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 Sujet du message: Re: Le château d'Endor
MessagePosté: Mar 29 Nov 2016 16:39 
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« Plus d'échec, » remarqua Anastasie.

Cette fois les lieux étaient entièrement vides, en dehors des deux opposants. Pas de table, ni de chaise, ni de jeu d'échec. Pas de gadget pour les départager. Elle se demandait bien ce que la créature, lévitant au-dessus du sol ténébreux, lui réservait comme seconde épreuve.

« Comment se nomme la bataille décisive qui a vu la victoire de Kendra Kâr sur l'Ynorie et la mise en tutelle de celle-ci sous le régime Kendran ? »

La jeune femme fronça les sourcils.

« Ca devient ridicule. Les échecs et maintenant ça ? Vous savez qui je suis, vous savez que j'ai été élevée par les meilleurs percepteurs du Royaume. Pourquoi est-ce que vos épreuves sont si enfantines pour moi ? »
« Tu as une minute, ou je remporte la partie, » répondit simplement Azazel, sans tenir compte des interrogations de son interlocutrice. « Si tu penses que c'est un piège, alors perds. C'est simple. »

La Comtesse ne put empêcher un rictus. Là était donc la véritable question : devait-elle répondre ou non ? Ca ne pouvait cependant pas être la seule carte qu'il avait dans sa manche, car qu'elle gagne ou perde cette épreuve, il lui resterait assez d'énergie pour connaître la ruse pour leur prochaine confrontation. Mais il avait peut-être délibérément choisi les échecs, un domaine dans lequel elle excellait, pour imposer ce dilemme par la suite. Perdre la première partie pour mieux gagner la seconde, une stratégie audacieuse. Cependant, s'il comptait continuer à absorber son énergie vitale il devait remporter plusieurs manches, ce qui impliquait que chacune aurait sa propre difficulté. Mais les règles ne pouvaient pas changer à chaque fois, sans quoi ce ne serait qu'un traquenard insoluble, à l'encontre même d'un contrat. Toute personne s'en rendant compte ne ferait que tourner les talons et, pire encore, la relique partirait pour un nouveau lieu, dans lequel elle pourrait être trouvée.

« Si c'était une piège, vous ne pourriez gagner qu'une seule manche, » conclut-elle finalement. « Toutes les autres reposeraient sur le même principe et il suffirait de se taire pour les gagner, vous tuant sans la moindre difficulté. »

Azazel resta parfaitement silencieux à cette annonce, ne niant ni ne confirmant les soupçons de la jeune femme. Alors celle-ci prit une profonde inspiration avant de continuer.

« La Bataille du Levant. C'est la réponse à votre question. »

Un battement de cils plus tard, elle était de nouveau face à la porte barrée d'une rune. Une puissante énergie traversa le corps d'Anastasie, s'échappant pour foncer sur l'inscription, qui s'évapora en seulement quelques questions. Et, dans le même temps, la jeune femme eut le sentiment d'être drainée de ses forces, une sensation de langueur s'emparant soudainement d'elle.

( Je ne sais pas ce qu'il est, mais héberger son âme laisse des séquelles, ) soupçonna-t-elle.

Mais elle s'en était néanmoins bien tirée, car le passage était maintenant ouvert, confirmant que son raisonnement avait été le bon. Il restait au minimum trois confrontations, mais au moins avait-elle gagné les deux premières.

Avant que sa mémoire ne vienne altérer sa perception de la rune maintenant disparue, Anastasie attrapa son nécessaire d'écriture pour dessiner l'inscription à côté de la première ; en-dessous, elle nota les mots « second » et « escaliers ».

Une fois sa tâche terminée, cependant, elle ne descendit pas immédiatement. Car la salle circulaire en contrebas ressemblait étrangement à une arène. Alors la Comtesse sortit de son sac ses deux dernières fioles de fluide de Lumière, les ouvrit et les but d'une seule traite. Puis elle se concentra. Il y avait un sort qu'elle avait voulu essayer depuis un certain moment déjà, mais elle n'avait jamais pris le temps de s'y essayer. Alors cette fois elle le préparerait et ne le lancerait que s'il s'avérait nécessaire, ce dont elle ne doutait que peu.

Imaginant ses fluides en son for intérieur comme une énorme boule lumineuse, elle extirpa une partie de cette énergie pour la manipuler. D'abord, elle lui insuffla une forme. Elle l'imagina comme une poche de magie qui resterait logée à l'intérieur de son corps. Une poche percée, qui se diffuserait petit à petit à l'intérieur d'elle, qui se répandrait seconde après seconde jusqu'à être vide. L'énergie localiserait ses blessures pour s'y poser, pour les recouvrir. Puis elle imagina un dessein. C'était là le plus facile, car il était le même que le sort qu'elle maîtrisait le plus. Le sort par lequel elle avait découvert la magie et ses propres fluides. Car l'énergie viendrait cautériser les plaies, les apaiser, les soigner du mieux qu'elle le pourrait. Elle dut néanmoins se résoudre à rendre ce sort moins puissant que l'instantané, car la même quantité de fluides devait durer plus longtemps et le soin s'étalait sur la durée. Car c'était là le sort qu'elle avait préparé : un soin durant plusieurs secondes qui viendrait petit à petit soigner toutes ses blessures à la seconde où elle les subirait. Mais une fois la magie préparée, elle la conserva à son état brut sans la lancer, consciente que l'effet ne durerait pas indéfiniment. A vrai dire, il ne durerait certainement pas plus d'une minute. Alors elle attendrait le moment propice pour le lâcher.

Fin prête, elle descendit alors le sombre colimaçon qui s'offrait à elle, atterrissant quelques secondes plus tard au cœur de la salle circulaire. Immédiatement après son premier pas à l'intérieur de l'arène, la porte derrière elle claqua, lui arrachant un sursaut.

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 Sujet du message: Re: Le château d'Endor
MessagePosté: Mar 29 Nov 2016 16:40 
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Il y avait bien, comme elle l'avait deviné, trois autres sorties à cette salle circulaire, chacune pourvue d'une rune en ancien shaakt. Mais immédiatement après son arrivée dans la salle, celle à sa droite s'effaça, juste le temps de laisser un flot de morts-vivants entrer. Ce n'étaient, fort heureusement, que des squelettes de bas étage, à l'équilibre précaire et aux mouvements patauds. Ils étaient près d'une vingtaine, mais tous n'étaient pas armés et aucun ne représentait la moindre menace pour Anastasie, qui se pensait même capable de s'en débarrasser sans utiliser la magie.

Prenant les devants, elle sortit son bâton, s'avança vers le plus proche d'entre eux et le brisa d'un coup précis aux jambes. Perçombre était certes taillée spécialement pour ce genre de créatures, mais une arme contondante restait idéale pour ces tas d'os de bas étage. Le mort-vivant tomba à terre, sur les genoux, et elle l'acheva d'un coup au visage, faisant rouler son crâne au pied d'un autre squelette. Immédiatement après, elle repartit à l'assaut, démembrant un second revenant, puis un troisième sans le moindre souci. Ils n'étaient que fétus de paille face à elle. Elle qui, quelques mois auparavant, peinait à en tuer plus d'une dizaine ; elle qui, quelques mois encore avant cela, n'aurait même pas songé à en affronter ; en ce jour, ils ne représentaient même pas la plus petite des menaces. Un coup de bâton sur sa droite, un retour sur sa gauche, un tournoiement derrière elle, une estocade en avant ; quatre morts-vivants tombaient au sol avec fracas, sans avoir eu la moindre chance de l'effleurer.

L'allonge de son arme lui permettait de garder tous ses adversaires à distance sans la moindre difficulté et de se débarrasser d'eux en fournissant un minimum d'effort ; un simple balayage lancé par le poids du bâton pouvait s'occuper de plusieurs créatures en même temps. Bientôt, la vingtaine de squelettes était éparpillée au sol alors qu'Anastasie n'était pas encore essoufflée.

Pour autant, le combat n'était pas encore terminé. Car la rune de droite s'effaça de nouveau pour laisser d'autres morts-vivants entrer. Et si les précédents n'étaient que de pitoyables créatures, ceux-ci semblaient autrement plus puissants. Il y avait quelques squelettes, mais qui marchaient d'un pas plus assuré et qui étaient équipés d'armes et de protections de plutôt bonne facture, et des goules, à l'air relativement chétif mais toujours plus dangereuses que des morts-vivants de bas étage.

Et la valse reprit immédiatement. Anastasie fonça au milieu pour tenter de les dégrouper, frappant rapidement ceux au centre avant de reculer. Mais, si la stratégie s'avéra payante pour les squelettes, les goules, elles, ralentirent pour rester ensemble. La jeune femme en profita néanmoins pour s'occuper des quatre tas d'os les plus proches, frappant d'une estocade l'un d'eux avant de balayer les jambes de deux autres. Aucun ne fut définitivement détruit mais l'assaut lui laissa le temps de se défendre du dernier, parant un coup d'épée avant de le frapper à la mâchoire, qui se décrocha sous l'impact. Le squelette tourna sur lui-même, déséquilibré, et elle en profita pour prendre son arme par une extrémité et l'asséner sur sa colonne vertébrale, le tuant sur le coup. Mais ses autres ennemis en avaient profité pour se rapprocher ou se redresser et elle dut reculer en hâte pour éviter leurs assauts. Heureusement, elle était bien plus rapide que ses adversaires, mais ils étaient en nombre trop importants pour se permettre de ne miser que là-dessus. Un rapide décompte l'informa qu'il y avait presque dix squelettes et moitié moins de goules.

« Pourquoi ne pas envoyer toutes vos créatures d'un seul coup ? » demanda-t-elle à Azazel.

Elle savait qu'il l'observait. Il avait retiré la rune deux fois de suite pour laisser deux vagues bien distinctes de créatures s'attaquer à elle. Mais elle ne reçut pas de réponse. Pour autant, elle se doutait de celle-ci : sans qu'elle ne sache comment, la silhouette casquée connaissait ses capacités. Elle savait qu'elle ne ferait qu'une bouchée d'un groupe important de morts-vivants, alors elle tâchait de l'épuiser petit à petit. Peut-être de l'obliger à utiliser son Aura de Gaïa contre des ennemis de bas étage pour qu'elle se retrouve sans force face à des créatures plus fortes par la suite. Mais l'aide de sa Déesse n'était pas le seul atour qu'Anastasie avait dans sa manche, et elle comptait bien le prouver à l'observateur.

Elle se reconcentra sur ses fluides, toujours dans cet état brut mais façonné dans lequel elle les avait laissé, et activa son sort. Alors cette énergie lumineuse se transforma rapidement en magie, passant d'une forme intangible et invisible à cette douce aura reconstructrice qu'elle connaissait si bien. La boule d'énergie apparut dans son corps, prête à la soigner au moindre dégât subi, et alors la Comtesse passa à l'action.

Fonçant sur les squelettes à l'écart, elle fit tournoyer son bâton autour d'elle et s'exposa ainsi à leurs attaques. Mais pour chaque coup qu'elle subissait, deux tas d'os se retrouvaient éparpillés au sol. Une lame vint tailler son bras ; son bâton décrochait un crâne avant de briser deux jambes. Une épée pénétrait son mollet ; elle fracassait une colonne vertébrale avant de casser un bras. Et à chaque fois que son corps se paraît d'une nouvelle blessure, cette dernière se cautérisait en quelques secondes à peine, la laissant presque comme neuve alors qu'elle achevait un sixième mort-vivant. Rapidement, les goules les rejoignirent et elle dut de nouveau s'éloigner, mais son attaque suicide l'avait débarrassée de près de la moitié de ses opposants alors que sa magie avait empêché toute séquelle sur son corps.

