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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Lun 25 Juil 2011 15:13 
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((( [:attention:] Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation violente/gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture.)))

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Le livre de la bête

Chapitre premier : Extinction

La lune était à son apogée lorsque les hurlements se firent entendre non loin du bois profond, La chasse avait aboutit dans une explosion de sang alors que la bête avait refermée sa gueule pour déchiqueter le cou de sa proie. La tête de l'humain roulait sinistrement alors qu'à quelques mètres de la une marre de sang était en train de se former. Se vautrant au sol pour exprimer son contentement, l'énorme Liycor gémit d'un plaisir malsain alors qu'un sourire féroce étirait ses babines. Sa victime était agile de son vivant et celle-ci avait couru longtemps, comme en témoignaient ses semelles déchiquetés dévoilant des pied tuméfiés. La chasse n'en fut que plus intéressante...

Se relevant, celui que l'ont appelait Croc de sang se lécha les babines avant de plonger ses griffes dans la chaire encore chaude. Le soulevant sans difficulté, il l’emmena avec lui aux abords de la forêt non loin de manière à savourer le fruit de ses efforts en toute quiète. Bondissant comme un lièvre, il fit le trajet rapidement. Reposant son fardeau, il s'ébroua, faisant trémousser ses poiles où perlait encore de fines gouttes écarlates. Il n'attendit pas plus avant de plonger la gueule dans les entrailles brûlantes de son repas.

La venaison était bonne et c'est repu qu'il reprit sa route, laissant sur le bas côté la charogne d'où ne restait maintenant plus que les os ainsi que quelques unes des parties les moins tendres de l'humain. Se qui était jadis un être vivant n'était désormais plus qu'un sinistre tableau d'épouvante faisant face à la lune, comme une marque immonde du passage du chasseur.

L'errance le menait au cœur des arbres se qui ne lui déplaisait pas. Il adorait ces endroits riches en gibiers et en cachette favorable pour le veneur qu'il était.

Sans même prendre le temps de digérer, il se mit à accélérer l'allure afin de trouver quelque chose à dévorer...

Rapidement, la créature sanguinaire avait trouvé une nouvelle cible, A la faveur de la nuit, il c'était rapproché d'un cerf isolé dans une clairière. Immobile, Croc de sang observait chacun de ses mouvement. Il ne l'avait visiblement pas alerté. L'arbre qui lui servait de dissimulation était immense, mais il n'en avait pas vraiment besoin. En effet, son pelage se mariait parfaitement avec l'obscurité qu'il affectionné tant. Sa vision nocturne était parfaite et il pouvait presque entendre le battement régulier de l’animal qu'il épiait. C'est alors qu'il distingua plusieurs silhouettes entrain de ramper. Quatre loups aux allures affamées s'apprêtaient à attaquer, elles aussi attiré par cette proie facile.

C'était sans compter sur Croc de sang. La créature détestait deux choses, la première était qu'une proie lui échappe et, la seconde, de s'en faire voler une sous le nez. Mais il n'était pas stupide il était même doué d'une intelligence bestiale hors du commun. Si il sortie de sa cachette à cet instant, il l'avait bien calculé. En effet, une meute de loup était dangereuse, mais celle-ci, il l'avait bien remarqué, n'était composé que de quatre membres aux allures affamés. Sûrement avaient-ils survécu à l'attaque de chasseurs ou bien s'étaient aventurés trop prêt d'un territoire qui ne leur appartenait pas. Cela, le Liykor s'en fichait. Leur dernière erreur avait été de choisir la mauvaise proie, qui s'enfuyait alors que le monstre d'ébène sortait à tout allure et courait vers la cachette des loups, de la bave coulant de sa langue pendante.

Il n'avait que faire que sa proie soit loin désormais, il avait trouvé de quoi s'occuper. Le quatuor ne s'attendait pas à l'arrivé de l'imposante bête mais n'en régit pas moins vite. Ils filèrent aussi vite qu'ils le pouvaient tout en poussant des jappements, Malgré leur sous alimentation visible, ils n'en restaient pas moin vigoureux face au danger. C'est ainsi que débuta une nouvelle course folle, dont la mise à feu avait été le crie puissant du chasseur qui jubilait d’excitation, captivé par ses nouvelles victimes...

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Dernière édition par Croc de sang le Lun 25 Juil 2011 16:27, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Lun 25 Juil 2011 16:25 
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((( [:attention:] Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation violente/gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture.)))

L'atmosphère était tendu au sein du petit attroupement. Agglutinés autour du corps, tous regardaient le loup. Les hurlements n'avaient pas attiré leur attention lorsqu'ils c'étaient fait entendre au lointain, les bûcherons savaient que se qui arrivait aux bêtes de la forêt était normal et ne s'en mêlaient que très rarement. C'est lorsque les jappements c'étaient rapprochés à l'extrême que tous étaient sortie de leurs cabanons pour découvrir le cadavre. La pauvre bête avait succombé après une course effrénée semblait-il. De larges griffes parcourait son dos et, la où devait se trouver normalement son oreille droite la chaire était à vif.

Arold, partit chercher sa hache et s'éloigna du groupe duquel s'élevait quelques jurons. Il était bien battit et connaissait les bois. Il prit la parole.


« Il a dut s'attaquer à un ours. Je pense que l'on peut aller se coucher maintenant, jeter la carcasse plus loin, je vais monter la garde un moment histoire d'être sur que l'odeur du sang n'aura attiré aucun prédateur»

Tous acquiesce en silence mais restèrent immobile alors que, des buissons, un autre loup sortie subitement. Il ne courait pas. En faite, il ne le pouvait pas. Boitant sévèrement, il laissait derrière lui une traîné de sang provenant d'une de ses pattes postérieur, d'où les jarret étés sectionnés. La pauvre bête souffrait le martyr pourtant elle s'efforçait de garder son allure, gémissant à chaque instants.

C'est alors qu'Arold s'effondra...

Un énorme Liycor noir avait bondit des sous bois. Poussant un rugissement s’apparentant à un rire malsain, il prit de nouveau son appuie et sauta sur le loup blessé sans s'occuper de l'homme sur lequel il était apparu et dont il avait probablement broyé les os. Seulement attiré par le fumet de sa proie, il referma sa puissante mâchoire sur celle-ci et la lança en l'aire comme un jouet.

Un crie résonna, qui le sortie de la transe que lui procurait la chasse.


« Un monstre ! ! »

Croc de sang avisa l’attroupement d'humains dubitativement, laissant s’échapper de ses mâchoire les restes déchiqueté de sa victime. Obnubilé par la course poursuite, il ne s'était pas rendu compte de la direction prise par le quatuor. Derrière les arbres s'élevait non loin les lumières d'une ville.

Si il y a bien une chose que le Liykor avait apprit à craindre, c'était la civilisation. Compensant leurs faiblesses par des armes de leur fabrication, les races civilisés avaient troquées leur peau fragile pour d'épaisses armures de métal et l'absence de griffe par des épées acérés.

Le groupe d'homme regroupé en face de lui ne serait probablement pas aussi facile à massacrer que les quatre loups affamés qu'il avait pourchassé. Et de toute manière, sa soif de carnage avait été en bonne partie épanché pour cette nuit.

Laissant la le fruit de sa chasse, il disparut de nouveau dans la forêt avant que la stupeur ne se dissipe totalement des humains. Cela ne lui coûtait rien car, repu, il ne les avait suivit que par plaisir de faire souffrir et non pour se repaître de leurs chaires.

Au camp des bûcherons le loup fraîchement abattu ne ressemblait plus à rien et seul les tripes qu'il répandait au sol attestait qu'il avait un jour été un être vivant...

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Lun 25 Juil 2011 18:40 
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Les méandres nocturnes semblaient tout envelopper derrière le Liykor. Il entendait plus qu'il ne voyait les hommes à ses trousses. Les cries perforaient le silence, comme un blasphème à la tranquillité sauvage des bois. Brusquement, il s'arrêta et bondit dans un énorme buisson remplie de ronces. La douleur ne fut que passagère et il la savait salutaire pour aiguiser ses sens et le maintenant dans l'éveil que requérait la chasse. Alors que les humains s'approchaient, seul ses deux yeux jaunes éclairaient les alentours, mais personne ne les voyaient...

