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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Ven 4 Mar 2011 15:42 
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[En réponse à Jadelle]


La naine semblait plus surprise que fâchée. ( Ouf !) Elle la dévisageait des pieds à la tête avec un air interrogatif, comme si elle réfléchissait. Soudain elle sembla reprendre ses esprits et dit :

« Je dors dans une auberge pas loin d’ici, venez avec moi, c’est dangereux de rester ici avec cette furie qui peut débouler n’importe quand. Suivez-moi ».

Elle se leva, secoua sa tresse rousse et se dirigea vers le chemin. Lyn peinait à suivre son pas assuré, prenant toujours garde aux racines, protégeant comme elle pouvait sa robe des épines. Elle se sentait gênée et pas à sa place. Après tout, elle avait été stupide de partir seule dans la forêt. L’endroit était si magnifique qu’elle n’avait pas soupçonné un instant qu’il puisse être si dangereux. Elle chercha quelque chose à dire, espérant que la conversation ralentirait un peu le pas de la naine.

« Je m’appelle Lyn» fit-elle avec sa voix de petite fille « Et vous ? »

Au fond, la petite Aniathy était on ne peut plus heureuse d’avoir enfin trouvé un peu de compagnie. Elle n’en pouvait plus de n’adresser la parole à personne.

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Toujours faire son possible pour aider autrui. C'est à lui et non à nous de décider s' il abuse ou non de notre bonne volonté.


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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Ven 4 Mar 2011 17:29 
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En réponse à Lyn


La créature parlait, d’une petite voix mal assurée, mais elle parlait. Elle s’appelait Lyn. Jadelle l’entendit le dire alors qu’elle suivaient toutes deux le sentier pour regagner l’auberge. L’autre attendait une réponse :
« Et vous ?
- Jadelle… bafouilla-t-elle. Je viens de Rock Armaht, dans les montagnes. Je suis aussi milicienne d’Eniod. » Elle espérait ainsi imposer le respect mais elle précisa son activité professionnelle plus pour se rassurer elle-même. En y pensant, elle se demanda quelle serait sa prochaine mission. Elle devait à tout prix reprendre du service, rester oisive à l’auberge ou en sauvant des…des…bref ! cela ne lui ferait pas gagner son pain ni apprendre correctement à se servir de son arc.

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Ven 4 Mar 2011 18:01 
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[En réponse à Jadelle]


Elle était milicienne. (Voilà quelqu’un qui sait où aller). Lyn était déçue. La naine ne semblait pas vraiment encline à poursuivre la conversation, en plus elle semblait pressée. Une milicienne devait en effet avoir mieux à faire que de s’occuper d’elle. Cependant elle n’avait pas envie de rester silencieuse, cela faisait trop longtemps qu’elle l’était.

« Une milicienne… » Souffla Lyn admirative « Vous devez avoir une vie trépidante. » Elle avait laissé passer dans sa voix une pointe d’amertume. Après tout ce n’était pas grave, elle n’avait pas pour habitude de dissimuler ce qu’elle ressentait.

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Ven 4 Mar 2011 18:22 
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[En réponse à Lyn]


Trépidante ? Ce n’était pas le premier adjectif que Jadelle aurait choisi pour qualifier sa vie. A vrai dire, sa vie, elle ne la voyait pas vraiment comme une vie. Du moins, elle remettait en question sa vision de la vie depuis la mort du Grand Raide. Elle n’aurait pas dit trépidante, non.
« Etrange, parfois à la limite d’être dangereuse. Mais trépidante, je dirai pas encore. Je n’ai pas eu cette…chance. Et vous ? comment définiriez-vous votre vie ? Que faites vous d'elle ? » Cela faisait bien trois semaines que Jadelle n’avait pas eu de conversation normale aussi elle se détendit un peu et s’intéressa à ce que lui disait la créature tout en gardant un œil sur le sentier.

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Ven 4 Mar 2011 18:51 
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Dès lors que tu passes l'arbre, tu peux voir qu'il y a davantage de ces étranges reptiles. Tous rampent silencieusement comme des serpents autour du vieux sage qui s'était montré à côté de toi lors de ton réveil dans les ruines. Toujours dans la même position, toujours aussi calme. Il attendait dans les marais, peu à peu, tu commences à comprendre que c'était peut être lui qui t'aiderai à obtenir la dague en question. L'objet que tu convoitais tant...

- Tu peux poster dans les marais hein, on est plus dans la forêt dense maintenant -

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Sam 5 Mar 2011 15:17 
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« Et vous ? Comment définiriez-vous votre vie ? Que faites vous d'elle ? »

Lyn prit le temps de se plonger dans le silence. Le gouffre sans fin s’ouvrit encore une fois sous ses petits pieds. Que faire de sa vie ? C’était justement toute la question. Parler ferait peut-être taire le vertige. Elle mit un temps à trouver les mots, pour dire à quel point elle était perdue, combien grande était sa détresse. Elle aurait voulu mettre une pointe d’humour dans ses mots, mais c’était peine perdue. Après tout, la naine semblait pleine de bonnes intentions. Mais ne regretterait-elle pas d’avoir sauvé une vie sans aucun sens.


« Justement… je n’en sais trop rien. Je suis une Aniathy, une création des elfes gris. J’ai été offerte par mon créateur à mon maître un noble de Balsinh. J’ai toujours été le jouet des autres. Je chantais, je dansais pour amuser les convives, selon leur bon vouloir. Je sais qu’ils n’ont pas cette réputation, mais les elfes gris, les nobles en tout cas, dépensent leurs vies à accroître leur pouvoir. Il y a peu, mon maître à décidé d’épouser une femme qu’il déteste. C’était plus que je ne pouvais en supporter. Je suis faite pour aimer, vous comprenez, tout ce qui touche à la haine et au conflit me dépasse. Alors j’ai volé une cape, un peu d’argent et je suis partie. Mais… maintenant que je suis là, je ne sais pas quoi faire. On m’a toujours donné des ordres, dis quoi faire et quand. Pour être franche avec vous, je n’ai aucune idée de ce que je pourrais faire de cette vie qu’on ma donnée. Au fond, je ne suis même pas un être vivant. Je suis un jouet…. Une poupée à laquelle on tire les cheveux quand on s'ennuie.»


