L'Univers de Yuimen déménage !

Evelyn

Comme elle s’y attendait, son guide s’était trouvé aux pieds des escaliers. Conservant une allure et une attitude neutre, elle ne comprit qu’il l’avait remarqué qu’à la paire d’yeux sombres qui suivaient ses gestes avec attention. Etudiant chacun de ses mouvements tout en conservant une mine sinistre. Sans un mot, d’un simple geste de la tête, il l’invita à la suivre avant d’entamer une nouvelle excursion dans les recoins sombres de ce château.

Si le soleil ne semblait maintenant qu’un vague souvenir, les environs ne pesaient pas pour autant sur les épaules de la jeune femme comme un poids désagréable. Au contraire, les murs épais qui la cernaient de tout côté et le dos droit et ferme de son guide lui conféraient un sentiment de sécurité après l’expérience de la tour aux mille corbeaux. Elle pouvait voir, comprendre son environnement, il n’était pas ici question de reflets sans fins et d’un espace virtuellement illimité. Elle pouvait localiser la personne qui se trouvait près d’elle et cela lui procurait une forme de réconfort.

Sûr de lui, son guide ne se retournait pas, ne cherchant pas à savoir si elle le suivait toujours ou encore si elle allait tenter de le frapper sans qu’il ne l’aperçoive. Ses années dans la rue ne l’avaient pas habitué à ce genre de comportement et elle n’arrivait pas ici à comprendre s’il s’agissait d’une forme de confiance en lui-même ou juste l’expression la plus pragmatique de son rôle de guide. Rôle qu’il tint notamment à la perfection, sans émettre le moindre son jusqu’à enfin lui désigner une porte de bois vieilli, renforcée par une armature de fer. La porte était alignée avec un certain nombre d’autres consoeurs tout à fait similaire, marquant le long d’un couloir étroit éclairé par les rares torches des environs. La serrure n’en était verrouillée.

Poussant le battant de sa nouvelle demeure sans appréhension, Evelyn entendit dans son dos les semelles de son guide quittait les environs dans la direction depuis laquelle ils semblaient provenir, la laissant là sans plus d’explications sur ce qui allait l’attendre.

Hésitant un bref instant devant le seuil libéré, elle entra finalement avant de refermer la porte derrière elle, découvrant qu’il s’agissait de la seule issue de la pièce. Il n’y avait ici ni fenêtre donnant sur les sombres bois environnants, ni lucarne pour faire entrer la lumière du soleil, la cellule se composait d’un simple espace entre une paillasse à l’aspect antique et un autel dédié à une image de Phaïtos qu’elle ne reconnaissait pas.

Elle prit place sur le sol face à cette dernière, ramenant contre sa poitrine ses genoux fourbus avant de les entourer de ses bras. Lentement, en silence, elle laisse ses émotions des derniers jours revenir lentement, profitant de ce bref répit pour tenter de faire le point. Elle avait encore du mal à comprendre comment son monde avait pu changer du tout au tout en si peu de temps et les larmes ne furent pas longues à venir alors que le souvenir de Ghislain se rappelait à sa mémoire.

Elle resta un long moment dans cette position, pleurant en silence son ami perdu, si longtemps même que le sommeil l’a cueilli sans prévenir, la laissant désemparée, la tête appuyée contre sa paillasse, le corps recroquevillé dans une position enfantine.

C’est ainsi que la surprit son premier visiteur. Il s’agissait d’un jeune homme, le troisième qu’elle rencontrait depuis son arrivée au château, son teint pâle et les tâches de rousseurs parsemant son visage lui indiquant facilement quel aurait la couleur de se chevelure si son crâne ne s’était pas retrouvé désespérément vide de tout ornement. Avec un sourire, il lui tendit la main pour l’aider à se relever avant de lui délivrer le message dont il était porteur.

~ Vous allez bientôt rencontrer Lord Gwandor, si vous voulez bien me suivre.

Son sourire était communicatif et rejaillissait jusque dans le regard pétillant qu’il posait sur elle, sentant ses lèvres s’étiraient d’elle-même d’un bref sourire en coin, elle acceptait son aide, ses membres lui rappelant douloureusement la position qu’elle avait adoptée pendant l’ensemble de la nuit. Sans attendre, elle lui emboîta le pas, la gorge serrée et le cœur agitait à l’idée de rencontrer cette personne qui tiendra son futur entre ses mains.

Azra

Intervention de guilde pour Evelyn

Tu arrives bientôt dans une sorte de cathédrale éclairée par une rangée de vitraux. Des armes en tout genre sont exposées un peu partout. Il y a aussi des messagers. Tout au long du bâtiment, les bras croisés, ils attendent en une haie solennelle...

Au fond, un grand shaakt en armure lourde, portant deux épées. Il te regarde intensément tandis que ton guide se retire. Puis il déclare :

"Ton épreuve va commencer. Sache cela : tu as donné la mort. Ce n'est pas un acte mauvais, sauf s'il est motivé par un désire égoïste. Si tu veux donner la mort, tu dois être prête à accepter la tienne. Voici donc ton épreuve : tu dois venir t'agenouiller devant moi. Sur le chemin, dès que tu passeras devant un messager, il t'attaquera. Tu n'as pas le droit de les blesser, tu dois juste esquiver. Dès que tu t'éloignera de l'un il cessera de t'attaquer... et un autre le remplacera. Jusqu'à ce que tu sois arriver devant moi."

Evelyn

Elle savait qu’elle n’aurait pas du faire confiance à ce sourire innocent…

Le trajet n’avait pas été long, le jeune homme marchant d’un pas énergique, contrastant avec son guide de la veille, se tournant sur lui-même de temps en temps pour lui jeter un regard en coin. Il ne s’agissait pas pour autant d’un regard intrusif, le jeune homme lui donnait plutôt l’impression d’un jeune chien excité ne pouvant s’empêcher de bouger. Elle ignorait si sa charge avait une quelconque forme d’honneur à ce moment-là, mais alors que le shaakt fermait enfin la bouche, une douce envie de retrouver le jeune homme aux tâches de rousseurs et de lui faire expirer son dernier souffle semblait poindre dans son esprit.

L’ayant laissée devant deux imposantes portes de bois, il avait tapé dessus avec entrain avant de s’effacer pour la laisser entrer alors que les battants s’écartaient bruyemment. Le spectacle qui se présentait devant elle lui coupa le souffle l’espace d’un instant, son regard peinant à saisir tous les détails du tableau qu’elle découvrait. Ce qu’elle avait tout d’abord pris pour une salle commune ne cessait de l’impressionner par ses dimensions gargantuesques, ses yeux peinant à percer les ténèbres dans lesquelles se trouvait plonger le plafond. Face à elle, une grande haie d’honneur, composée de silhouettes sombres aux vêtements effilochés, elle apercevait des gantelets d’armures entre les fines lanières d’étoffes qui tombaient le long de leurs hautes statures, chacun tenant en sa poigne le pommeau d’une arme. Epées, poignards, dagues et couteaux illuminaient ainsi son chemin alors que son hôte lui faisait face, de l’autre côté de ce sentier d’acier.

