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Mes sens sont encore embrouillés, et je ne peux ouvrir les yeux mais je sais déjà que j'ai été transportés. Je sens sur moi la douceur veloutée d'une couverture dans laquelle je m'empresse de me pelotonner. C'est comme un délicieux rêve, même si je me sens perclus de touts côtés, et que mon ventre est le seuil d'une quantité de tiraillements douloureux, mais au moins n'est-il plus diffuseur du froid précédent. La dualité formé par la douleur, plus inconfortable que vraiment porteuse de souffrances, que je ressent, couplée à la chaleur bienfaitrice du lit commence doucement à me réveiller, mais je ne sais pas si c'est quelque chose que je souhaite. Je porte une main à mon bas ventre avant de changer ma position et de repenser aux événement du soir qui a failli m'être funeste.
(J'ai vu la mort en face cet autre soir. Et j'ai revu mon frère qui a combattu à mon côté. Tout cela me semble invraisemblable, irréel même, et pourtant je ne peux pas nier ce qui m'accable. Je n'arrive pas à croire que je m'en sois tiré, j'ai pourtant cru que l'absence de chaleur et la nuit qui m'engloutissait signait ma fin, mais non. Ainsi donc c'était ça que je donnait à loisir, cette longue attente insupportable emplis d'une chose encore plus horrible que la souffrance, le désespoir ? Mais qu'est-ce que je pense moi, ceux à qui je l'ai dispensé, le méritais, leurs crimes les désignaient comme soumis à ce châtiment. Mais quel crime avaient-ils commis, la plupart n'avait pas tué eux-même, et je pouvais sans souci pour ma propre vie la leur laisser. Ils étaient humains, et leur race entière m'avait humilier, enfin c'est ce que je croyais, mais les crimes de quelques uns valaient-ils la haine de tous ? Je commence à avoir mal à la tête de me poser toutes ces questions, surtout majoritairement inutiles, après tout qu'est-ce que j'en ai à faire de si c'est juste ou pas de tuer, parfois c'est nécessaire, et je vais devoir continuer si je ne veux pas mourir moi aussi. J'ai glissé de peu entre les bras décharné de la mort, par chance sans doute, et je n'ai pas envie de recommencer cette expérience, et encore moins de la rater si je suis obligé de la tenter encore une fois !)
Je remue un peu plus dans le lit, ravivant d'autres souffrances, mais pas lié à des blessures cette fois, mais plutôt à une position qui n'a pas évolué depuis plusieurs jours voire semaines. J'en déduis vite que mes soins ne furent pas rapides. Nos soigneurs sont talentueux, mais sont pas forcément partisan de la guérison instantanée. Enfin je suppose que je suis chez moi, après tout, c'est bien Zaïr qui a dû m'empoigner, mais un doute me serre quand même l'estomac, je ne pense pas qu'il ait été possible que j'ai été transporté aussi loin. Mon frère à beau être mage, sa spécialité n'est pas le soin, loin de là, bien qu'il ait tout de même reçu un enseignement rudimentaire. Non, je ne reconnais pas ce lit comme étant un de ceux fabriqués par les miens, et du coup je me demande où je peux bien être.
Je me risque à ouvrir un œil, ça me semble un effort presque colossale, et je ne parviens pas à les garder ouvert plus de quelques secondes, mais cela m'est suffisant pour reconnaître l'architecture des lieux, car c'est un lieu dans lequel j'ai déjà séjourné. Je suis au temple des plaisirs. C'est une quasi certitude, mais cela soulève plus de questions que cela n'en résolve. Ont-ils des soigneurs compétent ici ? Est-ce Pulinn qui m'a fait retrouver ? Non c'est mon frère qui m'a transporté j'en suis certain et il n'aurait pas lâcher mon corps dans cet état à des inconnus. Mais oui la fleur, et ma piste odorante, il avait compris que mon hôte était celui, enfin celle, ici, qui m'avait offert ça, et il avait dur remonter la piste, ou sinon il à suivi la mienne, qui n'avait pas du être dur à l'être, au vieux de mon hygiène récente. Si il est ici, il me faut le revoir, je ne sais pas ce que je lui dirais, et je sais que j'ai été banni, mais je doit quand même essayer.
Je tire ma couverture d'un mouvement sec, et essaye de me mettre en position assise sur le côté du lit, l'effort soudain me cause un vertige et me fait perdre la vue quelques instants, mais quand je la retrouve, c'est avec surprise que je vois que je ne suis pas seul dans cette pièce.
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