutilés devaient en provenir.
Warren prit la tête du groupe, et s'avança sur le chemin qui s'ouvrait à eux. Dans une des paroies du mur, un enfoncement dans lequel l'homme se cala. Il jeta un sourire malicieux au reste du groupe. Le félin trouva l'attitude de Warren plus décontractée que lorsqu'il l'avait rencontré. Et cette insolence... Le félin s'avança à son tour, observant le jeune homme d'un oeil critique.

-Qu'est-ce qui t'amuses? Lança-t-il.

Mais il n'eut pas de réponse. A la place, un grondement, et un tremblement, se firent sentir. Sans que personne ne puisse faire quelque chose, le mur sur lequel Warren était appuyé s'effondra, faisant chuter le jeune homme en arrière. Le woran neige se précipita vers l'ouverture, mais un son vint le pétrifier au plus haut point. Ce cliquetis, qui en disait long sur l'horreur qui dormait en ces lieux. Dans la pénombre, Warren gisait sur le dos. Avant qu'Aztai ne s'inquiète de son état, une créaturen aussi immonde qu'indescriptible s'affala sur la victime de l'éboulement. Une main d'effroi immobilisa le woran qui ne pu que regarder Waren se faire transpercer par les pattes du monstre, semblable à une araignée. Mais une araignée, même de cette taille, ne transpercerait pas un corps humain avec autant de facilité. Dans une symphonie de cris, Warren perdit toute fierté. Aztai cru voir un deuxième monstre tirer son corps plus loin dans la cavité, alors que le sang innondait la pierre froide.
Aztai recula instinctivement, aggripant la personne la plus proche, Serpent. Lui aussi venait d'assister à la scène. Les autres approchaient derrière eux.

-Oh non... murmura Aztai, terrifié.

Il n'y avait plus de traces de Warren, si ce n'était que du sang, et quelques lambeaux de son corps victime de cet endroit si maléfique. Quelqu'un bouscula Aztai, et se précipita dans l'ouverture. C'était Depheline. Le fauve tenta de l'attraper, l'empêchant de suivre ce chemin. Mais elle ne poursuivit pas son chemin. Elle se contenta de ramasser un livre, celui de Warren plus précisement. Elle tenait dans ses mains l'ultime relique de l'homme misérablement disparu.

-J'avais de l'espoir, souffla le félin. Je crois bien qu'aucun d'entre nous n'arrivera à la Mère... A vrai dire, je ne sais pas quel fou le voudrait.

Ce fut heureusement sans heurt que je parvins à escalader la falaise de roche qui me séparait de la suite de cette aventure incongrue et inquiétante. Sitôt arrivai-je dans ces hauteurs qu’un bruit d’éboulement se fit entendre. Prudent et vif, je regardai partout autour, pour vérifier que je n’allais pas être la cible d’une chute de roches, mais il n’en était rien. L’éboulement fut suivi de cet éternel bruit de pattes sur le sol… En vérité, et je ne le compris qu’après, c’était Warren qui venait de s’effondrer dans un escalier pierreux, et dont le cadavre immobile se couvrait de la poussière de roche qu’il avait soulevée. Je guettai le moindre mouvement de cet être qui était un comparse peu amène, et n’arrivai pas à ressentir la moindre peine, la moindre tristesse. Il avait été complètement dépecé, vivant, sous le regard de Serpent et d’Aztaï. Je n’arrivai qu’après le spectacle.

Depheline fut la seule à sembler s’inquiéter réellement du sort de cet odieux personnage, et en recueillit l’ouvrage Sali.

Et voilà que le tigre, après s’être montré téméraire à outrance, se voyait endosser le rôle du défaitiste. Je fronçai les sourcils, derrière lui, et commentai sèchement ses paroles.