Lyn regretta tout de même d’avoir dit tout cela. Après tout, qu’est ce que cette gentille naine, une milicienne pouvait avoir à faire de ses doutes et de ses angoisses ? Sans doute rien. Elle espérait à la fois que la naine allait changer de sujet, et tout oublier aussitôt. Après tout, elle avait toujours vécu dans la richesse, le faste. Peut-être ses soucis paraîtraient-ils dérisoires et superficiels pour une milicienne. En même temps, elle espérait aussi que la naine lui donne une idée, une piste à suivre, quelque chose. Elle savait que leur séparation viendrait un jour ou l’autre. Elle craignait de se trouver à nouveau seule, et sans direction.

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Sam 5 Mar 2011 20:50 
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[En réponse à Lyn]


C’était donc cela : à la fois elfique et non. Aniathy, voilà un nom que Jadelle devait retenir. Création et non créature, elle devait le retenir. Pourtant, quelque chose la froissait : le fait de répéter ce discours sur sa nature était une preuve que l’on ne pense pas par soi-même. Mais Lyn, venait de prononcer quelque chose d’intéressant : « C’était plus que je ne pouvais supporter ». Le fait de supporter ou non des situations révélait son être, le fait qu’elle ne soit pas que création mais aussi créature. La naine aurait voulu dire cela à l’Aniathy mais elle ne savait comment l’exprimer justement avec ses manières naines, sa voix brusque de naine, ses gestes francs et secs de naine… Elle tenta quand même une réponse, certainement la plus maladroite et sincère jusqu’ici :
« Orientez votre amour vers vous. En vous aimant, vous saurez ce que vous aimerez. Enfin, je veux dire dans un premier temps, essayez de ne suivre que ce que votre première idée est. Vous risquez de vous tromper mais ainsi, vous n’en serez que plus attachée à votre personne. » Elle ne savait pas vraiment si elle avait réussi à exprimer sa pensée, mais à ce moment la vue de la fin de la forêt la préoccupa davantage. Elle attendit cependant la réponse de Lyn dans son dos.

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Lun 14 Mar 2011 22:36 
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Le chemin était marqué sur plusieurs kilomètres, grâce à lui cette fois elle ne risquerait pas de se perdre. La forêt lui semblait toujours aussi belle malgré le fait qu’elle avait eu un petit aperçue des dangers que cette splendeur verte et majestueuse pouvait renfermer.
Elle marchait lentement observant les alentours avec attention. Elle repéra sur sa droite une petite clairière où elle serait à l’abri des regards. Certes le chemin était peu fréquenté, mais elle ne tenait pas à se rendre ridicule d’autant plus qu’elle ne savait pas vraiment comment s’y prendre.
Lyn se fraya un chemin parmi les branches et les lianes posant ses petits pieds avec précaution. La clairière se trouvait en fait juste sous un arbre au tronc si large qu’il aurait fallu trois personnes bras tendus pour en faire le tour. L’écorce était belle et puissante et d’épaisses racines émergeaient du sol comme de paisibles serpents. Elle leva les yeux vers le feuillage dense qui faisait beaucoup d’ombre. Elle se sentit bien.
L’Aniathy pris une grande inspiration avant de sortir le parchemin. Elle lu avec attention. C’était une prière à Gaïa qu’elle récita trois fois.
Elle se sentit soudain investie non pas d’une force nouvelle mais d’un savoir faire nouveau d’un instinct nouveau. Elle se demanda si cette sensation étrange disparaîtrait ou si elle ne ferait que s’y habituer. Lyn regarda l’arbre à nouveau et tenta de faire appel à cette connaissance, fermant les yeux elle tenta à présent de visualiser l’arbre et d’en faire une cible. Lorsqu’elle les rouvrit son corps eu une légère impulsion en avant, mais rien d’autre ne se passa.
(Le mage Frô s’est-il moqué de moi, ou alors ce sort est plus difficile qu’il ne veut bien le dire ?)
Elle ferma les yeux à nouveau, au fond elle sentait bien cette chose étrange se tortiller en elle. C’était comme si elle ne trouvait pas la sortie, comme si la porte était close. Elle respira calmement, et dessina de nouveau l’arbre dans son esprit. Encore une fois rien ne se passa.
Sans doute ne s’y prenait-elle pas comme il faut. Après tout, si un jour elle avait besoin de ce sort, elle n’aurait sans doute pas le temps de fermer les yeux. Elle fixa l’arbre longuement puis fit un geste de la main comme si elle voulait lancer quelque chose. Mais seuls les chants des oiseaux et les bruits de la forêt lui répondirent. De nombreux essais infructueux se succédèrent.
Soudain elle entendit un craquement vif, semblable à ceux qu’elle avait entendu avant l’attaque du monstre de la veille. Elle se retourna les mains devant, prête à faire face à la menace à nouveau. Mais le silence se fit de nouveau. Elle resta de longues secondes figée à écouter. Il lui fallu longtemps avant de comprendre ce qui s’était réellement passé et pourquoi un feuille voltigeait à présent devant elle.
Elle s ’en souvenait maintenant, ses mains étaient devenues luminescentes sous l’épais feuillage et un trait de lumière avait filé entre les arbres. Elle regarda l’intérieur de ses paumes presque incrédule. Elle le savait à présent, cette petite magie ne lui ferais pas défaut.

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Sam 4 Juin 2011 14:01 
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-> De la milice

J'avais connu des forêts étouffantes, trop lumineuses, à la limite de de la jungle. J'en avais traversées des sombres, obscures, vieillies et sentant tellement l'humus qu'on aurait juré trouver un squelette parfaitement blanchi derrière chaque arbre. J'avais crapahuté dans des bois de résineux à flanc de montagne, assez espacés pour donner l'illusion de l'espace mais trop rapprochés pour laisser la possibilité de voir une embuscade. Chaque forêt avait son goût propre, son odeur, sa personnalité.
Mais aucune n'avait eu ce relent de mort, de fin, de profond nihilisme. Au fur et à mesure que nous progressions sous le feuillage noirci, la sylve perdait son âme, arrachée par la présence des Shaakts. Il n'y avait plus de sons ; les animaux se taisaient de peur d'attirer leurs tourmenteurs, à moins qu'ils n'aient déjà été écharpés. Le soleil semblait répugner à s'aventurer sous ces cimes détestables ; les couleurs avaient déserté la forêt et la lumière du jour s'en trouvait largement atténuée. Même l'eau n'était plus si vive, s'écoulant comme le sang peut ruisseler mollement de la plaie d'un cadavre refroidi.