De haute stature, sa chevelure diaphane encadrant un visage sombre à la peau d’ébène, un shaakt à la mine neutre lui faisait face, engoncé dans une redoutable armure aux lignes élancées, son ceinturon alourdit par les deux lames qui lui battaient les flancs. Il ouvrit la bouche alors que les portes se refermaient derrière elle, le bruit sourd n’ayant pas l’ombre d’une chance de couvrir la voix puissante de son hôte qui s’élevait sans difficulté entre les murs de la cathédrale, se réverbérant sur les vitraux qui offraient la seule lumière de la pièce.

~ Ton épreuve va commencer. Sache cela : tu as donné la mort. Ce n'est pas un acte mauvais, sauf s'il est motivé par un désire égoïste. Si tu veux donner la mort, tu dois être prête à accepter la tienne. Voici donc ton épreuve : tu dois venir t'agenouiller devant moi. Sur le chemin, dès que tu passeras devant un messager, il t'attaquera. Tu n'as pas le droit de les blesser, tu dois juste esquiver. Dès que tu t'éloigneras de l'un il cessera de t'attaquer... et un autre le remplacera. Jusqu'à ce que tu sois arrivé devant moi.

Il ne prit pas la peine de se présenter, mais son identité ne faisait aucun doute. Il s’agissait de Lord Gwandor, l’homme dont lui avait parlé la Dame des Brumes, celui qui serait en charge de sa première tâche au sein des messagers. Elle ne prenait pour autant conscience qu’à l’instant qu’il ne s’agissait pas d’une validation. Son esprit peinait encore à dévoiler une vérité qu’il avait préféré faire semblant de ne pas saisir, il ne s’agissait pas ici d’une mission, mais bien d’une pénitence. Elle ne tirerait rien de l’accomplissement de sa tâche, elle ne ferait qu’absoudre la mort du brasseur.

Fidèle à sa résolution, elle n’ouvrit pas la bouche et se contenta de hocher du chef pour signifier son assentiment. Ouvrant et dépliant les doigts de manière répétitive, elle prit une longue inspiration avant de faire son premier pas. De nouveau elle subirait le feu du danger et elle se trouvait dès alors bien sotte de cette pris d’affection pour cet endroit, il ne s’agissait pas d’une demeure, elle aurait du le comprendre depuis longtemps. Phaitos ne lui souhaitait aucun repos, car aucun enseignement ne viendrait du repos. Chaque pas devait être fait en direction d’un objectif, sinon il ne serait pas la peine d’être fait.

Avec cette nouvelle maxime en tête, elle fixa une dernière fois son bourreau qui l’observait avancer, elle pouvait presque surprendre un éclat goguenard dans son regard sombre alors qu’elle arrivait au niveau des deux premiers messagers.

Se faisant face, ils étaient tous deux armées d’épées aux lames droites et longues, leur éclat renvoyant faiblement celui de la lumière ambiante avant que tout à coup l’argent ne se floutent, entrant en mouvement dans une danse cruelle. Elle ne pouvait passer entre eux sans pour autant entrer dans l’aire d’influence de l’un d’eux, aussi fit-elle le choix de se diriger vers le droit. Son agresseur ne serait certes pas gêner par la distance comme cela, mais au moins elle n’aurait que celui-ci à gérer, le second se trouvant alors hors d’atteinte.

La première attaque ne fut pas longue à venir, avançant d’un pas, il frappa d’estoc en direction du ventre d’Evelyn, celle-ci ne pouvant s’écarter qu’au dernier moment tant l’assaut se fit fulgurant. Elle parvint à esquiver l’essentiel du coup, mais ne put retenir un gémissement de douleur lorsqu’un second coup vint cingler sa cuisse, la ratant de peu et n’entaillant que le galbe, il rappela pour autant la jeune femme à la réalité alors qu’un troisième coup arrivait rapidement.

Tentant de maintenir une respiration profonde, l’ancienne voleuse se fendait, s’étirait, se recroquevillait, alternant de position à chaque seconde pour ne pas voir l’argent meurtrier mordre plus encore dans sa chair. L’homme connaissait son arme et savait vraisemblablement s’en servir, de même qu’il n’agissait ici sans pitié apparente, chaque coup était porté pour blesser et Evelyn ne devait qu’à ses années passées à échapper aux gardes Kendrans le fait de ne pas avoir été encore débiter en petit morceau. Pourtant, elle parvint à quitter la zone du premier messager, échappant de peu au dernier coup. Luttant contre le réflexe de fuite profondément entré en elle, elle s’était écartée de l’homme en diagonale, afin d’éviter son voisin direct et de plutôt se jeter dans les bras de celui dont elle avait esquivé le prédécesseur. Il s’agissait ici encore une fois d’éviter de se retrouver entre deux lames et de n’avoir qu’une agresseur à observer à la fois, leurs mouvements étant déjà suffisamment difficiles à apercevoir avec le virevoltement incessant des lanières de tissus de leurs atours, plongeant chacun de leur mouvement dans une forme de flou induit par la noirceur de leurs vêtements.

Les hommes passèrent, les lames glissèrent, le sang jaillit. Arrivée au dernier rang, Evelyn se trouvait déjà couverte de son propre liquide vital, ses vêtements empoissés de pourpre, sa peau claire rougie par les nombreuses blessures que les messagers lui avaient infligés. Il ne lui restait plus qu’un agresseur a passé, mais chaque pas se faisait plus dur que le précédent, sa poitrine se soulevant avec douleur. Son souffle irrégulier, elle se glissa enfin dans la zone du dernier messager avant le shaak. Semblable à tout point à ses prédécesseurs, il prit la peine de la saluer de la pointe de son épée avant de frapper. Une forme de courtoisie de sa part ? Une tentative de déconcentration ? Qu’une hypothèse soit valide ou non, l’homme n’en restait pas moins la meilleure lame de tous ceux qu’elle avait croisé jusqu’à présent. Glissant sur le sol avec silence et efficacité, il infligea trois blessures profondes à la jeune femme avant qu’en désespoir de cause elle ne prenne appui sur sa jambe blessée et ne se jette aux pieds de Lord Gwandor, atterrissant douloureusement contre les marches menant à l’autel devant lequel celui-ci se tenait.

Rampant jusqu’à poser une main sur la botte d’armure de son hôte, elle leva finalement les yeux avec espoir, espérant apercevoir un quelconque signe de victoire dans la mine sévère du Shaakt.

Azra

Intervention de guilde pour Evelyn

Gwandor hocha la tête avec un sourire qui semblait presque tendre. Il t'aida à te relever et déclara !

"Tu es pardonnée. Et tu es maintenant une messagère."

Aussitôt, les hommes qui avaient tentés de te tuer un instant plus tôt t'entourèrent. Sous leurs capes, ils avaient prévus des bandages qu'ils présentèrent. Le dernier, celui qui t'avais salué, entreprit de s'occuper de tes blessures. Gwandor, quand il fut certain que tout allait bien, s'éloigna un peu, visiblement pour entrainer les hommes au combat.