Lâchant un grognement de satisfaction, Croc de sang découvrit le premier et le plus rapide de ses traqueurs. Comme il l'avait espéré ils s'étaient séparé. La tache n'en serait que plus aisé !

Il n'avait guère voulu encourir le risque d'affronter le groupe d'hommes mais lorsqu'il avait comprit qu'il été devenu, du moins dans leur esprit, une proie , il avait décidé qu'il fallait leur apprendre comment la chasse se déroulait, c'est à dire avec comme unique maître du jeu, LUI ! La suave odeur de la peur qu'il ressentait autour de lui ne le faisait pas regretter d'avoir arrêté sa course, alors que, tout autour ses victimes s'éloignaient les uns des autres afin d’agrandir leur champ de recherche...

Ils ne disaient mot, comme si ils craignaient d’alerter leur ennemi, ou bien de lui donner leurs positions. Mais la vue parfaite de la créature qu'ils prétendaient abattre était à son avantage, alors que eux ne voyaient pas à dix mètres.

Parfaitement immobile, rien ne distinguait la bête parmi la végétation luxuriante. Jusqu'au moment où elle frappa...

L'homme qu'il visait n'était visiblement pas le plus expérimenté. Il portait un arc qu'il n'avait probablement jamais utilisé et une tunique légère témoignant de la hâte collective qui avait animé le groupe. Son hurlement était un mélange de surprise et de la terreur de celui qui sait que sa vie touche à sa fin. Dans un mouvement vif, l'Homme loup lui avait sauté à la gorge. Un bruit de corde tendu se fit entendre faiblement, dissimulé par celui plus inquiétant d'une créature qui se repais.

La flèche arracha un mugissement au colosse. Sa victime était tombé raide morte presque instantanément. Un gargouillement s'élevait encore du gouffre béant où la carotide avait été sectionné et du sang s'en échappait par jet immondes. Mais cela ne l'avait pas empêché de lâcher la corde de son arc tendu. Dans un grognement, Croc de sang retira le projectile de son épaule, ignorant la douleur que cela lui provoquait. Il se mit alors à éviscérer rageusement la cause de cette souffrance à coup de griffes. Tout autour du carnage sanglant, les humains s'approchaient en se questionnant et en appelant quelqu'un de son nom...

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Mar 26 Juil 2011 02:44 
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La sinistre traînée au sol était inquiétante mais, plus que ça, elle était ignominieuse. Depuis un large buisson dont les feuilles semblaient suer de sang, des intestins et des tripes formaient une route macabre. La bête c'était visiblement défoulée sur le corps impossible à identifier qui gisait au sol. Les bûcherons savaient néanmoins tous de qui il s'agissait. C'était Henrik, le dernier arrivé.

« Il ne connaissait pas le métier, mais il ne méritait pas ça bon sang ! »

Un des hommes c'était exprimé, sa voix forte brisait le calme morbide qui régnait mais elle était nécessaire pour couvrir le bruit de ceux dont l'estomac n'avait put supporter la vision d'horreur absolu.

« Chut ! »

Tous obtempérèrent à l'injonction alors que celui qui l'avait proférée désignait l'arbre où le chemin de chaire donnait. Sur une branche à cinq mètres du sol, la où se balançait la fin de l'interminable amas de résidus humains, la créature observait. Tous purent alors sentir l'affreuse intelligence qui habitait la bête. Puis elle disparut en poussant un hurlement sonnant le glas quelle réservait à ceux osant la pourchasser...

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Mer 27 Juil 2011 01:09 
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La douleur était affreuse... Sans réfléchir, le Liykor c'était effondré de tout son long dans une caverne rocheuse, soupirant du plaisirs de reposer ses muscles courbaturés. C'était sans compter l'ours noir qui avait élu son antre ici. Absent durant quelques heures afin de pêcher quelques poissons, l'animal c'était retrouvé avec la bête assoupis et maintenant, celle si se réveillait en sursaut, deux grosses pattes poilu sur le torse.

Appuyant sur la blessure à peine cicatrisé de Croc de sang, l'ours noir poussait un crie qui se répercutait dans toute la grotte. Sans laisser le temps à l’intrus de réagir, il le projeta avec violence contre l'une des parois. La douleur finit de réveiller le mastodonte qui se remit vivement sur ses quatre pattes. Il était légèrement plus gros que son adversaire mais il savait que cela ne signifiait rien. En effet, pour avoir déjà chasser des ours, il savait que ceux-ci rivalisaient en poids avec lui mais aussi en férocité lorsqu'ils se sentaient en danger, se qui était le cas en ce moment même.

Se jaugeant mutuellement, personne n'osait attaquer. L'ours se mit alors sur ses pattes arrières, augmentant sa stature pour effrayer son opposant. L'effet était terrifiant, mais le Liykor ne se laissait pas intimidé facilement. Il se mit également sur deux pattes en poussant un hurlement bestiale. Debout face à face, chacun essayaient d’impressionner l'autre. Croc de sang avait l'avantage de la taille, l'ours celle de la force. La bataille mental dura plusieurs minutes avant que, perdant son sang froid, le Liykor ne bondisse sur son ennemi. Ce fut une grave erreur...

Il eut seulement le temps de s'accrocher de ses griffes à la peau épaisse de l'animal avant que celui-ci ne réagisse d'un large revers de sa puissante patte, envoyant bouler son assaillant au sol emportant avec lui un large morceau de chaire. Sans prêter à sa blessure, celui à qui appartenait la grotte se rua sur l’intrus et planta ses croc à son cou, secouant la tête rageusement. C'est à se moment que commença vraiment le combat !

Totalement aux prises avec son adversaire, le Liykor n'arrivait pas à se soustraire de a mâchoire puissante qui le tenait fermement. Il se mit alors à labourer frénétiquement de ses quatre pattes le parasite qui ne voulait pas le lâcher. Labourant la peau de l'ours noir, il arrachait de larges bandes de peau et de poils à l'instar d'un fermier faisant des sillons dans le sol. Son déchaînement aggravait sa blessure qui risquait de devenir mortel si il ne trouvait pas une idée pour s'en soustraire. Son adversaire tenait bon malgré les entailles qui se multipliaient. Mais finalement il détendit sa mâchoire. Le liykor noir avait enfoncé ses deux pattes arrières dans son estomac, et le labourait violemment, tellement fort que la blessure devint une large ouverture dans l'anatomie de l’animal.

Lorsque plus rien ne retenait les deux colosses l'un à l'autre, chacun s'effondra de son côté dans un bruit énorme. Croc de sang ne s'occupait pas de son adversaire, il portait ses pattes à sa blessure. La souffrance le submergeait et il perdait énormément de sang. Il perdit espoirs lorsque l'ours noir se mit à se redresser pour l'achever. Chacun des pas de la bête déversait un peu plus de sang sur le sol de l'antre. Une partie des tripes de la bête menaçait de tomber de son ventre à chacun mouvement, pourtant elle avançait, inexorablement.

C'est alors que le Liykor fit appel à la magie noir. Il ne l'utilisait pas souvent, au point d'en avoir presque oublié le fonctionnement mais en cette occasion, elle lui sauverait la vie. Il souffla son haleine bouillante en direction de celui qui menaçait de l'achever, mettant toute la haine qu'il pouvait dans le mouvement de l'aire qu'il créait alors. Le souffle nauséeux s'infiltra jusqu'à l'ours noir qui plissa le nez lorsqu'il le respira. Quelques secondes après, il tombait, mort.

Le liykor ne prit pas le temps de bénir le pouvoir qui venait de lui sauver la vie. Il se mit debout tant bien que mal et, chancelant, une patte scotché à son cou, il se mit allongé au fond de la caverne. Désormais, pensait-il alors qu'il sombrait dans un état comateux proche de la mort, cette grotte m’appartient...