Le spectacle avait un impact différent sur les citoyens d'Eniod que je trimballais à ma suite. Certains y puisaient du courage, d'autres s'en laissaient démonter. La plupart restaient impassibles, m'empêchant de déchiffrer leur coeur. J'espérais qu'ils ne flancheraient pas à l'approche d'un temple de Valshabarath. Que leur esprit était assez étroit pour ne pas céder devant ce qu'ils pourraient y découvrir.


- Je crois que j'ai vu quelque bouger dans les fourrés, chuchota brusquement un homme sur ma droite.

Je me retournais vivement, suivant la direction qu'il indiquait. Il n'y avait là que taillis immobiles et ombres allongées.


- Nous sommes encore à bonne distance du lieu que m'a indiqué votre sergent, rappelai-je. Et je doute que les elfes noirs sortent aussi tôt dans l'après-midi, même si ça reste de l'ordre possible. Cependant, personne ne les a encore inquiétés aussi loin dans la forêt. Je serais surpris qu'ils se soient soucié de surveiller franchement les environs.
- Je ne suis pas dingue. J'ai vu ce truc bouger !
- Soit, soupirai-je. Il y avait une bestiole qui s'est tirée en entendant tout le barouf qu'on fait en marchant.

J'accompagnais mes mots d'un regard vaguement réprobateur, qui suffit à leur faire prendre une mine contrite. En réalité, je me foutais parfaitement du bruit qu'ils faisaient, pour la simple et bonne raison que notre colonne était discrète comme une vipère. Néanmoins, la manière dont ils prirent ma critique me confirma l'autorité que j'avais sur eux. Ils se fiaient à moi comme un pécheur convaincu à son confesseur. C'était de ça dont j'avais besoin pour mener à bien mes plans, et eux pour ne pas rentrer ventre à terre à Eniod.

- Armes à portée de main, et on continue, en silence.

Subitement, un claquement retentit, que je reconnus immédiatement tant je l'avais attendu. Un cri s'éleva juste à main gauche, et j'eus le temps de voir l'homme basculer en arrière. Un long carreau empenné de noir dépassait de sa poitrine, vibrant encore. comme s'il y avait besoin de confirmation, j'évaluais instinctivement la taille du projectile. Les rares à en utiliser de tels étaient bien les arbalétriers Shaakts, même si un tel armement pouvait surprendre dans une forêt.

- Dispersion ! vociférai-je.

Je leur avais déjà expliqué que ce genre de situation pouvait se produire. La colonne n'avançait pas simplement en une longue succession de rangs ; les citoyens avaient été soigneusement répartis par bandes de dix environ, articulant notre relative formation. Et je n'avais lancé la marche qu'après avoir été certain qu'ils savaient tous à quoi s'en tenir.
Les groupes se mirent à foncer au pas de course dans des directions opposées, pulvérisant la masse qu'ils formaient une seconde auparavant. Ils s'enfoncèrent dans les taillis avec un minimum de boucan, forçant mon admiration. Des soldats de métier n'auraient peut-être pas mieux fait.

Je me plongeais à mon tour dans les fourrés, lame au clair. Vu la manière dont mon voisin avait été abattu, un tireur devait se trouver plus ou moins en face de moi, et je ne comptais pas lui laisser le temps de replacer un carreau dans le mécanisme. Mon plastron de cuir n'avait rigoureusement aucune chance de l'arrêter, pas plus que les minces armures qu'on avaient distribuées à mes volontaires du dimanche...
Un cri de rage explosa à quelques dizaines de mètres plus loin. Je m'y précipitais, courbé en deux, pour voir une mince silhouette sombre au sol se faire étriper par six Eniodais. Les larges lames de leurs armes d'hast perforaient sans ménagement le corps déjà joliment tailladé de leur victime. Soupirant d'exaspération, je pris le parti d'atteindre qu'ils remarquent ma présence. Chose qui dura encore plusieurs instants.


- Vous savez que vous avez fait d'un informateur potentiel un cadavre plutôt méconnaissable, mais quand même assez pour faire remarquer à tout type qui ne soit pas aveugle la présence d'un tas de mecs armés dans les parages ? Le but de la manoeuvre c'est de tuer intelligemment, par exemple, sans avoir à prendre d'assaut des positions méthodiquement défendues...
- Il a buté un des nôtres, me rétorqua un petit rougeaud, les cheveux collés de transpiration.
- Ca je sais, marmottai-je en me rappelant que le trait n'était pas passé très loin de moi. Et grâce à vous, ses potes vont peut-être en faire autant. Vous venez de gagner le droit de récupérer tous les groupes et d'ordonner la colonne, on repart.
- Vous déconnez ? Et s'il y en a d'autres dans le coin ?
- Avec l'exemple que vous venez de faire, je doute qu'ils soient encore là. Magnez-vous le train, plus vite on repart, plus on a de chances d'arriver avant qu'ils se soient organisés.

Je les couvais des yeux tandis qu'ils obtempéraient en jurant à voix basse. Ce qui m'inquiétait, c'était ce tir. Pourquoi un elfe noir aurait-il décoché pareil trait sur une troupe aussi nombreuse ? Un éclaireur aurait prit note de notre position, notre allure, notre équipement, et aurait filé à travers bois sans un mot pour faire son rapport. Les Shaakts étaient des ordures, pas des imbéciles.
La seule réponse que j'avais, tout en espérant qu'elle soit fausse, était que notre agresseur avait été désespéré. Nous devions être très près d'un temple pour qu'il ai succombé à la panique et prit le parti de tuer. Il escomptait se réfugier rapidement, dans un repaire proche.

Ca s'annonçait mal. Soit j'avais soudain perdu mon sens de l'orientation, soit le sergent était mal renseigné sur la position des temples dans la forêt. Forêt où personne ne mettait les pieds à part nous... Le choix était assez vite expédié.

Je regagnais mes gars qui s'étaient reformés sous l'injonction de mes six lascars. La plupart avaient un sourire aux lèvres, et je fronçais les sourcils.