(((je te laisse rp comme tu veux la suite, je me contenterais de jouer Gwandor si tu vas lui demander quelque chose, ou le messager si tu as une question et que tu ne sais pas quoi lui faire répondre)))

Korben Bière Brisée · **Inscription:** Mar 23 Juin 2015 09:03 **Messages:** 1045

Quand j’émerge une main est posée sur ma bouche, m'empêchant d'l'ouvrir. J'ai beau m'évertuer à hurler c'est peine perdue, l'homme maintient avec force sa main.

Je le vois sortir de son dos un épais bout de tissu, il le gigote devant moi en me susurrant à l'oreille :

"Merilian te souhaite un bon voyage."

Il manque presque de m'étouffer en m'attachant en travers de la bouche ce chiffon poisseux exultant une odeur infecte. Une fois qu'il est assuré que j'ne puisse hurler à l'aide il me relève du mieux possible et me ligote les poignets, laissant un peu de mou afin de pouvoir me traîner.

L'bougre ne manque pas de me cogner la tête contre le rebord de la porte qu'il avait laissée entrouverte. Je vois les sombres parois des couloirs qui défilent mais mon œil ne s'est pas encore tout à fait habitué au manque de luminosité et je n'y vois pas grand chose.

Au-moins dix minutes passent, mon dos est maintenant douloureux à force de rencontrer les nombreux obstacles qui jonchent la route. D'un coup je me sens soulevé, l'homme me tient plus droit, je peux voir le hall, ses murs nus, dépourvus de toutes décorations, sa grande porte gardée par deux squelettes qui à l'approche de l'homme encapuchonné s'écarte de concert. Il se dépêche de sortir, et une fois à l'air libre, me traîne de nouveau, je sens mon cul qui heurte chaque marche en pierre, c'plutôt douloureux...

Il s'acharne à m'emmener loin du castel d'Endor et au bout de ce qui m'semble être une éternité s'arrête. Nous sommes hors du domaine, les arbres nous entourent, les bruits produit par les animaux nocturnes se multiplient autour de nous. J'entends également un furieux clapotement, comme si nous étions tout proche d'un impétueux torrent.

L'homme m'arrache le bâillon qui entravait ma bouche et m'dit d'un ton amusé :

"Adieu p'tit gars. Fallait être plus respectueux des préceptes de Phaïtos."

Il m'a laissé les poignets entravés et entreprend de me soulever lentement. D'un pas lourd il s'approche de la rive et commence à me balancer d'toutes ses forces. Je me sens m'envoler, littéralement.

Le contact avec l'eau glacé me paralyse, ainsi emporté par le courant, en proie aux remous incessant. Je sais que la mort est prête à me faucher, surtout si je sombre dans les méandres de l'inconscience mais le froid endigue mes membres, s'insinue en moi.

Je perds peu à peu conscience. Le corps ballotté par le courant, en proie au danger de noyade ou de choc contre un rocher qui serait assez grand pour percer la surface de l'eau.

Zu'Gash · Dernière édition par Zu'Gash le Dim 6 Mar 2016 12:14, édité 2 fois.

(Avant)

Eh oh ! Eh oh ! On ren-treuh du bou-looot !
(1)

Grondements. Dérapages. Coups d'boule aussi bien pris que rendus. Et une corbac de Phaïtos qui s'marre. Voilà l'ambiance qu'elle se tape pour rentrer au Château Dent... D'Endor.

Vêtue de son costume d'ours, Zu'Gash fixe de son regard rouge le plus agaçant adversaire qu'elle ait eu à s'farcir : une mule. D'habitude elle n'a pas d'problème avec ces bestioles. Une grosse gueulante dans l'oreille ou une claque au fion, et ça repart. Mais là, nan. C'te créature marron atteignant son buste en hauteur lui rend coup pour coup. Et que ça marche sur les pieds, et que ça bouscule. Si cette emmerdeuse de mule n'était pas nécessaire pour tirer les livres de viande d'ours qu'elle ramène sur l'traineau des bûcherons, elle lui aurait fendu le crâne aussi !

Zu'Gash lui tourne le dos. Et au moment où elle va faire un pas d'plus, elle s'retourne. Et c'te fois-ci, la bête de somme l'a pas vu venir. Elle sursaute et montre ses grandes dents jaunes.

"Ha ! J't'ai eu c'te fois !", lâche-t-elle en même temps qu'une belle claque sur le pif plus clair de la bête. "Allez, amène-toi ! Avec du pot, va rester d'ces trucs mangeables mais qu'on pas d'goût là. Des... Plombes ?"

"Rha ! Po-mme ! Po-mme !", corrige l'oiseau noir perché sur la capuche tête d'ours.

"Ah oais ! Des pommes !", s'esclaffe la peau-verte.

Merde, le truc à pas dire. Si la mule ne voulait pas mettre un sabot d'vant l'autre, la v'la qui s'met presque à pousser la peau-verte. Genre, c'est la garzoke qui s'traine maint'nant ! Zu'Gash suit son idée à la con et fait exprès de ralentir et d'lui barrer l'passage. La mule la pousse, cherche à la dépasser puis elle s'arrête net et montre les dents. Elle va quand même pas...

"Gnap !"

"Oailleuh ! P'tin ! C'est quoi ton problème ?", lâche Zu'Gash en se frottant la hanche. Elle a réussi à la pincer à travers le costume c'te conne !

Au moins, la cadence de marche s'accélère. La peau-verte traverse la partie un peu familière de la forêt sans trop de soucis, et sans s'vautrer dans les ronces. Ni bouffer d'branches dans l'pif. Elle est quand même sacrément contente de revoir les pierres du château. Avant de se rappeler qu'elle aime pas tout c'qu'est toit en dur. Faudra qu'elle en parle à un gros bonnet, d'ça. Elle s'verrait plus pioncer là, à côté d'l'entrée, sous un auvent en peau. Et ce s'rait plus pratique pour écorcher ses futures proies.

Arrivée à l'entrée, les yeux rouges aperçoivent un des gardes en nonos. Elle se tourne vers l'arrière, prête à sortir une connerie pour la loulouve. Sauf que... Shu-Rii n'est déjà plus là... Et elle lui a piqué un bout d'barbaque d'ours ! C'te clébard à deux-pattes alors ! N'empêche, elles s'sont bien marrées à faire flipper les bûcherons. Si elle rigole autant dès qu'elle côtoie c'te liykore, ça s'ra sympa d'se faire une partie d'chasse à deux.

"Tro-Ah !", corrige la corbac.

"Hein ? Ah oais, trois !", sourit la peau-verte, avant de tapoter le piaf. "Beuh ? Tu lis dans ma tête maint'nant ?"

"Zu-zu' pen-ser trrrrop fooort !", claque l'oiseau en agitant ses ailes.

Zuzu ? C'nouveau ça. M'enfin, c'est vrai qu'causer en garzok avec un bec, ça doit pas être simple. Alors va pour Zuzu' ! Mais c'est bien parce que c'est Aro' ! La peau-verte lève son bras libre et l'agite brutalement.