« Nous n’avons plus le choix, désormais. Nous devons aller de l’avant. Ce qui est certain, c’est que nous n’y arriverons pas en désespérant sur notre tâche. De sa mort, nous devons tirer des leçons de prudence et d’observation. S’il est mort de la sorte, ça ne nous arrivera pas. »

Et je conclus par un ordre plus doux…

« Avançons. Il est inutile de rester ici plus longtemps. Plus nous trainons, plus nous serons exposés à des risques létaux. »

L'escalade ne posa aucun problème au voleur, mais lui demanda tout de même une concentration importante, un seul mauvais mouvement et il se retrouvait empalé sur l'un des pics naturels. Une fois la corniche atteinte, il dû se hisser sur celle-ci sans la moindre aide extérieur. Tous semblait occupé par autre chose, une chose qui leur avait même fait oublier sa présence. Tous s'étaient attroupés face à une cavité s'enfonçant dans l'antre. Trà resta dans l’incompréhension, les autres mercenaires l'empêchant d'avoir une vu directe de la situation.

Un début d'explication apparu en même temps que le son des pattes des monstruosité de la grotte. Explication qui furent complété par les cris de douleur et d'agonie de celui qui l'avait exaspéré depuis le réveil. Bien qu'il ne su pas pourquoi, le mage se trouvait en bas, il connaissait déjà la conclusion de cette altercation. Mais cela ne le rendit point heureux, même s'il avait essayé de le tuer peu de temps avant, il trouvait cette mort horrible. En effet, le bâtard ne pourrait désormais plus éliminer cette vermine par lui-même et ne pourrait, du même coup, pas l'utiliser comme appât lors de la rencontre avec la reine de ces sous-sols.

La mort du mage fut, malheureusement, un coup dur pour le groupe, déjà que le moral n'était pas vraiment présent depuis la mort de Milyah, là il avait descendu au ras du sol. Le woran qui semblait être un véritable guerrier habitué à des situations extrême et sans grande capacité cognitive, perdait l'envie de continuer le combat et pensait que tout était finit. D'un autre côté, Serpent, se cachant des autres, vomissait ses tripes. Toutefois, le voleur fut surpris par la pyromancienne, qui contrairement à ce qu'il pensait ne semblait pas si affecté par l'événement et semblait plus occupé par le livre qu'elle tenait.

Et encore une fois, ce fut la réaction de Selen qui modifia le comportement des mercenaires. En quelques phrases, il laissait sous-entendre l'existence d'un espoir de survie, ce qui était largement suffisant pour au moins recevoir l'affirmation du masqué. Trà lui aussi était d'accord avec lui, de toute manière faire demi-tour ne permettrait qu'à ces insectes de les massacrer plus facilement. Ils étaient trop rapide pour les distancer et bien mieux équipé pour se déplacer dans les tunnels. S'il fallait mourir, alors autant aller le plus loin possible et faire ressentir le plus possible de peur à cette reine, enfin si elle était capable de connaître cette sensation.

« Même un aussi chiant qu'il fut, il mérite au moins qu'on écrase quelques unes de ces erreur de la nature, en son nom. De toute façon, on a pas vraiment d'autre choix que d'avancer, à part si l'un d'entre vous à envie de passer le restant de sa vie, planqué dans la ville en compagnie de ces tarés. »

N'en restait plus qu'un épais silence. Les dernière déclarations lancées, Depheline fulminait en observant Selen. La jeune femme semblait avoir les nerfs en pelote, elle grattait de ses ongles la couverture du livre du défunt Warren et hurlant sur Selen :

« Mais... Comment tu peux ! Comment peux-tu être aussi indifférent ! A parler comme un GRIMOIRE ! Tu ne vois donc pas ce qui t'entoure ? »

La femme recula, claquait des dents sous l'effet de la colère, elle cherchait presque à chercher ses mots, prise de l'envie de continuer d'incendier l'homme au dessus des restes ensanglantés qui se mêlaient à roche friable.

Avant que tout le monde ne puisse intervenir dans cette situation, Ziresh passa sa main autour de l'épaule de la jeune femme, elle se rassura et s'apaisa immédiatement. Comme si la patte du loup eut des effets curatifs face à sa colère, et tous deux avancèrent après qu'il eut répondu :

« Ne nous divisons pas. Trà Thù a sans doute raison, je crains qu'il nous faille se frotter à ses créatures avant de tomber sur la mère couveuse. Alors continuons avant qu'elles ne reviennent...»