Anastasie sourit.

« Si vous voulez que j'abatte toutes mes cartes il va vous falloir plus que ceux-là, » déclara-t-elle à l'attention de l'observateur invisible.

Il restait encore deux squelettes pour quatre goules, mais le surnombre qui l'handicapait tant avait nettement baissé.

Elle s'était, cependant, quelque peu essoufflée lors de l'échange. Elle n'avait aucune idée du temps qu'elle passerait dans ces catacombes, aussi voulait-elle attendre le dernier moment pour utiliser son sort de vigueur, qui ne durait pas plus de deux heures, mais cela l'obligeait à reprendre des forces de manière plus conventionnelle entre deux assauts.

Après quelques secondes d'une légère fuite pour permettre à son rythme cardiaque de se calmer, cependant, elle reprit ses assauts. Son sort avait disparu, mais elle se savait capable d'affronter trois goules de front sans essuyer trop de dégât. Aussi ne lui restait-il qu'à s'occuper petit à petit des deux derniers squelettes et du nécrophage de trop pour terminer le combat facilement. Basant ses attaques sur la vitesse plus que la force, elle courut dans leur direction avant de rouler sur le côté tout en assénant un coup de bâton au dernier moment. L'arme frappa le genou de l'un des tas d'os, qui s'effondra sur lui-même, et la seconde d'après elle s'éloignait de nouveau. A peine ses adversaires s'étaient-ils retournés dans sa direction qu'elle revenait à la charge, faisant éclater le crâne d'un squelette avant de poursuivre sa course à l'autre bout de la salle. Puis un troisième assaut vint achever la seconde ossature animée. Elle avait toujours basé son style de combat sur la vitesse et la précision ; face à une telle stratégie, sans la présence d'esprit nécessaire à anticiper ses attaques, les morts-vivants n'avaient aucune chance. Il lui fallut trois charges supplémentaires pour se débarrasser d'un nécrophage, enfonçant son crâne un peu plus à chaque fois, mais lorsque celui-ci éclata enfin et que la goule s'écrasa sur elle-même, alors Anastasie rangea son bâton pour dégainer Perçombre et équiper son bouclier.

Cette confrontation fut plus rapide. La première créature tenta de la transpercer de ses griffes, mais la jeune femme para l'assaut de son écu avant de planter sa rapière dans la gorge du second nécrophage qui tenta de l'atteindre. Elle fit ensuite reculer le premier d'un coup de bouclier avant d'envoyer celui-ci dans le bras tendu de la dernière goule. Cette dernière perdit l'équilibre une seconde, ce qui permit à la Comtesse de plonger Perçombre dans son œil avant de se retourner vers la troisième, dont elle ouvrit l'estomac de deux coups de taille. Les intestins de la créature commencèrent à sortir de son ventre, tombant à ses pieds et la faisant trébucher, ce qui laissa à Anastasie le temps de l'achever proprement.

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 Sujet du message: Re: Le château d'Endor
MessagePosté: Mar 29 Nov 2016 16:40 
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Un clignement d’œil plus tard et Anastasie était de nouveau dans l'immense salle noire qui représentait son esprit.

« Il va vous falloir de plus puissantes créatures que cela pour me faire dépenser mon énergie, » fit-elle à Azazel, qui semblait la regarder de son visage dépourvu d’œil.

Mais la créature resta silencieuse. La jeune femme ne se réjouit cependant pas trop vite. Elle lui avait déjà tendu un piège, elle n'était pas à l'abri que ces vagues de créatures en soit un autre. Mais elle en doutait ; elle voyait mal comment ces morts-vivants pourraient faire tourner l'affrontement en sa faveur maintenant qu'ils étaient détruits. L'explication la plus plausible était qu'elle avait été sous-estimée et que son opposant s'était attendu à la voir utiliser ses pouvoirs, dépenser sa magie ou s'essouffler.

« On dirait que je vais devoir faire appel à lui plus tôt que prévu, » répondit Azazel.
« Lui ? » demanda la jeune femme.

Mais seul le silence lui répondit. De qui pouvait-il bien parler ? Un nouvel ennemi dans la salle circulaire ? Si elle se faisait attaquer alors qu'elle était accaparée par son adversaire en songe, elle ne pourrait se défendre. Mais cet état n'était pas différent de l'hypnose, utilisée par certains médecins kendrans, ce qui signifiait qu'au moindre danger ressenti par son subconscient, elle se réveillerait. Seuls les Vaahs'Umbra, à sa connaissance, avaient la force de prendre le contrôle de leur cible assez violemment pour empêcher ce genre de réaction de survie. Donc si elle ne se réveillait pas, de qui voulait-il bien parler ?

« Il m'a prévenu qu'il serait là, » continua la silhouette. « Cela va rendre les choses plus faciles. »

Anastasie fronça les sourcils, incertaine de l'attitude à adopter. Mais ses questionnements ne durèrent pas plus longtemps car elle ne fut bientôt plus capable de la moindre pensée. Une puissante douleur l'assaillit de toute part, vrillant son crâne, ses côtes et ses jambes. Immédiatement, elle poussa un hurlement alors que ses jambes cédaient, la faisant tomber à genoux. Elle se prit le visage dans les mains, cherchant à arrêter la douleur sans réellement savoir comment, sans réellement savoir ce qu'elle pouvait faire. Aucune pensée claire ne voulait se former dans sa cervelle, qui semblait se réduire en bouillie seconde après seconde. C'était dans sa tête que la souffrance était la plus violente, la plus insupportable, même si elle se répercutait sur chaque parcelle de son corps et résonnait dans chacun de ses organes. Elle se sentait mourir plusieurs fois par seconde, poussant des hurlements et des gémissements pour laisser échapper l'atroce sensation qui s'intensifiait petit à petit dans son corps, mais en vain. Rien de ce qu'elle faisait ne semblait vouloir calmer la douleur. Et, devant elle, Azazel et Zekiel étaient silencieux.

Lorsqu'elle aperçut ce dernier, un éclair de lucidité parcourut Anastasie. Zekiel. Il était l'Ombre qu'elle avait affronté dans la crypte du Bouclier Sacré. Ou du moins c'est ce qu'elle avait cru à ce moment là. Rassemblant ses forces, elle leva son bras et éjecta un puissant trait de lumière dans leur direction. Les deux silhouettes disparurent avant d'être touchées, mais emportèrent la douleur avec eux. Immédiatement, la jeune femme se redressa et dégaina Perçombre.

« Un Vaahs'Umbra, » comprit-elle.

La créature qu'elle avait affrontée dans cette crypte n'était pas un Ombre mais un Vaahs'Umbra, leur version améliorée, pour ainsi dire. Ce qui expliquait pourquoi il n'était pas mort malgré la perte de multiples carapaces et comment il était entré dans son crâne pour tenter de prendre le contrôle de son corps. Et si elle avait gagné leur premier duel mental, ce n'était en fait qu'une couverture pour s'installer confortablement à l'intérieur de son esprit le temps d'avoir assez d'emprise pour revenir à l'assaut.

Elle n'eut pas le temps de disserter plus longtemps sur les capacités de ces âmes en peine car bientôt Azazel et Zekiel réapparurent. Ce dernier leva le bras vers Anastasie et aussitôt la douleur recommença. Mais elle ne le laissa pas récupérer son emprise sur elle. Fermant les yeux, elle imagina un nouveau cadre pour leur petit duel : la boutique de la mère de Sérénité, sa meilleure amie. C'était un lieu qui n'avait vu aucun malheur dans la vie de la Comtesse, un lieu dont il ne pouvait tirer les mauvais souvenirs pour la hanter, tout simplement car ceux-ci étaient inexistants. Immédiatement la douleur s'amenuisa, ainsi que l'emprise du Vaahs'Umbra.

« Je t'ai laissée gagner la dernière fois, Anastasie, » fit celui-ci de sa voix éthérée. « Je suis bien meilleur que toi à ce jeu là. »

Le cadre ne resta pas le même très longtemps. Le Seigneur Ombre n'eut qu'à se concentrer une seconde pour que le paysage laisse place à des plaines chaotiques. Mais la jeune femme profita de cette seconde. Perçombre en avant, alors que le décor se transformait lentement, elle esquissa un coup en direction de Zekiel, qui dut reculer en hâte et perdit prise sur l'environnement. Celui-ci retourna à la boutique de Sérénité et la Comtesse profita de la force que les lieux lui donnaient pour continuer son assaut. Mais chaque fois qu'elle attaquait, son adversaire se retrouvait quelques mètres plus loin, comme se téléportant sans la moindre difficulté.

« Je suis dans ta tête depuis près d'une semaine, même dans un environnement favorable tu n'es pas de taille à m'affronter, » commenta-t-il d'un ton neutre.

Et le cadre changea de nouveau pour ces terres chaotiques qu'il avait déjà essayé d'installer autour d'eux. Anastasie lutta, cherchant à maintenir sa propre image, mais elle ne parvint qu'à le ralentir et bien vite les plaines cendrées et rougeoyantes de la mémoire de Zekiel reprirent le dessus. Il ne fallut qu'un instant supplémentaire au Vaahs'Umbra pour récupérer son emprise sur la jeune femme et instiller une puissante douleur dans son crâne. Mais elle tint bon, refusant de tomber une nouvelle fois à terre et continuant à marcher malgré les hurlements qu'elle poussait à cause de la souffrance.

« Je peux y aller ? » demanda Azazel, non loin de là.
« Non, elle a encore trop de contrôle, » fit l'autre.

La situation semblait quelque peu divertir la silhouette casquée, qui émanait une aura d'amusement devant le spectacle.

« Le grand Zekiel aurait-il du mal à soumettre une jeune femme tout juste sortie de l’œuf ? » demanda-t-il d'un ton rieur. C'était la première fois qu'il troquait sa neutralité depuis que la Comtesse l'avait rencontré, comme s'il parlait à une vieille connaissance.
« Ce n'est pas n'importe quelle gamine, » protesta l'Ombre.

Profitant de leur conversation, Anastasie se concentra, fermant les yeux pour occulter ses pensées à son adversaire.

( Nous sommes dans ma tête, ) pensa-t-elle. ( Nous sommes dans ma tête. Nous sommes dans ma tête. )

Son opposant avait certes plus d'expérience en joute mentale, mais ils étaient, effectivement, dans son esprit. Alors elle décida de ne plus avoir mal.

« Mmpf. »

Zekiel redoubla d'efforts pour la soumettre, intensifiant la douleur.

« Je n'ai pas mal, » lâcha la Comtesse à voix haute.

Et la douleur s'estompa.