"Whohé ! Du château ! D'vinez qui qu'est r'venue ?"

Et un coup d'bec de la part de Aroroa. Merde. C'vrai qu'elle est pas censée gueuler comme ça. En même temps, faut bien qu'elle s'annonce, hein ? En quelques jours, ils l'ont p't'êt' déjà oubliée ?

(Après)

Zu'Gash · Dernière édition par Zu'Gash le Dim 6 Mar 2016 12:22, édité 3 fois.

(Avant)

(2)

D'abord, y'a pas beaucoup d'réactions. Faut sans doute l'temps qu'les orbites vides des squelettes la voient, puis qu'leurs mâchoires claquent. Bah, tant qu'ils ne la chargent pas avec leurs piques... Ah ? Eh ben si, tiens, trois squelettes sortent du bâtiment, leur arme de bois pointée vers elle. Z'ont vraiment la mémoire courte ces crânes vides ! Ils stoppent net quand une voix d'homme s'fait entendre.

"Eh, on se calme les enfants.", fait la voix entre deux bâillements. Merilian aura ma tête si vous perdez ne serait-ce qu'une esquille d'os.

Le type qui sort a une tronche familière. Enfin, de ce qu'elle peut voir sous la cape à capuche qu'il porte. Un teint bronzé, bizarre dans les montagnes, une silhouette presque aussi massive qu'la sienne, et qui fait presque sa taille. Un regard marron-gris, et une sorte de marque en éclair sur sa pommette gauche. Et un peu d'poil au menton, mais ça s'dispute pas des masses non plus. C'est l'un des gardes qui était là quand elle s'est pointée avec Maya. Il est armé d'une belle grosse arbalète, le veinard, mais il la pointe par terre. Et il bâille...

Donc la peau-verte aussi.

Et la corbac' fait pareil.

P'tain, ça s'refile vite ce truc !

"Ah oui.", reprend-il après s’être essuyé un œil et avoir braqué l'arrivante avec son arme. "On se connait ?"

Zu'Gash pouffe et repousse la tête d'ours lui servant de capuche... Dérangeant une Aroroa sur le point de pioncer, qui n'se prive pas pour lui r'filer un coup d'bec !

"Whoailleuh ! J't'avais oublié, ça arrive !", pouffe-t-elle. "T'm'as d'jà oublié aussi, mon gars ? Attends, ton nom va m'revenir... She... Shik... Merde euh...

"... Shaddem. Sha-d-dem. C'est pourtant pas si compliqué.", finit par lâcher l'humain dans un grondement. "Pourquoi personne ne le retient jamais ?", grommelle-t-il en fixant un point sur sa droite. À croire que quelqu'un s'y planque.

"Voilà ! Moi c'est Zu'G..."

"Zu'Gash ! Mais oui ! Tu es partie te balader sans rien dire et on ne t'a plus revu. Tu sais qu'on t'a soupçonné d'avoir été une taupe ?", lance le type en baissant l'arbalète.

"Bwaaah... Une quoi ?"

"Taupe."

"J'ai une trogne à m'balader sous terre ?", réplique la peau-verte en tirant la langue. C'est qu'ça devient emmerdant ces bâillements à répétition.

"Non mais, pas l'animal. L'autre sens."

Zu'Gash lève un sourcil, se retourne pour regarder dans l'autre sens, puis hausse les épaules. Elle n'est pas d'humeur à se casser la tête avec du jargon de langue commune. Et par les ponts d'chez Phaïtos ! Elle en a ras la capuche de bâiller comme ça ! Sa cicatrice de mâchoire tire à chaque fois, c'est chiant !

"Rha rha rha !", rigole la corbac avant de décoller et de se diriger vers l'entrée.

"Je vois que tu ne reviens pas les mains vides.", fait-il de sa voix plutôt grave. "Tu m'expliques ?"

"Bah t'es con ou..."

"Eh.", coupe-t-il, la main sur la garde d'une arme dissimulée sous sa cape. Il joue à quoi, là ? À lui faire peur ? Pas de pot, c'est SON truc. "J'ai eu une nuit fort désagréable. Je te conseille vraiment de ne pas en rajouter."

"T'enflamme pas, faudrait qu'j'te retaille une cape !, répond tranquillement la peau-verte, pas plus intéressée ni concernée que cela. "J't'ai pas demandé où trouver un ours pour la causette, hein ? Y'a que la Patronne voulait faire déguerpir des bûcherons, qu'elle m'a demandé d'aller peler cette bête et d'm'en faire de quoi les faire flipper."

"Et ?"

"Ben comme tu vois. J'reviens avec d'la barbaque, une mule avec un caractère d'mégère et d'belles histoires bien marrantes à raconter !"

"A-lors ?", chante Aroroa, faisant du vol sur place en l'attendant.

La tronche de Shaddem quand il se retourne, sans savoir d'où vient la voix ! La garzoke pouffe. Faut vraiment être con pour pas savoir qu'c'te piaf noir cause ! La peau-verte indique la mule du pouce.

"J'en fais quoi d'ça, j'te la laisse ? Fais gaffe, hein ? Elle mord."

Et en prime elle vient encore d'essayer de lui éclater un orteil ! Vivement qu'elle puisse s'en faire une paire de gants d'celle-la ! Ou un bonnet pour Maya. Ce s'rait marrant à faire ça, avec les oreilles intactes et qui pendent sur les côtés. Ou qui restent droites. Et à force d'y penser, Zu'Gash part dans un gros éclat de rire.

Un bonnet d'mule ! Ça donnerait un air tellement con !

(Après)

Zu'Gash

(Avant)

(3)

Hilare, Zu'Gash finit par se calmer et essuyer ses mirettes pleines de flotte salée. Shaddem la regarde avec un sourcil haussé, se tourne vers Aroroa, puis pousse une sorte de souffle blasé.

"Vous deux !", fait-il en pointant des squelettes du doigt. "Attends, comment je formule cela... Oui. Tirez ce... Cet appareil à viande... Jusqu'aux cuisines."

De quoi ? On s'approche du traineau à boustifaille ? Par réflexe, la peau-verte agrippe le poignet d'un des squelettes. L'autre brandit immédiatement sa pique. Moment de flottement. Genre, joute de regard entre les yeux rouges et les deux trous du crâne blanc. Les crocs de la garzoke finissent par se révéler dans un sourire.

"Bwahaha ! S'cuse Nonos ! L'habitude !"

C'est vrai, quoi ! Elle chasse et prépare seule de la bouffe, et on veut déjà la lui chourer ! Mais bon, là, c'est différent. Elle l'a ramené au château exprès pour la partager. Et ce coup-ci, la mule a beau taper du sabot sur les orteils en os, les squelettes ne bronchent pas vraiment. C'est avec un pincement au cœur, et surtout à l'estomac, que Zu'Gash regarde s'éloigner cette pile de barbaque dans l'ombre de la bâtisse.

Elle ne reporte son attention sur Shaddem que lorsque ce dernier lui prend la longe des mains.