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Sam 8 Oct 2011 19:53 
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((( ATTENTION ! Certaines scènes de ce rp sont à connotation violente/gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture.)))

(((En venant du temple de Yuimen)))

Le convoi avait monté un bivouac dans un endroit relativement bien illuminé par la lumière de la lune, même si cela n'éloignai pas pour autant les rumeurs de la nuit. Evangile devait être la moins rassurée du groupe. Les petits bruits de la nuit, les bruissements de feuilles et les craquements de branches la faisaient sursauter. Quand les mages finirent d'organiser les tours de garde, chacun grignota un morceau de pain et quelques champignons ramassés sur place (((le chef de convoi ayant une excellente connaissance de la flore locale))), puis ils s'endormirent lovés dans de chauds duvets en poils de camiüs.

Au milieu de la nuit, Evangile fut réveillée par un cri. Un cri très bref. Elle se leva en prenant une grosse branche qu'elle avait, avant de se coucher, ramassée en espérant ne pas avoir à s'en servir. D'autres mages avaient été réveillés. L'un d'eux alluma son briquet à silex. La lumière révéla à leurs yeux une silhouette courbée qui leurs faisait face. Ça ressemblait plus ou moins à un humain, ça respirait fort et ça n'avait pas d'ongle. Ca avait des griffes. Des griffes longues et tranchantes. Un Traqueur Obscur. A ses pieds gisait Quenor, un mage qui devait être de garde au moment de l'attaque, son sang maculant la terre. Il n'avait même pas eu le temps de donner l'alerte. Avant que personne n'aie pu tenter quoi que ce soit, le prédateur poussa un cri strident, auquel plusieurs cris plus ou moins lointains répondirent. Ensuite de quoi il fit un bond en arrière et se terra dans les fourrés. Aussitôt, ce fut la panique. Les mages criaient, certains juraient en attelant leurs chevaux, mais dans ce chaos, il était clair que chacun envisageaient la même chose : fuir.
Evangile, son sac sur son dos, monta sur Nymphe et se rapprocha du chef de convoi qui tentait d'organiser tout ce chaos, aidé dans la mesure du possible par Argus.

"Attelez vos chevaux ! Dépêchez vous ! Nous fuyons vers le nord ! Pas d'arrêt jusqu'à la sortie de la forêt !

-Que les lanceurs de sorts se regroupent ! Préparez vous à faire face !"

(Nous allons tous mourir ici)

Quelques minutes plus tard, ils allaient grand galop dans la forêt.

(Nous ne sommes pas poursuivis ?)

Comme par réponse à la pensée d'Evangile, des cris se firent entendre à l'arrière. Des cris de traqueurs... et des cris d'humains.

(Bien sûr que nous sommes poursuivis !)

La jument prise de peur, accéléra de façon tellement inattendue qu'Evangile faillit choir. Elle se reprit et regarda en arrière, mais dans les ténèbres de la nuit, elle ne vit rien. Elle n'entendait que les hurlements de leurs poursuivants, que le fracas de trombes d'eau qui s'abattaient avec violence, des incantations scandées désespérément.

"ARGH !"

Le cri caractéristique de celui qui vient de se faire éventrer.

Puis plus rien.

Rien d'autre que le bruit des sabots martelant la terre et que le bruissement des feuilles qui fouettaient parfois le visage de l'apprentie. Puis d'autres sons : des halètements, de petits craquements de branches. Les traqueurs étaient tout près d'elle ! Ils les poursuivaient en sautant d'arbre en arbre, avec une telle aisance qu'ils rattrapaient peu à peu l'avant du convoi. Les combattants à l'arrière étaient tombés. C'est à ce moment qu'un traqueur se mit au niveau d'Evangile. Son souffle putride donna à l'apprentie envie de vomir. Si près de la bête, elle vit des doigts griffus se rapprocher de son visage, ainsi qu'un horrible rictus tordre le visage de la chose qui allait la tuer.

(Je vais mourir)


Aussi simple fut la pensée d'Evangile. Argus s'interposa et planta un poignard dans le crâne du traqueur. Le sauvetage fut si rapide qu'il parut irréel. Pourtant, elle était bel et bien sauvée. Mais dans un dernier spasme, la créature lacéra le flanc du vieux magicien. Argus poussa un grognement et adressa à son apprentie un regard qui devait signifier : ne t'occupe pas de moi !

(Comment ne pas s'occuper d'un vieil homme qui déverse son sang sur sa monture au galop ?)

Puis, à l'avant ce fut :

"Je vois la sortie ! Tenez bon !"

En effet, à quelques centaines de mètres, on devinait une débouchée des pentes rocailleuses. Ils arrivaient dans une partie de la montagne exempte d'arbres. Le centre d'Imiftil ! Ils avaient parcouru la moitié du voyage vers Tulorim !
La sortie de la forêt ne se fit pas sans cris de joie, mêlés des crissements des sabots sur les graviers, des hennissements des chevaux qui savaient que leurs poursuivants ne s'aventureraient pas en montagne. Ils étaient sauvés !

(Merci Gaïa ! Merci ! Oh Merci de tout mon coeur !)

(((Suite dans les Terres autours de Tulorim))))

_________________
J'aide mon prochain, et c'est le plus beau cadeau que je puisse me faire. Je suis Evangile !


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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Jeu 14 Mar 2013 14:04 
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Un cri terrifiant me réveille en sursaut. Je reconnais la voix de ma mère. Et c’est celle de mon père que j’entends à présent. Des bruits sourds se succèdent rapidement, et je peux désormais distinguer des voix d’hommes dans tout ce vacarme. A l’étage, le chaos semble régner.

Redressée sur mon lit, je ne sais trop quelle attitude adopter. Je sais qui sont ces hommes. Les marchands shaakts. Je pensais qu’ils attendraient l’aube pour passer à l’acte, mais selon mes estimations, il ne doit pas être plus de trois heures du matin.

Derrière la porte de ma chambre, j’entends le pas léger et furtif de mon frère. S’il s’est levé, sans doute vaut-il mieux que je l’accompagne. Même si je suis sa cadette et totalement inexpérimentée en combat, on ne m’a pas enseigné la lâcheté.

Un hurlement profond me donne des frissons. Ma mère, à nouveau. Et des paroles de victoire. La peur m’envahit. Je perçois mon père qui se lamente… Je crains le pire. Cette fois, il faut que j’aille voir ce qu’il se passe. Il faut que j’enfile un vêtement… Mon choix se porte rapidement et sans trop de réflexion sur une jupe de cuir foncé et un haut à nouer dans la nuque. J’enfile une paire de hautes bottes sans prendre la peine de les nouer et, aussi silencieusement que possible, je quitte ma chambre.

Dans le couloir sombre, je ne vois pas mon frère. Où peut-il bien être ? Je connais la maison par cœur et évolue rapidement dans la pénombre, qui ne me handicape guère étant donné que j’ai hérité de ma mère la capacité à voir dans le noir. Finalement, être semi-elfe n’a pas que des désavantages.

Une main contre la paroi terreuse du couloir guide mes pas. D’après la provenance des cris, mes parents et les marchands se trouvent dans la pièce à vivre. C’est étrange, que faisaient mes parents éveillés à cette heure-ci de la nuit ? Je suppose qu’ils cherchaient une solution à cette future attaque. Nous savions qu’ils allaient frapper. Les marchands m’ont repérée hier alors que je revenais de la cueillette quotidienne. Ils m’ont suivie à distance, mais j’ai perçu leurs pas assez rapidement. Je suis certaine qu’ils ont ensuite reconnu une maison construite comme les leurs, sous terre, étant donné qu’elle a été bâtie des mains de ma mère, elle-même Shaakt. Mais jamais nous n’aurions pensé qu’ils viendraient au beau milieu de la nuit.

Je grimpe quelques volées de marches pour parvenir dans la pièce à vivre. Immédiatement, mes yeux se sont posés sur mes parents, largement éclairés par le feu qui crépitait dans l’énorme âtre, trônant au centre de notre salon. La fumée sortant du sol avait certainement dû remettre les marchands sur la bonne voie de notre habitation. Que nous étions stupides de ne pas y avoir pensé !