Amarante se pendit au bras de Selen, presque de tout son poids. Les yeux mi-clos, elle donnait l'impression de s'évanouir. Mais la femme avait en réalité un caractère changeant, elle était saine sur le plan physique et ne faisait que profiter de la situation.

« Quels idiots. Vous avez bien vu que ces bêtes ont attaqué ce gros imbécile parce qu'il était seul et à terre. Elles ne viendront pas nous attaquer en groupe. Cependant, tuons la mère, par plaisir. »

***

Au bout de la petite galerie étroite, le seul chemin encore ensanglanté par lequel vous n'aurez de place que pour une personne, c'est à la file indienne que vous vous frayerez un passage jusqu'à une crypte. Cependant, impossible d'en connaitre avec précision la taille et de voir ce qui pouvait bien s'y cacher, car la noirceur y régnait. Les lueurs de champignons s'étaient faites absentes, rien n'aidait à la vue et le noir était si opaque que, bien que maintenant habitués à la pénombre, vous ne pouviez distinguer les éléments à plus de deux mètres.

Cependant, il était tout à fait possible d'entendre des bruits de gouttes, un clapotis d'eau, un grincement et le même bruit incessant que faisaient des centaines de petites pattes dures sur la paroi glissante des murs.

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Table des catastrophes :
Aztai (décidément...)

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Le Worran neige quant à lui, aura une sensation étrange. Car sur lui, son épaule plus précisément, tombera une goute. Un liquide tiède qui pourra sans doute attirer son attention et le pousser à relever le menton et observer au dessus de lui...

Le choc de la mort de Warren affecta plus ou moins le groupe. Mais il fallait tirer une leçon, et Selen avait raison, c'était qu'ils devaient se méfier plus que tout à présent. Lorsque Depheline explosa devant son habituel ton froid, indifférent. Aztai se retourna, toujours angoissé par la fin de Warren:

-La ferme Depheline! Chuchota-t-il lorsqu'elle eut fini sa tirade.

Il ne voulait en rien froisser la jeune fille, mais s'il fallait s'exprimer sur ce ton, autant se trancher la gorge avant d'arriver dans l'antre de la bête.

-Selen a raison, on reste calme et concentré.

Le fauve disait cela, la patte serrée sur le pommeau à s'en casser les phalanges. Il sembla que l'endroit où Warren avait été enlevé et tué fut le seul chemin qui s'offrait au groupe.
Sans attendre plus, les compagnons s'aventurèrent un peu plus dans les profondeurs de la grotte, plus loin encore dans l'ignorance et le danger.
L'obscurité oppressante, et l'obligation d'avancer en file indienne dans ce couloir rocheux empêchait presque de respirer. Il fallu une petit moment pour qu'ils atteignent une caverne, toujours plongée dans les ténèbres. Aztai allait entâmer l'idée du fait qu'ils croyait peu en leur chance de vaincre la bête lorsque quelque chose le stoppa dans sa marche.

-Préparez-vous au pire, souffla-t-il sans s'expliquer.

De son doigt velu, il toucha son épaulette droite. Un liquide gouttait le long des bordures acérées. Tiède.

-Soit il pleut, soit...

Une image des plus gores s'insinua dans son esprit. Et au nom de tous les dieux, il pria pour que ce ne fut pas cela lorsqu'il leva la tête...

Depheline montra une nouvelle fois son manque de contrôle et de maîtrise d’elle-même. Furibonde, et complètement hors de la réalité, elle commença à hurler sur moi pour me faire une leçon de sentimentalisme vaseux. Je la regardai sans ciller vibrer de colère et de peur, claquer des dents et des genoux, trembler de rage. Par chance, le loup bipède passa sa large patte par-dessus son épaule, et la ramena dans le droit chemin en expliquant qu’il était effectivement bien plus logique de rester soudés, sans futiles dissensions. Ils s’en furent alors à deux, suivant finalement mon conseil. En moi, je me demandais si c’était finalement une bonne idée de rester avec cette névrosée instable, qui risquait à tout moment d’alerter tous les monstres présents dans ces galeries sur nous. Avec surprise, Aztaï me donna lui aussi raison, contrant la folie peureuse de la rouquine flamboyante.