"Si c'est Lord Kadria des Brumes qui t'a mandé pour cette tâche, je te conseille d'aller lui faire ton rapport.", fait-il en posant prudemment sa main contre le licol de la bête. Et manquer de peu y laisser une phalange. Il grogne et pointe la mule du doigt. "Alors toi..." La bestiole tente de lui marcher aussi sur la botte... Sauf que Shaddem est plus rapide. Il évite le coup, mais donne en plus une pichenette bien sentie à l'oreille de la bestiole. "Trop lente, ma belle."

Et le v'là qui réussit à gratter l'museau d'la mule, sans s'prendre un coup en r'tour. Bon. Découverte du jour : quand tu donnes une pichenette à l'oreille d'une mule, elle oublie d'être une tête à taloches.

"J'suis partie !", lâche Zu'Gash après avoir de nouveau son piaf noir dans sa tignasse aplatie, puis en partant en petites foulées vers l'intérieur.

"Bien. Mais pense d'abord à... Eh ! Attend ! Zu'Gash !", l'entend-elle l'interpeller. Sauf que vu toutes les marches qu'elle doit se taper, y'a pas une minute à perdre.

Une, deux ! Une, deux ! Hauts les genoux ! Redresse les épaules ! Sors la poitrine ! Et en avant ! Comme un orc !

Elle croise quelques Messagers dans les couloirs, qui s'arrêtent pour la lorgner bizarrement. À croire qu'ils n'ont jamais vu une peau-verte rentrant de sa chasse ! C'est vrai qu'elle a son beau costume d'ours sur elle maintenant... Faudrait peut-être le passer en simple cape. Monter dans une tour avec un accoutrement pareil, c'est risquer d'se prendre l'aut' pied d'dans, et d'tout dévaler dans l'aut' sens !

Elle prend donc le temps de simplement nouer les pattes de la bestiole autour de ses épaules, et de remettre la capuche d'ours sur sa tronche. Eh ! Si ça s'trouve, la Kadria va flipper autant qu'les bûcherons !

Zu'Gash sourit jusqu'aux oreilles et monte quatre à quatre les escaliers. Arrivée à la salle des miroirs, elle lève le pif vers les autres corbacs de Phaïtos présents.

"Salut les copains !", dit-elle en tendant la patte bien haut. Geste accueilli par des croassements pas contents. "Z'allez pas m'faire c'coup-là aussi, hein ?"

Ben faut croire que si. Les gueulantes continuent jusqu'à ce qu'elle ait repoussé sa coiffe... Et se soit encore pris un coup de bec agacé de sa compagne à plumes. Les yeux rouges scrutent la salle puis remontent.

Dites, v'sauriez pas où elle est la Patronne ? J'ai des trucs à lui dire !

Enfin, quand elle aura assez repris son souffle pour que son cœur arrête de se coincer dans ses oreilles. Et voilà qu'ça s'met à siffler ! Y'a plus qu'à s'la curer au p'tit doigt, jusqu'à c'que ça passe ! Bon, au moins, elle ne bâille plus !

Ou si...

Suffisait d'y penser... Et au moment où sa mâchoire est la plus grande ouverte possible, les miroirs se remettent à faire leurs trucs bizarres. La silhouette de la femme rousse apparait dessus, et pis pouf ! La voilà qui apparait pile devant la peau-verte ! Zu'Gash finit son bâillement, en saluant la dame de la main. Elle n'a pas l'air contente d'ailleurs, la Dame. Mais elle finit par causer.

"Te voilà donc de retour. As-tu accompli ta mission ?"

"Un peu, oais ! Mais dites, v'saviez qu'c't'ours était une femelle ? Qui pouvait faire trembler l'sol et avait un p'tit bizarre ?", demande Zu'Gash en grattant les pattes de sa cape. "T'nez !", enchaine-t-elle en farfouillant dans son sac. "Une bestiole à deux têtes et six..."

"Cela ira.", coupe-t-elle de sa voix enrouée. "Les bûcherons ?"

Elle est pas drôle la Kadria. C'est pas tous les jours qu'on déniche un ourson aussi étrange. Enfin bon, pas grave.

"Flippés. Vraiment flippés. Et vivants, hein ? Vu c'qu'on leur a collé comme trouille, m'étonn'rait pas qu'le coin soit réputé hanté pour un moment.", déclare la garzoke, en se mettant à repenser à la gueule du plus jeune.

Elle replonge ses doigts dans ses affaires et en sort un lambeau de sa cape précédente. Là où elle a mis les petites fioles froides.

"Dites voir... Vous croyez qu'les animaux ça sait faire d'la magie ? C'en est ces trucs ? Parce qu'Aro' a l'air vachement intéressée. Hein, Aro' ?"

"Rha...", fait le piaf, avec vraiment aucune assurance. Dingue comme elle perd ses moyens dès que la Dame est dans l'coin.

(Après)

Azra

Kadria hocha la tête, visiblement satisfaite. Elle a froncé les sourcils à ton commentaire :

"Trembler la terre ? Les ours n'ont pas de pouvoirs normalement... Son comportement avait toujours paru d'une rare intelligence... Hum..."

Elle finit par passer à autre chose :

"Pour la magie... normalement non, mais ce corbeau... tu entretiens une relation particulière avec lui. Ce n'est pas un animal ordinaire. Oui, je pense qu'il pourra apprendre la magie. Bon, maintenant, va trouver Lord Gwandor. Il te trouvera bien quelque chose à faire..."

Comme elle remarque que tu hésite, elle ajoute :

"Dans la salle d'arme. Un shaakt. Il est le chef en second et le maître d'arme, il pourra sûrement t'être utile autant que tu lui seras utile."

Zu'Gash

(Avant)

(4)

La Dame répond qu'normalement, les animaux sont pas censés faire d'la magie. Mais avant qu'Aro' se mette à déprimer, elle précise que c'te piaf est spécial. En gros, parce que la peau-verte et l'oiseau ont un lien particulier, possible que la corbac' soit capable d'apprendre. Il faut que la peau-verte se grouille de ranger les fioles, parce que sa compagne à plumes est limite en train de vouloir en ouvrir une. Genre là, comme ça, devant tout l'monde. Pis quoi encore ? C'dangereux la magie ! Pas qu'finir crevée à cause de ça la gêne, mais elle refuse de perdre son teint vert pour des conneries.

La Patronne continue, lui disant d'aller voir le Lord Gwandor. Gwandor... Où a-t-elle entendu ce nom ? Hum... Ben oais, c'est bien ça : nulle part ! Elle n'a aucune foutre idée de qui c'est. Et apparemment, Kadria le remarque. Elle lui précise que c'est un maître d'arme, qui se trouve dans la salle du même nom. Le deuxième patron de la secte. Un type important quoi ! Et qui sait s'battre ! Rien qu'd'y penser, la peau-verte est toute excitée !

"Woais ! Merci m'Dame ! J'y cours !", lance-t-elle en empoignant Aroroa dans un Kraaa ! colérique, alors qu'elle cherchait à se glisser dans son sac.