« Zekiel ? » s'inquiéta Azazel alors que la jeune femme se redressait complètement.
« Je vais devoir m'en mêler physiquement, » répondit l'autre. « Tu as intérêt à vaincre, ça va me faire perdre plus d'une semaine d'emprise si elle arrive à me chasser. »

La silhouette casquée hocha la tête en signe d'assentiment et immédiatement après Zekiel fit apparaître un bâton dans ses mains. Anastasie rouvrit les yeux et se mit sur ses gardes. Ils se jaugèrent quelques secondes. Puis l'Ombre passa à l'action. Il porta un coup en direction du visage de la jeune femme, qui n'eut pas le temps de parer et prit l'extrémité de l'arme de plein fouet sur le nez, la faisant chuter à la renverse. Ignorant la douleur, elle se redressa immédiatement d'un saut carpé et attaqua à son tour, mais son adversaire l'esquiva d'une botte avant de la frapper au dos de sa botte. Lorsqu'elle reprit son équilibre et se retourna, le bâton vint la cueillir au niveau du menton, la sonnant violemment avant de la frapper au buste. Elle tomba à la renverse et à la seconde où elle toucha le sol, la migraine reprit de plus belle, lui arrachant un nouveau hurlement de douleur. Elle voulut faire disparaître la peine, mais un nouveau coup lui coupa le souffle et la désorienta alors que la souffrance reprenait peu à peu le dessus, l'empêchant de réfléchir clairement. Et chaque fois qu'elle tâchait de se ressaisir, une nouvelle attaque de Zekiel amplifiait son emprise sur son esprit.

« Maintenant, » déclara-t-il.
« Comment se nomme la mère d'Oaxaca ? » demanda Azazel.

Mais ses paroles atteignirent à peine Anastasie, qui luttait de toutes ses forces contre la douleur.

« Tu as trente secondes, » ajouta-t-il.
« Tant que ça ? » s'étonna l'Ombre.
« Je ne fais pas les règles, » se défendit la silhouette.

Mais les secondes défilèrent et la jeune femme ne parvenait à rien faire d'autre que hurler et planter ses ongles dans sa chair tant la souffrance était grande. Ses cris étaient rythmés par les assauts incessants du Vaahs'Umbra, qui venait l'empêcher de se concentrer de manière régulière, l'empêchant de se ressaisir.

« Combien de temps ? » demanda Zekiel après un énième coup de bâton.
« Dix secondes, » déclara l'autre.

Dix secondes. Dix secondes avant sa défaite. Comprenant,malgré la situation, ce qu'impliquait les paroles d'Azazel, Anastasie se laissa aller à exécuter l'unique action qu'elle pouvait faire de manière instinctive dans une telle situation. La seule chose qu'elle savait indépendante de sa capacité à se concentrer. Elle déchaîna l'Aura de Gaïa. La puissance de l'onde magique vint éjecter les deux disciples de Tal'Raban, qui se retrouvèrent bientôt au sol à plusieurs mètres de là. Aussitôt, Anastasie fit arrêter la douleur, d'une simple pensée, avant de se redresser.

« Shaeya 'naer Elsayim, » fit-elle simplement.

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Anastasie ouvrit les yeux juste à temps pour voir la banshee s'enfuir devant son Aura de Gaïa. En l'activant dans son esprit, elle avait dû la lancer physiquement également, se sauvant de peu alors que la créature s'était approchée d'elle. Mais elle n'était pas la seule présente. Il y avait également plusieurs squelettes et goules, presque autant que lors de la vague précédente, ainsi qu'un faune décharné. Comprenant que le temps jouait contre elle, la jeune femme se releva et s'élança vers un groupe de nécrophages, Perçombre en main. Cependant, une puissante langueur l'avait prise à son réveil, et elle dut lancer son sort de vigueur pour disposer de toutes ses capacités. Le pouvoir de la Déesse avait éparpillé ses ennemis mais elle savait qu'elle ne disposait que d'un peu plus d'une minute pour profiter de la situation en tuant le plus possible d'entre eux.

Arrivant au niveau d'une goule trop recroquevillée sur elle-même pour se défendre, elle abattit sa rapière, réduisant leur nombre de un. Rapidement, elle s'approcha d'une seconde qui s'enfuyait, affolée, mais à une vitesse trop lente pour lui échapper. Vint le tour d'une troisième, qu'elle décapita sans trop de difficulté, puis une quatrième qu'elle démembra avec la même facilité. Les squelettes subirent rapidement le même sort alors que l'aura s'affaiblissait à peine. Bientôt il ne restait que la banshee, qui l'observait en feulant sans oser pénétrer le cercle de protection, et le faune décharné, créature agile et rapide qui poussait des gargarismes écœurants depuis l'autre bout de la pièce.

Lorsque l'aura disparut, le véritable combat commença. Elle était dorénavant seule contre deux des plus puissantes créatures qu'elle avait pu croiser dans sa vie. Elle ne connaissait la goule améliorée que de réputation, mais elle avait lu assez à leur propos pour savoir qu'elle était extrêmement dangereuse pour le commun des mortels. Le genre de créatures qui n'aurait laissé aucune chance à un soldat lambda et aurait donné du fil à retordre à certains miliciens gradés. Quant à l'esprit torturé de Tal'Raban, la banshee, elle en avait affronté une à peine quelques semaines auparavant et avait failli y laisser sa vie malgré la présence salvatrice de Ak'Laharikah à ses côtés. Mais le monstre était alors accompagné de bon nombre de squelettes qui avait divisé leur force. Et, surtout, Anastasie n'était plus la même. Depuis cet affrontement elle avait incroyablement grandi et, qui plus est, avait gagné deux reliques du Chasseur d'Ombres, guerrier légendaire dont l'éradication de ce genre de créatures était l'unique but. En bref, ce combat qui aurait pu paraître suicidaire à n'importe qui, dont elle quelques temps auparavant, était à sa portée. Mieux encore, après sa victoire sur la goule à deux têtes, elle ne craignait pas le moins du monde la défaite.

Les deux morts-vivants s'élancèrent en même temps vers la jeune femme, presque à la même vitesse. Mais le faune était légèrement plus rapide, ce qui différa leur arrivée à sa portée de quelques secondes, juste assez longtemps pour qu'elle fasse la différence. Au dernier moment, elle envoya un trait de lumière dans le genou de son opposant, le faisant trébucher sur elle alors qu'elle relevait son bouclier pour encaisser le coup. La vitesse et le poids de la créature la firent chanceler, mais elle s'était préparée au choc et, juste après la réception de la goule sur elle, elle embrocha celle-ci de Perçombre et la fit tourner devant elle de toutes ses forces pour intercepter l'attaque de la banshee, qui arrivait toutes griffes dehors à ce moment là. Les longs ongles de l'esprit tourmenté transpercèrent le dos du faune, qui poussa un râle en tentant de se dégager, mais il était aplati contre l'écu et empalé de part en part. Profitant de la situation, Anastasie s'avança, appuyant de toutes ses forces contre le thorax de la goule avant que la banshee n'ait eu le temps de se dégager. Le poids des trois individus fit basculer le fantôme en arrière et la jeune femme se dégagea au dernier moment pour ne pas être entraînée dans la chute. Immédiatement après, elle releva Perçombre pour attaquer le faune au cou, invoquant l'aura de puissance autour de sa lame pour trancher net la tête de la créature, mais en une seconde toutes les torchères de la pièce s'éteignirent, amenuisant grandement la précision de la jeune femme qui sentit une zone bien trop tendre pour être les cervicales sous sa lame. La goule poussa tout de même un hurlement atroce, mais la seconde d'après la Comtesse sentit un violent coup au niveau de son ventre, qui l'envoya à terre, deux mètres plus loin. Elle se redressa bien vite, malgré son abdomen endolori, et lança un sort d'éclairage au milieu de la salle pour pallier au soudain manque de visibilité. La boule lumineuse illuminait pratiquement toute la pièce circulaire, aussi la jeune femme put voir le faune décharné, le poitrail déchiré, se relever à côté de la banshee et l'observer avec rage.

L'effet de surprise de son plan passé, elle était en grand désavantage contre ces deux créatures particulièrement puissantes. Mais il lui restait une potion de mana et une grande réserve de magie, et les revenants étaient connus pour leur crainte des sorts de lumière. Après ce premier échec, les morts-vivants s'avancèrent avec plus de prudence vers la Comtesse, se séparant pour tenter de la cerner, mais la jeune femme recula pour essayer de toujours garder les deux créatures à l’œil en même temps. Elle dut cependant se résoudre à laisser la banshee la prendre à revers lorsqu'elle atteignit la limite de son cercle de lumière, s'exposant, si elle la traversait, à se retrouver dans le noir le plus complet contre deux monstres vraisemblablement nyctalopes, ou peu s'en fallait. Alors elle garda le plus vif de ses adversaires face à elle et laissa l'esprit tourmenté venir dans son dos. Par chance, elles étaient des créatures extrêmement bruyantes, poussant régulièrement des râles ou de brefs cris stridents, en particulier au moment de passer à l'attaque ; ainsi Anastasie pouvait prévenir toute attaque surprise et faire volte-face à la dernière seconde.

Un détail vint toutefois contrecarrer ses plans. Alors que la goule améliorée venait à son encontre en un bond particulièrement vif, une violente migraine attaqua le crâne de la jeune femme ; Zekiel s'était visiblement remis de sa déconfiture et repartait à l'assaut pour la déconcentrer au pire des moments. Le mal de tête l'empêcha de se concentrer sur son environnement, mais elle sentit néanmoins un mouvement derrière elle alors que le faune arrivait à portée de son épée. Dans un réflexe de survie, ignorant la douleur qui vrillait ses tempes, elle se jeta sur le côté en lâchant Perçombre et son bouclier, encombrants, juste à temps pour voir les deux morts-vivants se cogner l'un contre l'autre, chancelant sous l'impact. Malgré la souffrance mentale grandissante, Anastasie se réceptionna d'une roulade avant de lever une main chargée de magie dans leur direction. Un trait lumineux fusa dans la direction du faune, qui prit l'attaque en plein visage et termina de chuter, hurlant de douleur. Mais la banshee, toujours debout, s'élança immédiatement après dans sa direction, forçant la jeune femme à sortir son bâton de derrière son dos pour l'affronter. Diminuée par la migraine, Anastasie se défendit du mieux qu'elle put contre l'esprit tourmenté, mais celui-ci, plus vif et puissant que la Comtesse dans son état second, gagna vite du terrain. Un coup de griffe à gauche, un autre à droite, la théurgiste n'avait pas le temps de parer une attaque qu'une autre fusait, et bien vite un ongle vint pénétrer sa cuirasse déjà abîmée. Pour couronner le tout, le faune décharné, remis de ses blessures, rejoignit rapidement l'esprit pour acculer la jeune femme qui perdait peu à peu pied, ainsi attaquée physiquement et mentalement.

Alors elle se résolut à l'utiliser. Cette technique à la fois si proche et si éloignée de l'Aura de Gaïa. Cette technique qui avait endommagé tous ses organes internes lors de son affrontement contre les nombreuses goules dans la crypte en Omyrhie. Mais, avant tout, cette technique qui avait éradiqué tous ses adversaires en une seule petite seconde, si l'on omettait la vigoureuse goule à deux têtes. Anastasie se concentra. Chargea son ki et son énergie vitale. Visualisa le dôme d'énergie pure. Et lâcha la technique. La seconde d'après, les deux morts-vivants gisaient au sol, carbonisés.

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« Quel est le vrai nom de... »
« Non ! » s'exclama Anastasie.

Elle était de retour dans la vaste pièce sombre ; face à elle, Zekiel et Azazel étaient silencieux. De nouveau maîtresse en ces lieux, la jeune femme fit disparaître les maux de tête d'une simple pensée et dégaina Perçombre.

« Quel est le vrai nom de Tal'Raban ? » recommença la silhouette casquée.
« Non ! » répéta-t-elle.
« Tu as besoin de mes fragments d'âme pour ouvrir le coffret, » argumenta l'autre.
« Vous avez une présence physique dans mon esprit, » rétorqua-t-elle. « J'en déduis que j'avais accès à votre âme depuis le tout début. »

Zekiel émit un léger rire, visiblement amusé par la situation.