Alors que je tournai la tête à gauche et à droite en signe d’affliction, Amarante s’approcha de moi pour me prendre le bras pour s’appuyer dessus, comme si soudainement, elle avait besoin d’un soutien physique. Elle n’avait pas l’air dans sa meilleure forme, yeux mi-clos et marche hasardeuse. Elle se laissa aller contre moi, et je maintins sa marche en lui servant d’appui, posant ma main libre sur la main qu’elle avait passée derrière mon coude, en un signe réconfortant. Ses paroles n’en furent pas moins persiffleuses, bien qu’empruntes de vérité. Elle souligna ainsi la nature couarde des créatures qui nous assaillaient des ténèbres. Elle conclut qu’il fallait tout de même tuer la mère, y annotant même une notion de plaisir, qui m’arracha l’ombre d’un sourire. Je murmurai à son égard…

« C’est pour la tuer que nous sommes là. Pourquoi s’en priver ? Avançons prudemment. »

Mais sûrement ! Car il nous fallait irrémédiablement aller de l’avant. Hélas, assez vite, le chemin se resserra, et nous dûmes marcher à la file indienne. Aztaï ouvrait la marche, finalement sur la voie du courage paisible que je lui demandais d’adopter depuis le début de l’aventure, en lieu et place de sa témérité maladroite. Un peu derrière, après l’étrange couple que formaient le lupin et la rouquine, j’avais laissé passer devant moi Amarante, et j’avançai juste derrière elle, une main sur sa hanche, tant là pour la soutenir si sa marche flanchait à nouveau que pour lui assurer ma présence à son côté.

L’obscurité la plus profonde nous entourait, ici. Et bien qu’habitué à la pénombre, nous ne distinguions que peu de détails sur ce qui nous entourait. Ici, point de champignons phosphorescents ou de lumières souterraines. Tout alentours, les bruits étaient nos seuls indices. De nombreux bruits de pattes, des sons de gouttes qui tombaient comme de la pluie, et un étrange grincement sinistre. Il était plus que temps de faire la lumière sur cet environnement inhospitalier.

Je tendis ma main libre, et libérai en elle mes fluides lumineux, afin d’éclairer au mieux les alentours. Ces bestioles avaient peur de la lumière, et n’oseraient sûrement pas nous approcher si j’en brandissais une pure et blanche au bout de la main.

[Lancé du sort RP « éclairage »]

Depheline commence sérieusement à m'assourdir par ses pleurnicheries et c’est d'un ton tout aussi cinglant que celui du Woran que je renchérie :
"C'est bon ça ira Depheline, en parlant d’insensibilité, tu n'as pas fait 36 prières, pas plus que tu ne t'es recueillie avant de dérober le grimoire du mage. Alors écrase-la, s'il te plait."

C'est sur cette dernière phrase que j'emboite le pas a Aztaï, Selen et Amaranthe dans l'étroit boyaux, m'assurant d'un regard que Trà-thu, Depheline et le Lyikor restent non loin derrière moi. Je crains pour ma vie à chaque pas dans ces galeries sombres, mais je suis d'autant plus conscient que la perte de chaque membre raccourcit nos chances de réussite, ce qui n'arrange en rien mon moral. Je pense alors :

(Et cette superbe cape trouvé à Darhàm complètement fichu ! Le Milord aura tout intérêt à allonger les Yus !)

Nos pas résonnent dans la pierre et grâce au sort de lumière de Selen, on est au moins assuré de là ou l'on met les pieds. Je me déplace toutefois en silence, usant mes pointes de pied, crispant mes doigts, prêt à presser le déclencheur de mes griffes, plissant les yeux et laissant mes sens aux aguets, silencieux comme une ombre.