La peau-verte descend les escaliers presque aussi vite qu'elle les a monté. Un tas d'questions lui arrive dans la caboche. À quel point il est fort ? De quelles armes il se sert ? Est-ce qu'il est aussi dingue des armures en métal que c'costaud d'Brukag ? Est-ce qu'il est aussi chouette à r'garder se battre que le chef de son ancien clan ? Est-ce qu'il connait des trucs pour éclater proprement des gueules ?

Zu'Gash arrête un Messager, juste le temps de confirmer où se trouve la salle d'arme, puis elle s'y rend sans attendre. Quand elle y rentre comme une furie, ses yeux rouges balaient la pièce, à la recherche du Patron. Ses bottes crissent sur le sol alors qu'elle fait tout pour s'arrêter sans s'vautrer. Et elle s'trouve devant une figure sombre, qui lui fait hausser un sourcil. D'un coup, alors qu'Aroroa vient lui donner un nouveau coup d'bec sur la tempe, la peau-verte prend conscience d'un truc.

"Merde alors... J'viens d'réaliser...", fait-elle avant de tourner le pif vers son piaf. "Elle a dit shaakt."

Le gros coup d'joie de la garzoke se change en moue boudeuse. Elle qui était toute contente de dénicher un maître d'arme, faut qu'ce soit une de ces fillettes d'elfe. Pas qu'elle ait jamais vu d'oreilles pointues se battre, nan... Mais ils le font à l'arc ou à la magie. Bien loin du danger, en gros, ces pétochards ! Faudrait pas qu'leur coiffure soit défaite ou qu'des mèches fourchent à cause d'un gros coup dans la face.

Mais quand même, d'habitude ce sont les femelles des shaakts qui se battent. De boudeuse, la peau-verte s'fait curieuse. Comment un type aussi faiblard peut faire partie des gros bonnets de la secte ? Il a un truc ?

"Hep !", l'interpelle-t-elle. "Z'êtes l'Lord Gwandor ?"

Elle a encore du mal à y croire. Il va devoir faire de sacrées prouesses pour l'prouver, parce que là... Dans l'cas d'Kadria, y'a tous ses effets magiques, et l'poids d'sa présence aussi, qui disent qu'c'est elle la patronne. Mais dans l'cas d'un shaakt... Reste tout à prouver, oaip !

(Après)

Azra

Le shaakt se tourne vers toi.

"Alors c'est toi que Kadria devait m'envoyer... La garce..."

Malgré son armure de plate et sa lourde cape, il se déplace avec une grâce féline, te détaillant d'un air peu convaincu.

"Les fortes têtes, ça me connait. Je pourrais t'apprendre un ou deux trucs... si tu te montre à la hauteur..."

Un souffle passe au ras de ton visage, et tu réalise soudain qu'il a une masse d'arme à la main et qu'il vient de porter un coup qui aurait pu t'assommer, voire te tuer.

"Déjà, je suis déçu..."

Il se replace en garde, se préparant à un nouvel assaut.

Zu'Gash

(Avant)

(5)

Pendant que le shaakt se tourne vers elle, la peau-verte se met à mater l'endroit. Faut dire qu'à foncer dedans comme un animal qui charge, elle n'avait pas fait gaffe à la déco'. La salle d'armes c'est... Une salle... Pleine d'armes. Non mais, vraiment ! Y'en a partout ! Des épées, des hallebardes, des claymores, et même des machins d'autres endroits qu'elle ne connait pas ! Dingue ! Y'a des lustres qu'ont l'air faits en lames aussi ! Les yeux rouges brillent devant ce spectacle. La pièce est grise et pas super éclairée vue la taille des murs et l'manque d'ouvertures, mais ça suffit amplement à la peau-verte ! Y'a d'quoi s'taper joyeusement sur la gueule ici !

À force de regarder partout, Zu'Gash finit par scruter le shaakt. Merde, on dirait bien qu'il lui cause. Mais elle s'en fout un peu. Il est plutôt grand pour un elfe, et il a un gros tas d'métal plaqué sur tout l'corps. Plutôt noir l'métal, et qui bouge avec lui, comme sa grosse cape. C't'à croire qu'elle est soudée à sa peau. Y'a qu'sa tête avec ses longs ch'veux blancs qu'est pas protégée. C'est con, c'est un des endroits qu'elle a tendance à cogner d'abord.

Il dit un truc bizarre, genre qu'il pourrait lui apprendre des choses, si elle se montre à la hauteur. Mais la hauteur de quoi ? D'attraper une des armes de lustre ? Alors qu'elle sourit à sa propre connerie, elle sent un souffle. Petit regard sur le côté. Masse d'arme.

Oh.

Il l'a attaquée, et elle ne l'a même pas vu venir. Et le vl'à qui cause, genre qu'il est déjà déçu. Mais d'quoi au juste ? D'avoir raté sa tronche ? Les crocs de la Coureuse se dévoilent en un sourire excité.

"Bwahaha ! Faut pas t'en vouloir d'avoir loupé ton coup, l'Lord ! À pas grand-chose, j'allais quand même saluer l'meilleur des Dieux !", glousse-t-elle avec une joie affichée, et en attrapant son gourdin d'os.

"... Kh... Raah !", lâche la corbac', que la garzoke avait encore une fois totalement oubliée.

"Hum ? Ah oais, reste pas là Aro'. Des fois qu'j'arrêt'rai un coup avec ma caboche, j'ai pas envie d'me peinturlurer la gueule avec tes tripes à toi !", pouffe-t-elle avant de pousser l'oiseau à s'envoler.

L'armuré a l'air d'vouloir remettre ça. Mais s'il avait voulu la buter, il l'aurait fait, sauf s'il est vraiment qu'de la gueule et pas une vraie menace. P't'êt' qu'il est finalement à prendre au sérieux c'te brin d'elfe. Ou pas ? Qui peut l'dire ? Ben... Une bonne baston, bien sûr ! Zu'Gash change de posture, pliant les jambes pour répondre à son assaut. Elle rassemble sa puissance physique et mate l'arme du type. Une masse d'arme.. Copieur !

Nouveau jeu dans le crâne à tignasse marron : essayer de la lui faire voler des mains ! Dès qu'il attaquera, elle essaiera de parer, mais surtout d'lui faire lâcher prise. Ça doit pas avoir tant d'forces que ça un elfe noir !

(Après)

Zu'Gash · Dernière édition par Zu'Gash le Dim 6 Mar 2016 12:41, édité 2 fois.

(Avant)

(6)

L'elfe s'tient assez droit, une patte en avant, l'autre prête à donner une impulsion. Zu'Gash attend son coup, pour l'arrêter et lui retourner dans la poire ! Sauf que... La masse adverse cogne fort contre son gourdin d'os. La vibration est tellement costaude qu'elle n'a pas l'opportunité de rendre le coup. Merde alors ! Y'en a d'la force dans c'gringalet sous plaques ! Après avoir eu un air bien con sur la gueule, la peau-verte sourit. Ça va être intéressant !