- Ca vous fait marrer ? Ouais, on a dézingué un des leurs, ça, aucun doute. Mais une horde sur un type, c'est du lynchage, pas un combat. Attendez qu'on se heurte à leurs troupes avant de sourire.

Leurs mines s'assombrirent.

- Je ne suis pas ici pour une mission suicide, vous savez, mentis-je. On va leur trouer la peau. Mais il y en a qui ne repartiront pas de cette forêt, mettez-vous-le dans le crâne. C'est le prix à payer pour vos gosses. Armes à portée de main... On repart.

C'était la douche froide qui éclairait les esprits, ça. En attendant, l'incident avait aussi eu du bon. Maintenant, ils voulaient tous réitérer l'exploit des autres têtes brûlées. Chacun voulait revenir chez lui avec une lame tachée du sang sombre d'un elfe noir.

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"Trouvez-moi mille hommes assez fous pour vouloir me suivre aux Enfers, et je volerai les bottes de Phaitos."
Attribué à Tynian des Bévier, un soir de beuverie


"Regarde-les. Tous ne sont pas des loups, mais tous le croient. Et demain, lorsqu'il faudra le prouver, ils auront besoin d'un véritable fauve pour essayer de l'imiter. C'est le rôle d'un chef, que de donner le change."


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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Dim 5 Juin 2011 14:16 
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- Je savais bien que quelque chose ne tournait pas rond par ici, grommelai-je.

Je n'étais pas vraiment parti en éclaireur. Pour ça, il aurait fallu que j'envoie en plus de moi-même une quinzaine de paires de bottes supplémentaires, histoire d'avoir un rendu fiable et correct des environs. Je préférais donc dire que j'avais pris providentiellement une certaine avance sur le reste de la troupe, qui m'attendait en ordre tout relatif en arrière.
La réaction de cet elfe noir n'avait finalement pas cessé de me tarauder, jusqu'à me pousser à ordonner une halte avant d'aller jeter un oeil aux alentours. Je ne pouvais pas prendre le risque de continuer à progresser les yeux fermés en ignorant le risque de tomber nez-à-nez avec un temple Shaakt, simplement en ayant foi dans les bonnes paroles du sergent. Ma méfiance payait, manifestement.

Devant moi se dressait plusieurs édifices de pierre, au milieu d'une clairière qui n'avait strictement rien de naturel. Des souches tordues ou fendues subsistaient encore dans l'aire que les elfes noirs avaient dégagée. Je ne me sentais pas particulièrement proche de la nature, mais la manière dont la terre avait été dénudée laissait penser à un viol. Il fallait plus que des centaines de bottes cloutées pour tailler en charpie l'herbe de cette façon, et je ne pensais pas qu'une pareille force se soit mise à circuler pendant des jours en un même lieu juste pour piétiner l'endroit. Il y avait ici un pouvoir qu'on avait mis à l'oeuvre et qui dévorait la douleur comme une bonne entrecôte par un après-midi d'hiver. Je n'étais pas non plus très familier de la magie, qui m'horripilait intimement, mais il ne fallait pas être grand clerc pour y discerner son influence. Et, comme si ça ne suffisait pas, l'un des bâtiments disposait d'un fronton représentant de manière plutôt évidente la déesse-araignée des Shaakts, Valshabarath.
Je me souvins des avis de plusieurs mercenaires que j'avais déjà côtoyés et qu'on pourrait objectivement qualifier d'érudits, bien qu'ils ne soient pas les mêmes que ceux cloîtrés dans les bibliothèques ou les monastères. Certains avaient avancé que Valshabarath présentait trop de ressemblances avec Thimoros pour ne pas faire un rapprochement. L'idée m'avait toujours déplu.

Je pris note de la disposition des baraquements, du temple proprement dit et de ce qui s'apparentait à une caserne, avant de faire volte-face le plus discrètement possible et de me magner le train de retourner auprès de mes futurs meurtriers. La haine brûlait déjà au fond de mon ventre, le meilleur hydromel avant de plonger dans la folie des corps-à-corps.

A peine surgis-je des fourrés que je faillis être mis en pièces. Les espèces de hallebardes paysannes que la milice avait distribuées se pointèrent plus vite que les poils d'un chat feulant d'indignation.


- Relax, les morveux, c'est papa ! raillai-je.

Excellente réaction de la part de mes enfants de choeur. Je lisais dans pas mal de regards qu'il y avait du sang dans l'air, de la faim de mort. Ce qui est intéressant de noter dans la nature humaine, c'est son mimétisme. Dans le tas dont je disposais, il devait y en avoir... dix, quinze au maximum, qui étaient en cet instant des chiens, des hyènes, qui sentaient l'excitation atavique de disposer d'une lame et de pouvoir s'en servir dans les heures à venir, et auxquels ça plaisaient intensément, parce qu'ils avaient enfin une mesure de pouvoir, rien qu'à eux, et le plus grand de tous : celui de vie et de mort. Et ce délice immonde mais trépidant, ils l'exsudaient tellement, avec tant d'assurance, qu'ils le communiquaient aux autres. Lorsqu'on remarque que son voisin a l'air effrayant et sinistre, qu'il paraît si fort, on en adopte l'attitude, l'apparence. Et on se met à croire à l'apparence que l'on se donne. L'illusion devient réalité. Ces hommes de paix brûlent de violence.


- J'ai repéré un temple. Regardez comment ça se présente.


Du doigt, je fis des tracés sur le sol plein d'humus, avant de réaliser que le schéma ne profiterait qu'au quart de mes gars. Fronçant les sourcils, je fauchais son arme à un type sur ma droite pour reprendre mon dessin, de la hampe cette fois-ci. Les motifs se creusèrent dans la terre meuble, illustrant mon propos.

- Là, c'est le temple de leur idole débile et sanguinaire. Il descend probablement sous terre, avec tous leurs théistes. En bref, des fanatiques, mais je ne pense pas qu'ils représentent un problème si on s'organise. C'est pourquoi j'en désignerais pour foncer devant l'ouverture et égorger le premier qui tente de sortir de là. J'imagine également que les combattants sont soit dans ces baraquements, à se reposer, soit au niveau de cet édifice que je soupçonne d'être leur caserne ou leur armurerie. Dans les deux cas, c'est cette dernière qui risque de regrouper les plus en forme et ceux déjà équipés. Le gros de la troupe s'occupera donc d'investir ce bâtiment et d'y mettre à mort tout ce qui y bougera. Il me faut des gars qui n'hésitent pas pour ça, qui tuent avant de réfléchir. Et je ne plaisante pas.