« J'étais prête à jouer avec vos règles, Azazel, mais vous avez essayé de tricher. Je prendrai votre âme de force. »

Le bouclier d'Anastasie apparut à son bras et elle se mit en position de combat.

« Fais quelque chose, » s'énerva la créature en se tournant vers son allié.
« J'ai perdu toute mon emprise sur elle, » expliqua l'Ombre. « Je suis incapable de la vaincre seul dans cet état. »
« Mais je suis vulnérable ici. »
« Et si je perds elle ne fera qu'une bouchée de toi. Alors aide moi si tu veux avoir une chance de survivre. »

La jeune femme laissa apparaître un sourire prédateur sur son visage. La créature la craignait.

Une seconde plus tard, elle était à leur portée, sans même bouger ses pieds ou chercher à se déplacer. Perçombre s'abattit sur Azazel tranchant son bras sans la moindre difficulté ; un râle de douleur retentit dans la pièce. Ce fut au tour de Zekiel de passer à l'attaque, s'interposant de son bâton pour faire reculer la jeune femme, mais en une pensée l'arme se transforma en un long serpent constricteur qui s'enroula autour des bras de l'Ombre. La jeune femme frappa une seconde fois en direction de la silhouette casquée, mais celle-ci disparut pour réapparaître à plusieurs mètres de là, un nouveau bras ayant remplacé le moignon. Mais une chute de pierres venue de nulle part s'abattit sur lui, l'ensevelissant sous une montagne de gravats. La Comtesse se tourna vers le Vaahs'Umbra, tenant de nouveau un long bâton, et frappa dans sa direction. Il para du centre de son arme mais celui-ci se brisa net et la rapière vint fendre le visage de la créature sans la moindre difficulté, provoquant un cri de souffrance. Elle avait fini par comprendre comment fonctionnait ce lieu : c'était sa tête, son esprit. Elle en était la maîtresse absolue, et Zekiel maintenant affaibli par leur dernière altercation, ayant perdu tout son ancrage dans ses pensées, ne faisait pas le poids.

L'Ombre disparut de devant la jeune femme pour retrouver Azazel, sortit mentalement des décombres.

« Plan B, » lâcha-t-il simplement.
« Je n'aime pas le plan B, » argumenta la créature.
« Tu préfères mourir ? J'ai besoin de temps, va ! »

La silhouette casquée poussa un long soupir avant de disparaître. La seconde d'après, Anastasie était de nouveau dans son corps, au milieu de la salle circulaire. Face à elle, Azazel s'enfuyait par la sortie du fond, qui avait été ouverte pour laisser sortir la banshee et le faune décharné. Elle voulut partir à sa poursuite, mais à sa gauche un mouvement attira son attention : la dernière rune de la salle se volatilisait, et entrait maintenant dans son champ de vision un cavalier squelette.

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MessagePosté: Mar 29 Nov 2016 16:42 
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Il ne fallut pas longtemps au cavalier squelette pour la prendre comme cible. Il talonna immédiatement sa monture et s'élança dans sa direction au galop, pique en avant. La jeune femme plongea sur le côté pour éviter la première attaque mais son corps lui rappela douloureusement sa dernière action dans le monde physique : elle avait invoqué l'aura de destruction des morts-vivants, ce qui avait eu pour effet de la laisser physiquement très affaiblie. Ce qui aurait dû être une roulade adroite se transforma en douloureuse chute sur le côté, et si l'arme de hast la manqua, la douleur n'en fut pas moins violente. Du sang coula de sa lèvre et de son nez et elle dut cracher par terre pour évacuer tout le liquide rougeâtre accumulé dans sa bouche. Ses muscles étaient endoloris et elle pouvait sentir les contusions dans ses organes internes. Tant bien que mal, elle se redressa à temps pour éviter le second assaut du cavalier squelette, qui pointait la longue pique en direction de son visage. Tout de suite après l'esquive, elle plaqua une main sur son thorax et fit appel à ses fluides pour soigner les blessures localisées à l'intérieur de son corps. La magie agit rapidement, lui redonnant des forces en seulement quelques secondes, mais de nouveau le revenant la prenait en chasse et elle était désarmée. Pour se sortir de cette situation, elle envoya un sort d'aveuglement au cheval, qui s'arrêta rapidement pour se cabrer. Profitant du répit, elle plongea sur son bâton, au sol à quelques mètres de là et refit face à son adversaire, qui l'observait maintenant, parfaitement immobile à l'endroit où elle l'avait laissé.

« Crains-moi, mortelle, car je suis ta mort ! » clama-t-il avec grandiloquence.

Mais la jeune femme sourit. La force de ce mort-vivant résidait dans sa mobilité, dans son cheval. Mais face à une utilisatrice des fluides de lumière comme elle, c'était une faiblesse. Le canasson se cabra de nouveau avant de partir au galop dans la direction d'Anastasie alors que son maître lâchait son énorme pique pour attraper une énorme claymore. La Comtesse, elle, resta sur ses appuis, prête à bondir. Mais alors que le destrier arrivait à mi-distance, elle leva son bras gauche et concentra un puissant trait de lumière. Une fraction de seconde plus tard, le sort partait en direction de l'articulation antérieure de la monture ; le cheval hennit de douleur et se ramassa vers l'avant, emportant son cavalier avec lui. Le duo glissa sur plusieurs mètres alors que la jeune femme se décalait juste assez pour se retrouver sur leur flanc. Alors elle enfonça son bâton dans le corps du destrier, le coinçant entre deux côtes, avant de vite reculer en direction de Perçombre et du Bouclier Sacré, à terre non loin de là.

Rapidement, le cavalier squelette se redressa, faisant face à la jeune femme qui commençait à être à court de magie. L'arme contondante dépassait de chaque côté du corps de la monture mais ne semblait pas la déranger le moins du monde. Pour illustrer cette pensée, le mort-vivant reprit la parole.

« Tes attaques sont vaines, mortelle ! » s'exclama-t-il avec la même emphase exagérée. « Et ta magie te fera bientôt défaut ! »

Et, la seconde d'après, il talonnait de nouveau sa monture pour se jeter sur la jeune femme, sa claymore en avant. Mais elle retrouva bien vite son sourire. Ses réserves de magie étaient bientôt à sec, elle le savait, mais elle savait également qu'elle n'en aurait pas besoin pour vaincre son adversaire, qui déjà tombait dans le piège qu'elle lui avait tendu. Se mettant sur ses appuis, elle attendit le cavalier squelette sans bouger, l'attendant alors qu'il s'approchait inexorablement. Et, alors que celui-ci débutait une attaque circulaire de son immense épée, elle recula simplement de deux pas. Reculer face à un cheval au galop pourrait sembler ridicule, mais l'esquive lui permit d'échapper de peu au coup d'épée du cavalier, après quoi elle n'eut qu'à se décaler de quelques centimètres et se cacher derrière son bouclier. Lorsque ce dernier prit l'une des extrémités du bâton de plein fouet, la puissance du destrier à pleine vitesse se répercuta dans tout le corps de la jeune femme ; mais elle tint bon, et si ce bout de l'arme resta sur place, l'autre côté vint défoncer toutes les côtes du cheval en tournant sur lui-même. Prise dans son élan, la monture s'éclata en morceaux plusieurs mètres plus loin alors que son maître passait par dessus son encolure pour atterrir plus loin encore.

L'attaque avait cependant énormément sonné la jeune femme, qui avait dû encaisser indirectement la vitesse du destrier squelette, aussi dut-elle se ressaisir quelques secondes avant de se remettre en position de combat, laissant par la même l'occasion au cavalier de se redresser et de ramasser son arme. Lorsqu'il fit face à son cheval, en piteux état, il poussa un hurlement de rage et de désespoir, visiblement abattu par la perte.

« MECREAAAAAANTE ! » beugla-t-il dans sa direction avant d'entonner un long cri de guerre, fonçant sur elle en courant.

Contrairement à ce qu'elle avait pu initialement penser, le combat ne fut pas plus aisé après le trépas de la monture. Pris de démence, le squelette se révéla être un puissant adversaire, nettement supérieur à n'importe quel autre tas d'os qu'il lui avait été donné d'affronter jusque là. D'autant plus que son armure complète lui offrait une protection bien supérieure à la plupart des morts-vivants, qu'ils soient d'os ou recouverts de chair. Mais ce qui le rendait si dangereux était, avant tout, la folie provoquée par la perte de son destrier. Il maniait sa claymore sans aucune précision mais avec une puissance et une rapidité exceptionnelle, parvenant à enchaîner des passes comme s'il ne faisait tournoyer qu'une épée courte. Anastasie esquivait toutes les attaques tant bien que mal, mais son bouclier l'encombrait et elle doutait de sa capacité à se défendre de tels assauts sans tomber à la renverse ; comprenant finalement que sa protection se révélait plus incapacitante qu'utile, elle la laissa finalement tomber pour se concentrer sur l'esquive. Elle n'en fut pas tirée d'affaire pour autant, car le squelette, dépourvu de muscle et de poumon, ne se fatiguait ni ne s'essoufflait et les rares ripostes que la jeune femme parvenait à placer se révélait bien trop faiblarde et peu précise pour occasionner le moindre dégât. Presque complètement sans magie, uniquement équipée de Perçombre, la jeune femme comprit bien vite qu'elle ne pourrait gagner de cette manière ; il fallait qu'elle ruse, encore une fois, pour prendre l'ascendant.

Les passes se succédèrent pendant un long moment, ni l'un ni l'autre des deux adversaires ne pouvant s'épuiser. Mais à force d'esquives et de contre-attaque, Anastasie arriva jusqu'à son bâton, gisant à quelques mètres de la dépouille du destrier squelette. D'un mouvement preste du pied, elle releva l'arme et l'attrapa au vol, laissant tomber Perçombre au sol. Le guerrier mort-vivant la visa d'une nouvelle attaque circulaire, mais elle parvint une nouvelle fois à l'éviter d'une pirouette. Vint un second assaut, puis un troisième et ainsi de suite jusqu'à trouver une nouvelle ouverture. Pourvu d'une bien meilleure allonge avec le bâton, la jeune femme réussit à frapper la mâchoire de son adversaire, qui craqua sous l'impact. Cela n'arrêta pas le squelette, mais bientôt une nouvelle ouverture se fit dans sa garde et un nouveau coup vint le toucher au menton. Puis un troisième et un quatrième, jusqu'à ce que la bouche de son adversaire ne pendouille sous le reste de son crâne. C'est à ce moment là que la Comtesse enveloppa son bâton de l'aura bienveillante que les revenant détestaient tant. Puis elle envoya l'arme contondante de toutes ses forces dans une estocade qui vint percer le palais du cavalier et détruire l'arrière de son crâne. Alors les hurlements de rage s'arrêtèrent. Et son cadavre chuta au sol.

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 Sujet du message: Re: Le château d'Endor
MessagePosté: Mar 29 Nov 2016 18:08 
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Comprenant qu'Azazel avait déjà une bonne avance sur elle, Anastasie décida de perdre un peu plus de temps pour noter, de mémoire, les runes qui avaient maintenant disparues. Puis, après avoir rangé son nécessaire d'écriture et récupéré tous ses équipements, elle rappela la boule lumineuse à elle et partit à la poursuite de son adversaire, Perçombre en main, dans le tunnel qu'offrait l'ouverture face à l'entrée. Cependant, sans qu'elle ne puisse l'expliquer, la lumière qui la suivait s'amenuisait rapidement à mesure qu'elle avançait à travers le long corridor, jusqu'à ne plus être capable que d'éclairer un pas devant elle, moins efficace qu'une simple torche ou même qu'une flammèche.