Bandant les muscles, elle repousse l'shaakt. Il l'a vu venir et recule tranquillement. La peau-verte n'a pas oublié ce qu'elle voulait faire : le désarmer. Mais comme l'est pas aussi con qu'les elfes qu'elle a croisé, va falloir qu'elle ruse. Genre, afficher l'fait qu'elle veut lui ruiner une jambe, et frapper sa main à la place. Son coeur cogne. Elle sourit. P'tain qu'ça lui fait plaisir d'se taper une bonne bagarre d'guerrier à guerrier !

Elle rassemble sa force dans son bras et fait un arc de cercle vertical, visant l'genou du shaakt. Rapide, l'Gwandor fait un pas d'côté, et réplique en lui repoussant méchamment l'épaule. Genre, il y a mis tant d'force qu'elle doit faire deux pas chassés pour pas s'vautrer.

"Tu ne fais pas que ressembler à une brute...", fait l'elfe noir avec un ton presque blasé. "...Un enfant agitant son jouet."

Beuh ? Nan, les morveux ça choppe des pierres pour t'les envoyer à la tronche. C'est pas l'genre à vouloir t'briser la rotule pour qu'tu tiennes tranquille ! Quoique ? La peau-verte se reprend, gardant son sourire à la con sur la trogne. Elle fait circuler sa puissance physique dans ses bras et se relance à l'assaut. C'te fois-ci, elle fait l'inverse, essayant de passer sous la garde de l'elfe avec un coup de bas en haut. Assaut évité par un pas en arrière. La peau-verte ne se démonte pas, retient son souffle et poursuit son attaque en progressant pas à pas.

Et zou ! Et vlan ! Et encore un moulinet dans l'vide ! Et l'elfe ne réplique pas en plus. Ses yeux violets suivent ses mouvements, et il finit toujours par se mettre hors de la trajectoire ! L'est gavant c'type ! Y' pourrait pas s'laisser cogner, non ? La garzoke finit par provoquer une ouverture, et elle abat son gourdin d'os, droit sur le bras du shaakt !

"Clang !"

Et merde, il a encore paré le coup. Une main sous la tête de sa masse, il fait barrage au gourdin d'os. La garzoke l'imite, décidée à n'pas perdre ce duel de force. Eh ? Et il fait quoi là ? Il la mate bizarrement, prend appui sur ses p'tites gambettes et...

"Gueuh ? Eh ! Eh mais !", lâche Zu'Gash alors que l'Lord fait un pas après l'autre.

Elle campe sur ses appuis, penchée en avant, son gourdin contre celui d'son adversaire. Et d'son côté aussi, il pousse. Un peu... Pis encore... Pis Zu'Gash sent qu'ça va pas aller. Il est assez costaud pour la faire glisser p'tit à p'tit sur l'sol ! Ses bottes claquent un peu sur les p'tits défaut d'par terre. Les yeux rouges s'rivent aux violets. Elle dévoile ses crocs, amusée par c'te combat. Bon, semblerait qu'ils soient coincés dans c'te position, si aucun n'décide de s'remuer ! Ben oaip ! L'premier qui change un appui va s'prendre soit son arme soit celle d'l'adversaire dans l'poireau ! Ou alors s'faire assez déséquilibrer pour s'rétamer par terre !

Sans qu'rien l'laisse deviner, elle prend une décision et l'applique aussitôt. Marre d's'regarder sans s'cogner ! Elle s'concentre, chargeant son bras fort d'énergie d'combat, puis elle retire brutalement sa main secondaire, laissant les deux armes fondre contre son épaule. Alors qu'la masse et qu'la tête d'son os fétiche percutent son torse, elle libère sa force.

"Whaargh !", beugle-t-elle en faisant riper son arme contre le manche de l'autre, cherchant à le racler assez vite pour aller cogner la main du shaakt. Faut pas qu'elle oublie son nouveau jeu : faire voler c'te masse d'sa main sous gantelet !

Déstabilisé une seconde, l'Gwandor réagit vach'ment vite ! Plutôt qu'd'reculer, il appuie brutalement la tête de sa masse contre elle, s'met d'profil, et la r'pousse juste assez pour éviter le coup. Pas chassés vers l'côté et demi-tour, pendant qu'la peau-verte fait un saut aussi brutal qu'pas élégant dans l'aut' sens. Z'ont échangé leurs places. C't'assez marrant.

Elle fait jouer son épaule meurtrie, par un moulinet lent. C'est qu'il a vraiment du muscle là-dessous ! L'coup lui a ralenti l'sang. Ça lui fait tout froid sous la peau. Mais il est pas sérieux le shaakt. Il cherche pas à lui défoncer la tronche, ni à lui péter une main.

Ses yeux d'elfe la matent, et s'plissent.

"Tu l'as fait exprès ?"

"De quoi ?", lâche la peau-verte, en se remettant en garde.

"... Reprenons."

L'Lord a l'air d'avoir changé d'avis. Il la laissait attaquer, mais maint'nant c'est lui qui le fait. Il retient ses coups, mais c'est quand même pas agréable ! L'est rapide ! Il la cogne sur l'côté du bras, à l'abdomen, et même à l'autre épaule, ponctuant ses touches d'un "Trop lent".

Mais pendant c'temps, même si c'est chiant d'pas pouvoir répliquer parce qu'il devine ce qu'elle va faire, elle l'observe. Il a une bonne prise sur sa masse. Lui virer des mains n'va pas être facile... Mais la peau-verte n'est pas du genre à abandonner son jeu si vite ! Elle se concentre, tente de parer certains assauts. Elle attend un mouvement précis. Un truc qu'il fait quand elle s'approche trop. La repousser avec le d'ssus de la tête de son arme, en appuyant contre son coude, côté directeur. Il lui fait ramener son bras vers elle, et si elle le déplie, elle s'fait mal toute seule contre la masse. L'est vraiment pas con c't'elfe ! En f'sant ça, il écarte toute possibilité de riposte ! Ça change vachement des coups d'ces sans-cervelle de Briz'Fass ! Et cette pensée la fait sourire.

Bien décidée à gagner son jeu, Zu'Gash provoque le geste. Elle s'avance, tendant son gourdin devant elle. La masse vient à sa rencontre, mais au moment où le métal va repousser son coude, elle plie brutalement les genoux. Hors de portée, elle pousse un grondement en relevant son gourdin avec force, accompagnant son geste du déferlement de sa puissance physique.

Le gourdin d'os percute la masse d'arme. L'objet glisse entre les doigts gantés et commence à lui échapper. Chouette ! Elle y est arrivée !

"Spaff ! Clang ! Rrrrl."

Accroupie, la peau-verte ouvre des yeux ronds, puis mate sa main. Ben merde alors ! Où qu'il est passé son gourdin ? Ah ? Il a roulé un peu plus loin, et s'immobilise par terre. Aroroa vole au-dessus et finit par se poser à côté.

"Ah ben merde alors ! J'pensais avoir réussi mon coup, et c'est moi qu'ai paumé mon arme !", s'esclaffe-t-elle, avant de mater Gwandor.

Le shaakt la regarde encore avec une tronche bizarre, et finit par se toucher la main armée. La peau-verte ne sait pas exactement comment il a fait, mais il a retourné sa botte contre elle. Y'a eu comme un mouvement, genre qu'il a raffermi sa prise et a enroulé son arme autour d'l'os décoré. Et vlan ! Un coup qu'a un peu tordu l'poignet d'la Coureuse, et l'gourdin se retrouve par terre.

