Précédemment:
Se frayer un passage parmi la fouleMachinalement la peau blanche accéléra le pas comme si elle avait hâte de rentrer chez elle. Chez elle, s'était la un doux euphémisme. Oryash n'avait plus ce qu'on pouvait appeler un chez soi depuis bien fort longtemps. Elle s'arrêta cependant à l'entrée du temple, repensant à ce que Cromax leur avait avoué à propos de la véritable fonction du temple et de ses adeptes. Le regard de la peau blanche changea brusquement devenant beaucoup plus sombre. Elle avait la sensation d'avoir été trahie et menée par le bout du nez depuis bien des mois et cela ne lui plaisait pas. Un pion, elle avait la sensation de n'être qu'un pion qu'on bouge au gré de ses envies. Elle eut un grognement rauque avant de se remettre en route. Elle passa devant les gardes en livrée rouge, les salua d'un bref signe de tête et entra dans l'édifice.
Ce jour là, il y avait pas mal de monde et le temple était loin d'être aussi désert que la dernière fois. A croire que les Keldan avaient besoin d'oublier leur petite vie et de se livrer à la débauche. Son entrée ne passa pas inaperçue et bon nombre la regardèrent avec crainte. Il faut dire que la demoiselle n'était pas des plus attrayante. Ses vêtements regorgeaient de sang séché et son visage affichait un regard pour le moins méchant.
Soudain un homme en livré rouge s'avança vers la Phalange de Fenris.
"Damoiselle Oryash, c'est un réel plaisir de vous revoir en ce lieu"; dit l'homme en la saluant.
"Nous pensions cependant que vous viendriez ici dès votre retour." "Et bien vous pensiez mal. J'avais à faire. Mais je suis là à présent et je n'aspire qu'à une seule chose prendre un peu de repos." "Je comprends.Aurez-vous besoin d'autre chose Damoiselle Oryash?"" La peau blanche lui répondit de suite.
"Oui, il faut que je m'entretienne avec Dame Pulinn dès que possible. J'ai besoin de tirer les choses au clair.""Très bien, je vais lui faire part de votre requête."Oryash le remercia d'un signe de tête et s'empressa de gagner une alcôve déserte. Elle se laissa tomber sur la banquette de velours rouges et poussa un long soupir. Retrouver le moelleux des coussins lui fut étrange. Une éternité qu'elle n'avait pas dormi autre part que sur le sol ou sur la paille durant leur mission précédente. Un autre soupir avant de s'étirer longuement et d'entendre des cris retentir dans l'édifice. Elle bondit sur ses pieds et se précipita hors de l’alcôve
Plusieurs personnes semblaient terrifiées et Oryash en connut vite la cause. Le woger venait de faire son apparition dans l'édifice. Un sourire illumina le visage de la jeune femme avant qu'elle ne siffle l'animal. Les oreilles de l'animal se dressèrent aussitôt et il eut tôt fait de repérer la peau blanche et de la rejoindre. Sans prêter attention aux personnes qui la regardaient effarées et apeurées, elle regagna l’alcôve dont elle avait pris possession en compagnie de son ami à quatre pattes, refermant les rideaux derrière elle afin de plus de tranquillité.
Elle s'allongea sur la banquette, la tête calée sur des coussins moelleux et l'animal bondit près d'elle se couchant contre son flanc. Elle le caressa longuement, comme si la présence de l'animal la réconfortait. Melron n'avait pas tord, Oryash n'avait personne, sauf cet animal.
Elle se souvint soudainement qu'elle n'avait pas encore lu les parchemins qu'elle venait d’acquérir et entreprit de le faire. Elle fouilla son sac et les sortit un à un. Trois parchemins s'offraient à elle. Oryash en prit un au hasard, fit sauter le cachet de sire qui le celait et le déroula. Ce dernier avait pour titre Cruelle obscurité. Elle se mit à le lire à mi voix presque machinalement comme elle l'avait fait pour ceux qu'elle avait déjà acquis naguère.
"Le sort Cruel obscurité à l'art et la manière de faire flétrir les chairs de plusieurs ennemis en absorbant la vie de leurs cellules par les pouvoirs de l'ombre." A peine Oryash venait-elle de prononcer ces simples paroles que les écrits du parchemin se mirent à briller d'un rouge profond avant de s'élever en une volupte de fumé et de venir s'enrouler autour d'elle pour l'en imprégner avant de disparaître. Le sort venait de s'infiltrer en elle et bientôt elle serait apte à en faire usage.
Elle passa au second. Cette fois il s'agissait du pouvoir du soutien des ténèbres.La peau blanche le lu et une fois encore et la même chose se produisit.
"Le sort soutien des ténèbres peut toucher jusqu'à lvl/4 cibles -alliées ou ennemis-(minimum 1). Le lanceur de sort envoie des ombres affaiblir ses adversaires et se gorge de leur magie. (mag-lvl/6 (minimum 1) à chaque cible ayant de la magie. Le lanceur de sort gagne mag+lvl/6*nombre d'adversaires touchés). L'effet dure lvl/2 tours." "Voilà qui est fort intéressant." Pensa oryash. Elle avait hâte de l'essayer.
Il ne lui restait qu'un seul parchemin et une fois le cachet de sire sauté elle le lu également comme les autres sauf qu'au titre de ce dernier, elle marqua une légère hésitation.
