C’est l’estomac vide que je sortis de l’antre de Pullin. Si cette dernière avait pourvu personnellement à assouvir certains de mes besoins, il m’en restait cependant un à combler : la faim.
Nul besoin de guide pour trouver la salle à manger puisqu’un délicieux fumet s’était insinué dans mes narines. Alléché par l’odeur de pain chaud, de beurre fondu et de miel, je suivis les douces fragrances qui me firent traverser en partie la grande salle pour ensuite bifurquer à gauche.
Ornée de portes majestueuses, la salle à manger l’était tout autant. Trônant en plein milieu de l’immense pièce, une imposante table garnie de victuailles les plus diverses et cernée de chaises confortables m’attendait.
Mon charme ayant fait son œuvre comme toujours, je n’eus que le temps de m’asseoir pour qu’une mignonne brunette aux yeux ambrés accoure à moi, une cruche de vin d’une main et une coupe de bois de l’autre. J’acceptai bien volontiers le breuvage qu’elle m’offrit, ponctuant mes remerciements par un splendide sourire qui la fit rougir accentuant ainsi le contraste de ses joues et de sa peau blanche elfique.
Tout en mâchant paisiblement un petit pain de seigle trempé dans la mélasse, je me surpris à observer un vieux couple de nains. Tous les deux ridés, les cheveux blancs, leur beauté flétrie par le temps, ils se regardaient, toujours amoureux comme s’ils n’avaient rien de plus beau à admirer.
Le cœur serré par la jalousie, les remontrances de ma mère refaisant surface, je me levai, ramassai quelques fruits au passage et quittai la salle à manger au grand désespoir de la petite brunette replète, affublée d’un joli tablier blanc garnie dans le bas de délicates dentelles.
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