Je levais les yeux sur eux, insistant sur mes paroles en pesant de mon regard.

- Les autres s'engouffreront dans les baraquements pour faire la même chose, mais là ce sera légèrement différent. Il ne s'agira pas de passer cinq minutes à perforer le corps d'un elfe noir cloué sur son lit... Vous entrez, vous le tailladez au bide dès que vous êtes à deux mètres de lui et vous ressortez comme si vous aviez Phaïtos au cul pour faire la même chose à côté. Pas besoin de s'assurer qu'ils sont bien claqués. Une entaille au ventre, et n'importe qui se couche en attendant la mort. Une fois votre abattage terminé, vous rappliquez à la fameuse caserne.

J'avais annoncé mon plan froidement, signifiant clairement que je ne souffrirai ni objection, ni remarque. Ils avaient besoin, en cet instant, de sentir une poigne de fer sur leur col, un index de fer pour leur montrer la cible à tuer, un coeur de fer qu'ils pourraient imiter...
Tout ça devait leur paraître normal, régulier et facile s'ils s'en tenaient à leurs directives. Nous avions la surprise et une rage virulente que je cultivais soigneusement chez eux, nourrie par la tension des derniers jours et leur xénophobie ravivée. Ces Shaakts ne disposeraient, je l'espérais, que de leurs mains et leur peur pour nous faire face.
Oui, si tout se passait bien, aujourd'hui serait un carnage.

Je repensais aux mots du sergent. Tout ça devait finir par tourner au suicide. Les Eniodais ne devaient pas survivre à cet assaut. Ou du moins, ils ne devaient pas rentrer dans leur ville, à moins d'avoir été décimés...
Bah ! Il serait temps de s'occuper de tout ça plus tard.


- Allez, on fait les groupes... Je ne vous laisserai pas le temps de repérer le coin, on prendrait le risque de se faire repérer. Donc dès qu'on y est, on fonce et on règle la question. Aussi assurez-vous d'avoir ce plan à l'esprit, et bien à l'esprit. Chacun fait son boulot et demain on rentre avec des oreilles noires dans la poche.

Plusieurs hochèrent la tête, l'air concentrés. Je tâtais pensivement la garde de mon épée, commençant à créer mentalement les différentes sections de notre petite horde. Aujourd'hui était un jour de vengeance, un jour où l'autel de Valshabarath, ou Thimoros, serait inondé par le sang de ses fidèles. Si c'était la souffrance qu'ils aimaient, je ne pouvais pas forcément garantir de leur donner satisfaction, mais la mort était une prime que nous étions tous décidés à accorder.

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"Regarde-les. Tous ne sont pas des loups, mais tous le croient. Et demain, lorsqu'il faudra le prouver, ils auront besoin d'un véritable fauve pour essayer de l'imiter. C'est le rôle d'un chef, que de donner le change."


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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Mar 7 Juin 2011 21:34 
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Lilie resta quelque temps à méditer sous la pluie qui inondait la forêt dense. Ses cheveux roux laissaient les gouttes ruisseler sur son visage atterré. Elle était confuse, ne sachant pas vraiment par où aller. Elle avait certes une carte qui lui indiquait la ville d’Eniod et les différentes sorties de Selarim aussi, mais elle était tout simplement incapable de savoir dans quelle direction avancer. Son sens de l’orientation était très peu développé, elle qui n'avait quasiment jamais vécu à la surface du monde.

« Yuimen, puisses-tu me venir en aide et guider mes pas jusqu’à quelqu’un qui saura nous aider, moi et notre chère forêt… »

La jeune shaman avait fermé très fort ses yeux et espérait un signe du dieu qu’elle respectait plus que tout ici-bas, étendant son énergie magique partout autour d’elle dans l’espoir d’une réponse. Au milieu de la végétation, elle se sentait en communion avec Yuimen et caressait l’herbe haute qui lui chatouillait les genoux, inspirant son parfum humide. Ici, les elfes noirs n’avaient pas encore fait leur ravage et Lilie en éprouvait une puissante sensation d’allégresse. Un jour, la nature reprendrait ses droits sur toute la forêt, grâce à elle et à ceux qui se joindraient à sa quête.

Sans trop savoir pourquoi ni comment, la jeune Taurion sentit un filament magique lancé à la volée autour d’elle se mettre à frémir. Sa première expérience magique lui avait appris que ses pouvoirs étaient comme des fils de soie et elle avait instinctivement cherché à établir un contact magique avec son dieu par ce moyen-là. Pourtant, elle avait maintenant du mal à imaginer que ce qu’elle sentait était vraiment une manifestation divine. Qu’était-ce donc alors ? Lilie en était toute exaltée, essayant encore d’envoyer de son énergie à travers ce fil magique qu’elle ne pouvait voir et ressentir qu’en fermant les yeux. À mesure qu’il grossissait, elle pouvait sentir que le contact se renforçait et qu’enfin elle était parvenue à réellement se lier à quelqu’un.

Mais qui était-ce ? Lilie ne tarda pas à le savoir, lorsqu’une onde de choc sembla parcourir le lien magique pour venir percuter son esprit de plein fouet.

« Suivre le lien…vers le temple…»

C’est tout ce que ses pensées réussirent à capter de ce message semblant avoir surgi de nulle part. Mais Lilie savait enfin vers où elle devait se diriger, que quelque part, quelqu’un veillait sur elle. Rouvrant alors les yeux, elle contourna l’arbre creux et entama sa marche d’un pas décidé. La végétation folle rendait sa progression compliquée mais elle avait comme figée dans son esprit l’endroit d’où avait émané le message, s'y accrochant comme à une corde immaginaire. Un temple ? Pouvait-il s’agir d’un lieu où trouver de l’aide ? La Taurion était toute excitée et à cette idée, avait retrouvé son courage et la fermeté de sa volonté...