Alors que tous semblait près à avancer, Depheline éclata de nouveau, pour la seul raison qu'elle trouvait Selen trop indifférent. Une idiotie de plus de dites depuis le début de cette mission ! Être sensible dans une telle situation, ne servait qu'à se rapprocher un peu plus de sa tombe. Le seul moyen d'éviter la folie était justement d'être imperméable aux autres, car plus on est proche d'une personne et plus sa mort nous blesse. Bien sûr il y avait d'autres comportements dangereux capable d'écourter une vie. Et l'un des premiers était de sous-estimer ses adversaires, art que la seconde rousse maitrisait à merveille. Penser que ces créatures n'attaqueraient pas tant que le groupe ne se divisait pas, fonctionnerait peut-être pour les plus petites, comme celle qui venait d'éliminer Warren. Mais, ils avaient été prévenu, il y avait bien pires à l'intérieur de ces galeries et ces monstruosités ne se contenteront pas juste de les fuir. Le danger les guettait et seul la prudence pourrait les sauver.

Quand enfin tous furent près à avancer, ils s'aventurèrent dans le tunnel. À mesure que le groupe avancé la voie se réduisait, jusqu'à ce qu'il faille se déplacer l'un derrière l'autre. Le worran, sûrement sans réel réflexion, passa le premier au risque d'être encore une fois dans le pétrin. Le voleur attendit pour passer dernier, demandant au loup de passer après Depheline. Ils pourraient ainsi défendre efficacement l'arrière du groupe, Ziresh se servant de la porté de sa lance et le demi-elfe en utilisant sa capacité à combattre dans des endroits étroits sans trop de difficulté.

La galerie s'élargit brusquement, laissant le groupe dans une sorte d'alvéole de taille inconnue. La lumière y était totalement absente, ne permettant aucun repère. Rapidement, Aztai leur demanda de se préparer, comme si son instinct animal, lui avait indiqué un danger proche. Trà resta tourné vers le souterrain qu'il venait d'emprunter, tout en essayant d'avoir un de ses alliés dans son dos, pour un minimum de risques. Toutefois il tourna la tête pour regarder au-dessus de l'homme-bête qui parlait de pluie. Tandis qu'il essayait de trouver la cause de cette "pluie", il fut ébloui par une lumière, qui apparu sans réelle raison.

Du bout des doigts de Selen, la lumière créa une boule qui illumina la vaste pièce où vous vous trouviez. Face au boyau duquel vous veniez d'arriver, un petit cours d'eau clapotait sur des pierres, toutes similaires et visiblement taillées de la main de créatures pensantes.

Le sol était couvert de dalles sur lesquelles s'étaient effondrées des années de sédimentation, toutes étaient également gravées, les mêmes symboles et l'éternelle tête à l'aspect de pieuvre. Entre l'eau et les chemins gravés parsemés de pierre se trouvaient des champignons massifs, très similaires à ceux qui se trouvaient dans les précédentes galeries, les lumineux. Chose de différente, c'est qu'eux étaient éteints, probablement morts.


Aztai qui avait relevé la tête vit la cause de cette pluie. Il s'agissait des restes de Warren dans les griffes d'une créature. Cette chose à la fois monstre et insecte sembla frappée de peur face à la lumière lancée par Selen. Elle se jeta sur Aztai qu'elle faucha comme les blés. Le Worran malgré son poids fut expédié en l'air en même temps que la créature qui braillait à lui en vriller les tympans. Amarante qui s'était tenue là par mégarde avait également été bousculée lors de l'assaut et tomba à terre, elle ne bougeait plus, face contre le sol.

Aztai n'était pas perforé par les pattes pourtant pointues de la chose, elle avait griffé ses pattes de manière assez superficielle mais sous son poids, le Worran tomba à la renverse dans un nid de champignons. La créature profita de la chute pour s'assurer un élan et sauta dans l'eau, dans laquelle elle pataugeait maladroitement, piétinant plus qu'autre chose. Visiblement peu habituée aux environnements aquatiques, elle criait plus fort que lorsque la lumière venait de l'éblouir.