Elle n'avait pas fait vingt mètre à l'intérieur du couloir cylindrique qu'un rayon ténébreux traversa son champ de vision ; elle eut à peine le temps de se plaquer contre un mur pour éviter l'assaut magique. A quelques mètres devant elle une silhouette sembla se diriger vers le côté droit juste après. Elle accéléra l'allure pour la rattraper mais à l'endroit où l'apparition avait été vue, il n'y avait aucune sortie.

« Tu penses pouvoir me vaincre dans une telle obscurité ? » railla une voix, semblant parvenir de partout à la fois.

Mais la jeune femme l'ignora, continuant son chemin à travers le tunnel à la recherche de la créature. Plusieurs mètres plus tard, un bruit attira son attention derrière elle ; elle se retourna juste à temps pour voir un second trait magique s'approcher d'elle, et une fois de plus les parois du corridor furent son salut. Mais juste après, deux autres attaques fluidiques suivirent, l'obligeant à se jeter au sol. Elle releva la tête juste à temps pour voir, une fois de plus, une silhouette traverser un mur.

« Laisse moi te poser une question, » demanda Azazel. « Croyais-tu qu'il serait si simple de me vaincre alors même que Râle de Nuit a prédit ta mort ? »

Anastasie fronça les sourcils à cette annonce. Alors il avait entendu leur conversation ? Elle pensait pourtant que le Gentâme était capable de rendre leurs dialogues secrets. N'était-ce pas ce qu'il avait fait devant l'auberge, sur la route des Duchés ? Ou bien cette créature était-elle assez puissante pour déjouer les tours des envoyés de Phaïtos.

« Râle de Nuit est un savant, pas un prophète, » rétorqua-t-elle, mettant cette nouvelle donnée de côté.
« Tu ne réponds pas à ma question, » s'impatienta son opposant. « Tu penses que tu es capable de me vaincre ? Alors que j'ai la précieuse aide de ton ami Zekiel, trifouillant ton cerveau ? »
« Bien sûr que j'en suis capable » répondit-elle, confiante.
« Tu en est sûre ? »
« Certaine. »

Le contrecoup ne se fit pas attendre plus longtemps. A peine avait-elle prononcé ce mot qu'une violente langueur la prit. Comme si son corps était drainé de ses forces, alors même que le sort de vigueur était toujours parfaitement actif. Comme si son énergie vitale la quittait. Il ne lui en fallut pas plus pour comprendre. Malheureusement, il était trop tard ; alors qu'elle mettait un genou à terre, le souffle coupé, une violente onde ténébreuse s'abattit sur elle, la projetant au sol.

Lorsqu'elle se redressa, l'environnement avait changé. Des catacombes nauséabondes du Château d'Endor, elle s'était retrouvée au corridor d'un grand et sombre palais aux pierres noires. Il n'y avait rien de plus à en dire : l'endroit, s'étendant à perte de vue, était désert et dépourvu de la moindre décoration. Et comme seul son sonore, les ricanements d'une voix qu'elle commençait à connaître trop bien. Zekiel. Elle était de retour dans son propre esprit. Mais, contrairement à précédemment, elle avait beau se débattre, penser, imaginer, demander à ses pensées de se défaire de l'emprise de l'Ombre, rien n'y faisait : elle était sa prisonnière, otage de sa propre cervelle. Intégralement nue, incapable de faire usage de la magie, elle était condamnée à avancer à l'aveuglette dans ce couloir, à la merci du Vaahs'Umbra. C'est seulement après plusieurs dizaines de mètres à marcher inlassablement à travers le paysage inaltérable qu'une première apparition vint rompre la monotonie des lieux. C'était son père. Son père qu'elle avait elle-même tué. Il tenait son ventre, ouvert et ensanglanté, en portant des yeux incrédules sur elle, tandis que ses lèvres se mouvaient perpétuellement, mimant encore et toujours le même mot : Pourquoi ? La jeune femme s'était figée devant cette vision, incapable d'esquisser le moindre geste. Mais alors que des larmes commençaient à couler le long de ses joues, l'expression de son père se changea en un regard de haine. Il ouvrit la bouche pour hurler, mais aucun son ne sortit. Et il courut vers Anastasie, le poing rageur pointé vers elle, comme prêt à la tuer de ses propres mains. La Comtesse se recroquevilla sur elle-même pour échapper à la vision, s'accroupissant et cachant sous ses yeux alors que les quelques gouttes se transformaient en sanglots. Mais rien ne vint. Lorsqu'elle rouvrit ses yeux rougis, le corridor était de nouveau vide.

« Pourquoi ? » demanda-t-elle finalement à l'instigateur de cette farce.
« C'est ce qu'il te demandait, » railla l'Ombre.

La jeune femme fronça les sourcils avant de reprendre sa marche, sans même savoir dans quel but, pour aller où. Après une dizaine de mètres supplémentaires, finalement, apparut le visage émacié du Nécromancien qu'elle avait vaincu près de Luminion. Celui dont le trépas lui avait valu le surnom de Purificatrice. Ses traits étaient tordus de douleurs alors que plusieurs hémorragies le vidaient de son sang.

« Tu aurais pu me soigner, » disait-il. « Tu aurais pu me sauver... »

Il avait raison. Elle le savait. Ses réserves de magie, ce jour là, étaient à sec, mais elle disposait de plusieurs gourdes de mana qui lui auraient permis de soigner les plaies du nécromancien sans l'ombre d'un doute. Elle aurait alors pu le délivrer aux autorités locales... Mais elle avait préféré le laisser agoniser longuement, le laisser mourir de ses blessures sans aucun espoir, dans cette sombre caverne dans laquelle il avait vécu plus de cinq mille ans. Elle avait fait le choix de le laisser mourir.

« Tu es bien certaine d'être meilleure que nous ? » demanda le Vaahs'Umbra, adoptant soudain un ton sérieux.
« Je ne tue pas des innocents ! » s'exclama-t-elle.

Mais Zekiel laissa de nouveau échapper un long ricanement qui résonna à travers tout le corridor.

« Il me semble que c'était là l'argument des Inquisiteurs Ecarlates, » continua-t-il. « Tous les plus grands fanatiques de Gaïa pensent que tuer est juste dans leur position... Tous ces fanatiques que tu méprises et trouves aussi dangereux que ceux qu'ils combattent... Depuis quand es-tu l'une de ces fanatiques, Anastasie ? »

La jeune femme secoua la tête alors que l'apparition répétait encore et toujours qu'elle aurait pu le soigner. Elle tentait de chasser ces sombres pensées de son crâne mais Zekiel semblait seul maître à bord, répandant sa culpabilité à travers elle sans la moindre difficulté. Ou bien était-ce elle qui ne parvenait pas à sortir cette idée de son crâne ? Etait-ce elle qui s'imposait ce supplice, reconnaissant une part de vérité dans les paroles de l'Ombre ? Après tout jamais elle n'aurait laissé un homme mourir si elle avait pu faire autrement quelques semaines plus tôt. Elle croyait en la justice et en la rédemption... Alors pourquoi avait-elle décidé de le laisser se vider lentement de son sang, mourant dans sa propre urine comme un chien errant s'étant fait piétiner par une carriole ?

« Tu aurais pu me sauver... » répéta le Nécromancien.
« ASSEZ ! » hurla la jeune femme, fonçant sur son ancien adversaire, mains en avant, prête à l'étrangler.

Mais au premier contact, l'apparition se volatilisa, laissant comme seul son le long ricanement de Zekiel. Puis, sans crier gare, de nouvelles silhouettes apparurent. C'était les sektegs qu'elle avait mis à mort lors de son périple vers la crypte qui abritait le Bouclier Sacré. Mais la jeune femme ne se laissa plus faire. Elle en avait assez. Assez de n'être que le jouet de cet être sadique qui semblait tant s'amuser de la voir souffrir. Alors elle frappa les murs de toutes ses forces, à coup de poings, de pieds et d'épaules, se jetant contre les parois avec force alors que les gobelins la suppliaient de les laisser en vie. Elle donna des coups de talon, de coude et même de tête sur les cloisons de pierre, jusqu'à ce que l'une d'elle se brise. Alors le ricanement de Zekiel laissa place à un hurlement de douleur. Elle frappa de nouveau, de toutes ses forces, agrandissant le trou à chaque nouvel assaut. Jusqu'à ce que tout le décor ne s'effondre sous les cris de douleur de l'Ombre.

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MessagePosté: Mar 29 Nov 2016 19:57 
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Lorsqu'elle rouvrit les yeux, Azazel posait une main gantée sur son cou. Bien que toujours fatiguée par la soudaine perte de ses forces vitales et mentalement épuisée par les assauts psychologiques de Zekiel, Anastasie eut la force de dévier sa main avant d'envoyer un puissant coup de talon dans le torse de la créature. Celle-ci tomba au sol à son tour et les deux adversaires se redressèrent finalement d'un même mouvement.

« Je vois que Zekiel a échoué, » commenta-t-il.

Sa voix, d'ordinaire neutre, trahissait une certaine appréhension qui fit grandement sourire la jeune femme.

« Cela fait trois fois qu'il s'y essaie, » répondit-elle. « Je ne vois pas ce qu'il y a de si surprenant à cela. »

Le disciple de Tal'Raban laissa échapper un soupir.

« Comment t'es-tu libérée de son emprise ? » demanda-t-il.

Mais la Comtesse secoua la tête pour signifier son refus de répondre et se mit en garde.

« Tu ne m'auras plus de cette manière, Gentâme, » éluda-t-elle.
« Je vois. Tu as compris. »

Aussitôt, Azazel leva un bras et lança une attaque magique que la jeune femme évita d'un pas sur le côté. Elle était, malheureusement, pratiquement à court de mana et n'avait pas la possibilité de boire une gourde sous les assauts ennemis. Alors que le disciple de Tal'Raban, lui, semblait en pleine forme de ce point de vue, ce qui lui donnait un avantage énorme dans un endroit si exigu. Comme pour souligner cette pensée, le Gentâme envoya trois nouveaux traits sombres dans sa direction, couvrant tout l'espace et empêchant toute esquive. Alors Anastasie se cacha derrière son bouclier, encaissant de front un sort ; l'attaque s'infiltra néanmoins dans la protection pour continuer jusqu'à son torse. Bien que diminué, le coup n'en resta pas moins douloureux pour la Comtesse, qui sentit son ventre se tordre de douleur alors que la manifestation fluidique s'insinuait dans les pores de sa peau. Elle ignora cependant la douleur pour foncer sur son adversaire, Perçombre en avant, et le viser d'une puissante estocade. Mais la silhouette disparut alors que la lame s'apprêtait à la pénétrer, laissant l'arme percer l'air. Sentant l'air bouger derrière elle, Anastasie se retourna à temps pour éviter une nouvelle attaque magique d'un pas sur le côté avant de repartir à l'assaut de son ennemi. Faisant cette fois face, le Gentâme sortit de nulle part un marteau météore qu'il envoya prestement dans sa direction, forçant la jeune femme à arrêter sa course pour se défendre de la violente attaque. Manquant cependant d'élan à cause de l'étroitesse des lieux, la boule frappa cependant le bouclier avec peu de force et la Comtesse reprit rapidement son chemin pour asséner un coup de taille plongeant à son opposant. Mais celui-ci disparut une fois de plus. Automatiquement, la théurgiste se retourna, mais il n'était pas visible. Elle comprit rapidement de quoi il en retournait : il voulait combattre dans un environnement favorable. Son marteau n'était pas fait pour les endroits exigus, comparé à la rapière d'Anastasie qui pouvait en plus aisément parer toutes ses attaques.