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Sam 11 Juin 2011 21:06 
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Le trajet semblait s’éterniser sous la pluie, dans ces broussailles qui auraient pu paraître hostiles si Lilie n’avait pas été amoureuse de la nature et de sa faune. À plusieurs reprises, elle croisa la route de serpents plus épais encore que les branches des arbres auquels ils se suspendaient. Heureusement, aucun mal ne lui fut fait, car elle avançait à grandes enjambées sans jamais s’arrêter. Son objectif était comme une paire d’œillères qui la guidait sans jamais qu’elle ne trouve matière à penser à autre chose. Le fil de magie. C’était la seule chose qui lui importait à présent. Il était le chemin à suivre vers l’accomplissement du destin qu’elle souhaitait.

Le bruissement de l’eau qui coulait se fit bientôt entendre et c’est à ce moment-là que Lilie comprit. Une rivière, peut-être même un fleuve, allait se dresser au travers de sa route. Rien ne devait pouvoir la stopper dans son avancée, mais il était certain que cet obstacle allait être de taille. Repoussant avec force les lianes et les feuillages qui l’empêchaient encore de voir le cours d’eau, la Taurion poussa un soupir d’épuisement. Sa marche durait déjà depuis plusieurs heures et elle ne s’imaginait pas capable de franchir la rivière à la nage. Avait-elle seulement appris un jour à nager ? Il n’y avait aucune raison que ce fût le cas, même si sa mémoire défaillante n’était pas capable de le lui confirmer.

(Il va sans doute bien falloir pourtant…)

Ses derniers pas sous les gouttes se firent lourds et ses épaules étaient tombantes. Pourquoi fallait-il toujours que la vie soit constituée d’épreuve ? La clémence ne pouvait-elle donc pas lui sourire, à elle qui était pourtant sur la voix du bien ? Lilie avait parfois du mal à comprendre l’équilibre du monde, alors qu'elle avait été confrontée à maintes injustices depuis sa seconde naissance.

Bientôt elle fut à auteur de la rivière. Le courant était puissant et la boue qu’il chavirait rendait l’eau opaque et dangereuse. Qui savait quelles créatures se cachaient là, à l'affût du moindre mouvement ? La première leçon de vie enseignée à Lilie depuis qu’elle avait retrouvé la mémoire était qu’il ne fallait pas avoir confiance en les éléments de la nature dont on ignorait tout.

Ainsi, c’était tout décidé, la shaman ne traverserait pas à la nage la rivière. Si son corps était fatigué, son esprit était encore vif et elle trouverait un moyen, coûte que coûte, de franchir cet obstacle. Se retournant brusquement, elle fit marche arrière pour aller couper quelques lianes épaisses. Lilie était une jeune elfe verte très observatrice, à l’écoute de son environnement et qui était probablement capable d’exploiter toutes les ressources que ce dernier mettait à sa disposition. Si les cimes des arbres denses n’étaient pas trop éloignées les unes des autres, elle espérait peut-être pouvoir établir une connexion entre elle.

Satisfaite de sa récolte, la Taurion revint au bord de l’eau et analysa les arbres en détail. Les branches étaient disposées de telle façon qu’il allait lui être très difficile de grimper. La texture lisse de l’écorce, quant à elle, n’était pas beaucoup plus avantageuse. Lilie se devait tout de même d’essayer, comptant sur ses dernières ressources pour lui permettre de mener à bien son ascension jusqu’aux premières branches se trouvant toutes à trois bons mètres de hauteurs. La shaman avait décidé de garder les lianes accrochées autour de sa taille afin qu’elles ne la gênent pas dans ses mouvements et ne les utiliserait qu'une fois en haut. Elle choisit alors un arbre au diamètre raisonnable et entreprit de grimper à la force de ses bras et de ses jambes, priant pour ne pas s’écorcher la peau au passage. Déjà, la pluie avait cessée et c'était là une très bonne chose.

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Sam 11 Juin 2011 22:23 
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Jet de dés pour Lilie


Jets de dés:Réussite grimper du premier coup: 18 Echec
Jets de dés gravité des blessure: coup de chance :100 Intact
Jets de dés deuxième tentative: Réussite 64

C'était pourtant bien parti, Lilie avait franchi quelques mètres déjà lorsque qu'un épiphyte qui lui servait de prise pour ses mains, se détacha de l'écorce de l'arbre. N'ayant que ses pieds pour la retenir, elle bascula vers l'arrière et tomba dans le vide.

Heureusement pour elle, elle ne chuta pas dans l'eau, mais sur le sol. Les nombreuses plantes herbacées qui le recouvraient amortirent son atterrissage et elle s'en sortit ainsi sans blessure.

Lorsque Lilie tenta la deuxième fois elle réussit, mais l'escalade ne fut pas de tout repos.

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À votre service, pour le plaisir de rp !


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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Jeu 23 Juin 2011 17:52 
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La première tentative fut un total échec. Que s’était-elle donc imaginé ? S’accrocher aux plantes grimpantes qui vivaient sur son arbre ne pouvait que la conduire à se retrouver par terre, et c’est précisément ce qui arriva. Accrochée à un épiphyte qui avait finalement cédé, Lilie avait vu le sol se rapprocher d’elle avant de se retrouver étalée dans les herbes folles et les plantes grâces. L’espace d’un instant, elle avait eu peur de tomber sur les bords de la rivière et d’y sombrer, mais elle parvint à la conclusion qu’elle s’en était finalement bien sortie. Même si la Taurion était tombée sur le dos, la végétation avait agi comme un matelas protecteur et elle n’éprouvait pas de douleur, pas même de tension. Se frottant les mains pour en chasser la terre, elle regarda à nouveau cet arbre qui avait cherché à lui faire du tort, l’air fier.

(Tu ne m’auras pas, cette seconde fois…), songea-t-elle très fort si bien que l’arbre l’entendit.

(Ah non ? Et quelle est donc ta brillante idée à présent pour réussir à me grimper dessus ? M’arracher de l’écorce ? Briser mes branches et froisser mes feuilles ? Tu ne vaux pas mieux que ces bûcherons qui terrorisent mes frères…)

Et le silence se réinstalla dans la tête de Lilie, choquée par ces propos. Se pouvait-il que dans sa quête protectrice, elle en vienne à commettre des actes plus mauvais encore ? Cette idée lui était tout simplement insupportable et elle regarda alors les lianes dont un fin filé de sève épaisse s’échappait tel du sang sylvestre.