De ma place, cachée par un pan de mur, je vois distinctement mon père, à genoux, pleurant ma mère dont la gorge était tranchée. Son corps sans vie me donne des haut-le-cœur et je me concentre pour ne pas pousser le moindre cri. Ayant à peine le temps de réaliser ce qui se passait vraiment, une lame d’épée, très fine, tenue par un Shaakt au visage maléfique, se dresse dans le dos de mon père et se plante dans sa nuque, le tuant sur le coup, sans qu’il n’ait pu se défendre. Lentement, je me réfugie derrière mon mur. Mes yeux se crispent comme jamais. Des larmes coulent le long de mes joues sans que je ne puisse les retenir. Mes parents sont morts. Tous les deux. Mais si je ne veux pas subir le même sort, il faut que je me ressaisisse. Rapidement.

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Jeu 14 Mar 2013 14:07 
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((( [:attention:] Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation sexuelle, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture.)))

Peu de possibilités s’offrent à moi. Si je les ai tous vus, les hommes sont trois. Je suis seule et incapable de manier une arme. J’ai quelques rudiments en archerie, mais face à des Shaakt pure souche haineux, je ne ferai pas le poids très longtemps. Le seul avantage que j’ai sur eux est d’être en territoire connu. J’ai en têteles moindres recoins de la maison.

Sa structure n’est pas très complexe : creusée dans la terre, elle est constituée de plusieurs plateaux de terre battue, séparés par des volées d’escaliers. Chaque plateau comporte une, parfois deux pièces circulaires, séparées par des murs en torchis. Outre les escaliers, c’est l’immense cheminée qui fait le lien d’un étage à l’autre. Le premier nous sert de pièce à vivre, c’est là que se trouvent le salon et la salle à manger. Nous faisons la cuisine dans une autre infrastructure, voisine à celle-ci, communiquant par un couloir étroit qui se trouve au sous-sol. Certes je ne trouve pas cela très pratique, mais cela évite que les odeurs de cuisine se dégagent dans la maison, ce qui personnellement, m’est insupportable. Alors à choisir… Sous la pièce principale, un étage complet destiné à la chambre parentale. Il faut encore descendre quelques marches en colimaçon, pour atteindre ma chambre et celle de mon frère. Et c’est sous celles-ci que se trouve la petite porte menant à l’infrastructure de cuisine. Le couloir permet d’arriver au cellier. Un sourire aussi large que ce peut dans de pareilles circonstances se dessine sur mes lèvres en repensant aux nombreuses virées nocturnes que mon frère et moi avons faites dans cet entrepôt pour nous remplir lourdement la panse. Un jour, nous avons même débouché quelques bouteilles de vin et…

(Rhaaa ! Reprends-toi Keya ! Pas le temps aux rêveries.)

Il faut que je descende, que je profite de mon avantage à connaître la maison. Je vais emprunter le couloir vers le cellier et remonter par la cuisine. Et là, il faudra que je coure. Vers la ville humaine, sans aucun doute. Elle se trouve au Sud-Est, c’est Eniod. Je n’y suis jamais allée, mais mon père m’en a souvent parlé lors des longues soirées d’hiver autour du feu. Je pourrai m’y cacher et je retrouverai sans doute mon frère. Je vais essayer de voir s’il n’est pas près des parents… Je ne vois rien. Bien. Il a dû s’échapper.

(Vite, il faut que je sorte.)

Je fais volte-face et me mets à dévaler le premier escalier. Mais je ne suis pas suffisamment silencieuse. Derrière moi, j’entends qu’un Shaakt vient. J’accélère le rythme, mais ses enjambées sont bien plus longues que les miennes et avant que je ne puisse réagir, il m’attrape par le poignet et me tourne violemment face à lui. Je me débats comme je peux et mes gestes amples nous mènent sans le vouloir vers la chambre de mon frère.

Sa force est beaucoup plus élevée que la mienne, il me maitrise en quelques mouvements et me coince contre un mur. Il approche son visage trop près du mien, et me crache quelques mots que je reçois comme du venin.

- " Alors, les rumeurs étaient vraies. Tu n’es pas une sang pur. Et tu sais quel sort on réserve aux gens qui ne font pas partie de notre race ? Hein ? "

(Pourquoi marque-t-il une pause ? Va-t-il donc cesser de me lorgner de la sorte ?)

- " Tu sais quoi ? C’est ton jour de chance ! Je ne vais pas te tuer tout de suite… Non… "

Sa peau me semble aussi noire que le charbon, se distinguant à peine de l’obscurité de la pièce. Ce sont ses cheveux clairs, couleur argent, qui me permettent de bien le percevoir. Ses cheveux, et ses yeux. Mauves sombres, qui me scrutent d’un regard malsain. Les Shaakts sont comme ma mère me les avait décrits. Ignobles. À vous glacer le sang. Je déglutis difficilement, fuyant ses yeux horrifiants et me débattant comme je peux. Je sens son regard descendre sur ma poitrine, que le haut enfilé rapidement à leur arrivée laisse entrevoir. Je serre les dents, redoutant la suite des évènements. Ma tête se détourne de lui, je ne parviens pas à le regarder en face. Bien mauvaise idée, car je lui dévoile alors mon cou, duquel sa bouche glacée s’empare. Mon corps entier se crispe sous ses mains désormais baladeuses. L’une se glisse sous mes vêtements, tandis que l’autre défait d’un geste expert le nœud qui retient mon haut dans ma nuque. J’ai envie de hurler, sans y parvenir. À quoi bon, de toute façon ? Cela ne ferait qu’attirer les deux autres et je n’ose pas imaginer comment les choses pourraient tourner. De sa main désormais libre, il défait le cordon retenant ses braies, tombant à ses chevilles. Je sens ses mains froides sur ma poitrine. Il malaxe fortement mon sein droit, à m’en faire mal, tandis que sa bouche dévore goulument l’autre. Cela m’écœure.

Non loin de moi, sur la table de nuit, trône une petite dague, m’apparaissant comme la clé de ma délivrance. Je n’ai qu’à tendre le bras pour l’attraper. Mais l’ignoble elfe me maintient trop fermement. Il faut que j’attende le moment propice… Ça y est. Ses mains me quittent un instant pour atteindre la fermeture de ma jupe. Quel idiot ! Il pourrait simplement la soulever. Il m’offre là quelques secondes de répit. En un geste vif, je me recule d’un pas, et me saisis de la dague. En fermant les yeux, je la plante dans le torse de mon agresseur, désarçonné tant il affairé. Le coup ne lui est pas mortel. Mais pantalon aux chevilles, il lui est impossible de se lancer à ma poursuite. Incapable de déplanter la dague de son corps, je le laisse agonisant et m’encours, poitrine découverte. Si je me souviens bien, l’arc et le carquois dont mon frère se sert pour la chasse se trouvent dans la cuisine. À ma suite, j’entends l’homme vociférer, rejoint par ses comparses qui se jettent à ma poursuite. Plus que quelques mètres avant d’atteindre la porte du couloir du cellier. En courant, j’enjambe machinalement les racines qui envahissent la galerie et que mes parents, proches de la nature, se refusaient à couper. Les Shaakts par contre, se prennent les pieds dedans et se retrouvent face contre terre.

Aussi vite que mon corps tremblant me le permet, je franchis la porte, que je verrouille derrière moi. Mais je ne suis pas encore à l’abri. De l’extérieur, l’entrée de la cuisine se repère aussi facilement que le reste de la maison. Je dois me dépêcher. Quelques marches plus haut, je trouve l’arc là ou je l’imaginais. Je ne regrette finalement pas que mon frère soit si peu ordonné. À maintes reprises, ma mère et moi lui demandions de ranger ses affaires et pour le coup, cela m’arrangeait bien qu’elles trainent.