Lorsqu'elle fut de retour dans l'arène, Azazel l'attendait, faisant tournoyer son arme d'un air menaçant. La jeune femme esquissa une course vers l'avant mais, dès qu'elle vit le marteau partir, elle recula précipitamment. La boule ne rencontra que du vide et retourna rapidement vers son propriétaire, mais la jeune femme avait néanmoins pu voir ce qui l'intéressait : la portée maximale du fléau. L'obscurité ambiante, que son sort lumineux ne parvenait presque pas à combattre, ne lui permettait pas d'avoir une visibilité optimale, mais c'était suffisant pour discerner les gestes de son adversaire et remarquer que son coup ne pouvait aller plus loin sans que l'extrémité de sa chaîne ne lui échappe. Ayant évalué un rayon d'un peu plus de deux mètres, la jeune femme tourna rapidement autour du Gentâme sans dépasser la distance de sécurité, le forçant à tourner sur lui-même. Voyant qu'elle ne se décidait pas à venir à sa portée, le disciple de Tal'Raban envoya des traits sombres dans sa direction, anticipant sa position une seconde plus tard pour la toucher. Mais la Comtesse roulait au sol, ralentissait, accélérait, forçant la créature à dépenser ses réserves de mana sans parvenir à la toucher. Elle était trop mobile pour lui et, ainsi sous l'emprise de son sort de vigueur, ne donnait aucun signe de fatigue, si ce n'était ceux causés par le drain de ses forces vitales un peu plus tôt. Alors, Azazel fut contraint de passer lui-même à l'offensive. Il disparut en une seconde, emportant sa chaîne avec lui.

( Un, deux, ) compta Anastasie.

Et elle se baissa, exécutant une roulade vers le centre de la pièce alors que la boule passait à quelques centimètres de sa tête. Lorsqu'elle se redressa, elle était de nouveau hors de portée du Gentâme, qui faisait tourner son marteau météore dans le vide vers l'extérieur de l'arène. Elle avait remarqué plus tôt que ses disparitions ne duraient jamais moins de deux secondes, sûrement le temps pour lui de se dématérialiser et se rematérialiser. Il ne se téléportait pas : il changeait de plan. Ce qui était tout à fait logique pour un Gentâme, qui devait utiliser l'énergie vitale de ses interlocuteurs pour rester sur Yuimen, leur lieu de vie se trouvant en réalité en enfer. Evidemment, toutes les règles ne s'appliquaient pas dans le cas d'Azazel : il avait lui-même répondu à certaines questions de la jeune femme sans qu'elle ne ressente la moindre langueur mais avait volé son énergie lorsqu'elle-même avait répondu à ses questions, ce qui était l'inverse de ces créatures de Phaïtos. Mais celui-ci ne servait pas le Dieu des Morts mais le Lord Nécromant, pour une étrange raison que ne comprenait pas la Comtesse. Autrement dit, la plupart des règles devaient être vérifiées avant d'être considérées comme pertinentes ou non. Mais une chose était certaine : Anastasie n'avait jamais entendu parler de Gentâmes capables de lancer des sorts d'Ombre en plein milieu du plan physique de Yuimen. Et cela tombait bien, car ils étaient, selon les légendes, absolument intangibles et intuables. Ne restait plus qu'à espérer que cela soit faux dans le cas de celui-ci.

Après cette esquive, les deux adversaires se regardèrent quelques secondes sans bouger, si l'on omettait le mouvement régulier du marteau météore battant l'air à la droite d'Azazel. Puis il disparut de nouveau. Anastasie compta de nouveau jusqu'à deux avant de sauter sur le côté, évitant de justesse un violent coup plongeant. La boule frappa le sol, créant un impact terrifiant dans la pierre, puis disparut de nouveau, obligeant la jeune femme à s'écarter de quelques pas de plus. Cette fois le coup fut de nouveau circulaire, tentant de la faucher aux jambes, mais elle sauta sur place juste à temps. Puis le Gentâme s'immobilisa de nouveau, continuant de faire tournoyer son arme dans le vide alors que la Comtesse s'écartait de sa portée. Puis, finalement, il fit ce qu'elle attendait qu'il fasse depuis le début : il commença une attaque et, au lieu de disparaître, s'avança rapidement pour être certain de la toucher. Mais elle ne fit pas ce que lui avait prévu ; au lieu de reculer pour tenter de lui échapper, elle se précipita aussi rapidement que possible dans sa direction, Perçombre en avant, lâchant même le bouclier pour gagner de la vitesse. Avant qu'il n'ait le temps de comprendre ce qui se passait, la jeune femme plongea sous la chaîne, effectua une roulade et se retrouva juste devant lui. Emportée par son élan, elle ficha alors sa rapière dans l'abdomen d'Azazel en une puissante estocade qui le traversa de part en part, lui tirant un râle de souffrance. Utilisant ses deux mains pour appuyer de toutes ses forces sur son arme, elle se laissa tomber sur lui pour donner tout son poids dans l'attaque ; le Gentâme lâcha son arme sous le choc, et la boule gicla à plusieurs mètres de là avec force, emportée dans sa course. La créature, elle, n'eut pas le temps de disparaître et fut entraînée au sol ; Anastasie se rattrapa des genoux, enfourchant le disciple de Tal'Raban, modifia la trajectoire de Perçombre en appuyant sur son pommeau et poussa de toutes ses forces pour percer tout son thorax de l'intérieur. Azazel poussait des cris de douleur alors que l'épée lui lacérait les entrailles, répondant à une question fondamentale de ce duel : il était bel et bien tangible, et si elle en jugeait par les dégâts occasionnés par son attaque meurtrière, craignait la douleur.

Anastasie n'eut cependant pas le temps de l'achever, car le Gentâme trouva rapidement la force de sortir de ce plan, disparaissant de sous ses jambes. Elle se redressa vite pour scruter la salle de fond en comble, mais aucun signe de la créature n'était visible. Quelque chose attira cependant son attention : un vrombissement au-dessus de sa tête. Lorsqu'elle leva les yeux, elle aperçut, caché dans les ombres, une silhouette se mouvoir depuis le balcon qui surplombait l'arène. La seconde d'après, une attaque magique la prenait pour cible. Elle n'eut aucun mal à l'esquiver et prit immédiatement la direction des escaliers, mais lorsqu'elle arriva en haut de ceux-ci une rune apparut, lui barrant le chemin. L'apparition fut cependant ponctuée d'une hurlement de douleur de la part d'Azazel, prouvant que ses paroles en la matière n'étaient pas des mensonges : il utilisait bien une part de son âme pour faire apparaître et disparaître les runes. Immédiatement, la jeune femme descendit les marches quatre à quatre et, arrivant de nouveau dans la salle circulaire, se précipita vers le balcon, s'aidant du mur pour atteindre la balustrade, à deux mètres du sol. Mais la créature lança une nouvelle décharge magique, particulièrement faiblarde et lente mais qui obligea la Comtesse à lâcher sa prise. Contrôlant sa boule lumineuse, elle envoya la lumière derrière le Gentâme, qui avait un trou béant à la place de l'estomac. De celui-ci s'échappait des volutes de fumée noire qu'il semblait vouloir garder en lui en couvrant la plaie. Le plan de la jeune femme était tout trouvé. Elle prit de l'élan avant de foncer de nouveau sur le mur pour escalader la rambarde ; la seconde d'après, un trait ténébreux la prenait pour cible et elle lâchait prise. Elle recommença une seconde fois, puis une troisième, forçant Azazel à lâcher son énorme plaie à chaque nouvelle tentative. Bientôt, la créature posa un genou au sol, incapable de se tenir debout. Alors la jeune femme parvint à atteindre l'étage sans qu'il n'ait le temps de l'attaquer. Mais lorsqu'elle se tint devant lui, Perçombre en main, il disparut de nouveau de ce plan. Elle envoya la lumière, qui gagnait en vigueur à mesure que le Gentâme s'affaiblissait, au centre de la pièce pour en observer les alentours, mais il était introuvable. Pour autant, il ne devait être loin car la boule lumineuse n'était pas tout à fait à sa pleine puissance.

Lorsqu'elle se laissa glisser de nouveau dans l'arène, un bruit attira son attention juste derrière elle. Elle eut tout juste le temps de se retourner pour voir une épée courte se diriger vers son cœur. D'un coup de main, elle dévia la lame, qui se planta profondément dans son ventre, à gauche de son estomac. L'acier glacé mordit sa chair avec violence, lui tirant un cri de douleur alors que le Gentâme affaiblit mettait toutes ses forces sur le manche de son arme pour la dévier à l'intérieur même de son corps comme elle l'avait fait un peu plus tôt. Sous la souffrance, elle lâcha Perçombre, se mettant à la merci de son adversaire, incapable de riposter. Elle posa ses mains sur les gants de son ennemi pour tenter de le repousser, mais sa prise, malgré sa faiblesse, était puissante. La lutte dura quelques secondes supplémentaires et fut extrêmement douloureuse pour la jeune femme, qui sentait l'acier se déplaçait légèrement dans sa chair, perforant les tissus et faisant couler abondamment son sang au sol. Mais elle tint bon, tâchant de gagner du temps alors que des volutes de fumée continuaient de s'échapper du corps d'Azazel. Et c'est en voyant ce spectacle qu'elle eut une idée. Gentâmes et Ombres avaient une chose en commun : ils étaient plus ou moins des âmes bruts, sans réelle enveloppe charnelle. Si celui-ci semblait souffrir de l'échappement de cette sombre vapeur, c'était certainement là la forme que prenait son être, qui se volatilisait petit à petit, l'affaiblissant grandement. Et elle avait vaincu, quelques jours plus tôt, Zekiel en le privant d'enveloppe. Alors, lâchant les mains de son adversaire, elle attrapa son casque par les deux cornes qui ne ceignaient et tira de toutes ses forces. Ce laps de temps permis au disciple de Tal'Raban d'agrandir l'ouverture béante qu'elle avait au ventre, mais quand enfin le heaume lâcha, toute l'âme d'Azazel s'évapora dans un long et lugubre râle.

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 Sujet du message: Re: Le château d'Endor
MessagePosté: Mar 29 Nov 2016 20:37 
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Anastasie retira la lame de son ventre dans un gémissement avant de tomber lourdement au sol, ensanglantée et endolorie. Il lui restait un peu de magie, mais pas assez pour un soin complet. Elle se concentra tout de même sur sa blessure, posant ses deux mains dessus, et lança son sort le plus puissant, les dents serrés. Le sort tira, en plus de ses dernières ressources de mana, sur son énergie vitale, la fatiguant énormément et dissipant le sort de vigueur par la même occasion alors qu'une douce lumière blanche sortait de ses paumes pour venir reconstruire sa chair. Par chance, aucun organe n'avait été gravement touché, mais la reconstruction fut néanmoins longue. Lorsque la magie se dissipa finalement, elle avait toujours particulièrement mal à l'abdomen mais le sang ne coulait plus. Alors elle s'allongea sur le sol, prenant quelques secondes pour se reposer pour la première fois depuis son entrée dans ces maudites catacombes. Lorsque finalement elle se redressa, serrant les dents alors que ses muscles lui tiraient violemment le ventre, menaçant de rouvrir la cicatrice grossière qui lui barrait la panse, la boule lumineuse au centre de la pièce se mit à grésiller, jusqu'à disparaître complètement. Quand elle se tourna, Râle de Nuit lui faisait face.