Aztai avait provoqué un fait étrange de par son séant imposant de gros félin. Les spores qui s'échappaient des champignons réduits en bouillie pour la plupart alimentaient de nouveau les lois de la nature, ils recommencèrent à s'éclairer. Tous, lentement dans la salle et sous l'effet de quelque étranges réaction imitèrent.

Vous découvrirez alors l'immensité de la salle, une petite montagne de pierre sous la terre même s'élevait comme un pic gigantesque, taillant près de quinze mètres de hauteur, vos repères quant à la distance qui vous opposait au sol en fut totalement brouillée. Autour de cet incroyable monolithe escarpé et taillé de roche pointue, vous distinguerez l'eau qui en cachait la base. Autre phénomène pour le moins étrange, c'est qu'elle clapotait. Il y avait à sa surface des vagues et bien que petites, elles trahissaient la présence d'une chose, tapie au fond de l'eau noire.

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Table des catastrophes :
Amarante - à terre, inconsciente ?
Aztai - 5 pv de perdus, irritation des blessures à cause des champignons. Vue trouble pour un poste à cause du choc ressenti.
Globalité des joueurs - bourdonnements incessants du fait des hurlements de la chose qui se trouve sur l'eau, jusqu'à sa mort.

Grâce, ou plutôt à cause de Selen aurait dit le fauve, celui-ci pu mettre un visage sur le mystère qui lui gouttait dessus. Le regard levé, la lumière du magicien dévoila une horreur sans nom. C'était bel et bien Warren, enfin des morceaux de Warren, qui se vidaient du reste de son sang. Mais là, au grand désespoirdu fauve, n'était pas le plus inquiétant. Aztai fut pétrifié par le monstre, dorénavant mit à nu grâce à la lumière, qui tenait dans sa gueule les restes de leur compagnon.
Le fauve hurla de terreur.
Avant qu'il n'est pu dégainer sa lame, une armée de pattes longues se laissa tomber sur lui, le repoussant loin du tunnel d'arrivée. Le woran neige finit sa course non pas sur le sol rocailleux comme il l'aurait cru, mais dans un champ de fleurs... du moins c'est l'impression qu'il eut. N'ayant pas eut le temps de repérer les lieux, il jura contre les blessures, superficielle mais assez douloureuses, que l'ennemi lui avait infligées aux bras. Il y eut du mouvement autour de lui, un bruit d'éclaboussure annonça que quelqu'un ou quelque chose venait de tomber dans l'eau. Reprenant ses esprits, le félin se releva, tout branlant de son choc. Sa tête lui tournait et il retint une nausée des plus désagréables.

-Qu'est-ce que... c'est... marmonna Aztai en posant un genou à terre.

Fixant le parterre dans lequel il était tombé, il avaisa des champignons, qui lui rapelèrent le début de l'aventure. Aussitôt, ceux là, qui étaient comme vides de toute vies, s'allumèrent pour s'inonder de halos verdâtres. Les plaies du fauve, comme sous cette réaction chimique, l'irritèrent, le brulèrent soudainement, lui forçant un gémissement peiné.

-Je suis toujours pas mort? S'entendit-il dire.

Il se releva de nouveau, arrachant de son fourreau son estramaçon denté calé dans son dos. Malgré sa vue floue, il perçut que les lieux s'éclairaient de cette lueur verdâtre, phosphorescente. Comme si des milliers de champignons s'allumaient en réponse à d'autre, ils révélèrent bientôt l'étendue des lieux, alors qu'un bourdonnement incessant montait aux oreilles des profanateurs...

Une subite lumière vint percer les ténèbres, aveuglant quelques instants le voleur. Sous la violence du changement de luminosité, il dû détourner les yeux. Quand les tâches de lumière qui obstruaient sa vision s'estompèrent, il put remarquer les dalles qui recouvraient le sol. Il put apercevoir la gravure, qui réapparaissait depuis le depuis de l'aventure, un peu partout, sur l'une d'elles. Il se doutait qu'il devait y avoir d'autre représentation de la tête de pieuvre, mais des débris de tout âges dissimulaient une bonne partie du sol. Il fut tiré de son observation par un cri à en fendre l'âme, si elle existait.