Passant le carquois autour de mes épaules, je me jette à l’extérieur, tandis que le jour n’a toujours pas pointé le bout de son nez. Les elfes noirs ne sont pas là. Je n’aperçois pas mon frère non plus, mais je ne peux prendre le loisir de le chercher maintenant. Il faut que je m’éloigne le plus possible du seul endroit que je connaisse. C’est vers la ville des hommes qu’il faut que ma course effrénée m’entraîne.

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Dernière édition par Keya le Mer 20 Mar 2013 17:55, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Jeu 14 Mar 2013 21:51 
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Je ne sais pas depuis combien de temps je cours. J’ai l’impression que ça fait des heures. Pourtant, je suis persuadée que ça ne fait pas si longtemps que ça. Si j’ai hérité de quelques avantages de la génétique elfique de ma mère, j’ai aussi pris quelques aspects humains de mon père, dont la fatigabilité. Dans mon thorax, j’ai cette affreuse impression que des poignards sont enfoncés, un à un, lentement, provoquant une douleur vive insoutenable. Dans ma course, j’essaye de maîtriser mon souffle. Mais plus je me concentre sur celui-ci, plus j’en perds le contrôle.

Mes jambes. Pèsent-elles deux tonnes ? C'est comme si chacune de mes chevilles était reliée à un cadavre de boeuf, que je tirais lamentablement au rythme de mes foulées. Je n’en peux plus. Il faut que je fasse une pause.

Je jette un regard derrière moi. Je ne vois que des arbres, qui ne me laissent pas un champ de vision très large. J’ai évité de courir sur le sentier de la forêt. Ce ne serait que trop facile pour mes ravisseurs de me trouver. Heureusement qu’ils étaient à pied, sans quoi ils m’auraient rattrapée bien trop rapidement. En même temps, ils ne savent pas par où je suis partie… Peut-être qu’en tendant l’oreille je pourrai savoir si les marchands Shaakts sont proches de moi ou non. Mais mon cœur fait trop de bruit dans ma poitrine et ma respiration est bien trop forte. Je suis essoufflée.

Le terrain semble sécurisé. En plus, il y a ce gros tronc d’arbre renversé derrière lequel je peux me cacher. Et me reposer, surtout. Un tapis de mousse couvre ses racines. L’endroit est parfait, je peux y rester quelques instants.

Ce n’est qu’une fois les fesses posées sur mon coussin mousseux que la réalité me rattrape. Elle me gifle. Mes parents. Ils sont bel et bien morts. Et je n’ai aucune nouvelle de mon frère. Les images défilent devant mes yeux, je revois les Shaakts, mes parents. Et CE Shaakt. Je ressens ses mains sur moi. Sa bouche, sa langue, son regard obscène. Je me sens salie, écoeurée. Je suis prise de nausée et sans que je ne puisse le prévenir, mon repas de la veille se retrouve dégoulinant sur le sol. J’aimerais avoir de l’eau, pour me rincer la bouche. Mais je n’ai pas la force de me lever pour trouver une rivière. D’autant qu’il fait toujours nuit. Les évènements se sont passés très vite. Je vais rester là, quelques instants…

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Jeu 14 Mar 2013 22:31 
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Ma tête est lourde. Mes membres ankylosés. J’ai mal partout. Les cheveux en bataille, je redresse doucement la tête. Je me suis assoupie, les évènements récents et la fatigue physique s’accumulant, mon corps a agi à la place de mon esprit. À nouveau, les images de la nuit dernière passent devant mes yeux. Des larmes incontrôlables déferlent le long de mes joues. Je parviens difficilement à penser, mais inconsciemment, je sais qu’il me faudra beaucoup de temps pour me remettre de tout ça. Cette nuit marque un énorme tournant dans ma vie.

Mes yeux sont flous, dans le vague total. Ils restent fixés sur le sol durant de longues minutes. C’est un insecte volant qui me sort de mon état hébété. Je sens ses fines pattes courir sur ma peau nue, entre ma poitrine, juste à côté de la lanière de mon carquois. D’un geste vif, je le chasse. C’est alors que je prends conscience de ma semi-nudité. Je ne suis pas tellement sensible aux changements de température, c’est une chance, dans un sens. Mon regard se pose sur mes attraits féminins, ronds, fermes, à l’apogée de leur vie. Et pourtant ils me dégoutent. Il y a quelques heures seulement, un homme horrible venait y mettre les mains. Je me les arracherais bien, si j’en étais capable. Ils sont là, témoins de ce que ma mémoire sera incapable d’effacer. Je dois me couvrir. Je ne peux plus les voir.

Je jette quelques regards autour de moi, à la recherche d’une plante dont je pourrais prendre quelques feuilles pour me tresser un habit de fortune. Je localise un Lanurme. C’est parfait. Non seulement ses larges feuilles émeraude me serviront dans la création de mon vêtement, mais je vais en plus pouvoir me régaler de quelques-uns de ses fruits juteux et rafraîchissants. D’après mon père, il n’y a que dans cette forêt qu’on les trouve. Je plains profondément les gens qui n’ont pas la chance d’en profiter, tant ce fruit est succulent.

Bien. Il va falloir que je l’escalade. Ce ne sera pas une mince affaire, il est fort haut et, même si j’ai déjà effectué ce genre de prouesse à plusieurs reprises, je n’ai personne pour me sécuriser.

(Un peu de courage. Tu n’as pas trop le choix, faut y aller !)

Mes mains s’agrippent à l’écorce rugueuse du feuillu. À tâtons, mes pieds trouvent des appuis. L’escalade commence. Je reste prudente et assure ma position dès que je le peux. Mais le stress rend mes mains moites. Je pris Yuimen de ne pas glisser !

Finalement, la première branche n’était pas si élevée que cela. Je suis assise dessus, à califourchon. En me penchant en avant, je peux atteindre feuilles et fruits. C’est parfait. Le vert émeraude de ces feuilles me fascine depuis toujours. Je sais malheureusement qu’en les cueillant, elles prendront une couleur dorée. J’attrape un fruit dans lequel je mords à pleines dents. C’est là que je me rends compte qu’en fait, je suis affamée. Je prends aussi conscience que me nourrir uniquement de fruits ne sera pas bon pour moi. Je vais devoir m’essayer à la chasse. J’ai souvent observé mon père et mon frère chasser à l’arc. Ca ne devrait pas être si difficile, si ?

Une fois les pieds au sol, je confectionne mon haut végétal. Je ne peux que couvrir ma poitrine, laissant mon nombril à l’air. Je soupire, mais après tout, c’est mieux que rien.

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Dernière édition par Keya le Dim 17 Mar 2013 14:46, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Dim 17 Mar 2013 14:45 
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Si je compte correctement, cela fait 3 jours maintenant, que je suis dans la forêt. Je n’arrive pas à mettre mon plan initial à exécution. Rejoindre la ville m’effraye. Et si les Shaakts que j’ai rencontrés – ô joie – s’y trouvaient ? Et si les hommes étaient aussi terribles qu’eux ? Après tout, je ne les connais pas. La ville, le monde, l’inconnu. De toute ma courte vie, je n’ai jamais vu plus de 6 personnes réunies. Alors en croiser des dizaines ! Je n’arrive même pas à le concevoir. Et puis, à quoi ça ressemble, une ville ? Mon père m’a bien montré quelques dessins, mais la notion reste très floue dans mon esprit.

Non, vraiment, je suis bien, dans la forêt profonde. Je n’ai encore rencontré personne, et c’est tant mieux ! Avec quelques branchages et feuillages, je me suis construit un abri dont je suis assez satisfaite. Toutes ces années de construction de cabane avec mon frère n’auront pas été vaines. Grâce à mon entraînement intensif à l’escalade de ces derniers jours pour cueillir les fruits, j’ai pu bâtir mon abri dans les arbres, pour me protéger des bêtes sauvages aux éventuelles intentions meurtrières. En plus, ma cabane est assez discrète et me camoufle correctement aux yeux des intrus.