Se tournant vers la forêt et non vers la rive, la Shaman poussa encore son esprit à communiquer avec la nature.

(Je suis désolée… Vraiment ! Mais sachez que si je veux traverser cette rivière, c’est pour vous. Pour vous éviter un mal bien plus terrible encore que celui que vous infligent les bûcherons. Alors vous comprendrez qu’il s’agit là d’un moindre mal.)

Lilie avait envie de se faire toute petite, mais à la vue de qui aurait-elle dû se cacher ? Il n’y avait personne pour l’observer, juste la nature pour juger son cœur. Les Orgamiis avaient été les seuls à ne pas la juger sur ses actes ni sur ce qu’elle était. Ils avaient placé toute leur confiance en elle sans jamais rien lui demander en retour, que de s’investir dans son propre destin. Ils avaient tant fait pour elle…

Recroquevillée sur elle-même, Lilie se retrouvait dans une position fœtale qu’elle connaissait bien à présent. C’était celle du repli et de l’isolement, qui l’avait poussé à bien des découvertes en matière de magie. Replongeant dans son esprit, la jeune elfe verte cherchait en elle le chemin qui allait pouvoir la mener à retrouver cette transformation qu’elle avait découverte dans la précipitation et la surprise la plus totale.

La vision d’une toile verte dans son esprit s’était immédiatement imposée à sa conscience et à présent, il lui fallait perdre toutes les sensations de son corps et pousser sa volonté aussi loin que possible. Une série de déclics se succédèrent dans le corps de la Shaman qui contrôlait pour la toute première fois sa transformation. Pourrait-elle un jour arrêter ce processus fantastique en plein milieu et découvrir par quelles étapes son corps passait pour devenir si petit et velu ? La curiosité de Lilie était grande, mais son pouvoir n’était pas assez développé pour ne serait-ce qu’espérer interrompre la transformation.

Soudain, la stabilité revint et la lumière verte qui s’était agitée dans son esprit pour restructurer son corps disparut. La métamorphose venait manifestement de s’achever et Lilie craignait d’ouvrir ses yeux qu’elle savait peu développés mais multiples. Cela n’avait pas grande forme d’importance, cela dit, puisque tout ce qui importait à la belle rousse était de réussir à grimper sur cet arbre qu’elle ne voulait plus meurtrir. Il avait fallu cet échange pour qu’elle comprenne que ses nouveaux pouvoirs étaient la clé à beaucoup d’énigme. Ce n’était pas la nature que Lilie devait utiliser pour parvenir à ses fins. Non, elle ne devait essayer de compter que sur elle pour éviter les retombées.

Ses huit pattes étaient encore toute engourdies, mais sentir les milliers d’informations qu’elles retransmettaient donnait le tournis à Lilie. Dans son environnement, elle ressentait la présence de centaines d’insectes en activité, mais aussi de plus gros animaux faisant vibrer le tapis de végétation. Même la circulation de l’air mettait les sens de la grosse araignée en déroute.

Mais parmi toute cette vague d’informations, Lilie parvint à en extraire une plus vive que les autres. Des pas à intervalles réguliers et lents semblaient étrangement se rapprocher. Encore peu habituée à son état, elle était incapable de dire s’il s’agissait d’un humanoïde ou d’un petit mammifère. Une chose était sûre, elle ne devait pas rester immobile sans bouger sinon elle se retrouverait dans une situation sans doute problématique.

Lilie s’élança alors, sautant par-dessus un branchage qui lui barrait la route pour reprendre son ascension de l’arbre. Il s’en était fallu de peu car au même instant, un animal poilu avait surgi de derrière les broussailles pour atterrir exactement à l’endroit où l’araignée s’était tenue juste avant. La chasse était donc ouverte et la Shaman transformée n’avait plus une seconde à perdre. S’élançant à toute vitesse sur l’arbre, elle l’escalada sans même réfléchir, coordonnant le mouvement de ses pattes habiles comme si elle avait fait ça toute sa vie. Tout lui venait instinctivement et elle découvrait en elle une seconde nature, révélée par l’urgence de la situation. Sentant que la bête se lançait à sa poursuite en s’agrippant avec difficulté à l’écorce, la Taurion comprit que se réfugier dans les branches ne lui servirait à rien pour échapper à son prédateur tout nouvellement rencontré. Elle allait donc devoir faire vite.

Les plus hautes branches furent bientôt atteintes, l’animal la talonnant toujours alors qu’elle-même grimpait à une vitesse folle, la peur embrouillant toutes ses pensées. Il ne lui restait maintenant plus d’autre choix que de s’avancer sur un branchage qui allait lui servir de perche pour se projeter sur l’arbre de l’autre côté de la rivière. À environ deux mètres en face se trouvaient les premières feuilles qu’elle devait atteindre, mais si Lilie sautait, c’était dans le vide qu’elle risquait de tomber.

(Réfléchis réfléchis réfléchis ! Que font les araignées ? Tu les as vues faire ! Elles font des toiles ! Je dois essayer…)

Le petit mammifère au poil sale et marron s’était arrêté à la base de la branche, fixant l’araignée d’un air mauvais en sentant la fuite de sa victime proche. Il devait tenter quelque chose avant qu’il ne soit trop tard et se mit donc à sauter pour essayer de faire tomber Lilie. Instinctivement, avant de tomber, la shaman avait produit de la soie qui lui avait permis d’aussitôt remonter. La réponse à sa question était donc là. Elle n’avait qu’à essayer et la production de toile se ferait.

Un long fil fut projeté à deux mètres de l’autre côté sur les branches d'en face, suivi de quelques autres pour renforcer le support. Puis Lilie se rua dessus, heureuse d’être parvenue de l’autre côté de la rive en ayant laissé derrière elle la bête qui lui avait voulu du mal. Sur le coup, elle n’avait même pas eu l’occasion de remettre en question la solidité de sa toile, mais elle réalisait alors que cette dernière était d’une résistance incroyable. C'était bien mieux que d'avoir utilisé les lianes qu'elle avait, finalement, prélevées pour rien.