Relevant son regard, il put assister à la chute du woran dans un tas de champignons. Il se laissa aller à la contemplation, confiant temporairement le combat de la bête à ces coéquipier. En regardant de plus près les dégât causés par Aztai, il remarqua que sous l'impact des spores s'étaient élevés, provocant l'illumination d'un grand nombre de ces moisissures. Cette nouvelle source de lumière permit au demi-elfe de découvrir l'importance de la salle.

Les cris de la créature s'intensifiant, il reporta l'étude des lieux à plus tard pour se concentrer sur les dangers immédiat et la situation. En plus du woran qui s'était écrasé au sol, le groupe comptait une autre victime, Amarante. Elle semblait encore vivante, mais à la distance où il se trouvait, il était dur de le déterminer. Toutefois, une chose était sûre, elle serait incapable de combattre dans l'immédiat, ce qui était dommage. Aussi insupportable qu'elle était, ses capacités magiques auraient été un avantage face à la monstruosité qui s'était éloignée. D'une taille assez conséquente, elle ressemblait vaguement à une araignée avec ses quatre paires de pattes, aussi pointues que des lances. Son abdomen difforme était sertit de piques protégeant plus ou moins bien ses organe vitaux, tandis que son cou ne donnait que sur une gueule prête à se repaître de tout ce qui passerait à portée.

La bête n'était guère un danger immédiat, elle ne semblait pas à l'aise dans l'eau. Sa vitesse de déplacement s'en trouver relativement réduite, ce qui laissait peu de chance qu'elle fasse un saut aussi important qu'elle venait de réaliser. Par contre, ses cris semblaient plus dangereux. Le bourdonnement à ses oreilles, qui avait été facilement supportable au début, s'intensifiait, provocant quelques gênes. La tuer résoudrait bien sûr le problème, mais dans une salle si immense, elle ne devait pas être seul, de plus combattre sans analyser un minimum l'environnement pouvait se révéler assez dangereux.

Pariant sur la réduction des vitesses de la créature et de l'attention que ses alliés lui porterait, Trà décida de reprendre son examen des lieux. Il s'intéressa à ce qui était derrière l'endroit où se tenait l'insecte, là viendrait sûrement les renforts ennemis. Ce qu'il avait d'abord pris pour un simple cours d'eau, se révélait être un lac au milieu du quel se dresser un pic rocheux. L'endroit était si grand, qu'il était difficile d'évaluer la grandeur de la chose, qui pouvait très bien être le nid, qu'il recherchait.

Il remarqua également d'autres détails qui, assemblé, lui firent penser, que la reine se trouvait dans cette cavité. La première était que l'endroit semblait avoir était travaillé par des créatures disposant d'un minimum d'intelligence, tels que les pierres identiques qui entouraient le bassin d'eau, ou encore la présence des dalles gravées. Ensuite, il se rappela de ce qu'il avait appris en côtoyant les êtres sombres. C'est-à-dire le fait, que ses monstruosités étaient là bien avant eux et qu'ils ne pouvaient pas quitter leur cité sous risque de se faire attaquer. Alors, pourquoi cette salle ne semblait-elle pas juste façonné par le temps et la nature ? Il ne pouvait y avoir que deux raisons à cela : Soit les insectes étaient bien plus intelligents que prévu, soit des êtres humains les avaient servi, ce qui remettait les dires des prêtres en question. Les seuls qui auraient pu les aider était les prêtres ou leur exilés.