« Comme tu peux le constater, je n'ai pas vraiment la forme nécessaire pour te poser des questions, » lui fit-elle avec lassitude.
« Je ne t'en demande pas, » la rassura-t-il. « Je suis venu te remercier. »

La jeune femme haussa un sourcil.

« Je dois te dire que je ne m'attendais pas à ta victoire, mortelle. Mais tu as vaincu l'un de mes frères. »
« Je pense que tu me dois des explications à son propos, » exigea la Comtesse en prenant soin de ne pas prendre de ton interrogatif.
« Tu as raison, » rétorqua-t-il.

Les deux fentes rouges qui lui servaient d'yeux se fermèrent quelques secondes, avant de se figer de nouveau dans le regard d'Anastasie.

« Lorsque Tal'Raban était aux Enfers, il a créé quelques liens avec certains d'entre nous. Et lorsqu'il s'est échappé de ce qui aurait dû être sa dernière demeure, il les a convaincu de se joindre à lui. Ne résistant pas à l'appât du gain, ces Gentâmes ont accepté le marché offert par le Lors Nécromant. Nous appelons ces Gentâmes les Corrompus. Mais Phaïtos, courroucé, leur a retiré sa bénédiction et les a maudit en inversant toutes leurs abilités. Ainsi ils n'ont plus accès aux Enfers, qui était jusqu'alors notre refuge, le secret de notre non mortalité, qu'en utilisant l'énergie vitale accumuler ; pour obtenir de l'énergie vitale d'un mortel, ils doivent lui poser des questions et obtenir une réponse véritable ; et pour terminer, la malédiction les empêche de mentir. »

La jeune femme fronça les sourcils, ne comprenant pas un détail.

« Je croyais qu'aucun Gentâme ne pouvait mentir, » fit-elle.
« Nous le pouvons. Cela est juste interdit par notre code d'honneur. Phaïtos a rendu cette interdiction un peu plus littérale pour les Corrompus. »
« Je vois. Ainsi il utilisait le changement de plan comme une téléportation, mais cela utilisait de l'énergie... Et n'ayant plus la bénédiction de Phaïtos, il devenait vulnérable, tuable. »
« Exact. La plupart des Corrompus sont morts de la malédiction de Phaïtos. Incapables de mentir ni d'obtenir de l'énergie vitale, le moindre passage aux Enfers leur était fatal. Ceux qui ont survécu sont les plus rusés. »

Anastasie commençait à comprendre : le Contrat de Tal'Raban, s'il était un réel jeu, n'avait pas pour but de répondre à des énigmes, il permettait en fait de déguiser des questions du Gentâme Corrompu pour forcer les mortels à y répondre. Ainsi elle s'était faite voler de l'énergie vitale en croyant répondre à des devinettes qui avaient en réalité été conçues pour qu'elle en connaisse la réponse. Tout ceci n'était qu'une farce élaborée.

« Merci, » fit-elle finalement. « Rejoins moi à Kendra Kâr, je te poserai des questions à ce moment là. »
« Pas si vite, » l'arrêta-t-il. « L'âme d'Azazel s'en est allée vers ce couloir, » ajouta-t-il en pointant le tunnel cachée en-dessous du balcon. « Un coffret s'y trouve. Un coffret ouvert. »

La jeune femme hocha la tête dans sa direction en guise de dernier remerciement et le Gentâme disparut en un clin d’œil, libérant la lumière du sort d'éclairage. Anastasie rappela celui-ci à elle et s'engouffra par la sortie que lui avait désigné Râle de Nuit. Elle ne fit pas deux mètres lorsqu'elle aperçut enfin ce pour quoi elle était venu : une petite boite rectangulaire finement ouvragée affublé d'un verrou cassé. Elle aurait aimé pouvoir dessiner la rune qui avait sûrement été inscrite à cet endroit quelques minutes plus tôt, mais le contenu du coffre était, elle n'en doutait pas, une grande consolation pour cette petite perte de savoir.

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 Sujet du message: Re: Le château d'Endor
MessagePosté: Ven 9 Déc 2016 17:57 
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A l'intérieur du coffret se trouvait la bague. Anastasie l'observa quelques instants, contemplant l'objet de sa venue dans ces lieux morbides ; c'était une chevalière dorée pourvue de quatre pierres ovales bleues formant un genre de papillon. Rien ne semblait indiquer que c'était bien la relique du Chasseur d'Ombre, mais la jeune femme l'enfila néanmoins à l'annulaire droit avant de sortir en claudiquant des catacombes.

Une fois dehors, elle traversa le Temple de Phaïtos du Château en se tenant le ventre de la main gauche et sortit immédiatement. Elle demanda le chemin jusqu'à la tour de Kadria à la première personne venue, qui semblait la regarder avec une certaine admiration. Une fois arrivée en bas de celle-ci, elle monta avec difficultés les marches menant à la chef des Messagers des Corbeaux. La montée fut longue et douloureuse. Quand elle fut finalement en haut, elle s'appuya sur un mur de l'entrée, reprenant son souffle.

« J'ai la bague, » fit-elle à la rouquine en montrant sa main droite. « Je m'en vais pour Alkil dès maintenant. Mais une promesse est une promesse : je parlerai en votre faveur à Adam, second officieux du Temple de Gaïa de Kendra Kâr. »

La Dame des Brumes sourit et prit la main d'Anastasie, juste le temps d'observer la bague. La Comtesse se laissa faire, appréciant le contact doux de son interlocutrice après près de deux heures de bataille acharnée dans les catacombes. Son inspection terminée, Kadria la remercia d'avoir purifié les lieux de l'influence de Tal'Raban et promit à la jeune femme qu'elle lui donnerait toute l'aide nécessaire si elle la demandait un jour pour combattre des nécromanciens tourmentant les âmes. Anastasie fronça les sourcils quelques instants avant de reprendre la parole, revenant sur ce qu'elle avait vu dans les catacombes.

« Kadria... Il y avait un Gentâme là-dedans. Un Gentâme au service de Tal'Raban, je veux dire... »

Elle se mordilla la lèvre inférieure avant de continuer.

« A Kendra Kâr on parle des Treize comme de grands génies du mal mais sans vraiment savoir ce qu'il en est... On imagine qu'ils sont juste des Généraux un peu plus forts que la moyenne. Mais en vérité la puissance et l'influence de Tal'Raban dépassent ce que Kendra Kâr peut concevoir, et il n'est qu'un seul des Treize. Si je suis encore en vie c'est avant tout car il a des projets pour moi. Car s'il me voulait morte, je le serais. »

Cette réalisation, ainsi formulée à voix haute, lui provoqua un pincement au cœur. Ses yeux s'emplirent cependant d'une détermination sans faille lorsqu'elle continua :

« Mais ne croyez pas que j'abandonne, Kadria. Un jour je reviendrai, plus forte encore que ne l'était le Chasseur d'Ombres. Et je mettrai fin à sa vie. Définitivement. »

Kadria hocha la tête. Il était, selon ses dires, l'un des plus puissants des Treize, et celui à cause duquel Oaxaca était revenue. Mais il n'était pas invincible. Et, le moment venu, il faudrait que tous soient unis contre lui. Anastasie hocha la tête d'un air solennel avant de redescendre la haute tour. Elle aurait voulu se reposer, mais des affaires urgentes l'attendaient : elle devait retrouver la cuirasse du Chasseur d'Ombres. En quittant le Château, Shaddem, le gardien des portes, lui envoya un « A la prochaine » avec malice, auquel elle répondit par un nouveau signe du chef. Puis elle quitta ce lieu étrange où se mêlait magie noire et respect des âmes. Elle ne savait trop quoi en penser, mais une chose était certaine : elle avait promis qu'elle utiliserait son influence pour leur attirer l'amitié du Temple de Gaïa, alors elle le ferait.

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 Sujet du message: Re: Le château d'Endor
MessagePosté: Mar 27 Déc 2016 19:48 
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Vous vous rendez plus bas, le fleuve scintille au loin et le concours est sur le point de commencer. C'est alors Daemon débarque comme une fleure... juste à temps pour voir une pierre voler depuis un buisson et assommer Insanis. Aussitôt, Deux flèches partent vers le buisson. Le concours se règle d'une manière inattendue par la mort d'un messager embusqué avec une fronde.

Le magicien est cependant violemment touché et très pâle.

"Il faut le ramener à Kadria, ou il risque d'y passer..." s'inquiète Shaddem.

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 Sujet du message: Re: Le château d'Endor
MessagePosté: Mar 17 Jan 2017 23:23 
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Une mauvaise perspective

Ils continuèrent de remonter la rivière jusqu'à un ponton dissimulé parmi les roseaux. Daemon émit une plainte geignarde en posant pied-à-terre, le voyage et ses imprévus l'avait épuisé et il mettait un point d'honneur à le souligner. Asad nota son gémissement et leva les yeux au ciel, exaspéré. Phlégias demeurait sur son esquif. Ils ne pouvaient pas déceler son expression, mais sa posture indiquait qu'il était frileux à l'idée de quitter sa barque.

« Venez Phlégias, nous devons vous présenter aux Lords. » l'incita Daemon.

Le batelier observa les planches du ponton comme s'il s'agissait d'une chose complètement inédite. Le semi-elfe croisa les bras en signe d’impatience, le temps que le personnage encapuchonné eût fait un premier pas héroïque. Une fois les deux pieds hors de l'esquif, Phlégias marqua un temps et regarda d'avant en arrière.

« Bien, suivez-moi. »

Ils parcoururent un petit sillon creusé dans l'herbe grasse qui jonchait la rive, avant de déboucher sur la clairière qu'ils avaient aperçue juste avant. Daemon émit un mouvement de recul en reconnaissant l'endroit, craignant la présence du nain. Un arbre était criblé de flèches et des voix montaient de l'autre côté de la clairière. Les arcs étaient bandés, prêts à tirer.

Attentif à la scène, il eut à peine le temps d'apercevoir un trait. Un projectile sortit de nulle part, une pierre, atteignit un des participants à la tête. Le jeune homme tomba raide sans même vaciller. Aussitôt les deux archers firent volte-face et décochèrent dans les buissons.

Asad et Daemon se précipitèrent dans leur direction. Le nain et la jeune fille aux cheveux roses s'inquiétaient pour leur compagnon, tandis que le dernier écarta les buissons et dévoila un corps inanimé, une flèche figée dans la poitrine. Daemon s'approcha du cadavre encore soumis à quelques spasmes, tout en restant aux aguets sur de possibles assaillants supplémentaires, et constata avec surprise qu'il s'agissait d'un Messager du Corbeau. Sa longue robe noire en témoignait. Il s'accroupit et examina la fronde entre ses mains à la recherche d'indices.


(((Fouille du corps.)))

La figure à abattre

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Dernière édition par Daemon le Dim 29 Jan 2017 13:45, édité 9 fois.