(C’était bien essayé ! Face à une araignée non pensante, tu y serais peut-être arrivé. Mais face à moi, ta défaite était courue d’avance !), pensa Lilie qui souriait intérieurement. Le mammifère poussa un cri suraigu avant de s’en retourner au pied de l’arbre à la recherche d’une nouvelle proie à chercher. Il était étrange qu’un animal veuille s’en prendre à une araignée, mais la Shaman était bien trop épuisée pour essayer de comprendre la raison de cette poursuite. Cette traversée n'avait vraiment pas été de tout repos.

À peine fut-elle descendue de l’arbre qu’elle se retransforma sans grande difficulté maintenant que le principe semblait acquis. Elle s'assis alors au bord de l’eau pour entreprendre de se restaurer et de consacrer quelques bonnes dizaines de minutes à une méditation réparatrice. Il fallait seulement espérer qu'aucun autre prédateur ne viendrait la perturber pendant ce temps-là...

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 Sujet du message: Re: La Forêt Dense
MessagePosté: Sam 25 Juin 2011 20:23 
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Lilie avait médité durant de longues heures. C’était étrange car elle avait plutôt eu l’impression de s’être, cette fois-ci, endormie. Elle ne connaissait pas vraiment le sommeil, mais elle remarquait avoir perdu conscience. Lorsqu’elle avait ouvert les yeux, elle ne s’était plus retrouvée en tailleur, mais totalement allongée, les bras entourés autour de son fin corps. Ses paupières étaient étrangement lourdes et elle se sentait comme de retour d’un long voyage. Quelque chose de surprenant c’était manifestement passé durant ces moments d’absence, et cela l’inquiétait d’autant plus que rien ne lui venait spontanément à l’esprit.

Puis une curieuse douleur se fit sentir dans le creux de sa main et d’instinct, elle porta cette dernière à sa vue avant d’écarquiller les yeux. Dans sa paume se trouvait une sorte de fil de soie verte semblant avoir été piqué sous sa peau et s’être incrustée dedans. Ce fil, il était comme celui qu’elle visualisait dans son esprit pour faire appel à la magie. C’était la première fois qu’elle en voyait une manifestation extérieure, et en y regardant de plus près, il semblait encore bouger sous sa peau comme s’il était vivant.

C’est alors que des images vinrent percuter l’esprit de Lilie, sculptée par la magie sur son écran mental. Elle voyait un être gigantesque venu à sa rencontre, auréolé d’une aura verte et brune comme elle n’en avait jamais vue. Dans cet état de semi-conscience, la Taurion avait du mal à réfléchir, mais des émotions et des pensées s’imposaient à elle comme si elles lui avaient été offertes en même temps que ces images. Se pouvait-il être la retransmission de ce qui s’était déroulé durant son absence ? Elle ne percevait pourtant aucune trace d’un quelconque passage autour d’elle. Tout s’était donc déroulé dans son sommeil.

Une voix retentit soudain dans sa tête et la jeune elfe manqua de perdre connaissance à nouveau. Elle était si cristalline et douce qu’elle trouva l’écho de la passion et de l’amour dans le cœur de la Taurion. Quelque chose de fabuleux s’était produit en elle durant cette envolée onirique de tout à l'heure, elle en était convaincue. C’était un peu comme le lien qu’elle avait réussi à établir avec cette personne grâce à sa magie, mais décuplé un millier de fois.

« Ma douce Lilie, tu es une de mes enfants et tu deviendras grande, n’est-ce pas ? »

Sans vraiment comprendre ce qu’il se passait, la Shaman s’entendit répondre.

« C’est ce que tout le monde veut. C’est ce que j’ai toujours voulu, je ferais donc ainsi. Vous me placez sur votre route pour me faire vôtre, mais je le suis déjà corps et âme… »

Son visage à la peau sombre mais éclatante se mit à sourire et une puissante chaleur s’installa dans la poitrine de Lilie. Pas de gêne, ni de peur. Il s’agissait d’une communication divine à l’état pure, sans superflu ni faux semblant.

« Ton âme m’est vouée, je dois maintenant prendre ton corps… »

L’être, immense, s’approcha de l’elfe verte et s’agenouilla à ses côtés, l’entourant d’une bulle protectrice incroyable à travers laquelle elle perdait tout contact avec son environnement. Les arbres avaient disparu, le clapotis de la rivière vive et le cri des oiseaux tropicaux n’étaient plus. Il n’y avait maintenant plus que Lilie et son dieu.

« Donne-moi ta main. », demanda-t-il avec une autorité noble et maîtrisée. Il n’y avait pas là notion de contrainte ni de pression. Juste une requête d’un dieu à sa fidèle. Lilie s’exécuta alors, tendant sa main vers celle du Dieu trois fois plus grande que la sienne. Le contact la secoua puis elle sentit une infinité de pointes s’immiscer dans sa paume, la transperçant sans qu’aucune douleur ne lui soit infligée. Les gouttes de sang s’étaient pourtant mises à perler et l’esprit spectateur de la Shaman, pris au piège dans ce rêve revécu, était totalement perdu.

« Que faites-vous ? Je saigne. »

Les yeux de Yuimen se figèrent dans ceux de la Taurion et aucun mot ne fut échangé. Tout était clair. Lilie continuait à ressentir le contact du dieu dans sa main alors même qu’il avait été rompu. Elle n'avait éprouvé aucune douleur.

« Va maintenant rejoindre tes frères et tes sœurs, ma nouvelle Ermite de Yuimen. Cette grande famille sera tienne, à présent. Cette marque sera ce qui te reliera toujours à eux, ainsi qu’à moi. Ils seront là. Je serai là. Fait le bien de la nature et écoute ton cœur noble. »

Doucement, l’image et l'alegresse enivrante du moment se dissipèrent. Sa vision ainsi que sa conscience lui furent rendues et la chaleur et l’humidité des lieux se rappelèrent à ses pensées. C'est alors que soudain, Lilie se releva, revigorée par ce contact magique. Elle comprenait tout à présent et cette marque n’avait plus rien d’effrayant. Elle était juste le signe de l’aube d’une nouvelle vie où elle ne serait plus jamais seule dans sa quête.

Reprenant sa route avec une énergie nouvellement retrouvée, Lilie se ressaisit du filament qu’elle avait réussi à établir avec une fidèle de Yuimen.

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