Seul bémol à ma nouvelle vie : les fruits. Je ne mange que ça, et il faut l’avouer, les conséquences de ce nouveau régime sur mes intestins ne sont pas réjouissantes. Il faut que je m’exerce à la chasse pour varier mon alimentation. Il est temps ! Le régime frugivore m’affaiblit trop fortement. Je me damnerais pour un bon morceau de viande grillée ! Bon, c’est vrai, le feu risquerait de donner ma position aux voyageurs. Mais je suis éloignée des chemins courants. La tortille la plus proche doit se situer à deux-cents mètres au moins.

Bon allez, il est temps que je quitte ma couche de feuilles mortes ! C’est décidé, aujourd’hui je m’entraîne au tir à l’arc sur les p’tites bestioles de cette forêt, histoire d’avoir quelque chose à me mettre sous la dent au déjeuner.

En quelques bonds, carquois sur le dos, je rejoins le sol.

(Heurk ! Ma vieille, tu ne fleures pas le printemps ! Un passage à la rivière s’impose, il me semble !)

La veille, j’ai repéré un petit ruisseau non loin de mon nouvel habitat. Jusqu’alors, j’étais obligée de laper les quelques gouttes de rosée du matin pour étancher ma soif. C’est plus facile, désormais. Même si je regrette de ne pas avoir eu le temps d’emporter une gourde.

Arrivée à au bord de l’eau, j’enlève délicatement mes vêtements. Mon haut de feuilles est trop abîmé de toute façon. Nue, je me plonge dans l’eau fraîche du ruisseau, masquant les jolies courbes de mon corps et ne laissant apparaître que ma tête, depuis ma nuque. Mes longs cheveux flottent autour de moi. J’aurais dû les attacher… Après quelques brasses, je prends le temps de frictionner mon corps. Ca ne vaut pas un bain savonneux comme on avait à la maison, mais c’est toujours ça de pris.

Une fois ce petit rafraichissement terminé, je me reconfectionne une tenue de fortune. Ce n’est vraiment pas pratique. Je vais finir par être obligée de me rendre en ville un de ces jours… Mais je me connais, je vais retarder cette corvée au maximum.

Bien. La chasse maintenant. Je peut-être m’entraîner sur un tronc d’arbre, avant, non ? Je n’y connais vraiment pas grand-chose… J’ai observé mon père et mon frère durant la chasse. Leur carquois, ils le portaient à la jambe, pas dans le dos. J’imagine qu’il y a à cela une bonne raison. Après un haussement d’épaules, moyennement convaincue, je m’exécute.

Voyons voir maintenant. Je vais essayer de toucher la petite trace verte là, sur l’arbre. J’ai souvent entendu mon père dire que le bras d’arc est celui opposé à notre bras préférentiel. Donc, je tiens l’arc du bras gauche. Je dois prendre la flèche avec la main droite et bander l’arc. Essayons…

Armée de ma plus grande concentration, je place ma flèche sous tension et bande mon arc… Je décoche la flèche trop rapidement. Ma flèche fait un minuscule bond en avant.

(Pfff… Misérable… Pourtant, le frérot m’avait appris à viser les points faibles d’une armure d’un attaquant. Il disait que c’était en prévention. Tu parles ! Regarde où j’me trouve aujourd’hui…)

Je prends une grande inspiration, comme pour redonner force et courage.

(Réessayons. Souviens-toi de ce que disait ton frère… Je dois écarter mes pieds à largeur d’épaules et les positionner parallèlement à la cible. Par contre, mes épaules doivent être perpendiculaires à mon objectif. D’accord, comme ça… Ensuite…)

Je place mon bras de tir bien horizontal au niveau du coude et je baisse un peu l’épaule tandis que le reste de mon corps est stable et droit par rapport au sol.

(Si je me rappelle bien, pour viser, je dois tenir la carde à environ trois doigts en dessous de la flèche. Ma main doit être en contact avec l’avant de ma joue et la flèche à hauteur de mon œil. Parfait. Attention…)

D’un geste précis, je lâche ma flèche qui vient se planter au centre de la cible. Fière de mes bons souvenirs concernant les conseils prodigués par mon frère, je file décrocher la flèche de l’arbre. Mais ce n’est jamais qu’une unique flèche tirée correctement. Il m’a fallu du temps et beaucoup de concentration pour y parvenir. Il va falloir que je m’entraine sérieusement si je veux parvenir à chasser de façon efficace.

Après plusieurs heures d’entraînement, je me sens prête à passer aux cibles vivantes. Il faudra jouer la carte de la discrétion pour les approcher.

Planquée derrière un taillis, je guette, concentrée comme jamais. Soudain, non loin de moi, un lièvre sort de son terrier, le museau remuant sans cesse. Depuis le nombre de jours passés dans la forêt, il ne devrait pas détecter mon odeur de mi-elfe. Lentement, je me redresse, attrapant déjà au passage une flèche dans mon carquois. Les hommes de la famille avaient raison, elles sont bien plus simples à prendre quand il est sur la cuisse plutôt que dans le dos ! J’arme mon arc et… je marche sur une branche. Le craquement retentit dans le silence comme un coup de tonnerre, le lièvre détale sous mes yeux, aussi vite qu’apparait je juron que je hurle.

- « Merde ! J’ai faim !»

Cette séance de tir à l’arc m’aura occupée toute la journée. Dépitée, je retourne dans mon abri, vouée à manger, un jour de plus, des fruits.

Le lendemain, ma motivation est à nouveau bien présente. Je n’ai pas le choix ! Si je veux m’en sortir, je DOIS apprendre à tirer. Quitte à y passer des semaines.

Je passe donc quelques jours à viser des cibles variées, à distances et angles de vue diversifiés. JE constate par la même occasion que je me suis beaucoup trop surestimée le jour où j’ai voulu tuer le lièvre. Je dois m’entraîner beaucoup, plusieurs heures par jour, et le résultat commence à être encourageant. Certes, je ne suis pas une archère hors pair et j’ai encore énormément de choses à apprendre. Mais à force d’exercice, ma technique s’affine, et mon rythme de tir s’intensifie peu à peu.

Ça y est. Je me sens prête cette fois. Je vais m’attaquer au gibier. En faisant quelques rondes dans la forêt, j’ai repéré un endroit, près du ruisseau, où viennent souvent s’abreuver des chevreuils. Je me souviens exactement de l’endroit vital qu’il faut viser sur ces animaux : c’est la zone circulaire de neuf pouces de diamètre environ, située juste derrière l’épaule, qui regroupe des organes essentiels comme les poumons et le foie.

Armée, je mets peu de temps avant d’arriver au point cible. Et de fait, deux chevreuils s’y trouvent, gambadant innocemment, ignorant que la vie de l’un d’eux va certainement se terminer d’ici quelques minutes.

(Le ruisseau n’est pas large, ma flèche pourra aisément passer outre si je me dissimule derrière cet épinier.)

Concentrée comme jamais je ne l’ai été jusqu’à présent, emplie de confiance en mes nouvelles capacités, je décoche une flèche. Rapide, précise. La zone vitale est touchée tandis que la bête s’effondre, faisant détaler l’autre à grands bonds.

- "Ouais !! "

Je ne peux cacher ma joie, accompagnant mon cri de victoire d’un petit saut réjoui. Reste à dépecer la bête et à ramener les vivres au foyer. La soirée promet d’être bonne !

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Dim 24 Mar 2013 19:29 
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Je me redresse subitement, en sueur, le souffle court, épiant d’un regard inquiet les alentours. Autour de moi, je ne perçois que le hululement d’un hibou lointain. Le reste semble calme. Je ne vois rien de plus que le ciel assombri, au travers des ramures de l’arbre dans lequel j’ai construit mon abri. Il me faut quelques secondes pour me reprendre. Ce n’était qu’un cauchemar. Enfin… LE cauchemar. Toujours le même. J’ai beau essayer de ne pas me laisser abattre par les évènements récents qui ont bousculé ma vie, je ne peux empêcher mon inconscient de s’exprimer. Je me pensais forte, mais je ne parviens pas à oublier. Sur la peau brune de mes joues couvertes de saleté, des larmes creusent un sillon tiède que je ne peux retenir. Je reste immobile quelques instants, puis, agacée par cette humidité corporelle, je la balaye d’un revers de bras.