"Le souffle de Thi.... Le souffle de Thimoros". Elle venait de terminer sa phrase lorsqu'une brume violacée et bleuté se rependit dans l’alcôve et Oryash se souvint alors de la première fois ou Thimoros s'était révélé à elle. Allait-il se reproduire la même chose? Allait-elle ressentir la souffrance qu'elle avait déjà ressenti lorsqu'il l'avait frappé de son empreinte? Soudain la brume se densifia en un point bien précis avant qu'une silhouette ne se dessine et que Thimoros apparaisse devant Oryash. Le woger se redressa aussitôt, ses cornes brillaient d'énergie et l'animal grognait avec agressivité montrant les dents devant ce dieu qui pour lui n'était qu'une menace.
"Par Fenris!"Jura-t-elle.
Instinctivement la peau blanche porta une main à ses griffes. Thimoros se tenait là, devant elle, la scrutant de son regard froid et pourtant protecteur à l'égard d'Oryash.
"Oryash, ma chevalière du chaos. Je constate que tu as pris goût à la magie sombre. Tu l'acceptes enfin quelle joie. Tu me sers loyalement et j'en suis ravie. Grasse à toi j'ai de nouvelles âmes à torturer et mon pouvoir s'étant en ce monde petit à petit. En cela tu mérites une récompense."Le dieu avança vers Oryash et le woger bondit sur lui. D'un simple geste de la main, Thimoros stoppa l'animal dans son élan qui demeura figé telle une statue de pierre. Oryash eut peur pour son ami à quatre pattes et intervint avant que le pire ne se produise.
"Non! Ne lui fait pas de mal! " Thimoros regarda l'animal figé puis posa son regard sur Oryash. Un mince sourire de cruauté se dessinant sur ses lèvres. Il passa devant le woger et s'approcha d'Oryash lui tendant la main. Elle hésita à la prendre et le fit finalement, se redressant par la même occasion. Par ce simple contact Oryash put sentir toute la puissance qui émanait de cette divinité et plus encore. Main dans la sienne, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine, elle se tenait à présent debout face à Thimoros. Si près qu'elle pouvait sentir son souffle sur sa peau.
Il lâcha la main de la peau blanche et vint caresser délicatement son visage. Elle tressaillit à son contact.
"Par Fenris mais ou veut-il en venir?" Pensa oryash troublée.
"Oryash, si forte, si agressive, si belle et pourtant si fragile. Je te fais don de mon souffle, accepte le et fait en bon usage."La peau blanche n'eut pas le temps de comprendre ce qui se passait que déjà Thimoros la plaquait contre lui d'une main ferme et vigoureuse. Il l'embrassa et Oryash tenta de le repousser de toute ses forces mais en vain. Elle sentit alors le souffle de Thimoros l'envahir et cela lui procura une souffrance atroce comme si tout son corps se consumait sous l'effet d'un feu ardent. Thimoros par ce don, lui infligeait une réelle torture, il en était parfaitement conscient, mais il savait aussi que la belle saurait faire bon usage de ce cadeau. Car il s'agissait bien là d'un cadeau qu'il lui accordait. Lorsqu'il sépara ses lèvres de celle de la Phalange de Fenris, il constata qu'elle était inconsciente entre ses bras. Se pouvait-il qu'il ne se soit pas arrêté à temps et qu'il ait provoqué sa perte? Il la déposa délicatement sur la banquette et attendit, le doute le submergeant. Puis Oryash bougea à nouveau et ouvrit les yeux. Elle le vit alors pencher sur elle et eut un hoquet de surprise.
"J'ai cru un instant t'avoir tué." Dit-il simplement
"Cela aurait été des plus déplaisant." "J'aurais préféré mourir que de subir ça!";lâcha-t-elle pleine de colère et de haine.
Un rire de la part de Thimoros.
"Ma belle Oryash, tu comprendras bien vite que le don que je viens de te faire est inestimable et que beaucoup aimeraient le posséder. Tu as à présent le pouvoir terrifiant de retirer directement la vie à une cible choisit sans qu'elle soit en mesure de te résister et cela quelque soit son endurance. C'est la, le souffle de Thimoros."Venait-elle bien de comprendre ce que Thimoros venait de lui dire ou bien n'avait-elle pas les idées encore très claires? Puis soudain, elle comprit alors toute l'ampleur de ce pouvoir et en fut horrifiée.
"Ne crains rien, ce pouvoir n'a aucun effet sur toi, il n'affectera que tes victimes. Je suis certain, pour ne pas dire catégorique que tu aimeras l'utiliser. A bientôt belle chevalière."Et sans plus s'attarder, il disparut comme il était apparut. Son charme se rompant, le woger retrouva toute sa mobilité. Les battements du cœur d'Oryash se calmèrent peu à peu. Elle porta machinalement une main à ses lèvres, sentant encore le baiser de Thimoros. Instinctivement elle les essuya pensant ainsi effacer ce baiser. Elle savait pourtant que cela ne changerait pas les choses et que son empreinte resterait à jamais sur elle.
De rage elle chaussa ses griffes et s'acharna sur l’alcôve, déchirant et éventrant tout, déversant toute sa colère et toute sa haine.