Il lui fait un signe de tête, l'autorisant apparemment à reprendre son arme. Aroroa tente de la soulever, mais ses pattes ont du mal à s'en saisir. Zu'Gash se marre et va chercher son arme elle-même. Une fois qu'elle l'a en main, le shaakt lui fait tenir devant elle. Les yeux rouges observent, alors qu'il refait le même geste un peu moins vite, et la désarme encore une fois. Et une autre. Et encore. Il faut bien que le gourdin roule une quatrième fois pour que Zu'Gash comprenne que la bagarre est finie. Elle a perdu. Enfin, pas tout à fait.

Maintenant qu'elle n'a plus à s'concentrer pour éviter de se bouffer des coups, elle peut canaliser sa force, et tenter de désarmer le shaakt. Elle essaie encore et encore, mais y'a pas à dire, la masse a des principes ! Elle veut pas faire l'Gwandor cocu en allant voir ailleurs ! C'est-y pas beau, ça ?

Bon, ça n'a pas donné beaucoup d'résultats, mais au moins, la peau-verte sait comment faire pour désarmer quelqu'un d'moins costaud. Parce que oais, y'a pas à dire, il est pas Lord pour rien. Pas d'doutes qu's'il avait été sérieux, il lui aurait broyé les côtes ou l'aurait butée d'un coup à la tête plutôt facilement. Zu'Gash sourit d'plus belle et se frotte le pif en baissant son arme.

"Ça, c't'ait une bonne bagarre ! J'me suis bien marrée, Patron !", lâche-t-elle, son avis sur ce shaakt plutôt changé. Y'a donc au moins un d'ces oreilles-pointues qui sait s'battre ! Et en plus il fait partie d'sa nouvelle famille ! Y'a quoi être fier, nan ?

N'empêche, comment il fait pour pas suer à grosses gouttes dans c't'armure ? À croire qu'y'a qu'elle qui s'est décarcassée ! Et pourquoi il la mate encore aussi bizarrement ?

Elle aurait pas une chiure d'corbac sur la tronche, des fois ?

(Après)

Tentative d'apprentissage de la CCAA "Botte" Cette technique sert à faire voler l’arme/les armes que l’adversaire tient en main, ce qui le désarme et le perturbe, en plus de risquer de le blesser (Attaque à for+0/lvl). L'arme/les armes est/sont envoyée(s) à [lvl/2]m de distance plus loin, ce qui prend [lvl/10]tours pour la/les récupérer, minimum 1.

Azra

Il te regarde d'un air pensif, comme s'il hésitait à dire quelque chose de difficile. Puis...

"Peut-être que tu pourrais être bonne à quelque chose... peut-être..."

Il allait ajouter quelque chose quand une chape d'ombre s’abattit sur une bonne partie de la salle.

"Merilian, tu veux bien contrôler ton apprentie ? Ça commence à devenir agaçant !"

Tu remarques en effet la nécromancienne, un peu plus loin, avec une Maya rouge comme une pivoine. Gwandor revient à toi.

"Dis-moi... Imagine que tu sois empoisonné. Tu es face à un homme qui connait l'emplacement d'un antidote, mais il refuse de te le révéler. Que fais-tu ?"

Zu'Gash · Dernière édition par Zu'Gash le Dim 6 Mar 2016 12:48, édité 2 fois.

(Avant)

(7)

Bon, ben nan, pas d'crotte de piaf sur sa gueule. Aroroa revient d'ailleurs prendre place sur sa tignasse, et elle change d'avis. La v'là qui s'installe dans la capuche-tête-d'ourse pendant dans son dos. Gwandor a l'air de réfléchir, genre que la peau-verte pourrait peut-être avoir une utilité. Sauf qu'au moment où il va ajouter un truc, pouf ! La nuit tombe sur une partie d'la salle. Zu'Gash ne peut pas empêcher un sourire de se loger sur sa gueule. Ça, c'est signé Maya !

Elle se tourne vers l'entrée, et mate la nécoro... Neroco... Merde, Merilian dans la salle d'armes, avec la gamine rouge comme si elle était bourrée. Elle a du l'ouvrir sans faire gaffe. Apparemment, la néc... La dingue écraseuse d'insectes en a fait son apprentie. Whaou ! Maya est si forte que ça ? La peau-verte a du apporter un tas d'peaux et s'bouffer des claques à répétition avant qu'le vieux tanneur veuille bien lui apprendre des trucs ! Et encore ! Il a choisi un autre abruti comme apprenti, l'vioque ! Fortiche la gamine !

La Coureuse lève la main, saluant la gosse tous crocs dehors. Elles s'sont pas vues d'puis quelques jours, quand même. Les réactions d'la gosse lui avaient manqué !

Zu'Gash jette un œil au shaakt quand il l'interpelle. Il lui pose une question à la con. Genre, si elle avait été empoisonnée, et qu'elle était face à un type connaissant l'emplacement d'un antidote et qui veut pas lui dire où il est, qu'est-ce qu'elle ferait. La garzoke se gratte la tête, puis le menton.

"J'ai d'jà été empoisonnée, mais c'tait après avoir bouffé un truc pas clair. C'est passé après avoir gerbé un peu. Dommage, c'était une putain de bonne viande !", pouffe-t-elle.

Mais ça n'a pas l'air de faire rire les autres. Font chier à être aussi sérieux !

"Bah, ça dépend. J'vois pas pourquoi il m'le dirait pas, sauf s'il veut vraiment qu'j'y passe ! ", lâche-t-elle en penchant la tête sur le côté. "J'suppose que j'retournerai toute sa baraque pour trouver l'médicament. Puis lui aussi, voir s'il l'a pas dans les poches ou dans l'fond'ment. Et si j'le trouve pas, que j'suis sur l'point d'crever, j'pense que j'me f'rai l'plaisir d'lui éclater proprement la tronche avant d'clamser. Ce s'rait con d'rendre visite à Phaïtos les mains vides !"

"Rha !", chante Aro', comme en pétard.

"Mais oais, t'inquiète pas Aro' ! T'aurais les yeux pour toi toute seule ! T'aurais même les miens, tiens ! Mais pas tant qu'j'respire, hein ? Des fois qu'j'm'en sorte, ce s'rait con d'plus rien y voir."

Et un coup d'bec ! Un !

"Pourquoi c'te question ? J'vais m'faire empoisonner ?", demande-t-elle avec curiosité, avant que ses yeux se mettent à briller. "Ou alors j'le suis déjà ? J'vais crever ? Quand ? Comment ? J'peux affronter une belle grosse bestiole avant, histoire d'claquer pendant qu'j'lui refais la gueule ?"

Zu'Gash a les yeux tellement brillants qu'elle fait un pas de plus, fixant Gwandor avec un espoir de gamine attendant un cadeau. Ou un sekteg tendant les pattes pour recevoir un os à moitié bouffé.

(Après)

Le château d'Endor

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