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![[:attention:]](./images/smilies/attention.gif "Attention")
RP un poil sanglant
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Le temps semble s’être suspendu l’espace d’un instant. Je vois Sine qui essaie tant bien que mal de s’éloigner. Il va falloir que je lui ménage un répit, c’est salutaire pour lui. Mon adversaire semble n’avoir cure des coups que nous lui infligeons. Il se tourne vers moi et d’un coup puissant essaie de m’éviscérer. J’esquive sans problème son attaque en reculant de quelques pas.
Soudain une brume pourpre semble l’atteindre, il s’en trouve immobilisé. Je sais que ce sera bref alors je n’hésite pas. Je lui flanque un nouveau coup, cette fois en direction de son épaule. Il a beau avoir une armure résistante, va bien finir par lâcher. La lame pénètre difficilement et se bloque subitement ! Ma Némésis réplique en m’envoyant bouler à l’aide d’un revers de sa main gantée. Ma hache est toujours fichée dans son épaule, cela ne semble même pas le gêner… Tenant sa hache à une main, il l’abat avec force contre la mienne. Je vois le manche se briser sous l’impact, ne reste de cette arme que la tête, encore enfoncée dans l’épaule du monstre qu’il finit par déloger d’un mouvement brusque.
J’en ai les larmes aux yeux… C’est qu’on y tient à nos haches, et celle-là était un cadeau… Un présent de ma mère… La rage au ventre j’hurle comme un dément en fonçant tête baissée, plus rien ne m’importe hormis de terrasser cet enfant de putain.
« Raaaaaaah ! »Il m’attaque d’un coup latéral que j’évite en plongeant en avant. Je me retrouve en face de lui. Je balance ma tête en arrière avant de le percuter avec violence. Je sens un liquide poisseux se déverser le long de mon front mais je m’en fous. Je continue inlassablement, encore et encore. Au corps à corps il n’arrivera pas à se servir de sa hache au-moins. La haine m’habite, me poussant dans mes retranchements les plus bestiaux. Jamais je n’avais connu pareil fureur, jamais je n’avais voulu abattre ainsi mon ennemi. Je ne suis plus que l'oriflamme de la haine et de la vengeance. Des mains m’agrippent par derrière et m’entraîne loin du nain. Sine me regarde d’un air inquiet.
« Du calme Korben… »L’étincelle de rage luit toujours dans mon œil encore valide. Je ne daigne pas répondre à Sine et me retourne. Le squelette s’avance vers nous de sa démarche lente, j’ai encore quelques secondes avant qu’il n’arrive trop près. Je commence à courir dans sa direction, j’ai le tournis et du mal à respirer mais ce n’est rien en comparaison de la flamme qui me dévore.
« Ce nain va périr de mes mains. S’en prendre au souvenir de ma mère… Il va pourrir en enfer. »J’entends Sine grogner avant de courir à son tour. Il me dépasse et bondis. Il parvient cette fois à renverser le nain qui s’affale à terre. J’en profite et lui saute dessus. J’atterris sur cette carcasse sans âme et recommence à lui flanquer des coups de tête. A chaque choc, son crâne s’abat avec violence sur le sol mais je crois que c’est moi qui reçoit le plus de dommage.
Je commence à perdre l’équilibre, ma Némésis en profite pour me renverser. Sine essaie bien d’intervenir mais sa blessure béante au niveau du torse le rend plus faible, lent… Le squelette nain n’éprouve aucune difficulté à le dégager avant de se retourner vers moi.
J’essaie de me redresser mais la douleur m’en empêche… Le sang coule toujours, brouillant ma vision. Je vois une forme indistincte se placer devant moi et élever sa hache. Je ressens un choc brutal qui m'arrache un cri. Une douleur lancinante s'empare de moi, me transforme en son jouet et me transperce de milles aiguilles. J'ai l'impression de cauchemarder... J'essaie de me relever pour lui faire face mais retombe aussitôt.
"Grumpf"Je m'essuie rapidement l'œil et regarde autour de moi. Le gardien est toujours là... Ce n'était donc pas un mauvais rêve. Je sens ma haine redoubler rien qu'en le voyant. De nouveau j'essaie de me redresser prenant appui sur mes bras mais c'est comme si je n'étais plus entier. Je retombe misérablement par terre et vois alors... Ce morceau sanguinolent entouré d'une flaque carmin. Du sang en jaillit par bribe. J'ai peine à réaliser ce qui m'arrive...
(Ma... Jambe ? Je suis un... Non... NON !!)"Gyaaaaahhh ! Putain d'merde ma jambe, ma jambe !"
J'hurle à m'en déchirer les cordes vocales. En ce jour maudit je suis devenu l'infamie, la phobie qui me terrorise depuis tout p'tit...
(Oh bordel non faut que j'me coupe l'autre c'est pas possible ! Non putain pas ça... Pas à moi ! Pas unijambiste !)
Puis soudain je sens une douleur sourde m’envahir. Je n’arrive pas à réprimer un nouvel hurlement de douleur, c’est atroce, infernal, intenable… J'ai l'impression de n'être plus qu'un puits de douleur... Elle se révèle insoutenable, si vive que je n'ai plus la force de causer, plus la force de vivre... Mon âme se morcèle, se désagrège... Je sens mon enveloppe charnelle se raidir. Pourquoi cela doit-il se terminer ainsi... Pourquoi dois-je mourir si loin de mon foyer, des miens...
Tandis qu'un voile se forme au-dessus de mes yeux je vois le monstre qui s'agite et remue sa hache. Je n'essaie même plus de bouger, j'attends la sentence, me sentant incapable de survivre à pareil traumatisme. Devenir unijambiste... Et puis quoi encore...
"Aller achève moi sale taré ! Fait ton office qu'on en finisse !"(Père...Mère... Je crois que c'en est finit. A l'évidence je n'étais pas taillé pour ce monde... Mère te trouverais-je aux portes du paradis ? M'accueilleras-tu les bras grands ouverts, avec ce sourire exsudant l'amour ? Père m'en voudras-tu ? Moi, ton fils adoré, je crois que jamais plus je ne pourrais te remplir de joie.)Je commence à pleurer, penser à ma mère a toujours été douloureux mais en cet instant critique la douleur de ce souvenir s'est mêlée à celui de la perte de mon membre... Elle s'est intensifiée, elle me dévore littéralement...
Je commence à divaguer d'une voix faible, ma voix se perdant dans le vide :
"Mère...Mère !!! Jamais, gnnhh..."Son souvenir me donne finalement envie de lutter mais je suis impuissant, gisant ainsi à terre, à la merci de mon ennemi.
Je sombre peu à peu dans l’inconscience, la dernière chose que je vois est ce bourrin au-dessus de moi, qui élève une nouvelle fois son arme…