J’aimerais tant oublier. Mais je sais au fond de moi que cette nuit restera ancrée, qu’elle me marquera de façon indélébile et qu’elle définira la personne que je deviendrai. D’ailleurs, cela fait plusieurs nuits consécutives que des images de cette terrible soirée se bousculent dans ma tête. Je revois mes parents morts, le regard froid et sans pitié de ce Shaakt, je ressens à nouveau ses mains glacées sur ma poitrine. Inconsciemment, ma main s’y porte. J’ai toujours ce vêtement de feuille qui me la couvre. Ce n’est pas pratique. Surtout pour le tir à l’arc. Je ne peux faire de mouvements amples, il me sert bien trop la taille. Agacée, je l’arrache, me promettant de retourner à mon ancien habitat, y trouver de quoi me vêtir. Après tout, peut-être que ces rêves cauchemardesques sont un signe… Le signe d’affronter ce lieu de torture qui a pourtant bercé mon enfance…

(Il faut que je me rendorme…)

Aux premières lueurs de l’aube, je m’éveille à nouveau. Dans un long bâillement sonore, je m’étire, toujours allongée sur ma couche de feuilles mortes. Je n’ai pas oublié ma décision nocturne. Je vais retourner à l’ancien cocon familial. J’espère vraiment que ça me permettra de tourner la page. En plus, je pourrai récupérer quelques affaires. J’ai besoin de vêtements, de nouvelles flèches. Et de victuailles, éventuellement. J’espère seulement que le lieu sera désert.

En quelques sauts, je quitte mon nid perché, carquois en place et arc au bras. J’en prends soin comme s’il s’agissait de la prunelle de mes yeux. Après tout, il s’agit là de souvenirs aussi impérissables que nécessaires.

J’ignore combien de temps j’avais couru pour arriver à mon lieu de vie actuel lorsque je me suis enfouie de chez moi, mais le trajet me semble interminable, au point de me faire douter de mon sens de l’orientation. Heureusement pour moi, je connais bien la forêt et je perçois ses infimes variations de paysage. J’habitais un endroit de la forêt aux arbres plus clairsemés et bien plus verts que là où je loge actuellement.

Finalement, après quelques heures de marche au rythme soutenu, mon pas ralentit. Je sais exactement où je me situe. Encore quelques mètres, et derrière cet énorme chêne qui me bouche la vue, j’apercevrai la structure si particulière de mon ancienne maison. Seul son toit de branchages et de feuilles sort du sol, si bien qu’un être inexpérimenté dans ce genre de bâtisses passerait à côté sans même s’en apercevoir.

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Jeu 4 Avr 2013 23:18 
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Ma main s’arrête, stoppant nettement son geste. Combien de fois ai-je déjà ouvert cette porte d’entrée de façon si automatique ? Il s’en est fallu de peu pour que mon corps, encore profondément gravé par cette praxie, trahisse mon esprit, qui ne veut pas entrer si vite dans la maison.

Je pose la main sur la poignée et la tourne lentement, me rendant simultanément compte que je vais pénétrer dans un lieu de torture.

L’odeur pestilentielle qui se dégage de l’entrée me prend à la gorge, me fait suffoquer. J’ai envie de remonter mon vêtement sur le nez, ayant déjà oublié que je ne porte que des feuilles sur la poitrine. Prise de nausée, je me félicite de ne rien avoir avalé pour le petit déjeuner.

J’ai été idiote. Pas une seule seconde je n’ai pensé à ça avant de venir. Je m’étais juste imaginé que ce serait difficile, que les images de cette nuit de torture me reviendraient très distinctement à l’esprit. Pas un instant je ne me suis dit que je tomberais nez à nez avec les corps en décomposition de mes parents, près de l’âtre. Je n’ai pas la force de regarder… A ma connaissance, aucun rituel de mort n’est de coutume chez les Shaakts ou les Varrockiens. Quelque part, ça m’arrange bien. Je n’ose imaginer ce que j’aurais enduré si j’avais dû déplacer les corps. Mais ils restent mes parents… Je me dois de leur rendre hommage d’une quelconque façon. J’y réfléchirai plus tard. Il ne faut pas que je traîne ici.

Prenant bien soin de contourner la cheminée, je m’enfonce dans le sous-sol de ce qui fut ma maison. Je retrouve ma chambre telle que je l’avais laissée.

(C’est étrange que rien n’ait bougé. J’aurais pensé que les Shaakts pilleraient la maison… Ils n’étaient vraiment là que pour notre mort. Les salauds !)

La rage m’envahit. Quelque part, au plus profond de moi, je sens naître un lourd esprit de vengeance. Ils payeront pour ce qu’ils ont fait !

Tout en calmant mes ardeurs, mon corps retrouve ses automatismes d’évolution dans cette pièce qui était mienne auparavant. Dans une étagère creusée à même la terre, j’attrape une courte tunique de serge que j’enfile rapidement après m’être débarrassée de mes verdures inconfortables. Je n’ai pas besoin de vêtements supplémentaires… Par contre, je devrais peut-être trouver de quoi protéger mes jambes nues. Elles sont dans un état plutôt pitoyable : écorchées, griffées, aussi labourées qu’un champ avant l’emblavage.

(Si j’me souviens bien, ma mère avait une paire de cuissardes. Elle a dû les porter deux fois, tout au plus. J’vais aller voir dans leur chambre.)

En fouillant la pièce, je mets effectivement la main sur une jolie paire de cuissardes brunes. Une fois chaussées, je me contemple de haut.

(Elles sont un peu trop grandes, mais je m’en accommoderai. De toute façon, ma croissance n’est pas encore totalement terminée. Enfin… J’espère ! Après tout, je n’ai que cinquante-sept ans !)

Je suis prête. Il me faut encore passer par la cuisine. Dans les tonneaux doivent se trouver quelques victuailles mangeables malgré le temps depuis lequel elles y sont. Il faudrait que j’emprunte le bas de la maison, par le petit passage qui m’a permis de m’échapper lors de l’agression. D’autant qu’un détour par la chambre de mon frère ne serait pas négligeable. Je pourrais certainement y trouver quelques flèches supplémentaires. Mais sa chambre… C’est là que…

Mes yeux se ferment automatiquement. Et sans que je le veuille, les images défilent à nouveau dans mon esprit, à un rythme effréné. Le Shaakt, ses mains, son regard. Le cœur battant, je me force à recouvrer la vue. Il faut que j’oublie tout ça. Mais si mon corps ne conserve aucune trace de ces derniers outrages, mon esprit lui, en garde des séquelles impérissables.

Ma décision est prise : je n’irai pas au cellier en passant par la petite porte. En plus, même s’il m’est difficile d’affronter mes parents du regard, je me dois de leur rendre un ultime hommage.

Je remonte les marches lentement, me trouvant à nouveau dans notre ancienne pièce à vivre, où les corps en putréfaction sont pollués de mouches vrombissantes. L’odeur est infâme. À tel point que, finalement, je tire rapidement ma révérence. Après tout, pas un jour ne se passera sans que mes pensées n’aillent vers eux. N’est-ce pas là la plus belle façon de leur montrer à quel point ils ont compté pour moi ?

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Jeu 4 Avr 2013 23:20 
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Eblouie par un haut soleil de midi, je dois mettre la main en visière pour me diriger vers le deuxième bâtiment de notre habitation. A grandes enjambées, je m’approche promptement de la cuisine.

Devant la porte extérieure, je sursaute. Un bruit fracassant retentit à l’intérieur. Directement sur la défensive, je sors une flèche de mon carquois, que je tends rapidement. Ma technique s’est bien améliorée ces derniers jours. C’est pourtant la première fois que j’encoche un dard en direction de quelqu’un, ce qui ne me laisse pas indifférente. Je m’imagine assez mal tuer un être humain. Il va pourtant peut-être falloir que j’y passe…

L’angoisse montant, j’avance de quelques pas vers l’entrebâillement de la porte. Un frisson me parcourt l’échine lorsqu’un autre bruit sourd se fait entendre. Je prie Yuimen pour que ce ne soit pas un Shaakt. J’ai beau les haïr du plus profond de mon être, je serais bien incapable de me battre contre l’un d’eux.