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 Sujet du message: Re: Le château d'Endor
MessagePosté: Ven 20 Jan 2017 21:10 
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Intervention pour Daemon et Morgiana


Tu ne trouves rien sur le corps mais, à ta grande surprise, Merilian apparaît et se glisse discrètement près de toi pour murmurer :

"Daemon, Asad, il se passe des choses sinistres, ici. La mort de Korben a déclenché bien des conflits. Je suis désolé de vous avoir mené dans tout ça, mais lune part de l'ordre cherche votre mort, maintenant. Vous devez partir, et trouver le Premier Messager. Préservez les préceptes de l'ordre, je ferais en sorte qu'Endor ne tombe pas totalement entre les mains des forces obscures... en attendant que vous reveniez avec les pouvoir de changer tout ça."

Là-dessus, ta faera te signale que le Premier Messager sera à Oranan.

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 Sujet du message: Re: Le château d'Endor
MessagePosté: Dim 22 Jan 2017 22:04 
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La clairière

Daemon étudia la fronde dans les mains du mystérieux inconnu, sans rien noter de particulier. Il entreprit donc de fouiller les replis de sa robe à la recherche du moindre indice, ou signe d'appartenance à un quelconque groupuscule, mais l'homme n'avait qu'une dague attachée à sa taille par une corde et des cailloux, surement des munitions, dans sa poche.

Un vent d'agitation monta derrière ; auquel Asad veillait avec attention, la main posée sur le pommeau de son épée. L'inquiétude montait. Le jeune homme qui avait reçu une pierre ne réagissait à aucun stimulus et semblait vraiment mal-en-point. L'homme qui avait révélé le corps partit s'enquérir de son état. Il conseilla aux autres de l’amener instamment auprès de Kadria.

Nibelung, le frère de Korben qu'il avait cherché à Kendra-Kar, émit une hésitation en constatant sa présence. Le nain dirigea sa hache à son encontre pour le menacer. Selon lui, le fait que l'agression de son « bien-aimé » intervenait au moment même de son retour n'était pas due à une coïncidence. Il semblait avoir du mal à contenir sa fureur. Daemon ne répliquait pas aux accusations. Il restait stoïque et se contentait de le défier du regard. Faute de preuves directes, l'inquiétude du nain prit le dessus sur sa colère. Il se résolut à évacuer son compagnon jusqu'au château avec l'aide de l'autre basané. Daemon resta interdit un moment. Cette façon de s'exprimer, cette gestuelle... tout dans le comportement de ce nain lui rappelait celui de Korben.

Soudain, des bruissements furtifs se firent entendre dans les fourrés. Quelqu'un les observait et se tenait à l'écart. Daemon et Asad s'échangèrent un regard, puis ils fondirent d'un même élan à travers les broussailles. Il balaya la zone sans rien y trouver. Il était pourtant certain d'avoir entendu des craquements. Alors, dans l'obscurité latente de la forêt, une silhouette apparut et l'invita à approcher d'un geste de main.

Convaincu qu'il s'agissait d'un piège, il avança doucement en restant attentif au moindre changement dans son environnement. Tout était calme. Il fit signe à Asad de s'approcher. Il aperçut enfin l'étrange individu accroupi, dissimulé dans les fourrés, et il ne put contenir sa surprise quand il reconnut ses traits : c'était Merilian, sa supérieure directe. Elle paraissait préoccupée et il n'était clairement pas dans ses habitudes de se dissimuler ainsi ; elle évoluait d'ordinaire sur le domaine comme s'il lui appartenait et elle était la seule capable de tenir tête aux Lords. Daemon abaissa sa garde et s'accroupit devant elle.

Elle prit la parole et annonça sans détour que de sinistres choses se tramaient à Endor. La mort de Korben aurait divisé la guilde et généré des conflits, si bien qu'une part de l'ordre chercherait sa mort. Cette déclaration eut l'effet d'un coup de maillet sur Daemon. Korben était devenu un martyr... Il réalisa qu'en se portant volontaire, par compassion, pour exécuter son ami déserteur ; il était devenu la figure à abattre. Quelle sorte de soulèvement pouvait bien agiter les Messagers du Corbeau ? Elle continua en jetant un regard derrière elle et l'enjoignit à fuir le plus rapidement possible, puis elle saisit son épaule, lui demanda de trouver le Premier Messager et de maintenir les préceptes de l'ordre. De son côté, elle ferait en sorte qu'Endor ne tombe pas entre les mains des forces obscures, en attendant qu'ils reviennent avec le pouvoir de changer tout ça.

Daemon fut parcouru d'un doute, mais l'hostilité du nain confirmait ses dires.

« D'accord. Mais je ne sais rien de cette histoire de Premier Messager. Je n'ai d'ailleurs jamais cru à cette prédiction. »

Merilian répondit qu'elle ne connaissait pas son identité, mais que Daemon devait garder foi en Phaïtos. Suite à son indication plus qu'évasive, elle disparut dans les fourrés.

Asad avait le regard inquiet.

« Que comptes-tu faire ? »

« Suivre son conseil. Il n'est pas bon de rester ici plus longtemps. »

« Mais pour aller où ? »

La question était pertinente. Le Premier Messager avait été évoqué par Korben lors de son épreuve du seuil de la mort. Une prédiction qui avait ouvert une grande controverse au sein de l'ordre et auquel Daemon n'avait jamais accordé la moindre attention. Il regrettait à présent de ne pas s'y être intéressé. Mais alors qu'il réfléchissait à une destination possible, une solution anti-phonique résonna dans son esprit.

(Oranan...)

(Morgoth ? Qu'est-ce qui te fait dire que...)

(Pars pour la république de Ynorie... et vite!)

La faera ne lui donna aucune autre explication. Il décidait de suivre le conseil énigmatique, conscient que la créature était dotée de pouvoirs et d'une sagesse au-delà de sa compréhension.

« Nous partons pour Oranan. Ne me demande pas pourquoi, c'est une idée de Morgoth. »

Asad leva un sourcil et lui emboîta le pas. Ils rejoignirent la clairière où Phlégias était resté les bras ballants, apparemment dépassé par la tournure des événements. Daemon posa une main sur son épaule, fâché de devoir l'abandonner.

« Je suis navré Phlégias, nous devons partir sans attendre. Rejoignez le château et expliquez... » Il marqua un temps en réalisant que le batelier était muet.

« Vous savez écrire ? »

L'encapuchonné hocha positivement de la tête.

« Bien. Alors rejoignez le château et expliquez comme vous le pourrez que vous avez prêté serment à l'ordre. Cependant, évitez d'évoquer nos noms. Il se passe des choses étranges, ce serait plus prudent. »

Le muet réitéra un signe de tête reconnaissant. Daemon lui sourit, puis il se tourna vers Asad.

« Couvre toi, il nous faut des chevaux. »


Une démarche nonchalante

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Dernière édition par Daemon le Dim 29 Jan 2017 14:09, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Re: Le château d'Endor
MessagePosté: Dim 22 Jan 2017 23:40 
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La figure à abattre

Seulement deux hommes surveillaient les écuries. Assis à l'ombre du préau qui surplombait l'entrée du bâtiment et de l'enclos, ils buvaient du vin en cachette. Daemon et Asad avaient enfilé leurs manteaux de Messager, longs et noirs, et avaient rabaissé leurs grandes capuches de manière à dissimuler leurs visages. Le semi-elfe fit signe à son compagnon de le suivre et s'engagea dans la cours avec une démarche nonchalante d'un réalisme presque parfait.

Quand les gardiens perçurent son approche, ils dissimulèrent aussitôt leurs gourdes et simulèrent eux aussi une assurance dégagée, sifflotant comme si de rien n'était. Daemon les dépassa en silence et pénétra dans le couloir délabré qui menait aux écuries. Asad le suivait de près. Lorsqu'il se saisit des scelles et harnais qui étaient accrochés au mur, un des gardes commença à avoir des soupçons à leur égard.

Asad s'introduit dans l'enclos et attira l'attention de deux chevaux qui s'approchèrent et se laissèrent manipuler docilement. Daemon avait toujours admiré sa capacité naturelle à mettre les animaux en confiance, lui-même n'avait jamais réussi à apprivoiser sa jument. Il sangla le second destrier hâtivement, luttant quelque peu contre sa résistance, et le mena hors de l'enclos. L'animal était apparemment ravi de partir en balade.

Cependant, une fois le battant de l'enclos rabattu, il vit les gardiens qui bouchaient le passage de l'autre bout du couloir.

« Qui êtes-vous ? » cria l'un d'eux.

« Cela ne vous regarde pas. » répondit Asad qui conservait son calme.

« Montrez-nous vos visages ! »

Le semi-elfe capta la manœuvre d'Asad qui consistait à simplement ignorer leurs exigences. Après tout, ils étaient membres de l'ordre aux même titre qu'eux et ils n'avaient aucun ordre à recevoir, surtout de sous-fifres dans leur genre. Il se hissa donc sur sa monture et suivit le trot enjoué de son cheval jusqu'aux deux hommes qui reculèrent devant la bête. Cependant, la réaction agressive de l'un d'eux manqua de la cabrer. Il avait dégainé brutalement et pointait sa lame dans sa direction. Résigné, Daemon ôta sa capuche et lui adressa un regard impérieux.

« Je suis Daemon di Phyrexian. À présent laissez-moi passer. »

Les deux hommes échangèrent une expression de surprise, alors l'un d'eux, celui n'ayant pas dégainé, l'attrapa sans prévenir par la jambe pour le faire chuter. Daemon se débattit et cette fois-ci sa monture se cabra bel et bien. Il glissa en arrière et tomba sur le dos, puis roula pour éviter les sabots fous. Asad arrivait à sa hauteur et déjà les gardes appelaient des renforts.

« Vous allez bien gentiment nous accompagner jusqu'au château, c'est bien compris ? »

D'autres hommes arrivèrent et s'agglomérèrent autour d'eux afin d'empêcher toute fuite. Un cercle sombre se forma et se resserra doucement. Ils étaient pris comme des rats. Daemon adressa un regard empli de haine au gardien et saisit son esprit de sa tenaille mentale comme un serpent bondissant sur sa proie. Les yeux de l'homme s'exorbitèrent, il prit sa tête entre ses mains et, flanchant à genoux, poussa un hurlement de souffrance. Le cercle se dispersa autour de lui, mais ce n'était pas encore suffisant...

Alors, tandis que tous se regardaient en chien de faïence, le son d'une porte se refermant leur parvint et une jeune fille apparut parmi eux comme un cheveu sur la soupe. C'était la fille aux cheveux rouges qu'il avait aperçu dans la clairière en compagnie de Nibelung. Elle marqua sa surprise et demanda ce qu'il se passait, quand Asad l'attrapa à la gorge.

« Reculez ou je la supprime ! »

Un mouvement de recul se fit aussitôt dans l'assemblée. Daemon salua l'initiative d'Asad. Les jolies filles étaient suffisamment rares parmi les Messagers pour qu'ils en accordaient une importance notable. Cependant, elle se débattait et commençait à donner quelques difficultés. Craignant que ses cris stimulèrent quelque action vaillante chez les adorateurs hostiles, il la frappa à la tempe du pommeau de son épée. Elle perdit aussitôt connaissance et resta ballante entre ses bras. Il la hissa sur son cheval et le monta ; Daemon fit de même.

Le cercle se brisa à contrecœur pour laisser passer les chevaux. Daemon leur adressa un dernier regard de mépris avant de s'éloigner au galop.


Sans se retourner

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