Il interrompit ses réflexions pour vérifier la position de son ennemi actuelle. En la regardant, il remarqua le mouvement de l'eau provoqué par sa présence. Toutefois, sans vraiment savoir pourquoi, il trouva les vaguelettes étranges. Il suivit la berge des yeux et après plusieurs passages ne pouvant pas se séparer de cette étrange sensation, il se concentra, non plus sur l'étendue de l'eau, mais uniquement sur le rythme des flots. C'est alors qu'il comprit les raisons de cette impression, Le niveau de l'eau bougeait bien trop par rapport à la taille de l'araignée et surtout les ondes trouvait leur origine plus loin dans le lac. Bien sûr cela pouvait résulter du fait qu'il n'avait pas à faire à un lac, mais juste à une étendue d'eau relier à plusieurs cours d'eau, mais pour lui, il y avait quelque chose dans l'eau.

La lumière fusa de ma main tendue, révélant à nos yeux aveugles l’étendue de l’horreur qui nous entourait, dans ce souterrain sans fin, plein de monstres et d’obscurité. Nous nous trouvions dans une pièce aux dimensions plus vastes que le boyau que nous venions d’emprunter. Un ruisselet clapotait sur des pierres taillées, dans une étrange musique qui toute naturelle qu’elle était, rendait un sentiment macabre, comme une menace morbide pesant sur nos têtes. Les dalles, dont l’aspect dégradé marquait sans ambages leur âge avancé, étaient marquées de la tête médusaire, ce symbole de pieuvre apparu dès notre arrivée dans cette curieuse ville souterraine, habitée de prêtres allumés, et de pauvres hères sans âme.

Des champignons de tailles imposantes ornaient ce sol incongru, de-ci de-là. Semblables aux lumineux que nous connaissions désormais bien, mais sans qu’ils n’émettent la moindre lueur, cette fois. Mais la paix de ce lieu ne tarda pas à se muer en un cauchemar horrible. Car la pluie dont se plaignait l’homme-tigre l’instant d’avant, chaude et humide, n’était autre que le sang de Warren qui dégoulinait de ses restes découpés, proie d’une créature monstrueuse semblant faite de chairs. Ses huit pattes lâchèrent bien vite sa proie défunte pour sauter sur le tigre afin de le faire lourdement choir par terre, alors qu’elle hurlait à m’en vriller les oreilles. Je protégeai celle-ci de mes mains, dans un réflexe aussi instinctif que vain.

Mon regard se posa sur Amarante, qui avait été bousculée par le vif passage de la créature arachnéenne. Face contre terre, elle ne bougeait plus. Morte, assommée, sonnée ou apeurée… Rien ne permettait de le dire avec certitude. Une chose était certaine, cependant : nous avions besoin, plus que jamais, de ses pouvoirs de mage. Je m’agenouillai à con côté pour la retourner et maintenir sa tête dans mes mains.

« Amarante ? Dis quelque chose si tu m’entends ! »

Mais un cri plus fort encore me fit détourner le regard vers le monstre, qui pataugeait misérablement dans l’eau, visiblement en détresse. Tout autour, les champignons, comme sensibles à la vie qui se répandait ici, se remirent à luire lentement, pour éclairer les alentours. Une salle immense s’étendait devant nous, avec en son centre un mont rocheux d’une quinzaine de mètres de haut, imposant sa taille devant la petitesse de nos êtres. Il était cerné d’eau, comme des douves protègeraient un château. Celle-ci clapotait lentement, augurant la présence d’un courant ou de quelque chose d’enfoui sous sa surface. Quelque chose de vivant.

Ce mont rocheux était-il la termitière que nous cherchions ? Antre de la Pondeuse méritant la mort la plus brève et violente possible ? Il était impossible d’y réfléchir plus avant pour le moment. Mes oreilles continuaient de bourdonner sous les cris apeurés de l’arachnéenne créature qui se débattait dans les flots. Il fallait s’en débarrasser au plus vite, et je pestai intérieurement contre l’inaction de mes pairs. Appelant mes fluides lumineux, je regroupai ceux-ci au creux de ma main libre, celle qui ne soutenait pas la tête d’Amarante, et j’envoyai un puissant trait de lumière vers le monstre mugissant. Il n’aimait pas l’eau, mais nous n’avions pas d’aquamancien. Il ne semblait pas aimer la lumière non plus… Et à ça, je pouvais y remédier.

[Trait de lumière niv. 10]