(Une petite bête. Pitié, faites que ce soit juste une toute petite bête. Et inoffensive, de préférence.)

De la pointe du pied, j’ouvre plus grand la porte. Un rayon de lumière s’introduit dans la pièce obscure, surprenant sur le fait des rats, en train de dévorer les réserves de viandes séchées. D’horribles et ignobles rats. Une grimace défigure mon visage un instant. Ils m’ont toujours insupportée. À mon étonnement, ils ne détalent pas sous la lumière. Au contraire, ils deviennent agressifs, poussent des cris stridents et dévoilent de fines dents pointues, semblables à des aiguilles.

Ma flèche essaye de les viser. Mais ils bougent sans cesse.

(Allez ma vieille ! C’est comme la chasse !)

Je me concentre. Il faut que j’agisse vite, car ils se rapprochent dangereusement de moi. Je me suis déjà fait mordre, étant petite, et je n’en garde pas un excellent souvenir…

Je compte rapidement. S’ils se sont tous montrés, il y en a cinq. Je décoche une flèche. Qui manque sa cible et s’enfonce dans une barrique du fond de la pièce, faisant détaler un sixième rongeur.

Mon esprit bouillonne, mes yeux courent de l’un à l’autre sans que je ne parvienne à en fixer un précisément de la pointe de ma flèche. Soudain, je me souviens que mon père enseignait une technique particulière à mon frère, un tir multiple. Il lui permettait de décocher plusieurs flèches en un seul coup. Ce serait parfait, parce que ces satanés rats progressent plus rapidement que je ne les affronte. Ils me font reculer et je me retrouve presque dehors. La lumière externe trouble ma visibilité. Le soleil est trop fort par rapport à la noirceur de la pièce. Rester là ne me permet que de voir les petits yeux mesquins luire dans la pénombre.

Hâtivement, je m’arme de deux flèches. J’éprouve quelques difficultés à les encocher toutes les deux. Mon père disait toujours de les placer entre l’index, le majeur et l’annulaire. Je perds du temps. D’un coup de pied aussi puissant qu’il peut l’être lorsqu’on est occupé à autre chose, j’envoie valser un rat qui s’est trop approché de moi. Un peu assommé, il se remet vite sur pattes, d’autant plus énervé.

Deux d’entre eux sont relativement proches. Je suis sûre que je peux les avoir. Entre mes doigts, j’ai un peu de mal à tenir ensemble les deux flèches. Il faut aussi que je trouve la bonne distance entre elles pour qu’elles atteignent chacune un rat différent, sans quoi mon attaque serait totalement inutile.

Je vise, tendant ma corde jusqu’à ce que ma main atteigne ma joue tremblante. Dans un bruit de claquement, les deux flèches plongent vers le sol. L’une d’elles a atteint sa cible.

- " Yeah ! Je t’aurai, rataille ! "

Bon, d’accord, je n’ai touché qu’un seul animal. Les autres reprennent leurs cris de plus belle, dans une mélodie aigrelette insupportable. La simple vue de leurs queues écailleuses me répugne et me motive à retenter mon tir multiple.

J’éprouve un peu moins de difficultés à l’encochage. Il n’empêche que le geste reste complexe, surtout cette évaluation de distance. Je courbe le dos, les nuisibles sont si proches qu’il en devient difficile de tirer. Mais cela facilitera ma double flèche à atteindre son but.

Dans un sifflement de fouet, les deux flèches libèrent la corde, venant s’enfoncer dans la chair fine de deux rongeurs. L’un est tué sur le coup. L’autre agonise. Il lui faudra un peu de temps avant de capituler. Mais je l’ai eu ! Et deux de moins !

Les trois derniers sont encore plus excités, les poils hérissés sur le dos, les rendant d’autant plus impressionnants. Je me laisse un court instant dérouter par une goutte se sueur qui coule le long de mon front et chatouille ma tempe battante. La pièce n’ayant pas été aérée depuis longtemps, il y fait une chaleur insoutenable. Mes parents avaient d’ailleurs en projet de remédier à ce problème de température dans une pièce où l’on garde de la nourriture. Le plus sombre rat profite de cette brève distraction pour se jeter sur moi, toutes dents dehors, enfonçant ses crocs dans mon mollet. Je hurle. J’ai l’impression qu’on m’enfonce des épines dans la jambe. La douleur éveille en moi le souvenir de cette première morsure lorsque j’étais gamine. Elle n’est certainement pas trop grave, heureusement, mais il faudra que je me soigne sans tarder. Ces machins-là trainent les infections autant que les puces !

Je secoue violemment la jambe, faisant retomber le rat à mes pieds. Sans hésiter, je lui flanque un coup de talon dans la nuque, le tuant sur le coup. Le craquement de ses os sous mon pied me répugne, mais je n’avais pas le choix. C’est l’instinct qui a parlé.
Mon mollet me lance. Je ressens la douleur par salves brèves, mais répétées interminablement. J’ai l’impression qu’il a triplé de volume en deux minutes.

Mon attention se reporte tant qu’elle peut sur les deux restants.

(C’est idiot un rat. Dénué de sentiment ou de jugement. C’est vrai non ? Vu le sort que j’ai réservé à leurs petits compagnons de grignotage, ils devraient prendre peur et s’enfuir. Eh ben non ! Ces deux imbéciles sont toujours là à me montrer les dents et à couiner contre moi.)

- " Déguerpissez, bande d’idiots ! Fichez-moi le camp ! "


Évidemment, ça ne les effraye pas pour un yus. Bien. Il ne me reste qu’à retenter mon tir multiple. Après tout, c’est un bon entraînement. Et si jamais je rate, ils ne sont plus que deux, je pourrai m’en débarrasser plus aisément.

D’un geste fluide, ma main agrippe deux empennages. Avec un besoin de concentration plus faible que précédemment, je décoche les flèches. J’ai manqué de précision. Je me suis trop hâtée. Une flèche vient briser la colonne du rat, tandis que l’autre ne fait qu’effleurer la seconde bestiole qui, effrayée par cette flèche un peu trop invasive de son espace vital, finit par s’encourir dans un coin sombre de la cuisine et disparait dans une petite brèche.

Je pousse un soupir de soulagement.

(Satanées bestioles ! Elles étaient tenaces !)

Heureusement, elles ne se sont pas allègrement servies dans tous les tonneaux. Certains sont encore intacts de leur saleté. À mon tour de me repaître !

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Ven 5 Avr 2013 18:16 
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Repue et avec quelques réserves de viande en poche, c’est en boitant légèrement que je ressors de la cuisine. En fouillant un peu, j’ai trouvé quelques flèches supplémentaires, soigneusement rangée dans le carquois qui ne quitte désormais mon dos que lorsque je dors. C’est parfait.

Je pensais pouvoir enfin quitter le lieu de torture où gisent mes parents, mais il va malheureusement falloir que je pénètre à nouveau dans la maison pour trouver un remède contre cette satanée morsure de rat. Dans la pièce à vivre, juste à côté de l’endroit où se décomposent les corps, se trouve une petite commode. Elle contient quelques fioles avec des plantes médicinales, dont du curchran. Je sais par ma mère que cette plante est très recherchée pour ses vertus curatives. Elle tenait elle-même la fiole peu remplie de sa vie auprès des Shaakts.

La main sur le nez pour faire face à l’odeur de mort, je fouille le plus vite possible le tiroir dans lequel sont rangées les petites fioles. Parmi elles, je reconnais aisément les fleurs violettes de curchran, dont je m’empare et sans traîner, je quitte la maison.

Cette fois, c’est sans me retourner que je m’éloigne. J’espère n’avoir jamais à revenir ici et laisser définitivement les mauvais souvenirs derrière moi.

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